Archive pour le Tag 'Ianoukovitch'

« Ianoukovitch et Timochenko deux problèmes de l’Ukraine »

« Ianoukovitch et Timochenko deux problèmes de l’Ukraine »

L’ancien président ukrainien Viktor Iouchtchenko  était l’invité d’Europe 1 et il en a profité pour partager ses impressions sur la situation politique dans son pays et vis-à-vis de la Russie. Pour lui, l’objectif de Vladimir Poutine est clair « il veut faire renaître une sorte de nouvel empire, une nouvelle URSS mais qui porterait le nom de la Russie. C’est un plan obsessionnel ». « Il a récemment déclaré que sa plus grande tragédie était la chute de l’URSS », a-t-il précisé. Viktor Iouchtchenko estime que les déclarations du président russe ce mardi, qui dit se réserver le droit de recourir à « tous les moyens » pour protéger ses citoyens en Ukraine – le prouvent.  L’ancien président de 2005 à 2010, et leader de la révolution orange en 2004, en profite aussi pour assure qu’il « ne sera pas candidat  à l’élection présidentielle anticipée » en Ukraine qui doit se tenir le 25 mai prochain. « Je pense plutôt qu’il faut soutenir la nouvelle génération, les nouveaux hommes politiques ukrainiens », a-t-il estimé. Toujours sur Europe 1, Viktor Iouchtchenko adresse un tacle à l’opposante Ioulia Timochenko (largement impliquée dans crains enrichissements personnels grâce au gaz russe). Il estime que « Viktor Ianoukovicth et Ioulia Timochenko [qui a été le Premier ministre de Iouchtchenko, ndlr] sont les deux problèmes de l’Ukraine ». Une critique en bonne et due et forme alors même que celle-ci devrait, elle, être candidate à l’élection présidentielle. Viktor Iouchtchenko a par ailleurs estimé que l’ancien boxeur et figure de l’opposition, Vitaly Klitschko « a de très bonnes chances pour cette élection présidentielle s’il prépare une politique qui consoliderait la nation ukrainienne ». L’ancien président s’est même dit « prêt à le soutenir ». Viktor Iouchtchenko a aussi balayé l’idée que la Crimée puisse être cédée à la Russie. « L’Ukraine est une entité, un pays qui ne fait qu’un et on ne peut pas se poser la question de savoir à qui est la Crimée. La Crimée est ukrainienne », a martelé l’ancien président ukrainien. Face à la détermination du président russe, il faut donc trouver des moyens de pressions. Selon lui, « Poutine a peur de deux choses : la réaction internationale et la réaction de son propre peuple ». Enfin, l’ancien dirigeant a été interrogé sur la manière dont la France et François Hollande gère la crise en Ukraine. Viktor Iouchtchenko confie qu’il souhaiterait « à terme que l’Ukraine devienne un membre à part entière de l’Union européenne ».  C’est pourquoi, il demande au président français de garder cette idée en tête, « que cela fasse partie de son programme politique ».

Ukraine : Ianoukovitch, un enfant de la pègre

Ukraine : Ianoukovitch, un enfant de la pègre  

 

 

Le président destitué est en fait un ancien délinquant.  Jeune avec sa bande, il arrache les toques en fourrure et les bijoux des passants. En 1968, à l’âge de 18 ans, il est inculpé de vol, coups et blessures et envoyé en prison. Deux ans plus tard, il aurait récidivé, cette fois d’une tentative de viol collectif sur mineur. Mais la famille de la victime retira sa plainte pour des raisons restées inconnues. Selon une autre version, c’est son beau-père, responsable local du Parti, qui l’a sorti de la rue et des centres de redressement. Grâce à lui, il devient mécanicien, puis directeur d’une société régionale de transport routier. Il se hisse à la tête de l’Association régionale des entreprises de transport puis, en 1997, devient gouverneur de la région où règnent la pègre et la corruption. Il est soutenu par le « clan de Donetsk », ces industriels du charbon et de la sidérurgie, proches de la Russie, qui ambitionnent de conquérir le pouvoir à Kiev. Ianoukovitch prend son envol dans des circonstances assez particulières. Dans ces années 90, à Kiev, Donetsk et Dniepropetrovsk, la guerre des clans fait rage pour se partager les biens soviétiques. Milieux d’affaires et « Milieu » tout court nouent des liaisons incestueuses. Dans ce capitalisme littéralement sauvage, de « western », où Ianoukovitch semble à l’aise, on règle même ses comptes à coups de revolver.  Nommé premier ministre en 2002, il est candidat à la présidentielle de 2004. Mais il est balayé par la « révolution orange ». Lors des élections de 2010, la championne de l’opposition, la perfide Ioulia Timochenko, le bombarde « candidat de la mafia et de la criminalité ». Mais face à une opposition divisée, déchirée et laminée par la crise économique, Ianoukovitch prend sa revanche et il est élu triomphalement. Avec son brushing soigné et ses costumes impeccables, il a le look d’un animateur de jeu de la télévision italienne. Maladroit, gaffeur, mal à l’aise en public, il a été briefé par des conseillers, notamment américains, qui lui apprennent à en dire le moins possible. Mais alors que le pays s’enfonce dans la crise économique, Ianoukovitch  mais aussi son fils Alexandre  s’enrichissent de façon insolente et voyante. Son cottage, immense et ultra-luxueux, près de Kiev, devient le symbole d’un régime criminel et corrompu. Son passé de délinquant de Donbass lui colle à la peau. Ianoukovitch symbolise, parfois à tort, le « clan de Moscou », les intérêts russes. Il est vrai que, issue d’une région russophone et presque totalement russifié, il est à l’aise dans cette langue et maladroit en ukrainien. Mais plus fondamentalement, il représente les intérêts du clan de Donetsk et des industriels qui ont absolument besoin, pour faire tourner leurs industries particulièrement énergivores car de conception soviétiques, de gaz et de pétrole russes à bas coût. L’énergie russe n’est pour eux pas seulement qu’une question de survie financière, mais aussi politique: leurs employés sont aussi leurs électeurs. C’est donc souvent en mendiant que le président ukrainien se rendra à Moscou, qui n’a jamais hésité à user de l’arme énergétique pour faire plier Kiev. Vladimir Poutine traite d’ailleurs Ianoukovitch en vassal. Il l’humilie, le méprise, le fait attendre parfois quatre heures. Mais Ianoukovitch et son clan ont une autre bonne raison d’avaler les couleuvres des Russes. Contrairement aux Occidentaux, ceux-ci ne sont regardant ni sur les passés douteux, ni sur les moyens expéditifs d’arriver au pouvoir, de s’y maintenir et de s’enrichir, ni sur ce qu’on appelle d’un euphémisme « la gouvernance », c’est à dire la corruption qui gangrène le régime ukrainien.

 




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