« Trop de HLM » (gouvernement)
Une circulaire ministérielle vise à encadrer la construction de logements sociaux dans les villes où la part de HLM dépasse 40%.
Paradoxalement d’après le gouvernement, il y a des villes qui construisent trop peu de HLM et celles qui en construisent trop. Les deux excès seront donc désormais régulés par une circulaire.
Une décision surprend un peu après les déclarations d’Emmanuelle Wargon qui récemment a déclaré la guerre à la maison individuelle la considérant comme une incohérence sociale, économique et environnementale. La circulaire prévoit notamment que les villes ne doivent pas construire plus de 40 % des logements en HLM et souhaite encourager la mixité sociale..
En Île-de-France, on compte 1,3 million de logements sociaux, soit plus d’un quart du parc national (4,7 millions de HLM). 90 communes franciliennes concentrent 66% de l’offre. Par ailleurs, en 2019, 736.000 demandes ont été enregistrées dans la région pour seulement 72.000 attributions. En France, le constat est le même. Certes, il y a plus de logements sociaux dans l’Hexagone et moins inégalement réparti, selon France Stratégie mais son étude fait également état d’une «concentration plus grande» des ménages les plus en difficulté à l’intérieur du parc HLM.
La question de la mixité sociale (rôle des collectivités dans la définition des objectifs de mixité sociale et des attributions de logements sociaux) a bien été intégrée dans la loi 3Ds (différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification) qui sera examinée à l’Assemblée nationale en décembre prochain. Car derrière la circulaire de cet été, la préoccupation est aussi de lutter contre les dégradations des appartements, les incivilités ou encore le trafic générés par le risque de communautarisme.
Bref des orientations qui visent des objectifs très différents et qui sans doute ne permettront d’en atteindre aucun. En fait on revient à la problématique du rapport Borloo mais de façon très partielle voire caricaturale. Sans articulation de la problématique du développement économique, de la formation, de la fiscalité, de la lutte contre l’insécurité, la drogue et de l’aménagement du territoire la mixité dans le logement demeurera théorique et la ghettoïsation va continuer.