Archive pour le Tag 'hausse'

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Le Livret A : Hausse de la collecte

Le Livret A : Hausse de la collecte

L’encours des Livrets A et des Livrets de développement durable et solidaire (LDDS) a progressé de 3,40 milliards d’euros en février. Le signe sans doute des inquiétudes des épargnants concernant l’avenir. Une situation qui pèse sur le volume de la consommation et la croissance.

. Dans le détail, les dépôts sur les Livrets A ont dépassé les retraits de 2,36 milliards d’euros le mois dernier, et de 1,04 milliard d’euros pour les LDDS. La somme de ces deux montants dits de «collecte nette» est près de deux fois inférieure au mois de février 2023 (8,17 milliards d’euros), mais constitue néanmoins la quatrième performance pour un deuxième mois de l’année depuis la généralisation de la distribution dans toutes les banques il y a 15 ans.

Elle est de plus supérieure à la collecte nette du mois de janvier (3,25 milliards d’euros), pourtant très propice à l’épargne, une première depuis 2009. L’encours total des Livrets A et LDDS atteint fin février un niveau record de 571,5 milliards d’euros. L’attrait de ces deux produits, au capital garanti et disponible à tout moment, s’essouffle quelque peu, mais reste toujours fort depuis la fixation de son taux à 3% net jusqu’en janvier 2025.

Bourse en hausse mais l’État et ménages dans le rouge

Bourse en  hausse mais  l’État et  ménages dans le rouge

 

En matière financière, il y a comme une sorte de paradoxe avec la Bourse de Paris qui collecte record sur record. Une situation d’ailleurs en cohésion avec les profits financiers de 2023 autour de 150 milliards pour les grandes entreprises et avec la distribution à hauteur de plus de 60 milliards des dividendes. Pour 2024, les tendances se prolongent. Mais dans le même temps la situation financière de l’État ne cesse de se dégrader avec la poursuite des records mais de déficit et d’endettement. Même chose pour les ménages dont le pouvoir d’achat est toujours amputé de l’ordre de 10 % depuis la crise provoquée par l’inflation.

L’envol de la bourse de Paris en 2024 est un peu surprenante dans la mesure où les perspectives économiques sont relativement maussades avec une perspective de croissance qui ne pourra même pas atteindre 1 %. Preuve: le premier trimestre a enregistré une croissance zéro.

Mais il se pourrait bien que les grandes entreprises bénéficient encore des très fortes hausses de prix passées et souvent bien au-delà  de la hausse des prix générale  et alimentant  l’inflation.

 

Les 8000 points, dépassés pour la première fois le 7 mars, semblent déjà loin pour la cote parisienne, portée une fois de plus par ses poids lourds. Sur la semaine, malgré la déconvenue sur l’inflation en France et aux Etats-Unis, le CAC 40 a gagné 1,7 %, portant la hausse à 3 % sur le mois de mars et à plus de 8 % depuis le début de l’année. La Bourse de Paris a ainsi clôturé la semaine non loin de son nouveau record datant de jeudi 14 mars à 8 218,07 points.

La bonne santé des bourses s’expliquent aussi par la pluie de milliards distribués gratuitement par les banques centrales lors de la crise de l’inflation.

Au final, les fameux 1 000 milliards d’euros dont l’opinion publique a eu connaissance se sont traduits par l’apport de seulement 527 milliards d’euros de monnaie centrale nouvelle aux banques, a calculé Olivier Berruyer dans une note publiée sur son blog Les-crises.fr.

Reste que ce sont bien 1 019 milliards d’euros que les banques emprunteuses devront rembourser à la BCE d’ici à 2015…Ce jeune économiste s’est aussi livré à un véritable « travail de romain » pour essayer de comprendre le circuit financier qu’ont emprunté ces fameux 1 000 milliards. Il en ressort un voyage inédit dans l’étrange pays des banques centrales dont nous révélons ici l’essentiel. En près de 250 graphiques commentés et publiés dans son blog, dont La Tribune reproduit les principales synthèses dans ces pages, Olivier Berruyer est parvenu à retracer (ou en tout cas à donner une estimation « juste à 95 % ») l’ensemble des mouvements d’emprunts et de dépôts à la BCE qui sont intervenus dans chaque pays. Pour cela, il lui a fallu se plonger dans une analyse méticuleuse des bilans des 17 banques centrales qui composent ce que l’on appelle l’Eurosystème.

Ce sont les banques espagnoles (308 milliards), italiennes (265 milliards) et françaises (146 milliards) qui ont pris près des trois-quarts des 1 019 milliards octroyés par la BCE en décembre et février.
Contrairement à une idée répandue, cet argent n’a pas servi à financer l’économie réelle. Il a suivi un circuit très complexe, qui a fini par le faire revenir dans les comptes… de la BCE. En gros, les banques des pays du Sud ont emprunté l’argent à la Banque centrale, puis l’ont transféré dans la zone euro pour payer leurs dettes auprès des autres banques, créditrices, surtout celles du Nord de l’Europe (Allemagne et Pays-Bas principalement), qui se sont empressées de redéposer ces quelque 500 milliards dans le seul endroit sûr : leur propre compte bancaire à la BCE !La BCE qui rémunère maintenant à des taux très importants l’argent que finalement elle a prêté gratuitement. D’où le déficit de la banque centrale ! Sans parler des autres milliards qui se promènent sur les marchés financiers soutiennent les cotations et participent aussi à l’inflation.

 

Finances-Dépenses publiques : la fin d’un demi-siècle de hausse ?

Finances-Dépenses publiques : la fin d’un demi-siècle de hausse ? 

La révision des prévisions de croissance à la baisse contraint Bercy à un nouveau tour de vis budgétaire dans un contexte où les marges de manœuvre apparaissent de plus en plus limitées. Par Éric Pichet, Kedge Business School dans La Tribune.

Le 18 février 2024, le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a annoncé revoir sa prévision de croissance de l’économie française à 1 % pour 2024. Le budget prévisionnel de l’État étant bâti sur une hypothèse de croissance de 1,4 % dans la loi de finances pour 2024 Bercy a en même temps décrété un gel de 10 milliards d’euros des dépenses étatiques pour compenser la perte de recettes fiscales et respecter l’engagement d’un déficit public de 4,4 % du PIB en 2024.

Auditionné par les commissions des finances de l’Assemblée nationale et du Sénat le 6 mars, Bruno Le Maire a dû reconnaître un déficit public 2023 « significativement au-delà » des 4,9 % du PIB inscrit dans la loi de finances de fin de gestion 2023 du fait de recettes fiscales moindres qu’espérées en fin d’année dernière.

Pour respecter l’engagement européen d’un déficit limité à 3 % en 2027, la loi de finances pour 2025, qui vise un déficit de 3,7 %, devra présenter une réduction de l’ensemble des dépenses publiques non pas de 12 milliards mais de 20 milliards, soit 0,7 point de PIB.

La fin des « Quarante-quatre dispendieuses » ?

Dans une étude parue dans la Revue de droit fiscal de janvier 2018, nous avions qualifié les années 1981 à 2017 de « Trente-six dispendieuses », en prenant pour base l’exercice 1980, soit la dernière année de quasi-équilibre des finances publiques (avec un endettement de seulement 20 % du PIB).

Nous rappelions alors que les années 1980 avaient été marquées par une envolée des dépenses et des déficits publics, la dette publique montant à 35 % en 1990, les années 1990 par une douce insouciance budgétaire et les années 2000 par diverses stratégies de procrastination budgétaire. Enfin les années 2010 consécutives à la crise financière de 2008 ont encouragé un endettement public massif. Cette tendance a été favorisée par la diminution régulière de la charge de la dette, puisque les obligations qui arrivaient à échéance versant du 5 % d’intérêt étaient remplacées par de nouvelles obligations à intérêt nul, voire négatif.

Au tournant des années 2020, la crise du Covid a contraint les pouvoirs publics à soutenir l’activité « quoi qu’il en coute », en propulsant le déficit à un niveau jamais atteint en temps de paix de 9 % en 2020. Conséquence inévitable de cette envolée des déficits, l’endettement public a atteint un record de 115 du PIB %, et a franchi la barre des 3 000 milliards d’euros en 2023. La dette publique par habitant de la France se situait alors au même niveau que celle de l’Italie, autour de 40 000 euros, et bien au-delà de la moyenne de l’Union européenne (UE) de 31 000 euros.

Si 2023 a vu une réduction progressive des mesures de soutien au pouvoir d’achat des ménages, l’année a également connu la plus forte hausse de l’emploi public depuis 2013, avec la création de 60 000 postes (1 % des postes), soit plus du double de l’augmentation de l’emploi privé à 91 000 emplois (0,4 %).

Les annonces de Bruno Le Maire laissent ainsi entendre que 2025 sera une année charnière qui pourrait mettre un terme à cette période des « quarante-quatre dispendieuses ». En effet, ne pas imposer de contraintes aux dépenses publiques aujourd’hui, c’est accepter de subir une inévitable contrainte qui nous sera demain imposée par Bruxelles et/ou par les marchés obligataires.
Depuis deux ans les ménages ont constaté la fin de cette période d’« argent gratuit » (pour désigner des taux d’emprunt proches de zéro) avec la brutale remontée des taux des prêts immobiliers, passés de 1 % fin 2021 à 4 % aujourd’hui. Parallèlement, le taux des obligations d’État est passé de 0 % à 3 %, ce qui a accéléré la prise de conscience par l’opinion publique des dangers de la dette publique. De fait, un récent sondage indique que 80 % de Français considèrent désormais que la dégradation de la dette devient un sujet urgent (et même très urgent pour 32 % d’entre eux), soit un bond de 8 points depuis juin 2023.

Or, avec un déficit et un endettement parmi les plus élevés de la zone euro ainsi qu’un taux de prélèvement obligatoire de 46 % du PIB (soit le plus élevé des pays développés), envisager d’importantes hausses d’impôts n’est plus une option, d’autant plus qu’elles contribueraient à ralentir un peu plus la croissance et à réduire le taux d’emploi.

Comme le signale dans un récent entretien au Monde Olivier Blanchard, ancien chef économiste du Fonds monétaire international (FMI), réduire le déficit trop rapidement alors que l’activité freine risque d’accentuer le ralentissement la France mais on ne peut désormais plus échapper à « un plan crédible d’ajustement et de baisse des dépenses sur cinq à huit ans ».
Comme nous le signalions dans un article publié le 19 février, si les dépenses publiques françaises dépassent de 8 points (58 % du PIB contre 50 %) la moyenne de l’Union européenne (50 %) c’est principalement du fait des dépenses de protection sociale (33 % du PIB contre 27 %).

Dans les prochaines années, les dépenses contraintes concerneront principalement la charge des intérêts car la facture continuera à gonfler mécaniquement sous le double effet de l’inertie des déficits publics et de la hausse des taux des obligations après la période d’« argent gratuit ». En outre, la transition écologique nécessitera de lourds investissements, de l’ordre de 2,3 % du PIB chaque année, et les dépenses militaires doivent atteindre au moins 2 % du PIB dès 2025 pour tenir compte du nouveau contexte géopolitique.

Pour atteindre le plein-emploi, soit un taux de chômage autour de 5 % visé par le président de la République Emmanuel Macron depuis 2017, le plan exposé par Bruno Le Maire le 6 mars dernier prévoit un nouveau tour de vis sur les prestations chômage. Ces économies permettront à L’Union nationale interprofessionnelle pour l’emploi dans l’industrie et le commerce (Unédic), qui administre le régime d’assurance chômage, de dégager les excédents destinés à rembourser une dette d’environ 60 milliards d’euros et à supporter les ponctions de l’État pour financer l’apprentissage et France travail (anciennement Pôle emploi).

Les actifs seront également mis à contribution probablement via un ticket modérateur de 100 euros sur l’utilisation de leur Compte personnel de formation (CPF). Une baisse des subventions aux centres d’apprentissage est également planifiée, sans toutefois remettre en cause un dispositif plébiscité par les étudiants et les employeurs qui s’avère in fine très rentable pour les bénéficiaires, l’économie et… les finances publiques.

Dans le champ de l’assurance-maladie, une revue des dépenses de santé ciblera plus particulièrement les remboursements des transports médicaux (5,7 milliards par an). Le plan prévoit en outre un contrôle plus sévère des arrêts maladie (17 jours par an dans les collectivités locales contre 10 dans le privé). Bercy veut également s’attaquer à la prise en charge à 100 % des soins des affections de longue durée, qui coûtent 110 milliards à la Sécurité sociale, soit 66 % des dépenses d’assurance maladie.

Enfin le ministre de l’Économie a évoqué le chantier de la restructuration de la sphère publique à l’horizon 2032. Le gouvernement souhaiterait réduire l’empilement des échelons dans les administrations locales, la refonte des régions de 2015 n’ayant pas eu les effets budgétaires escomptés. Une simplication massive des formalités administratives qui pèsent sur les entreprises et les ménages prévoit également la suppression de l’ensemble des 1800 formulaires Cerfa d’ici 2030 et un grand nettoyage dans les quelque 7 000 articles du code de commerce.
Plus généralement, le gouvernement s’interroge sur l’équité d’un système de sécurité sociale qui est aujourd’hui largement financée par les actifs. Pour limiter le coût des pensions dans le PIB, la solution est connue pour avoir été pratiquée régulièrement dans le passé : il suffit de limiter la hausse du coût des retraites en deçà de celle des salaires et de l’inflation pour réaliser des économies importantes et assez indolores.

Au nom de l’équité et malgré le poids électoral très lourd des retraités, il semble, à notre sens, inévitable d’aligner le taux de CSG des inactifs sur celui des actifs rien ne justifiant qu’un retraité qui touche 6 000 euros par mois ne paie que 8,3 % de Contribution sociale généralisée (CGS) alors qu’une personne au smic paie 9,2 %. De même, le fameux abattement pour « frais professionnels » (sic) des retraités devrait finir par être remis en cause.

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Par Éric Pichet, Professeur et directeur du Mastère Spécialisé Patrimoine et Immobilier, Kedge Business School

Dépenses publiques : la fin d’un demi-siècle de hausse ?

Dépenses publiques : la fin d’un demi-siècle de hausse ? 

La révision des prévisions de croissance à la baisse contraint Bercy à un nouveau tour de vis budgétaire dans un contexte où les marges de manœuvre apparaissent de plus en plus limitées. Par Éric Pichet, Kedge Business School dans La Tribune.

Le 18 février 2024, le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a annoncé revoir sa prévision de croissance de l’économie française à 1 % pour 2024. Le budget prévisionnel de l’État étant bâti sur une hypothèse de croissance de 1,4 % dans la loi de finances pour 2024 Bercy a en même temps décrété un gel de 10 milliards d’euros des dépenses étatiques pour compenser la perte de recettes fiscales et respecter l’engagement d’un déficit public de 4,4 % du PIB en 2024.

Auditionné par les commissions des finances de l’Assemblée nationale et du Sénat le 6 mars, Bruno Le Maire a dû reconnaître un déficit public 2023 « significativement au-delà » des 4,9 % du PIB inscrit dans la loi de finances de fin de gestion 2023 du fait de recettes fiscales moindres qu’espérées en fin d’année dernière.

Pour respecter l’engagement européen d’un déficit limité à 3 % en 2027, la loi de finances pour 2025, qui vise un déficit de 3,7 %, devra présenter une réduction de l’ensemble des dépenses publiques non pas de 12 milliards mais de 20 milliards, soit 0,7 point de PIB.

La fin des « Quarante-quatre dispendieuses » ?

Dans une étude parue dans la Revue de droit fiscal de janvier 2018, nous avions qualifié les années 1981 à 2017 de « Trente-six dispendieuses », en prenant pour base l’exercice 1980, soit la dernière année de quasi-équilibre des finances publiques (avec un endettement de seulement 20 % du PIB).

Nous rappelions alors que les années 1980 avaient été marquées par une envolée des dépenses et des déficits publics, la dette publique montant à 35 % en 1990, les années 1990 par une douce insouciance budgétaire et les années 2000 par diverses stratégies de procrastination budgétaire. Enfin les années 2010 consécutives à la crise financière de 2008 ont encouragé un endettement public massif. Cette tendance a été favorisée par la diminution régulière de la charge de la dette, puisque les obligations qui arrivaient à échéance versant du 5 % d’intérêt étaient remplacées par de nouvelles obligations à intérêt nul, voire négatif.

Au tournant des années 2020, la crise du Covid a contraint les pouvoirs publics à soutenir l’activité « quoi qu’il en coute », en propulsant le déficit à un niveau jamais atteint en temps de paix de 9 % en 2020. Conséquence inévitable de cette envolée des déficits, l’endettement public a atteint un record de 115 du PIB %, et a franchi la barre des 3 000 milliards d’euros en 2023. La dette publique par habitant de la France se situait alors au même niveau que celle de l’Italie, autour de 40 000 euros, et bien au-delà de la moyenne de l’Union européenne (UE) de 31 000 euros.

Si 2023 a vu une réduction progressive des mesures de soutien au pouvoir d’achat des ménages, l’année a également connu la plus forte hausse de l’emploi public depuis 2013, avec la création de 60 000 postes (1 % des postes), soit plus du double de l’augmentation de l’emploi privé à 91 000 emplois (0,4 %).

Les annonces de Bruno Le Maire laissent ainsi entendre que 2025 sera une année charnière qui pourrait mettre un terme à cette période des « quarante-quatre dispendieuses ». En effet, ne pas imposer de contraintes aux dépenses publiques aujourd’hui, c’est accepter de subir une inévitable contrainte qui nous sera demain imposée par Bruxelles et/ou par les marchés obligataires.
Depuis deux ans les ménages ont constaté la fin de cette période d’« argent gratuit » (pour désigner des taux d’emprunt proches de zéro) avec la brutale remontée des taux des prêts immobiliers, passés de 1 % fin 2021 à 4 % aujourd’hui. Parallèlement, le taux des obligations d’État est passé de 0 % à 3 %, ce qui a accéléré la prise de conscience par l’opinion publique des dangers de la dette publique. De fait, un récent sondage indique que 80 % de Français considèrent désormais que la dégradation de la dette devient un sujet urgent (et même très urgent pour 32 % d’entre eux), soit un bond de 8 points depuis juin 2023.

Or, avec un déficit et un endettement parmi les plus élevés de la zone euro ainsi qu’un taux de prélèvement obligatoire de 46 % du PIB (soit le plus élevé des pays développés), envisager d’importantes hausses d’impôts n’est plus une option, d’autant plus qu’elles contribueraient à ralentir un peu plus la croissance et à réduire le taux d’emploi.

Comme le signale dans un récent entretien au Monde Olivier Blanchard, ancien chef économiste du Fonds monétaire international (FMI), réduire le déficit trop rapidement alors que l’activité freine risque d’accentuer le ralentissement la France mais on ne peut désormais plus échapper à « un plan crédible d’ajustement et de baisse des dépenses sur cinq à huit ans ».
Comme nous le signalions dans un article publié le 19 février, si les dépenses publiques françaises dépassent de 8 points (58 % du PIB contre 50 %) la moyenne de l’Union européenne (50 %) c’est principalement du fait des dépenses de protection sociale (33 % du PIB contre 27 %).

Dans les prochaines années, les dépenses contraintes concerneront principalement la charge des intérêts car la facture continuera à gonfler mécaniquement sous le double effet de l’inertie des déficits publics et de la hausse des taux des obligations après la période d’« argent gratuit ». En outre, la transition écologique nécessitera de lourds investissements, de l’ordre de 2,3 % du PIB chaque année, et les dépenses militaires doivent atteindre au moins 2 % du PIB dès 2025 pour tenir compte du nouveau contexte géopolitique.

Pour atteindre le plein-emploi, soit un taux de chômage autour de 5 % visé par le président de la République Emmanuel Macron depuis 2017, le plan exposé par Bruno Le Maire le 6 mars dernier prévoit un nouveau tour de vis sur les prestations chômage. Ces économies permettront à L’Union nationale interprofessionnelle pour l’emploi dans l’industrie et le commerce (Unédic), qui administre le régime d’assurance chômage, de dégager les excédents destinés à rembourser une dette d’environ 60 milliards d’euros et à supporter les ponctions de l’État pour financer l’apprentissage et France travail (anciennement Pôle emploi).

Les actifs seront également mis à contribution probablement via un ticket modérateur de 100 euros sur l’utilisation de leur Compte personnel de formation (CPF). Une baisse des subventions aux centres d’apprentissage est également planifiée, sans toutefois remettre en cause un dispositif plébiscité par les étudiants et les employeurs qui s’avère in fine très rentable pour les bénéficiaires, l’économie et… les finances publiques.

Dans le champ de l’assurance-maladie, une revue des dépenses de santé ciblera plus particulièrement les remboursements des transports médicaux (5,7 milliards par an). Le plan prévoit en outre un contrôle plus sévère des arrêts maladie (17 jours par an dans les collectivités locales contre 10 dans le privé). Bercy veut également s’attaquer à la prise en charge à 100 % des soins des affections de longue durée, qui coûtent 110 milliards à la Sécurité sociale, soit 66 % des dépenses d’assurance maladie.

Enfin le ministre de l’Économie a évoqué le chantier de la restructuration de la sphère publique à l’horizon 2032. Le gouvernement souhaiterait réduire l’empilement des échelons dans les administrations locales, la refonte des régions de 2015 n’ayant pas eu les effets budgétaires escomptés. Une simplication massive des formalités administratives qui pèsent sur les entreprises et les ménages prévoit également la suppression de l’ensemble des 1800 formulaires Cerfa d’ici 2030 et un grand nettoyage dans les quelque 7 000 articles du code de commerce.
Plus généralement, le gouvernement s’interroge sur l’équité d’un système de sécurité sociale qui est aujourd’hui largement financée par les actifs. Pour limiter le coût des pensions dans le PIB, la solution est connue pour avoir été pratiquée régulièrement dans le passé : il suffit de limiter la hausse du coût des retraites en deçà de celle des salaires et de l’inflation pour réaliser des économies importantes et assez indolores.

Au nom de l’équité et malgré le poids électoral très lourd des retraités, il semble, à notre sens, inévitable d’aligner le taux de CSG des inactifs sur celui des actifs rien ne justifiant qu’un retraité qui touche 6 000 euros par mois ne paie que 8,3 % de Contribution sociale généralisée (CGS) alors qu’une personne au smic paie 9,2 %. De même, le fameux abattement pour « frais professionnels » (sic) des retraités devrait finir par être remis en cause.

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Par Éric Pichet, Professeur et directeur du Mastère Spécialisé Patrimoine et Immobilier, Kedge Business School

Bourse toujours en hausse, budget de l’État et des ménages dans le rouge

Bourse toujours en hausse, budget de l’État et des ménages dans le rouge

 

En matière financière, il y a comme une sorte de paradoxe avec la Bourse de Paris qui collecte record sur record. Une situation d’ailleurs en cohésion avec les profits financiers de 2023 autour de 150 milliards pour les grandes entreprises et avec la distribution à hauteur de plus de 60 milliards des dividendes. Pour 2024, les tendances se prolongent. Mais dans le même temps la situation financière de l’État ne cesse de se dégrader avec la poursuite des records mais de déficit et d’endettement. Même chose pour les ménages dont le pouvoir d’achat est toujours amputé de l’ordre de 10 % depuis la crise provoquée par l’inflation.

L’envol de la bourse de Paris en 2024 est un peu surprenante dans la mesure où les perspectives économiques sont relativement maussades avec une perspective de croissance qui ne pourra même pas atteindre 1 %.

Mais il se pourrait bien que les grandes entreprises bénéficient encore des très fortes hausses de prix passées et souvent bien au-delà  de la hausse des prix générale  et alimentant  l’inflation.

La Bourse de Paris a de nouveau terminé en nette progression mercredi (+0,62%), persévérant dans sa tendance à la hausse depuis plusieurs semaines jusqu’à dépasser en séance les 8150 points. L’indice vedette CAC 40 a terminé en hausse de 50,10 points à 8137,58 points, son nouveau record en clôture. En séance, il est même monté jusqu’à 8156,64 points.

Les 8000 points, dépassés pour la première fois le 7 mars, semblent déjà loin pour la cote parisienne, portée une fois de plus par ses poids lourds. Mercredi, LVMH (+0,95%), TotalEnergies (+1,76%), L’Oréal (+0,80%), Schneider Electric (+2,13%), les quatre entreprises les plus importantes dans le calcul de l’indice, ont terminé dans les neuf meilleures progressions de la séance.

Etats-Unis : l’inflation en hausse … Et baisse des taux repoussée ?

Etats-Unis : l’inflation en hausse 

L’inflation persiste et même progresse aux États-Unis repoussant sans doute à plus loin les perspectives de diminution des taux d’intérêt . En effet, la hausse des prix à la consommation a donc été de 3,2% le mois dernier sur un an contre 3,1% en janvier, selon l’indice CPI publié mardi par le département du Travail.  De quoi refroidir l’enthousiasme des partisans d’une baisse des taux d’intérêt non seulement de la banque centrale américaine mais aussi d’autres banques centrales comme la banque centrale européenne.

 

Ce regain d’inflation ne constitue pas une bonne nouvelle pour les taux d’intérêts américains.En effet, la banque centrale américaine, la Fed, qui mène la lutte contre l’inflation, se réunit la semaine prochaine, les 19 et 20 mars. Elle devrait peu se réjouir de cette évolution défavorable et la a perspective d’une baisse des taux pourrait être en effet repoussée en juin

D’autant qu’après avoir relevé ses taux depuis mars 2022, jusqu’à 5,25%-5,50%, elle envisage désormais de les abaisser, ce qui devrait rendre le crédit plus accessible, et redonner un peu de marge de manœuvre financière aux ménages et aux entreprises. Tout rebond des prix risque donc de retarder le moment auquel les taux commenceront à baisser. L’inflation a été réduite des deux tiers depuis son sommet à 9,1% en juin 2022. Mais elle reste trop élevée pour la Fed, qui vise désormais les 2%, objectif qu’elle pense atteindre en 2026.

 

Consommation : les marques distributeurs en hausse

Consommation : les marques distributeurs en hausse

Conséquence de l’envol des prix pour les produits indispensables notamment alimentaires, les ventes des marques distributeurs (M DD) sont en nette hausse. C’est sous la contrainte de l’inflation que les ménages changent leur comportement et découvre à l’occasion que la plupart des marques de distributeurs présente une qualité satisfaisante.

Entre janvier et août 2023, les grandes marques nationales ont vu leurs ventes (en volume) baisser de 4%, tandis que les MDD ont augmenté de 1%. Mieux, les MDD « premiers prix »ont enregistré une hausse de 19,7% de leurs ventes sur les huit premiers mois de l’année.

C’est une dégringolade inédite. Depuis que les prix flambent dans les grandes surfaces, les produits de grandes marques ont déserté les chariots au profit des marques de distributeurs. En août, l’écart entre les deux catégories a même continué de se creuser. Les volumes d’achats de MDD augmentaient de 4,2% le mois dernier selon Circana alors que ceux des produits de grandes marques chutaient de 7,3%, un écart jamais enregistré de 11,5 points entre ces deux catégories de produits.

La part des MDD dans les achats des Français est selon NielsenIQ au plus haut depuis neuf ans. En 2023, elle atteint 34,2% dans l’ensemble des circuits de grande distribution, soit deux points de plus qu’il y a un an. Les panélistes n’avaient jamais mesuré d’évolution aussi forte en si peu de temps. Comme vous pouvez le voir sur la courbe ci-dessous, les évolutions se comptent en général en dixièmes de point.

 

Hausse des prix alimentaires : Les mensonges de la distribution

Hausse des prix alimentaires : Les mensonges de la distribution

 

Dominique Schelcher, PDG de Système U tente de concurrencer Leclerc en matière de déclaration tapageuse mais illusoire: «Un quart des prix alimentaires va baisser en mars». Des annonces déjà entendues de la part du ministre de l’économie mais aussi des grands patrons de la distribution. Parallèlement le patron du groupe Intermarché essaye aussi de concurrencer la grande gueule du patron de Leclerc en critiquant le pouvoir. ( Voir autre article)

 

Évidemment le patron de système U renvoie la responsabilité des folles au aux industriels oubliant au passage que la grande distribution a profité du climat inflationniste pour ajouter des hausses injustifiées. En moyenne les prix avaient augmenté de 20 % au moins en 2 ans; certains produits ont même augmenté de 50 %.

 

Pointé du doigt par certains pour avoir rejoint des centrales d’achats aux Pays-Bas et en Suisse, Dominique Schelcher se défend. «Nous n’avons pas le choix dans ce contexte de mondialisation et face aux magasins de hard discounts qui ne jouent pas avec les mêmes règles, explique-t-il. Il était essentiel de s’allier avec d’autres coopératives européennes, des groupes familiaux comme Esselunga, pour négocier avec des multinationales qui font des arbitrages par pays.»

Tout est dit ! Le contraire aussi puisque Michel Édouard Leclerc annonçait, lui, hier de nouvelles hausses en 2024

Bourse en hausse mais pouvoir d’achat en baisse

La Bourse franchit la barre des 8000 points quand le pouvoir d’achat baisse

 

C’est  le paradoxe, alors que les indicateurs économiques tirent la croissance, la Bourse, elle, vient de dépasser le record de 8000 points.

D’une certaine manière, c’est encore la conséquence du processus inflationniste particulièrement anti redistributif. En effet tendis que les profits des grandes sociétés progressent, le pouvoir d’achat des ménages, lui, diminue. Grâces à l’inflation nombre d’entreprises ont pu plus ou moins discrètement ajouté des augmentations de prix à l’inflation générale. Les actionnaires ont été largement récompensés avec une de distribution de 100 milliards en 2023 pour les dividendes.

En quelque sorte la valorisation boursière évolue à l’inverse de l’économie réelle. En cause, des masses monétaires énormes délivrées par les banques centrales et notamment la banque centrale européenne est sans intérêt. Pas même la moitié de ces aides financières n’ont soutenu réellement l’économie. Elles se baladent  maintenant et soutiennent  artificiellement les marchés boursiers. 

Zone euro–Moral des investisseurs : toujours dans le rouge mais en hausse

Zone euro–Moral des investisseurs : toujours dans le rouge mais en hausse

L’indice de l’institut Sentix pour la zone euro, qui reste en territoire négatif, est passé de -12,9 points en février à -10,5 points en mars, contre -11,0 attendu par le consensus Reuters. Toutefois, l’enquête indique que l’Allemagne, la plus grande économie de la région, constitue une poche de faiblesse particulière, avec une baisse du sentiment des investisseurs.

L’institut a souligné que la politique économique allemande « empêche une reprise économique complète au coeur de l’Europe ». La récession reste en place », a-t-il dit.

Pour la zone euro, l’indice des anticipations est passé de -5,5 points février à -2,3 points en mars, un sixième mois consécutif de hausse et la valeur la plus élevée depuis février 2022.

L’indice de la situation actuelle dans la zone euro a également augmenté, passant de -20,0 points le mois dernier à -18,5 points en mars, soit la cinquième progression mensuelle consécutive.

Le sondage a été réalisé auprès de 1.267 investisseurs entre 29 février et le 2 mars.

 

 

Croissance en baisse mais Bourses toujours en hausse

Croissance en baisse mais Bourses toujours en hausse

 

 

Paradoxalement alors que la croissance à ce un peu partout notamment en Europe et en Chine, les bourses  sont au zénith. Ainsi la bourse de Paris va atteindre près de 8000. En quelque sorte la valorisation boursière évolue à l’inverse de l’économie réelle. En cause, des masses monétaires énormes délivrées par les banques centrales et notamment la banque centrale européenne est sans intérêt. Pas même la moitié de ces aides financières n’ont soutenu réellement l’économie. Elle se balade maintenant et soutienne artificiellement les marchés boursiers. 

 

Les Bourses européennes ont ouvert en hausse vendredi, se laissant porter par la dynamique de Wall Street la veille, où le Nasdaq a battu un nouveau record, et en Asie, avant de nouvelles données sur l’inflation en zone euro. Francfort a signé un nouveau record en prenant 0,65%, tandis que Paris se rapprochait un peu des 8 000 points (+0,29%). Londres montait de 0,60%.

 

La hausse serait d’après les spécialistes justifiées par la maîtrise de l’inflation en tout cas son tassement. En réalité les prix continuent d’augmenter même si le taux d’inflation diminuent. Des prix excessifs au regard du pouvoir d’achat moyen et qui vont peser sur la consommation et la croissance. Pour l’essentiel, la hausse des bourses est surtout entretenue par la conjoncture spéculative et les facilités bancaires exceptionnels accordées par les Banques centrales notamment la banque centrale européenne. D’énormes liquidités qui ne sont parvenues que partiellement à l’économie réelle utilisée à des fins spéculatives et finalement qui concourent entretenir la bulle inflationniste.

 

A moins d’une semaine de la prochaine réunion de la Banque centrale européenne, les investisseurs vont prendre connaissance dans la matinée des données de l’inflation pour la zone euro en février, après avoir déjà pris connaissance jeudi des chiffres pour la France, l’Allemagne et l’Espagne. Aux Etats-Unis, les chiffres sans surprise de l’inflation en janvier ont déclenché une légère baisse des taux d’intérêt et ont propulsé le Nasdaq, l’indice technologique à un son sommet, battant son précédent record de novembre 2021. Outre l’inflation, plusieurs données sur l’activité économique sont aussi attendus pour la zone euro et les Etats-Unis au fil de la séance.

 

Pouvoir d’achat : hausse très surestimée !

Pouvoir d’achat :hausse très surestimée ! 

par François Geerolf , Polytechnicien, diplômé de l’Ecole des Ponts, titulaire d’un doctorat en sciences économiques obtenu à Sciences Po; François Geerolf est l’auteur du chapitre « Les politiques économiques de lutte contre l’inflation en Europe » de l’ouvrage L’économie européenne 2023-2024 paru l’an dernier aux Editions La Découverte. ( dans « l’Opinion »). Il confirme le caractère obsolète des indicateurs de l’INSEE pour l’évolution des prix et du pouvoir d’achat des ménages. En cause notamment la modification structurelle des achats et la baisse des volumes. Pour parler simple, on consomme moins et différemment. Le pouvoir d’achat des ménages est de plus en plus hypothéqué par les dépenses contraintes c’est-à-dire incontournables. Ainsi le logement représente environ 25 % du budget, autant pour l’alimentation suivis par l’achat des services et biens indispensables 15 % et les transports 15 %. Au total il reste donc 20 % de dépenses ajustables en moyenne avec évidemment des écarts importants autour de cette moyenne. L’expert indique par ailleurs que l’épargne délivrée à à 3 % font perdre mécaniquement 3 % puisque l’inflation officielle et de l’ordre de 6 %. Par rapport à l’inflation réelle les ménages ont perdus au moins 10 %.
 François Geerolf est économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Et il n’hésite pas à s’élever contre le consensus dans sa profession. Notamment sur les chiffres d’évolution du pouvoir d’achat publiés par l’Insee, organisme public dont le sérieux est largement reconnu. « La raison pour laquelle le ressenti ne correspond pas aux chiffres est simple : les chiffres sont faux, et ce encore plus que d’habitude », assène-t-il sur le réseau social X. Une critique violente. L’Insee publie pourtant de multiples indicateurs pour évaluer le pouvoir d’achat de différentes catégories de ménages et explique en détail les différences entre les situations individuelles et le chiffre d’évolution moyen. On peut même faire une simulation en fonction de son panier de consommation réel. Mais les indicateurs les plus mis en avant, restent, aux yeux de François Geerolf, perfectibles. En période de forte inflation, ils surestiment notamment l’augmentation du pouvoir d’achat des ménages aisés, censé être tiré par les revenus de leur épargne.

Michelin : Bénéfices en hausse à 3,6 milliards d’euros

Michelin : Bénéfices en hausse à 3,6 milliards d’euros

Il se confirme évidemment que les grandes société ont finalement profité de l’inflation et cela en dépit du tassement de la croissance. En clair ils ont rajouté des hausses indues à l’évolution de l’inflation générale. Après Total, après d’autres Michelin affiche donc un résultat en progression. Michelin doit aussi son résultat à une certaine diversification et cela dans un champ international.

Un bénéfice opérationnel record en 2023, à 3,6 milliards d’euros, en hausse de plus de 5% par rapport à 2022. L’Ebitda (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) progresse quant à lui de 4%, à 5,5 milliards d’euros, et la marge opérationnelle augmente légèrement de 0,7 point, à 12,6%. Et ce, malgré une diminution de la vente des pneus de 4,7% et un effet de change négatif de 2,9% de l’euro qui baissent le chiffre d’affaires du groupe de 0,8% cette année, à 28,3 milliards d’euros.

Cette rentabilité s’explique par les autres activités de Michelin, en hausse de 10%, où l’entreprise s’applique davantage de marges.

Pour 2025, Michelin anticipe une hausse plus importante de son résultat grâce aux bénéfices de sa restructuration. En novembre, l’entreprise française a ainsi supprimé deux usines en Allemagne et 1.500 emplois. De plus, le groupe va lancer un programme de rachat d’actions, qui pourrait représenter jusqu’à 1 milliard d’euros sur la période 2024-2026.

Hausse des salaires en 2024 : un mensonge

Hausse des salaires en 2024 : un mensonge

Un curieux article du Figaro qui indique que 2024 pourrait permettre un rattrapage des salaires. Un papier très ambigu qui convient cependant que les années précédentes les salariés ont perdu beaucoup de pouvoir d’achat. En fait un papier pour servir la soupe au gouvernement voir au patronat et entretenir la confusion sur les écarts de salaires par rapport à l’inflation.

En effet les relèvements de salaires qui interviennent en 2024, autour de 4 % ne règlent nullement l’inflation de 2024 mais concerne les années précédentes. Or sur deux ans les salariés ont perdu réellement autour de 10 % de pouvoir d’achat et l’augmentation de début 2024 ne pourra en résorber une partie. Cela d’autant plus qu’on annonce un peu partout des augmentations de produits et services qui vont varier de 3 à 10 % avec une moyenne de 5 %.

À noter enfin qu’concernant l’inflation à l’indice des prix à la consommation largement obsolète compte tenu de la déformation des achats des ménages. Pour résumer, les dépenses contraintes prennent de plus en plus de place alors que les dépenses courantes elles diminuent en volume.

Gazole non routier : le secteur du bâtiment demande la suppression de la hausse pour tous

Gazole non routier : le secteur du bâtiment demande la suppression de la hausse pour tous

La Capeb réagit aux annonces de Gabriel Attal, lundi dans un communiqué. La confédération s’inquiète de la suppression de la hausse de la taxe sur le GNR pour le secteur agricole qu’elle considère comme une « iniquité ».

« Le secteur du BTP avait déjà consenti à un accord plus ambitieux du point de vue environnemental mais plus coûteux pour les professionnels par rapport au monde agricole en acceptant de voir ses taxes remonter en sept ans jusqu’au niveau normal », rappelle la Confédération. Elle rappelle que « la trajectoire de hausse progressive du gazole non routier » était justifiée par la « capacité collective à relever les défis environnementaux et énergétiques ». Elle refuse que « cet objectif repose désormais sur les épaules des entreprises du BTP ».

La Capeb avertit le gouvernement que « la tentation est forte » pour le secteur, d’exprimer son incompréhension « dans la rue, puisque cette forme d’expression semble désormais l’emporter sur une stratégie responsable et collective de sortie indispensable des énergies fossiles ».

« Les 620 000 entreprises artisanales du bâtiment ne peuvent entendre que 400 000 entreprises agricoles soient privilégiées sous prétexte qu’elles ont engagé un rapport de force contestataire aussi justifié soit-il », ajoute la Capeb qui pointe une « situation inacceptable ».

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