La filière avicole pourrait subir des dommages irréparables si la grippe aviaire détectée en Corse se développait dans tout le pays.
Le gouvernement n’a pas exclu que d’autres cas puissent être détectés en France, ce virus se propageant par le truchement des oiseaux migrateurs. «Notre objectif est de limiter cette propagation, elle est évitable dès lors que l’ensemble de ces mesures sont prises», a-t-il affirmé. Il a précisé que les services français se sont préparés ces derniers mois à la détection sur le sol national d’un cas de grippe aviaire.
La maladie est déjà apparue dans d’autres pays tels que la Russie, le Kazakhstan, les Pays-Bas, l’Irlande ou la Grande Bretagne. Ces derniers jours, des cas ont aussi été détectés au Danemark, où 25.000 volailles ont été abattues, ainsi qu’en Belgique. «La consommation de viande, foie gras et oeufs – et plus généralement de tout produit alimentaire – ne présente aucun risque pour l’Homme», assure le ministère. Le retour de ce virus sur le territoire national aurait essentiellement des conséquences économiques majeures pour la filière, qui pourrait voir se fermer les débouchés à l’exportation.
Les éleveurs de canards du Sud-Ouest ont été frappés à deux reprises, lors des hivers 2015/16 et 2016/17, par des épizooties de grippe aviaire, qui avaient occasionné des abattages massifs pour éradiquer la maladie et coûté des centaines de millions d’euros aux producteurs.
VACCINS GRIPPE: PAS DE PÉNURIE ! LE MENSONGE DU GOUVERNEMENT
Encore un énorme mensonge du gouvernement à propos du manque de vaccins contre la grippe classique. En fait, le syndicat des pharmaciens affirme que 90 % des pharmacies sont en rupture de stock comme les fournisseurs d’ailleurs. Il existe bien des stocks de vaccins anti-grippe, malgré des « situations de tension » dans les officines, a répliqué ce mardi la ministre déléguée chargée de l’autonomie, Brigitte Bourguignon, à l’Assemblée nationale. Pour elle, 16% seulement des officines pharmaceutiques y sont confrontées », a-t-elle admis. « Une affirmation complètement fantaisiste qui rappelle un peu l’affaire des masques et des tests.
Le manque de vaccins touche jusqu’à 90 % des pharmacies. Dans les très grandes villes comme dans les villages les plus reculés. Une preuve supplémentaire de l’impréparation totale du gouvernement qui avait pourtant insisté que le maximum de personnes soit vaccinées contre la grippe ordinaire . L’Union syndicale des pharmaciens d’officine (USPO) a de nouveau alerté dimanche sur des ruptures de stocks de doses de vaccins contre la grippe en raison «d’un manque de réactivité des laboratoires», position contestée par le ministère de la Santé.
«L’an dernier, 11 millions de doses avaient été dispensées par les pharmacies», a rappelé Pierre-Olivier Varlot, vice-président de l’USPO, lors d’un webinaire du syndicat organisé dimanche. Cette année, le gouvernement avait prévu une campagne vaccinale encore plus ambitieuse, «au vu de l’engouement dans l’hémisphère sud», a-t-il expliqué, avec 13 millions de doses distribuées.
Un chiffre très éloigné de la réalité selon le ministère de la Santé qui assure que, «dans les régions les plus touchées, on arriverait à 18 à 20% de pharmacies en rupture de stock». Ce qui constitue un mensonge éhonté pour preuve le ministère de la santé ce justifie maladroitement en rappelant que l’épidémie de grippe n’était pas encore là. «Elle devrait arriver en décembre-janvier, voire encore plus tard».
Une fois de plus l’État n’a pas été prévoyant concernant la vaccination contre la grippe ordinaire. Pourtant, le gouvernement a fortement recommandé cette vaccination afin de ne pas affaiblir certaines personnes présentant déjà des pathologies lourdes et susceptibles d’être contaminées en plus par le Coron virus. Les pharmaciens de ville ont indiqué mardi 20 octobre être, pour 60% d’entre eux, en rupture de stock de vaccins contre la grippe après en avoir écoulé, en une semaine, plus de 5 millions, soit la moitié de ceux délivrés en 2019.
Il va falloir attendre le reliquat des commandes pendant plusieurs semaines et même pendant plusieurs mois car il n’existe pratiquement plus de stocks et il faut refabriquer des vaccins. Une carence de plus de l’État en matière de prévention sanitaire. Il est clair qu’il fallait s’attendre à une demande de deux à trois fois plus importantes que les années précédentes sur recommandation même des experts médicaux
«Les pharmaciens vont être à sec», a assuré Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) lors d’une conférence de presse, indiquant attendre «les 40% des vaccins qui restent encore à livrer». «Nous demandons à l’industrie d’accélérer la seconde livraison», a-t-il ajouté, «sinon 92% des pharmaciens seront en rupture avant la fin de la semaine».
«Je m’étonne aujourd’hui d’entendre que des entreprises comme des assureurs, des collectivités, ont des vaccins et se font vacciner par leur infirmière d’établissement ou par le médecin du travail. Je croyais qu’on avait dit qu’il fallait réserver cette année les vaccins aux personnes prioritaires, ceux qui avaient un bon (de prise en charge de l’Assurance maladie, NDLR)?», s’interroge Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens, pour qui «c’est un énorme raté». Chaque année, la grippe saisonnière touche 2 à 6 millions de personnes. Elle entraîne des dizaines de milliers de passages aux urgences et fait 10.000 morts en moyenne.
La grippe, qui sévit généralement dans l’hémisphère nord d’octobre à la mi-mai, a pratiquement disparu en Europe depuis le mois dernier. Elle a causé durant l’hiver 2017-2018 la mort de 152.000 personnes en Europe, soit bien plus que le COVID-19 dont le bilan est à ce stade proche de 100.000 décès sur le continent.
“La saison de la grippe s’est achevée plus tôt qu’à l’accoutumée cette année et cela est probablement dû aux mesures prises contre le SARS-CoV-2, comme la distanciation sociale et le port du masque”, a déclaré à Reuters Holger Rabenau, virologue à l’Hôpital universitaire de Francfort, utilisant l’appellation scientifique de ce nouveau coronavirus.
Avec un échantillon plus réduit du nombre de cas, moins de données disponibles et le retard pris dans leur traitement en raison de l’accent mis sur la crise sanitaire en cours liée au coronavirus, le développement du vaccin contre la grippe pour la prochaine saison pourrait en pâtir.
Il paraît bien prématuré de faire des comparaisons entre le Coron virus et la grippe. Pourtant d’après le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus le Corona virus serait trois fois plus mortel que la grippe mais se transmettrait beaucoup moins facilement. L’OMS a fait des déclarations très contradictoires depuis le début. Au départ, elle s’est complètement alignée sur les chiffres fournis par la Chine considérant même que la situation était sous contrôle. Le problème, c’est que l’OMS n’en sait strictement rien dans la mesure où le peu d’experts qui ont pénétré en Chine ont été comme d’habitude très encadrés . On ne connaît même pas le nombre de personnes réellement infectées en Chine. Il se pourrait qu’il soit dix fois plus nombreux. Même interrogation concernant le nombre de décès. Sur les autres continents, il n’y a que quelques jours que le Coronavirus a touché la plupart des pays. Là aussi il est bien difficile d’effectuer des statistiques notamment sur le nombre de personnes affectées en raison notamment des cas asymptomatiques.( Porteur mais sans forcément être malades).
D’après l’OMS, la grippe, elle, connaît un taux de mortalité de 1 % tandis que le Coronavirus lui enregistrerait un taux de 3 %. Un taux qui pourra sans doute nettement évolué en fonction de la connaissance réelle des personnes affectées en Chine, des traitements réussis dans les pays développés et surtout de la pénétration du virus dans l’hémisphère sud bien moins équipé médicalement en général. Une attitude plus responsable de l’OMS serait d’ avouer qu’on ne connaît encore pas grand-chose de ce virus et notamment de son mode et de sa vitesse de propagation. Il faut noter encore l’ambiguïté de l’OMS concernant l’hypothèse d’une annulation des JO de Tokyo. l’OMS comme les autres autorités politiques administratives semblent privilégier l’opium du peuple et le business par rapport à l’objectif de santé. Il est clair en effet que le Coronavirus ne sera pas complètement éradiqué avant début juillet. Même Macron a déclaré qu’il fallait sans doute s’attendre à une épidémie qui s’étale sur plusieurs mois. La question qui se pose pour l’OMS est de savoir s’il s’agit réellement d’un organisme international de prévention de la santé ou d’un organisme diplomatique.
Le directeur de l’OMS a par ailleurs dit avoir évoqué avec Thomas Bach, président du Comité international olympique, la question d’un éventuel report des Jeux de Tokyo, qui doivent s’ouvrir en juillet. “Je pense qu’il serait prématuré de décider maintenant. Il serait bon de surveiller la situation”, a-t-il ajouté.
À juste titre, l’organisation mondiale de la santé (OMS) rappelle que la grippe La grippe saisonnière fait 60.000 morts par an en moyenne en Europe. Les victimes devrait être d’autant plus nombreuses cette année que la grippe est d’autant plus sévère. Pourtant existe un vaccin protecteur encore bien insuffisamment utilisé y compris chez les personnes fragiles voire même le personnel médical ou paramédical.
S’exprimant depuis le ministère italien de la Santé, après une réunion consacrée à l’épidémie de coronavirus, un représentant de l’OMS pointe que les victimes enregistrées en Italie étaient toutes âgées « de plus de 65 ans, avec une immunité basse », des personnes qui sont donc également « vulnérables face à la grippe saisonnière ».
Un douzième décès relié à l’épidémie de nouveau coronavirus s’est produit en Italie, où le bilan s’établit désormais à 374 cas et 12 morts, a annoncé mercredi la Protection civile.
Pour l’instant il n’y a rien de comparable entre les victimes de la grippe dite ordinaire et le Corona virus. Ce que confirmer expert récemment sur France Info.
Contacté par franceinfo, le virologue Laurent Andreoletti, du CHU de Reims, pointe donc aujourd’hui un paradoxe : « On n’a pas peur de la grippe et on a peur de ce virus qui n’a tué personne en France ». Pour autant, d’autres chercheurs refusent de mettre ces deux maladies sur le même plan. »Ce serait comparer des choux et des carottes, réagit la virologue Astrid Vabret, de l’université de Caen. La grippe est quelque chose qu’on surveille chaque année : il y a un traitement et un vaccin. »
Dans le direct de franceinfo, plusieurs lecteurs rappellent dans les commentaires que la grippe saisonnière est responsable chaque année d’ailleurs de plusieurs milliers de morts en France – ce qui est tout est à fait juste – et qu’elle mérite donc plus d’attention que le nouveau coronavirus. Mais ce dernier point est discutable. Voici pourquoi.
Observons maintenant dans le détail nos « choux et carottes ». Certes, le 2019-nCoV et le virus de la grippe saisonnière font tous deux partie des infections respiratoires. Ces virus peuvent donc se diffuser rapidement par voie aérienne, ce qui nécessite une surveillance étroite et coordonnée. Mais la comparaison s’arrête ici, car ils ne figurent pas du tout dans « la même famille de virus », explique à franceinfo le professeur Laurent Andreoletti, virologue au CHU de Reims. « La grippe saisonnière [de la famille des myxoviridae ou myxovirus] et le 2019-nCoV [un coronaviridae] diffèrent génétiquement et dans leur structure protéique ».
Les coronavirus se distinguent par leurs couronnes (« corona » en latin) de surfaces bulbeuses, semblables aux projections d’un soleil. Le virus de la grippe et le 2019-nCoV sont plutôt de taille intermédiaire tous les deux mais ils n’utilisent pas les mêmes « clés » pour entrer dans les cellules. Ces clés sont importantes, car elles établissent le lien physique entre le virus et des récepteurs présents à la surface des cellules : l’acide sialique pour la grippe et probablement l’enzyme de conversion de l’angiotensine II pour le 2019-nCoV. Nos deux virus ont donc chacun leur outil pour forcer la porte.
Les symptômes de la grippe sont bien connus : fièvre, maux de tête et douleurs musculaires. Ses signes respiratoires, eux, sont plutôt discrets, même si l’on observe parfois un écoulement nasal, une toux sèche ou des douleurs aux bronches. Dans le cas du coronavirus 2019-nCoV, « la durée des symptômes est variable et peut aller jusqu’à une dizaine de jours », ajoute Eric D’Ortenzio épidémiologiste à l’Inserm. Sur les premières études consacrées au 2019-nCoV, »une aggravation des symptômes a pu survenir à partir du huitième ou neuvième jour » dans un groupe de patients à risque.
Pour réellement comparer la grippe saisonnière et le 2019-nCoV, il est également possible de prendre en compte le taux de létalité du virus, c’est-à-dire le nombre de décès rapporté au nombre de personnes infectées. En France, ce taux est extrêmement faible dans le cas de la grippe saisonnière (inférieur à 0,1%), ce qui signifie que moins d’un malade sur 1 000 meurt de complications. L’OMS évoque un taux de 0,05% aux Etats-Unis cette saison (un malade sur 2 000).
Il est difficile de connaître ce taux dans le cas du 2019-nCoV, car le nombre de personnes contaminées augmente chaque jour. Il est actuellement autour de 2% (425 morts pour plus de 20 000 cas), soit un malade sur 50 environ. Mais ces chiffres communiqués par les autorités chinoises sont impossibles à vérifier. Par ailleurs, certains patients ne développent pas de symptômes (asymptomatiques) ou ne sont pas recensés. Un nombre important de cas non déclarés ferait chuter le taux de létalité en conséquence. Il faudra donc attendre des données plus précises pour en avoir le cœur net car ce taux pourrait évoluer à l’avenir. Il devrait rester bien en-deça de ceux du Sras (10% selon le professeur Yazdan Yazdanpanah, chef du service maladies infectieuses à l’hôpital Bichat à Paris) et surtout du Mers (supérieur à 30%, selon le Journal of Medical Virology).
Grippe « ordinaire : déjà 14 000 décès aux États-Unis
Alors que les médias ne cessent de traiter à la ne les dégâts du Coronavirus, on parle moins de la grippe ordinaire particulièrement dure cette année. Selon l’agence américaine de contrôle et de prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention ou CDC), la saison actuelle de la grippe, qui est loin d’être terminée, est particulièrement virulente cette année. Elle a déjà envoyé plus de 250.000 Américains à l’hôpital, avec une proportion plus élevée que d’habitude d’enfants et de jeunes adultes. Et elle a tué au moins 14.000 personnes.
Toute la France est aussi frappée par l’épidémie de grippe.. Sur les 13 régions que compte le territoire métropolitain, 12 ont franchi la phase épidémique et seront très prochainement suivies par les Antilles. Santé Publique France a constaté « une forte augmentation des indicateurs de l’activité grippale en métropole ».
L’épidémie s’étend : 190 personnes sur 100 000 présentent des syndromes grippaux. Le nombre d’hospitalisations pour grippe s’amplifie aussi : 460 personnes, en particulier des enfants de moins de 5 ans et des seniors de plus de 75 ans. Le réseau SOS Médecins a annoncé que 11,3% des consultations faites à travers ce service concernaient la grippe.
Cet hiver, le virus a fait 22 morts. Parmi eux, on compte deux enfants de moins de 15 ans, douze personnes entre 15 et 64 ans et huit seniors de plus de 65 ans. Depuis le 4 novembre 2019, 244 cas graves de grippe ont été signalés et admis en réanimation. 72% d’entre eux étaient des personnes non-vaccinées.
Depuis le mois de novembre, plus de 408 cas graves ont été admis en réanimation, dont 34 sont décédés. Il s’agit de 6 enfants de moins de 15 ans, 15 cas âgés de 15-64 ans et 13 cas âgés de plus de 65 ans. L’âge moyen de ces cas sévères est de 51 ans et 73% présentaient des facteurs de risque de complication. Parmi ceux dont le statut vaccinal était connu, les trois-quarts n’étaient pas vaccinés contre la grippe.
La Chine fait désormais face à deux épidémies: le Coronavirus, qui a fait à ce jour 361 morts, et l’apparition d’une grippe aviaire H5N1 dans la province d’Hunan ( grippe aviaire). « L’épidémie a débuté dans une ferme du district de la ville de Shaoyang. L’exploitation compte 7850 poulets dont 4500 sont morts par contagion », a annoncé le ministère de l’agriculture chinois ce samedi, dans des propos rapportés par plusieurs médias locaux.
Aucun humain n’a été contaminé pour l’heure, selon le dernier bilan en date. En revanche, 17.828 poulets ont été abattus par les autorités locales, le virus se transmettant principalement entre volailles et n’ayant que peu de chances de se propager entre humains.
Cette grippe aviaire avait fait 282 morts dans 15 pays selon l’OMS en 2003, six ans après sa première apparition à Hong-Kong où six personnes sont mortes en 1997.
En France, c’est le retour d’un autre virus, le H5N8, un sous-type de la grippe A, que craint notamment la Coordination rurale, syndicat agricole.
« Depuis plusieurs semaines, des foyers de grippe aviaire (H5N8) ont été détectés dans des élevages en Pologne, Slovaquie, Hongrie et Roumanie, mais aussi dans la faune sauvage en Pologne », avait souligné la Coordination rurale ce 17 janvier dans un communiqué, demandant aux autorités « d’interdire rapidement les importations de volailles en provenance des pays infectés et d’attirer la vigilance des douanes sur ce risque ».
La semaine dernière, les consultations pour syndrome grippal ont bondi de 62%. 26 personnes sont décédées depuis le début de l’épidémie. Les «indicateurs de l’activité grippale» ont enregistré une «forte augmentation» la semaine dernière et l’épidémie s’est déclarée en Normandie, dernière région de métropole qui était encore épargnée, selon les chiffres hebdomadaires officiels publiés mercredi par l’agence sanitaire Santé publique France.
Les consultations pour syndrome grippal enregistrées par le réseau Sentinelles ont bondi de 62% par rapport à la semaine précédente, ce qui représente 301 consultations pour 100.000 habitants. La grippe a par ailleurs concerné 15% des visites de SOS Médecins, contre 11,3% la semaine précédente.
Au total, près de 9000 personnes se sont rendues aux urgences pour un syndrome grippal (+56%). Parmi elles, 810 ont été hospitalisées, soit 72% de plus qu’une semaine auparavant. Depuis le mois de novembre, 311 cas graves ont été admis en réanimation, dont 26 sont décédés (8%). Il s’agit de 3 enfants de moins de 15 ans, 12 cas âgés de 15-64 ans et 11 cas âgés de 65 ans et plus. Chaque année, la grippe saisonnière touche 2 à 6 millions de personnes. Elle entraîne des dizaines de milliers de passages aux urgences et fait 10.000 morts en moyenne. L’hiver dernier, l’épidémie avait toutefois entraîné une mortalité moins élevée que les années précédentes, mais malgré tout importante, compte tenu de sa courte durée, avec environ 8100 décès estimés pendant les deux mois de phase épidémique.
10.000 morts par an en moyenne d’habitude mais on compterait déjà 1000 morts depuis le début de l’épidémie en ce début d’année. Et il se pourrait que le vaccin actuel soit moins efficace que précédemment. En cause les difficultés à prévoir d’avance les souches possibles du virus déterminées l’année précédente. Une sorte de pari. Le vaccin actuel couvre quatre souches de virus une de H1N1, une de H3N2, et deux de type B. « Sur le virus classique, la souche A, le vaccin couvre à peu près 50% des gens », sur les virus de type B « La couverture est très médiocre, à 20%, Si la couverture est si « médiocre », cela peut s’expliquer par le fait que le virus de la grippe peut muter entre le moment où le vaccin est fabriqué et le moment où l’épidémie se déclenche. Dans ce cas, le vaccin n’est plus efficace. « Chaque vaccin est un pari », a résumé Agnès Buzyn, la ministre de la santé « Le temps de le fabriquer, et il faut plusieurs mois, les industriels parient sur les mutations à venir. Parfois, le pari est gagnant. De temps en temps, moyennement gagné, parfois pas du tout. »
Un virus inquiète la communauté scientifique :le H7N9, une souche encore inconnue de l’espèce humaine avant son apparition en avril dernier. Sa source n’a pas été précisément localisée, mais en quelques semaines elle a déjà infecté 131 personnes. La précédente flambée de grippe aviaire, H5N1, apparue en 2005 dans le Sud-Est asiatique, avait mis plusieurs mois pour parvenir à contaminer 500 personnes. « On est en présence d’un virus potentiellement pandémique », considère Manuel Rosa-Calatrava, directeur adjoint du laboratoire de virologie et pathologie humaine VirPath. La planète a connu trois pandémies grippales majeures depuis celle de 1918. Selon un nombre croissant de spécialistes, H7N9 pourrait signer la quatrième. Dans son dernier rapport daté du 17 mai, l’Organisation mondiale de la santé observe que « les cas d’infection chez l’homme semblent associés à une exposition à des volailles vivantes », mais que « l’existence éventuelle d’autres réservoirs animaux, domestiques ou sauvages, n’est à l’heure actuelle pas déterminée ». Autrement dit, on n’en connaît pas le vecteur. Mais 36 personnes en sont décédées, soit un taux de mortalité de 27 %. Depuis la mi-mai, un rapport rédigé à partir d’une évaluation réalisée sur le terrain par la Commission nationale de la santé et du planning familial chinois a confirmé que H7N9 présente « un plus grand potentiel de transmission d’homme à homme que n’importe quel autre virus de la grippe aviaire ». Certains échantillons étudiés montrent même des altérations génétiques signifiant qu’il s’est adapté pour être plus contagieux. Deux autres études ont encore fait monter la fièvre d’un cran ces derniers jours : dans la revue « Science » du 23 mai, les équipes du Centre de recherche chinois sur la grippe et de l’université médicale de Shantou ont mis en évidence que ce virus se reproduit dans les voies respiratoires des furets – un des modèles biologiques parmi les plus représentatifs de l’homme – et qu’il se transmet efficacement par contact et par voie aérosol de bête à bête. L’autre étude est parue dans les colonnes de « The Lancet » au début du mois. Des chercheurs chinois du Shanghai Medical College de l’université Fudan y font état de deux patients chez qui a été trouvée une mutation du virus qui lui permet de résister à l’oseltamivir (Tamiflu) et au zanamivir (Relenza), les deux principaux traitements de la grippe. Le génome viral a été séquencé : il montre qu’un des acides aminés qui entrent dans la composition de la protéine virale s’est substitué à un autre seulement sept jours après le début des traitements. L’apparition de cette mutation coïncide avec l’augmentation de la charge virale observée chez les patients et la dégradation de leur état clinique. H7N9 est d’autant plus inquiétant qu’il est totalement inconnu de l’organisme humain : seulement deux virus grippaux circulent depuis un siècle dans la population, H1N1 et H3N2. Le virus de la grippe dispose de deux sortes de protéines qui tapissent sa surface pour envahir nos poumons : l’hémagglutinine (H) et la neuraminidase (N). La première s’accroche à la surface des cellules humaines et amorce l’infection. Après s’y être reproduites, les particules virales sont évacuées mais, pour investir de nouvelles cellules, elles doivent échapper aux récepteurs (des molécules d’acide sialique) situés à la surface de la cellule infectée. C’est la fonction opérée par la neuraminidase, une enzyme capable de dégrader ces molécules. Face à H7N9, notre système immunitaire est naïf, c’est-à-dire dépourvu d’anticorps. Avec le Tamiflu, élaboré à partir de l’acide shikimique de l’anis étoilé, les médecins disposent d’un leurre : il mime l’acide sialique pour détourner l’attention de la neuraminidase. Le virus est alors piégé sur la cellule infectée et le système de défense de l’organisme peut prendre le relais sans se laisser déborder. On pensait jusqu’alors que cette stratégie était infaillible, le Tamiflu ciblant une région de l’enzyme indispensable à l’infection, donc a priori moins exposée aux mutations. La découverte de cas résistants prouve le contraire.