Archive pour le Tag 'hauteur'

Impôt Entreprises : pas la hauteur des enjeux

Impôt Entreprises : pas la hauteur des enjeux

De manière à la fois soudaine et tardive, le gouvernement s’est aperçu de la grande dérive du budget dans le déficit prévu à 4,4% et dépassera 6 % en 2024. D’où la nécessité de trouver des ressources nouvelles via la fiscalité notamment sur les plus fortunés et les entreprises pour mieux faire passer aussi l’augmentation des impôts concernant les couches moyennes.Le problème est que l’enjeu serait de trouver 30 milliards cette année et progressivement monter jusqu’à 100 milliards d’ici 2027 ou 2030. À tout le moins pour rendre ce budget présentable aux institutions financières il faudrait trouver un minimum de 20 milliards. La surtaxe d’impôt sur les entreprises et autres fortunés ne seraient susceptibles de fournir que quelques milliards, autour de 5 milliards.

La difficulté consiste aussi à ne pas trop alourdir les prélèvements obligatoires qui handicaperaient la compétitivité et la croissance de la France.

Pour toutes ces raisons la surtaxe exceptionnelle dite temporaire risque d’être assez modérée, en tout cas pas la hauteur de l’enjeu des 100 milliards qu’il est nécessaire de trouver à terme pour ramener le déficit du budget à 3 % du PIB

Pour un débat démocratique à la hauteur des enjeux du siècle

Pour un débat démocratique à la hauteur des enjeux du siècle

Dans une tribune au « Monde », un collectif de députés, parmi lesquels Julie Laernoes (écologiste) et Antoine Vermorel-Marques (LR), appelle la première ministre à inscrire la loi de programmation sur l’énergie et le climat à l’agenda parlementaire de cette rentrée.

L’été 2023 s’achève. Il a été le plus chaud jamais enregistré d’après l’observatoire européen Copernicus. Il nous a tous marqués, notamment en raison de la répétition d’événements climatiques extrêmes, manifestation connue du changement climatique. Il a endeuillé de nombreuses familles dans le monde entier. Et le mois de septembre n’a pas dit son dernier mot…

Nous avons donc une responsabilité majeure pour agir contre le défi du siècle, celui de la bataille contre le réchauffement climatique. Pour cela, il est essentiel d’adopter une loi à la hauteur des enjeux, après avoir débattu démocratiquement des chemins à prendre, des mesures à mettre en œuvre pour rehausser l’ambition qui est la nôtre et que nous devons à nos concitoyens.

Au Parlement, nous ne défendons pas tous les mêmes ambitions et solutions mais nous nous accordons sur un point commun : la nécessité de pouvoir débattre de l’avenir climatique et énergétique de notre pays. Nous appelons donc le gouvernement à inscrire la loi de programmation sur l’énergie et le climat à l’agenda parlementaire avant la fin 2023.

En 2019, à l’occasion de la loi relative à l’énergie et au climat, le Parlement décidait qu’avant le 1er juillet 2023, une loi devait être présentée pour « déterminer les objectifs et fixer les priorités d’action de la politique énergétique nationale pour répondre à l’urgence écologique et climatique ». Cette loi se fait toujours attendre alors qu’elle est décisive pour préciser plusieurs éléments-clés pour notre avenir climatique.

D’abord et avant tout, nos objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. Depuis 2019, beaucoup de choses ont changé. L’Union européenne (UE) a rehaussé ses objectifs de baisse d’émissions d’ici à 2030 en proposant le paquet « Fit for 55 ». Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé les pays riches à avancer leurs objectifs de neutralité carbone « le plus près possible de 2040 ».

Plusieurs études ont insisté sur la nécessité de réaliser l’essentiel des efforts dès les prochaines années. C’est le cas du Conseil scientifique de l’Union européenne sur le changement climatique, qui indique que l’UE doit réduire ses émissions de 90 % à 95 % d’ici à 2040 .

Immigration: un Plan d’aide européen à l’Italie toujours pas à la hauteur

Immigration: un Plan d’aide européen à l’Italie toujours pas à la hauteur

On peut évidemment se féliciter que le gouvernement très adroite de l’Italie se rapproche de l’Europe pour réfléchir à la gestion de la difficile question de l’immigration. La présidente de la commission européenne s’est déplacée pour rencontrer la première ministre italienne. Des décisions ont été prises mais elles sont très loin des les enjeux car pour l’essentiel l’exile et nourrit par le déficit économique et démocratique de la plupart des pays d’Afrique.

Certes on va tenter d’empêcher l’immigration maritime en faisant bloquer les navires par des pays qu’on rémunère comme la Tunisie ou la Libye. Mais la masse des candidats à l’immigration ce nourrit de la faillite des gouvernances africaines, de l’inefficacité des politiques d’aide au développement. Aussi par le déficit démographique de l’Europe. Et tout autant par la perte de la valeur travail dans les pays développés qui contraint à embaucher du personnel étranger. Bref une question complexe et structurelle qui appelle des réponses à la hauteur des enjeux.

La présidente de la Commission européenne a présenté un plan d’aide en dix points. L’idée générale est de concilier la fermeté à l’encontre des passeurs et la simplification des voies légales d’entrée en Europe pour les candidats éligibles à l’asile politique.

Le plan prévoit également d’améliorer le dialogue avec les principaux pays d’émigration pour la réadmission de leurs citoyens qui ne rempliraient pas les conditions d’asile, en particulier la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Burkina Faso. Des accords pourraient être trouvés avec les pays d’origine et de transit pour freiner le nombre de départs, notamment la Tunisie avec lequel l’Union européenne a signé en juillet un partenariat pour faire baisser le nombre de départs vers l’Europe.

Enfin, la commission souhaite « accroître les campagnes de sensibilisation et de communication pour dissuader les traversées de la Méditerranée », tout en « continuant à travailler pour offrir des alternatives comme l’admission humanitaire et les voies légales » d’immigration.

Ces propositions sont avancées alors que la question de l’immigration illégale sera sans doute au cœur de la campagne pour les élections européennes l’an prochain. En France, le gouvernement prépare une loi sur l’immigration qui devra trouver un compromis entre les besoins en main d’œuvre de l’économie française et le rejet de plus en plus manifeste des Français à l’égard de l’immigration.

Mais le véritable enjeu n’a pas été abordé celui du sous-développement de l’Afrique dont se désintéressent les pays développés. Or pour l’essentiel, les migrations est justifiée par la misère et la faim.

Climat et G20 : Pour l’ONU les propositions ne sont pas à la hauteur des enjeux

Climat et G20 : Pour l’ONU les propositions ne sont pas à la hauteur des enjeux

Pour Simon Stiell (ONU), les récentes déclarations des pays du G20 Relative au réchauffement climatique sens sont en décalage avec le problème du climat. « Les communiqués qui ont été publiés sont tristement inadaptés, ils n’abordent pas les questions cruciales qui doivent être résolues par ces 20 pays », a-t-il fustigé. « Il y a encore des tentatives d’esquive et d’obstruction autour de ces sujets-clés ».

Une réunion des ministres de l’Énergie du G20 en juillet n’a d’ailleurs pas permis d’ébaucher un calendrier sur l’élimination progressive des énergies fossiles, ni de soutenir le consensus scientifique selon lequel les émissions de gaz à effet de serre atteindront leur pic d’ici 2025. Le sommet du G20 va se dérouler alors que les pays vont connaître les premiers pointages officiels de leurs avancées sur les objectifs convenus à Paris en 2015. Dans le cadre de l’accord de Paris, près de 200 pays se sont engagés à limiter le réchauffement climatique « bien en-dessous » de 2°C depuis l’époque préindustrielle, et de préférence 1,5°C.

Armées : des crédits d’investissement pas à la hauteur des enjeux ?

Armées : des crédits d’investissement pas à la hauteur des enjeux?

Sur une masse annoncée de 400 milliards d’euros dans la future loi de programmation militaire, que restera-t-il pour les crédits d’investissements ? Il convient donc, selon le groupe Mars, de raisonner en euros constants (donc augmentée de la valeur de l’inflation chaque année) pour sanctuariser une cible de 30 milliards par an. Par le groupe Mars.

« Est-ce que raisonner uniquement en crédits d’investissements et en euros constants pourrait faciliter le travail d’élaboration de la programmation qui, à quelques semaines de son examen en Conseil des ministres, n’est toujours pas finalisée à ce jour ? Assurément, car cela réduirait l’incertitude » (Le groupe Mars)

Le processus d’élaboration d’un projet de loi de programmation militaire (LPM) est toujours un exercice complexe qui implique un long travail de préparation en amont. En fait, la programmation des investissements militaires est suffisamment complexe en soi pour ne pas rajouter des « bourrages » budgétaires ou normatifs. C’est pourtant le cas depuis plusieurs LPM. Initialement, la LPM ne servait qu’à planifier l’investissement de défense selon une programmation pluriannuelle que l’annualité des lois de finances ne permet pas. Il était alors considéré comme inutile de planifier les dépenses de fonctionnement qui, pour leur part, s’accommodent fort bien du principe d’annualité.

Mais, pour camoufler le désinvestissement de défense initié dans les années 1990, il a été décidé d’intégrer les dépenses de fonctionnement dans la LPM : cela permettait de gonfler artificiellement les chiffres. La mise en œuvre de la LOLF a ensuite imposé de plafonner les effectifs militaires. Enfin, on a jugé utile de faire de la LPM le « véhicule législatif » unique de la législature, en l’affublant d’une partie normative de plus en plus importante, souvent sans aucun rapport avec la programmation militaire (par exemple la création des associations professionnelles de militaires ou l’encadrement des techniques de renseignement) et d’ailleurs si imposante qu’on ne pouvait plus tout y mettre, ce qui a permis de reporter les mesures les plus techniques dans des ordonnances.

Une LPM fourre-tout

Au total, la LPM est devenue une sorte de fourre-tout dans lequel la véritable programmation militaire, résumée dans quelques articles de loi explicités dans un rapport annexé, est diluée parmi des dizaines d’articles sans rapport les uns avec les autres, souvent d’une grande technicité. Vu de l’exécutif, cela offre le double avantage de masquer les impasses programmatiques tout en donnant du grain à moudre aux parlementaires sur des sujets annexes, pour ne pas dire accessoires. Le camouflage et le leurrage sont – il est vrai – des modes d’action défensifs bien connus des militaires.
Chacun sort satisfait d’un débat parlementaire qui a permis aux uns de s’exprimer et aux autres d’obtenir l’adhésion de la représentation nationale à leurs arbitrages en amont du débat. La seule à ne pas être satisfaite est la défense de la nation : c’est ainsi que 300 milliards d’euros d’investissements manquent à la défense depuis que la LPM sert à tout autre chose que programmer l’investissement de défense (cf. notre précédente chronique : Armées : si le budget avait été maintenu à son niveau de 1981, il s’élèverait 80 milliards d’euros par an (2/2) (latribune.fr).
Une augmentation quasi-homothétique

Alors, au nom des principes de sincérité et de transparence, essayons d’y voir plus clair dans les chiffres présentés par l’exécutif avant le débat budgétaire, chiffres qui sont loin d’être définitifs compte tenu d’une configuration politique inédite avec un Parlement dominé par les oppositions au gouvernement (cf. une autre de nos précédentes chroniques Loi de programmation militaire : et si le Parlement votait une rallonge financière (1/2) (latribune.fr).
D’après « les chiffres clés de la défense 2021 », dernière publication officielle disponible, le budget de la défense se répartit comme suit en « titres » (catégorie budgétaire), à grands traits :

Cette représentation schématique, basée sur « les chiffres clés de la défense 2021 », permet de visualiser les grands « agrégats » de l’investissement de défense, lesquels se répartissent en une bonne centaine de programmes d’armement ou d’infrastructure, regroupant eux-mêmes des centaines de marchés publics. Mais l’inertie est telle que les grandes masses n’évoluent pas de manière significative entre elles. Dans un budget en croissance, elles augmentent de manière quasi-homothétique. C’est à l’intérieur de ces agrégats que des choix sont faits entre programmes.
Future LPM : près d’un euro sur quatre ira à la dissuasion

On peut donc considérer que, dans la prochaine LPM, près d’un euro sur quatre sera consacré à la dissuasion et au moins un sur trois aux grands équipements conventionnels (dits « programmes à effet majeur », PEM) comme le Rafale, Scorpion ou le SNA Barracuda. Les quelque 40% restants se répartiront entre le maintien en condition opérationnelle (entretien programmé du matériel ou du personnel, EPM/EPP, près de 20%), l’investissement dans l’infrastructure (environ 10%) et les autres investissements (10% à 15% de petits équipements, munitions, investissement dans le renseignement et la recherche hors dissuasion).

C’est bien sur ces agrégats que devrait se focaliser le débat budgétaire. Les autres titres relèvent de dépenses ordinaires, voire « obligatoires », sur lesquelles les parlementaires n’ont guère de prise. Sans même parler des deux milliards de subventions (T6) qui concernent essentiellement la mission budgétaire « liens avec la nation, mémoire et anciens combattants », habituellement non prise en compte dans la LPM, la masse salariale (T2) du ministère des armées dépasse 21 milliards d’euros, y compris 8,5 milliard au titre des cotisations « employeur » au budget des pensions de l’État. Cette dépense improductive imposée par la LOLF, qui gonfle artificiellement le budget, n’est traditionnellement pas prise en compte dans la LPM.
Espérons que ce soit toujours le cas. Mais il n’existe, à ce stade des annonces, aucune garantie. Hors pensions et « anciens combattants », le périmètre LPM de 2021 était de 39,5 milliards d’euros, dont 45% de T5.

Que restera-t-il pour les crédits d’investissements ?
La dépense de masse salariale « hors pensions » (12,5 milliards en 2021), qui augmente mécaniquement avec l’ancienneté et la montée en compétences et les mesures exogènes (augmentation du SMIC ou du point fonction publique), n’est contenue que par les difficultés des armées à atteindre leurs cibles de recrutement. Par conséquent, programmer cette dépense est un abus de langage : la LPM ne sert qu’à en estimer la trajectoire dans le temps, sans action significative sur son évolution.

Quant au fonctionnement (T3 qui comprend les crédits de la préparation opérationnelle des forces), on ne peut contenir sa dynamique budgétaire sans paupériser les armées et les rendre de moins en moins opérationnelles. Cela sera encore plus le cas pour la LPM à venir avec la remise à niveau de la préparation opérationnelle dans un contexte de flambée du prix des carburants opérationnels, qui s’ajoutera à la mise en œuvre de la nouvelle politique de rémunération des militaires (NPRM) et au doublement annoncé du nombre de réservistes (qu’il faudra bien rémunérer).
Au total, plus de 45 % des crédits LPM obéissent à une dynamique sans rapport avec la programmation militaire. Sur une masse annoncée de 400 milliards d’euros, que restera-t-il pour les crédits d’investissements ? Aucun chiffre n’est donné officiellement à ce stade, ce qui est déjà inquiétant. Sur la base d’une cible de 210 milliards d’euros de crédits d’investissements sur 7 ans (soit 52,5%), cela donnerait 30 milliards d’euros de « titre 5 » par an. Or ces chiffres sont des euros courants, donc affectés par l’inflation.

LPM : euros courants ou euros constants ?
C’est pourtant bien le seul chiffre qui devrait retenir l’attention des parlementaires. D’autant que l’inflation affecte toujours plus l’équipement de défense que les indices moyens en raison d’une dynamique propre au secteur (loi dite « d’Augustine » du nom de l’ancien patron de Lockheed Martin qui l’a formulée). Il convient donc de raisonner en euros constants. Si déjà le débat parlementaire permettait de sanctuariser la cible de trente milliards par an, en monnaie constante (donc augmentée de la valeur de l’inflation chaque année), ce serait un progrès notable. Cela donnerait de la visibilité aux industriels et aux états-majors, qui s’arrachent actuellement les cheveux pour élaborer une programmation cohérente. La cible de 400 milliards dévoilée tardivement par le chef des armées se situe en effet à un niveau inférieur au bas de la fourchette correspondant aux besoins exprimés par les armées.

Est-ce que raisonner uniquement en crédits d’investissements et en euros constants pourrait faciliter le travail d’élaboration de la programmation qui, à quelques semaines de son examen en Conseil des ministres, n’est toujours pas finalisée à ce jour ? Assurément, car cela réduirait l’incertitude et neutraliserait les risques d’éviction liés au dérapage de la masse salariale et, surtout, de l’inflation. Sur cette base programmatique stable, les états-majors et la DGA vont pouvoir planifier sereinement les acquisitions nécessaires sans devoir retarder certains programmes (ce qui renchérit les coûts unitaires et met l’industrie en difficulté) ou en sacrifier d’autres (comme il est question de le faire pour le standard 3 de l’hélicoptère Tigre) pour compléter nos stocks de munitions ou acheter sur étagère les milliers de drones consommables qui manquent à nos forces.

Accessoirement, cela pacifierait les relations entre états-majors, qui sont mis en concurrence pour obtenir un budget inférieur aux besoins estimés, ce qui n’est jamais de bon augure en période de crise internationale, quand toutes les énergies devraient être dirigées vers la défense des frontières (de nos alliés) et de nos intérêts plutôt que de nos « prés carrés » bureaucratiques.
Bercy s’y opposera

Naturellement, Bercy refusera au nom du principe fumeux dit « d’auto-assurance », qui n’a aucun fondement juridique. On comprend que les grands argentiers aient le dernier mot en temps de paix et d’endettement supérieur aux critères de Maastricht, mais le primat de la gestion budgétaire a-t-il encore un sens quand la guerre fait rage en Europe ? A fortiori quand la stricte orthodoxie budgétaire se révèle économiquement, socialement, politiquement et stratégiquement désastreuse ?
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(*) Le groupe Mars, constitué d’une trentaine de personnalités françaises issues d’horizons différents, des secteurs public et privé et du monde universitaire, se mobilise pour produire des analyses relatives aux enjeux concernant les intérêts stratégiques relatifs à l’industrie de défense et de sécurité et les choix technologiques et industriels qui sont à la base de la souveraineté de la France.

Plan de soutien à l’industrie américaine: La réplique de l’Union européenne pas à la hauteur

Plan de soutien à l’industrie américaine: La réplique de l’Union européenne pas à la hauteur

Pour faire face à l’inflation et surtout protéger son industrie, les États-Unis ont décidé d’un plan à 400 milliards ( IRA) qui va évidemment fausser la concurrence en particulier avec l’Europe. Pour l’instant les Européens mégotent pour répliquer par un plan à la hauteur du différentiel de concurrence. Le risque évidemment et que l’Union européenne prennent un retard considérable sur les industries américaines et chinoises.

Mais Commission européenne réplique très mollement face au plan américain en raison des divergences au sein de l’union . Les oppositions tournent surtout autour de la question des subventions en Europe.

« Comme d’habitude, l’Europe est divisée et les logiques nationales prévalent. Les pays du Nord refusent tout protectionnisme pour garder des marchés ouverts à l’export. La France, partisane d’un protectionnisme intelligent et de subventions équivalentes à l’IRA, se retrouve isolée », observe Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste du cabinet d’audit BDO France.

On repousse aussi la décision d’un emprunt commun auxquels les pays du Nord sont opposés .

A défaut, la Commission européenne compte mobiliser les fonds européens déjà disponibles dans le cadre du plan de relance et de la transition énergétique dont RepowerEU dont les 250 milliards d’euros pourraient être réaffectés au financement de projets industriels zéro-émissions.

Les sommes évoquées s’approchent des ordres de grandeur de l’IRA ou des 350 milliards d’euros que le commissaire au marché intérieur Thierry Breton croit nécessaire pour une riposte efficace.

« Pour construire un écosystème industriel sur les secteurs d’avenir, les Américains s’assurent surtout que l’argent est fléché vers le made in USA, aussi bien sous forme de subventions à la production qu’à l’achat », décrypte-t-elle. Anne-Sophie Alsif déplore que les aides européennes à la transition écologique ne soient conditionnées à rien, au risque « de financer des panneaux solaires et des voitures électriques fabriquées en Chine » mais surtout les lenteurs coupables de l’UE.

Ecole : les maths pas à la hauteur des enjeux

Ecole : les maths pas à la hauteur des enjeux

Le ministre de l’éducation revient sur sa décision de supprimer les maths en première après les très nombreuses prises de position sur le faible niveau des maths dans l’enseignement.Les futurs programmes de mathématiques de tronc commun ne sont pas à la hauteur de l’enjeu, qui était de restaurer des « maths pour tous » en 1re, alors que la réforme du lycée avait vu leur suppression, critique, dans une tribune au « Monde », la professeure des universités Nathalie Sayac.

L’enseignement des mathématiques s’inscrit dans une histoire éducative nationale qui a amené cette discipline à occuper une place de plus en plus prépondérante dans le système scolaire français. Les mathématiques sont aujourd’hui souvent perçues comme une discipline qui sélectionne les élèves et s’impose comme un choix incontournable pour la poursuite d’études dans des filières d’excellence.

La réforme du baccalauréat portée par Jean-Michel Blanquer a visé à mettre fin au système des séries mis en place en 1994, qui voyait bon nombre d’élèves choisir la série S, non pas parce qu’ils ou elles souhaitaient entamer des études scientifiques, mais parce que cette série s’était imposée comme « voie royale », permettant l’accès à toutes les poursuites d’études dans l’enseignement supérieur, bien au-delà des filières scientifiques. Ce détournement de la série S a, peu à peu, abouti à la baisse générale du niveau en mathématiques des élèves français, avec de multiples conséquences préjudiciables, tant au niveau scientifique que professionnel. Il fallait faire des maths à tout prix, « quoi qu’il en coûte », selon une formule d’actualité.

La nouvelle organisation des enseignements au lycée mise en place à la rentrée 2018 pour toutes les classes de seconde (un tronc commun d’enseignements, complété par un système de spécialités – trois en première, deux en terminale – et d’options facultatives) a été pensée pour « mieux accompagner les élèves dans la construction de leur projet d’orientation et pour améliorer la réussite dans l’enseignement supérieur ». Elle a impliqué un enseignement des mathématiques à géométrie variable à partir de la première, allant de zéro à trois heures (option mathématiques complémentaires), six heures (spécialité mathématiques) ou neuf heures (spécialité mathématiques + option mathématiques complémentaires).

Cette nouvelle organisation a généré une série de disparités dénoncées par de nombreuses sociétés savantes et d’associations concernées par le sujet : des disparités de genre (des enseignements de spécialités ou d’options moins choisis par les filles), des disparités d’origine sociale (68 % des élèves d’origine sociale très favorisée font des mathématiques en terminale contre seulement 50 % des élèves d’origine sociale défavorisée) et des disparités territoriales dans l’offre de spécialités ou d’options.

Même si les chiffres ne concernent qu’une seule cohorte d’élèves du fait du temps de déploiement de la réforme, ils sont inquiétants et ils imposent un réajustement. Le comité mathématiques mis en place en février, auquel j’ai participé en tant que didacticienne des mathématiques impliquée dans la formation des enseignants, a eu pour mission de s’emparer de ce problème et de proposer des pistes de solutions. Il a produit un rapport, remis le 18 mars, soit au premier jour de la période de réserve électorale en vue de la présidentielle d’avril.

SONDAGE Macron et crise énergétique : pas la hauteur des enjeux

SONDAGE Macron et crise énergétique : pas la hauteur des enjeux -

 Seuls 35% des Français jugent Emmanuel Macron à la hauteur des enjeux écologiques actuels, selon un sondage Odoxa Backbone Consulting pour Le Figaro. Ils déplorent le manque d’investissement de la France dans le nucléaire.

 

Pour 54% des personnes interrogées, la première cause de cette vulnérabilité en matière d’énergie serait due avant tout au manque d’investissements de la France dans les centrales nucléaires (fermetures de centrales et manque d’investissement). Viennent ensuite le manque d’investissements de la France dans les énergies renouvelables (42%) et les conséquences de la guerre en Ukraine (40%). Seuls 26% des Français jugent que la vulnérabilité du pays est liée au fait que nous consommerions trop d’énergie.

Dans cette perception des causes de notre vulnérabilité, apparaît en filigrane le clivage droite-gauche. En effet, 69% des sympathisants de droite mettent au premier plan le manque d’investissements dans le nucléaire, contre seulement 38% de ceux de gauche. À l’inverse, c’est le trop faible effort envers les énergies renouvelables qui est jugé le principal responsable de la situation pour la gauche (53%), alors qu’il n’arrive qu’en troisième position à droite (32%).

Face aux solutions proposées, les Français sont volontaires. Ils sont majoritairement favorables à une baisse de 10% de la consommation d’électricité des entreprises pendant une période donnée (76%), mais opposés à l’arrêt complet de la production (69%) et à des coupures de courant (52%) en cas de forte tension sur le réseau. À titre individuel, les personnes interrogées sont prêtes à faire des efforts, qu’il s’agisse de réduire leur consommation d’énergie, d’éteindre leurs appareils plutôt que de les laisser en veille et de réduire la température de leur logement.

Mais dans la tempête, les Français ne font pas confiance à leur capitaine. Seuls 47% pensent qu’Emmanuel Macron pourra assurer l’approvisionnement en gaz et en électricité dans les mois à venir. 60% ne le croient pas capable de protéger leur pouvoir d’achat face à la hausse des prix de l’énergie, et à peine un sur trois (35%) le juge à la hauteur des enjeux écologiques actuels. «Le faible niveau de confiance générale en Emmanuel Macron se retrouve sur la question stratégique de son rôle pour nous protéger face à la crise énergétique dont nous ne connaissons pour l’instant que les prémices», souligne Céline Bracq, directrice générale d’Odoxa.

Sans surprise, la perception d’Emmanuel Macron fluctue en fonction des orientations partisanes.. Seuls 24% des proches du Rassemblement national ont confiance en l’action du chef de l’État pour assurer l’approvisionnement en gaz et en électricité dans les prochains mois, mais ils sont majoritaires chez les sympathisants de La République en Marche (83%), des Républicains (53%) et des écologistes (52%).

(Cette enquête a été réalisée auprès d’un échantillon de 1004 Français représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, interrogés par internet du 31 août au 1er septembre 2022.)

Climat et température: Des réponses pas à la hauteur

Climat et température: Des réponses pas à la hauteur

 

 

 

La maison brûle de plus belle, au point que personne  ne peut plus désormais regarder ailleurs Des réponses pas la hauteurs regarder ailleurs. Vingt ans après le discours prononcé à Johannesburg par Jacques Chirac lors du IVSommet de la Terre, dans lequel il avait mis en garde contre une apathie mortifère face à la catastrophe qui s’annonçait déjà, la nouvelle canicule subie par la France témoigne d’une sombre normalisation.

 

Les Français voient en effet s’installer un dérèglement climatique dans lequel l’exception devient progressivement la règle. Ils ne sont pas les seuls. Partout en Europe et au-delà, les mêmes causes produisent les mêmes conséquences : l’accumulation de chaleur liée aux activités humaines rend progressivement les villes inhospitalières, pèse sur la santé et les ressources essentielles, soumises à des stress inédits. Partout la maison brûle, souvent littéralement.

Les négationnistes du réchauffement climatique ont certes perdu la partie, comme en témoigne la progression spectaculaire, bien que tardive, d’une prise de conscience des menaces structurelles liées au réchauffement, mais leur déroute n’est qu’une piètre consolation face à la multiplication des crises. Deux combats doivent désormais être menés de front au lieu d’un seul : la diminution des émissions de CO2 comme la lutte contre les effets déjà dévastateurs de leur concentration.

 

L’urgence ne laisse guère de place au fatalisme. Il est certes déplorable que les efforts du pays qui reste le gros pollueur par habitant, les Etats-Unis, soient actuellement entravés par pure idéologie ou clientélisme, qu’il s’agisse de la dernière décision de la Cour suprême, restreignant l’action de l’Agence américaine de protection de l’environnement, ou de l’obstruction d’un seul sénateur démocrate, élu d’un Etat charbonnier. L’immobilisme pourtant ne peut plus être une option.

Car les paramètres de la course contre la montre engagée depuis plusieurs décennies restent pour l’instant inchangés, hélas ! Comme le déplore dans nos colonnes la climatologue Valérie Masson-Delmotte, membre éminente du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), « on trottine lentement » derrière un climat qui change au galop.

 

En France, le Haut Conseil pour le climat l’a rappelé en juin : la réponse de l’Etat « progresse » mais reste « insuffisante ». On est encore très, très loin des mesures immédiates et généralisées à tous les secteurs auxquelles le GIEC appelait en avril pour « garantir un avenir vivable ».

Campagne législatives : Elisabeth Borne, pas à la hauteur

Campagne législatives : Elisabeth Borne, pas à la hauteur 

  • Pascal Perrineau, politologue, estime qu’ Élisabeth Bernard pas été à la hauteur lors  de la campagne électorale des législatives .  Elisabeth Borne n’a pas joué son rôle de chef de la majorité durant la campagne. Par ailleurs, il relativise les résultats dans l’Opinion. 
Le bloc majoritaire a perdu environ trois points, les composantes de la Nupes ont gagné deux ou trois points. Au fond, on assiste à une assez grande stabilité de ces blocs même si, avec la Nupes, une gauche radicale est de retour. »

On évoque beaucoup une « résurrection de la gauche » mais la Nupes dépasse tout juste un quart des voix. « Ce n’est pas un score fabuleux, juge le professeur émérite à Sciences Po. Comparé à ce que des candidats comme Yannick Jadot ou Jean-Luc Mélenchon ont su attirer au premier tour, c’est même une érosion. 25% à 26% pour un bloc de gauche, en France, ce n’est pas grand-chose. »

Toujours est-il que le résultat reste une déception pour le camp macroniste. « Les forces qui constituent Ensemble! ne sont jamais devenues de vrais partis locaux, analyse Pascal Perrineau. Or une élection législative, c’est aussi une élection locale. Même les députés sortants de la macronie sont souvent inconnus au bataillon ». En outre, « la campagne a été indigente : programme extrêmement tardif, extrêmement flou, manque d’énergie… Et Elisabeth Borne n’a pas joué son rôle de chef de la majorité durant la campagne. »

Si Emmanuel Macron devait décrocher moins de 289 députés à l’issue du second tour, la situation serait-elle comparable à ce qu’a connu François Mitterrand en 1988 ? « Elle serait proche, car en 1988, Mitterrand ne dispose pas de la majorité. Mais il ne lui manque que quelques unités pour atteindre la barre des 289 et le gouvernement de Michel Rocard va de temps en temps s’appuyer sur les élus d’Outre-Mer, sur les centristes et les modérés, de temps en temps les communistes… Et il y avait l’article 49.3 qui a été utilisé 28 fois, ce qui n’est plus possible aujourd’hui. Ça sera plus difficile, surtout s’il manque une vingtaine de députés (…). Ça apprendra à Emmanuel Macron un peu de culture parlementaire ! On se mettra autour d’une table, on discutera, on cherchera des compromis… Je vis ça plutôt comme une qualité que comme un défaut. »

Pour Pascal Perrineau, « l’électorat est de plus en plus exaspéré qu’on lui dise de voter contre la droite radicale, contre la gauche radicale… Les électeurs ont envie qu’on leur donne de bonnes raisons pour voter. Un projet, une ambition pour le pays et il faut bien reconnaître que ce n’était pas le cas pour ces législatives. »

Ecole et maths: Pas à la hauteur des enjeux

Ecole et maths: Pas à la hauteur des enjeux

 

Les futurs programmes de mathématiques de tronc commun ne sont pas à la hauteur de l’enjeu, qui était de restaurer des « maths pour tous » en 1re, alors que la réforme du lycée avait vu leur suppression, critique, dans une tribune au « Monde », la professeure des universités Nathalie Sayac.

 

L’enseignement des mathématiques s’inscrit dans une histoire éducative nationale qui a amené cette discipline à occuper une place de plus en plus prépondérante dans le système scolaire français. Les mathématiques sont aujourd’hui souvent perçues comme une discipline qui sélectionne les élèves et s’impose comme un choix incontournable pour la poursuite d’études dans des filières d’excellence.

La réforme du baccalauréat portée par Jean-Michel Blanquer a visé à mettre fin au système des séries mis en place en 1994, qui voyait bon nombre d’élèves choisir la série S, non pas parce qu’ils ou elles souhaitaient entamer des études scientifiques, mais parce que cette série s’était imposée comme « voie royale », permettant l’accès à toutes les poursuites d’études dans l’enseignement supérieur, bien au-delà des filières scientifiques. Ce détournement de la série S a, peu à peu, abouti à la baisse générale du niveau en mathématiques des élèves français, avec de multiples conséquences préjudiciables, tant au niveau scientifique que professionnel. Il fallait faire des maths à tout prix, « quoi qu’il en coûte », selon une formule d’actualité.

 

La nouvelle organisation des enseignements au lycée mise en place à la rentrée 2018 pour toutes les classes de seconde (un tronc commun d’enseignements, complété par un système de spécialités – trois en première, deux en terminale – et d’options facultatives) a été pensée pour « mieux accompagner les élèves dans la construction de leur projet d’orientation et pour améliorer la réussite dans l’enseignement supérieur ». Elle a impliqué un enseignement des mathématiques à géométrie variable à partir de la première, allant de zéro à trois heures (option mathématiques complémentaires), six heures (spécialité mathématiques) ou neuf heures (spécialité mathématiques + option mathématiques complémentaires).

Cette nouvelle organisation a généré une série de disparités dénoncées par de nombreuses sociétés savantes et d’associations concernées par le sujet : des disparités de genre (des enseignements de spécialités ou d’options moins choisis par les filles), des disparités d’origine sociale (68 % des élèves d’origine sociale très favorisée font des mathématiques en terminale contre seulement 50 % des élèves d’origine sociale défavorisée) et des disparités territoriales dans l’offre de spécialités ou d’options.

Même si les chiffres ne concernent qu’une seule cohorte d’élèves du fait du temps de déploiement de la réforme, ils sont inquiétants et ils imposent un réajustement. Le comité mathématiques mis en place en février, auquel j’ai participé en tant que didacticienne des mathématiques impliquée dans la formation des enseignants, a eu pour mission de s’emparer de ce problème et de proposer des pistes de solutions. Il a produit un rapport, remis le 18 mars, soit au premier jour de la période de réserve électorale en vue de la présidentielle d’avril.

Comité de défense Covid: encore des mesures pas à la hauteur

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Une nouvelle fois ce qui caractérise les décisions du comité de défense c’est l’attentisme et le caractère assez dérisoire. Un seul exemple on va interdire les feux d’artifice mais évidemment les manifestations sportives vont continuer d’accueillir des milliers de supporters sans protection.

La seule mesure un peu significative consiste à imposer un passe vaccinal à la palace du passe sanitaire. Mais tout cela pour cacher l’absence de décision concernant l’obligation vaccinale pour tous. Et pourtant le premier ministre Jean Castex annonce une véritable catastrophe avec l’arrivée du variant en Omicron.

« . La cinquième vague Delta est là et bien là en France comme dans l’ensemble de l’Europe, elle continue de fortement nous toucher avec plus de 50.000 cas par jour, même si elle semble se rapprocher d’un point culminant. Mais elle se fait sentir sur les hôpitaux où pratiquement toutes les structures ont déclenché le plan blanc», a indiqué le premier ministre, justifiant sa décision de faire un point sur la situation sanitaire en France.

Bref, une nouvelle fois des mesures qui ne sont pas à la hauteur des enjeux pour ménager les Français et surtout tenir compte de la période pré-électorale qui pourrait faire des mécontents avec  de mesures plus efficaces et plus restrictives.

.Jean Castex Reconnaît pourtant «plusieurs centaines de cas en France» et estime «qu’il va se diffuser très rapidement au point de devenir dominant en 2022»«C’est pour cette raison que nous avons décidé de nouvelles mesures de restriction et de contrôle pour les personnes arrivant de Grande-Bretagne dès demain», a-t-il ajouté.

 

Environnement : « Les entreprises pas encore à la hauteur »

Environnement : « Les entreprises pas encore à la hauteur »

 

par Philippe Moati, Professeur d’économie à l’Université de Paris, cofondateur de l’ObSoCo

Depuis l’épidémie de Covid-19, l’économiste Philippe Moati, qui s’appuie sur les données du Baromètre de l’engagement, constate dans une tribune au « Monde » que les Français estiment très insuffisante la prise en compte des impacts environnementaux par les entreprises.

 

Tribune.

La crise sanitaire a renforcé le désir de nombre de consommateurs de donner une dimension politique à leurs actes d’achat. Si la prise en compte des impacts environnementaux était déjà largement engagée, la singularité du contexte a donné un élan au désir de soutenir le tissu économique local en consommant français ou en privilégiant les circuits courts et les commerces de proximité.

Parallèlement, les Français attendent de plus en plus des entreprises qu’elles aillent au-delà de la fourniture de biens et de services compétitifs : qu’elles veillent à réduire leurs impacts négatifs, voire qu’elles contribuent positivement aux grands enjeux de notre époque.

L’évolution récente du contenu des publicités semble indiquer que les marques en ont pris acte. Pourtant, au vu des résultats de la première édition du Baromètre de l’engagement L’ObSoCo/Trusteam Finance, le moins que l’on puisse dire est qu’il leur reste beaucoup à faire pour s’aligner sur les attentes des consommateurs.

L’étude confirme l’inclinaison des Français en faveur de la consommation responsable. Par exemple, pour 62 % des personnes interrogées l’impact environnemental est un critère d’achat important. Encore faut-il que l’offre existe, de même que l’information permettant de la signaler aux consommateurs. Les marques ont donc, évidemment, un rôle à jouer. Mais seulement 15 % des répondants estiment qu’elles leur rendent plus facile l’adoption de comportements de consommation responsable.

 

Plus encore, interrogées sur les catégories d’acteurs auxquels incombe en priorité la responsabilité d’agir afin de résoudre les problèmes environnementaux, sociaux et sociétaux de notre époque, les personnes sollicitées classent les grandes entreprises en deuxième position, derrière l’Etat, mais devant les consommateurs/citoyens. Mais visiblement, aux yeux des Français, les actions des entreprises ne paraissent pas à la hauteur de cette responsabilité.

Seulement 15 % des répondants estiment que les entreprises sont suffisamment impliquées dans la réponse à la crise écologique ou aux grandes questions sociales et sociétales. Près d’un sur quatre considère qu’elles ne le sont pas du tout. Significatif : seuls 16 % des personnes interrogées ont été en mesure de citer au moins une entreprise leur paraissant « particulièrement engagée en faveur de l’intérêt général et dont l’action contribue à produire un impact positif sur la société et l’état du monde ».

Île-de-France : pour une institution démocratique à la hauteur des enjeux du Grand Paris

Île-de-France : pour une institution démocratique à la hauteur des enjeux du Grand Paris

 

Réagissant à l’abstention record enregistrée dans certains territoires d’Ile-de-France, un collectif d’architectes, d’urbanistes, de sociologues et d’économistes propose, dans une tribune au « Monde », la création d’une institution régionale-métropolitaine, dont l’organisation serait définie avec la société civile.

 

Tribune. 
Comme nous l’écrivions dans une tribune au Monde, la métropole parisienne est aujourd’hui confrontée à plusieurs urgences : lutter vigoureusement contre les inégalités sociales et territoriales – la région métropolitaine parisienne est la plus riche de France, mais aussi la plus inégalitaire, et les disparités s’aggravent depuis trente ans ; répondre à la crise du logement, qui prive d’un logement décent et accessible toujours plus de ménages ; compléter le Grand Paris Express par une offre de mobilités plurielles et décarbonées, et ainsi enrayer la spéculation immobilière autour des futures gares ; accélérer la transition vers un modèle urbain soutenable, centré sur l’humain, dans la perspective du changement climatique global. 

Exacerbées par la crise sanitaire, ces urgences renvoient à des enjeux structurels et de longue durée, non traités – sinon impensés – par l’action publique. C’est pourquoi la métropole est aujourd’hui plus subie que souhaitée par ses habitants, jusqu’à en devenir répulsive. Ce sentiment de ne pas avoir de prise sur les changements métropolitains se traduit notamment par l’aggravation du solde migratoire négatif de l’Ile-de-France et par une abstention électorale record dans certains territoires.

Face à ces défis, le constat d’échec de l’organisation institutionnelle est patent. Les raisons de ce blocage sont surtout politiques. Force est de constater que la Métropole du Grand Paris, créée en 2016, a montré son incapacité à élaborer une stratégie partagée relative aux grands enjeux évoqués à l’instant. Elle paraît inopérante pour gérer un espace métropolitain de quelque 12 millions d’habitants et de près de 6 millions d’actifs créant 700 milliards d’euros de PIB annuel (32 % du PIB national).

 

S’ajoutent à cela l’exacerbation des égoïsmes au niveau tant municipal que départemental, l’opacité dans la gestion des grands syndicats techniques, l’absence de démocratie participative… On mesure ainsi l’impasse à laquelle a conduit l’architecture institutionnelle, forgée au fil des décennies, caricature du « millefeuille territorial » et du « pré carré » à la française (cinq niveaux de décision, dont les compétences se chevauchent, se superposent, ou, pire, se neutralisent). Or, à chaque fois qu’il a été question de mettre en place un gouvernement métropolitain intégré, le processus s’est heurté à la résistance d’élus de toutes tendances qui ont défendu leurs prérogatives et refusé tout changement significatif.

Climat : Une politique pas la hauteur

 Climat : Une politique pas la hauteur

 

 

La Confédération paysanne et quatre associations écologistes déplorent, dans une tribune au « Monde », que la loi « Climat » ne soit pas à la hauteur des enjeux mis en évidence par la convention citoyenne pour le climat, afin de lutter efficacement contre le dérèglement climatique et l’érosion de la biodiversité.

 

Tribune

 

. Cinq semaines de débats à l’Assemblée nationale et plusieurs milliers d’amendements déposés auront seulement permis le maintien d’une multitude de dérogations et de systèmes de compensation qui vont permettre de continuer légalement à détruire notre « écosystème Terre ». Les intentions de la convention citoyenne pour le climat de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre (GES) et de stopper l’extension urbaine ont été largement détournées.

Nous vivons au-dessus de nos moyens écologiques. Pour lutter contre le dérèglement climatique et l’érosion de la biodiversité, préserver un potentiel de production de biomasse mis à mal par le dérèglement climatique, il nous faudrait plus d’espaces naturels, agricoles et forestiers ; nous n’en disposons pas. Au regard du déséquilibre global, le code de l’urbanisme ne doit plus faire référence à la notion d’équilibre entre les espaces urbanisés et les autres espaces naturels, agricoles et forestiers.

L’objectif de « zéro artificialisation nette » était déjà critiquable quand France Stratégie [organisme d’évaluation et de prospective rattaché à Matignon] le proposait à l’horizon 2030, mais « l’ambitieux gouvernement » vise 2050 ! De plus, ce dernier demande aux législateurs de lui donner carte blanche pour définir et mesurer l’artificialisation quand les gouvernements successifs n’ont pas été capables de le faire depuis plus de dix ans.

 

La réduction de l’artificialisation des sols par les collectivités ne deviendra une obligation qu’en 2027 au sein des plans locaux d’urbanisme, laissant ainsi jusqu’à 2037 pour une simple réduction de 50 % du rythme d’artificialisation. De plus cette division par deux en dix ans de l’artificialisation restera un vœu pieux, faute d’instruments fiables et non contestables et de compétences de l’État en matière d’extension urbaine.

Imposture

Autre trouvaille, la désartificialisation ou la « désimperméabilisation » des sols ! Oter le béton ou le bitume permettrait de compenser la destruction des surfaces « artificialisées ». Une fois le béton et le bitume supprimés apparaissent des terres compactées ; l’eau et l’air ne peuvent y circuler, la réserve hydrique y est faible, comme le stock de carbone ; ces terres ne pourront retrouver leur niveau antérieur fonctionnel qu’après plusieurs dizaines d’années au mieux. Si la désimperméabilisation présente un réel intérêt, elle ne peut constituer une contrepartie à l’artificialisation. C’est une imposture !

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