Rejet de Sylvie Goulard: « l’échec de l’arrogance de Macron » (Raphaël Glucksmann)
C’est un rejet massif synonyme de camouflet pour Emmanuel Macron. Au lendemain du recalage de la candidature de Sylvie Goulard à la Commission européenne, retoquée par les eurodéputés à 82 voix contre 29, l’attitude du président de la République est de nouveau pointée du doigt par l’opposition et autres éditorialistes. Parmi eux, Raphaël Glucksmann, invité de BFMTV et RMC:
« C’est l’échec de l’arrogance d’Emmanuel Macron », a commenté l’euro député Raphaël Glucksmann .
« Tous les signaux qui venaient de Bruxelles disaient la même chose: elle ne passera pas », poursuit-il. « Et c’est pas une revanche de tel ou tel groupe politique, la fronde elle part déjà des députés des pays du Nord qui sont scandalisés qu’on puise envoyer à Bruxelles une commissaire qui ne peut pas être ministre en France. »
En cause? Les deux enquêtes en cours, en France et au niveau de l’Union européenne, sur la participation de Sylvie Goulard à un système d’emploi fictif présumé pour le Modem.
« Il y a eu une fronde réelle » continue celui qui est également eurodéputé. « Ce qu’il s’est passé, c’est qu’Emmanuel Macron, qui n’a pas eu l’habitude en France qu’un parlement lui résiste, n’a pas anticipé qu’un parlement pouvait lui résister. »
De quoi expliquer, la réaction du chef de l’État, jeudi, après le rejet de sa candidate. Ce dernier ayant fait part d’une certaine incompréhension: « Je me suis battu pour un portefeuille, j’ai soumis trois noms. On m’a dit ‘votre nom est formidable, on le prend’ et puis on me dit finalement ‘on n’en veut plus’. Il faut qu’on m’explique. » a-t-il commenté lors d’une conférence de presse à Lyon. L’explication est pourtant simple, Macron doit abandonner sa posture méprisante de donneur de leçons.