Inflation Europe: Hausse du pain jusqu’à 65 % en Hongrie
Le prix du pain a augmenté de 18% en un an dans l’ensemble de l’Union européenne, selon des chiffres publiés par Eurostat (en anglais), lundi 19 septembre. En France il pourrait augmenter encore de 20 30 %. Une flambée imputée à la guerre en Ukraine, « qui a considérablement perturbé les marchés mondiaux, car la Russie et l’Ukraine étaient de grands exportateurs de céréales, de blé, de maïs, d’oléagineux (notamment de tournesol) et d’engrais », explique le site de statistiques européennes.
« Une énorme augmentation par rapport à août 2021″, note Eurostat, puisqu’à cette période, « le prix du pain était en moyenne 3% plus élevé qu’en août 2020″. Parmi les pays membres de l’UE, c’est la Hongrie qui subit la plus forte hausse, avec 65% d’inflation en un an.
A titre de comparaison, la France fait partie des pays où cette hausse des prix a été la plus contenue, avec +8% d’inflation en un an. Cependant, les professionnels du secteur restent inquiets. « Ça a pris 20% depuis le début de l’année. Là, on attend encore une augmentation pour la rentrée », déplorait Jean-Yves Boullier, boulanger, au micro de France 2 le 9 août.
Car outre les matières premières, le prix de l’énergie est également en cause. Dominique Anract, boulanger et président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française (CNBPF), a prévenu, mardi 13 septembre sur RMC, que les prix de la baguette pourraient bondir de 20 à 30% à cause de la facture énergétique.
Les conséquences sont aussi importantes en Afrique qui importe la quasi-totalité du blé.
Le conflit en cours entre la Russie et l’Ukraine, qui a entraîné la perturbation des exportations de blé, a fait grimper les prix de celui-ci de 60 % en Afrique, a déclaré à Abuja, la capitale nigériane, Akinwunmi Adesina, président de la Banque africaine de développement (BAD).
Lors d’une rencontre avec le président nigérian Muhammadu Buhari, le président de la BAD a averti que le conflit allait créer des problèmes mondiaux, en particulier pour l’Afrique, qui importe un pourcentage énorme de sa nourriture des deux pays.
« Le prix du blé a déjà augmenté d’environ 60 %. Le maïs et d’autres céréales seront également touchés. Il pourrait aussi y avoir une crise des engrais, car il y va y avoir un déficit d’environ 2 millions de tonnes. Et cela affectera la production alimentaire d’environ 20 % », a-t-il ajouté, notant que l’Afrique allait perdre jusqu’à 11 milliards de dollars américains de nourriture.
Par ailleurs, a-t-il indiqué, pour éviter une crise alimentaire sur le continent africain tout en atténuant l’impact du conflit russo-ukrainien, la BAD prévoit également d’aider les agriculteurs africains à cultiver du blé, du maïs, du riz, du sorgho et du soja dans le cadre de ce plan.