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Environnement–Pour une écologie sans idéologie

Environnement–Pour une écologie sans idéologie

par d’Emmanuel Blézès, Charles Mazé et Alexandre Simon

Emmanuel Blézès et Charles Mazé sont diplômés de HEC, Alexandre Simon est diplômé de l’Ecole Centrale Paris. Charles Mazé est l’auteur de La force de l’Union : ces raisons d’aimer l’Europe (2019).( dans l’Opinion)

La conscience environnementale progresse. Selon un sondage BVA d’août 2022, 87 % des Français se disent concernés par la crise climatique et reconnaissent la responsabilité de l’homme dans ce changement. Les vagues de chaleur, la sécheresse et les incendies de l’été dernier lui ont donné un caractère charnel, immédiat, faisant de la crise climatique l’une des premières préoccupations des Français, en particulier chez les jeunes, qui en vivront toutes les conséquences, et chez qui le sentiment d’urgence tourne parfois à l’angoisse.
De ce réveil collectif découlent deux enseignements sur le plan politique. Le premier est qu’il ne peut y avoir de projet politique crédible dont l’écologie ne soit pas un élément central. Les implications du dérèglement climatique affectent l’économie, nos façons de vivre, de consommer, de nous déplacer, de penser. C’est à ce titre un fait social total, au sens donné par Marcel Mauss. Le second enseignement, qui procède du premier, est que tout projet politique superficiel sur ce sujet sera d’office disqualifié par les citoyens, même s’il est abouti sur les autres aspects. Parler immigration ou chômage sans réflexion sérieuse sur la question climatique, ce sera assurément prêcher dans le désert.

Pourtant, l’essentiel des partis qui structurent la vie politique française sont disqualifiés, soit par la versatilité de leurs opinions sur le sujet – pour ou contre le nucléaire au gré des événements par exemple – soit par la légèreté de leur offre écologiste. Il y a une distorsion entre, d’une part, le caractère vital de l’enjeu et la prise de conscience collective et, d’autre part, la mue trop lente des partis politiques, qui peinent à mettre à jour leurs référentiels.

Tant et si bien que le parti écologiste ainsi quelesdits « Insoumis » peuvent se prévaloir du monopole de l’offre écologique totale, laissant orpheline une large frange de la population, tout aussi convaincue de la nécessité d’agir résolument, mais ne se reconnaissant ni dans leur postulat décroissantiste, ni dans leurs accommodements avec les valeurs de la République.
En refusant d’avoir recours au nucléaire, une énergie abondante, contrôlable et décarbonée, EELV et les Insoumis réduisent la quantité d’énergie disponible à l’avenir. Ce faisant, ils limitent notre capacité future à créer des richesses (ce qui conduirait à un affaissement majeur de notre niveau de vie), sans proposer de modèle économique et social adapté. Ce changement radical, l’essentiel des Français n’en veulent pas.

Le développement des énergies renouvelables est nécessaire, mais il ne suffira pas, ne serait-ce que pour des raisons techniques. L’accroissement de notre capacité de production d’électricité nucléaire est donc incontournable

Pour engager enfin, dans un cadre démocratique, tous les citoyens autour de la transition écologique, une offre politique alternative doit émerger : pragmatique, fondée sur la science, résolument tournée vers l’efficacité de la lutte contre le dérèglement climatique, sans sacrifier la prospérité, la stabilité sociale et le progrès. Elle pourrait reposer sur quelques grands principes.
D’abord, réaffirmer que l’objectif premier de la politique environnementale est la réduction des émissions de gaz à effet de serre, et donc la baisse drastique de l’usage des énergies carbonées (pétrole, gaz et charbon). Cet objectif ne pourra être atteint sans l’électrification de nos modes de production et de consommation, et donc sans l’accroissement de notre capacité de production d’électricité. Se pose la question du mix énergétique : le développement des énergies renouvelables est nécessaire, mais il ne suffira pas, ne serait-ce que pour des raisons techniques. L’accroissement de notre capacité de production d’électricité nucléaire est donc incontournable.

Ensuite, rappeler que l’Etat a un rôle central à jouer, compte tenu de l’ampleur des changements nécessaires, mais qu’il n’est pas omnipotent. L’action de l’Etat doit prendre au moins trois formes : intégrer l’impératif climatique dans les mécanismes de marché par la régulation, financer les grandes infrastructures et assurer le caractère socialement soutenable de cette transition. Mais gardons-nous de la tentation très française de confier à l’Etat, dont on connaît les inefficiences et les rigidités, l’entièreté de la transition. Aucune transition n’est possible sans la mobilisation active des acteurs privés, individus et entreprises.

Les sénateurs pulvérisent le projet de loi sur l’accélération des énergies renouvelables
Enfin, reposer la question du financement de la transition. Etant donné le niveau des prélèvements obligatoires en France, il n’est pas raisonnable de financer la transition écologique par une nouvelle augmentation de la pression fiscale, qui appauvrirait le pays. Un effort sur l’efficacité de la dépense publique est donc requis. Se pose aussi la question du partage du financement entre les générations : les jeunes sont au cœur de la transition, car ils en sont les acteurs et sont les premiers concernés par les effets du changement climatique. Mais il n’est pas juste qu’ils supportent seuls le coût de cette transition.

Au-delà de ces considérations nationales, la France et l’Europe doivent utiliser le levier de la diplomatie écologique pour promouvoir la lutte contre le changement climatique auprès des principaux émetteurs et pour accompagner les pays moins développés sur le chemin d’une croissance verte.

Emmanuel Blézès et Charles Mazé sont diplômés de HEC, Alexandre Simon est diplômé de l’Ecole Centrale Paris. Charles Mazé est l’auteur de La force de l’Union : ces raisons d’aimer l’Europe (2019).

Société–Pour une écologie sans idéologie

Société–Pour une écologie sans idéologie

par d’Emmanuel Blézès, Charles Mazé et Alexandre Simon

Emmanuel Blézès et Charles Mazé sont diplômés de HEC, Alexandre Simon est diplômé de l’Ecole Centrale Paris. Charles Mazé est l’auteur de La force de l’Union : ces raisons d’aimer l’Europe (2019).( dans l’Opinion)

La conscience environnementale progresse. Selon un sondage BVA d’août 2022, 87 % des Français se disent concernés par la crise climatique et reconnaissent la responsabilité de l’homme dans ce changement. Les vagues de chaleur, la sécheresse et les incendies de l’été dernier lui ont donné un caractère charnel, immédiat, faisant de la crise climatique l’une des premières préoccupations des Français, en particulier chez les jeunes, qui en vivront toutes les conséquences, et chez qui le sentiment d’urgence tourne parfois à l’angoisse.
De ce réveil collectif découlent deux enseignements sur le plan politique. Le premier est qu’il ne peut y avoir de projet politique crédible dont l’écologie ne soit pas un élément central. Les implications du dérèglement climatique affectent l’économie, nos façons de vivre, de consommer, de nous déplacer, de penser. C’est à ce titre un fait social total, au sens donné par Marcel Mauss. Le second enseignement, qui procède du premier, est que tout projet politique superficiel sur ce sujet sera d’office disqualifié par les citoyens, même s’il est abouti sur les autres aspects. Parler immigration ou chômage sans réflexion sérieuse sur la question climatique, ce sera assurément prêcher dans le désert.

Pourtant, l’essentiel des partis qui structurent la vie politique française sont disqualifiés, soit par la versatilité de leurs opinions sur le sujet – pour ou contre le nucléaire au gré des événements par exemple – soit par la légèreté de leur offre écologiste. Il y a une distorsion entre, d’une part, le caractère vital de l’enjeu et la prise de conscience collective et, d’autre part, la mue trop lente des partis politiques, qui peinent à mettre à jour leurs référentiels.

Tant et si bien que le parti écologiste ainsi quelesdits « Insoumis » peuvent se prévaloir du monopole de l’offre écologique totale, laissant orpheline une large frange de la population, tout aussi convaincue de la nécessité d’agir résolument, mais ne se reconnaissant ni dans leur postulat décroissantiste, ni dans leurs accommodements avec les valeurs de la République.
En refusant d’avoir recours au nucléaire, une énergie abondante, contrôlable et décarbonée, EELV et les Insoumis réduisent la quantité d’énergie disponible à l’avenir. Ce faisant, ils limitent notre capacité future à créer des richesses (ce qui conduirait à un affaissement majeur de notre niveau de vie), sans proposer de modèle économique et social adapté. Ce changement radical, l’essentiel des Français n’en veulent pas.

Le développement des énergies renouvelables est nécessaire, mais il ne suffira pas, ne serait-ce que pour des raisons techniques. L’accroissement de notre capacité de production d’électricité nucléaire est donc incontournable

Pour engager enfin, dans un cadre démocratique, tous les citoyens autour de la transition écologique, une offre politique alternative doit émerger : pragmatique, fondée sur la science, résolument tournée vers l’efficacité de la lutte contre le dérèglement climatique, sans sacrifier la prospérité, la stabilité sociale et le progrès. Elle pourrait reposer sur quelques grands principes.
D’abord, réaffirmer que l’objectif premier de la politique environnementale est la réduction des émissions de gaz à effet de serre, et donc la baisse drastique de l’usage des énergies carbonées (pétrole, gaz et charbon). Cet objectif ne pourra être atteint sans l’électrification de nos modes de production et de consommation, et donc sans l’accroissement de notre capacité de production d’électricité. Se pose la question du mix énergétique : le développement des énergies renouvelables est nécessaire, mais il ne suffira pas, ne serait-ce que pour des raisons techniques. L’accroissement de notre capacité de production d’électricité nucléaire est donc incontournable.

Ensuite, rappeler que l’Etat a un rôle central à jouer, compte tenu de l’ampleur des changements nécessaires, mais qu’il n’est pas omnipotent. L’action de l’Etat doit prendre au moins trois formes : intégrer l’impératif climatique dans les mécanismes de marché par la régulation, financer les grandes infrastructures et assurer le caractère socialement soutenable de cette transition. Mais gardons-nous de la tentation très française de confier à l’Etat, dont on connaît les inefficiences et les rigidités, l’entièreté de la transition. Aucune transition n’est possible sans la mobilisation active des acteurs privés, individus et entreprises.

Les sénateurs pulvérisent le projet de loi sur l’accélération des énergies renouvelables
Enfin, reposer la question du financement de la transition. Etant donné le niveau des prélèvements obligatoires en France, il n’est pas raisonnable de financer la transition écologique par une nouvelle augmentation de la pression fiscale, qui appauvrirait le pays. Un effort sur l’efficacité de la dépense publique est donc requis. Se pose aussi la question du partage du financement entre les générations : les jeunes sont au cœur de la transition, car ils en sont les acteurs et sont les premiers concernés par les effets du changement climatique. Mais il n’est pas juste qu’ils supportent seuls le coût de cette transition.

Au-delà de ces considérations nationales, la France et l’Europe doivent utiliser le levier de la diplomatie écologique pour promouvoir la lutte contre le changement climatique auprès des principaux émetteurs et pour accompagner les pays moins développés sur le chemin d’une croissance verte.

Emmanuel Blézès et Charles Mazé sont diplômés de HEC, Alexandre Simon est diplômé de l’Ecole Centrale Paris. Charles Mazé est l’auteur de La force de l’Union : ces raisons d’aimer l’Europe (2019).

Politique-Pour une écologie sans idéologie

Politique-Pour une écologie sans idéologie

par d’Emmanuel Blézès, Charles Mazé et Alexandre Simon

Emmanuel Blézès et Charles Mazé sont diplômés de HEC, Alexandre Simon est diplômé de l’Ecole Centrale Paris. Charles Mazé est l’auteur de La force de l’Union : ces raisons d’aimer l’Europe (2019).( dans l’Opinion)

La conscience environnementale progresse. Selon un sondage BVA d’août 2022, 87 % des Français se disent concernés par la crise climatique et reconnaissent la responsabilité de l’homme dans ce changement. Les vagues de chaleur, la sécheresse et les incendies de l’été dernier lui ont donné un caractère charnel, immédiat, faisant de la crise climatique l’une des premières préoccupations des Français, en particulier chez les jeunes, qui en vivront toutes les conséquences, et chez qui le sentiment d’urgence tourne parfois à l’angoisse.
De ce réveil collectif découlent deux enseignements sur le plan politique. Le premier est qu’il ne peut y avoir de projet politique crédible dont l’écologie ne soit pas un élément central. Les implications du dérèglement climatique affectent l’économie, nos façons de vivre, de consommer, de nous déplacer, de penser. C’est à ce titre un fait social total, au sens donné par Marcel Mauss. Le second enseignement, qui procède du premier, est que tout projet politique superficiel sur ce sujet sera d’office disqualifié par les citoyens, même s’il est abouti sur les autres aspects. Parler immigration ou chômage sans réflexion sérieuse sur la question climatique, ce sera assurément prêcher dans le désert.

Pourtant, l’essentiel des partis qui structurent la vie politique française sont disqualifiés, soit par la versatilité de leurs opinions sur le sujet – pour ou contre le nucléaire au gré des événements par exemple – soit par la légèreté de leur offre écologiste. Il y a une distorsion entre, d’une part, le caractère vital de l’enjeu et la prise de conscience collective et, d’autre part, la mue trop lente des partis politiques, qui peinent à mettre à jour leurs référentiels.

Tant et si bien que le parti écologiste ainsi quelesdits « Insoumis » peuvent se prévaloir du monopole de l’offre écologique totale, laissant orpheline une large frange de la population, tout aussi convaincue de la nécessité d’agir résolument, mais ne se reconnaissant ni dans leur postulat décroissantiste, ni dans leurs accommodements avec les valeurs de la République.
En refusant d’avoir recours au nucléaire, une énergie abondante, contrôlable et décarbonée, EELV et les Insoumis réduisent la quantité d’énergie disponible à l’avenir. Ce faisant, ils limitent notre capacité future à créer des richesses (ce qui conduirait à un affaissement majeur de notre niveau de vie), sans proposer de modèle économique et social adapté. Ce changement radical, l’essentiel des Français n’en veulent pas.

Le développement des énergies renouvelables est nécessaire, mais il ne suffira pas, ne serait-ce que pour des raisons techniques. L’accroissement de notre capacité de production d’électricité nucléaire est donc incontournable

Pour engager enfin, dans un cadre démocratique, tous les citoyens autour de la transition écologique, une offre politique alternative doit émerger : pragmatique, fondée sur la science, résolument tournée vers l’efficacité de la lutte contre le dérèglement climatique, sans sacrifier la prospérité, la stabilité sociale et le progrès. Elle pourrait reposer sur quelques grands principes.
D’abord, réaffirmer que l’objectif premier de la politique environnementale est la réduction des émissions de gaz à effet de serre, et donc la baisse drastique de l’usage des énergies carbonées (pétrole, gaz et charbon). Cet objectif ne pourra être atteint sans l’électrification de nos modes de production et de consommation, et donc sans l’accroissement de notre capacité de production d’électricité. Se pose la question du mix énergétique : le développement des énergies renouvelables est nécessaire, mais il ne suffira pas, ne serait-ce que pour des raisons techniques. L’accroissement de notre capacité de production d’électricité nucléaire est donc incontournable.

Ensuite, rappeler que l’Etat a un rôle central à jouer, compte tenu de l’ampleur des changements nécessaires, mais qu’il n’est pas omnipotent. L’action de l’Etat doit prendre au moins trois formes : intégrer l’impératif climatique dans les mécanismes de marché par la régulation, financer les grandes infrastructures et assurer le caractère socialement soutenable de cette transition. Mais gardons-nous de la tentation très française de confier à l’Etat, dont on connaît les inefficiences et les rigidités, l’entièreté de la transition. Aucune transition n’est possible sans la mobilisation active des acteurs privés, individus et entreprises.

Les sénateurs pulvérisent le projet de loi sur l’accélération des énergies renouvelables
Enfin, reposer la question du financement de la transition. Etant donné le niveau des prélèvements obligatoires en France, il n’est pas raisonnable de financer la transition écologique par une nouvelle augmentation de la pression fiscale, qui appauvrirait le pays. Un effort sur l’efficacité de la dépense publique est donc requis. Se pose aussi la question du partage du financement entre les générations : les jeunes sont au cœur de la transition, car ils en sont les acteurs et sont les premiers concernés par les effets du changement climatique. Mais il n’est pas juste qu’ils supportent seuls le coût de cette transition.

Au-delà de ces considérations nationales, la France et l’Europe doivent utiliser le levier de la diplomatie écologique pour promouvoir la lutte contre le changement climatique auprès des principaux émetteurs et pour accompagner les pays moins développés sur le chemin d’une croissance verte.

Emmanuel Blézès et Charles Mazé sont diplômés de HEC, Alexandre Simon est diplômé de l’Ecole Centrale Paris. Charles Mazé est l’auteur de La force de l’Union : ces raisons d’aimer l’Europe (2019).

Sociétal-Pour une écologie sans idéologie

Sociétal-Pour une écologie sans idéologie

par d’Emmanuel Blézès, Charles Mazé et Alexandre Simon

Emmanuel Blézès et Charles Mazé sont diplômés de HEC, Alexandre Simon est diplômé de l’Ecole Centrale Paris. Charles Mazé est l’auteur de La force de l’Union : ces raisons d’aimer l’Europe (2019).( dans l’Opinion)

La conscience environnementale progresse. Selon un sondage BVA d’août 2022, 87 % des Français se disent concernés par la crise climatique et reconnaissent la responsabilité de l’homme dans ce changement. Les vagues de chaleur, la sécheresse et les incendies de l’été dernier lui ont donné un caractère charnel, immédiat, faisant de la crise climatique l’une des premières préoccupations des Français, en particulier chez les jeunes, qui en vivront toutes les conséquences, et chez qui le sentiment d’urgence tourne parfois à l’angoisse.
De ce réveil collectif découlent deux enseignements sur le plan politique. Le premier est qu’il ne peut y avoir de projet politique crédible dont l’écologie ne soit pas un élément central. Les implications du dérèglement climatique affectent l’économie, nos façons de vivre, de consommer, de nous déplacer, de penser. C’est à ce titre un fait social total, au sens donné par Marcel Mauss. Le second enseignement, qui procède du premier, est que tout projet politique superficiel sur ce sujet sera d’office disqualifié par les citoyens, même s’il est abouti sur les autres aspects. Parler immigration ou chômage sans réflexion sérieuse sur la question climatique, ce sera assurément prêcher dans le désert.

Pourtant, l’essentiel des partis qui structurent la vie politique française sont disqualifiés, soit par la versatilité de leurs opinions sur le sujet – pour ou contre le nucléaire au gré des événements par exemple – soit par la légèreté de leur offre écologiste. Il y a une distorsion entre, d’une part, le caractère vital de l’enjeu et la prise de conscience collective et, d’autre part, la mue trop lente des partis politiques, qui peinent à mettre à jour leurs référentiels.

Tant et si bien que le parti écologiste ainsi quelesdits « Insoumis » peuvent se prévaloir du monopole de l’offre écologique totale, laissant orpheline une large frange de la population, tout aussi convaincue de la nécessité d’agir résolument, mais ne se reconnaissant ni dans leur postulat décroissantiste, ni dans leurs accommodements avec les valeurs de la République.
En refusant d’avoir recours au nucléaire, une énergie abondante, contrôlable et décarbonée, EELV et les Insoumis réduisent la quantité d’énergie disponible à l’avenir. Ce faisant, ils limitent notre capacité future à créer des richesses (ce qui conduirait à un affaissement majeur de notre niveau de vie), sans proposer de modèle économique et social adapté. Ce changement radical, l’essentiel des Français n’en veulent pas.

Le développement des énergies renouvelables est nécessaire, mais il ne suffira pas, ne serait-ce que pour des raisons techniques. L’accroissement de notre capacité de production d’électricité nucléaire est donc incontournable

Pour engager enfin, dans un cadre démocratique, tous les citoyens autour de la transition écologique, une offre politique alternative doit émerger : pragmatique, fondée sur la science, résolument tournée vers l’efficacité de la lutte contre le dérèglement climatique, sans sacrifier la prospérité, la stabilité sociale et le progrès. Elle pourrait reposer sur quelques grands principes.
D’abord, réaffirmer que l’objectif premier de la politique environnementale est la réduction des émissions de gaz à effet de serre, et donc la baisse drastique de l’usage des énergies carbonées (pétrole, gaz et charbon). Cet objectif ne pourra être atteint sans l’électrification de nos modes de production et de consommation, et donc sans l’accroissement de notre capacité de production d’électricité. Se pose la question du mix énergétique : le développement des énergies renouvelables est nécessaire, mais il ne suffira pas, ne serait-ce que pour des raisons techniques. L’accroissement de notre capacité de production d’électricité nucléaire est donc incontournable.

Ensuite, rappeler que l’Etat a un rôle central à jouer, compte tenu de l’ampleur des changements nécessaires, mais qu’il n’est pas omnipotent. L’action de l’Etat doit prendre au moins trois formes : intégrer l’impératif climatique dans les mécanismes de marché par la régulation, financer les grandes infrastructures et assurer le caractère socialement soutenable de cette transition. Mais gardons-nous de la tentation très française de confier à l’Etat, dont on connaît les inefficiences et les rigidités, l’entièreté de la transition. Aucune transition n’est possible sans la mobilisation active des acteurs privés, individus et entreprises.

Les sénateurs pulvérisent le projet de loi sur l’accélération des énergies renouvelables
Enfin, reposer la question du financement de la transition. Etant donné le niveau des prélèvements obligatoires en France, il n’est pas raisonnable de financer la transition écologique par une nouvelle augmentation de la pression fiscale, qui appauvrirait le pays. Un effort sur l’efficacité de la dépense publique est donc requis. Se pose aussi la question du partage du financement entre les générations : les jeunes sont au cœur de la transition, car ils en sont les acteurs et sont les premiers concernés par les effets du changement climatique. Mais il n’est pas juste qu’ils supportent seuls le coût de cette transition.

Au-delà de ces considérations nationales, la France et l’Europe doivent utiliser le levier de la diplomatie écologique pour promouvoir la lutte contre le changement climatique auprès des principaux émetteurs et pour accompagner les pays moins développés sur le chemin d’une croissance verte.

Emmanuel Blézès et Charles Mazé sont diplômés de HEC, Alexandre Simon est diplômé de l’Ecole Centrale Paris. Charles Mazé est l’auteur de La force de l’Union : ces raisons d’aimer l’Europe (2019).

Société–Pour une écologie sans idéologie

Société–Pour une écologie sans idéologie

par d’Emmanuel Blézès, Charles Mazé et Alexandre Simon

Emmanuel Blézès et Charles Mazé sont diplômés de HEC, Alexandre Simon est diplômé de l’Ecole Centrale Paris. Charles Mazé est l’auteur de La force de l’Union : ces raisons d’aimer l’Europe (2019).( dans l’Opinion)

La conscience environnementale progresse. Selon un sondage BVA d’août 2022, 87 % des Français se disent concernés par la crise climatique et reconnaissent la responsabilité de l’homme dans ce changement. Les vagues de chaleur, la sécheresse et les incendies de l’été dernier lui ont donné un caractère charnel, immédiat, faisant de la crise climatique l’une des premières préoccupations des Français, en particulier chez les jeunes, qui en vivront toutes les conséquences, et chez qui le sentiment d’urgence tourne parfois à l’angoisse.
De ce réveil collectif découlent deux enseignements sur le plan politique. Le premier est qu’il ne peut y avoir de projet politique crédible dont l’écologie ne soit pas un élément central. Les implications du dérèglement climatique affectent l’économie, nos façons de vivre, de consommer, de nous déplacer, de penser. C’est à ce titre un fait social total, au sens donné par Marcel Mauss. Le second enseignement, qui procède du premier, est que tout projet politique superficiel sur ce sujet sera d’office disqualifié par les citoyens, même s’il est abouti sur les autres aspects. Parler immigration ou chômage sans réflexion sérieuse sur la question climatique, ce sera assurément prêcher dans le désert.

Pourtant, l’essentiel des partis qui structurent la vie politique française sont disqualifiés, soit par la versatilité de leurs opinions sur le sujet – pour ou contre le nucléaire au gré des événements par exemple – soit par la légèreté de leur offre écologiste. Il y a une distorsion entre, d’une part, le caractère vital de l’enjeu et la prise de conscience collective et, d’autre part, la mue trop lente des partis politiques, qui peinent à mettre à jour leurs référentiels.

Tant et si bien que le parti écologiste ainsi quelesdits « Insoumis » peuvent se prévaloir du monopole de l’offre écologique totale, laissant orpheline une large frange de la population, tout aussi convaincue de la nécessité d’agir résolument, mais ne se reconnaissant ni dans leur postulat décroissantiste, ni dans leurs accommodements avec les valeurs de la République.
En refusant d’avoir recours au nucléaire, une énergie abondante, contrôlable et décarbonée, EELV et les Insoumis réduisent la quantité d’énergie disponible à l’avenir. Ce faisant, ils limitent notre capacité future à créer des richesses (ce qui conduirait à un affaissement majeur de notre niveau de vie), sans proposer de modèle économique et social adapté. Ce changement radical, l’essentiel des Français n’en veulent pas.

Le développement des énergies renouvelables est nécessaire, mais il ne suffira pas, ne serait-ce que pour des raisons techniques. L’accroissement de notre capacité de production d’électricité nucléaire est donc incontournable

Pour engager enfin, dans un cadre démocratique, tous les citoyens autour de la transition écologique, une offre politique alternative doit émerger : pragmatique, fondée sur la science, résolument tournée vers l’efficacité de la lutte contre le dérèglement climatique, sans sacrifier la prospérité, la stabilité sociale et le progrès. Elle pourrait reposer sur quelques grands principes.
D’abord, réaffirmer que l’objectif premier de la politique environnementale est la réduction des émissions de gaz à effet de serre, et donc la baisse drastique de l’usage des énergies carbonées (pétrole, gaz et charbon). Cet objectif ne pourra être atteint sans l’électrification de nos modes de production et de consommation, et donc sans l’accroissement de notre capacité de production d’électricité. Se pose la question du mix énergétique : le développement des énergies renouvelables est nécessaire, mais il ne suffira pas, ne serait-ce que pour des raisons techniques. L’accroissement de notre capacité de production d’électricité nucléaire est donc incontournable.

Ensuite, rappeler que l’Etat a un rôle central à jouer, compte tenu de l’ampleur des changements nécessaires, mais qu’il n’est pas omnipotent. L’action de l’Etat doit prendre au moins trois formes : intégrer l’impératif climatique dans les mécanismes de marché par la régulation, financer les grandes infrastructures et assurer le caractère socialement soutenable de cette transition. Mais gardons-nous de la tentation très française de confier à l’Etat, dont on connaît les inefficiences et les rigidités, l’entièreté de la transition. Aucune transition n’est possible sans la mobilisation active des acteurs privés, individus et entreprises.

Les sénateurs pulvérisent le projet de loi sur l’accélération des énergies renouvelables
Enfin, reposer la question du financement de la transition. Etant donné le niveau des prélèvements obligatoires en France, il n’est pas raisonnable de financer la transition écologique par une nouvelle augmentation de la pression fiscale, qui appauvrirait le pays. Un effort sur l’efficacité de la dépense publique est donc requis. Se pose aussi la question du partage du financement entre les générations : les jeunes sont au cœur de la transition, car ils en sont les acteurs et sont les premiers concernés par les effets du changement climatique. Mais il n’est pas juste qu’ils supportent seuls le coût de cette transition.

Au-delà de ces considérations nationales, la France et l’Europe doivent utiliser le levier de la diplomatie écologique pour promouvoir la lutte contre le changement climatique auprès des principaux émetteurs et pour accompagner les pays moins développés sur le chemin d’une croissance verte.

Emmanuel Blézès et Charles Mazé sont diplômés de HEC, Alexandre Simon est diplômé de l’Ecole Centrale Paris. Charles Mazé est l’auteur de La force de l’Union : ces raisons d’aimer l’Europe (2019).

Pour une écologie sans idéologie

Pour une écologie sans idéologie

par d’Emmanuel Blézès, Charles Mazé et Alexandre Simon

Emmanuel Blézès et Charles Mazé sont diplômés de HEC, Alexandre Simon est diplômé de l’Ecole Centrale Paris. Charles Mazé est l’auteur de La force de l’Union : ces raisons d’aimer l’Europe (2019).( dans l’Opinion)

La conscience environnementale progresse. Selon un sondage BVA d’août 2022, 87 % des Français se disent concernés par la crise climatique et reconnaissent la responsabilité de l’homme dans ce changement. Les vagues de chaleur, la sécheresse et les incendies de l’été dernier lui ont donné un caractère charnel, immédiat, faisant de la crise climatique l’une des premières préoccupations des Français, en particulier chez les jeunes, qui en vivront toutes les conséquences, et chez qui le sentiment d’urgence tourne parfois à l’angoisse.
De ce réveil collectif découlent deux enseignements sur le plan politique. Le premier est qu’il ne peut y avoir de projet politique crédible dont l’écologie ne soit pas un élément central. Les implications du dérèglement climatique affectent l’économie, nos façons de vivre, de consommer, de nous déplacer, de penser. C’est à ce titre un fait social total, au sens donné par Marcel Mauss. Le second enseignement, qui procède du premier, est que tout projet politique superficiel sur ce sujet sera d’office disqualifié par les citoyens, même s’il est abouti sur les autres aspects. Parler immigration ou chômage sans réflexion sérieuse sur la question climatique, ce sera assurément prêcher dans le désert.

Pourtant, l’essentiel des partis qui structurent la vie politique française sont disqualifiés, soit par la versatilité de leurs opinions sur le sujet – pour ou contre le nucléaire au gré des événements par exemple – soit par la légèreté de leur offre écologiste. Il y a une distorsion entre, d’une part, le caractère vital de l’enjeu et la prise de conscience collective et, d’autre part, la mue trop lente des partis politiques, qui peinent à mettre à jour leurs référentiels.

Tant et si bien que le parti écologiste ainsi quelesdits « Insoumis » peuvent se prévaloir du monopole de l’offre écologique totale, laissant orpheline une large frange de la population, tout aussi convaincue de la nécessité d’agir résolument, mais ne se reconnaissant ni dans leur postulat décroissantiste, ni dans leurs accommodements avec les valeurs de la République.
En refusant d’avoir recours au nucléaire, une énergie abondante, contrôlable et décarbonée, EELV et les Insoumis réduisent la quantité d’énergie disponible à l’avenir. Ce faisant, ils limitent notre capacité future à créer des richesses (ce qui conduirait à un affaissement majeur de notre niveau de vie), sans proposer de modèle économique et social adapté. Ce changement radical, l’essentiel des Français n’en veulent pas.

Le développement des énergies renouvelables est nécessaire, mais il ne suffira pas, ne serait-ce que pour des raisons techniques. L’accroissement de notre capacité de production d’électricité nucléaire est donc incontournable

Pour engager enfin, dans un cadre démocratique, tous les citoyens autour de la transition écologique, une offre politique alternative doit émerger : pragmatique, fondée sur la science, résolument tournée vers l’efficacité de la lutte contre le dérèglement climatique, sans sacrifier la prospérité, la stabilité sociale et le progrès. Elle pourrait reposer sur quelques grands principes.
D’abord, réaffirmer que l’objectif premier de la politique environnementale est la réduction des émissions de gaz à effet de serre, et donc la baisse drastique de l’usage des énergies carbonées (pétrole, gaz et charbon). Cet objectif ne pourra être atteint sans l’électrification de nos modes de production et de consommation, et donc sans l’accroissement de notre capacité de production d’électricité. Se pose la question du mix énergétique : le développement des énergies renouvelables est nécessaire, mais il ne suffira pas, ne serait-ce que pour des raisons techniques. L’accroissement de notre capacité de production d’électricité nucléaire est donc incontournable.

Ensuite, rappeler que l’Etat a un rôle central à jouer, compte tenu de l’ampleur des changements nécessaires, mais qu’il n’est pas omnipotent. L’action de l’Etat doit prendre au moins trois formes : intégrer l’impératif climatique dans les mécanismes de marché par la régulation, financer les grandes infrastructures et assurer le caractère socialement soutenable de cette transition. Mais gardons-nous de la tentation très française de confier à l’Etat, dont on connaît les inefficiences et les rigidités, l’entièreté de la transition. Aucune transition n’est possible sans la mobilisation active des acteurs privés, individus et entreprises.

Les sénateurs pulvérisent le projet de loi sur l’accélération des énergies renouvelables
Enfin, reposer la question du financement de la transition. Etant donné le niveau des prélèvements obligatoires en France, il n’est pas raisonnable de financer la transition écologique par une nouvelle augmentation de la pression fiscale, qui appauvrirait le pays. Un effort sur l’efficacité de la dépense publique est donc requis. Se pose aussi la question du partage du financement entre les générations : les jeunes sont au cœur de la transition, car ils en sont les acteurs et sont les premiers concernés par les effets du changement climatique. Mais il n’est pas juste qu’ils supportent seuls le coût de cette transition.

Au-delà de ces considérations nationales, la France et l’Europe doivent utiliser le levier de la diplomatie écologique pour promouvoir la lutte contre le changement climatique auprès des principaux émetteurs et pour accompagner les pays moins développés sur le chemin d’une croissance verte.

Emmanuel Blézès et Charles Mazé sont diplômés de HEC, Alexandre Simon est diplômé de l’Ecole Centrale Paris. Charles Mazé est l’auteur de La force de l’Union : ces raisons d’aimer l’Europe (2019).

Les recherches “décoloniales”: science ou idéologie ?

 Les recherches “décoloniales”: science ou idéologie ?
Pour le philosophe Philippe d’Iribarne  le mouvement “décolonial” relève davantage d’une démarche idéologique que de la science. (Tribune dans le Figaro, extrait)

La place tenue par le courant dit décolonial au sein des universités est l’objet d’intenses polémiques: cette approche relève-t-elle de la science ou plutôt d’une démarche militante parée des oripeaux de la science? Le fait social sur lequel ce courant se penche n’est pas en cause. Il est vrai que, dans les pays occidentaux, les membres de certains groupes sociaux originaires de pays extra-européens ont statistiquement un sort moins favorable que la population majoritaire. Le point d’achoppement est autre.

Ces travaux mettent en œuvre une démarche intellectuelle qui n’est pas celle de la science. Ils délimitent le champ d’application des théories auxquelles ils font appel en fonction de critères strictement idéologiques. De plus leurs tenants refusent de soumettre ce qu’ils présentent comme leurs résultats de recherche à une confrontation rigoureuse avec les faits, dès lors que ces derniers sont de nature à mettre en cause leurs convictions.

Idéologie «woke» dans les universités françaises: L’alerte

Idéologie «woke» dans les universités françaises: L’alerte

 

Le journal l’Opinion rend compte de la sortie prochaine d’un rapport sur l’étendue de l’idéologie « Woke » dans les universités (Extrait);Ou le retour des thèses gauchistes les plus éculées

 

Une centaine d’universitaires réunis dans l’Observatoire du décolonialisme et des idéologies identitaires ont planché sur un rapport, remis à l’entourage de Jean-Michel Blanquer, jeudi 17 juin, indique Le Figaro.

Le document de l’Observatoire du décolonialisme et des idéologies identitaires veut illustrer « l’étendue de la pénétration des idées décoloniales dans le discours savant ». Notamment au sein des thèses, séminaires et programmes de recherche. « L’université est aujourd’hui le théâtre d’un affrontement idéologique mené par les tenants de la déconstruction contre l’institution elle-même », assure le document.

Plusieurs exemples sont mis en exergue par les auteurs. Notamment cette brochure de cours en licence de lettres modernes, afin de « tirer les leçons pratiques des apports théoriques des gender, racial et des colonial studies dont les travaux ont montré la domination du champ épistémologique et artistique par les hommes blancs hétérosexuels ». Ou bien de ce poste à l’université de Strasbourg, pour un professeur en sociologie de la santé. « Nous porterons une attention particulière aux recherches capables de développer ces thématiques sur le versant de l’intersectionnalité (croisant les dimensions du “genre”, de la “classe” et de la “race”) », était-il précisé dans le profil.

Plus inquiétant encore, le blocage d’un cours d’une enseignante à Paris-VIII, en 2020, qui souhaitait projeter le film J’accuse de Roman Polanski. Une quinzaine de jeunes femmes l’ont accusé de complicité… avec les crimes du réalisateur. L’enseignante a fini par sortir de la pièce.

Cette nouvelle forme d’idéologie radicale est importée des Etats-Unis par un étonnant retour de bâton : c’est aussi en partie par l’influence de la « french theory » (Gilles Deleuze, Michel Foucault, etc.) que ce sont développées les « gender studies » et « postcolonial studies ». De là a émergé une « cancel culture », fortement victimaire et critique, qui a fait florès aux Etats-Unis, haut lieu du puritanisme dont s’abreuve ce mouvement.

Ce faisant, le « wokisme » fait son terreau dans les universités par effet de mode contestataire sur des bases théoriques (la fameuse déconstruction et l’intersectionnalité). De quoi rappeler les beaux jours des thèses maoïstes ou situationnistes, ouvertement radicales.

« Le Populisme », idéologie montante

« Le Populisme », idéologie montante 

Le politologue et professeur à Sciences Po consacre un « Que sais-je » à cette épineuse question, qui traduit le malaise de la démocratie représentative.

Analyse du livre dans le Monde. 

 

Qu’est-ce que le populisme ? Une catégorie confuse, encombrée et péjorative qui n’a pas grand sens ? Le petit livre de Pascal Perrineau, professeur émérite des universités à Sciences Po, a le mérite de condenser l’énorme production sur cette épineuse question en quelques pages simples et claires. Le populisme, selon la définition désormais classique du politologue néerlandais Cas Mudde, est « une idéologie qui considère que la société est séparée en deux groupes homogènes et antagonistes, le peuple pur et l’élite corrompue, et qui soutient que la politique devrait être une expression de la volonté générale du peuple ».

Le populisme est, pour lui, une idéologie « faible », qui se greffe sur une « idéologie d’accueil », qu’elle soit de gauche ou de droite. Le populisme a une histoire : il aurait vu le jour dans la Russie des années 1850-1870, dans une sorte de socialisme agraire opposé au pouvoir tsariste. Il rebondit aux Etats-Unis avec le People’s Party, en 1891, chez les petits paysans des plaines à blé et des champs de coton et, après mille détours, notamment en Amérique latine, il « s’installe comme une réalité politique pérenne » en Europe, relève Pascal Perrineau.

Le politologue Gilles Ivaldi a calculé qu’à l’issue des élections européennes de 2019, les députés populistes occupaient 230 des 751 sièges du parlement de Strasbourg, soit un tiers des élus, contre un gros quart en 2014. L’essentiel de la progression est dû à la droite radicale populiste, devenue une force politique significative dans la moitié des pays de l’Union européenne. La gauche populiste est, elle, présente en France (La France insoumise), en Allemagne (Die Linke), aux Pays-Bas, au Danemark, en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Suède…

Sept Etats dans l’UE

De grands pays ont été dirigés par des leaders populistes assumés, Donald Trump aux Etats-Unis (2016-2021), Rodrigo Duterte aux Philippines depuis 2016, Jair Bolsonaro au Brésil depuis 2019, mais aussi Vladimir Poutine en Russie depuis 2000, Recep Tayyip Erdogan en Turquie depuis 2003, ou Narendra Modi en Inde depuis 2004. La présence du populisme reste forte en Amérique latine, et sept des vingt-sept Etats de l’Union européenne sont aujourd’hui menés par des gouvernements ou des coalitions populistes. Non sans difficultés : le ressort du populisme tient dans la dénonciation des élites, ce qui pose naturellement problème quand les populistes arrivent au pouvoir. Leur allergie pour la représentation politique conduit souvent au césarisme, avec un recours au référendum ou au plébiscite pour retrouver un « bon sens » théoriquement partagé par le peuple et ignoré par les élites.

Idéologie–Islamo-gauchisme: une réalité sociale et politique

Idéologie–Islamo-gauchisme: une réalité sociale et politique

 

Une chronique  de Gilles Savary, Ancien député PS* dans l’Opinion

L’islamo-gauchisme n’est sans doute pas un concept de sciences politiques subtilement académique, mais il a le mérite de nommer les choses par leur nom. N’en déplaise à ceux qui affectent de l’ignorer, ce n’est pas non plus un fantasme. En tout cas, si de prudes âmes ne l’ont jamais rencontré, l’Unef s’est chargée de l’incarner le 17 septembre 2020 en dépêchant à une audition de l’Assemblée nationale une convertie en hijab. La députée de Paris Anne-Christine Lang a marqué son indignation de cette provocation manifeste en y apportant la réponse symbolique de quitter la séance.

Il est indubitable que ces dernières années, la gauche radicale a montré plus de zèle à manifester aux côtés d’activistes de l’islam politique qu’à participer aux hommages rendus aux victimes du terrorisme islamiste ou des odieux assassinats de Français de confession israélite qui ont eu lieu sur le sol de France.

La complaisance de l’extrême gauche avec tout ce qui peut déstabiliser nos démocraties libérales n’est pas nouvelle. Jadis canalisée par des corpus politiques ou idéologiques structurés, dans la filiation des expériences révolutionnaires du XXe siècle, cette mouvance politique épouse aujourd’hui l’air du temps, qui se traduit par une multiplication de revendications sociétales. Certaines de ses composantes participent de la fermentation des culpabilités et des haines qui caractérisent l’époque et associent vaille que vaille des radicalités nouvelles, féministes, indigénistes, post-coloniales, religieuses, à de vieux fonds de sauce de lutte des classes, voire d’antisémitisme larvé.

L’islamo-gauchisme est le plus souvent la manifestation d’une « alliance objective » plus qu’affinitaire au service d’une cause commune, anti-libérale, anti-capitaliste, anti-occidentale et anti-sioniste

Dans ce contexte, l’islamo-gauchisme est le plus souvent la manifestation d’une « alliance objective ​» plus qu’affinitaire au service d’une cause commune, anti-libérale, anti-capitaliste, anti-occidentale et anti-sioniste, entre un activisme révolutionnaire et un activisme religieux fondamentaliste. Il constitue aussi pour « ​la gauche de la gauche ​» le creuset politique d’un clientélisme électoral.

Diversion. Pour autant, une démocratie fondée sur la liberté d’opinion et le droit ne peut se lancer dans l’aventure hasardeuse d’une chasse aux sorcières au sein d’administrations civiles sans suggérer, dans le contexte actuel, un amalgame abusif entre complaisance tactique et complicité terroriste.

Il est légitime que la République ne soit pas indifférente à ce qui se passe dans nos universités, dont le statut d’autonomie ne dispense pas du respect de ses valeurs fondamentales. Elle dispose pour cela de tous les attributs de puissance publique lui permettant d’exercer sa vigilance. S’il est normal que le gouvernement s’inquiète des pressions et des menaces intolérables qui s’exercent sur des chercheurs ou éditorialistes qui s’intéressent de trop près à l’islam politique, ce doit être précisément au nom de la défense de la liberté académique plutôt que de son contrôle.

Au-delà de l’influence islamo-gauchiste, il est particulièrement choquant que des personnalités comme Sylviane Agacinsky et François Hollande aient dû renoncer à s’exprimer dans des enceintes universitaires sous pression d’activistes d’autres horizons et que des intellectuels comme Alain Finkielkraut ou Elisabeth Badinter en soient systématiquement menacés. Ces réalités traduisent une dégradation détestable de la liberté intellectuelle au sein de certaines de nos universités.

Il est préoccupant que les vénérables pétitionnaires qui réclament la démission de la ministre affectent de l’ignorer et esquivent le débat par une diversion misérabiliste hors sujet.

Gilles Savary est ancien député PS de la Gironde, délégué général de Territoires de progrès.

Idéologie: L’écologie : une pensée globale ?

Idéologie: L’écologie : une pensée globale ?

 

José Bové, Noël Mamère affirment sans nuance dans une contribution au Monde que l’écologie est une pensée globale susceptible d’inspirer et d’orienter toute la politique.ils suggèrent également que le mouvement des Verts s’engage seul dans la conquête du pouvoir en ignorant les formations obsolètes. Le succès de plusieurs écolos aux municipales semble monter à la tête ( notons quand même que le vainqueur des municipales est le parti républicain et que les socialistes ont bien maintenu leurs positions. Les écologistes arrivent loin derrière). Faire de l’écologie la référence idéologique centrale pour gérer la société constitue une sorte de réduction des champs de l’intérêt général. Par exemple quid de la démographie, de la sécurité, de l’éducation, de la culture. Bref la confirmation d’une vision réductrice. L’enjeu environnemental reste évidemment majeur mais il ne saurait être exclusif ni être géré de manière brutale.

 

La tribune :

L’écologie s’impose comme le meilleur outil d’analyse d’un monde abîmé, relèvent les deux figures du mouvement écologiste français, appelant leurs amis politiques à « se mettre en ordre de marche » en vue des prochains enjeux électoraux.

Face à l’urgence climatique et au délitement social et démocratique, les écologistes sont aujourd’hui devant une responsabilité historique : répondre à la demande d’une société mobilisée qui attend toujours la formalisation politique de ses exigences écologiques et sociales. C’est vers elle qu’ils doivent, d’abord, se tourner plutôt que de gaspiller leur énergie à des discussions sans fin avec des appareils politiques « condamnés » de toute façon à s’écologiser, ou avec des formations qui ont décidé de creuser seules leur sillon.

Après avoir été les partenaires obligés de la social-démocratie pour exister politiquement, les écologistes doivent prendre la tête d’un rassemblement en mesure de transformer la société sur la base des questions qu’ils posent pour apporter des solutions en commun.

Repenser la géopolitique

En effet, après un long hiver politique, les questions que pose l’écologie sont devenues centrales et majoritaires dans la société. Elles ne sont plus le privilège des « élites » instruites mais concernent toutes les catégories sociales, de façon transversale : les familles précaires victimes des effets de la malbouffe avec le diabète et l’obésité, les « gilets jaunes », condamnés à la relégation territoriale, les travailleurs précaires et les chômeurs à la santé dégradée faute de pouvoir se soigner, les jeunes marcheurs pour le climat…

Les questions que pose l’écologie – longtemps le chaînon manquant des grandes idéologies politiques – et les réponses qu’elle propose sont aujourd’hui le lien qui associe « mécaniquement » les problématiques sociales, sanitaires et environnementales, économiques et démocratiques.

Ce faisceau de questionnements redéfinit le périmètre de la justice, avec les notions d’écocide et de justice environnementale, promeut l’égalité des droits et l’écoféminisme, nous oblige à repenser la géopolitique ; il rompt avec l’idée cartésienne, toujours dominante, selon laquelle l’homme serait « maître et possesseur de la nature », alors qu’il n’en est qu’une composante, dont l’avenir sur cette terre dépend de son respect du monde vivant…

L’écologie est bien une pensée globale et une révolution dans notre conception du monde et dans notre manière d’habiter la Terre. Elle s’impose aujourd’hui comme le meilleur outil d’analyse d’un monde abîmé où le futur a cédé la place à l’incertain.

Politique : l’insaisissable idéologie macroniste

Politique : l’insaisissable idéologie macroniste

 

Un papier de Thomas Wieder dans le monde qui s’interroge sur l’insaisissable nature du macronisme

C’était le 13 avril. Ce soir-là, pour la troisième fois depuis le début de l’épidémie de Covid-19, Emmanuel Macron s’adressait aux Français depuis l’Elysée. Face à 36 millions de téléspectateurs confinés – un record d’audience absolu pour une allocution présidentielle –, le chef de l’Etat déclara notamment ceci : « Nous sommes à un moment de vérité qui impose plus d’ambition et plus d’audace. Un moment de refondation. (…) Ne cherchons pas tout de suite à y trouver la confirmation de ce en quoi nous avions toujours cru. Non. Sachons, dans ce moment, sortir des sentiers battus, des idéologies, nous réinventer – et moi le premier. »

Se « réinventer » ? La formule, teintée d’autocritique, en rappelait d’autres. « J’ai changé, parce que j’ai eu à supporter le poids des affaires pendant sept ans », avait lancé Valéry Giscard d’Estaing, le 5 mai 1981, lors du débat d’avant second tour qui l’opposait à François Mitterrand. « Je serai différent, parce que j’ai déjà été président pendant cinq ansEt on ne reproduit pas les erreurs qu’on a pu commettre », avait déclaré Nicolas Sarkozy à Paris Match, un mois avant la présidentielle de 2012.

L’analogie s’arrête là. Contrairement à ses prédécesseurs, qui tinrent ces propos en pleine campagne pour leur réélection, Emmanuel Macron est encore loin de la fin de son mandat. Mais, surtout, les mots qu’il prononça le 13 avril sont bien plus forts que ceux de Valéry Giscard d’Estaing ou de Nicolas Sarkozy. En promettant ni plus ni moins de se « réinventer », l’actuel chef de l’Etat a choisi, ce soir-là, de renouer avec l’imaginaire qu’il convoqua au moment de se lancer à la conquête de l’Elysée, et que résumait le titre du livre qu’il publia à l’époque : Révolution (éditions XO, 2016).

Depuis la crise liée au Covid-19, une nouvelle « révolution » macronienne serait donc en marche. Six mois plus tard, il est sans doute prématuré de vouloir en mesurer la portée. En revanche, il n’est pas trop tôt pour évaluer la nature de la première. Après tout, c’est le président lui-même qui invite à dresser un tel bilan : en prétendant aujourd’hui se « réinventer », il s’expose logiquement à ce que l’on s’interroge sur ce qu’il a « inventé » jusqu’à présent. Telle est la question que Le Monde a posée à une douzaine d’analystes et de chercheurs de différentes disciplines, français et étrangers, et que l’on peut formuler ainsi : le « macronisme » existe-t-il ?

 

Idéologie-Onfray: «La gauche acéphale»

Idéologie-Onfray: «La gauche acéphale»

TRIBUNE – Dans un texte lumineux ( le Monde) , le philosophe explique pourquoi et comment, en changeant de combat et d’idéologie, la gauche actuelle a fini par oublier la France et les Français.

Il y eut une guerre franco-allemande perdue par la France dont on ne parle pas: c’est celle qui a opposé l’idéaliste Marx au pragmatique Proudhon.

Marx a bien sûr gagné ce combat. Il eut un allié de poids avec Lénine puis Staline, qui ont appliqué la théorie communiste sur une grande partie de l’Europe. Je sais que les dévots du concept estiment que le goulag n’était pas chez Marx, mais la légitimation de la violence s’y trouve. Or, le goulag n’est jamais que l’une des formes prises par cette violence.

Les intellectuels ont été nombreux à souscrire à la fable marxiste au XXe siècle, car elle réjouit leur goût pour les idées, les concepts, les mots, le verbe, la rhétorique, la dialectique, la sophistique. L’idéalisme marxiste a dominé la vie intellectuelle française pendant la moitié d’un siècle, jusqu’en 68. Car le mois de mai enterre cette vieille gauche portée par Sartre en France au profit d’un gauchisme structuraliste incarné par Foucault et quelques autres. Le vieux marxisme à la papa

Écologie : «une idéologie» selon Buzyn !!!

Écologie : «une idéologie»  selon Buzyn  !!!

 

L’approximation intellectuelle caractérise un certain nombre de membres gouvernement arrivés là un peu par hasard avec leur seul bagage professionnel. Un manque évident de connaissances des réalités socio- économiques, d’expérience politique voir même de culture. C’est le cas quand Agnès Buzyn  récuse le mot écologie le considérant comme un terme trop idéologique.  Une confusion sémantique grave pour cette ancienne hospitalière  sans doute compétente dans son domaine mais dramatiquement inculte en matière de politique et en l’occurrence en matière d’écologie. En effet il n’y a nullement opposition contradiction entre environnement et écologie.

L’environnement est considéré comme étant le cadre naturel dans lequel l’homme vit. Ainsi, l’environnement est tout ce qui nous entoure et l’écologie est la science qui sert à la protéger.

Le drame de la république en marche ce révèle à travers les propos aberrants de sa candidate à Paris et témoigne de leur nullité politique voir intellectuelle. Candidate en faveur de l’«environnement», plutôt que de l’«écologie»Pourtant lancée à la conquête du vote «vert» à Paris, Agnès Buzyn a tenu à marquer cette distinction, vendredi sur France Info«Je n’aime pas le mot écologie, parce que derrière il y a toute une idéologie qui est parfois punitive», a expliqué la cheffe de file des «marcheurs» dans la capitale, à huit jours des élections municipales. Le pire c’est que c’est le gouvernement lui-même qui a donné à l’écologie son caractère punitif avec les fameuses taxes sur le carburant qui a donné lieu mouvement des gilets jaunes. En plus l’ex ministre de la santé , candidate à Paris a vraiment la mémoire courte. D’autant que parallèlement le gouvernement travaille toujours sur la perspective d’une nouvelle taxe carbone !

 Cette dimension «punitive», dénoncée aussi dans les rangs de la droite et du Rassemblement national, «c’est ce que je reproche à la municipalité actuelle», a-t-elle appuyé. Tout en déplorant une «bétonisation» et les «ravages de la pollution», dans une ville «en surchauffe», dirigée par la socialiste Anne Hidalgo, alliée aux écologistes d’Europe Écologie-Les Verts et aux communistes.

En prenant cette précaution linguistique, la candidate LREM se dédit aussi elle-même. Sur le terrain, Agnès Buzyn ne se prive pas de vanter une «écologie du quotidien», en promettant dans son programme la rénovation les bois de Boulogne et de Vincennes, la végétalisation des quais de Seine ou encore l’interdiction des cars de tourisme. Le 19 février dernier, elle décrivait même «l’écologie» comme une «évidence». On peut défendre la chose, sans pour autant porter dans son cœur le mot.

Idéologie : Le choix réducteur entre ultralibéralisme et gauchisme

Idéologie : Le choix réducteur entre ultralibéralisme et gauchisme

 

 

Dans une Keynes ans une société caractérisée par la complexité et le doute,

Certains interrogent pour savoir sil faut choisir Friedman ou Keynes en économie et plus prés de nous entre Finkielkraut et Onfray en philosophie. Une sorte de choix cornélien plutôt caricatural comme si l’on devait se situer que par_rapport_à l’extrême. Il faudrait choisir par exemple en économie aujourd’hui entre Elie Cohen et Piquet y. Elie Cohen fonctionnaire au CNRS qui n’a pas son pareil pour chanter les vertus de l’ultra libéralisme. Qui au contraire retombe souvent dans ses délires gauchistes les deux ne sont pas sans qualités mais se laisse envahir par leurs démons idéologiques. Même chose aujourd’hui en France en philosophie avec d’un côté le réactionnaire séquelle chrome et le gauchiste Onfray. On pourrait continuer dans d’autres champs les exemples de ce dualisme infernal qui finalement conduit à la caricature militante. Pourtant force est de constater que l’ultra libéralisme a atteint ses limites. Il faut convenir qu’on a permis à une grande partie de la population d’accéder à de meilleurs conditions de vie par contre les inégalités n’ont jamais été aussi forte.

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