Archive pour le Tag '« Gilets jaunes »:'

Inégalités : après « gilets jaunes » , les gilets rouges ?

Inégalités : après « gilets jaunes » , les gilets rouges ?

Par Magali Della Sudda est membre du Conseil de surveillance de la Fondation pour l’écologie politique et experte auprès de l’Institut La Boétie.

Le mouvement social d’opposition à la réforme des retraites qui rassemble un grand nombre de personnes et reçoit un fort soutien de l’opinion, rappelle, certes, la capacité des organisations syndicales à mobiliser mais aussi que la revendication salariale et le travail constituent encore un sujet de mobilisation collective.

Longtemps escamotée dans le débat public, elle concerne aussi bien les salaires sous leur forme de rémunération que les pensions de retraites liées aux contributions sociales.

Le conflit social qui a touché les raffineries et plates-formes pétrolières au mois d’octobre 2022 a mis en lumière la persistance de la question salariale dans la conflictualité sociale. La répartition des fruits du travail et des profits était au cœur de la contestation. Ce phénomène n’est pas nouveau mais l’absence de redistribution aux travailleuses et travailleurs des bénéfices records du groupe, au moment où l’inflation ronge la capacité des ménages à subvenir à leurs besoins élémentaires, suscite un sentiment d’injustice.

C’est l’un des points essentiels qui cimente l’opposition au projet de loi sur les retraites. C’est aussi l’un des points qui avait entraîné le mouvement des « gilets jaunes » mais dans un cadre bien différent.

Dans le contexte des dernières semaines, les syndicats ont montré leur capacité à initier et encadrer la conflictualité sociale, les uns privilégiant le compromis avec la direction, les autres la défense des revendications salariales.

Le temps semble loin de la mobilisation « spontanée » des « gilets jaunes », en dehors des organisations syndicales, qui ont suivi et accompagné – plus qu’ils ne l’ont initié – la contestation des projets de loi sur les retraites de 2019-2020 et 2023.

Tours : Les « gilets jaunes », le retour ? (Nouvelle République, 14 janvier 2023).
Aujourd’hui, les « gilets jaunes », qui ont poursuivi leur mobilisation depuis novembre 2018, relaient les conflits sociaux sur les salaires et les retraites sur les réseaux sociaux et sur les ronds-points. Leur présence sur les blocages, en manifestation et plus occasionnellement sur les ronds-points à l’automne et l’hiver 2022-2023, reconfigure les relations.

Certains étaient ainsi aux côtés des syndicalistes lors de la journée d’action du 18 octobre 2022 pour demander une juste répartition des fruits du travail entre les salariés et les actionnaires. D’autres ont appelé à prendre part aux blocages des raffineries, comme à Feyzin (Rhône).

Nous avons analysé les données issues d’un questionnaire passé durant les six premiers mois des « gilets jaunes » de novembre 2018 à mars 2019. Bien que ces données comportent des limites, elles sont significatives de la diversité des personnes engagées, de leurs parcours et valeurs durant la phase la plus intense du mouvement social.

L’étude de la base de questionnaires permet d’apporter quelques éclairages sur la composition du mouvement et la présence de personnes ayant adhéré ou adhérente à un syndicat.

Malgré la surreprésentation de personnes syndiquées ou l’ayant été dans le mouvement des « gilets jaunes », les organisations syndicales sont tenues à distance, notamment pour des raisons liées à leur prise de position jugée défavorable au mouvement social.

Le secrétaire général de la Confédération générale du travail, Philippe Martinez, avait ainsi déclaré le 16 novembre 2018 :

« On ne défile ni avec les gens d’extrême droite ni avec des patrons, qui, quand ils parlent de taxes, parlent aussi de cotisations sociales et autres droits sociaux »

Ces paroles coïncident aussi avec des expériences mitigées de l’engagement syndical chez les « gilets jaunes ». Certains reprochent le manque de combativité ou de soutien des syndicats, d’autres redoutent d’être phagocytés par ces organisations.

Nos résultats montrent que le mouvement social des « gilets jaunes » témoigne d’un contournement de l’espace de la négociation collective. Face à l’impossibilité de porter cette revendication salariale dans l’entreprise, les personnes engagées dans les « gilets jaunes » l’ont revendiquée sur les ronds-points et durant les actes du samedi.

La composition du mouvement peut ainsi contribuer à éclairer la manière dont la question salariale a été contournée par les « gilets jaunes » dans un premier temps, puis concurrencée et occultée par le RIC à partir de l’Acte 8 (5 janvier 2019 et au-delà), avant que le mouvement ne s’en saisisse à nouveau sur la question des retraites en 2020 puis en 2023.

En effet, il faut se rappeler que le salaire et les revenus des plus riches sont invoqués comme motifs de colère et d’injustice. Le travail étant envisagé pour beaucoup comme une valeur centrale dans leur économie morale,mais insuffisamment. Comme le soulignent différentes enquêtes, le sujet politique des « gilets jaunes » dans les premières semaines du mouvement est le peuple du travail, ou le peuple des personnes qui vivent ou aimeraient pouvoir vivre de leur travail.

Moins visible que le référendum d’initiative citoyenne (RIC), la question salariale remonte au mois de novembre 2018 lorsque des « gilets jaunes » étaient engagés dans les blocages de raffinerie, l’occupation de sites de production ou dans des conflits sociaux, notamment dans le secteur de la santé – fonction publique hospitalière, transport sanitaire.

Nos enquêtes et celles de l’équipe du laboratoire Triangle à Lyon montrent cependant que ces revendications n’ont pas disparu et présentent une articulation plus complexe, propre aux « mouvements anti-austérité » qui ont émergé depuis la crise de 2008 pour demander davantage de justice sociale et de démocratie, mouvements qui se passent aussi parfois des organisations syndicales.

À travers une analyse des termes utilisés se dessinent différents registres d’expression de la question du travail qui permettent de comprendre comment une partie des personnes mobilisées peuvent se reconnaître dans d’autres mouvements sociaux.

À l’aune de ces données, on peut analyser aujourd’hui la manière dont les conflits sociaux actuels rechargent la contestation des « gilets jaunes » en mobilisant des personnes qui s’étaient désengagées, d’une part, et d’autre part comment les « gilets jaunes » passent d’initiateurs de mouvement social en 2018 à accompagnateurs aujourd’hui.

Ainsi, en Gironde, nous observons un nombre significatif de collectifs et de « gilets jaunes » encore actifs, partie prenante des cortèges contre le projet de loi sur les retraites présenté au Conseil des ministres du 23 janvier 2023 par Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, et par le ministre du Travail, du plein emploi et de l’insertion, l’ancien socialiste Olivier Dussopt.

«Gilets Jaunes»: L’échec du retour

«Gilets Jaunes»: L’échec du retour

Avec une participation de 5000 personnes dans l’ensemble du pays , c’est évidemment un échec total pour le retour des gilets jaunes. En cause, le détournement du mouvement par des
personnalités et le noyautage par l’extrême gauche. S’ajoutent à cela le manque d’objectifs clair et de nombreuses contradictions de la protestation faisant cotoyer anarcho syndicalistes,
marxistes, poujadistes et révolutionnaires. Sans parler de la violence de certains extrémistes.

Ils étaient seulement 2000 à Paris pour dénoncer la politique d’Emmanuel Macron, la future réforme des retraites, l’inflation ou encore demander une refonte des institutions.

Quelque 4700 personnes se sont mobilisées samedi 7 janvier en France à l’appel des «gilets jaunes», dont 2000 à Paris, pour dénoncer la politique d’Emmanuel Macron, la future réforme des retraites, l’inflation ou encore demander une refonte des institutions, selon des chiffres du ministère de l’Intérieur.

À Paris, le principal cortège s’est ébranlé vers 14 heures du VIIe arrondissement de la capitale pour rejoindre le quartier de Bercy, dans l’est de Paris, a constaté une journaliste de l’AFP. Le défilé, qui s’est étoffé au fil de l’après-midi, était encadré par un important dispositif policier et nombre de médias venus jauger l’hypothétique reprise du mouvement à trois jours d’une réforme des retraites controversée et sur fond d’inflation.

Lire le dossier«Gilets jaunes» : le gouvernement face à la mobilisation

La manifestation qui avait été relayée sur les réseaux sociaux, a traversé le sud de Paris au rythme des chants anti-Macron mais sans les violences ou heurts entre manifestants et forces de l’ordre qui ont émaillé le mouvement «gilets jaunes» initialement lancé en novembre 2018 contre la hausse de la taxation sur les carburants et qui s’est depuis largement étiolé. «Ça va prendre de l’ampleur avec la réforme des retraites, on recommence», a témoigné Hasna Kenider, assistante administrative. «On n’a plus de services publics. L’hôpital j’ai peur d’y aller. Je ne me vois pas travailler jusqu’à 64 ans», a-t-elle poursuivi.

Lætitia, trentenaire qui n’a pas souhaité donner son nom, a déploré «la tiers-mondisation de la France» tout en déplorant de «payer beaucoup d’impôts» sans voir «en retour ce pour quoi on paye». D’autres rassemblements étaient organisés en France. Le ministère de l’Intérieur a comptabilisé 2700 participants pour 58 actions répertoriées.

Gilets jaunes: les derniers feux d’un mouvement irresponsable

Gilets jaunes: les derniers feux d’un mouvement irresponsable

 

Ce samedi donnera sans doute lieu à l’une des dernières commémorations d’un mouvement de plus en plus irresponsable.  Il y ira forcément une participation un peu plus importante que précédemment puisque des dernières semaines, il ne restait plus que quelque centaines de grognards. Aujourd’hui vont se mêler aux manifestations des casseurs qui vont finir de discréditer totalement le gilets jaunes ( on se demande pourquoi il y aura trois défilés alors qu’un seul aura du mal à remplir les rues).  En dépit de l’écroulement de la participation, les gilets jaunes vont continuer  d’épuiser les quelques forces qui leur restent. Cette gestion du mouvement est assez pathétique puisqu’on est passé d’une participation de plusieurs centaines de milliers de manifestants à quelques milliers;  au point qu’il n’y a même pas une ligne dans la plupart des médias pour rendre compte de manifestations de plus en plus anecdotiques ces derniers mois . En cause, évidemment l’incapacité totale à structurer le mouvement par des leaders gauchistes et populistes complètement irresponsables. Une évolution bien connue dans les mouvements sociaux traditionnels. Plus la participation diminue et plus les mots d’ordre gauchiste durcissent  l’action jusqu’à l’épuisement total. On voudrait discréditer l’action qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Il est à craindre cependant que les leaders gauchistes s’enferment un peu plus chaque samedi dans leur entêtement mortifère et le mouvement des gilets jaunes finira  avec quelques dizaines  de protestataires. D’une certaine manière,  l’étiolement de la participation rend service pouvoir qui peut d’autant mieux critiquer un mouvement qui au départ avait un certain  un sens mais qui de dérive en dérive a perdu toute notion d’objectif et de stratégie. Pour parler clair, on est passé de la contestation sociale à la protestation politique sans la moindre perspective d’aboutir. L’objectif annoncé des «gilets jaunes»: obtenir «un automne  noir» traduit bien le ridicule et l’inconséquence des leaders gauchistes et populistes.

Mais ce mouvement imprévisible, qui a bien longtemps pris de court le pouvoir et qui a surpris par son ampleur, reste sous étroite surveillance. Même si on n’est pas aujourd’hui sur des niveaux de mobilisation importants, ces rassemblements peuvent être l’occasion de voir s’agréger les mouvances radicales d’ultragauche, lesquelles souhaitent que tout bascule dans la violence.

 

Les «Gilets jaunes» appellent piteusement à rejoindre les syndicats

Les «Gilets jaunes» appellent piteusement à rejoindre les syndicats

 

On se souvient que les gilets jaunes sans doute enivrés par le taux de participation aux premières manifestations et par le soutien de l’opinion publique avait brutalement rejeté toute perspective de rapprochement avec les syndicats. Des responsables syndicaux avaient même été expulsés des manifestations. Depuis, du fait de leaders complètement irresponsables, le mouvement des gilets jaunes est allé  de dérive en dérive pour ne plus concerner que quelques centaines de participants. Du coup, c’est piteusement que les gilets jaunes invitent maintenant leurs sympathisants à rejoindre l’action décidée par les syndicats le 5 décembre. C’est aussi piteusement qu’ils ont adressé une demande d’audience à Macron après avoir là aussi craché sur les représentants qui ont essayé de négocier avec les pouvoirs publics. Il ne reste plus des gilets jaunes qu’une poignée d’ anarcho gauchistes et de populistes complètement irresponsables et qui ont tué leur propre mouvement. Le pire,  c’est que non seulement ils appellent  à rallier les syndicats mais sur les propres revendications des gilets jaunes comme si ces derniers étaient une organisation syndicale alors que c’est davantage un mouvement politique avec comme revendication première l’illusoire RIC.  Les «gilets jaunes» réunis depuis vendredi pour leur Assemblée des assemblées à Montpellier ont donc voté ce dimanche une proposition pour rejoindre la grève du 5 décembre contre la réforme des retraites, a constaté une journaliste de l’AFP. Cet appel a été adopté à une écrasante majorité lors d’un vote à main levée, en séance plénière.

 

«L’Assemblée des assemblées de Montpellier appelle les  »gilets jaunes » à être au cœur de ce mouvement, avec leurs propres revendications et aspirations, sur leurs lieux de travail ou sur leurs ronds-points, avec leurs gilets bien visibles !» poursuit le communiqué.

«Le 5 décembre est une date importante que nous attendons tous depuis très longtemps», a réagi Séverine 54 ans, une des «gilets jaunes». «Notre mouvement est parti de la base et nous avons impulsé une radicalité pour que les gens ne se laissent pas faire», a-t-elle poursuivi.

Les «gilets jaunes» ont également annoncé que la prochaine Assemblée des assemblées se tiendra à Toulouse, à une date pour l’instant encore indéterminée. Depuis vendredi et jusqu’à dimanche, quelque 600 «gilets jaunes» représentant 200 délégations de ronds-points sont réunis dans un musée désaffecté de Montpellier, pour évoquer la suite de leur mouvement, presque un an après le début de leur mobilisation, le 17 novembre 2018.

Durant cette Assemblée des assemblées, un autre appel, dont le texte a été posté sur Twitter, propose notamment à des «actions contre les profiteurs de tous ordres» (en ouvrant les péages, par exemple), «contre les violences sociales, policières et judiciaires», et «aux côtés de la population», à l’occasion de l’anniversaire du mouvement. Un blocage du périphérique parisien est également envisagé.

Ce samedi, seulemenet  centaines de «gilets jaunes» ont encore défilé dans plusieurs villes de France, pour leur 51e samedi de mobilisation.

Carburants : un nouvel effet « Gilets jaunes » ?

Carburants : un nouvel effet « Gilets jaunes » ?

 

Sitôt après les attentats concernant les installations pétrolières de l’Arabie Saoudite, l’Union française des industries pétrolières (Ufip) a indiqué qu’il fallait prévoir à une augmentation rapide des prix “de l’ordre de 4 ou 5 centimes” au litre. Une annonce à la fois approximative et prématurée. En effet, on a appris hier que les installations saoudiennes seraient rapidement remises en état et opérationnelles d’ici la fin du mois. Le pétrole qui s’était envolé immédiatement après les attentats a nettement reculé hier. Cette perspective d’augmentation a d’ailleurs été confirmée par la ministre des transports et de l’écologie. Une perspective tout à fait aléatoire car ce n’est pas ce qui sort actuellement des puits qui est commercialisé à la pompe. Il faut environ deux à trois mois entre la sortie du puits et la commercialisation du carburant. Conclusion les hausses rapides évoquées ne sont pas justifiées.

 

En outre l’augmentation de quatre à cinq centimes est tout à fait hypothétique. Cette évolution des prix dépendra essentiellement d’une part de l’évolution de la croissance chinoise actuellement en berne aussi des relations entre les États-Unis et l’Iran. Sans parler des autres  théâtres de conflits. Cette augmentation de quatre à cinq centimes de type préventif n’est donc pas admissible.

 

Il se pourrait par ailleurs que cela redonne du grain à moudre à un mouvement des gilets jaunes qui s’essouffle. On se souvient en effet que c’est l’augmentation des prix du carburant qui avait déclenché le mouvement à l’origine. Du côté du gouvernement tout en admettant l’augmentation des prix on se veut quand même rassurant :

“Nous appelons les pétroliers à la modération sur les prix”, a dit le secrétaire d’Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, sur franceinfo.La ministre des Transports s’est voulue rassurante sur les stocks pétroliers français.“L’Arabie Saoudite, c’est 10 à 15% de notre approvisionnement et là, c’est la moitié de la production qui est touchée, donc il n’y a pas de problème d’approvisionnement”, a-t-elle dit sur France 2.“Si nécessaire, a-t-elle ajouté, on mobilisera nos stocks stratégiques pour qu’il n’y ait pas de tensions sur les marchés qui feraient monter les prix”.

Le collectif des “Gilets jaunes citoyens”, l’une des émanations d’un mouvement aux nombreuses ramifications, a demandé mardi dans un communiqué un “gel immédiat” des prix des carburants.

Sondage Gilets jaunes : 60 % pour l’arrêt du mouvement

Sondage Gilets jaunes : 60 % pour l’arrêt du mouvement

 

D’après un sondage Elabe pour BFM, l’opinion publique soutient toujours à hauteur d’environ 50 % des revendications portées par les gilets jaunes. Par contre, ils sont désormais 60 % à souhaiter que s’arrête cette mobilisation caractérisée par des affrontements et des violences

60% des personnes sondées déclarent ainsi qu’elles désirent la fin de la mobilisation. Elles n’étaient que 56%, en février dernier. Corollairement, les partisans de la poursuite du mouvement sont passés de 43% à 40%. Les catégories de Français les plus en faveur d’un arrêt du mouvement sont les personnes de 65 ans et plus (70%, +7 points par rapport au 20 février 2019), les 18-24 ans (59%, +14) et les cadres (75%, -5). Les employés sont très divisés sur la question, avec seulement 53% d’interlocuteurs appelant à une cessation des défilés jaunes. Parmi les ouvriers, on ne trouve qu’une minorité de 43% pour appeler à la fin de la mobilisation.

L’approbation des gilets jaunes est très large parmi les classes populaires, avec 66%, en progression d’un point, et domine toujours parmi les classes moyennes (52%, +3). On observe un bond chez les retraités, à nouveau au centre de l’actualité sociale ces jours-ci, avec 50% d’approbation, après un accroissement de six points.

En revanche, parmi les classes les plus aisées, on n’enregistre plus qu’un taux de 44% et la glissade est lourde du côté des habitants des communes rurales et des petites agglomérations, avec respectivement des scores de 54%, en chute de sept points, et 51%, après une baisse similaire.

Un détour par les prismes politiques indique que l’approbation est toujours vigoureuse parmi les électeurs de Marine Le Pen, stable à 73%, et de Jean-Luc Mélenchon, estimée à 68%, bien que fragilisée par une réduction de cinq points.

Enfin, 68% des Français ont dit à l’institut Elabe que les gilets jaunes s’étaient selon eux éloignés de leurs premières revendications, quand 31% ont soutenu l’inverse.

Une dernière donnée explorée par le sondage ne va pas inciter l’exécutif à l’optimisme. 75% des Français jugent ainsi que le débat national d’Emmanuel Macron ne permettra pas de résoudre la crise, et 60% qu’il ne permettra pas d’améliorer la participation des citoyens aux décisions.

Sondage mené sur un échantillon de 1000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération. Interrogation par Internet les 23 et 24 avril 2019. 

Crise sociale-gilets jaunes : Où sont les intellectuels ?

Crise sociale-gilets jaunes : Où sont les intellectuels ?

En ces temps de troubles économiques, sociaux, politiques, les intellectuels font preuve d’une grande discrétion. Ou sont aujourd’hui Bourdieu, Claude Levi Strauss, Sartre, Aron, Barthe, Michel Foucault  s’interrogent certains. Justement Michel Foucault avait pressenti le changement de statut de l’intellectuel en constatant la fin de l’intellectuel universel par l’intellectuel spécifique. Du fait de l’évolution de la démocratie et des techniques. Le monde a connu sans doute en quelques dizaines d’années davantage de changements que pendant des siècles et des millénaires dans les domaines économiques, sociaux, politiques, environnementaux et culturels. Un seul exemple un salarié consacrait 70 % de son temps sous Napoléon Ier, aujourd’hui il n’en consacre que 10 %. En outre,  le processus d’évolution s’est encore accéléré au cours des 10 à 20 dernières années. Sur le plan économique,  les changements affectent à la fois la nature des biens mais aussi leur mode de production et de distribution. Témoin, l’évolution des populations actives. En 1800 l’agriculture occupée 75 % des Français, en 1900 autour de 40 %, en 1970, 10 %, aujourd’hui moins de 4 %. Pour l’industrie dans les années 50, le secteur occupait  environ 40 % de la population, aujourd’hui en France c’est environ 10 %. Par contre les services se sont considérablement développés pour représenter à peu près 80 % des emplois aujourd’hui. Des mutations qui bouleversent évidemment les activités, les qualifications les emplois, aussi leur localisation.- D’une certaine façon, l’économie s’est à la fois dématérialisée et internationalisée avec des processus de production et de distribution de plus en plus complexes ;  à telle enseigne qu’il est bien difficile de savoir quelles sont les produits réellement français tellement sont imbriquées les éléments des modes de production. L’autre facteur explicatif marquant, lié aux autres, est l’émergence des pays en développement dont beaucoup étaient condamnés à la quasi famine il y a une cinquantaine d’années et qui commencent à accéder à des niveaux de vie plus décents. Des pays qui deviennent parfois concurrents et qui contraignent les anciens pays occidentaux à se  spécialiser  sur des productions à plus forte valeur ajoutée. Des pays concurrents mais aussi clients qui achètent les biens de l’industrie aéronautique, spatiale, navale, automobile, ferroviaire, nucléaire ou encore du BTP et de l’armement. Progressivement ces pays s’approprient aussi certaines techniques, ce qui contraint les pays occidentaux à de nouveaux progrès technologiques. Finalement ces échanges internationaux participent du progrès économique et social global sous réserve toutefois que les balances commerciales soient équilibrées, ce qui est loin d’être le cas pour la France dont la balance des échanges de biens est dramatiquement dans le rouge. Cela en raison des rigidités structurelles propres au pays. Notons aussi que la financiarisation des économies a largement déplacé les centres de décision et de répartition des richesses. Des mutations qui ont cependant permis un accès beaucoup plus large à des produits et services qui satisfont de nouveaux besoins. Même si on peut –et-on doit- contester l’utilité de certaines productions ou leurs conditions de production et d’utilisation qui portent atteinte à la santé et à l’environnement.  Pour l’avenir 50 % des  emplois pourraient être supprimés ou transformés dans les 30 ans mais en même temps à peu près la moitié des nouveaux produits et services sont aujourd’hui inconnus. Face à toutes ces mutations, trois  grandes perspectives politiques émergent, soit le laisser aller qui laisse au seul marché le soin de réguler, soit le repli sur les frontières intérieures, soit une régulation qui prenne en compte la dynamique des marchés en même temps que l’intérêt général. Un dernier équilibre particulièrement difficile à trouver qui exige une grande compétence socio-économique, aussi du courage. Il faudrait évidemment développer de manière autrement plus complète les phénomènes décrits précédemment (comme l’accroissement des inégalités de concurrence et de revenus).  Des mutations qui affectent le champ économique, social, technologique environnemental et politique où les connaissances spécifiques se sont développées mais de manière le plus souvent éclatée de sorte qu’on a perdu la cohérence entre ces différentes dimensions. Il n’existe plus d’intellectuels susceptibles d’embrasser la totalité de ces connaissances pour les resituer avec pertinence dans une vision globale. Du coup faute de compréhension, les populations fragilisées se réfugient  dans les discours démagogiques, simplistes, nationalistes voire xénophobes ; Et les intellectuels dans leurs champs restreints.

Violence–Gilets jaunes: le Sénat veut des explications

Violence–Gilets jaunes: le Sénat veut des explications

 

Castaner et Le Maire seront entendus par le Sénat. À juste titre, le Sénat s’interroge sur les conditions de gestion des moyens mis en œuvre pour assurer l’ordre lors de la dernière manifestation des gilets jaunes. Le Sénat veut entendre le ministre de l’intérieur et le ministre de l’économie. La question se pose en effet de savoir si s’agit d’une insuffisance de moyens ou bien d’une certaine incompétence voire de laisser-aller volontaire. Chez les responsables politiques,  la thèse de l’instrumentalisation de la violence par le pouvoir est soutenue par un certain nombre. En outre, on accuse aussi Castaner  d’un certain amateurisme. En tout état de cause, l’État de droit est en question quant un  pouvoir n’est pas capable d’assurer un minimum de sécurité sur une voie de circulation  pratiquée par les manifestants, Champs-Élysées ou pas. En effet il semblerait qu’un peu acculé, le pouvoir pourrait décider dans les jours qui viennent d’interdire les manifestations sur les Champs-Élysées. Une mesure peut-être utile mais qui ne changera pas grand-chose vis-à-vis des violences perpétrées dans d’autres voies ou rues. La réunion ministérielle à Matignon dimanche  devrait permettre un renforcement des mesures de maintien de l’ordre public en attendant que la loi dite “anticasseurs” soit validée par le Conseil constitutionnel, a laissé entendre la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn lors de l’émission “Le Grand jury” organisée par RTL, Le Figaro et LCI.“Il y a une réunion pour voir si des mesures complémentaires (à la loi anticasseurs) sur la façon dont l’ordre est maintenu pourront être prises (…)”, a-t-elle déclaré. Elle a ajouté que ces mesures devraient être annoncées “rapidement” sans donner de date. La constitutionnalité de la loi “visant à renforcer et garantir le maintien de l’ordre public lors des manifestations”, dite loi anticasseurs, adoptée mardi dernier par le Parlement, est en cours d’examen par le Conseil constitutionnel. Elle comporte un certain nombre de dispositions prêtant à controverse, notamment la possibilité d’interdire administrativement à une personne de manifester ou la création d’un nouveau délit de dissimulation volontaire du visage passible d’une peine d’un an d’emprisonnement et de 15.000 euros d’amende. Le problème c’est que la conception d’une politique du maintien de l’ordre ne saurait découler uniquement de la loi mais aussi d’un certain professionnalisme et d’un certain volontarisme.  Les commissions des lois et des affaires économiques du Sénat précisent dans un communiqué qu’”au vu de ces événements d’une réelle gravité”, elles entendront les deux ministres mardi prochain à 16h30 “sur les moyens mis en place pour faire face à ces troubles et sur les conséquences de ces nouvelles dégradations sur la situation du commerce et l’attractivité économique de notre pays”. Au-delà des questions de maintien de l’ordre se posent aussi la capacité du pouvoir à sortir le pays d’une crise qui dure maintenant depuis plus de 18 semaines. On notera notamment que le pouvoir s’est toujours refusé à envisager une négociation avec les partenaires sociaux comme le proposait  par exemple la CFDT. D’une certaine manière en privilégiant le dialogue direct et vertical avec les citoyens, le pouvoir reçoit en boomerang les effets de sa conception démocratique.

 

 

« Gilets jaunes »: Mobilisation en baisse mais soutien constant

 

Bien qu’il soit difficile de se fier aux chiffres bidonnés du ministère de l’intérieur, il semble bien que la participation des gilets jaunes aux manifestations du samedi semble se tasser légèrement mais régulièrement. En cause évidemment un phénomène d’usure classique d’autant que ni le gouvernement, ni les leaders des gilets jaunes n’offrent de perspectives de sortie de cette crise. Côté gouvernement,  on a lancé le grand débat mais sans aucune précision sur les débouchés politiques. Pire,  le gouvernement envisagerait un référendum sur une loi concernant uniquement quelques aspects  constitutionnels globalement assez secondaires. Histoire de montrer qu’il intègre la demande démocratique. Mais rien sur les aspects socio- économiques qui sont au départ les premières revendications des gilets jaunes. La déception risque d’être immense si  aucune orientation n’est prise dans un domaine de la justice fiscale que de la justice sociale. Ceci étant, le mouvement est toujours approuvé par une majorité ;  ce qui traduit un double malaise concernant d’une part la démocratie d’autre part la justice sociale. Sans doute l’opinion publique ne suit-elle pas les gilets jaunes lorsqu’ils se transforment  en casseurs et  qu’ils se laissent déborder par eux mais globalement une majorité de Français nt  les inégalités sociales et le fonctionnement démocratique de type monarchique qui prévaut en France avec à la tête un président monarque et en dessous une hiérarchie de barons jusqu’au niveau local qui décident  sans jamais consulter  les populations voire de façon trop partielle et trop rare. Selon le ministère, ces manifestations ont réunis quelque 51.400 personnes sur l’ensemble des foyers de mobilisation, dont 4.000 à Paris, contre 58.600 et 10.500 samedi dernier. Comme déjà indiqué des chiffres contestables mais qui ne sont quand même pas massifs même si effectivement 100 000 personnes ont pu être mobilisées d’après les gilets jaunes. Notons qu’une nouvelle fois des violences ont marqué le 13e épisode avec cette fois une main arrachée. Cela pose évidemment la question de la légitimité des armes de guerre utilisée maintenir l’ordre public en France alors que dans la plupart des pays démocratiques on a renoncé à utiliser les grenades de désencerclement et les flashs ball. De la même manière qu’on a renoncée à la stratégie qui consiste à rechercher le contact  avec les manifestants. Un manifestant a eu quatre doigts sectionnés, semble-t-il par l’explosion d’une grenade, lors de heurts avec les forces de l’ordre devant l’Assemblée nationale en milieu de journée, a-t-on appris auprès de la préfecture de police de Paris. Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a exprimé sur Twitter son “indignation” et son “dégoût” à propos de ces “débordements dont il porte cependant une lourde responsabilité puisque depuis le départ il joue au pompier pyromane en espérant que les violences auxquelles il fait participer  les policiers permettront de discréditer le mouvement.- “




L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol