Nouvelle taxe internet : guerre gouvernement-Google, linternaute finira par payer !
Une taxe pour chaque lecture d’un article que d’une manière ou d’une autre l’internaute finira par payer. Le gouvernement qui chaque jour innove en matière d’ingénierie fiscale veut cette fois fiscaliser l’accès à internet. Aurélie Filippetti, la ministre française de la Culture et de la Communication, a réagi jeudi soir à l’AFP face à l’opposition de google : «Je suis un peu surprise par le ton de cette correspondance, qui s’apparente à une menace. Ce n’est pas avec des menaces qu’on traite avec un gouvernement démocratiquement élu», a-t-elle déclaré. Tout en rappelant qu’elle est favorable à cette taxe. «Aujourd’hui, affirme Filippetti, des sites qui agrègent des contenus comme Google utilisent aussi la notoriété des éditeurs de presse, ainsi que ce qu’ils produisent. Il est donc légitime que les éditeurs de presse s’interrogent sur la manière dont il faut faire participer ceux qui diffusent leur contenu à leur financement». Et d’ajouter : «Aujourd’hui la presse traverse une crise très difficile. Le lectorat part vers d’autres supports, notamment numériques, et pas forcément sur des journaux en ligne mais aussi sur des sites qui agrègent des contenus.» Le cabinet de la ministre chargée de l’Economie numérique, Fleur Pellerin, recevra ce vendredi des représentants de Google France sur ce projet de taxation des moteurs de recherche et les recommandations de la Cnil en matière de confidentialité. Les récentes recommandations émises à son égard mardi par les 27 autorités européennes sur la protection des données sont également au menu des discussions. Les éditeurs français ont demandé en septembre au gouvernement un projet de loi pour que les moteurs de recherche, comme Google, les rétribuent via le versement de droits voisins, une sorte de prolongation des droits d’auteur, en cas d’utilisation indirecte de leurs contenus. Cela reviendrait pour Google à payer pour chaque lecture d’un article, vers lequel le moteur de recherche aura redirigé l’internaute. Google «ne peut accepter que l’instauration d’un droit voisin pour le référencement de sites de presse français mette en cause son existence même et serait en conséquence contraint de ne plus référencer les sites français», écrit le groupe dans un courrier du mois d’octobre à plusieurs cabinets ministériels. Il rappelle qu’il «redirige quatre milliards de clics par mois vers les pages internet des éditeurs» français. La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti s’était exprimée en faveur de ce type de taxe. «Parmi les outils qu’il me semble important de pouvoir développer, je pense qu’il y a cette idée de créer un droit voisin pour les éditeurs de presse – ce que l’on a appelé un peu facilement la Lex Google – qui me semble extrêmement pertinente», a déclaré mercredi la ministre devant la Commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale.La Direction générale des médias et des industries culturelles (DGMIC) «y travaille», a-t-elle ajouté. Pour Google, «en réalité, l’ambition de ce texte est d’interdire le référencement non rémunéré. Une telle loi aboutirait à limiter l’accès à l’information, à réduire le nombre de sites français référencés sur internet, mais aussi à freiner l’innovation». Le projet de texte actuel, «en soumettant le référencement à rémunération et punissant le défaut de versement de celle-ci de trois ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende, ne ferait que multiplier les conflits et ralentir l’internet», écrit la géant américain de l’informatique.