Confusion-Qui gère la politique agricole : le ministre, Attal, Macron, la FNSEA ou Le Pen ?
Pris dans le tourbillon des spasmes médiatiques quotidiens, on en vient à oublier qui est responsable de l’orientation de la politique agricole.
Normalement dans un pays comme la France c’est au ministre de l’agriculture qu’il revient de gérer ce dossier. Le problème c’est que Macron a choisi une cloche pour occuper le poste. Marc Fesneau est sans doute gentil mais il a l’efficacité, la compétence et le charisme d’une limande.
À l’occasion de la crise récente, c’est le Premier ministre qui a géré directement la crise en se déplaçant sur le terrain et en proposant une soixantaine de mesures. Le ministre de l’agriculture se contentant de jouer les figurants. D’une certaine manière, le premier ministre a au moins réussi à éteindre l’incendie et à engager des pistes de réforme.
Une fois le climat un peu apaisé et comme d’habitude Macron a voulu mettre son grand nez dans le dossier pour récupérer à son profit le petit crédit obtenu par son premier ministre. À chaque fois c’est le même phénomène. Macron veut montrer qu’il est le patron, le seul quitte à se mettre en contradiction avec son propre gouvernement. Et Macon n’a pas son pareil pour endormir médias et organisations professionnelles. Il pourrait parler pendant des heures et des jours au point de tuer par épuisement ses interlocuteurs. Il faut parfois plusieurs semaines voir plusieurs mois pour que ses interlocuteurs prennent conscience qu’ils ont été une nouvelle fois roulés dans la farine.
Il est clair par ailleurs que l’organisation agricole majoritaire à savoir la FNSEA comporte en son sein les pires contradictions entre les très gros agriculteurs qui s’en sortent bien grâce notamment aux subventions européennes ( qui sont proportionnelles à la taille des exportations) et des petits exploitants coincés dans la mono production et des prix de marché qui s’écroulent. La FNSEA a cogéré la politique agricole en France et à ce titre est aussi largement responsable de la crise.
Parmi les autres syndicats, il faut distinguer la coordination rurale qui roule surtout pour Le Pen et la confédération paysanne proche de l’extrême gauche. Bref un monde agricole aussi divisé que le monde salarié.
Ne parlons pas évidemment des organisations extérieures qui interviennent dans le champ agricole comme les écolos bobos.
Compte tenu de la diversité évoquée et de ses contradictions, le monde agricole est condamné à la crise permanente comme l’ensemble de l’économie française et européenne. Des solutions seraient possibles mais dirigées et discutées avec qui ?