Archive pour le Tag 'Gilles'

Politique: Macron, c’est fini (Gilles Legendre)

Politique: Macron, c’est fini (Gilles Legendre)

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Règlement de comptes dans l’ancienne majorité: « La macronie est terminée, le macronisme c’est fini », juge Gilles Le Gendre, au micro de BFMTV ce jeudi 11 juillet. L’ancien responsable national du parti en marche ( président d’ »EN Marche » à l’assemblée) et député Renaissance estime que la « seule coalition qui existe aujourd’hui » est celle « contre le président ».

 

« La vérité, c’est que la vraie question pour le président de la République, que trahit la lettre d’hier, c’est de savoir si le dynamiteur peut être le reconstructeur », s’interroge Gilles Le Gendre, jugeant que la dissolution était une « décision insensée ».

« Évidemment » que c’est lui le dynamiteur, poursuit-il. « La décision de la dissolution a entraîné des réactions en chaîne dont on a pas encore vu le terme, ça n’est pas terminé. »

Pour lui, le dépassement du clivage droite-gauche qui avait créé l’ »enthousiasme » en 2017 est obsolète, car au sein des macronistes « nous voyons poindre des divisions radicales qui se font précisément sur la restauration du clivage droite gauche ». Il a dépeint un bloc central « restreint » et « enfermé entre deux mâchoires » à droite et à gauche.

Selon le député sortant, le « dépassement politique est terminé aussi ». Ajoutant: « Cette idée forte du dépassement nous l’avons abandonnée, depuis 2022, ça se déglingue et le président est resté sourd à tous ceux qui le mettaient en garde contre le fait que cette dérive, cet abandon des idéaux initiaux, était en train de créer une situation intenable pour le pays. »
Cette « crise démocratique » risque d’évoluer en « crise de régime » selon l’ancien député. « Aujourd’hui, ce qui est grave, c’est que la règle du jeu est contestée et ne fonctionne plus comme on en a l’illustration depuis quinze jours ».

« Le système s’est tellement délité au fil du temps », juge l’ancien élu qui déplore une « perte de repères » et un pays « ingouvernable ». Sans réponse à la « question démocratique », il prédit que « nous irons de crise en crise, jusqu’à la crise finale qui consistera à placer madame Le Pen à l’Élysée en 2027 ou avant ».

Il a néanmoins appelé le président à créer une coalition avec un objectif précis, « en réunissant les forces politiques pendant une durée déterminée, quelque mois pour remettre à plat les institutions et réformer l’Etat ».

Évoquant le « rêve exceptionnel » que le président « avait fait naître » en 2017, Gilles Le Gendre regrette de « voir comment au bout de sept ans le rêve se fracasse. C’est d’abord une immense tristesse et ensuite un examen de conscience, comment avons-nous pu autant se tromper? »

Politique: La macronie, c’est fini (Gilles Legendre)

Politique: La macronie, c’est fini (Gilles Legendre)

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Règlement de comptes dans l’ancienne majorité: « La macronie est terminée, le macronisme c’est fini », juge Gilles Le Gendre, au micro de BFMTV ce jeudi 11 juillet. L’ancien responsable national du parti en marche ( président d’ »EN Marche » à l’assemblée) et député Renaissance estime que la « seule coalition qui existe aujourd’hui » est celle « contre le président ».

 

« La vérité, c’est que la vraie question pour le président de la République, que trahit la lettre d’hier, c’est de savoir si le dynamiteur peut être le reconstructeur », s’interroge Gilles Le Gendre, jugeant que la dissolution était une « décision insensée ».

« Évidemment » que c’est lui le dynamiteur, poursuit-il. « La décision de la dissolution a entraîné des réactions en chaîne dont on a pas encore vu le terme, ça n’est pas terminé. »

Pour lui, le dépassement du clivage droite-gauche qui avait créé l’ »enthousiasme » en 2017 est obsolète, car au sein des macronistes « nous voyons poindre des divisions radicales qui se font précisément sur la restauration du clivage droite gauche ». Il a dépeint un bloc central « restreint » et « enfermé entre deux mâchoires » à droite et à gauche.

Selon le député sortant, le « dépassement politique est terminé aussi ». Ajoutant: « Cette idée forte du dépassement nous l’avons abandonnée, depuis 2022, ça se déglingue et le président est resté sourd à tous ceux qui le mettaient en garde contre le fait que cette dérive, cet abandon des idéaux initiaux, était en train de créer une situation intenable pour le pays. »
Cette « crise démocratique » risque d’évoluer en « crise de régime » selon l’ancien député. « Aujourd’hui, ce qui est grave, c’est que la règle du jeu est contestée et ne fonctionne plus comme on en a l’illustration depuis quinze jours ».

« Le système s’est tellement délité au fil du temps », juge l’ancien élu qui déplore une « perte de repères » et un pays « ingouvernable ». Sans réponse à la « question démocratique », il prédit que « nous irons de crise en crise, jusqu’à la crise finale qui consistera à placer madame Le Pen à l’Élysée en 2027 ou avant ».

Il a néanmoins appelé le président à créer une coalition avec un objectif précis, « en réunissant les forces politiques pendant une durée déterminée, quelque mois pour remettre à plat les institutions et réformer l’Etat ».

Évoquant le « rêve exceptionnel » que le président « avait fait naître » en 2017, Gilles Le Gendre regrette de « voir comment au bout de sept ans le rêve se fracasse. C’est d’abord une immense tristesse et ensuite un examen de conscience, comment avons-nous pu autant se tromper? »

Législatives : Yaël Braun-Pivet appelle à voter pour le dissident Gilles Le Gendre

Législatives 2024 : Yaël Braun-Pivet appelle à voter pour le dissident  Gilles Le Gendre 

 Gilles Le Gendre,   député sortant Renaissance et ancien patron des députés macronistes ne sera pas le candidat officiel du camp Macron. Un peu comme chez Mélenchon ont fait le ménage. Gilles  Legendre s’est en effet signalé par une forte opposition à Macon à propos de la dissolution. Le paradoxe c’est qu’il sera quand même soutenu  par  Yaël Braun-Pivet, présidente sortante de l’Assemblée qui  lui a témoigné de son soutien via une vidéo publiée sur X.

«Les 30 juin et 7 juillet, je vous invite à voter pour Gilles Le Gendre ( à Paris). Il a été un député extrêmement engagé, très présent à l’Assemblée nationale [...] Gilles saura porter vos valeurs, vos engagements et vous pourrez compter sur lui », a-t-elle déclaré. Par son intervention, Yaël Braun-Pivet s’oppose elle-aussi une nouvelle fois directement à son propre camp. Au lendemain de la dissolution, elle avait vertement critiqué la décision du président de la République estimant «qu’il y avait un autre…

 

Législatives: Une victoire pour Marine Le Pen (Gilles Ivaldi)

Législatives: Une victoire pour Marine Le Pen (Gilles Ivaldi)

 Le RN a obtenu 90 sièges lors de ce second tour dimanche. Pour Gilles Ivaldi, chercheur spécialiste de l’extrême droite, ce résultat est « une victoire personnelle pour Marine Le Pen ».( Franceinfo)

 

 

 

Gilles Ivaldi, chargé de recherche au CNRS et au Cevipof (Sciences Po) et auteur de la note « Marine Le Pen, Éric Zemmour : social-populisme contre capitalisme populaire » (en PDF) en mars, analyse cette percée historique du RN après une présidentielle où Marine Le Pen avait déjà progressé au second tour.

Franceinfo : comment expliquez-vous le résultat du Rassemblement national pour ce second tour des élections législatives ?

Gilles Ivaldi : Pour moi, il y a trois explications principales à ce séisme politique que personne n’avait vu venir. La première, c’est que Marine Le Pen et le Rassemblement national ont mené une campagne discrète et furtive, mais sur une thématique qui était au cœur des préoccupations des Français : le pouvoir d’achat. Ses sorties sur la sécurité en fin de campagne après les incidents du Stade de France ont aussi sans doute convaincu son électorat.

Le deuxième élément est que la stratégie de dédiabolisation du RN n’a jamais eu autant d’effets, tout comme le renouvellement progressif de ses cadres qui sont parvenus à s’ancrer localement dans de nombreux territoires partout en France.

La tripolarisation de la politique française a, enfin, bénéficié au parti d’extrême droite en lui ouvrant un véritable espace à droite. Emmanuel Macron est victime d’un retour de flamme. Avec sa stratégie d’occuper l’espace central et le vote de rejet contre sa politique, il a laissé s’engouffrer la Nupes à gauche et le RN à droite. Avec cette victoire, le parti de Marine Le Pen prend, pour la première fois, l’ascendant sur Les Républicains et donc sur la droite. Quelque chose me dit qu’elle va devoir réfléchir très vite à cette stratégie de l’union des droites, défendue jusque-là par Eric Zemmour.

« Le vote RN est un vote contestataire et donc difficilement prévisible par les sondages. Pour ma part, jamais je n’aurais imaginé qu’il puisse constituer un groupe de cette taille à l’Assemblée nationale. »

Est-ce que l’ambiguïté de la majorité présidentielle autour des consignes de vote en cas de duels RN-Nupes au second tour n’a pas bénéficié à l’extrême droite ?

Oui, il faudra regarder les circonscriptions concernées dans le détail, mais il est vrai que l’absence de consignes de vote claires de la part d’Ensemble ! n’a pas permis au barrage républicain de fonctionner totalement. Le « ni-ni » de la droite sarkozyste avait déjà creusé les premières brèches, mais cette fois, la très grande ambiguïté de la majorité a sans doute permis au Rassemblement national de remporter de précieux sièges.

Cette entrée en force du RN au Palais-Bourbon renforce-t-elle Marine Le Pen en vue de l’élection présidentielle de 2027 ?

C’est une victoire personnelle pour Marine Le Pen. Elle a accompli quelque chose que son père n’avait jamais réussi à mettre en place avant elle. Je ne sais pas quelles sont ses intentions pour la suite de sa carrière, mais ce qui est désormais certain, c’est qu’elle emmène le RN à un niveau jamais atteint. Après, il va quand même falloir faire vivre ce groupe de députés et le gérer. Beaucoup de ces derniers ont très peu d’expérience politique et le parti devra évoluer culturellement : de la contestation à un parti d’alternative. Ce soir, c’est un vrai succès pour Marine Le Pen, mais c’est aussi un vrai défi.

Covid: Le choix délibéré de la circulation du virus (Gilles Pialoux)

Covid: Le  choix délibéré de la circulation du virus (Gilles Pialoux)

 

« C’est plus une régulation sociale et politique par rapport à une incidence tout à fait faramineuse du variant Omicron, que quelque chose qui colle au mode de transmission », a expliqué dimanche 3 janvier sur franceinfo Gilles Pialoux, infectiologue, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Tenon à Paris, après les annonces par le gouvernement d’un assouplissement des règles d’isolement pour les personnes positives au Covid-19 et cas contacts. Sans ces mesures, il y avait le « risque d’une paralysie totale, notamment de l’hôpital ». 

 Le gouvernement a choisi d’alléger les règles d’isolement. Quel regard portez-vous sur ces nouvelles mesures ?

Gilles Pialoux : Ce qui me paraît pertinent, c’est le projet global qui veut que l’on évite que la vague Omicron, qui vient s’ajouter à la vague Delta, paralyse le service public, l’hôpital, les écoles. Je pense que c’est plus une régulation sociale et politique par rapport à une incidence tout à fait faramineuse du variant Omicron, que quelque chose qui colle au mode de transmission. Mais l’exécutif a, depuis le début de cette pandémie, souvent fait des choix entre deux risques. Donc là, il y a le choix de continuer une transmission de la circulation virale par le fait que les gens puissent reprendre des activités. Mais en face, dans l’autre risque, il y avait celui d’une paralysie totale, notamment de certains services publics, dont l’hôpital. Et je pense que c’est cela qui a été privilégié dans les décisions.

Olivier Véran a estimé dans le JDD que la cinquième vague est peut-être la dernière. Etes-vous d’accord avec son analyse ?

J’espère qu’Olivier Véran a raison et qu’après cette vague, on pourrait imaginer une décrue qui serait à la fois liée au fait qu’Omicron serait moins pathogène, moins agressif, moins la cause d’hospitalisations et de passages en réanimation. Mais cela nécessite vraiment d’être démontré plus clairement. Et il y a le fait qu’il y a quand même une réussite française qui est d’arriver à tracter les gens vers la troisième dose ou le rappel. Très clairement, la ligne Maginot, ce sont les gens qui ont eu cette troisième dose de rappel versus les autres. On voit très bien qu’avec Omicron, cela influence énormément le non-passage aux formes graves d’avoir eu cette troisième dose. Donc on est avec des chiffres qui sont assez satisfaisants. Mais il y a quand même deux angles morts. C’est l’école, avec pour l’instant une absence totale de plan adapté à la transmissibilité d’Omicron. Et puis, les personnes immunodéprimées et très fragiles, qui échappent aux anticorps monoclonaux, qui échappent à la vaccination… Et ces gens-là vont continuer à entrer dans l’hôpital.

Pour l’école, quelles seraient selon vous les mesures les plus efficaces ?

Il y a quelque chose que l’on a réclamé beaucoup et qui n’a pas été entendu, parce que l’obsession du ministre de l’Education nationale, c’est de ne pas fermer les classes : il y a un certain nombre de modélisations qui montrent que quand vous dépistez régulièrement les gens, a fortiori avec une incidence très importante dans la circulation du virus dans les écoles – et cela ne va aller que croissant avec Omicron – vous mettez moins d’enfants en dehors du système scolaire que si vous attendez trois contaminations dans une classe. On sait qu’Omicron diffuse énormément dans l’espace. Et s’il n’y a pas un contrôle de l’aération, des capteurs de CO2 et éventuellement des filtres, on n’y arrivera pas. Donc, avec ces deux systèmes, un dépistage répété plus un système de ventilation, en ajoutant une reprise de pédagogie sur le lavage des mains et le masque à partir de 6 ans, cela va participer à un une part de contrôle du virus

Le choix délibéré de la circulation du virus (Gilles Pialoux)

Le  choix délibéré de la circulation du virus (Gilles Pialoux)

 

« C’est plus une régulation sociale et politique par rapport à une incidence tout à fait faramineuse du variant Omicron, que quelque chose qui colle au mode de transmission », a expliqué dimanche 3 janvier sur franceinfo Gilles Pialoux, infectiologue, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Tenon à Paris, après les annonces par le gouvernement d’un assouplissement des règles d’isolement pour les personnes positives au Covid-19 et cas contacts. Sans ces mesures, il y avait le « risque d’une paralysie totale, notamment de l’hôpital ». 

 Le gouvernement a choisi d’alléger les règles d’isolement. Quel regard portez-vous sur ces nouvelles mesures ?

Gilles Pialoux : Ce qui me paraît pertinent, c’est le projet global qui veut que l’on évite que la vague Omicron, qui vient s’ajouter à la vague Delta, paralyse le service public, l’hôpital, les écoles. Je pense que c’est plus une régulation sociale et politique par rapport à une incidence tout à fait faramineuse du variant Omicron, que quelque chose qui colle au mode de transmission. Mais l’exécutif a, depuis le début de cette pandémie, souvent fait des choix entre deux risques. Donc là, il y a le choix de continuer une transmission de la circulation virale par le fait que les gens puissent reprendre des activités. Mais en face, dans l’autre risque, il y avait celui d’une paralysie totale, notamment de certains services publics, dont l’hôpital. Et je pense que c’est cela qui a été privilégié dans les décisions.

Olivier Véran a estimé dans le JDD que la cinquième vague est peut-être la dernière. Etes-vous d’accord avec son analyse ?

J’espère qu’Olivier Véran a raison et qu’après cette vague, on pourrait imaginer une décrue qui serait à la fois liée au fait qu’Omicron serait moins pathogène, moins agressif, moins la cause d’hospitalisations et de passages en réanimation. Mais cela nécessite vraiment d’être démontré plus clairement. Et il y a le fait qu’il y a quand même une réussite française qui est d’arriver à tracter les gens vers la troisième dose ou le rappel. Très clairement, la ligne Maginot, ce sont les gens qui ont eu cette troisième dose de rappel versus les autres. On voit très bien qu’avec Omicron, cela influence énormément le non-passage aux formes graves d’avoir eu cette troisième dose. Donc on est avec des chiffres qui sont assez satisfaisants. Mais il y a quand même deux angles morts. C’est l’école, avec pour l’instant une absence totale de plan adapté à la transmissibilité d’Omicron. Et puis, les personnes immunodéprimées et très fragiles, qui échappent aux anticorps monoclonaux, qui échappent à la vaccination… Et ces gens-là vont continuer à entrer dans l’hôpital.

Pour l’école, quelles seraient selon vous les mesures les plus efficaces ?

Il y a quelque chose que l’on a réclamé beaucoup et qui n’a pas été entendu, parce que l’obsession du ministre de l’Education nationale, c’est de ne pas fermer les classes : il y a un certain nombre de modélisations qui montrent que quand vous dépistez régulièrement les gens, a fortiori avec une incidence très importante dans la circulation du virus dans les écoles – et cela ne va aller que croissant avec Omicron – vous mettez moins d’enfants en dehors du système scolaire que si vous attendez trois contaminations dans une classe. On sait qu’Omicron diffuse énormément dans l’espace. Et s’il n’y a pas un contrôle de l’aération, des capteurs de CO2 et éventuellement des filtres, on n’y arrivera pas. Donc, avec ces deux systèmes, un dépistage répété plus un système de ventilation, en ajoutant une reprise de pédagogie sur le lavage des mains et le masque à partir de 6 ans, cela va participer à un une part de contrôle du virus

Déclarer la guerre aux dérèglements climatiques (Pierre Larrouturou)

Déclarer la guerre aux dérèglements climatiques  (Pierre Larrouturou)

 

 

Pierre Larrouturou,  député européen estime qu’il faut déclarer la guerre aux dérèglements climatiques dans une tribune au « Monde »(extrait).

 

« Les systèmes tiennent souvent plus longtemps qu’on ne le pense, mais ils finissent par s’effondrer beaucoup plus vite qu’on ne l’imagine. » En 2012, quand l’ancien chef économiste du Fonds monétaire international (FMI), Kenneth Rogoff, tire la sonnette d’alarme, c’est d’un possible effondrement du système financier mondial qu’il s’inquiète. Mais nous savons tous que le risque est plus global : crise climatique, crise sociale, crise démocratique et crise de l’Europe… Dans tous ces domaines, on approche d’un point de non-retour, d’un point de basculement.

Selon une étude [financée par l’ONG Avaaz] s’appuyant sur un sondage réalisé entre mai et juin 2021 par l’institut Kantar auprès de 10 000 jeunes âgés de 16 à 25 ans dans dix pays dont la France, 74 % des jeunes trouvent le futur « effrayant ». En raison du dérèglement climatique, « 39 % hésitent à avoir des enfants ».

Nos enfants ont raison d’être inquiets mais nous sommes des millions à être convaincus qu’il existe des solutions : une société nouvelle, plus juste, plus équilibrée et plus durable est prête à naître des ruines de l’ancien monde. A condition d’unir nos forces pour la construire.

Ce n’est pas en améliorant la bougie qu’on a inventé l’ampoule électrique. Ce n’est pas en améliorant la monarchie qu’on a inventé la République. Ce n’est pas en mettant quelques rustines à un système qui menace ruine qu’on évitera le chaos. L’élection d’avril 2022 doit permettre de changer la donne, profondément. En France comme en Europe.

Sur le climat, beaucoup de dirigeants n’ont visiblement pas compris l’urgence : le nombre d’événements climatiques extrêmes a déjà été multiplié par cinq en cinquante ans. Si rien ne change, la France pourrait subir, après 2050, des canicules à répétition, avec des records à 54 ou 55 degrés. Rien qu’en Europe ces canicules pourraient faire 150 000 morts par an.

Pour éviter le pire, il est temps de déclarer la guerre au dérèglement climatique. C’est la seule guerre qui ne fera aucun mort mais va éviter des millions de victimes. C’est la seule guerre qui peut rassembler les peuples au lieu de les diviser. Le nerf de la guerre, c’est l’argent. Pour isoler des millions de maisons, développer des transports en commun sur tous nos territoires, investir massivement dans les énergies renouvelables et la recherche, pour aider nos agriculteurs à changer de pratiques, il faut trouver des sommes considérables. En novembre 2020, le Parlement européen avançait des solutions concrètes. L’une des plus importantes, et la plus rapide à mettre en œuvre, était la création d’une taxe sur la spéculation qui « malgré le Brexit, pourrait rapporter 57 milliards par an », selon le rapport 2020 du Parlement européen sur le plan d’investissement pour une Europe durable (article 37).

 

Le gouvernement a fait le choix de la circulation du virus (Gilles Pialoux)

Le gouvernement a fait le choix de la circulation du virus (Gilles Pialoux)

 

« C’est plus une régulation sociale et politique par rapport à une incidence tout à fait faramineuse du variant Omicron, que quelque chose qui colle au mode de transmission », a expliqué dimanche 3 janvier sur franceinfo Gilles Pialoux, infectiologue, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Tenon à Paris, après les annonces par le gouvernement d’un assouplissement des règles d’isolement pour les personnes positives au Covid-19 et cas contacts. Sans ces mesures, il y avait le « risque d’une paralysie totale, notamment de l’hôpital ». 

 Le gouvernement a choisi d’alléger les règles d’isolement. Quel regard portez-vous sur ces nouvelles mesures ?

Gilles Pialoux : Ce qui me paraît pertinent, c’est le projet global qui veut que l’on évite que la vague Omicron, qui vient s’ajouter à la vague Delta, paralyse le service public, l’hôpital, les écoles. Je pense que c’est plus une régulation sociale et politique par rapport à une incidence tout à fait faramineuse du variant Omicron, que quelque chose qui colle au mode de transmission. Mais l’exécutif a, depuis le début de cette pandémie, souvent fait des choix entre deux risques. Donc là, il y a le choix de continuer une transmission de la circulation virale par le fait que les gens puissent reprendre des activités. Mais en face, dans l’autre risque, il y avait celui d’une paralysie totale, notamment de certains services publics, dont l’hôpital. Et je pense que c’est cela qui a été privilégié dans les décisions.

Olivier Véran a estimé dans le JDD que la cinquième vague est peut-être la dernière. Etes-vous d’accord avec son analyse ?

J’espère qu’Olivier Véran a raison et qu’après cette vague, on pourrait imaginer une décrue qui serait à la fois liée au fait qu’Omicron serait moins pathogène, moins agressif, moins la cause d’hospitalisations et de passages en réanimation. Mais cela nécessite vraiment d’être démontré plus clairement. Et il y a le fait qu’il y a quand même une réussite française qui est d’arriver à tracter les gens vers la troisième dose ou le rappel. Très clairement, la ligne Maginot, ce sont les gens qui ont eu cette troisième dose de rappel versus les autres. On voit très bien qu’avec Omicron, cela influence énormément le non-passage aux formes graves d’avoir eu cette troisième dose. Donc on est avec des chiffres qui sont assez satisfaisants. Mais il y a quand même deux angles morts. C’est l’école, avec pour l’instant une absence totale de plan adapté à la transmissibilité d’Omicron. Et puis, les personnes immunodéprimées et très fragiles, qui échappent aux anticorps monoclonaux, qui échappent à la vaccination… Et ces gens-là vont continuer à entrer dans l’hôpital.

Pour l’école, quelles seraient selon vous les mesures les plus efficaces ?

Il y a quelque chose que l’on a réclamé beaucoup et qui n’a pas été entendu, parce que l’obsession du ministre de l’Education nationale, c’est de ne pas fermer les classes : il y a un certain nombre de modélisations qui montrent que quand vous dépistez régulièrement les gens, a fortiori avec une incidence très importante dans la circulation du virus dans les écoles – et cela ne va aller que croissant avec Omicron – vous mettez moins d’enfants en dehors du système scolaire que si vous attendez trois contaminations dans une classe. On sait qu’Omicron diffuse énormément dans l’espace. Et s’il n’y a pas un contrôle de l’aération, des capteurs de CO2 et éventuellement des filtres, on n’y arrivera pas. Donc, avec ces deux systèmes, un dépistage répété plus un système de ventilation, en ajoutant une reprise de pédagogie sur le lavage des mains et le masque à partir de 6 ans, cela va participer à un une part de contrôle du virus

MESURES ANTI-COVID:  » TROP TARD EN JANVIER  » (l’infectiologue Gilles Pialoux)

MESURES  ANTI-COVID:  » TROP TARD EN JANVIER  » (l’infectiologue Gilles Pialoux)

 

 

Jusque-là les pouvoirs publics ont tout fait pour limiter au maximum les restrictions à la mobilité jusqu’à Noël. Les experts scrutent avec attention l’évolution de la pandémie qui a dépassé le record absolu de 100 000 contaminés nouveaux en 24 heures  le jour de Noël. Sur la tendance les 200 000 cas pourraient être atteints en janvier. En clair, la situation pourrait alors être incontrôlable du faîte d’une part du blocage des hôpitaux par les malades en soins intensifs mais aussi en raison de l’absentéisme général bloquant les activités essentielles et des services publics. Une situation très grave que souligne l’infectiologue Gilles Pialoux, chef des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Tenon Paris.

« Le choix politique qui a été fait c’est de dire: on attend de voir et on prendra des mesures », alors que « le Conseil scientifique a réclamé des mesures dratiques », note-t-il ce jeudi sur BFMTV-RMC.

Dans son avis du 16 décembre, le Conseil Scientifique écrivait, parmi ses recommandations, qu’au « regard de l’accélération de l’épidémie, et des risques liés aux activités festives de fin d’années, des mesures de restriction significatives doivent pouvoir être prises par les autorités à l’occasion du réveillon (y compris le cas échéant sous la forme de limitation d’activités collectives ou de couvre-feux), avec la possibilité d’une déclinaison territoriale ».

Des mesures de restriction auraient dû être mises en place pour Gilles Pialoux, afin de « régler le problème de Delta avant de se payer Omicron en pleine face ». « Là on va avoir un effet double lame, double vague, qui va être très compliqué à gérer, même si Omicron est peut-être moins pathogène« . En ce sens, « sur les mesures coercitives, il faut être clair »: « en janvier ce sera trop tard ».

Quoi qu’il en coûte: limites et conséquences (Gilles Savary)

  • Quoi qu’il en coûte: limites et conséquences (Gilles Savary)

 

Gilles Savary s’inquiète des conséquences après la retombée inévitable  du quoi qu’il en coûte dans une tribune de l’Opinion.

 

Tribune

 

A l’issue du confinement drastique de mars 2020, le gouvernement a abordé le déconfinement avec une prudence de Sioux. Jean Castex, chargé de l’opération, y a gagné ses galons de Premier ministre. Nous étions encore habités de l’esprit de 14 et le gouvernement s’efforçait de conjurer les pièges politiques d’une sortie d’état d’urgence sanitaire qu’il croyait définitive. En fait de guerre éclair, nous y sommes encore et nous avons gagné en fatalisme et même, plus insoupçonnable, en discipline collective.

  • Ce n’est plus simplement en regard de l’épidémie, désormais bien installée dans le paysage et les esprits, que se gère le prochain déconfinement, mais de la course de vitesse vaccinale et de ses aléas d’approvisionnementOn déconfinera donc avec pragmatisme, en tolérant une part de risque sanitaire en regard de l’aspiration générale à retrouver dès que possible une vie sociale normale.
  • Les Français eux-mêmes sont devenus acteurs de la gestion de la crise sanitaire en intégrant dans leurs comportements et leurs choix vaccinaux la part d’aléa, de compromis et d’adaptation qui s’imposent aux stratégies gouvernementales. Mais la durée et les rebonds interminables de la crise sanitaire sont contrebalancés par l’espoir ardent, véhiculé par le vaccin, d’un retour à la normale progressif et empirique, et accepté comme tel.
  • Epreuve de vérité. Infiniment plus redoutable s’annonce le désarmement de l’épais rempart de protections publiques mises en place en France avec une générosité et un volontarisme sans équivalent dans le monde. La couverture exceptionnelle de chômage partiel, le fonds de solidarité éligible aux TPE et PME de tous les secteurs d’activité, les Prêts garantis par l’Etat, les aides exceptionnelles aux ménages fragiles ou aux jeunes ont creusé un endettement public et privé et des déficits budgétaires et sociaux qui ne sont pas un puits sans fond.
  • Ce manteau d’aides publiques indifférenciées constitue un écran trompe-l’œil de la situation réelle de notre économie et de nos entreprises et alimente une redoutable dépendance à l’argent magique de l’Etat. Il a permis en 2020 le tour de force d’augmenter le pouvoir d’achat des ménages de 0,6 % dans un contexte de récession de la production nationale de 8,2 % ! On estime à 60 % le nombre de petits commerces qui ont dégagé, grâce au Fonds de solidarité, un excédent brut égal ou supérieur à celui de l’avant covid, sans qu’un retour à la normale leur garantisse une viabilité économique certaine.
  • Toutes proportions gardées, l’équivalent du plan de relance des Etats-Unis est chez nous d’ores et déjà stocké dans un volant d’épargne des ménages de l’ordre de 120 milliards d’euros privatisés, dont on ne sait s’il contribuera à la relance de la consommation ou se figera dans une épargne de précaution inégalement répartie.
  • Pour le moment, le gouvernement reste évasif sur sa stratégie de sevrage de cette manne artificielle dont tout laisse penser que le ressac laissera de nombreuses victimes, entreprises et salariés, échouées sur la grève. Il ne pourra guère différer plus longtemps cette épreuve de vérité qui tombe mal avec le calendrier électoral.
  • Gilles Savary est ancien député PS de la Gironde et délégué général de Territoires de progrès.

Ces écolos qui font maintenant la police des rêves ( Gilles Savary)

Ces  écolos qui font maintenant la police des rêves ( Gilles Savary)

 

 

La chronique de Gilles Savary dans l’opinion.

 

Chronique

 

 

« Vous ne vous rendez pas compte des rêves dont on doit préserver les enfants ! ».

Il fallait se pincer la semaine dernière pour être sûr que la conférence de presse au cours de laquelle la maire EELV de Poitiers a délivré cette sentence éthérée ne procédait pas précisément d’un rêve…

A l’entendre, ce n’est pas d’obscurs loups-garous ou de la gamme étendue des turpitudes et des malheurs humains dont il faudrait préserver les rêves de nos enfants, mais de l’aérien !

C’est en tout cas la justification, sentencieusement moraliste, qu’elle a apportée à sa décision politique de sevrer les aéroclubs de Poitiers de subventions municipales !

Si tant est qu’une police des rêves soit envisageable, Léonore Moncond’Huy entrait dans l’histoire en fossoyant non pas tant un rêve d’enfant qu’une aspiration immémoriale de notre misérable humanité.

Le vieil Icare y trouvait un second soleil et Leonard de Vinci et tant d’autres une excommunication définitive.

Autodafés. On suppose, puisqu’elle en a le pouvoir, que la cohérence idéologique dont elle se réclame la conduira aux autodafés de Saint-Exupéry et des publications de Nicolas Hulot et de Yann Arthus-Bertrand, grands baroudeurs aériens s’il en est, dans ses médiathèques municipales.

Peut-être même envisage-t-elle de chasser de sa ville la prestigieuse Ecole Nationale Supérieure de Mécanique Aéronautique, susceptible d’en polluer la réputation ?

Face à la polémique déclenchée par cette déclaration, Madame la maire s’est efforcée de rassurer en expliquant qu’il ne s’agissait pas « de remettre en question les grands imaginaires qui ont structuré le XXe siècle », histoire de les ranger au musée et de confirmer que l’écologie politique française inscrivait sa modernité dans un rejet de tout ce que le progrès des sciences et des techniques nourrissait jadis d’espoirs et de rêves humains.

On se demande si EELV poursuit comme objectif primordial le verdissement de notre économie, qui ne peut s’envisager que par les progrès des sciences et des techniques, ou plutôt celui du sabordage de nos principaux atouts économiques

Le développement spectaculaire de l’aérien, qui coïncide avec la démocratisation du voyage, pose certes de sérieuses questions écologiques, mais il a aussi contribué à une inégalable et précieuse connaissance mutuelle des peuples et des civilisations, réductrice de bien des préjugés à la source de guerres et d’asservissements aujourd’hui impensables.

L’aérien, comme l’automobile ou le Tour de France, suscite certes des désirs et des plaisirs, carburants de vie qui semblent péjoratifs à nos écologistes.

Pour autant, l’aéronautique ne nourrit pas que des rêves mais aussi l’emploi et les ressources de millions de familles honorables, qui méritent mieux que l’indifférence absolue que leur manifeste Madame la maire.

Alors que la question écologique est la seule idée neuve qui renouvelle aujourd’hui la politique, on est confondu par l’obscurantisme quasi médiéval qui anime en France le parti qui prétend l’incarner.

Oxymore. Il y a là une singularité française mortifère, qui détonne avec la culture politique d’écologistes allemands ou scandinaves qui n’ont rien à en apprendre ni à lui envier et s’emploient précisément à mobiliser le progrès et les sciences au service de leur cause.

Au point que l’on se demande si EELV poursuit comme objectif primordial le verdissement de notre économie, qui ne peut s’envisager que par les progrès des sciences et des techniques, ou plutôt celui du sabordage de nos principaux atouts économiques : l’aéronautique, le nucléaire, l’automobile, le tourisme et l’agriculture ?

Si c’est cette vieille quête d’extrême gauche qui inspire les déclarations de la maire de Poitiers, alors la « sociale écologie » est un oxymore politique qui abuse le peuple.

Gilles Savary est ancien député PS de la Gironde et délégué général de Territoires de progrès

Quelle politique sanitaire suite au Coronavirus (Gilles Savary)

Quelle politique sanitaire suite au  Coronavirus (Gilles Savary) 

Gilles Savary est ancien député PS de la Gironde et délégué général de Territoires de progrès, il  expose son point de vue dans l’Opinion alors que la Cour des Comptes vient d’adresser une critique sévère au système sanitaire et autre de la sécu ( 44 milliards au moins en 2020).

 

 

Pendant le confinement, « le jour d’après » a alimenté une intense littérature spéculative sur les lendemains de la crise sanitaire, où chacun se prêtait à rêver de l’avènement d’une société nouvelle empreinte de ses aspirations et de ses idéaux post-matérialistes. S’il dessine plutôt aujourd’hui le triomphe d’une économie numérique qui confirme, une fois encore, la formidable capacité d’adaptation du capitalisme au profit des GAFA plutôt que son effondrement, il accouche également d’un rapport désenchanté des peuples à la médecine et aux politiques de santé publique.

La gestion au jour le jour de la crise sanitaire, à grand renfort de comités scientifiques et d’exposition médiatique de sommités de l’immunologie, a massivement démystifié la confiance chamanique qui entourait les médecins ainsi que la foi du charbonnier accordée aux progrès de la science médicale. Du coup, le peuple en est sorti plus désemparé que rassuré, et la médecine y a acquis une dimension politique, tout aussi soupçonnable que la politique elle-même.

Paradoxalement, cet effort de transparence et d’objectivation scientifique des décisions de politique sanitaire a débouché, dans un contexte de tâtonnements et de controverses médicales à ciel ouvert, sur une subjectivisation de la représentation populaire de la médecine, et par conséquent des décisions de politique sanitaire. Le professeur Raoult y a ajouté l’avènement d’un populisme sanitaire, dont la chloroquine est devenue le totem, au point de l’ériger en médicament politique : celui de Donald Trump, de Jair Bolsonaro ou d’un Florian Philippot en France.

Le « jour d’après » n’est pas encore advenu et le rebond épidémique d’aujourd’hui doit faire face à ce désenchantement des certitudes scientifiques. Si les Français, par principe de précaution, se conforment globalement aux décisions de protection sanitaire du gouvernement, leurs inquiétudes économiques et sociales gagnent du terrain. Le « vivre avec » du président de la République a finalement inspiré une tolérance plus fataliste aux risques encourus.

Cela n’a sans doute pas dissipé les contradictions des Français qui seraient tout aussi prompts à dénoncer l’impéritie sanitaire du gouvernement en cas de nouvelle flambée des décès, qu’à en contester les rigueurs aujourd’hui.

Inflexions. Quoi qu’il en soit, médecine et politique sanitaire ont perdu de leur autorité scientifique « verticale » au profit d’une stratégie plus sélective, où considérations économiques, territoriales et politiques ne sont pas étrangères.

D’un côté, le gouvernement a changé de logiciel sanitaire en substituant une approche graduelle et différenciée des mesures de protection, en fonction des contextes locaux, aux mesures nationales uniformes du printemps dernier. De l’autre, les rebuffades des municipalités de Paris et de Marseille aux annonces gouvernementales de fermetures des bars sous la pression de professionnels excédés, ont imposé au gouvernement une approche plus prudente et plus collaborative avec les pouvoirs locaux.

Ces deux inflexions notables ouvrent probablement la voie à une réflexion et à des revendications de décentralisation ou de déconcentration sanitaire accrue pour le « jour d’après » en matière de politique sanitaire, même si les ARS (Autorités régionales de santé) tant décriées ont retrouvé un regain de pertinence.

Dans ce domaine plus que dans d’autre, la voie sera étroite entre les vertus magiques que les élus locaux accordent à la décentralisation et l’attachement des Français à l’égalité d’accès à la santé publique sur l’ensemble du territoire.

Gilles Savary est ancien député PS de la Gironde et délégué général de Territoires de progrès.

 

Contestation des recommandations de Gilles Le Gendre(LREM)° à Macron

Contestation des recommandations de Gilles Le Gendre(LREM)°  à Macron

 

les fuites des recommandations de Gilles Legendre à Macon ont été reprises par la presse et font grand bruit y compris à LREM

Comme  premier ministre, Gilles Le Gendre verrait bien l’actuel ministre des Affaires Étrangères Jean-Yves Le Drian, ou encore Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, malgré le « faible charisme » de ce dernier. À ses yeux en revanche, aucun député du groupe LREM ne semble « crédible » pour Matignon. Gilles Le Gendre suggère de nommer Manuel Valls au Quai d’Orsay, Christophe Castaner à la Défense, Gérald Darmanin aux Affaires sociales… et lui-même comme ministre des Relations avec le Parlement !

Les députés LREM ont tout de suite vu rouge. « La seule bonne nouvelle de cet ­article, c’est que l’on apprend que Gilles veut quitter la présidence du groupe, égratigne l’un d’eux. Qu’il n’attende pas d’être nommé pour le faire. On espère tous son départ et celui de sa “présidence”. » Plusieurs membres du groupe ont exprimé leur indignation, dans une boucle ­Telegram commune. « Soit c’est une “fake news”, soit c’est très grave », a écrit une députée. « Si aucun député du groupe n’est crédible, qu’en est-il du président, de ce même groupe ? », interroge une autre. « J’hésite entre affligeant et accablant… » Conscient de sa fragilité, l’intéressé s’est contenté d’un message lapidaire à destination du groupe. « Cet article comporte de nombreuses contre-vérités et interprétations tendancieuses, dont chacun pourra comprendre les intentions politiques », s’est-il justifié, refusant de commenter « le contenu de [ses] discussions avec le chef de l’État ».

Son entourage soupçonne « une manœuvre » au sommet de l’État pour tenter de pousser le président de groupe, déjà contesté, vers la sortie. « Cette fuite a une double utilité pour l’Élysée : dézinguer Gilles Le Gendre parce que le groupe ne le supporte plus et mettre la pression sur les ministres en vue du mercato », décrypte une cadre du groupe. « La prochaine étape, c’est la réunion de groupe de mardi, durant laquelle Gilles aura l’occasion de s’expliquer », explique-t-on à la présidence. « Il va se faire plier la gueule mardi. En tout cas moi, je vais me lâcher », menace une élue.

 « Je ne resterai pas silencieux mardi et je ne serai pas le seul », annonce un député, qui plaide pour la démission de Le Gendre, une présidence intérimaire assurée par la doyenne du groupe – Danièle Hérin – puis une nouvelle élection organisée en juillet, après le remaniement. « Sinon, c’est simple : le groupe va exploser. » Plusieurs candidats sont déjà sur les rangs.

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L’illusion de “l’argent magique” ! (Gilles Savary)

L’illusion de “l’argent magique”  ! (Gilles Savary)

 

 

Chronique de Gilles Savary qui déconstruit l’illusion de l’argent magique pour régler la crise (L’opinion).

 

 

« Le déconfinement physique, annoncé pour le 11 mai, constitue un défi particulièrement complexe et délicat pour un gouvernement, mais qui ne distingue pas particulièrement la France des autres pays.

En revanche, le rendez-vous du « déconfinement financier public », à échéance encore inconnue, s’annonce infiniment plus périlleux dans notre pays que dans la plupart des autres.

D’abord parce que les Français ont toujours entretenu un rapport plus mystique que rationnel avec l’argent public, soit qu’il leur paraisse d’essence divine inépuisable, soit qu’ils adhèrent à l’illusion qu’il suffirait de spolier les riches pour qu’il le devienne, toute considération plus sérieuse de justice sociale mise à part.

Il y a peu de pays comparables qui manifestent une aussi large aversion à l’économie, une aussi faible conscience que nos finances publiques en procèdent et une conception aussi dépréciée du travail.

Si l’on veut chercher, ces temps-ci, ce qui nous distingue fondamentalement de l’Allemagne, il ne faut pas aller beaucoup plus loin.

Il faut espérer que la crise sanitaire et les admirables leçons d’abnégation que nous ont délivrées des corporations modestes, au premier rang desquelles les personnels de santé et de services de nos établissements sanitaires, mais qui ne recouvrent pas hélas tous les services publics, seront enfin tirées au plan salarial.

Emmanuel Macron a été bien avisé de prendre rapidement la mesure de l’épreuve à laquelle nous étions confrontés en mobilisant des moyens financiers et administratifs considérables pour faire face à l’urgence sanitaire « quoi qu’il en coûte » et en plaçant immédiatement les entreprises et leurs salariés sous cocon d’aides publiques massives. S’il n’en est qu’un seul, c’est dans ce dernier registre que la France a montré l’exemple au monde, y compris aux démocraties les plus viscéralement libérales.

Mais c’est lui aussi qui mettait en garde au début de son quinquennat contre les illusions de « l’argent magique ».

« Cet anesthésiant public ne sera pas éternel et n’évitera pas que des entreprises et des emplois soient rapidement confrontés à des pertes irrémédiables de clientèles et de chiffres d’affaires menaçant leur pérennité »

Or, ne nous en plaignons pas, mais convenons que les 110 milliards mis sur la table du jour au lendemain pour limiter la casse économique et sociale ont toutes les apparences d’un « argent magique ».

Pourtant, cet anesthésiant public ne sera pas éternel et n’évitera pas que des entreprises et des emplois soient rapidement confrontés à des pertes irrémédiables de clientèles et de chiffres d’affaires menaçant leur pérennité. Comment leur expliquer qu’une économie ne peut durablement vivre de subventions, précisément parce qu’elle en est la source ?

Mais voilà que des champions de la finance la plus libérale, habitués à jouer avec de l’argent virtuel, nous font miroiter la corne d’abondance de dettes perpétuelles et de marchés de rentes obligataires alimentés par la création monétaire des banques centrales.

Mélenchon, Pigasse, Minc, Soros : même combat !

Comme si l’économie réelle et la santé de nos entreprises n’avaient plus rien à voir avec notre niveau de vie collectif…

Comme si l’on pouvait renoncer aux affres du travail grâce à un revenu monétaire enfin libéré de toute contrainte productive ? Nos revenus ne dépendraient plus que de la planche à billets ! A ce compte-là, le retour à un minimum de rationalité budgétaire n’est pas pour demain.

Il n’est simplement pas sûr que l’Union européenne et que le niveau de vie et de protection sociale de la France y survivent longtemps. »

Gilles Savary est ancien député PS de Gironde.

 

Réforme des retraites : « le déclin organisé de la Sécurité sociale » (Gilles Johanet)

Réforme des retraites : « le déclin organisé de la Sécurité sociale » (Gilles Johanet)

Tribune

Gilles Johanet, haut fonctionnaire français, spécialiste des secteurs de la santé revient dans une chronique au Monde sur le processus en cours depuis longtemps de démantèlement de la sécurité sociale.

Tribune:

La caractéristique première de la Sécurité sociale est d’être universelle, mais depuis trente ans, cette universalité a été remise en cause dans chacune de ses branches, explique, dans une tribune au « Monde », Gilles Johanet, haut fonctionnaire spécialiste des secteurs de la santé.

« . Hostilité des retraités à l’augmentation de leur CSG, puis exaspération des personnels hospitaliers, enfin méfiance face à la réforme des retraites : les Français s’interrogent sur la pérennité de leur protection sociale. Or, il existe une raison commune à ces colères et ces inquiétudes, celle du déclin organisé de la Sécurité sociale, qui touche tour à tour depuis trente ans chacune de ses branches, certes de façons diverses mais avec une seule cohérence : mettre fin au caractère universel du « droit à la Sécu ».

1993 est la date de la première grande réforme des retraites, dite « réforme Balladur ». Mais c’est aussi la date de la publication d’un texte qui mérite d’être cité car, prophétique, il décrit en quelques mots toutes les voies qui ont été utilisées depuis. « La justice sociale suppose aussi de ne plus assimiler la protection sociale à une assurance. Les droits sociaux doivent être proportionnels aux revenus et aux patrimoines constitués. Il n’est plus possible de continuer à verser des allocations familiales sans conditions de ressources ou de laisser, sous prétexte d’égalité, un ticket modérateur identique pour tous en matière de santé, comme de ne pas faire participer plus directement les retraités au financement de la Sécurité sociale dont ils sont les premiers bénéficiaires. A l’inverse, la protection doit rester intégrale pour les plus modestes. » Ce texte, publié dans Le Monde du 21 août 1993, propose ainsi de revenir à un système assistantiel certes développé mais qui, par construction, n’est plus universel. Intitulé significativement « Ruptures », il est signé par des hommes déjà versés ou bientôt intéressés par la vie politique : François Hollande, Jean-Yves Le Drian et Jean-Pierre Mignard.

La caractéristique première de la Sécurité sociale est d’être universelle, de viser à couvrir toute la population. Dès 1945, elle développe certes des prestations de solidarité bénéficiant d’abord au plus pauvres, mais elle fait une large place aux prestations contributives, celles dont le montant est directement fonction de la cotisation versée. Les retraites en sont la principale, mais les versements d’indemnités de chômage, de la branche maladie et de la branche accidents du travail et maladies professionnelles (AT-MP) sont également contributives.

De fait s’opère depuis trente ans une remise en cause de cette universalité, sous des abords des plus logiques : puisqu’« il n’est plus possible », comme dit le texte, de continuer à verser à tous, une véritable politique de justice sociale n’exige-t-elle pas de réserver les prestations aux plus pauvres ? Ce serait faire preuve de « réalisme » que de constater que le caractère universel devient hors d’atteinte.

 

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