Macron : Napoléon IV ou Giscard II
Il est clair que Macron peine à trouver la posture équilibrée visant à restaurer l’autorité du chef de l’État tout en maintenant une relation sociale et citoyenne simple avec l’ensemble du pays. Il faut bien convenir que Macron a surtout privilégié la restauration de la monarchie républicaine et le volontarisme bonapartiste. Mais À force de vouloir sacraliser la fonction de président de la république, on peut se demander si Macron n’en fait pas un peu trop. La petite fête familiale organisée à Chambord témoigne d’un coup d’un goût parfois douteux. Certes, cette fonction présidentielle avait été notoirement affaiblie par Hollande et Sarkozy. Pour autant, le recours à certains symboles monarchiques ne concourt pas à une réelle modernisation de la démocratie. Il est clair que Macron avec sa jeunesse, sa détermination et son réformisme a apporté un vent nouveau dans le paysage politique. Toutefois sa posture parfois jupitérienne témoigne d’une vision quasi monarchique du pouvoir. À sa défense, tout dans les institutions révèle que la France a choisi un régime de monarchie républicaine. Tout procède président de la république, le Parlement et le gouvernement sont aux ordres de l’Élysée. Il est vrai que cette stabilité politique à évité à la France les soubresauts politiciens de la IVe République. Mais Macron serait bien avisé de ne pas en faire des tonnes pour imposer son autorité car l’autorité de la politique vaut toujours mieux que la politique d’autorité et les formes de sa représentation. Encore jeune, Macon se laisse parfois griser par les parfums pouvoir. On objectera qu’il tente parfois de rééquilibrer sa posture jupitérienne avec une politique de communication de type giscardien. Ainsi sa dernière interview hier sur France 2 qui voulait témoigner de la modernité et du mouvement. Ce qu’avait tenté aussi Giscard d’Estaing jusqu’à ce qu’on se lasse de la surdose de communication. Le choix pour Macron n’est sans doute pas entre Napoléon IV ou Giscard ii mais dans une posture plus sobre qui s’impose seulement par la cohérence et l’efficacité d’une politique davantage que par des symboles désuets et critiquables.