Archive pour le Tag 'hôpital'

Hôpital : de plus en plus de médecins étrangers

Hôpital : de plus en plus de médecins étrangers

Le débat sur l’aide médicale d’Etat, dont la suppression renforcerait les recours spontanés aux urgences hospitalières, pourrait également faire apparaître la question des praticiens étrangers, qui doivent être mieux traités par notre système de santé, explique le médecin Pierre Micheletti dans une tribune au « Monde ».

 

Marie-Claire Carrère-Gée, ministre déléguée chargée de la coordination gouvernementale, ne va pas manquer de dossiers épineux à articuler entre les différents gestionnaires de portefeuille au sein du gouvernement de Michel Barnier.

La nomination de Bruno Retailleau à l’intérieur n’a pas tardé à donner des ailes aux défenseurs de lignes dures sur les questions migratoires. En la matière, les interfaces avec la ministre de la santé vont en particulier générer l’attention, voire la mobilisation des acteurs.

Deux dossiers concernent directement Geneviève Darrieussecq, ministre de la santé et de l’accès aux soins, et serviront d’utiles baromètres sur l’efficacité de la « coordination gouvernementale ». D’abord, l’avenir de l’aide médicale d’Etat (AME), objet de toutes les manipulations symboliques au service d’un discours martial sur le durcissement de l’accueil des étrangers. Une déclinaison plus subtile sera indubitablement à construire dans le discours politique – et dans la pratique – concernant la place incontournable occupée par des médecins détenteurs d’un diplôme délivré à l’étranger.

Sur l’épouvantail de l’AME, dont la suppression empêcherait des diagnostics à un stade précoce – aggravant le pronostic des pathologies – et renforcerait les recours spontanés aux urgences hospitalières coûteuses et à bout de souffle, beaucoup a déjà été dit, par les associations comme par les professionnels du champ médico-social. La formule de la Fédération hospitalière de France en résume l’argumentation, évoquant « un contresens moral, sanitaire et économique ».

Hôpital public : Baisse du nombre des futurs internes !

Hôpital public : Baisse du nombre des futurs internes !

Alors que le l’hôpital public souffre structurellement d’un manque de médecins, l’administration vient de décider de réduire encore le nombre de futurs internes.

En quelques jours seulement la moitié des étudiants en médecine de sixième année ont déjà signé une pétition pour protester. Rappelons ici qu’au terme du second cycle des études de médecine – l’externat –, les étudiants de cinquième année passent le concours de l’internat. En fonction de leur classement, ils sélectionnent à la fois les spécialités espérées et les villes où elles sont proposées. Ils seront internes pendant cinq ans, percevront un salaire modeste, en assumant une mission de service public cruciale pour l’État dans un contexte de graves crises des jeux plutôt publics.

 

Appel aux dons pour un hôpital !

Appel aux dons pour un hôpital !

La démarche est nouvelle. Un hôpital celui de Georges Pompidou lance un appel à la charité pour l’achat d’un équipement très pointu, le scanner à comptage photonique.

Sur le principe, on peut admettre qu’on sollicite l’opinion publique pour soutenir la recherche dans tel ou tel domaine mais là il s’agit d’un investissement dont la décision d’achat doit relever de la puissance publique. Le problème c’est que ce type de sollicitation risque de se reproduire pour certains équipements aujourd’hui insuffisants (exemple l’IRM) voire pourquoi pas pour assurer les fins de mois du fonctionnement.

Ce type de sollicitation va encore accroître les inégalités géographiques car les donateurs potentiels sont évidemment plus nombreux et plus actifs à Paris que dans la Creuse par exemple. Ce jeudi, l’hôpital Georges-Pompidou a lancé un appel aux dons pour l’aider à financer et acquérir un tout nouvel engin : un scanner à comptage photonique, dont le procédé d’imagerie est, selon l’infrastructure parisienne, «révolutionnaire». Il concernera «toutes les spécialités, et en particulier la cardiologie, les maladies vasculaires, la cancérologie (digestive, gynécologique, urologique, thoracique), l’ORL, et les pathologies ostéoarticulaires.»

Un outil de dernière génération qui «représente une avancée scientifique majeure». Si l’hôpital parvenait à récolter la somme suffisante, il serait le «premier en région parisienne et le troisième en France à acquérir cet équipement de pointe». L’impact sur «la santé et le bien-être des patients serait décisif». Rapidement, cette forme de cagnotte a été critiquée sur les réseaux sociaux.

Explosion à Hôpital de Gaza: Israël pas responsable d’après les services de renseignement

Explosion à l’hôpital de Gaza: Israël pas responsables d’après les services de renseignement


Plusieurs services de renseignements internationaux dont celui de la France après analyse considèrent que l’attaque contre l’hôpital à Gaza n’est pas le faite d’Israël mais plutôt d’un tir de requête local détourné. Pourtant c’est surtout cet événement qui a fait monter la température un peu partout au Moyen-Orient contre Israël. Le monde semble vivre actuellement un épisode placé sous la tutelle de l’émotion et de la manipulation avec à la baguette l’Iran qui veut bousculer à la fois les régimes arabes du Moyen-Orient et déstabiliser aussi des démocraties occidentales.

L’explosion dans un hôpital de Gaza n’est pas le résultat d’une frappe de missile israélien, mais très probablement d’un raté de tir d’une roquette palestinienne, a indiqué vendredi la Direction du renseignement militaire (DRM) française.

Les responsables palestiniens ont déclaré que 471 personnes avaient été tuées dans l’explosion à l’hôpital Al-Ahli al-Arabi mardi soir. Le ministère de la Santé de Gaza a accusé une frappe aérienne israélienne, tandis qu’Israël a déclaré que l’explosion avait été causée par un tir de roquette raté par des combattants.

« Ce que nous savons, c’est que ce n’est pas un missile envoyé par les Israéliens. Mais selon nos éléments balistiques, il s’agirait plutôt d’un tir de roquette qui a été détourné ou qui a connu des avaries techniques et dont des éléments ont touché le parking proche de l’hôpital », a dit la DRM.

Gaza – frappe sur un hôpital: 200 morts

Gaza – frappe sur un hôpital: 200 morts

« Des centaines de victimes se trouvent encore dans les décombres » de l’hôpital Ahli Arab, dans le centre de Gaza, où « 200 à 300 personnes sont mortes », a affirmé le ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, qui a accusé Israël du tir.

Le mouvement islamiste Hamas au pouvoir à Gaza accuse Israël d’être à l’origine de cette frappe. L’armée israélienne impute elle le tir de roquette tombé sur l’hôpital au Jihad islamique, autre groupe armé palestinien. « D’après des informations des services de renseignements, basées sur plusieurs sources que nous avons obtenues, le Jihad islamique est responsable du tir de roquette raté qui a touché l’hôpital », a affirmé de son côté l’armée israélienne dans un communiqué.

Le tir a suscité une vague d’indignation et de condamnation de pays arabes, contre Israël et au-delà. Des manifestants sont sortis dans les rues à Amman, Tunis, et dans plusieurs villes de Libye. A Ramallah, en Cisjordanie occupée, des heurts ont éclaté mardi soir entre des manifestants appelant au départ du président palestinien Mahmoud Abbas et ses forces de sécurité.

Hôpital public »: la crise va s’amplifier selon le porte-parole des urgentistes de France

Hôpital public »: la crise va s’amplifier selon le porte-parole des urgentistes de France

« On risque d’avoir une accélération de la politique de destruction de l’hôpital public », avec la nomination annoncée d’Aurélien Rousseau au ministère de la Santé, indique ce jeudi sur franceinfo, Christophe Prudhomme urgentiste et porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF). « Nous sommes très inquiets de la nomination d’Aurélien Rousseau qui lors de son passage à l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France n’a rien fait pour développer le secteur public ».


franceinfo : Quelle est votre réaction à l’arrivée annoncée d’Aurélien Rousseau au ministère de la Santé ?

Christophe Prudhomme : Il fait partie des ultralibéraux, il n’est plus du tout à gauche. On a bien vu que quand il a été directeur de l’ARS d’Ile-de-France, il a largement favorisé la fermeture de lits, les restructurations qui aboutissent au fait qu’en plein été nous ne savons quoi faire des malades parce qu’il y a énormément de lits de fermés. Il a favorisé le développement du secteur privé, les consultations sans rendez-vous du secteur privé avec le scandale du Cosem.

Pour vous rien ne va changer ?

Je pense que ça va être pire parce qu’à la différence de François Braun qui était de la société civile, un médecin, Aurélien Rousseau est un vrai politique très proche d’Emmanuel Macron. On risque d’avoir une accélération de la politique de destruction de l’hôpital public.

Quels sont les dossiers prioritaires d’Aurélien Rousseau ?

Le dossier prioritaire d’Aurélien Rousseau, ce serait de faire en sorte d’appliquer la Constitution pour le système de santé, c’est que tout citoyen puisse avoir un médecin traitant, et que tout citoyen soit à trente minutes d’un hôpital dont le service d’urgence est ouvert. Le système de santé est en train de s’effondrer et face au gouvernement que l’on a aujourd’hui, la santé doit être un service public dans le cadre de l’aménagement du territoire avec un financement à 100% de la Sécurité sociale. Nous sommes très inquiets de la nomination d’Aurélien Rousseau qui lors de son passage à l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France n’a rien fait pour développer le secteur public. On change les têtes mais on ne change pas de politique.

Attaque d’Annecy : le criminel transféré dans un hôpital psychiatrique !

Attaque d’Annecy : le criminel transféré dans un hôpital psychiatrique !

Sans autre explication de la justice, le criminel de l’ignoble affaire d’Annecy a été transféré dans un hôpital psychiatrique. De quoi peut-être laissé entendre qu’il n’y aura donc pas de suite juridique et qu’on imputera la responsabilité des actes inqualifiables contre six personnes dont quatre très jeunes enfants à l’état psychique de l’intéressé.

Abdalmasih H. avait été placé dans une cellule de protection d’urgence du centre pénitentiaire d’Aiton, équipée pour prévenir les suicides, après avoir semé la terreur jeudi matin dans un parc sur les bords du lac d’Annecy, en attaquant au couteau six personnes, dont quatre très jeunes enfants. Mutique depuis son interpellation, il a été mis en examen pour «tentatives d’assassinat» et placé en détention samedi, sans que l’enquête n’ait encore permis de comprendre son geste.

Après avoir fui son pays en guerre, Abdalmasih H. avait obtenu fin 2013 un permis de séjour permanent en Suède où il avait obtenu l’asile, ce qui lui conférait le statut de réfugié. Au moment du drame, il n’était «ni sous l’emprise de stupéfiants ni sous l’emprise d’alcool», selon la procureure d’Annecy Line Bonnet-Mathis. «Aucune motivation terroriste n’apparaît à ce stade», avait-elle précisé. Des témoins l’ont seulement entendu «évoquer sa femme et sa fille et prononcer le nom de Jésus Christ» pendant l’attaque. Le pronostic vital des six blessés, pour la plupart hospitalisés en urgence absolue après l’attaque, n’est plus engagé, avait-elle indiqué samedi. Attaque d’Annecy : le criminel transféré dans un hôpital psychiatrique !

Sans autre explication de la justice, le criminel de l’ignoble affaire d’Annecy a été transféré dans un hôpital psychiatrique. De quoi peut-être laissé entendre qu’il n’y aura donc pas de suite juridique et qu’on imputera la responsabilité des actes inqualifiables contre six personnes dont quatre très jeunes enfants à l’état psychique de l’intéressé.

Abdalmasih H. avait été placé dans une cellule de protection d’urgence du centre pénitentiaire d’Aiton, équipée pour prévenir les suicides, après avoir semé la terreur jeudi matin dans un parc sur les bords du lac d’Annecy, en attaquant au couteau six personnes, dont quatre très jeunes enfants. Mutique depuis son interpellation, il a été mis en examen pour «tentatives d’assassinat» et placé en détention samedi, sans que l’enquête n’ait encore permis de comprendre son geste.

Attaque d’Annecy : le criminel transféré dans un hôpital psychiatrique !

Attaque d’Annecy : le criminel transféré dans un hôpital psychiatrique !

Sans autre explication de la justice, le criminel de l’ignoble affaire d’Annecy a été transféré dans un hôpital psychiatrique. De quoi peut-être laissé entendre qu’il n’y aura donc pas de suite juridique et qu’on imputera la responsabilité des actes inqualifiables contre six personnes dont quatre très jeunes enfants à l’état psychique de l’intéressé.

Abdalmasih H. avait été placé dans une cellule de protection d’urgence du centre pénitentiaire d’Aiton, équipée pour prévenir les suicides, après avoir semé la terreur jeudi matin dans un parc sur les bords du lac d’Annecy, en attaquant au couteau six personnes, dont quatre très jeunes enfants. Mutique depuis son interpellation, il a été mis en examen pour «tentatives d’assassinat» et placé en détention samedi, sans que l’enquête n’ait encore permis de comprendre son geste.

Après avoir fui son pays en guerre, Abdalmasih H. avait obtenu fin 2013 un permis de séjour permanent en Suède où il avait obtenu l’asile, ce qui lui conférait le statut de réfugié. Au moment du drame, il n’était «ni sous l’emprise de stupéfiants ni sous l’emprise d’alcool», selon la procureure d’Annecy Line Bonnet-Mathis. «Aucune motivation terroriste n’apparaît à ce stade», avait-elle précisé. Des témoins l’ont seulement entendu «évoquer sa femme et sa fille et prononcer le nom de Jésus Christ» pendant l’attaque. Le pronostic vital des six blessés, pour la plupart hospitalisés en urgence absolue après l’attaque, n’est plus engagé, avait-elle indiqué samedi.

Hôpital: pour une révolution numérique

Hôpital: pour une révolution numérique

Pour enrayer la crise que traverse le système hospitalier, l’épidémiologiste et rhumatologue Philippe Ravaud propose, dans son dernier ouvrage, de tirer parti des outils numériques et de l’intelligence artificielle, appelant à un « débat éclairé » sur le sujet.( Le Monde)

 

Les nouvelles technologies numériques peuvent-elles venir au secours de l’hôpital public ? Peut-être que dans un autre contexte, ou sous une autre plume, on serait passé plus vite sur ce livre de rentrée, en le réduisant – à tort – à un plaidoyer pour la télémédecine.

Mais l’auteur, Philippe Ravaud, a une expertise à faire valoir : épidémiologiste et rhumatologue, professeur à l’université Paris-Cité, à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris ainsi qu’à la Mailman School of Public Health de Columbia (New York), il est aussi directeur du Centre de recherche en épidémiologie et statistiques (Inserm, Paris-Cité) et directeur scientifique du partenariat public-privé en santé numérique de l’Hôtel-Dieu. Voilà pour le CV. Quant au contexte, la crise que traverse le système hospitalier – crise que le Covid-19 n’a fait qu’amplifier et qui s’est cristallisée, cet été, sur les services d’urgence – est déjà presque une justification en soi.

Pour trouver une issue à cette crise, et mettre un terme à trente ans de paupérisation de l’hôpital public, Philippe Ravaud défend un « grand bouleversement » adossé aux outils numériques et à l’intelligence artificielle. Mais qu’on ne s’y méprenne pas : dans cette révolution à venir, la technologie n’est qu’un moyen, pas une fin en soi. Un moyen d’améliorer le diagnostic et les soins, explique-t-il, mais aussi de résoudre les inégalités et la désertification médicale, de pallier la pénurie de personnels, de développer la prévention ou encore de renforcer, paradoxalement, le lien soignant-patient : l’argumentaire est étayé, nourri d’études scientifiques et d’exemples concrets, en France comme à l’étranger.

Le néophyte y plonge comme dans un roman d’aventures, voire d’anticipation. Reste à savoir ce que penseront des lecteurs plus avertis, à commencer par les soignants, des « plates-formes régionales de suivi à distance » que l’auteur verrait s’édifier dans le cadre de partenariats public-privé, ou de la « valorisation » des données numériques personnelles qui, en étant vendues, cédées ou utilisées autrement, pourraient constituer des « revenus non conventionnels » en complément de financements plus classiques. Et ainsi renflouer les caisses de l’hôpital public.

« Les obstacles culturels et systémiques sont multiples, écrit Philippe Ravaud, mais il ne fait guère de doute que cette révolution numérique aura lieu. » A l’appui de sa démonstration, il rappelle le « rôle d’accélérateur » qu’a joué le Covid-19, en France et ailleurs : des plates-formes « conçues à partir de rien en quelques jours », et permettant de suivre à distance les malades, ont pu éviter d’innombrables hospitalisations. « Tout était redevenu possible », rappelle l’épidémiologiste, y compris la remise à plat de modes d’organisation qui semblaient figés.

Santé-Hôpital: Un manque structurel d’effectifs

Santé-Hôpital: Un manque structurel d’effectifs

Sur la récente période les effectifs du secteur hospitalier ont progressé cependant il faut tenir compte d’un double phénomène structurel l’évolution de la démographie qui a tendance à peser sur le nombre de patients, d’autre part l’évolution constante de la médecine qui prend en charge aujourd’hui de plus en plus de pathologies nouvelles. Il faut cependant aussi tenir compte de la prise en charge croissante de malades par le secteur privé. Les effectifs salariés du secteur hospitalier ont pourtant progressé de 13 % entre 2003 et 2019, selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DRESS). Entre 2015 et 2020, le nombre d’équivalents temps plein dans les hôpitaux a augmenté de 6 % pour les médecins, et de 1 % pour le personnel non médical des services de soins, infirmiers et aides-soignants inclus. Mais là encore, il existe de fortes disparités selon les départements. Sur la même période, la Haute-Garonne a par exemple perdu plus de 6.800 équivalents temps plein au sein de son personnel des services de soin.

« L’hôpital de 2022 n’est plus celui de 2019 », écrivait, en mars, un collectif de soignants dans une tribune publiée par « Le Monde », et selon laquelle les directions doivent désormais « courir après des soignants en désamour hospitalier ». Les infirmiers sont par exemple de plus en plus nombreux à bouder l’hôpital pour se tourner vers le libéral ou vers d’autres employeurs, comme les établissements scolaires, les maisons de retraite, ou la médecine du travail.

Mais le désamour hospitalier n’explique pas tout : le manque de soignants auquel se heurte aujourd’hui la France ne s’arrête pas aux portes de l’hôpital. Tous modes d’exercices confondus, l’Hexagone comptabilise en moyenne 336,5 soignants pour 10.000 habitants, selon une étude parue dans la revue « The Lancet » au mois de mai. A titre de comparaison, la moyenne de l’Europe de l’Ouest est de 407 soignants pour 10.000 habitants.

Par rapport à ses voisins européens, la France fait figure de mauvaise élève quant à la densité d’infirmiers (87,7 pour 10.000 habitants) et de médecins (24,8 pour 10.000 habitants). Loin devant, la Norvège et l’Allemagne affichent par exemple respectivement 211 et 176 infirmiers pour 10.000 habitants.

 

 

Hôpital : un manque d’effectif structurel

 

 

  • Hôpital : un manque d’effectif structurel

  • Sur la récente période les effectifs du secteur hospitalier ont progressé cependant il faut tenir compte d’un double phénomène structurel l’évolution de la démographie qui a tendance à peser sur le nombre de patients, d’autre part l’évolution constante de la médecine qui prend en charge aujourd’hui de plus en plus de pathologies nouvelles. Il faut cependant aussi tenir compte de la prise en charge croissante de malades par le secteur privéLes effectifs salariés du secteur hospitalier ont pourtant progressé de 13 % entre 2003 et 2019, selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DRESS). Entre 2015 et 2020, le nombre d’équivalents temps plein dans les hôpitaux a augmenté de 6 % pour les médecins, et de 1 % pour le personnel non médical des services de soins, infirmiers et aides-soignants inclus. Mais là encore, il existe de fortes disparités selon les départements. Sur la même période, la Haute-Garonne a par exemple perdu plus de 6.800 équivalents temps plein au sein de son personnel des services de soin.
  • « L’hôpital de 2022 n’est plus celui de 2019 », écrivait, en mars, un collectif de soignants dans une tribune publiée par « Le Monde », et selon laquelle les directions doivent désormais « courir après des soignants en désamour hospitalier ». Les infirmiers sont par exemple de plus en plus nombreux à bouder l’hôpital pour se tourner vers le libéral ou vers d’autres employeurs, comme les établissements scolaires, les maisons de retraite, ou la médecine du travail.

    Mais le désamour hospitalier n’explique pas tout : le manque de soignants auquel se heurte aujourd’hui la France ne s’arrête pas aux portes de l’hôpital. Tous modes d’exercices confondus, l’Hexagone comptabilise en moyenne 336,5 soignants pour 10.000 habitants, selon une étude parue dans la revue « The Lancet » au mois de mai. A titre de comparaison, la moyenne de l’Europe de l’Ouest est de 407 soignants pour 10.000 habitants.

    Par rapport à ses voisins européens, la France fait figure de mauvaise élève quant à la densité d’infirmiers (87,7 pour 10.000 habitants) et de médecins (24,8 pour 10.000 habitants). Loin devant, la Norvège et l’Allemagne affichent par exemple respectivement 211 et 176 infirmiers pour 10.000 habitants.

Santé Hôpital: 120 services d’urgence menacés

Santé Hôpital: 120 services d’urgence menacés 

 

Généralement on considère que le thème de la réforme des retraites sera le premier obstacle que le gouvernement aura à affronter. Le problème c’est que les dangers économiques sociaux se multiplient par exemple l’envol de l’inflation et que certains sujets pourraient allors devenir la préoccupation numéro un du pays. De ce point de vue l’état de notre système sanitaire est au bord de la rupture. C’est vrai évidemment dans les zones éloignées démographiquement peu denses. Là  pour consulter un cardiologue il faut un an , pour ophtalmologue au moins six mois, pour contacter un kiné  plusieurs semaines, même chose pour obtenir une simple radiographie.

Mais la tension concerne aussi maintenant géographiques très denses et les grands hôpitaux français sont eux-mêmes dans une situation d’urgence qui pourrait rapidement déboucher sur une crise sans précédent .

Fermetures de nuit, «délestages» sur d’autres hôpitaux, accès filtrés par les Samu: faute de soignants, au moins 120 services d’urgence ont été forcés de limiter leur activité ou s’y préparent, selon une liste établie par l’association Samu-Urgences de France (SUdF) que l’AFP s’est procurée.

 

Signe supplémentaire d’une crise inédite, 14 des 32 plus gros hôpitaux français (CHU et CHR) figurent sur cette liste. Parmi les 120 établissements recensés, plus de la moitié ont dû se résoudre à une fermeture, le plus souvent partielle, de leurs urgences. Parfois la nuit, comme à Alkirch (Haut-Rhin), Auch (Gers) ou Voiron (Isère). Ailleurs, en supprimant des équipes mobiles du Smur, comme à Creil (Oise), Grenoble ou Metz.

La «solution» la plus fréquente reste cependant la «régulation d’accès» par les Samu: à Bordeaux, Cherbourg (Manche) ou encore Nevers (Nièvre), à moins d’une urgence vitale, seul un appel préalable au 15 peut permettre une admission à certaines heures. Une dizaine d’hôpitaux sont allés jusqu’au «délestage», renvoyant les malades vers d’autres sites. En clair la situation sanitaire française est explosive.

Hôpital : pour un plan d’urgence de recrutement et de formation

Hôpital : pour un plan d’urgence de recrutement et de formation

 

 

Le Ségur de la santé a acté 9 milliards d’euros d’investissement sur dix ans, mais le retard est tel que cette somme étalée dans le temps ne pourra répondre à l’urgence systémique, s’inquiètent, dans une tribune au « Monde », des leaders syndicaux de l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA), Luc Farré et Yann Le Baron.

Un appel évidemment justifié mais qui n’est pas forcément contradictoire aussi avec une rationalisation de l’organisation des hôpitaux médicalement très performants mais qui ressemblent souvent des usines sans direction. NDLR

 

Tribune. 

 

Le secteur hospitalier est en crise depuis longtemps, bien avant la crise du Covid. Celle-ci a été un révélateur du malaise des personnels hospitaliers. Le Ségur de la santé, négocié et signé par l’UNSA-Santé et sociaux public et privé et par l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA), est une première réponse. La signature de cet accord a permis des améliorations immédiates et importantes des rémunérations. Toucher 183 euros net par mois, soit plus 2 196 euros par an avec une amélioration des grilles de rémunération, est un réel effort de la société.

Alors même que tous les personnels s’impliquent pour être au service des Français usagers dans une période de pandémie sanitaire qui perdure dans le temps, nous ne pouvons que regretter qu’à ce jour certains agents publics de la fonction publique hospitalière ne bénéficient toujours pas du complément de traitement indiciaire, et déplorer que la transposition des mesures salariales ne soit pas effective de façon homogène dans les secteurs sanitaires, sociaux et médico-sociaux du privé.

Conditions de travail

Pourtant, partout, les conditions de travail et le manque d’effectifs se posent cruellement.

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Les revalorisations salariales sont certes un levier nécessaire à l’attractivité des métiers du secteur de la santé, il n’en demeure pas moins qu’elles ne sauraient suffire à répondre, à elles seules, à l’enjeu de la sauvegarde de notre système de santé.

Dans les faits, les conditions de vie au travail sont des axes qu’il faut maintenant rendre prioritaires. Les conditions de travail doivent redevenir décentes dans les hôpitaux et établissements publics et privés, dans l’intérêt tant des personnels que des usagers.

Pour exemple et sans être exhaustif, nous constatons un manque de brancards, un manque de lits, du matériel vieillissant, un immobilier souvent vétuste… Ce sont des réalités qui impactent le travail au quotidien.

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Même si le Ségur de la santé a acté 9 milliards d’euros d’investissement sur dix ans, le retard est tel que nous craignons que cette somme étalée dans le temps ne puisse répondre à l’urgence systémique et se révèle insuffisante.

Fatigue et lassitude

En outre, nos métiers n’attirent plus, et la crise sanitaire aura même provoqué l’accélération de la fuite de trop nombreuses compétences. Le non-respect des congés, les changements d’organisation incessants contribuent à une fatigue et à une lassitude grandissantes des personnels.

Il devient impératif de mettre en œuvre un grand plan Marshall du recrutement et de la formation. Il doit être la source d’un nouvel intérêt durable pour les métiers de la santé et générateur de nouvelles « vocations ».

Hôpital et Covid: la lourdeur des maladies chroniques

Hôpital et Covid: la lourdeur des maladies chroniques 

Le Collectif inter-associatif pour la santé environnementale considère dans une tribune au « Monde » qu’il est urgent de lutter contre les causes des maladies chroniques qui pèsent de plus en plus lourd sur l’hôpital.

 

Tribune. 

 

La crise sanitaire a jeté une lumière crue sur les failles de notre système de santé qui était déjà sous tension avant même l’émergence de la pandémie. Ce système repose en grande partie sur l’abnégation des personnels dont nous soutenons la mobilisation du 4 décembre 2021 pour la défense de l’hôpital public.

Ces difficultés structurelles ont des causes multiples, certaines intrinsèques à l’organisation du soin et au manque de moyens, d’autres sont plus profondes, en lien avec l’épidémie de maladies chroniques qui s’observe depuis ces dernières décennies, dont l’origine environnementale est aujourd’hui scientifiquement établie.

Les victimes du Covid sont prioritairement les personnes atteintes de maladies chroniques (obésité, hypertension, diabète, maladies cardiovasculaires, etc.) et 15 % des décès dus au coronavirus sont par ailleurs liés à la pollution de l’air. En février 2021, Epi-phare (Caisse nationale d’Assurance-maladie-CNAM/Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé-ANSM) a réalisé une analyse des données de l’intégralité de la population française, soit 67 millions de personnes, afin d’identifier les maladies chroniques et les facteurs tels que l’âge ou le genre susceptibles d’induire un sur-risque d’hospitalisation ou de décès pour le Covid-19.

Le doublement des maladies chroniques

Le constat est sans appel. Sur 47 affections chroniques analysées, 46 sont associées à des risques accrus d’hospitalisation et de décès pour le Covid-19. Certes, l’âge et le sexe sont des facteurs importants, mais, après ajustement sur ces deux facteurs, l’augmentation du risque d’hospitalisation et de décès est de 150 % pour l’obésité et l’insuffisance cardiaque, de 100 % pour le diabète ou les maladies respiratoires chroniques… Le risque est doublé chez les populations les plus défavorisées.

Richard Horton, rédacteur en chef du Lancet, a pu parler à ce propos de « syndémie », c’est-à-dire une pandémie dont l’ampleur provient d’autres facteurs que la cause infectieuse. En France, le nombre des malades chroniques a doublé au cours des deux dernières décennies et ce phénomène s’accentuera si rien n’est fait.


Le rapport de la CNAM publié en 2021 donne la réalité de l’épidémie de maladies chroniques en 2018 : 21 millions de personnes atteintes et une projection de 23 millions pour 2023. Entre 2012 et 2018, les maladies cardiovasculaires sont passées de 3,5 millions à 4,9 millions (prévision 2023 : 5,5 millions), et le diabète de 2,9 millions à 3,9 millions (projection 2023 : 4,4 millions).

Hôpital : la crise de la tarification à l’activité

Hôpital : la crise de la tarification à l’activité

 

Les trois économistes de la santé Florence Jusot, Clémence Thébaut et Jérôme Wittwer expliquent, dans une tribune au « Monde », que la crise de l’hôpital public est due à l’encadrement des dépenses d’assurance-maladie dans le cadre de l’objectif national des dépenses d’assurance-maladie voté chaque année, et à la manière dont il a été choisi d’appliquer la tarification à l’activité.

Un des facteurs explicatifs sans doute mais qui ne saurait dissimulé la grande crise de gestion des hôpitaux devenus des usines balkanisées incontrôlables NDLR

 

 

Tribune. 

La crise de l’hôpital public résulte de nombreux facteurs. Parmi eux, il est utile de revenir sur le rôle de la réforme du financement de l’hôpital en 2004 qui est souvent mis en cause. Les hôpitaux publics sont financés depuis 2004 par un système particulier, la T2A (tarification à l’activité), qui consiste à rémunérer l’hôpital en fonction de la quantité et de la nature des séjours qu’il réalise.

En elle-même, la T2A n’induit pas de pénurie de moyens pour les établissements. Tout au contraire, puisque la T2A consiste à fixer le tarif des séjours hospitaliers en fonction du coût de production.

Une difficulté réelle

Ce coût de production est estimé par l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH), qui évalue, grâce aux données comptables d’un panel d’hôpitaux, l’ensemble des ressources consommées pour produire chacun des séjours en fonction du diagnostic principal du patient : temps passé par les soignants, médicaments, équipements techniques, hôtellerie, immobilier, etc.

Au-delà de la difficulté de l’exercice, il est reproché à la T2A de pénaliser les établissements souffrant de coûts structurellement plus élevés que la moyenne notamment en raison des caractéristiques sanitaires et sociales des patients accueillis. C’est une difficulté réelle de ce mode de tarification, mais qui ne peut expliquer la pénurie actuelle.

Si la T2A a mis en difficulté financière les établissements de santé, c’est parce qu’en France le tarif des séjours n’est pas équivalent à leur coût de production évalué par l’ATIH. En effet, il a été choisi d’ajuster les tarifs des séjours pour respecter les objectifs nationaux de dépenses d’assurance-maladie (Ondam), votés annuellement par le Parlement.

L’Ondam représente le pourcentage d’augmentation des dépenses de santé financé par l’Assurance-maladie que l’on s’accorde collectivement à viser. Plus l’Ondam est bas, plus les tarifs des séjours hospitaliers diminuent par rapport aux coûts de production. Et les tarifs diminuent plus encore lorsque les volumes augmentent, pour respecter l’Ondam.

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