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Secteur Immobilier : 2023, année du grand retournement ?

Secteur Immobilier : 2023, année du grand retournement ?

par Fatmatül Pralong, Professeur agrégé en sciences économiques, Sorbonne Université dans the Conversation

En 2022, les ventes immobilières ont franchi la barre du million, selon un bilan publié par la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) qui observe cependant un repli du nombre de transactions : -6,5 % sur un an par rapport à 2021. Même constat du côté du réseau d’agences Century 21, qui avance le chiffre de -4 %. Quant aux prix, ils ont commencé à baisser à partir de l’été 2022 et pourraient encore reculer de 5 % à 10 % en 2023.

Ce retournement s’explique notamment par la forte inflation qui a marqué 2022, atteignant 6,2 % sur un an en fin d’année. Cette hausse des prix a eu deux conséquences qui pèsent sur le marché immobilier. D’abord, les entreprises qui supportent une hausse de leurs coûts de production – comme les matières premières et l’énergie fossile – ont répercuté ces hausses sur les prix afin de sauvegarder leurs marges. Cette inflation dite « par les coûts » pousse ainsi à la hausse des prix à la construction dans le neuf, ce qui évince les acheteurs les plus modestes.

Ensuite, pour freiner l’inflation, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé de relever son taux directeur, c’est-à-dire le taux auquel elle prête de l’argent aux banques commerciales (dites de second rang), à partir de juillet dernier. Pour préserver leurs marges, les banques ont alors relevé leurs taux d’emprunt, ce qui impacte les projets immobiliers et entraîne une baisse des ventes.

Pour préserver la solvabilité des emprunts, le système bancaire devient en conséquence plus sélectif dans l’octroi des prêts, éliminant les débiteurs les plus vulnérables.

Un autre élément devrait enfin peser sur le marché immobilier en 2023 : les mesures prises en faveur de la transition écologique. Après la « fossilflation », l’inflation due aux fossiles, l’économiste allemande Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, pointe du doigt un autre phénomène : la « greenflation », liée aux coûts des mesures visant à développer les technologies vertes, dont les énergies renouvelables, avec la mise en place d’une réglementation plus contraignante.

Autrement dit, la transition écologique risque d’accentuer à court terme le phénomène d’inflation avec une augmentation des coûts financiers pour les producteurs et une baisse du pouvoir d’achat pour les consommateurs.

En France, la loi Climat et résilience (adoptée en 2019) s’applique depuis janvier 2023 afin de lutter contre les « passoires énergétiques » ou « thermiques » : elle interdit dorénavant la mise en location de certains logements classés G en consommation d’énergie, consommant plus de 450 kilowattheures par mètre carré par an, selon leur diagnostic de performance énergétique (DPE). La loi prévoit qu’au 1er janvier 2025, tous les logements classés G ne pourront plus être loués puis elle s’appliquera ensuite aux logements de classe F au 1er janvier 2028, et au logement de classe E le 1er janvier 2034.

Selon un sondage mené par la Fnaim, un quart des propriétaires-bailleurs envisagerait ainsi de vendre plutôt que rénover leur logement, ce qui pourrait entrainer un afflux de biens sur le marché. En effet, certains propriétaires-bailleurs n’auront pas les moyens de financer la remise aux normes malgré les aides. Les futurs investisseurs devront même intégrer dans le calcul de la rentabilité le coût des travaux de transformation et le manque à gagner durant la période sans loyers perçus, dégradant l’effet de levier des investissements.

Au bilan, l’abondance de biens immobiliers d’un côté et le ralentissement de la demande de l’autre devraient donc entretenir la baisse des prix immobiliers en 2023.

Immobilier : 2023, année du grand retournement ?

Immobilier : 2023, année du grand retournement ?

par Fatmatül Pralong, Professeur agrégé en sciences économiques, Sorbonne Université dans the Conversation

En 2022, les ventes immobilières ont franchi la barre du million, selon un bilan publié par la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) qui observe cependant un repli du nombre de transactions : -6,5 % sur un an par rapport à 2021. Même constat du côté du réseau d’agences Century 21, qui avance le chiffre de -4 %. Quant aux prix, ils ont commencé à baisser à partir de l’été 2022 et pourraient encore reculer de 5 % à 10 % en 2023.

Ce retournement s’explique notamment par la forte inflation qui a marqué 2022, atteignant 6,2 % sur un an en fin d’année. Cette hausse des prix a eu deux conséquences qui pèsent sur le marché immobilier. D’abord, les entreprises qui supportent une hausse de leurs coûts de production – comme les matières premières et l’énergie fossile – ont répercuté ces hausses sur les prix afin de sauvegarder leurs marges. Cette inflation dite « par les coûts » pousse ainsi à la hausse des prix à la construction dans le neuf, ce qui évince les acheteurs les plus modestes.

Ensuite, pour freiner l’inflation, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé de relever son taux directeur, c’est-à-dire le taux auquel elle prête de l’argent aux banques commerciales (dites de second rang), à partir de juillet dernier. Pour préserver leurs marges, les banques ont alors relevé leurs taux d’emprunt, ce qui impacte les projets immobiliers et entraîne une baisse des ventes.

Pour préserver la solvabilité des emprunts, le système bancaire devient en conséquence plus sélectif dans l’octroi des prêts, éliminant les débiteurs les plus vulnérables.

Un autre élément devrait enfin peser sur le marché immobilier en 2023 : les mesures prises en faveur de la transition écologique. Après la « fossilflation », l’inflation due aux fossiles, l’économiste allemande Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, pointe du doigt un autre phénomène : la « greenflation », liée aux coûts des mesures visant à développer les technologies vertes, dont les énergies renouvelables, avec la mise en place d’une réglementation plus contraignante.

Autrement dit, la transition écologique risque d’accentuer à court terme le phénomène d’inflation avec une augmentation des coûts financiers pour les producteurs et une baisse du pouvoir d’achat pour les consommateurs.

En France, la loi Climat et résilience (adoptée en 2019) s’applique depuis janvier 2023 afin de lutter contre les « passoires énergétiques » ou « thermiques » : elle interdit dorénavant la mise en location de certains logements classés G en consommation d’énergie, consommant plus de 450 kilowattheures par mètre carré par an, selon leur diagnostic de performance énergétique (DPE). La loi prévoit qu’au 1er janvier 2025, tous les logements classés G ne pourront plus être loués puis elle s’appliquera ensuite aux logements de classe F au 1er janvier 2028, et au logement de classe E le 1er janvier 2034.

Selon un sondage mené par la Fnaim, un quart des propriétaires-bailleurs envisagerait ainsi de vendre plutôt que rénover leur logement, ce qui pourrait entrainer un afflux de biens sur le marché. En effet, certains propriétaires-bailleurs n’auront pas les moyens de financer la remise aux normes malgré les aides. Les futurs investisseurs devront même intégrer dans le calcul de la rentabilité le coût des travaux de transformation et le manque à gagner durant la période sans loyers perçus, dégradant l’effet de levier des investissements.

Au bilan, l’abondance de biens immobiliers d’un côté et le ralentissement de la demande de l’autre devraient donc entretenir la baisse des prix immobiliers en 2023.

Société française : On peut nourrir le plus grand pessimisme (Didier Lallement)

Société française : On peut nourrir le plus grand pessimisme (Didier Lallement)

On peut évidemment contesté les modalités de maintien de l’ordre de l’ancien préfet de Paris Didier Lallemand. Par contre, il est difficile de ne pas souscrire au pessimisme qu’il témoigne quant à l’évolution de la société française marquée par la violence et d’une façon générale par le reniement de certains vis-à-vis des valeurs républicaines.

Personne évidemment dans le personnel politique n’avouera que le pays dans une situation qui devient ingérable dans la plupart des champs économiques et sociétaux ( écoles, sécurité, démocratie, compétitivité, dette, inégalité, drogue, services publics, Énergie etc.). Personne n’aura évidemment le courage de reconnaître que le pays est proche de la faillite financière tout autant que de la faillite républicaine ( témoin tout dernièrement la décision d’un groupe autonome de contrôleurs SNCF qui décident de faire grève en toute illégalité à Noel). Bref le chacun pour soi dans un pays où l’intérêt général constitue de plus en plus une Valeur obsolète. A la tête de la préfecture de police de Paris entre 2019 et 2022, Didier Lallement a fait le bilan de son action sur RTL, mercredi 21 décembre. L’ancien préfet de police n’a pas mâché ses mots quant à sa perception de la société française : « J’ai une vision de la société française qui n’est pas très optimiste mais qui est forgée des trois ans et demi à la préfecture de police. »

« La violence est partout dans le discours des réseaux et dans les actes de délinquance.On ne vole plus le sac d’une femme sans lui mettre un coup de pied à la figure », a poursuivi Didier Lallement. L’ancien préfet de police est notamment revenu sur la crise des Gilets jaunes, alors qu’il avait été vivement critiqué à l’époque pour avoir notamment eu recours à des lanceurs de balles de défense, plus connus sous le nom de « LBD ».

« Rétablir l’ordre ». « Il fallait rétablir l’ordre face à une quasi-insurrection, et cet ordre a été rétabli. Ce ne sont pas les policiers qui ont attaqué les manifestants. Ce sont les manifestants, lors des manifestations de Gilets jaunes, qui ont attaqué les policiers », a-t-il déclaré au micro de RTL.

« Ce que je regrette, ce sont les blessés. D’abord, les policiers et les gendarmes [...] et les blessés manifestants [...] Mais il y a au moins une chose que chacun reconnaîtra, c’est qu’il n’y a pas eu de mort pendant ces manifestations », a-t-il tempéré.

Didier Lallement a également été interrogé au sujet du fiasco de la finale de Ligue des champions qui s’est tenue au Stade de France en mai dernier, et qui avait été émaillée par de nombreux incidents. L’ancien préfet de police avait alors été critiqué pour sa mauvaise gestion de la sécurité des spectateurs aux abords du stade. « Le maintien de l’ordre n’a pas été une catastrophe », a-t-il répondu mercredi sur RTL. « Le problème, c’est l’image de notre pays [...] Nous avons été critiqués dans notre efficacité », a-t-il ajouté.

Mondial foot France Angleterre : un grand ouf !

Mondial foot France Angleterre : un grand ouf !

Rarement sans doute un match aura été aussi tendu pour les joueurs bien sûr, pour les spectateurs mais aussi pour les téléspectateurs. Des millions et des millions de supporters ont suivi ce match où la France a réellement dominé pendant une partie de la première mi-temps. Elle a ensuite été nettement bousculée au point de rendre l’atmosphère insupportable et électrique.

La délivrance est venue grâce à Giroud éternel remplaçant de luxe, tellement modeste mais tellement efficace, aussi grâce à l’erreur fatale pourtant du courageux et exemplaire anglais Harry kane qui a raté son dernier penalty.( Le type de joueur qui manque aujourd’hui au PSG)

Les Bleus se qualifient en demi-finale de la Coupe du monde grâce non sans difficultés, en remportant leur quart de finale contre l’Angleterre au stade Al-Bayt grâce à des buts d’Aurélien Tchouameni (17e) et d’Olivier Giroud (78e). Pour une place en finale, l’équipe de France affrontera mercredi le Maroc, auteur d’un exploit face au Portugal plus tôt dans la journée (1-0).

Pourtant l’équipe de France a été dominée par une équipe d’Angleterre décomplexée.À noter,une faute bête dans la surface de Theo Hernandez, deux minutes seulement après le but inscrit par un Olivier Giroud qui n’abandonne donc jamais (78e). Même dans ce match où il a été martyrisé par la défense anglaise, il a réussi à s’extirper du marquage d’Harry Maguire pour aller placer sa tête.

La France doit aussi remercier Hugo Lloris, auteur de plusieurs arrêts décisifs. On retiendra donc la victoire mais aussi de nombreuses insuffisances qu’il faudra combler en particulier en défense.

Mbappé, très fortement marqué à la culotte, n’a pas été aussi influent que d’habitude mais cela a été compensé par la force du collectif aussi par le rôle stratégique essentiel de Griezman. À noter enfin que le sélectionneur Deschamps ne passe plus la plus grande partie de son temps sur le banc depuis l’avant-dernier match. Un vrai progrès !

GRAND PORT » DE MARSEILLE À LYON : LA GRANDE CONFUSION DE MACRON

« GRAND PORT » DE MARSEILLE À LYON : LA GRANDE CONFUSION DE MACRON

Macron qui s’exprime sur tout et beaucoup en ce moment sur les transports par exemple quand il annonce la création de RER dans des villes de province veut maintenant un grand pport de Marseille à Lyon. Lyon qui deviendrait alors un grand pôle logistique pour l’ensemble de l’Europe.

Il y a d’abord une grande confusion dans la mesure où il ne s’agit pas d’un port à proprement parler mais du développement de l’hinterland, c’est-à-dire la zone d’influence, du port de Marseille jusqu’à Lyon. Les travaux concerneraient donc surtout les ports de Lyon et de Marseille.

Seconde observation ,les ports étrangers d’Anvers ou de Rotterdam pèsent davantage sur Lyon que Marseille en raison de l’attraction qu’ils exercent sur le commerce international. En outre, Marseille est très concurrencé par les ports italiens et espagnols également plus compétitifs et plus réactifs.

La grande question est donc l’insuffisante attractivité du port de Marseille affecté régulièrement par différents dysfonctionnements.

Ce que veut dire Macron en réalité c’est qu’il faut davantage utiliser la voie d’eau entre Marseille et Lyon pour soulager le trafic du sillon rhodanien.

« Marseille est une porte d’entrée naturelle, par sa position géographique et par la présence de ses industries tournées vers l’avenir. Il faut aussi qu’on fasse, là encore pour des questions de cohérence énergétique et industrielle, ce Grand Port qui aille de Marseille à Lyon », a déclaré Emmanuel Macron à La Provence. Avant d’ajouter que ce Grand Port « remontera le sillon rhodanien pour acheminer les énergies et les marchandises vers la vallée de la chimie, au sud de Lyon, et permettra aussi de connecter l’Allemagne et son cœur de production ». À noter qu’il y a longtemps que l’Allemagne et surtout connecter avec les ports néerlandais, belges et ses propres installations.

Il se pourrait que l’idée de Macron provienne aussi des lobbyistes qui travaillent pour un illusoire canal Rhin-Rhône à grand gabarit.

Politique- « La Provence » : encore un journal racheté par un grand financier

Politique- « La Provence » : encore un journal racheté par un grand financier

En rachetant « La Provence », le PDG du troisième armateur mondial se place dans la lignée de Gaston Defferre et de Bernard Tapie, anciens propriétaires du journal et hommes d’influence. M. Saadé dit vouloir « participer au rayonnement » de Marseille, mais ses intentions restent floues.

Une sorte de continuité de nature politique. Le patron de la CMA avait considérablement grossi en rachetant à bon compte la CGM grâce aux décisions de Juppé et à ses relations particulières avec le RPR. Aujourd’hui 80 % de la grande presse est détenue par des financiers sans doute pas pour des motifs philanthropiques ou démocratiques mais évidemment pour peser sur l’opinion. Pas étonnant si la plupart des grands médias se ressemblent et se caractérisent par des lignes électorales globalement proches du pouvoir et des grands intérêts NDLR

« Je ne veux ni racheter l’OM ni devenir maire de Marseille. » Les propos datent de janvier 2022, tenus au détour d’un entretien accordé au Monde par Rodolphe Saadé, dans son bureau au 30e étage de la tour CMA CGM, vue imprenable sur le port. Depuis, le président-directeur général du troisième armateur mondial a livré un duel acharné et arraché à un autre milliardaire, Xavier Niel [actionnaire à titre individuel du Monde], le journal La Provence, principal quotidien du Sud-Est. Pour 81 millions d’euros – une goutte dans l’océan des bénéfices vertigineux de plus de 15 milliards d’euros que réalisera son groupe en 2022 pour la deuxième année d’affilée – « Citizen Saadé », 52 ans, fait ses premiers pas dans le monde des médias. Et figurait dans la liste des candidats au rachat de la chaîne de télévision M6, que Bertlesmann a renoncée à vendre, lundi 3 octobre.

Rodolphe Saadé ne rêve ni de l’Olympique de Marseille ni de l’hôtel de ville. Mais en reprenant La Provence, il se place, qu’il le veuille ou non, dans les traces d’un ex-président du club de football, Bernard Tapie, et d’un ancien maire, le socialiste Gaston Defferre. Si ce dernier, historique propriétaire du Provençal et du Méridional, fusionnés en 1997 dans le titre actuel, utilisait les journaux pour contrôler l’expression politique dans sa ville et faire écho à sa propagande de campagne, l’homme d’affaires, lui, n’aura finalement pas mis son média au soutien d’un come-back électoral. La maladie l’a emporté le 3 octobre 2021.

A l’aune de ce passé récent, le rachat du grand quotidien marseillais par le premier employeur privé de Marseille – 2 900 des 150 000 salariés mondiaux de la CMA CGM y travaillent – pose la question du rôle de ce nouveau mastodonte dans les rapports de force politiques de la ville. En 2022, La Provence ne tire plus qu’à 70 000 exemplaires et a perdu près de 15 millions d’euros en deux ans. Sa stratégie numérique est confuse. Mais, même exsangue financièrement, forcé de vendre son siège historique début 2021 pour se renflouer, le quotidien reste un lieu de pouvoir.
Incontournable puissance locale

Si le plan de relance imaginé par Rodolphe Saadé, qui prévoit d’y injecter 50 millions d’euros, porte ses fruits, il peut récupérer rapidement une partie de son influence. Pour quel usage ? Difficile de le pronostiquer aujourd’hui. Le patron balaye tout objectif politique. Les « chicayas » marseillaises, stigmatisées par Emmanuel Macron dans son discours du 2 septembre 2021, semblent loin des préoccupations quotidiennes d’un entrepreneur qui, ces derniers mois, a finalisé l’acquisition d’un terminal maritime dans le port de Los Angeles, de 9 % du capital d’Air France-KLM et racheté le leader européen de la logistique automobile Gefco.

Santé : le grand âge oublié

Santé : le grand âge oublié

 

Saluant l’annonce du ministre de la santé de mettre en place des consultations médicales gratuites aux trois âges de la vie (25, 45 et 65 ans), un collectif de gériatres demande également la mise en place d’une consultation de prévention à 85 ans. Selon eux, la prévention doit être poursuivie à tout âge.

 

Comment ne pas réagir face à une mesure qui oublie les plus âgés ?

Annoncées dimanche 18 septembre par le ministre de la santé, François Braun, les consultations médicales gratuites tous les vingt ans, aux trois âges de la vie, 25 ans, 45 ans et 65 ans, seraient mises en place dans le but de « renforcer le volet prévention du système de santé français ».

Pour les adultes âgés de 25 ans, il s’agira de faire le point sur les vaccins, leur activité physique et leur risque cardiovasculaire ; pour les 45 ans, le dépistage du cancer du sein, du côlon et de la prostate en plus de l’activité physique et de la santé mentale ; à 65 ans, la prévention d’autonomie, le dépistage des cancers et autres maladies.

Cette mesure qui met en avant une médecine de prévention trop souvent délaissée est une bonne mesure et nous la saluons. Mais qu’en est-il des plus âgés ? On ne vieillit plus en France après 65 ans ? Si nous suivons la logique de vingt ans entre chaque consultation ne devrait-il pas y avoir une consultation gratuite à 85 ans ?

En tant que gériatres, nous savons qu’il est possible de faire de la prévention passé 65 ans et qu’elle est utile (notamment pour les risques de chute, les troubles de la mémoire, la malnutrition, la dépression ou encore pour la vaccination contre la grippe, le pneumocoque, le zona, dont la prévention évite des complications parfois mortelles).

Et que dire de l’activité physique, qui, selon le ministre, disparaîtrait à la consultation des 65 ans alors que l’on sait très bien que, comme le lien social, elle est une composante essentielle du vieillissement en santé ! Soulignons enfin que la perte d’autonomie qui serait un « axe fort » lors de la consultation des 65 ans est loin d’être une priorité pour un senior actif qui, aujourd’hui, jongle entre la garde de ses petits-enfants, les loisirs, ses activités sociales et le soutien de ses parents qui, eux, ont atteint le vrai âge de la perte d’autonomie…

Alors devons-nous une nouvelle fois constater qu’il ne fait pas toujours bon vieillir en France ? Ne pas proposer une consultation après 65 ans est au mieux une méconnaissance des solutions aux problématiques liées au vieillissement de la population, au pire l’aveu que rien n’est prioritaire ou efficace dans le grand âge…

Démarrer un mandat avec un projet de loi aussi « âgiste » est un très mauvais signal envoyé à la population (c’est-à-dire aux 13,4 millions de personnes âgées de plus de 65 ans) et aux professionnels de santé qui œuvrent chaque jour dans le champ du vieillissement (qui ont encore du mal à digérer la promesse non tenue de la loi « grand âge »).

Royaume-Uni : Liz Truss condamnée au grand écart et à l’échec

Royaume-Uni :  Liz Truss  condamnée au grand écart et à l’échec

 

Le politiste Brett Meyer, Chercheur invité au Tony Blair Institute,  estime, dans une tribune au « Monde », que le principal défi à relever pour la nouvelle première ministre britannique sera de conserver le soutien des électeurs de gauche conquis par son prédécesseur, Boris Johnson.

 

Une sorte de de grand écart difficile à tenir surtout face aux différentes crises que connaît le Royaume-Uni. Cette posture encore plus contradictoire celle de Boris Johnson pourrait la conduire à l’échec. NDLR

 

Après huit longues semaines de campagne, de réunions et de luttes intestines chez les tories, Liz Truss est désormais la 56e première ministre du Royaume-Uni. Lors de sa campagne, elle a promis des baisses d’impôts pour stimuler la croissance économique. Cette promesse centrale dans son programme lui a permis de remporter les suffrages des membres du Parti conservateur. Cependant, elle contraste fortement avec la politique de son prédécesseur, Boris Johnson, qui s’était attaché à augmenter les aides publiques aux régions défavorisées du pays.

Aussi la stratégie de Liz Truss n’est-elle pas sans risques. Elle pourrait, notamment, repousser les électeurs qui se positionnent à droite sur le plan culturel, mais à gauche sur le plan économique. Or, c’est en particulier grâce à eux que les tories ont décroché une majorité de quatre-vingts sièges à la Chambre des communes aux législatives de 2019.

Traditionnellement, les élections britanniques se jouent sur des questions économiques ; l’électorat de gauche vote pour le Parti travailliste (Labour) et celui de droite pour le Parti conservateur. Mais le Brexit et sa promesse de « reprendre le contrôle » des frontières et des lois du pays ont largement séduit les Britanniques, qui se situent culturellement à droite. Parmi eux, beaucoup défendent des valeurs économiques de gauche et votent habituellement Labour.

Après le Brexit, les experts ont parlé d’un réalignement de la politique britannique : au lieu de s’opposer sur des questions économiques, les deux grands partis le faisaient désormais sur des valeurs culturelles. Le Parti travailliste est devenu le parti des citadins cosmopolites et progressistes, le Parti conservateur celui des habitants des petites villes et des zones rurales, également plus patriotes.

Cryptommonnaies: Le grand Far West

Cryptommonnaies: Le grand  Far West

 

La correction du marché des crypto-actifs se poursuit. Au-delà de leur sophistication technologique, ces actifs virtuels ne s’apparentent pas encore à de véritables monnaies fiduciaires, c’est-à-dire dignes de confiance. Par Philippe Boyer, directeur relations institutionnelles et innovation à Covivio ( la Tribune)

 

Les corrections en cours depuis sept mois sur le marché des cryptos montrent que les fondamentaux de ces actifs virtuels sont fragiles, pour ne pas dire inexistants : qu’en est-il de leur valeur intrinsèque ? Et que dire de leur stabilité ou de leur prétendu caractère de « réserve de valeur » ? (Crédits : via Pixabay)

Voilà un clip publicitaire que l’acteur Matt Damon - alias Jason Bourne à l’écran pour incarner le héros des films d’action « La mémoire dans la peau », « La mort dans la peau », etc. – aurait sans doute aimé passer sous silence. Seulement voilà, le cours des cryptomonnaies en octobre 2021, date de diffusion de cette publicité intitulée « Fortune Favors The Brave[1] » (« La chance sourit aux audacieux ») et destinée à dire tout le bien qu’il pensait du site Crypto.com, n’est plus tout à fait le même. C’est le moins que l’on puisse dire depuis que l’effondrement des cours des crypto-actifs[2] a eu pour conséquence de faire s’évaporer des centaines de milliards de dollars.

S’il y a six mois, le marché global des crypto-actifs pesait plus de 3.000 milliards de dollars, sa valeur est d’à peine 1.000 milliards en ce milieu du mois de juin. Et celle-ci s’est encore amenuisée au cours de ces derniers jours, notamment sous l’effet des récentes mesures prises par les banques centrales pour juguler l’inflation galopante.

La chute de ces valeurs crypto  – et singulièrement, celle du Bitcoin, dont la valeur est passée d’un plus haut de 67.000 dollars en novembre 2021 à 19.000 dollars mi-juin 2022 -, est à l’image des cascades de Jason Bourne : vertigineuses.

Pour mesurer l’ampleur des dégâts, le compte Twitter MarketWatch concluait en allant droit au but :

« Si, au moment de la sortie du clip de Matt Damon « Fortune Favors the Brave », vous aviez acheté pour 1.000 $ de bitcoins, ils valent aujourd’hui environ 481 $ [3]. »

Si ce message, daté du 13 mai 2022, devait être actualisé en ce milieu du mois de juin, il faudrait se contenter d’à peine 250 dollars… Et quelques internautes de plaisanter :  »Matt Damon était dans Ocean’s 11, 12, 13. Vous, les gars des crypto, vous venez d’être victimes de son dernier braquage. »

Dans son ouvrage de vulgarisation, « Économie du bien commun », Jean Tirole, prix Nobel d’économie, rappelle qu’une « bulle existe lorsque la valeur d’un actif financier excède le « fondamental » de l’actif, c’est-à-dire la valeur actualisée des dividendes, intérêts ou loyers qu’il rapportera aujourd’hui et dans le futur[4]. ».

Rapporté au contexte macro-économique de ces dernières années (l’argent facile du fait des taux d’intérêt bas voire nuls – phénomène largement entretenu par le quantitative easing des banques centrales -, la faible inflation, la croissance des valeurs des entreprises technologiques…), il est facile, a posteriori, de constater que tous les ingrédients de cet enchaînement (accès au crédit, spéculation, transactions) étaient réunis pour qu’une bulle se forme.

Dans le cas des crypto-monnaies, il aura suffi que plusieurs indicateurs macro-économiques se dérèglent pour que tout l’ensemble vacille.

Ici, le ralentissement économique mondial, la conjoncture incertaine ainsi que les tensions inflationnistes contrées avec force par les banques centrales mettent au grand jour le fait que ces crypto-actifs ne constituent pas les valeurs refuges tant vantées par certains.

Pour simplifier à l’excès, on pourrait dire que « le roi est nu ». Car les corrections en cours depuis sept mois sur le marché des cryptos montrent en fait que les fondamentaux de ces actifs virtuels sont fragiles, pour ne pas dire inexistants : qu’en est-il de leur valeur intrinsèque ? Et que dire de leur stabilité ou de leur prétendu caractère de « réserve de valeur » ?

Les réponses de marché à ces quelques questions sont connues : effondrement des cours et quasi-défaillances de plusieurs plates-formes de transaction : Celsius, Babel Finance, TerrasUSD ou encore Coinbase qui a récemment annoncé la suppression de 18% de ses effectifs (environ 1.100 postes)[5]…

Paru en 2016, « Économie du bien commun », de Jean Tirole, tirait déjà cette conclusion presque prophétique :

« Si un jour le marché décide que Bitcoin n’a aucune valeur – si les investisseurs perdent confiance dans Bitcoin -, Bitcoin n’aura effectivement aucune valeur, car il n’y a pas de valeur fondamentale derrière Bitcoin, contrairement à une action ou à une propriété immobilière. »

Il se pourrait bien que cette crise de confiance qui touche les crypto-actifs, dont singulièrement tous les supports de monnaies numériques, laisse des traces durables. Peut-être pas un hiver glacial qui congèlerait toutes formes de développement de ces technologies innovantes, mais plutôt, et en tout cas à court terme, un certain rafraîchissement du fond de l’air…

Outre que cette crise des crypto-actifs a démontré que la promesse initiale d’être de nouveaux intermédiaires dignes de confiance permettant au passage de se libérer de toutes les institutions financières institutionnelles (banques, banques centrales, voire les États), relevait plus d’une utopie libertarienne que d’une réalité économique, les concepteurs de ces supports numériques vont devoir s’adapter à de nouvelles formes de réglementations destinées à mieux encadrer ce Far-West des cryptos.

En Europe, le projet de règlement MiCA (Market in Crypto Assets) devrait prochainement harmoniser le contexte légal et règlementaire afin d’imposer aux émetteurs de ces actifs numériques un cadre dans lequel inscrire le développement de ces nouvelles technologies. En clair, tenter de réglementer pour mieux protéger et, surtout, parvenir à instaurer ce dont ces actifs numériques manquent encore cruellement : la confiance. Sans ce « fiducia », ingrédient essentiel à toute l’histoire monétaire depuis le début de l’humanité, l’édifice des cryptos continuera à vaciller. Le dicton est connu :

« La confiance se gagne en gouttes, mais se perd en litres. »

Il est grand temps que cette fuite-là soit colmatée pour que tous ces litres perdus soient peut-être un jour retrouvés.

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NOTES

1 https://youtu.be/9hBC5TVdYT8

2Les crypto-actifs représentent des actifs virtuels stockés sur un support électronique permettant à une communauté d’utilisateurs les acceptant en paiement de réaliser des transactions sans avoir à recourir à la monnaie légale.

3 https://twitter.com/MarketWatch/status/1524898004167274496

4 Jean Tirole, Économie du bien commun, PUF. (On se reportera au chapitre 11 « À quoi sert la finance ? »)

5 https://www.npr.org/2022/06/14/1105026558/coinbase-cryptocurrency-layoffs?t=1655718921410

Pour un grand ministère de l’alimentation

Pour un grand ministère de l’alimentation

 

Alors qu’elle devient de plus en plus un sujet politique, paradoxalement l’alimentation aura été quasiment absente du débat présidentiel. Elle est pourtant essentielle pour notre santé, notre souveraineté, le climat et bien entendu pour notre pouvoir d’achat. L’alimentation mérite un ministère à la hauteur de ces enjeux. (*) Par Stéphane Brunerie, créateur et rédacteur en chef du média Stripfood, et accompagnateur des acteurs de l’écosystème alimentaire dans la transformation de leur marketing et de leurs offres ( la Tribune).

 

« Il est surprenant que face à la désaffection des citoyens envers la politique, jugée trop éloignée de leur quotidien, le personnel politique ne se soit pas encore emparé de ce thème puissant qu’est l’alimentation pour remobiliser le corps électoral », estime Stéphane Brunerie.

Nous avons progressivement perdu le fil nourricier qui nous reliait à l’amont agricole. Nous avons perdu le lien avec les territoires agricoles, tout comme celui avec le potager familial. C’est tout un socle de connaissances des saisons, des produits, des origines, des espèces animales et végétales qui s’est perdu, ainsi que de nombreuses connaissances autour des savoir-faire de production et de transformation. La transmission intergénérationnelle de la cuisine se perd elle aussi.

Ce fameux « bon sens paysan » qui invite à consommer de tout, avec équilibre mais pas n’importe quand et surtout réunit autour de la même table, véritable lieu de socialisation, est en péril. Le schisme qui s’est opéré dans notre culture nous a progressivement conduit à oublier la valeur de notre alimentation. Cédant aux sirènes du « Qui est le moins cher ?», nous nous sommes collectivement aveuglés au point de décréter que la baguette, symbole de notre alimentation française, devait être un produit d’appel comme l’essence. Or, notre alimentation est beaucoup plus qu’un carburant. Elle est le pilier de nos vies et de notre santé.

Pour un grand ministère de l’alimentation

Quoi de plus populaire et concret que le sujet de notre alimentation ! Nous pouvons mesurer chaque jour l’impact des aléas climatiques (sécheresse, gel), mais aussi l’impact des conflits comme la guerre en Ukraine sur la disponibilité des produits de consommation courante ainsi que sur leur prix. La question de notre pouvoir d’achat y est donc étroitement liée. Notre alimentation a également des impacts sur le long terme à la fois sur notre santé, le climat ou encore la dynamique de nos territoires.

Nous devrions lui consacrer un grand ministère, englobant celui de l’agriculture devenu trop étriqué. Ce serait le ministère du «mieux manger» avec comme chantiers prioritaires: mieux produire, de façon plus durable, lutter contre la précarité alimentaire, mieux éduquer les nouvelles générations, mieux informer le consommateur et défendre notre souveraineté alimentaire et la compétitivité de notre modèle agricole et alimentaire français.

Un sujet populaire de plus en plus politique

L’alimentation s’affirme chaque jour davantage comme une affaire individuelle. Nous revendiquons le droit de nous alimenter selon nos préférences, nos convictions, nos croyances ou nos contraintes. Manger devient un sujet politique, clivant comme jamais les débats ! On promeut, sans nuance et sans arguments, tantôt le grand retour du plaisir à table, avec le mythe du « bon vivant », tantôt celui de la rigueur moralisatrice.

Au-delà de ces visions caricaturales, prétextes à créer des punchlines politiques, des marques en appellent à la tolérance. C’est le fameux «Aimez la viande, mangez des légumes» lancé par l’association Interbev, surfant avec habilité sur un mouvement flexitarien. Ou le slogan d’une marque de lardons vegan «C’est un juif, un viandard, un musulman et un vegan à la même table. Et c’est pas une blague !», qui met en avant la faculté de l’alimentation de réunir.

Regagner l’intérêt des citoyens à la politique… par leur assiette

Il est surprenant que face à la désaffection des citoyens envers la politique, jugée trop éloignée de leur quotidien, le personnel politique ne se soit pas encore emparé de ce thème puissant qu’est l’alimentation pour remobiliser le corps électoral. L’agriculture n’aura été que le 16ème thème discuté par les différents candidats dans cette campagne présidentielle, et l’alimentation le 28ème . Elle offre une occasion unique de réintéresser les citoyens-consommateurs à la politique par leur assiette, et un levier de sens pour un projet de société plus global.

Si la question du climat n’est pas parvenue à s’imposer au cœur des présidentielles, c’est entre autres parce que le climat convoque le temps long et rentre en conflit avec les urgences du très court terme. Mais c’est aussi parce qu’il est porté dans le débat public de façon anxiogène. Si ces inquiétudes sont légitimes, l’angoisse reste un frein puissant.

Or, si la question alimentaire porte celle du climat, elle dispose d’un atout pour faciliter le changement de comportement : la dimension positive autour du plaisir. Parce que l’alimentation réunit plus qu’elle ne divise, elle constitue une arme de mobilisation massive. Mieux manger tous ensemble sans détruire la planète, voilà la feuille de route du futur ministère de l’alimentation.

Stéphane Brunerie (*)

Finances et Bourses : des risques de grand chambardement ?

Finances et Bourses : des risques de grand chambardement ?

 

 

Plusieurs gourous , dont Christine Lagarde, tentent de rassurer à propos de la gravité de la situation économique et en particulier en ce qui concerne l’envolée de l’inflation. La thèse encore défendue très mollement serait que cette inflation est très provisoire quand la plupart des experts pensent  le contraire en raison de la restructuration de l’appareil de production, de la recomposition logistique, de la hausse des matières premières y compris alimentaires et évidemment de la guerre en Ukraine.

La flambée d’inflation est en train de plomber la croissance. Du coup ,il n’est pas besoin d’être grand clerc pour prévoir que l’activité risque de stagner. C’est déjà le cas pratiquement en Europe. Or moins d’activité, c’est moins de profits à terme avec en plus souvent des dettes à amortir. Comme l’activité la bourse à un moment donné ne peut refléter que l’état de l’économie même si c’est par anticipation. Conclusion,  une baisse de croissance amène inévitablement à un tassement de la rentabilité et des profits

En fait, les Bourses européennes plongent  face à la menace de l’inflation…ou de la récession

Tout cela entraîne beaucoup de volatilité, au plus grand profit des opérateurs de marché.

Le  prix des actions est revenu à des niveaux de 2017, soit environ 18 fois les profits sur le S&P 500 et 13 fois sur le CAC 40.

La question fondamentale est de savoir si l’inflation va se maintenir autour de 5 % aussi elle ne risque pas d’atteindre près de 10 % d’ici la fin d’année.Avec en plus un risque de récession.

 

Finances–Bourse : des risques de grand chambardement

Finances–Bourse : des risques de grand chambardement

 

 

Plusieurs gourous , dont Christine Lagarde, tentent de rassurer à propos de la gravité de la situation économique et en particulier en ce qui concerne l’envolée de l’inflation. La thèse encore défendue très mollement serait que cette inflation est très provisoire quand la plupart des experts pensent  le contraire en raison de la restructuration de l’appareil de production, de la recomposition logistique, de la hausse des matières premières y compris alimentaires et évidemment de la guerre en Ukraine.

La flambée d’inflation est en train de plomber la croissance. Du coup ,il n’est pas besoin d’être grand clerc pour prévoir que l’activité risque de stagner. C’est déjà le cas pratiquement en Europe. Or moins d’activité, c’est moins de profits à terme avec en plus souvent des dettes à amortir. Comme l’activité la bourse à un moment donné ne peut refléter que l’état de l’économie même si c’est par anticipation. Conclusion,  une baisse de croissance amène inévitablement à un tassement de la rentabilité et des profits

En fait, es Bourses européennes plongent  face à la menace de l’inflation…ou de la récession

Tout cela entraîne beaucoup de volatilité, au plus grand profit des opérateurs de marché.

Le  prix des actions est revenu à des niveaux de 2017, soit environ 18 fois les profits sur le S&P 500 et 13 fois sur le CAC 40.

La question fondamentale est de savoir si l’inflation va se maintenir autour de 5 % aussi elle ne risque pas d’atteindre près de 10 % d’ici la fin d’année.Avec en plus un risque de récession.

 

Bourse : des risques de grand chambardement

Bourse : des risques de grand chambardement

 

 

Plusieurs gourous , dont Christine Lagarde, tente de rassurer à propos de la gravité de la situation économique et en particulier en ce qui concerne l’envolée de l’inflation. La thèse encore défendue très mollement serait que cette inflation est très provisoire quand la plupart des experts pensent  le contraire en raison de la restructuration de l’appareil de production, de la recomposition logistique, de la hausse des matières premières y comprise alimentaires et évidemment de la guerre en Ukraine.

La flambée d’inflation est en train de plomber la croissance. Du coup ,il n’est pas besoin d’être grand clerc pour prévoir que l’activité risque de stagner. C’est déjà le cas pratiquement en Europe. Or moins d’activité, c’est moins de profits à terme avec en plus souvent des dettes à amortir. Comme l’activité la bourse à un moment donné ne peut refléter que l’état de l’économie même si c’est par anticipation. Conclusion une baisse de croissance amène inévitablement à un tassement de la rentabilité et des profits

Les Bourses européennes plongent  face à la menace de l’inflation…ou de la récession

Tout cela entraîne beaucoup de volatilité, au plus grand profit des opérateurs de marché.

Le  prix des actions est revenu à des niveaux de 2017, soit environ 18 fois les profits sur le S&P 500 et 13 fois sur le CAC 40.

La question fondamentale est de savoir si l’inflation va se maintenir autour de 5 % aussi elle ne risque pas d’atteindre près de 10 % d’ici la fin d’année.Avec en plus un risque de récession.

 

Macron II: Le grand flou et la fatigue démocratique

Macron II: Le grand flou et la fatigue démocratique

 

Pressé de tous côtés de clarifier l’orientation de son deuxième mandat, le président de la République continue d’entretenir le flou. Mais ce brouillage idéologique alimente la dépolitisation et la fatigue démocratique, avertit dans sa chronique Solenn de Royer, grand reporter au « Monde ».

 

 

En attendant Godot. Dans la foulée de sa réélection, le 24 avril, Emmanuel Macron se tait et prend son temps. « Le maître des horloges. Episode 2 », plaisante-t-on à l’Elysée. Vendredi, dans les Hautes-Pyrénées, l’intéressé a expliqué que le pays avait besoin d’un moment d’« apaisement », après les tensions de la campagne. Et qu’à celle-ci s’adossait – pour lui-même – une période de « décantation ». Alors que la nomination d’un nouveau premier ministre avait initialement été évoquée pour le 2 mai, le président a décidé de temporiser, au risque de paraître indécis, dans le calcul politique (au trébuchet), plutôt que dans la claire vision de ce qu’il entend faire d’un deuxième mandat.

 

Ils sont pourtant nombreux, dans la majorité, à réclamer des paroles et des gestes forts pour répondre sans tarder aux conditions particulières de la réélection du sortant (contre l’extrême droite), ses mots du Champ-de-Mars, rassembleurs mais peu engageants, n’ayant pas suffi à dessiner un chemin. « On est dans le potage », reconnaît un pilier de la majorité.

 

Nul, en effet, ne sait à quoi ressemblera « Macron 2 ». Sur tous les plans, les hommes ou la ligne, le flou n’a pas été dissipé par la campagne brève et édulcorée qu’il a menée, voire s’est épaissi au gré des contingences électorales. L’entre-deux-tours a été un condensé de ces ambiguïtés. Ayant axé sa campagne de premier tour à droite toute (retraite à 65 ans, contreparties au RSA) pour siphonner le vote LR, il a mis la barre à gauche avant le second tour, pour séduire les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, en promettant la « planification écologique » ou en félicitant (« C’est beau ! ») une jeune femme voilée qui se disait féministe.

« Qu’est ce que le macronisme ? », l’a interrogé l’éditorialiste de France Inter, Thomas Legrand, le 22 avril. L’intéressé n’a pas répondu, préférant badiner devant ces tentatives répétées de donner un sens et un contenu à son mouvement politique. Lui qui a érigé un tic de langage en corpus idéologique (le fameux « en même temps », relevé par Le Monde et RTL pendant la campagne de 2017) ne semble pas pressé de sortir de l’ambiguïté. « On ne sait toujours pas à quoi va servir ce quinquennat, observe Chloé Morin, de la Fondation Jean Jaurès. Veut-il réformer la France en profondeur ou bien réparer et apaiser un pays fracturé ? Les deux sont difficilement compatibles, il va devoir choisir. »

 

Après un premier mandat où ce président « transformiste » n’a cessé d’alterner les masques, cultivant l’art de l’esquive et de la mobilité, le voilà pressé de définir un horizon avec clarté. Car s’il s’est montré redoutablement efficace sur le plan électoral (contribuant à asphyxier LR et le PS), le brouillage idéologique savamment entretenu pendant cinq ans a alimenté aussi la dépolitisation et la perte de repères, puissant ferment d’une grande fatigue démocratique.

 » Le monde en restructuration » (Le Grand Continent )

 » Le  monde en restructuration » (Le Grand Continent )

 

Une analyse intéressante du livre qui souligne les incohérences provenant surtout du cloisonnement de l’analyse et de la gestion des différents champs d’activité humains. NDLR

 

analyse de Livre dans le « Monde ». 

Jeune revue en ligne, Le Grand Continent s’est imposé en un peu plus de deux ans comme une référence dans les débats stratégiques et intellectuels d’une époque pour le moins confuse. Publié le 16 novembre 2020, le long entretien avec le chef de l’Etat, « La doctrine Macron »évoquant notamment sa vision du monde et de l’Europe n’avait pas peu contribué à la notoriété de ce projet éditorial inédit, né à l’Ecole normale supérieure de Paris, à la fois interdisciplinaire et publié dans les principales langues européennes. Avec son dernier volume, Le Grand Continent se fait livre dans la collection dirigée chez Gallimard par Gilles Kepel, actif soutien du projet depuis le début. L’ouvrage réunit les textes de vingt des intervenants de la revue pour tenter de donner du sens à ces « politiques de l’interrègne » comme les appellent dans leur introduction Gilles Gressani et Mathéo Malik, qui furent les initiateurs de cette aventure.

L’interrègne, c’est « la tendance d’un monde en pleine restructuration, mais que l’on ne parvient pas à décrire, à transformer ou à arrêter », expliquent-ils. Avec cette publication, ils veulent répondre à un triple défi : « l’affaissement du débat public, le cloisonnement de la recherche, l’inconséquence de la décision publique ou privée ». Le pari est tenu grâce à la variété des intervenants dans leurs spécialités comme dans leurs nationalités : des Français, mais aussi nombre d’Italiens, d’Allemands, de Polonais. Il y a là des philosophes comme Pierre Charbonnier ou Céline Spector, des historiens comme Maya Kandel, des économistes comme Jean Pisani-Ferry, des politistes comme Ivan Krastev, d’anciens diplomates engagés dans la lutte pour le climat telle Laurence Tubiana.

« Pour esquisser une carte, il faut l’orienter », expliquent Gilles Gressani et Mathéo Malik. C’est-à-dire lui donner un sens et donc du sens. L’ouvrage évoque certes la question climatique et les défis de la transition autant que la situation inédite créée par la pandémie, mais l’élément structurant de l’ensemble reste la nouvelle donne géopolitique mondiale et l’affrontement « entre ces deux nations-monde que sont les Etats-Unis et la Chine. » Le livre a été bouclé avant la guerre d’agression de Poutine contre l’Ukraine qui a entraîné un sursaut des Européens et le réengagement américain sur le Vieux Continent.

 

La véritable puissance rivale des Etats-unis n’en reste pas moins la Chine, cet « Etat du parti » comme le définit le sinologue Nathan Sperber, analysant l’émergence d’un nouvel ordre politique depuis l’arrivée de Xi Jinping au pouvoir. Un projet qui se pose en alternative à l’Occident, même si les convergences potentielles vont bien au-delà de la seule imbrication des intérêts économiques. Ainsi que le note le politologue Giuliano da Empoli, « le Parti communiste chinois et la Silicon Valley travaillent à un avenir post-humain », c’est-à-dire « à un âge où l’autonomie du sujet et la liberté auront disparu ».

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