Archive pour le Tag 'grandes'

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Grandes marques et violations des droits humains

Grandes marques et violations des droits humains

 

Après le drame du Rana Plaza, au Bangladesh, celui des Ouïgours en Chine fera-t-il basculer l’Europe dans la vigilance, se demande l’expert en responsabilité sociale d’entreprise, Pierre-Samuel Guedj, Président de l ’agence de conseil Affectio Mutandi, dans une tribune au « Monde ».

 

Tribune.

 

Huit ans quasiment jour pour jour après le drame du Rana Plaza qui fit 1 135 victimes le 24 avril 2013, c’est encore le secteur textile qui est en première ligne sur les enjeux de droits humains.

Lundi 11 avril les associations Sherpa, Ethique sur l’étiquette, l’Institut ouïgour d’Europe et une victime ouïgoure ont annoncé le dépôt d’une plainte auprès du tribunal judiciaire de Paris, contre plusieurs entreprises du secteur pour recel de travail forcé et crime contre l’humanité. Des bases légales pénales inédites qui, articulées avec la notion de devoir de vigilance, font peser sur les marques visées une quasi-présomption de responsabilité.

Elles doivent se préparer à une charge de la preuve très lourde pour convaincre les juges et l’opinion du sérieux de leurs dispositifs de prévention et d’atténuation des risques de violations de droits humains.

Cette pression juridique et réputationnelle vise aujourd’hui les marques Zara, Bershka, Pull and Bear et Massimo Duti appartenant au groupe Inditex, les marques Sandro, Maje, Claudie Pierlot et De Fursac, détenues par SMCP, ainsi qu’Uniqlo. Les organisations non gouvernementales (ONG) annoncent d’ores et déjà que la plainte sera progressivement élargie à d’autres marques ainsi qu’à des enseignes de distribution.

A l’heure où le pouvoir chinois montre de manière explicite sa volonté d’imposer ses valeurs au monde, l’existence même de cette initiative montre que cela ne dissuade pas les organisations de la société civile d’agir.

 

Elle envoie aussi un message fort aux marques internationales, comme Tommy Hilfiger, Calvin Klein, Abercrombie & Fitch ou The North Face qui ont ces derniers jours retiré leurs engagements sous la pression du gouvernement chinois, Hugo Boss allant jusqu’à annoncer fièrement poursuivre ses achats de coton provenant de la province du Xinjiang.

Une volte-face qui les expose à une nouvelle vague de boycottages dans le sillage de la campagne portée depuis 2020 notamment par le député européen (S & D) Raphaël Glucksmann, présent à la conférence de presse annonçant le dépôt de plainte.

Cette initiative judiciaire illustre aussi un alignement d’intérêts avec les autorités européennes dont les récentes sanctions visant plusieurs dignitaires chinois sont inédites, plus de trente ans après les mesures d’embargo qui avaient suivi la répression du mouvement de la place Tiananmen.

Tommy Hilfiger, Calvin Klein, Abercrombie & Fitch ou The North Face ont retiré leurs engagements sous la pression du gouvernement chinois, Hugo Boss allant jusqu’à annoncer fièrement poursuivre ses achats de coton provenant du Xinjiang

Afghanistan : les trois grandes puissances pour un cessez-le-feu

Afghanistan : les trois grandes puissances pour un cessez-le-feu

Fait rarissime les trois grandes puissances mondiales que sont les États-Unis, la Chine et la Russie ont appelé un cessez-le-feu immédiat à l’Afghanistan. Un effort louable de toute la communauté internationale qu’il faut souligner mais qui vise un pays dans un état de misère absolue et sans réelle perspective politique durable.

Les Etats-Unis ont été rejoints jeudi par la Russie, la Chine et le Pakistan dans leur appel à un cessez-le-feu immédiat en Afghanistan, alors qu’une conférence organisée à Moscou a montré la détermination de Washington à convaincre les puissances régionales à propos de son plan de paix.

A six semaines de la date butoir pour le retrait des troupes américaines d’Afghanistan, où elles ont présentes depuis près de vingt ans, Les Etats-Unis ont envoyé pour la première fois un haut représentant prendre part à des discussions de paix régionales organisées par la Russie.

La conférence moscovite avait pour but de donner du souffle aux négociations menées au Qatar par le gouvernement afghan et les taliban, alors que le pouvoir à Kaboul reproche aux insurgés de n’avoir pas fait suffisamment pour endiguer les violences.

« A ce tournant, nos quatre pays appellent les deux camps à mener des discussions et conclure un accord de paix qui mettra fin à plus de quatre décennies de guerre en Afghanistan », est-il écrit dans un communiqué commun publié à l’issue des discussions.

La faiblesse des grandes puissances face au Covid

La faiblesse des grandes puissances face au Covid

 

 Nidal Shoukeir ,professeur de communications stratégiques et relations gouvernementales note la faiblesse des grandes puissances face au C ovid.( L’opinion)

 

 Il ne fait aucun doute que le monde après la Covid-19 ne sera plus jamais le même qu’avant. Ce virus a réussi à changer radicalement son fonctionnement et laissera des traces sérieuses sur notre quotidien pour très longtemps, si ce n’est pour toujours. Ces changements touchent la plupart des domaines.

De nos pensées jusqu’à nos habitudes de travail, d’éducation, d’alimentation et notre vie sociale, l’effet de la Covid est omniprésent. Une question vitale, touchant le domaine politique et social, s’impose à nous : quelles conséquences entraînera ce virus sur les Etats, les gouvernements ou même sur le système de gouvernance mondiale que nous connaissons aujourd’hui ?

Un an après son déclenchement, cette gigantesque crise sanitaire est un tournant pour le mécanisme du système mondial avec un changement profond des tendances de la gouvernance dans ses aspects administratif, stratégique et géopolitique.

En observant les gestions de la Covid, on a remarqué la montée du nationalisme et du protectionnisme des Etats et des gouvernements, au détriment de la coopération régionale et collective.

La guerre des vaccins en est un véritable exemple. Au niveau stratégique, on note aussi un éloignement de la mondialisation et un retour aux frontières intérieures pour essayer d’assurer l’autosuffisance. La pénurie des masques, des gels hydroalcooliques, des appareils respiratoires et d’autres produits liés à cette crise est un bon indice de cette tendance.

Il s’agit d’un vrai risque qui pourrait toucher une partie fondamentale du système mondial actuel. L’espace Schengen est une fierté et un symbole de la géopolitique européenne mais il a été involontairement affecté par le virus avec la fermeture des frontières.

Au cours des premières semaines de février et mars 2020, des peuples comme les Italiens, très touchés par la pandémie, ont parfois perdu la foi en l’Union européenne. Cette remise en cause des grands ensembles va de pair avec celle montant à l’intérieur des pays, des métropoles jusqu’aux petites villes aux régions les plus enclavées.

Performance. Cela entraîne de nombreuses questions : quelle est l’efficacité des politiques gouvernementales contre le virus ? Pourquoi certains pays et pas d’autres ont-ils réussi à gérer cette crise ? Quelle stratégie de vaccination est la meilleure ? Quel système de gouvernance a été le plus performant ? Une question clé s’impose : quel est l’effet du virus sur le concept d’Etat « hyper-puissance » et d’Etat très développé ?

Si l’on jette un coup d’œil sur la liste des pays les plus touchés, les pays « hyper-puissances » comme les Etat-Unis, la France, la Russie, la Grande-Bretagne ou même très développés tels que l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne occupent les premières places.

La notion d’« hyper-puissance » est souvent évaluée au prisme du pouvoir militaire et surtout nucléaire. Mais les Etats détenteurs de la bombe atomique et d’arsenaux militaires surdimensionnés ont montré leur impuissance face à cette crise sanitaire. La Covid19 s’y est propagée sans véritable résistance, comme en témoignent les scènes des hôpitaux italiens. Ces « hyper-puissances » et les pays très développés sont aussi en retard en matière de vaccination par rapport à des pays jeunes comme Israël ou les Emirats arabes unis.

Cette crise est en passe de changer durablement le concept d’« hyper-puissance » à l’aune des nouveaux challenges et défis à relever dans notre futur proche : les réponses aux virus et aux maladies.

Le Dr Nidal Shoukeir est professeur de communications stratégiques et relations gouvernementales.

Chine : toujours des arrestations de dirigeants de grandes entreprises

Chine : toujours des arrestations de dirigeants de grandes entreprises

 

 

Le parti communiste chinois semble bien continuer son opération d’épuration des chefs d’entreprise qui s’écartent  un peu trop de la ligne politique officielle.

 

Ainsi  dirigeant de Tencent Holdings Ltd, puissante entreprise chinoise du numérique, a été détenu par les autorités chinoises dans le cadre d’une enquête sur une affaire de corruption très médiatisée impliquant l’un des anciens hauts responsables des forces de l’ordre chinois, a rapporté le Wall Street Journal.

Les actions de la société de jeux et d’ Internet ont chuté de 1,4% au début des échanges à Hong Kong jeudi, tandis que le marché dans son ensemble a reculé de 0,3%.

Tencent n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.

Zhang Feng fait l’objet d’une enquête de la part de l’inspecteur anti-greffe chinois depuis le début de l’année dernière pour un partage présumé non autorisé de données personnelles collectées par l’application de médias sociaux de Tencent WeChat, selon le Journal. ( on.wsj.com/2NdMuv9 )

Zhang était soupçonné d’avoir remis les données de WeChat à l’ancien vice-ministre de la Sécurité publique Sun Lijun, qui enquête actuellement par Pékin pour des violations non divulguées des règles du Parti communiste, ajoute le rapport.

Pour parler clair c’est la renaissance de la politique de Mao du président xi Jinping désormais lui aussi élu à vie.

Société-Crise de l’Université : le dualisme grandes écoles et universités

Crise de l’Université : le dualisme grandes écoles et universités

 

 

Dans une interview au Figaro, Marie Duru-Bellat  explique certains éléments de la crise de l’université notamment le dualisme grandes écoles et université mais aussi la mode de la « diplomite » en France et indirectement le manque de sélection dans l’université.  Marie Duru-Bellat est sociologue, spécialiste des inégalités au sein de l’éducation. Elle a récemment participé à l’ouvrage collectif Altergouvernement (Le Muscadier, 2012).

Au-delà des problèmes de coûts de la scolarité, la vrai inégalité ne se situe-elle pas entre université et grandes écoles?

 

Lorsqu’on touche aux Grandes Ecoles, on crie souvent que l’excellence française est assassinée, et on a bien vu la réaction des jeunes de prépas lorsque l’Etat a souhaité baisser les salaires des professeurs .

La France a un système unique au monde. D’un côté les Grandes Écoles, qui paraissent plus attractives pour les jeunes, et de l’autre l’Université, qui est actuellement un second choix pour de nombreux étudiants. Notre faiblesse internationale en matière de recherche s’explique sans doute en partie par cette dichotomie: les meilleurs étudiants français vont dans les Grandes Écoles, et délaissent l’Université. Les premières ont donc le plus de moyens – rappelons qu’elles sont extrêmement favorisées par l’Etat -, les meilleures étudiants, et siphonnent la force vive de la recherche universitaire. Le problème vient, de plus, des lobbys qui défendent les Grandes Ecoles, extrêmement valorisées par nos décisionnaires politiques: il est probable que la majorité des parlementaires ont un enfant dans ces écoles, et il est donc impossible de mettre fin à cette dichotomie structurelle! De nombreuses tentatives avaient déjà été mises en œuvre pour réformer ce système, mais elles ont toutes échoué. Lorsqu’on touche aux Grandes Ecoles, on crie souvent que l’excellence française est assassinée, et on a bien vu la réaction des jeunes de prépas lorsque l’Etat a souhaité baisser les salaires des professeurs, qui sont pourtant les fonctionnaires les mieux payés aujourd’hui! Les lobbys sont donc organisés pour lutter contre toute modification du système.

 

Vous avez écrit un livre intitulé «l’inflation scolaire»: les soucis d’égalité s’est-il transformé en égalitarisme, finalement contre-productif? Faut-il introduire une forme de sélection à l’université?

 

De très nombreux jeunes diplômés arrivent sur un marché du travail où ils peinent à trouver la place qu’ils espéraient, malgré leur excellente formation. En réalité, l’ouverture de l’enseignement supérieur est due aux injonctions européennes, pour que les jeunes européens soient le mieux armé possible face à la compétition internationale. Cette thèse a surtout été très défendue dans les années 2000. Aujourd’hui, cependant, on revient quelque peu sur cette politique, car multiplier les diplômes ne suffit pas pour faire baisser le chômage des jeunes, pour créer des emplois qualifiés. On arrive donc à un déclassement, où de très nombreux jeunes diplômés arrivent sur un marché du travail où ils peinent à trouver la place qu’ils espéraient, malgré leur excellente formation. Ce problème est en réalité mondial, on le retrouve aux Etats-Unis ou à Cuba… On croit au pouvoir magique de l’instruction. Cela explique le désenchantement actuel. Les jeunes sont, pour beaucoup, trop qualifiés, trop diplômés par rapport au marché du travail. L’Union Européenne et l’OCDE mettent donc aujourd’hui l’accent sur la formation tout au long de la vie, plutôt que l’accumulation de diplômes et les études très longues.

 

Économie–« Déclin industriel: un manque d’ancrage en France des très grandes entreprises »

Économie–« Déclin industriel: un manque d’ancrage en France des très grandes entreprises »

L’économiste Vincent Vicard observe, dans une tribune au « Monde », que la participation des salariés à la gestion des entreprises allemandes a pour effet de limiter les délocalisations.

 Relocalisation, réindustrialisation, souveraineté économique, « made in France »… quel que soit le terme utilisé, l’idée de soutenir l’industrie française semble aujourd’hui mettre tout le monde d’accord. Ce qui fait moins consensus, ce sont les moyens à mettre en œuvre pour y arriver.

Le plan de relance du gouvernement fait le pari qu’une nouvelle réduction des coûts, par la baisse des impôts de production cette fois, favorisera la relocalisation d’activités en France. Pari risqué, reposant principalement sur la comparaison des montants de prélèvement avec l’Allemagne.

Une vision restrictive

Au-delà du débat sur la pertinence de ces comparaisons pour des impôts et des taxes très hétérogènes, ce choix reflète surtout une vision très restrictive de la compétitivité des industries nationales et des stratégies des entreprises, dictée uniquement par une logique de coût.

Cette conception de la compétitivité s’inscrit dans la continuité des politiques mises en place ces deux dernières décennies en France : baisse des coûts de production d’un côté – au travers notamment de politiques d’exonérations de cotisations sociales dont on peine à détecter un effet notable sur les exportations françaises –, et incitations fiscales non ciblées à la recherche et développement (R&D) visant à développer l’offre des entreprises nationales de l’autre.

Les montants engagés sont conséquents – près de 60 milliards d’euros pour les exonérations générales de cotisations sociales et 6 milliards pour le crédit d’impôt recherche en 2019, auxquels s’ajoutent maintenant 10 milliards de baisses d’impôts de production chaque année – pour des résultats clairement décevants sur le front industriel.

Certes, au pays des Shadoks, « ce n’est qu’en essayant continuellement que l’on finit par réussir ». Mais cela ne doit pas empêcher d’élargir un peu la conception de la compétitivité française et des instruments de politique industrielle à mobiliser. En se tournant notamment vers la gouvernance des entreprises multinationales, puisque c’est là notre grande spécificité : la France ne souffre pas de la performance de ses grandes entreprises, mais de son tissu productif sur le sol national.

Confiance et le dialogue social

On retrouve ainsi plus d’entreprises françaises dans le classement des 500 plus grandes multinationales mondiales réalisé par le magazine Fortune que d’entreprises allemandes (31 contre 29), britanniques (17) ou italiennes (6). Compétitives sur les marchés mondiaux, ces entreprises délaissent cependant le territoire français pour leurs activités de production. La question de l’ancrage des multinationales à leur territoire d’origine est donc bien au cœur du déclin industriel français ; c’est donc aussi de ce côté qu’il faut envisager des leviers d’action politique.

 

Campagne de tests massifs dans trois grandes villes

Campagne de tests massifs dans trois grandes villes 

Trois métropoles vont faire l’objet de campagnes de dépistage massif à savoir Lille, Saint-Etienne et Le Havre.. «L’idée, c’est de dire: on va essayer sur une aire urbaine de tester massivement, pour mieux connaître cette maladie, quels sont les quartiers (…), les populations, (…) les lieux de vie les plus concernés», a expliqué mercredi le premier ministre Jean Castex, sur RMC-BFMTV, citant en exemple des opérations de ce type menées en Slovaquie et dans la ville anglaise de Liverpool.

 

«Enfin, les autorités ont vu la lumière. Que de temps perdu», a réagi l’épidémiologiste Catherine Hill, qui défend cette stratégie depuis des mois et fait partie des dix scientifiques qui ont récemment rédigé une note en ce sens. Dans ce document, transmis à l’Elysée, ils préconisent pas moins qu’un dépistage national, soit 60 millions de personnes en deux semaines, en commençant par une expérience pilote dans la métropole européenne de Lille.

« Déclin industriel: un manque d’ancrage en France des très grandes entreprises »

« Déclin industriel: un manque d’ancrage en France des très grandes entreprises »

L’économiste Vincent Vicard observe, dans une tribune au « Monde », que la participation des salariés à la gestion des entreprises allemandes a pour effet de limiter les délocalisations.

 Relocalisation, réindustrialisation, souveraineté économique, « made in France »… quel que soit le terme utilisé, l’idée de soutenir l’industrie française semble aujourd’hui mettre tout le monde d’accord. Ce qui fait moins consensus, ce sont les moyens à mettre en œuvre pour y arriver.

Le plan de relance du gouvernement fait le pari qu’une nouvelle réduction des coûts, par la baisse des impôts de production cette fois, favorisera la relocalisation d’activités en France. Pari risqué, reposant principalement sur la comparaison des montants de prélèvement avec l’Allemagne.

Une vision restrictive

Au-delà du débat sur la pertinence de ces comparaisons pour des impôts et des taxes très hétérogènes, ce choix reflète surtout une vision très restrictive de la compétitivité des industries nationales et des stratégies des entreprises, dictée uniquement par une logique de coût.

Cette conception de la compétitivité s’inscrit dans la continuité des politiques mises en place ces deux dernières décennies en France : baisse des coûts de production d’un côté – au travers notamment de politiques d’exonérations de cotisations sociales dont on peine à détecter un effet notable sur les exportations françaises –, et incitations fiscales non ciblées à la recherche et développement (R&D) visant à développer l’offre des entreprises nationales de l’autre.

Les montants engagés sont conséquents – près de 60 milliards d’euros pour les exonérations générales de cotisations sociales et 6 milliards pour le crédit d’impôt recherche en 2019, auxquels s’ajoutent maintenant 10 milliards de baisses d’impôts de production chaque année – pour des résultats clairement décevants sur le front industriel.

Certes, au pays des Shadoks, « ce n’est qu’en essayant continuellement que l’on finit par réussir ». Mais cela ne doit pas empêcher d’élargir un peu la conception de la compétitivité française et des instruments de politique industrielle à mobiliser. En se tournant notamment vers la gouvernance des entreprises multinationales, puisque c’est là notre grande spécificité : la France ne souffre pas de la performance de ses grandes entreprises, mais de son tissu productif sur le sol national.

Confiance et le dialogue social

On retrouve ainsi plus d’entreprises françaises dans le classement des 500 plus grandes multinationales mondiales réalisé par le magazine Fortune que d’entreprises allemandes (31 contre 29), britanniques (17) ou italiennes (6). Compétitives sur les marchés mondiaux, ces entreprises délaissent cependant le territoire français pour leurs activités de production. La question de l’ancrage des multinationales à leur territoire d’origine est donc bien au cœur du déclin industriel français ; c’est donc aussi de ce côté qu’il faut envisager des leviers d’action politique.

 

Crise sanitaire : un plan de relance surtout favorable aux grandes entreprises

Crise  sanitaire : un plan de relance surtout favorable aux grandes entreprises

Selon une étude de l’Institut des politiques publiques (IPP), publiée lundi et diffusée par le Figaro, le plan de relance va surtout aider les grandes entreprises notamment industrielles.

Ce plan profitera dans une moindre mesure aux commerces, et beaucoup moins aux entreprises de l’hôtellerie-restauration ou des services.

Les auteurs jugent donc «optimiste» la prévision du gouvernement sur l’impact positif de cette mesure sur la croissance à moyen terme, d’autant plus que son financement «n’a pas été pris en compte».

En revanche, l’étude constate que les mesures d’urgence prises depuis mars (chômage partiel, prêt garanti, exonérations de charges, fonds de solidarité) ont bien rempli leur rôle, en ciblant les entreprises les plus fragiles financièrement, celles qui ont pu le moins maintenir leurs salariés en emploi et qui ont subi les plus fortes baisses de chiffre d’affaires.

Par secteur, l’hôtellerie-restauration, les services, les transports et les commerces sont ainsi les plus aidés. En revanche, les auteurs soulignent que ces dispositifs ont aussi «surtout aidé les entreprises petites, peu capitalistiques et peu productives dès avant la crise».

Enfin, selon l’étude, le choc de l’épidémie a eu un impact très inégal sur les revenus des ménages: les plus modestes, parce qu’ils sont notamment les plus susceptibles de travailler dans des secteurs touchés par le Covid-19, ont ainsi été les plus pénalisés. Ils sont aussi moins susceptibles de faire du télétravail et ont les contrats de travail les moins protecteurs (CDD, intérim, etc.)

De ce point de vue, les aides exceptionnelles aux bénéficiaires d’aide sociale et l’allocation de rentrée scolaire, qui ont atteint 173 euros pour les 20% de ménages les plus modestes, ou encore celles pour les indépendants et les petits entrepreneurs, ont permis de compenser en partie leurs baisses de revenus, note l’étude.

Les ménages du milieu de la distribution des revenus ont eux enregistré les pertes les plus importantes (jusqu’à 0,4%), l’indemnité de chômage partiel ne couvrant pas l’intégralité de leur salaire habituel. À l’inverse, les ménages les plus aisés, plus susceptibles de faire du télétravail et donc de conserver leur salaire complet, ont été moins pénalisés par la crise.

Reconfinement : produits non essentiels interdis mardi dans les grandes surfaces, encore une grosse connerie !

Reconfinement : produits non essentiels interdis mardi dans les grandes surfaces, encore une grosse connerie !

 

On peut légitimement se demander si ce gouvernement multiplie les erreurs par volonté ou par incompétence. En effet, la décision du Premier ministre d’interdire la vente de produits non essentiels dans les grandes surfaces constitue une belle connerie. Le problème est en effet de ne pas créer de distorsions de concurrence entre les grands magasins et les petits commerces mais aussi de ne pas favoriser par des décisions anachroniques les plates-formes numériques de distribution comme Amazon.

 La solution n’était pas d’interdire la vente de produits non  essentiels mais d’autoriser la réouverture des petits commerces sous réserve bien entendu de mesures barrière effectivement respectées. Notons que dans les grandes surfaces, les clients se côtoient voire se bousculent, tripotent les produits en toute impunité et contre toute logique de protection sanitaire.

Comme précédemment, il aurait été possible d’ouvrir les petits commerces quitte à limiter le nombre de clients présents au même moment dans l’établissement. En même temps,  le Premier ministre offre  un énorme cadeau à des plates-formes comme Amazon qui vont pouvoir commercialiser les produits n’en essentiels désormais interdits dans les supermarchés.

Parmi les incohérences il faudrait aussi ajouter la fermeture des magasins commercialisant des produits culturels ou encore l’interdiction du sport de plein air.

 

Très grandes villes : une aberration écologique

Très grandes villes : une aberration écologique

Thierry Brugvin, expert et auteur de ‘La relocalisation solidaire’ (à paraitre en Oct. 2020 chez Ed. Dacres) dénonce l’aberration écologique des grandes villes dans un papier de la tribune. Extrait:

 

 

l’écologie sociale urbaine suppose de prendre en compte les critères écologiques, tels les zones végétales et un grand nombre d’autres critères plus classique de l’urbanisme et du développement territorial, que sont les dimensions sociales, économiques, logistiques… Au plan social, afin d’éviter la ghettoïsation des plus pauvres et les tensions que cela génère, il faut notamment éviter de créer des coupures trop forte  entre les quartiers,  veiller à maintenir la mixité sociale, limiter les temps de transports et améliorer la qualité des logements des plus pauvres, maintenir des services de proximité, assurer des transports en communs accessibles (voire gratuits). Au plan logistique, il faut privilégier les transports en commun, afin d’éviter d’accroitre trop le nombre de routes afin de fluidifier la trafic. Car l’effet pervers que cela engendre, c’est que le nombre de véhicule augmente, ce qui vient ensuite saturer ces nouvelles voies. Il faut alors en construire de nouvelles, hors la surface s’avère limitée pour cela dans les villes.

Le niveau de la densité et de la diversité contribue à la qualité de vie

Ce sont des dimensions qui relèvent notamment des 5 secteurs de la qualité de vie culturelle, environnemental, socio-économiques, démocratique. La densité de diversité relève de la qualité, de la quantité et de la densité des possibilités et de l’offre d’activités sociales et culturelles.

Certains urbanistes qualifie la densité de diversité, par le terme « d’intensité ». Dominique Bidou explique que l’intensité « c’est la conjugaison de nombreuses fonctions qui rend les villes et villages intenses. L’intensité d’un territoire c’est l’intensité de vie de ses habitants. On observe que la densité peut être rehaussée partout ou l’intensité du territoire est élevé. Paris en offre une parfaite illustration (…) ». Dans les grands ensembles, les quartiers avec de nombreux grands immeubles « L’absence de diversité, les déficits de services ou l’isolement créer de véritable carences. La densité perçue apparait excessive du fait de l’uniformité architecturale fonctionnelle, culturelle, sociale du quartier. L’ennui pas loin fils de l’uniformité. Il faut mélanger les densités d’habitats, d’activités, de loisir, de paysage, de biodiversité, de mobilité…, bref apporter de la complexité. On introduit ainsi l’intensité. Créez de la diversité, de la qualité, de la beauté en un mot de l’intensité et la densité suivra. Il est possible de construire en protégeant la biodiversité et en adaptant le niveau de densité au ‘génie du lieu’ », c’est à dire aux caractéristiques spécifiques locales (2).

Plus une ville est grande, plus elle offre d’opportunités de loisirs, d’offres artistiques, culturelles, de métiers diversifiés, etc., à l’inverse, des petites villes et plus encore des petits villages. Pour le géographie Thierry Paquot une ville doit combiner « la diversité, l’urbanité, et l’altérité ». Pour lui l’urbanité, c’est être « désintéressé et généreux », tandis que l’altérité signifie se montrer « hospitalier », « sans critère sélectif ». « L’homogénéité socioculturelle », c’est aussi l’uniformité architecturale et végétale, ce qui s’oppose à la diversité (3).

Cependant, les petits villages diminuent l’anonymat et la solitude des grandes villes, donc facilitent les contacts. Néanmoins, cela vaut surtout pour les personnes qui ne disposent pas de facilités personnelles pour lier des contacts, car les autres peuvent au contraire multiplier les rencontres. Cependant, dans les villages la pression sociale, le « qu’en-dira-t-on » s’accroit aussi et exerce une pression sur ceux qui entendent vivre librement  de manière différentes des autres. La qualité de vie relationnelle ne se révèlent donc pas forcément meilleure dans les villages, mais plutôt différentes.

Pouvons nous faire une analogie entre l’intensité en physique avec l’intensité en urbanisme ? Apparemment non, car en physique des flux, l’intensité correspond à la vitesse du flux, tandis qu’en urbanisme, il s’agit de la densité de la diversité d’opportunités. C’est à dire de la quantité de la diversité des opportunités professionnelles, socioculturelle, alimentaires par rapport à la densité de la population au km2. La densité d’habitants se calcule par le rapport entre la quantité d’habitant par rapport à une surface au sol de l’habitation et ou par rapport à un volume d’habitation.

Il y a donc trois moyens d’accroitre la densité de la population :

  • soit par la densification horizontale, grâce à l’accroissement du nombre de personne dans une même surface horizontale (le nombre de personne dans un même logement),
  • soit par la densification verticale, c’est à dire en multipliant les logements d’un immeuble, en accroissant le nombre d’étages),
  • soit par la densification horizontale et verticale (en augmentant le nombre de personne dans un logement et le nombre d’étages de l’habitation).

Il faut donc bien distinguer la densité en habitants
et la densité de diversité (d’opportunités)

Trop de densité en habitants deviendra étouffant par manque d’espace vital et d’espaces verts. Cependant, ce sentiment d’étouffement par l’excès de la densité en habitants par km2, peut diminuer grâce à l’accroissement de la diversité des opportunités culturelles, professionnelles, relationnelles… Par exemple, certains citadins parisiens, apprécient beaucoup d’habiter au centre de Paris, malgré des logements exigus, surpeuplés, une foule permanente dans les rues, car en contrepartie ils disposent d’un grand choix de loisirs, de métiers… Cela leur confère un sentiment plaisant d’une forte densité de diversités d’opportunités.

Les urbanistes cherchent donc un équilibre dynamique, afin d’éviter les excès et les manques de diversité d’opportunités et les excès de densité urbaine. Or, la qualité de vie au plan socioculturel suppose aussi un minimum de densité d’habitant au km2. Car plus la densité en habitant diminue, plus les temps de temps de déplacements s’accroissent (lorsqu’il n’y a pas de bouchons), plus l’offre, plus la quantité d’opportunités socioculturelles diminuent.

Les temps de déplacements augmentent lorsque les distances à parcourir s’accroissent ou que la densité du trafic de véhicule se développe. Pour diminuer la durée des déplacements, il s’agit donc de diminuer les distances à parcourir, ou d’augmenter la densité des habitants au km2, ou de réduire la densité du trafic, ou de le fluidifier par plus de transports collectifs.

La densité, la diversité se combinent dans la densité de la diversité

Cette dernière dépend aussi de la diversité de la possibilité des choix socioculturels et professionnels et non pas seulement de leur quantité. La diversité accroit la possibilité de choix et donc augmente le niveau de la qualité de vie. Certains urbanistes, tel Dominique Bidou utilisent donc le terme d’intensité, pour parler de densité de diversité. Plutôt que le terme d’intensité, qui suggère des analogies avec la physique des flux (d’énergie, de liquides…), nous utiliserons plutôt le terme de densité, de diversité, c’est à dire la multiplication de la densité par la diversité. Ainsi, il existe des diversités fortes ou faibles, des densités fortes ou faibles et de densité de diversité forte ou faible.

En effet, à niveau égal de « forte » densité de diversité, cela peut prendre deux formes différentes. Il faut donc différencier la forte densité de diversité générée grâce à l’espace étroit ou grâce à la diversité forte.

Plus la densité urbaine s’accroit, plus l’empreinte carbone diminue,
du moins, jusqu’à un certain seuil

Selon l’étude de Newman et Kenworthy sur les grandes métropoles, le meilleur rapport densité / coûts énergétiques, donc la meilleur empreinte carbone se révèlent être les villes très denses.  Il distingue trois groupes de villes parmi les grandes métropoles. Le premier groupe est : caractérisé par de « faibles » densités urbaines et une consommation d’énergie très importante (telle Los Angeles, avec 3.155 hab./km2. Un deuxième groupe de villes possède une densité et une consommation d’énergie moyennes avec des villes telle ou Copenhague, avec 7.064 hab./km2. Le 3e groupe des villes denses se composait en particulier des villes, telles Moscou 9.700 hab./km2(4).

Certaines villes s’avèrent encore plus denses, telle Paris avec 21.000 hab./km2, Calcutta et son agglomération avec 27.462 hab./km2  ou pire, « le grand » Caire avec 40.249 hab./km2. Leur empreinte carbone s’avère t -elle encore meilleure ? Il semble que non. Cependant les revenus des habitants des villes comme Calcutta s’avèrent nettement plus faibles, leurs capacités financières pour se déplacer se révèlent donc moins grandes, surtout hors de la ville. La relation entre la densité, le déplacement et le cout énergétique ne s’avère donc pas facilement comparable. Le record mondial de densité fut gagné par le quartier dénommé Kowloon Walled City dans la colonie de Hong Kong, avec une densité d’1,25 million hab./km2 ! Car, il y résidait 33.000 habitants (certaines estimations allant jusqu’à 50.000) sur seulement 26.000 m2  ! Ils étaient logés dans d’immense tours collées les unes aux autres ! Mais le quartier a été évacué dans les années 1990, car c’était une zone de non droit sous le pouvoir des mafias et c’était probablement invivable (5).

Selon Newman plus la densité s’accroit, plus le cout énergétique diminue, ainsi que l’empreinte carbone. Cependant, certains urbanistes estiment qu’au delà d’un certain seuil de densité, l’empreinte carbone s’accroit à nouveau, car les citadins ressentent le besoin de sortir souvent de la ville pour échapper à la mauvaise qualité de vie. En 2005, l’étude norvégienne Holden et Norland explique que « les morphologies urbaines » et la présence d’un jardin ont des incidences sur la consommation directe d’énergie (6).

Cette tendance est qualifiée par les urbanistes, « l’effet barbecue », puisque la possibilité de faire par exemple un barbecue dans son jardin génère moins le besoin de fuir son habitation le weekend et réduit le besoin de se déplacer à la campagne pour se ressourcer dans la nature (7).

Ces aspects ne s’avèrent pas suffisamment étudiés par « les études sur les avantages environnementaux de la densité pour les déplacements souffrent de sérieuses limites méthodologiques. Notamment, elles ne prennent généralement pas en compte les déplacements effectués sur plus de 80 ou 100 kms. Or, si ces déplacements sont peu nombreux, mis bout à bout, ils représentent au total beaucoup de kilomètres » (8).

Ainsi, lorsque les urbanistes calculent non plus seulement les transports par habitants dans la ville, mais l’ensemble des déplacements des habitants de cette ville dans l’année, (vacances et loisirs y compris), alors les villes les plus denses s’avèrent donc un peu moins énergivores que les villes moyennement denses. Car les habitants fuient souvent loin de ces villes trop denses, métalliques et bétonnées, afin de se détendre dans la nature à la sortie de la ville ou dans d’autres régions.

De plus, la densité architecturale, la complexité technologique des moyens de transports, par exemple, la construction de lignes de métros creusés profondément sous la terre engendrent aussi un coût supplémentaire, donc accroissent l’empreinte écologique.

Il peut exister plusieurs causes qui expliquent qu’au-delà d’un certain seuil de densité, l’empreinte carbone s’accroit à nouveau. Ce peut être à cause du manque de nature, mais aussi de la croissance des revenus. En effet, pour résider dans les grandes villes autour du centre, les prix du mètre carré en location ou à l’achat ne cesse de croitre. Par conséquent, ce sont les plus riches qui peuvent si loger. Ils disposent donc aussi des capacités financières pour se déplacer souvent et loin, le weekend et durant leur vacances. C’est pourquoi, lorsqu’on prend en compte l’ensemble de leur déplacement et non pas uniquement ceux réalisés dans la ville elle-même, alors leur empreinte carbone s’élève. Cela reste vrai globalement, jusqu’à un certain seuil néanmoins (9). Cependant, si on prend en compte les critères de qualité de vie liée à la proximité avec la nature, il existe bien un seuil à ne pas dépasser qui pourrait bien se situer autour de 2500 hab./km2 comme la ville de Belfort par exemple. Mais ce seuil reste à définir scientifiquement et politiquement.

Les villes denses telle Moscou (plus de 9000 hab./km2) disposent de la meilleur empreinte carbone. Cependant, il semblerait donc que les villes trop denses telle Calcutta ou Paris (22.000 hab./km2) engendrent un cout énergétique et une empreinte carbone plus élevés que les villes moyennement denses, telles Copenhague (plus de 7.000 hab./km2. Il en est de même des villes insuffisamment denses telle Los Angeles (3.155 hab./km2).. Par contre pour les villes trop denses, telle Paris cela s’explique par des déplacements lointains les weekend et les vacances, ainsi qu’un excès de complexité technologique. Tandis que pour les villes insuffisamment denses, telle Los Angeles, c’est à cause de la croissance des déplacements locaux et quotidien. Néanmoins, « l’effet barbecue » atténue quelque peu l’empreinte carbone de certains habitants de ces villes peu denses du fait d’une majorité de zones pavillonnaires. Car pour certaines personnes le fait de disposer une maison avec une jardin diminue leur déplacement, donc leur empreinte carbone. Mais cela ne remet pas en cause le principe que l’accroissement de la densité réduit l’empreinte carbone (au moins jusqu’à un certain seuil).

En effet, lorsqu’on prône la ville dense, il ne faut pas « oublier la question de l’approvisionnement énergétique et de la capacité productive en énergie par habitant sur ces territoires. Un territoire peu dense peut produire des énergies renouvelables, par exemple avec des panneaux solaires, des agrocarburants (dont le rendement énergétique s’avère très faible en réalité), mais ce sera au détriment des surfaces cultivables. Il y a donc plusieurs facteurs à considérer : la production d’énergie renouvelable, l’autonomie économique liée à la démographie de la ville et à sa densité. Par contre, les trop faibles densités par habitants des villes, mais surtout une population trop peu nombreuses dans une commune s’opposent à son autonomie économique. Cependant, une trop haute densité /hab. nuit en partie à celui de la qualité de vie, qui suppose une forte densité de zone végétale par citadins. C’est pourquoi, il se révèle préférable de substituer 3 à 4 maisons avec jardin, par un petit immeuble de 3 à 4 étages et de regagner ainsi des zones végétales maraichères ou forestières.

Dans cet exemple, la densité ne s’accroit pas, puisqu’il y a toujours autant d’habitants sur la même superficie, par contre la concentration augmente. Néanmoins, il s’avère possible d’accroitre aussi, un peu plus la densité, sans forcément diminuer trop la qualité de vie. C’est le cas pour les personnes passant d’une petite maison avec un jardin réduit, à un plus grand appartement entouré de plus d’espace verts, comme par exemple dans l’îlot Bitche à Nantes (10).

Quel serait l’optimum du rapport qualité de vie, densité,
empreinte écologique, population maximum d’une ville ?

De notre point de vue, les villes idéales au plan du cout énergétique et de la qualité de vie relèvent plutôt de petites villes situées autour de 20.000 hab. et 60 000 hab. telles Dole dans le Jura avec 23.708 hab. en 2017 et 618 hab./km², telle Belfort 47.656 hab. et ‎2.787 hab./km2 en 2017 ou Troyes 61.652 hab. en 2017 et 4.671 hab./km2.

Mais quelle serait la densité idéale au plan de la qualité de vie et de l’écologie ? Entre ces villes de taille moyenne, la densité varie du simple au double entre Belfort et Troyes. L’écart se révèle encore plus grand parfois. Par exemple, la ville de Besançon s’avère donc deux fois plus nombreuses que celle de Troyes, mais 2,7 fois moins dense, par rapport à Belfort, la ville de Besançon est trois plus grande et  sa densité 1,5 fois moins dense. En effet, la ville de Besançon compte 116.676 hab. et 1.782 hab./km², en 2017, tandis que l’agglomération du Grand Besançon compte de 193.000 hab.

Par conséquent, la densité par habitant de la ville de Besançon s’avère relativement faible en comparaison des autres villes de taille comparable, puisqu’elle se classe 275e en densité avec 1.782 hab./km², alors qu’elle se situe à la 34e position démographiquement. Curieuse décalage, nous allons voir ensuite pour quelle raison.

Les villes françaises sont-elles denses et peuplées ?

Pour des raisons écologiques faudrait-il accroitre leur densité ? Parmi les 280 villes les plus peuplées la démographie médiane se situe à 50 000 hab. et parmi les 280 villes les plus denses, la densité médiane se situe à 4700 hab./km² (donc près de 5000) (11). Elles s’avèrent donc plus de 4 fois moins que Paris avec ces 22000 hab./km² !

En comparaison à cette médiane, Besançon s’avère trois fois plus peuplée et 2,6 fois moins dense. Donc, Besançon s’avère une des moins denses, parmi les 34 premières villes de France. En effet, si on la compare à d’autres à démographie équivalente, Besançon s’avère équivalente à Perpignan, mais 1,6 fois moins dense que Metz, 2 fois moins dense qu’Annecy, 2,3 fois moins dense qu’Orléans.

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Pourquoi existe-t-il de telles variations de densité ?

En ce qui concerne la ville de Besançon, cela s’explique notamment par sa topographie particulière : un centre-ville limité par la boucle du Doubs et entouré de 7 collines comme la ville de Rome. L’empereur César avait remarqué cette analogie avec la capitale romaine, lorsqu’il avait conquise la ville forteresse de Vesontio (Besançon) ! Or, il s’avère plus difficile de construire densément sur les pentes des collines. C’est ce qui explique aussi la faible densité de la 34e ville de France en population, en comparaison des villes de tailles équivalentes ou même inférieures. Besançon s’avérait aussi une des plus petites capitales régionales avant la fusion des régions en 2016. 

Les niveaux de densité s’avèrent donc bien supérieurs dans les grandes métropoles. Le plus faible cout énergétique par habitant concernant les grandes métropoles (et non les villes classiques) consiste donc dans les villes à forte densité tel Moscou avec plus de 9.000 hab./km2 selon Newman.  Cependant, ce type de villes s’avèrent-elles soutenables en terme de qualité de vie et au plan de l’autonomie alimentaire ? A priori non. Nous nous sommes interrogés sur la densité idéale, élargissons à présent la question.

Quelle serait la ville idéale au plan écologique et de la qualité de vie ?

Pour diminuer le cout énergétique/hab. et l’empreinte écologique, il n’y a pas seulement la densité et la démographie, à prendre en compte. Il faut inclure la superficie de la ville, son niveau d’autonomie alimentaire et économique, la densité des opportunités sociales (l’intensité sociale), la qualité de vie… Sans ces dernières les habitants accroitront leur déplacements et donc leur empreinte carbone. Par conséquent, il s’avère difficile d’aboutir actuellement à des certitudes scientifiques, puisqu’il existe des facteurs contradictoires, tel la densité urbaine contre le haut degré de végétalisation urbaine (la beauté et la qualité de vie par les zones forestières), la trop grande démographie des villes contre l’autonomie alimentaire, les niveaux de revenus qui permet se déplacer plus loin et plus fréquemment, mais qui permet une meilleure rénovation des bâtiments, contre les contre les faibles niveaux de rémunération, qui engendre l’inverse….

C’est pourquoi, à ce stade de la recherche, l’approche pluridisciplinaire qui combine urbanisme, écologie, sociologie, psychologie ne permet pas de définir scientifiquement la ville idéale, au plan de l’urbanisme, de l’écologie, de la qualité de vie, de l’autonomie économique et alimentaire… Seul l’intuition combinant des données scientifiques éparses et contradictoires peut permettre de tracer des perspectives politiques pour le présent et le futur.

Plus la densité par habitant diminue, plus la qualité de vie grâce aux zones vertes s’accroit si la ville est fortement arborée.  Mais dans ce cas, à l’inverse, la qualité de vie diminuera au plan des opportunités économiques, professionnelles, sociales, culturelles. De même, plus la densité par habitant s’accroit, plus l’empreinte écologique s’améliore, tant qu’on ne dépasse pas un certain seuil. Mais lequel ? C’est difficile à affirmer avec certitude actuellement en l’état des recherches scientifiques insuffisantes et contradictoires.

Quelles seraient les caractéristiques de la ville idéale au plan écologique, de la qualité de vie et de l’autonomie alimentaire et écologique ? Néanmoins de manière intuitive et non scientifique, fautes de données suffisantes certains chercheurs, tels Faburel ou Fotopoulous et des associations considèrent qu’au plan de la démographie, pour qu’une ville soit autonome et soutenable au plan alimentaire et économique, elle devrait se situer entre 20.000 et 60.000 habitants, donc être ni trop grande, ni trop petite. Démographiquement, c’est donc très en dessous des grandes métropoles ! La population de Copenhague s’avère 10 fois supérieure avec 623.404 hab. en 2019, et de 300 à 1.000 fois moins que Paris !

Quelle serait la densité idéale ? Dans l’étude de Newman, parmi les grandes métropoles, la ville de Los Angeles a le cout énergétique le moins bon dispose d’une densité de 3.155 hab./km2. Notre ville idéale devrait-elle avoir néanmoins une densité supérieure. Non, car notre modèle, inclus en plus, aussi le critère de l’autonomie alimentaire, mais aussi la qualité de vie, qui suppose aussi une limitation de la populatin des villes. Par conséquent, au plan de la densité, notre fourchette se situerait plus bas, autour de 2.500 et 4.500 hab./km2, telles des villes comme Belfort avec 2.787 hab./km2 ou comme Troyes km2 et 4.671 hab./km2 (donc près de deux fois moins que Copenhague). Enfin, restons prudent et modeste sur la démographie et surtout la densité, ce ne sont que des intuitions, fondées sur des observations de bon sens, rien de plus…

Selon nous, l’urbanisme idéal consiste donc à placer les terres agricoles à la périphérie de la ville et non dans la commune. Il faut aussi limiter la démographie et la surface de la ville et pour cela à accroître la densification, comme l’envisage la municipalité. Pour cela, il s’agit de concentrer l’habitat en remplaçant 3 à 4 maisons, par des appartements de 3 à 4 étages maximums. Ensuite, il est possible de densifier un peu en ajoutant par exemple, un appartement supplémentaire de temps en temps dans certaines des ces parcelles. Le fait remplacer des maisons par de nouvelles zones végétalisées permet de créer de petits jardins et des parcs, composés d’arbres et éventuellement de faire du maraîchage (de poireaux, choux, carottes…) en dessous des arbres. Ces derniers accroissent le volume végétal, puisque les arbres montent vers le haut. Cela favorise aussi la beauté des villes, la qualité de vie, l’ombre et l’oxygénation des villes, donc limite la chaleur dans les zones urbaines. A l’inverse, le bitume noir des routes et les bâtiments créent des puits de chaleur des parcs composés d’arbres. Les zones maraîchères devraient être cultivées prioritairement à la sortie des villes et non au milieu des zones urbaines. Cela permet de limiter les surfaces au sol de ces dernières, mais aussi de limiter les déplacements dans la ville, ce qui diminue l’empreinte carbone, les temps de déplacement et donc aussi le stress des citadins.

Il y a des conflits autour de la soutenabilité écologiste des villes : l’exemple du projet d’écoquartier des Vaites à Besançon

Dans cette ville, il y a depuis plusieurs années un conflit autour de la construction d’un écoquartier en remplacement de zones maraîchères et de jardins ouvriers du quartier des Vaites. Le 17 juin 2020, un collectif dénommé la Vigie des Vaites composé de citoyens et d’associations écologistes (France Nature environnement 25 et 90, (antenne de Besançon et Belfort) et l’association des jardins des Vaites) a décidé d’occuper le lieu, afin de contrecarrer le début des travaux. Le conflit autour de l’écoquartier oppose donc à présent le collectif de la Vigie des Vaites contre la municipalité de Besançon (PS, puis En Marche, puis EELV) allié à l’entreprise Territoire 25. Les associations citoyennes s’opposent à la construction de l’écoquartier, car elles considèrent qu’il existe suffisamment de logements et qu’il ne faut pas accroître la population bisontine, qui s’élève déjà de plus de 115.000 habitants et de 193.000 avec l’agglomération du Grand Besançon. Lorsque la démographie d’une ville devient trop importante, son autonomie alimentaire diminue et son empreinte écologique augmente. Cela accroît les distances d’approvisionnement et donc aussi son empreinte carbone par habitant. Dans l’autre camp, la municipalité de la ville de Besançon défend aussi une conception écologiste, qui est celle de la densification urbaine et elle estime qu’il manque de petits logements.

Les deux camps cherchent à limiter la croissance de l’empreinte carbone de la ville. Pour cela, les associations écologistes cherchent à pas accroître le nombre d’habitants, tandis que la municipalité vise la densification. Au plan écologique et économique, les enjeux du débat autour des Vaites à Besançon donc à créer une ville soutenable écologiquement et alimentairement, mais aussi économiquement, socialement. Pour cela s’agit d’évaluer le niveau optimum de la densité par habitant, de la population de la ville de Besançon, l’organisation spatiale et la proportion des espaces verts (maraichages, arbres…) par rapport aux surfaces artificialisées.

Pour parvenir à une ville soutenable écologiquement et autonome économiquement, une municipalité doit prendre en compte le critère démographique et, ou de la densité par habitant. Dans le cas du quartier des Vaites à Besançon, une politique écologiste démocratique, peut décider de ne pas augmenter la densité par habitant de la ville en conservant les zones vertes, tels les jardins ouvriers et en renonçant à construire de nouvelles zones d’habitations, telles des éco-quartiers. A l’inverse, une politique écologiste (municipale) qui fait le choix de remplacer des jardins ouvriers par des éco-quartiers pourra accroître la densification par habitant.

Cependant, la politique de densification ou du statut quo peuvent aboutir chacune à un accroissement de l’empreinte carbone de la commune, en l’absence d’action simultanée de limitation de la démographie. En effet, dans les deux cas, si la municipalité ne limite pas en même temps, la superficie de la ville elle va accroître sa démographie, donc allonger les déplacements pour s’approvisionner notamment en nourriture (mais aussi pour le reste), donc elle va augmenter son empreinte carbone et diminuer son autonomie alimentaire.

Or, les villes anciennes ne peuvent être rebâtit en suivant uniquement un idéal théorique écologique de soutenabilité. Par exemple, la ville de Besançon a plus de 2000 ans d’histoire. Les villes s’inscrivent dans un temps long et en particulier les plus vieilles. Les urbanistes doivent donc faire des compromis entre l’idéal théorique et la réalité présente, car il faut des années, voire des décennies, pour remodeler une ville. En effet, il semble difficile de détruire des maisons déjà habitées et situées à la périphérie de la commune de Besançon, dans le but d’utiliser les terres pour accroître l’autonomie agricole de la ville et pour diminuer la surface de la ville, afin de diminuer les déplacements. Pour s’orienter démocratiquement dans cette direction, cela nécessite des décennies. La ville peut préempter les maisons et les terrains lorsqu’elles sont vendues puis les remplacer par des terrains agricoles. Mais la vitesse du réchauffement climatique et la rapide fin des ressources de pétrole paraissent plus rapides que la lenteur d’un réaménagement urbain démocratique.

Donc, compte tenu de contrainte historique, démocratique et de l’urgence, la solution la plus adéquate parait plutôt celle du statut quo, donc de ne pas remplacer les jardins ouvriers, par des écoquartiers, tels celui des Vaites. Car créer un éco-quartier augmentera la densité par habitant, mais cela va aussi accroitre aussi la démographie, puisque la surface de la ville ne diminuera pas, à court terme, car il ne s’avère pas envisageable socialement et démocratiquement de déloger les citadins en détruisant leurs maisons existantes à la périphérie de la ville. Conserver les jardins ouvriers contribuera à limiter la croissance démographique de la ville, si la municipalité réduit ou interdit en même temps des constructions nouvelles dans la commune. Mais sans cela la ville risque de s’agrandir en surface et en démographie.

La qualité de vie intérieure consiste à diminuer
la vitesse extérieure et intérieure
et accroitre sa profondeur intérieure

Thierry Paquot est l’auteur du livre « Mesure et démesure des villes ». Il considère qu’une ville où « il fait bon vivre et qui relève d’une perception subjective, tout comme celle d’une maison ou d’un appartement. L’habitabilité dépend des parcours qui conduisent chez soi, des lieux que l’on traverse quotidiennement, des ambiances que l’on apprécie et du charme qui en émane » (12). Par contre, sa vision fondée sur une approche très libre, libertaire, voire libérale, ne prend pas suffisamment en compte, les limites écologiques actuelles.

Le terme d’intensité utilisée par certains urbanistes, tel Bidou manque de clarté concernant la qualité de vie extérieure et plus encore concernant la qualité de vie intérieure. Dans leur langage, l’intensité signifie densité de la diversité des opportunités extérieures. Or, lorsqu’on utilise le terme d’intensité, on ne sait donc pas trop, s’il s’agit de plus de vitesse extérieure ou intérieure, de qualité ou de quantité d’énergie extérieure ou intérieure, de profondeur intérieure..

De plus, le terme d’intensité entretien une relation sémantique avec le terme de vitesse, or les décroissants, les partisans de la sobriété heureuse cultivent plutôt la lenteur pour accroitre la profondeur de leur vie. Car, pour les décroissants, l’intensité s’apparente trop souvent à la superficialité de la vitesse. Ils préfèrent donc la profondeur de la lenteur.

Pour les décroissants, il est possible de vivre une vie profonde intérieurement, dans le cadre de pratiques extérieures relevant de la simplicité (volontaire), c’est à dire un minimalisme des actions, des activités et des biens, mais en vivant profondément de petites actions ou de simples relations humaines.  Plutôt qu’un quête de plus d’intensité, la philosophie, la politique de la relocalisation éco-solidaire implique non pas une accélération de la vitesse extérieure, intérieure, de manière superficielle, mais au contraire, une recherche de profondeur ou d’élévation, par plus de lenteur extérieure et intérieure, d’intériorisation, plutôt que d’extériorisation… Car à l’excès, cette dernière engendre la perte de soi même dans un mouvement perpétuel, la décentration excessive. A l’inverse l’excès d’intériorisation, de centration sur son intériorité, peut pousser à la misanthropie, à l’égoïsme au nombrilisme, à l’ethnocentrisme. Cependant, entre ces deux accès, actuellement la civilisation occidentale urbaine en particulier, sombre vers les excès de l’extériorisation et de la vitesse extérieure. Il y a donc un équilibre à retrouver. Or, pour l’instant le capitalisme nous pousse vers l’excès d’extériorisation, l’ubris, c’est à dire la démesure…

En résumé, la qualité de vie relève des 5 secteurs principaux, qui président aux sociétés : l’environnement, la culture, le social, l’économie et la gouvernementalité (la démocratie). La qualité de vie suppose donc d’équilibrer ces 5 secteurs sociétaux concernant chacun des critères de qualité de vie : la quantité et la qualité des opportunités extérieures la densité de diversité de la vitesse extérieure (ni trop lente, ni trop rapide), de la surface de la ville, de la quantité d’habitant, de la densité des habitants au km2, de la puissance (économique, culturelle, sociale…) mais aussi d’un minimum d’égalité socio-économique, démocratique, écologique… A quoi, il s’avère nécessaire d’ajouter le développement de la qualité de vie intérieure, c’est à dire de la profondeur, de la lenteur, de l’introspection…

Il faut donc distinguer la quantité d’énergie intérieure, la profondeur (la qualité intérieure), la vitesse extérieure (rapide ou lente, qui se calcule par rapport à une quantité (de volume ou de distance) parcourue dans un temps donné) et la densité de la diversité des opportunités extérieures (dénommées improprement « intensité » par Bidou).

Il y a donc la qualité de vie qui relève de l’environnement : la qualité et la quantité des espaces vert, mais aussi la soutenabilité écologique (avec notamment une faible émission de CO2 et une faible consommation d’énergie). Il y a aussi la qualité de vie socio-économique, la quantité, la qualité, la diversité, la densité de diversité des offres d’emplois, des aides sociales, des relations possibles… Il y a la qualité de vie culturelle : les loisirs, les spectacles, l’éducation, les médias… La qualité de vie relève aussi de la qualité de la beauté, mais aussi de la quantité de beauté disponible. Le critère de la beauté s’inscrit, dans les 5 secteurs sociétaux, mais dans le cadre de la relocalisation, il porte plus particulièrement sur l’architecture et l’urbanisme. Enfin, il y a aussi la qualité de vie démocratique, qui permet de gérer démocratiquement les 4 autres secteurs de la qualité de vie communale dans les villes et les villages. C’est donc la combinaison harmonieuse et spécifique entre ces différents critères et secteurs qui confère une qualité de vie forte et spécifique à une commune.

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(1) FABUREL Guillaume, Pour en Finir avec les Grandes Villes, Manifeste pour une Société Écologique Post-Urbaine, Éditions Le Passager Clandestin, 2020.

(2) BIDOU Dominique, Le développement durable, une affaire d’entrepreneurs, Ed. PC, 2015.

(3) PAQUOT Thierry, Désastres urbains, Les villes meurent aussi, La découverte, 2015.

(4) NEWMAN P. KENWORTHY J.R, Sustainability and Cities, Overcoming Automobile Dependence, Island Press,1999.

(5) 99PERCENTINVISIBLE, Kowloon Walled City, 99percentinvisible, Déc. 2011.

(6) HOLDEN E., NORLAND I., 2005, « Three Challenges for the Compact City as a Sustainable Urban Form : Household Consumption of Energy and Transport in Eight Residential Areas in the Greater Oslo Region », in Urban Studies, Vol. 42, n° 12, pp. 2145-2166, November 2005).

(7) MUNAFÒ Sébastien, La ville compacte remise en cause ? Formes urbaines et mobilités de loisirs, Neuchâtel, Alphil-Presses universitaires suisse, 2016, 440 p.

(8) CHARMES Eric, « La densification en débat », Etudes foncières, Compagnie d’édition foncière, mai-juin 2010, n°145, p. 2.

(9) MUNAFÒ, 2016, 440 p.

(10) LEFEVURE Mégane, DENSITE ET FORMES URBAINES, Vers une meilleure qualité de vie, Mémoire de Master, Université Paris Ouest La Défense, Septembre 2013.

(11) INSEE, Evolution et structure de la population de 2012, INSEE, 2015.

(12) PAQUOT Thierry, Mesure et démesure des villes, CNRS éditions, 2020.

La folie des prix immobiliers dans les grandes villes (OCDE)

La folie des prix immobiliers dans les grandes villes (OCDE)

 

Le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurria, présente, dans une tribune au « Monde », s’inquiète des prix de l’immobilier dans toutes les grandes villes du monde. Un constat et des propositions qui font toutefois l’impasse sur la question centrale de l’aménagement équilibré du territoire.

 

La pandémie a aggravé des inégalités déjà existantes. Y compris en matière de logement, alors que de nombreux ménages éprouvaient déjà des difficultés à se loger, dans de nombreuses villes du monde.

A l’échelle mondiale, près de la moitié de la population vit dans les villes, et ce chiffre devrait atteindre 55 % d’ici à 2050. Les villes concentrent également la majorité de l’activité économique, de la création d’emplois et de l’innovation. Or, la hausse des prix du logement en milieu urbain exerce une pression croissante sur les ménages : entre 2005 et 2018, le prix des loyers a augmenté dans tous les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), à l’exception de deux d’entre eux, tout comme le prix réel à l’achat ; sur le marché privé, un locataire à faible revenu sur trois consacre plus de 40 % de son revenu disponible aux seuls coûts de location (OECD Affordable Housing Database).

Le degré de soutenabilité d’une ville et les prix de ses logements dépendent, dans une large mesure, de la façon dont les gens y vivent, y travaillent et s’y déplacent. Dans ce contexte, les villes suffisamment compactes et connectées présentent des caractéristiques avantageuses. Elles offrent un accès plus facile aux emplois, aux services et aux loisirs, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées au transport et à la construction.

Mais le logement, dans ces villes compactes et connectées, est généralement plus cher que dans les zones urbaines étalées et déconnectées. Les travaux de l’OCDE en partenariat avec la Coalition pour les transitions urbaines ont montré que les effets négatifs liés aux coûts excessifs du logement peuvent excéder les avantages d’une ville compacte, si l’accessibilité au logement n’est pas garantie (« Demystifying Compact Urban Growth : Evidence From 300 Studies From Across the World », Gabriel Ahlfeldt et Elisabetta Pietrostefani, Coalition for Urban Transitions et OCDE, 1er septembre 2017).

Un nouveau rapport examine les moyens dont disposent les gouvernements nationaux pour offrir des logements plus abordables au sein de villes suffisamment compactes, tout en favorisant le développement de quartiers urbains dynamiques et durables (« Housing policies for sustainable and inclusive cities : How national governments can deliver affordable housing and compact urban development », Ana Moreno-Monroy, Jared Gars, Tadashi Matsumoto, Jonathan Crook, Rudiger Ahrend, Abel Schumann, Coalition for Urban Transitions et OCDE, 31 mars 2020).

Municipales : des verts au pouvoir dans de grandes villes

Municipales : des verts  au pouvoir dans de grandes villes

 

● Michèle Rubirola à Marseille

Une alliance inédite pour une victoire inédite. Après 25 ans de règne à Marseille, le maire sortant Jean-Claude Gaudin ne donnera pas les clés de l’Hôtel de ville à sa dauphine désignée Martine Vassal (LR). Selon les premières estimations, l’écologiste Michèle Rubirola, à la tête du cartel des gauches du Printemps Marseillais (PS, PCF, EELV, LFI), l’aurait en effet emporté, avec 39,9% des voix, loin devant la présidente du département et de la métropole, reléguée à 29,8%.

● Grégory Doucet à Lyon

Ce pourrait être l’une des plus grandes conquêtes de ce second tour pour EELV. Selon les premières estimations, l’écologiste Grégory Doucet l’aurait largement emporté à Lyon (50,8%) face au candidat LREM Yann Cucherat (31,4%), et très loin devant le dissident macroniste Georges Képénékian (17,8%).

● Pierre Hurmic à Bordeaux

Le front anti-EELV n’aura pas suffi. Malgré une alliance entre le maire LR sortant Nicolas Florian et son ex-adversaire LREM Thomas Cazenave, la ville de Bordeaux n’a pas résisté à la vague verte. Selon les premières estimations, l’écologiste l’aurait emporté avec 45,6% des voix.

● Éric Piolle à Grenoble

Ce n’est pas vraiment une surprise. Déjà élu maire en 2014, Eric Piolle devrait, selon les premières estimations, être réélu facilement à Grenoble. Il avait recueilli 46,68% des voix dès le premier tour.

● Jeanne Barseghian à Strasbourg

C’était une des grandes villes visée par Europe Écologie-Les Verts. La mission semble très nettement accomplie à Strasbourg, selon les premières estimations. La tête de liste écologiste, Jeanne Barseghian, l’emporterait avec 42,5% des voix, devant Alain Fontanel (34,3%) et Catherine Trautmann (23,2%).

● Léonore Moncond’huy à Poitiers

Le maire sortant socialiste, Alain Claeys, a reconnu sa défaite dès 19 heures. Il était pourtant arrivé en tête au premier tour (28,21%), devant l’écologiste Léonore Moncond’huy (23,89%) et le macroniste Anthony Brottier (18,37%). La candidate EELV est parvenue à inverser la tendance au second tour. Elle met un terme à 43 ans de gestion socialiste – associés aux communistes – sur la capitale poitevine.

● Anne Vignot à Besançon

Les écologistes s’installent à Besançon. En tête au premier tour, Anne Vignot – soutenue par EELV, le PS, et le PCF – l’emporte au second tour, avec 43,9% des voix. Elle est suivie par le candidat Les Républicains, Laurent Fagaut, qui recueille 23,6% des suffrages, et le macroniste Eric Alauzet, avec 18,89%.

● Emmanuel Denis à Tours

Selon les premières estimations, l’écologiste Emmanuel Denis a remporté son duel à Tours. En parvenant à unir largement la gauche – de La France Insoumise au PS – il a réussi à battre le maire sortant, Christophe Bouchet, soutenu par la droite. L’écologiste était déjà arrivé en tête au premier tour avec 35,46% contre 25,62% pour le candidat de droite.

: la république en marche : presque tous battus saufs Édouard Philippe au Havre

  • cinq l’ont l’emporté dès le premier tour : Gérard Darmanin (Action et Comptes publics), seul ministre élu maire de Tourcoing (Nord) ; Franck Riester (Culture) élu conseiller municipal à Coulommiers (Seine-et-Marne) ; Sébastien Lecornu (Collectivités territoriales) à Vernon (Eure) ; Geneviève Darrieussecq (Armées) à Mont-de-Marsan (Landes) ; Marc Fesneau à Marchenoir (Loir-et-Cher) ;
  • un a été battu au premier tour : Jean-Baptiste Djebbari  (Transports) à Limoges (Haute-Vienne)
  • trois ont été battus au second tour : Marlène Schiappa (Égalité entre les femmes et les hommes) à Paris (14e), Agnès Pannier-Runacher (Économie) à Paris (16e), Gabriel Attal (Éducation nationale et Jeunesse) élu conseiller municipal d’opposition à Vanves (Hauts-de-Seine)
  • un a été élu au second tour : Édouard Philippe (premier ministre) au Havre (Seine-Maritime).

Pire, les rangs de l’exécutif n’ont pas comblé le déficit d’implantation du parti macroniste. Emmanuel Macron, qui avait appelé ses ministres à se présenter, ne voit aucun d’entre eux remporter un nouveau siège de conseiller municipal : tous les membres du gouvernement élus ont en fait été reconduits dans leurs fonctions.

Bref une claque historique qui confirme la réalité virtuelle de la république en marche qui est demeurée un club de supporters de Macron sans implantation locale et surtout sans volonté de s’y implanter réellement autrement qu’à travers quelques courtisans.

 

Le vrai parti de Macron désormais depuis que la gauche semble se recentrer autour du pôle socialo-écolo c’est tout simplement les républicains qu’il va s’efforcer de diviser encore davantage. Une tâche qui ne sera d’ailleurs pas facile car le leader naturel des républicains est indiscutablement maintenant Édouard Philippe, Ier ministre qui a su bénéficier des pertes de popularité de Macron lui-même. Le problème c’est que Édouard Philippe pourrait bien apparaître finement comme le leader indiscutable  des républicains et ainsi prendre discrètement la place de Macron.

UE: des aides aux grandes entreprises transformées en participations au capital

UE: des aides aux grandes entreprises transformées en participations au capital

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C’est la piste que recommande l’union européenne. Pour l’instant par exemple en France, on a simplement promis des prêts significatifs aux grosses entreprises en grande difficulté mais il n’avait pas été question de transformer ces aides exceptionnelles en prise de participation au capital. On sait que le ministre de l’économie favorable à un plan massif de soutien à l’économie n’est d’une façon générale pas favorable aux prises de participation de l’État.

La Commission européenne a adopté vendredi des dispositions autorisant les Etats membres de l’Union à aider les entreprises durement touchées par la crise du coronavirus en prenant des parts de leur capital qui seront soumises à une interdiction de dividendes, de rachats d’actions, de bonus et d’acquisitions.

Selon un dirigeant européen, ils pourront en outre accorder à ces entreprises des prêts subordonnés à des conditions favorables.

20 milliards pour sauver les grandes entreprises stratégiques

 20 milliards pour sauver les grandes entreprises stratégiques

Le gouvernement met sur la table 20 milliards d’euros pour des prises de participation ou des nationalisations d’entreprises mises en difficulté par la crise du coronavirus. En tout, cela porte le plan d’urgence de 45 à 100 milliards d’euros. Avec de tels montants, le déficit public devrait atteindre cette année un niveau jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale. Ces prévisions se basent sur l’hypothèse d’un confinement de six semaines.

Le « quoi qu’il en coûte » lancé le 12 mars par Emmanuel Macron prend chaque semaine des aspects plus hors normes. Désormais, le gouvernement estime que la facture de son plan d’urgence lancé pour répondre à la crise économique provoquée par le coronavirus s’établit à 100 milliards d’euros, plus du double de ce qu’il avait annoncé le 17 mars (45 milliards).

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