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Glyphosate: La France appliquera la prolongation de 10 ans décidée par l’Europe

Glyphosate: La France appliquera la prolongation de 10 ans décidée par l’Europe

La prolongation de l’utilisation du glyphosate décidée par l’Europe s’appliquera donc aussi en France. D’une façon générale, beaucoup d’acteurs ont été surpris par cette décision européenne qui s’appuie sur le fait qu’il n’y a pas de produits de substitution suffisamment opérationnels aujourd’hui. Certains considèrent que cette prolongation va retarder d’autant justement les recherches sur des produits potentiels de remplacement. En tout cas d’après le gouvernement français, le pays appliquera la décision européenne.

Bruxelles s’apprête en effet à valider une «réhomologation» de cette molécule en Europe jusqu’à fin 2033. Jeudi, au terme d’un nouveau vote non conclusif des 27 États membres sur le sujet, la Commission a ainsi annoncé – comme elle le peut dans un tel scénario – qu’elle allait «procéder au renouvellement de l’approbation du glyphosate pour une période de dix ans, sous réserve de certaines nouvelles conditions et restrictions». Une décision qui a été sans surprise qualifiée de «scandaleuse» par le syndicat agricole Confédération paysanne, et de «rocambolesque» par la Ligue de protection des oiseaux (LPO).

Biodiversité-Les vers de terre: plus précieux que le glyphosate ?

Biodiversité-Les vers de terre: plus précieux que le glyphosate ?


Alors que la Commission européenne s’apprête à valider ces jours-ci le renouvellement d’autorisation du glyphosate pour dix ans, un collectif de chercheurs spécialistes des sols alerte, dans une tribune au « Monde », sur les nombreuses études qui montrent « sans équivoque » les effets délétères du glyphosate sur les vers de terre, puissants alliés d’une agriculture durable.

A l’aube du 50e anniversaire de son utilisation en France, le sort du glyphosate est entre les mains de la Commission et des Etats membres de l’Union européenne. Le débat sur sa toxicité pour l’homme et l’environnement est réel entre les autorités « compétentes », qui ont statué que le glyphosate ne présentait pas de « domaine critique de préoccupation », et les scientifiques, qui s’alarment et déclarent qu’il y a urgence à prendre en compte les données disponibles qui montrent le contraire.

Sous nos pieds, des milliards de petits animaux doivent suivre ces débats avec anxiété ! Les vers de terre sont aux premières loges lors des applications de pesticides. Quels sont les impacts du premier d’entre eux, le glyphosate, sur ces discrets travailleurs des sols, qui participent à leur fertilité, à leur perméabilité et à la régulation du cycle de l’eau ?

Un examen de la littérature scientifique sur les effets du glyphosate sur les vers de terre permet d’identifier plus de 60 études, publiées entre 1982 et 2022. Que font nos sociétés de toute cette connaissance ? Pas grand-chose. Depuis plus de vingt ans, les agences européennes chargées de l’évaluation des risques ne tiennent pas compte de toutes les études scientifiques disponibles, nombre d’entre elles mettant en évidence des effets négatifs du glyphosate – ou des herbicides contenant du glyphosate –, sur les vers de terre.

En 2002, lorsque le glyphosate apparaît sur la liste des molécules autorisées à l’échelle de l’Union européenne, seuls deux tests réglementaires, menés par les firmes agrochimiques elles-mêmes, figuraient dans le dossier d’autorisation officielle. Or des études scientifiques menées en conditions réalistes – sols naturels, espèces présentes dans les sols agricoles – montraient déjà des dommages sur les tissus des vers de terre et des effets négatifs sur leur croissance, occasionnés par des produits à base de glyphosate.

En outre, les deux tests cités dans le dossier étant « protégés » par le secret industriel, il n’est pas aisé d’y avoir accès. Mais pourquoi protéger des données qui concernent l’humanité tout entière ? Comment expliquer que nous, qui sommes exposés à ces molécules, ne puissions pas avoir accès à l’information sur leur dangerosité pour l’environnement ?

Les vers de terre: plus précieux que le glyphosate ?

Les vers de terre: plus précieux que le glyphosate ?


Alors que la Commission européenne s’apprête à valider ces jours-ci le renouvellement d’autorisation du glyphosate pour dix ans, un collectif de chercheurs spécialistes des sols alerte, dans une tribune au « Monde », sur les nombreuses études qui montrent « sans équivoque » les effets délétères du glyphosate sur les vers de terre, puissants alliés d’une agriculture durable.

A l’aube du 50e anniversaire de son utilisation en France, le sort du glyphosate est entre les mains de la Commission et des Etats membres de l’Union européenne. Le débat sur sa toxicité pour l’homme et l’environnement est réel entre les autorités « compétentes », qui ont statué que le glyphosate ne présentait pas de « domaine critique de préoccupation », et les scientifiques, qui s’alarment et déclarent qu’il y a urgence à prendre en compte les données disponibles qui montrent le contraire.

Sous nos pieds, des milliards de petits animaux doivent suivre ces débats avec anxiété ! Les vers de terre sont aux premières loges lors des applications de pesticides. Quels sont les impacts du premier d’entre eux, le glyphosate, sur ces discrets travailleurs des sols, qui participent à leur fertilité, à leur perméabilité et à la régulation du cycle de l’eau ?

Un examen de la littérature scientifique sur les effets du glyphosate sur les vers de terre permet d’identifier plus de 60 études, publiées entre 1982 et 2022. Que font nos sociétés de toute cette connaissance ? Pas grand-chose. Depuis plus de vingt ans, les agences européennes chargées de l’évaluation des risques ne tiennent pas compte de toutes les études scientifiques disponibles, nombre d’entre elles mettant en évidence des effets négatifs du glyphosate – ou des herbicides contenant du glyphosate –, sur les vers de terre.

En 2002, lorsque le glyphosate apparaît sur la liste des molécules autorisées à l’échelle de l’Union européenne, seuls deux tests réglementaires, menés par les firmes agrochimiques elles-mêmes, figuraient dans le dossier d’autorisation officielle. Or des études scientifiques menées en conditions réalistes – sols naturels, espèces présentes dans les sols agricoles – montraient déjà des dommages sur les tissus des vers de terre et des effets négatifs sur leur croissance, occasionnés par des produits à base de glyphosate.

En outre, les deux tests cités dans le dossier étant « protégés » par le secret industriel, il n’est pas aisé d’y avoir accès. Mais pourquoi protéger des données qui concernent l’humanité tout entière ? Comment expliquer que nous, qui sommes exposés à ces molécules, ne puissions pas avoir accès à l’information sur leur dangerosité pour l’environnement ?

Ecologie-Glyphosate : Autorisation prolongée de 10 ans

Ecologie-Glyphosate : Autorisation prolongée de 10 ans

La gestion de l’interdiction puis des autorisations du glyphosate tourne au ridicule. Après avoir été longtemps condamné, ce produit fait l’objet d’autorisations successives de la part de l’union européenne. La prochaine devrait durer 10 ans.

Le glyphosate, la substance active de plusieurs herbicides – dont le célèbre Roundup de Monsanto, très largement utilisé dans le monde – avait été classé en 2015 comme un «cancérogène probable» pour les humains par le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé. À l’inverse, l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) a jugé l’an dernier que les preuves scientifiques disponibles ne permettaient pas de classer le glyphosate comme cancérogène.

L’autorisation actuelle du glyphosate dans l’UE, renouvelée en 2017 pour cinq ans, expirait le 15 décembre 2022, mais a été prolongée d’un an dans l’attente d’une évaluation scientifique sur l’herbicide. Début juillet, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) avait finalement publié son rapport, indiquant ne pas avoir identifié de «domaine de préoccupation critique» chez les humains, les animaux et l’environnement susceptible d’empêcher son autorisation.

Environnement-Glyphosate : Autorisation prolongée de 10 ans

Environnement-Glyphosate : Autorisation prolongée de 10 ans

La gestion de l’interdiction puis des autorisations du glyphosate tourne au ridicule. Après avoir été longtemps condamné, ce produit fait l’objet d’autorisations successives de la part de l’union européenne. La prochaine devrait durer 10 ans.

Le glyphosate, la substance active de plusieurs herbicides – dont le célèbre Roundup de Monsanto, très largement utilisé dans le monde – avait été classé en 2015 comme un «cancérogène probable» pour les humains par le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé. À l’inverse, l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) a jugé l’an dernier que les preuves scientifiques disponibles ne permettaient pas de classer le glyphosate comme cancérogène.

L’autorisation actuelle du glyphosate dans l’UE, renouvelée en 2017 pour cinq ans, expirait le 15 décembre 2022, mais a été prolongée d’un an dans l’attente d’une évaluation scientifique sur l’herbicide. Début juillet, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) avait finalement publié son rapport, indiquant ne pas avoir identifié de «domaine de préoccupation critique» chez les humains, les animaux et l’environnement susceptible d’empêcher son autorisation.

Glyphosate : Autorisation prolongée de 10 ans

Glyphosate : Autorisation prolongée de 10 ans

La gestion de l’interdiction puis des autorisations du glyphosate tourne au ridicule. Après avoir été longtemps condamné, ce produit fait l’objet d’autorisations successives de la part de l’union européenne. La prochaine devrait durer 10 ans.

Le glyphosate, la substance active de plusieurs herbicides – dont le célèbre Roundup de Monsanto, très largement utilisé dans le monde – avait été classé en 2015 comme un «cancérogène probable» pour les humains par le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé. À l’inverse, l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) a jugé l’an dernier que les preuves scientifiques disponibles ne permettaient pas de classer le glyphosate comme cancérogène.

L’autorisation actuelle du glyphosate dans l’UE, renouvelée en 2017 pour cinq ans, expirait le 15 décembre 2022, mais a été prolongée d’un an dans l’attente d’une évaluation scientifique sur l’herbicide. Début juillet, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) avait finalement publié son rapport, indiquant ne pas avoir identifié de «domaine de préoccupation critique» chez les humains, les animaux et l’environnement susceptible d’empêcher son autorisation.

Environnement-Glyphosate : À nouveau autorisé dans l’union européenne

Environnement-Glyphosate : À nouveau autorisé dans l’union européenne

L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) « n’a pas identifié de domaine critique de préoccupation » du glyphosate chez les humains, les animaux et l’environnement, explique-t-elle dans un communiqué.

Au total, le rapport, qui sera rendu public courant juillet, repose sur 2.400 études, représente 180.000 pages, et a fait appel à 90 experts des États membres, fait valoir l’autorité. L’EFSA devait initialement publier son étude au deuxième semestre de 2022, avant de reporter la publication en raison d’un nombre « sans précédent » d’observations reçues.

Avant la sortie des résultats, les producteurs s’étaient dits « assez confiants » sur le prolongement de l’autorisation, selon un représentant de Plateforme glyphosate France (Bayer, Syngenta…) cité par le média spécialisé France Agricole.

Ce mercredi, pour marquer le coup, des ONG environnementales ont appelé le gouvernement français à s’y opposer. « Nos organisations demandent que la France prenne position contre la ré-autorisation de cette substance dangereuse pour la santé et l’environnement », ont réclamé une quinzaine d’ONG – dont Générations futures, Greenpeace, Réseau Action Climat ou encore Les Amis de la Terre – dans une lettre remise à la Première ministre Élisabeth Borne et d’autres ministères.

Emmanuel Macron s’était engagé en 2017 à sortir du glyphosate en France « au plus tard » début 2021, avant de revenir sur cette promesse. Des organisations agricoles s’opposent à cette interdiction, estimant que le désherbant reste largement incontournable, notamment pour faire place nette à une nouvelle culture sans labourer (la pratique, millénaire, relâche du carbone et altère la fertilité des sols).

Glyphosate : « On ne doit pas interdire pour faire plaisir à trois écolos du 8e arrondissement » (Jean-Baptiste Moreau)

Glyphosate : « On ne doit pas interdire pour faire plaisir à trois écolos du 8e arrondissement » (Jean-Baptiste Moreau)

« On ne doit pas interdire des produits juste parce que c’est la mode et parce que ça fait plaisir à trois écolos du 8e arrondissement », tacle jeudi 6 juillet sur franceinfo l’agriculteur Jean-Baptiste Moreau, ancien député LREM de la Creuse et auteur du rapport d’information déposé par la mission d’information commune sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate, remis en 2019.

Un rapport de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) publié jeudi ouvre la voie au renouvellement de l’autorisation du glyphosate au sein de l’Union européenne. Cette dernière n’a pas identifié de niveau de risque lié au glyphosate qui justifierait selon elle de l’interdire dans l’Union européenne, dans cette étude remise à la Commission européenne, et contestée par plusieurs ONG.

Vous aviez dit à l’époque que l’engagement présidentiel d’interdire le glyphosate serait tenu. On en est loin en 2023 ?

Jean-Baptiste Moreau : C’est suite à la prise de parole du président en 2017, quand il a dit qu’on interdirait le glyphosate sous trois ans, qu’il y a eu un certain nombre d’amendements à la loi Egalim, et que de ça est née une commission d’enquête. On a travaillé pendant plus d’un an sur cette thématique pour étayer cet avis et voir si vraiment c’était faisable d’interdire dans les trois ans ce glyphosate. En tant qu’agriculteur et ingénieur agronome, ça fait longtemps qu’on sait que le glyphosate paie le prix d’être un symbole, mais ce n’est pas le produit le plus dangereux qui est utilisé par les agriculteurs, d’autant plus qu’on a restreint les usages depuis 2021. Ça fait trois ans qu’on diminue les quantités utilisées, suite au rapport qu’on a rendu. On a discuté à l’époque avec le président et le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, en disant qu’on ne pouvait pas interdire au niveau franco-français une molécule massivement utilisée parce qu’elle est efficace, pas chère et pas dangereuse, juste par dogmatisme. On a prôné le « pas d’interdiction sans solution », en interdisant le glyphosate chaque fois qu’il y avait des alternatives, et on a laissé un certain nombre d’usages autorisés.


Pourquoi est-ce si difficile de s’en passer ?

C’est un herbicide redoutablement efficace et à un prix largement compatible avec des coûts de production et des prix de vente tels qu’ils sont aujourd’hui. Ce n’est pas par plaisir que les agriculteurs l’utilisent. Ils l’utilisent parce qu’ils en ont besoin, parce qu’il existe un certain nombre de plantes qu’on ne sait pas détruire avec autre chose que cette molécule. C’est aussi ce qu’on utilise pour l’agriculture de conservation des sols, qui évite le labour des sols, les libérations de carbone, qui est une pratique agricole parfaitement vertueuse d’un point de vue environnemental. Sans glyphosate, ils ne savent plus faire cette technique. Ce n’est pas parce qu’une ânerie est répétée des milliers de fois à longueur de chaînes d’info et de médias qu’elle devient une vérité. Effectivement, deux études ont dit que c’était un cancérogène probable, au même titre que d’autres produits, pas plus ni moins. Mais vous en avez des centaines qui disent que le contraire. Il faut prendre des décisions rationnelles.

Quelles seraient les conséquences d’une interdiction du glyphosate ?

Il y aurait un problème de sécurité alimentaire, avec un certain nombre de mauvaises herbes qui pousseraient dans les récoltes et qui pourraient être éventuellement toxiques pour l’homme. Vous auriez des chutes de rendement dans un contexte où on n’a déjà plus de souveraineté alimentaire. Ça va réhausser les coûts de production, car ça signifie utiliser d’autres molécules ou d’autres techniques plus coûteuses. On ne doit pas interdire des produits juste parce que c’est la mode et parce que ça fait plaisir à trois écolos du 8e arrondissement. On doit les interdire quand ils sont dangereux pour l’homme, pour l’agriculteur en premier lieu car c’est lui qui est le plus exposé, et pour le consommateur. À partir du moment où ils ne sont pas dangereux, il n’y a aucune raison de les interdire.

Ce rapport est-il un soulagement pour une majorité d’agriculteurs, d’éleveurs, dont vous faites partie ?

C’est surtout tout sauf une surprise. Quand on a travaillé sur le sujet, ou quand on a un peu d’expérience en agriculture ou en agronomie, on le sait déjà depuis longtemps. Sauf qu’un certain nombre de personnes ont bourré le mou de la population à longueur d’antenne en expliquant que le glyphosate était hyper dangereux. Un élu doit prendre des décisions éclairées, c’est ce qu’on a fait avec cette mission parlementaire qui a permis de ne pas aboutir à l’interdiction totale du glyphosate, mais à une restriction des usages, et on va poursuivre dans ce sens-là. On savait déjà en 2021, quand j’ai rencontré le président et Julien Denormandie à l’Elysée, que globalement les pays européens n’iraient pas dans notre sens et que l’EFSA (l’Autorité européenne de sécurité des aliments) ne conclurait pas à la dangerosité.

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Glyphosate :À nouveau autorisé dans l’union européenne

Glyphosate : À nouveau autorisé dans l’union européenne

L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) « n’a pas identifié de domaine critique de préoccupation » du glyphosate chez les humains, les animaux et l’environnement, explique-t-elle dans un communiqué.

Au total, le rapport, qui sera rendu public courant juillet, repose sur 2.400 études, représente 180.000 pages, et a fait appel à 90 experts des États membres, fait valoir l’autorité. L’EFSA devait initialement publier son étude au deuxième semestre de 2022, avant de reporter la publication en raison d’un nombre « sans précédent » d’observations reçues.

Avant la sortie des résultats, les producteurs s’étaient dits « assez confiants » sur le prolongement de l’autorisation, selon un représentant de Plateforme glyphosate France (Bayer, Syngenta…) cité par le média spécialisé France Agricole.

Ce mercredi, pour marquer le coup, des ONG environnementales ont appelé le gouvernement français à s’y opposer. « Nos organisations demandent que la France prenne position contre la ré-autorisation de cette substance dangereuse pour la santé et l’environnement », ont réclamé une quinzaine d’ONG – dont Générations futures, Greenpeace, Réseau Action Climat ou encore Les Amis de la Terre – dans une lettre remise à la Première ministre Élisabeth Borne et d’autres ministères.

Emmanuel Macron s’était engagé en 2017 à sortir du glyphosate en France « au plus tard » début 2021, avant de revenir sur cette promesse. Des organisations agricoles s’opposent à cette interdiction, estimant que le désherbant reste largement incontournable, notamment pour faire place nette à une nouvelle culture sans labourer (la pratique, millénaire, relâche du carbone et altère la fertilité des sols).

Glyphosate Bayer: 400.000 euros d’amende pour lobbying illégal

Glyphosate  Bayer: 400.000 euros d’amende pour  lobbying illégal

Une amende administrative de 400.000 euros contre bas hier à propos de lobbying illégal concernant le phosphate. L e chimiste est accusé d’avoir fiché illégalement des personnalités publiques ou issues de la société civile (politiques, journalistes, militants écologistes, agriculteurs, scientifiques…) dans le but d’influencer le débat public pour favoriser le renouvellement de l’autorisation du glyphosate par la Commission européenne.

« La création de fichiers de contacts par les représentants d’intérêts à des fins de lobbying n’est pas, en soi, illégale. En revanche, ne peuvent figurer dans ce fichier que des personnes qui peuvent raisonnablement s’attendre, en raison de leur notoriété ou de leur activité, à être l’objet de contacts du secteur », explique la Commission CNIL.Le  fichier en question contenait pour chacune des « plus de 200 personnalités » inscrites dans le fichier, une « note allant de 1 à 5″ permettant « d’évaluer son influence, sa crédibilité et son soutien à la société Monsanto sur divers sujets tels que les pesticides ou les organismes génétiquement modifiés ».

Glyphosate: Remise en cause de sa nocivité ?

Glyphosate: Remise en cause de sa nocivité ?

Un article d’ Emmanuelle Ducros du journal l’Opinion   rend compte des dernières recherches européennes qui concluent à l’absence de nocivité du Glyphosate. 

L’Efsa, l’agence de santé européenne, devra présenter en septembre 2022 un dossier aux Etats européens pour qu’ils décident (ou pas) de la réhomologation du glyphosate. Pour ce faire, une enquête poussée a été demandée à quatre agences de santé avec comme chef de file, l’Anses, l’organisme français, alors que Paris a décidé, seul, d’interdire le produit. Le rapport, rendu le 15 juin à l’Efsa, arrive aux mêmes conclusions que les autres agences de santé. Le produit n’est ni cancérogène, ni reprotoxique, ni mutagène…

Absolument rien n’aura été négligé dans l’opération d’envergure de mise à jour des connaissances scientifiques sur le glyphosate. Dans le cadre de l’étude précédant sa réhomologation ou son interdiction fin 2022, et pour faire face aux aspects polémiques du dossier, ce n’est pas un pays qui avait été chargé de ce travail scientifique, mais quatre.

La décision précédente, prise en 2020, reposait sur les études de la seule agence sanitaire allemande. C’est la règle pour les produits phytosanitaires : l’Efsa, l’agence européenne, délègue le travail et s’appuie sur les conclusions qui lui sont rendues. Mais le glyphosate n’est pas un produit comme les autres, tant son traitement est émotionnel.

En 2019, c’est donc la France (qui s’est engagée unilatéralement dans son interdiction et espérait convaincre ses voisins de faire de même) qui a pris la tête de file du travail d’évaluation scientifique. A la manœuvre, l’Anses, son agence sanitaire. A ses côtés, les agences néerlandaise, suédoise et hongroise. Elles ont rendu le 15 juin à l’Efsa un rapport de… 11 000 pages. « D’ordinaire, un dossier de réhomologation pour une substance active en compte moins de 5 000 », précise l’agence, qui a d’ailleurs pris la peine de communiquer sur le rapport, ce qu’elle ne fait jamais. Elle le mettra intégralement en ligne en septembre, par souci de transparence.

Les détracteurs de l’herbicide, qui fondaient de grands espoirs sur le rapport pour le voir disparaître, en sont pour leurs frais. A l’issue d’une revue exhaustive de toutes les publications scientifiques sur le sujet, y compris celles émanant d’opposants, les agences de santé ont conclu que « la classification du glyphosate au regard d’une éventuelle cancérogénéité n’était pas justifiée ». Les scientifiques écartent aussi les inquiétudes sur la génotoxicité, le caractère mutagène et la reprotoxicité.

Tous les arguments des antiglyphosates, qui agitent depuis des années les peurs liées à la santé, s’écroulent. Même si, au fond, on n’apprend pas grand-chose de ce rapport : les agences américaine et canadienne étaient récemment arrivées aux mêmes conclusions. Les préventions du Circ (une agence de l’OMS qui avait déclaré le produit « cancérogène probable » en 2015), déjà contestées, apparaissent obsolètes.

« Nous allons, dans la campagne présidentielle, plaider pour que la rationalité préside aux décisions, et pas des théories du complot qui s’érigent en magistère moral »

« Au niveau européen, on ne voit pas comment l’Efsa pourrait déjuger le travail de cinq agences nationales, commente Gil Rivière-Wekstein, auteur de Glyphosate, l’impossible débat, une somme complète sur le sujet. D’autant que le profil “écotox” du produit, c’est-à-dire ses effets environnementaux, figure parmi les plus favorables de tous les phytosanitaires. Les Etats vont devoir faire un choix. Prendre une décision basée sur la science… ou sur l’opinion publique à qui on a inculqué une peur irrationnelle du produit. » Un cas d’espèce sur la place de la rationalité dans la décision politique à l’échelle du continent, en somme. « Comment pourra-t-on ensuite demander aux citoyens de faire confiance aux agences sanitaires sur les vaccins si on estime que leurs décisions peuvent être jetées à la poubelle au gré des marottes politiques ? », interroge Gil Rivière-Wekstein.

. En France aussi, il va falloir tirer des conséquences du rapport. La sortie unilatérale du glyphosate, décidée par Emmanuel Macron, reposait sur des craintes sanitaires et sur le pari que nos voisins suivraient. Deux hypothèses qui ont du plomb dans l’aile et interrogent sur les distorsions de concurrence que la France s’est auto-infligée avec cette décision — dont la mise en œuvre se révèle de plus un casse-tête. Le Président peut-il désormais se permettre de persévérer au risque de jeter le discrédit sur l’agence sanitaire dont il a, par ailleurs, fait un allié dans la lutte contre la Covid ?

« Il est temps de siffler la fin de la récré, demande Arnaud Rousseau, vice-président de la FNSEA. La science nous a sortis de l’ornière avec la Covid, il faut solder l’ère des marchands de peur. Nous allons, dans la campagne présidentielle, plaider pour que la rationalité préside aux décisions, et pas des théories du complot qui s’érigent en magistère moral. »

 

Des alternatives au glyphosate ?

Des alternatives au  glyphosate  ?

 

 

L’agronome Marc Dufumier dénonce dans le journal Le Monde l’incapacité de l’Etat à respecter ses engagements écologiques, et préconise d’étendre les surfaces en légumineuses aux dépens de cultures dont il est difficile de vendre les excédents à l’export.

 

Tribune.

 

Le président de la République Emmanuel Macron, interrogé vendredi 4 décembre 2020 sur le média en ligne Brut, a reconnu ne pas avoir pu empêcher l’usage agricole du glyphosate dans les délais promis. Et de considérer que la « faute » était « collective ». Mais sans préciser pour autant sur qui incombe la responsabilité de ce qui semble être une boulette politique. Quelques semaines seulement après la réhabilitation de l’usage des néonicotinoïdes pour la culture de la betterave à sucre, cela fait vraiment désordre.

Mais a-t-on seulement quelque raison d’être surpris ? Quelles mesures ont été prises pour inciter les agriculteurs à trouver une alternative à l’emploi de chacun de ces pesticides, dont les dangers sont de plus en plus en plus reconnus par les scientifiques ? Rigoureusement aucune !

A quoi s’ajoute aussi le fait que les 146 recommandations de la conférence citoyenne pour le climat, qu’Emmanuel Macron affirmait vouloir soutenir « sans filtre », ne semblent pas devoir être pleinement prises en compte. Cela fait vraiment beaucoup de promesses non tenues.

Et cela d’autant plus qu’il existe d’ores et déjà des pratiques agricoles alternatives à l’emploi du glyphosate et des néonicotinoïdes. Ces techniques, qui relèvent d’une agroécologie scientifique (la discipline des agroécologues) et s’inspirent en même temps de savoir-faire paysans très anciens, ne visent pas tant à éradiquer les herbes concurrentes des plantes cultivées ou les pucerons qui leur transmettent des virus qu’à en réduire la prolifération et à minimiser leurs dommages.

La première d’entre elles consiste à allonger les rotations de cultures et à diversifier les espèces cultivées au sein de nos terroirs. Si l’on veut limiter la multiplication des herbes indésirables sur un même terrain agricole, il convient de ne pas y cultiver tous les ans la même culture.

Cela a pour effet de perturber le cycle de reproduction de ces dites « mauvaises herbes » sur chacune des parcelles en n’y pratiquant pas tous les ans les mêmes travaux culturaux. Celles qui tendent à proliférer en compagnie d’une espèce cultivée particulière ne peuvent guère se reproduire en grand nombre les années suivantes au voisinage d’autres espèces dont la croissance et le développement interviennent à des dates différentes.

Quand, au cours d’une même année, au sein d’un même terroir, les parcelles sont occupées par des cultures d’espèces très variées, les insectes susceptibles d’occasionner de gros dégâts sur l’une d’entre elles éprouvent de réelles difficultés à se propager du fait que les cultures présentes sur les parcelles voisines ne leur sont guère accueillantes.

 

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Sortie du glyphosate : un échec « collectif » ( Macron)

 Sortie du glyphosate : un échec « collectif »

 

 

« Je n’ai pas changé d’avis » sur cet objectif, mais « je n’ai pas réussi » à l’accomplir, c’est un échec « collectif », a déclaré le chef d’État qui, en novembre 2017, s’était engagé dans un tweet pour une interdiction « au plus tard dans trois ans ».

 

En janvier 2019, Emmanuel Macron avait déjà averti que la France ne parviendrait pas à se passer du glyphosate « à 100% » en trois ans. « Pas faisable et ça tuerait notre agriculture », estimait alors le président.

« Pourquoi on n’a pas réussi? [...] Quand les autres ne vont pas au même rythme que nous, ça crée de la distorsion de concurrence et on sacrifie notre agriculture pour régler le problème », a-t-il fait valoir vendredi.

« Quand on veut lutter contre les pesticides, c’est l’Europe le bon niveau », a-t-il poursuivi. « On ne peut pas gagner la bataille tout seul si on n’a pas les autres européens », a-t-il insisté.

 

L’Élysée a indiqué récemment que le président souhaite porter la question au niveau européen, où pour l’instant seul le Luxembourg s’est engagé à se passer du glyphosate d’ici fin 2020.

Glyphosate: Interdiction totale en Europe fin 2022 ? (Macron)

Glyphosate: Interdiction totale  en Europe fin 2022 ? (Macron)

 

 

Sans doute pour cacher ses tergiversations par rapport à l’interdiction du phosphate en France, Macron propose maintenant l’extension de cet interdiction à toutes l’union européenne. Or il n’est pas certain du tout que certains Etats rejoignent la proposition de Macron. Une manière pour le président de la république français de se défausser sur l’Europe.

 

Le 27 novembre 2017, Emmanuel Macron assurait vouloir interdire le glyphosate « d’ici trois ans ». Trois ans plus tard, la France en est loin : selon le ministère de l’Ecologie, la baisse de son utilisation n’est que de « 50% ces dernières années ».

Entre temps, en 2019, le chef de l’Etat était revenu sur ses propos, estimant que cette promesse n’était « pas faisable », faute d’alternatives. A l’heure où les associations et élus écologistes, ainsi qu’une partie de la majorité, s’apprêtent à se rappeler au bon souvenir du chef de l’Etat, Emmanuel Macron veut se montrer offensif et déporter le débat sur le plan européen.

D’une certaine manière ces aussi la preuves que le gouvernement français ne peut s’engager seul dans cette voie sans mettre en cause l’avenir de certaines filières agricoles.

Interdiction totale du glyphosate en Europe fin 2022 ? (Macron)

Interdiction totale du glyphosate en Europe fin 2022 ? (Macron)

 

 

Sans doute pour cacher ses tergiversations par rapport à l’interdiction du phosphate en France, Macron propose maintenant l’extension de cet interdiction à toutes l’union européenne. Or il n’est pas certain du tout que certains Etats rejoignent la proposition de Macron. Une manière pour le président de la république français de se défausser sur l’Europe.

 

Le 27 novembre 2017, Emmanuel Macron assurait vouloir interdire le glyphosate « d’ici trois ans ». Trois ans plus tard, la France en est loin : selon le ministère de l’Ecologie, la baisse de son utilisation n’est que de « 50% ces dernières années ».

Entre temps, en 2019, le chef de l’Etat était revenu sur ses propos, estimant que cette promesse n’était « pas faisable », faute d’alternatives. A l’heure où les associations et élus écologistes, ainsi qu’une partie de la majorité, s’apprêtent à se rappeler au bon souvenir du chef de l’Etat, Emmanuel Macron veut se montrer offensif et déporter le débat sur le plan européen.

D’une certaine manière ces aussi la preuves que le gouvernement français ne peut s’engager seul dans cette voie sans mettre en cause l’avenir de certaines filières agricoles.

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