Mondialisation « La Fin heureuse est terminée » ? (Geoffroy Roux de Bézieux)
Le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux constate que la croissance ne génére pas une baisse significative du chômage, il en incombe la responsabilité au contexte international mais aussi aux postes non pourvus. Un dernier aspect assez réducteur même si le phénomène existe. Cela dit cela concerne environ 300 000 postes non pourvus quand le nombre de chômeurs atteints 5.5 millions de personnes. (Interview JDD)
Quel regard portez-vous sur ce taux de chômage qui a cessé de baisser et les difficultés de recrutement qui s’accroissent?
Cette situation est complètement paradoxale même si elle n’est pas nouvelle. Cet écart s’amplifie et nous avons une responsabilité collective. La France crée des emplois. Entre le 1er janvier 2014 et le 31 décembre 2017, près de 777.000 emplois ont été générés en partie grâce au crédit impôt compétitivité emploi et à l’action des entreprises. En 2017, le taux de croissance a atteint 2,3 %, ce que notre pays n’avait pas connu depuis la crise. Mais cette croissance ne se traduit pas par une baisse importante du chômage.
Allez-vous vous engager à créer un million d’emplois comme votre prédécesseur?
Il y en a déjà eu 770.000 ! Mais il faut être lucide, Le sujet est très complexe, multicausal et il n’y a malheureusement pas de formule magique. Je m’engage néanmoins à ce que le Medef de propositions que je porte réfléchisse à ce scandale français que sont les difficultés de recrutement dans une période de chômage de masse et fasse des suggestions pour trouver des solutions.
La situation internationale vous inquiète-t-elle?
La mondialisation heureuse est terminée. Il y a une très forte agressivité commerciale de certains pays et, face à cela, nous devons avoir une Europe combative au service des producteurs et pas seulement des consommateurs, et qui tombe l’habit de la naïveté. Le rétablissement des sanctions américaines face à l’Iran est un scandale absolu ! Ça n’est pas à Donald Trump de dire si les entreprises françaises peuvent commercer avec ce pays ou pas. Nous touchons là la limite de la démocratie et réalisons que la souveraineté économique de l’Europe n’existe pas. Il serait pourtant crucial pour notre avenir commun que celle-ci existe.