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Energie- Russsie …( et Azerbaïdjan) : l’hypocrisie générale de l’Europe

Energie- Russsie …( et Azerbaïdjan) : l’hypocrisie générale de l’Europe

Le journal les Échos rapportent comment Marion Van Renterghem décrypte le plan de Vladimir Poutine pour isoler l’Ukraine et renforcer l’addiction de l’Europe au gaz naturel russe. Elle pose la question de l’incohérence géopolitique, et même du cynisme, des dirigeants européens « sous influence ».(Le même cynisme de l’Europe vis-à-vis du Haut-Karabakh et de l’Arménie. )NDLR

Sans le sabotage anonyme du plus grand pipeline sous-marin du monde, au large de l’île danoise de Bornholm, ce 26 septembre 2022, Vladimir Poutine pourrait encore savourer la satisfaction de tenir l’Europe en laisse grâce à un gazoduc de 10 milliards d’euros, financé pour moitié par cinq groupes européens (Engie, Shell, OMV, Uniper et Wintershall), au côté du géant russe Gazprom.

Ardemment voulu par le Kremlin et… l’ancienne chancelière allemande, Angela Merkel, le gazoduc Nord Stream 2 (inauguré en 2021), qui contourne soigneusement la Pologne et l’Ukraine, s’est soudainement transformé en symbole de la faiblesse et de la coupable incohérence de l’Union européenne.

Avec la guerre en Ukraine, c’est même devenu le stigmate d’ « une des plus gigantesques erreurs stratégiques du XXIe siècle ». Marion Van Renterghem (prix Albert Londres) ne mâche pas ses mots dans ce thriller géopolitique captivant qui est plus qu’une allégorie. Dans un style vif et sans détour, elle retourne avec ardeur le couteau dans la plaie….

Le chef du Kremlin a réussi à berner ou à endormir une grande partie de la classe politique européenne, à travers une armada d’agents d’influence, d’ « idiots utiles ou d’alliés malgré eux », en puisant largement dans la « lâcheté de beaucoup et la naïveté de tous »… dont certains politiques français comme Fillon ou Sarkhosy .

D’autant que la biographe d’Angela Merkel n’épargne personne : ni l’ancienne chancelière elle-même, ni le chancelier Gerhard Schröder, l’un des principaux artisans du vaste réseau de complicités de Poutine, ni l’ancien patron du SPD et puissant ministre de l’Economie et de l’Energie, Sigmar Gabriel, l’un des rares à faire son autocritique.

Au bout du compte, le gazoduc Nord Stream (avec ses deux jumeaux inaugurés à dix ans d’intervalle) apparaît surtout comme l’ultime stigmate de la faiblesse coupable des Européens confrontés au cynisme absolu du régime poutinien. Face à l’obstination de Merkel qui a fait du nouveau gazoduc jumeau de Nord Stream 1 un « impératif catégorique », ni l’opposition des Polonais, ni celle des Baltes, des Slovaques ou des Tchèques ne pèseront du moindre poids.

Surtout, Angela Merkel se refuse à voir que le deuxième gazoduc sous la Baltique fait voler en éclats la sécurité stratégique de l’Ukraine.

Notons que c’est la même hypocrisie de l’union européenne vis-à-vis du conflit du Haut-Karabakh. C’est aussi pour des questions de ressources que l’union européenne, France y compris, a lâché l’Arménie pour l’Azerbaïdjan ! L’accord avec l’Azerbaïdjan est censé doubler les importations de gaz naturel de l’UE pour atteindre au moins 20 milliards de mètres cubes par an d’ici 2027

Gaz russe : l’hypocrisie générale

Gaz russe : l’hypocrisie générale

Le journal les Échos rapportent comment Marion Van Renterghem décrypte le plan de Vladimir Poutine pour isoler l’Ukraine et renforcer l’addiction de l’Europe au gaz naturel russe. Elle pose la question de l’incohérence géopolitique, et même du cynisme, des dirigeants européens « sous influence ».

Sans le sabotage anonyme du plus grand pipeline sous-marin du monde, au large de l’île danoise de Bornholm, ce 26 septembre 2022, Vladimir Poutine pourrait encore savourer la satisfaction de tenir l’Europe en laisse grâce à un gazoduc de 10 milliards d’euros, financé pour moitié par cinq groupes européens (Engie, Shell, OMV, Uniper et Wintershall), au côté du géant russe Gazprom.

Ardemment voulu par le Kremlin et… l’ancienne chancelière allemande, Angela Merkel, le gazoduc Nord Stream 2 (inauguré en 2021), qui contourne soigneusement la Pologne et l’Ukraine, s’est soudainement transformé en symbole de la faiblesse et de la coupable incohérence de l’Union européenne.

Avec la guerre en Ukraine, c’est même devenu le stigmate d’ « une des plus gigantesques erreurs stratégiques du XXIe siècle ». Marion Van Renterghem (prix Albert Londres) ne mâche pas ses mots dans ce thriller géopolitique captivant qui est plus qu’une allégorie. Dans un style vif et sans détour, elle retourne avec ardeur le couteau dans la plaie….

Le chef du Kremlin a réussi à berner ou à endormir une grande partie de la classe politique européenne, à travers une armada d’agents d’influence, d’ « idiots utiles ou d’alliés malgré eux », en puisant largement dans la « lâcheté de beaucoup et la naïveté de tous »… dont certains politiques français comme Fillon ou Sarkhosy .

D’autant que la biographe d’Angela Merkel n’épargne personne : ni l’ancienne chancelière elle-même, ni le chancelier Gerhard Schröder, l’un des principaux artisans du vaste réseau de complicités de Poutine, ni l’ancien patron du SPD et puissant ministre de l’Economie et de l’Energie, Sigmar Gabriel, l’un des rares à faire son autocritique.

Au bout du compte, le gazoduc Nord Stream (avec ses deux jumeaux inaugurés à dix ans d’intervalle) apparaît surtout comme l’ultime stigmate de la faiblesse coupable des Européens confrontés au cynisme absolu du régime poutinien. Face à l’obstination de Merkel qui a fait du nouveau gazoduc jumeau de Nord Stream 1 un « impératif catégorique », ni l’opposition des Polonais, ni celle des Baltes, des Slovaques ou des Tchèques ne pèseront du moindre poids.

Surtout, Angela Merkel se refuse à voir que le deuxième gazoduc sous la Baltique fait voler en éclats la sécurité stratégique de l’Ukraine.

Notons que c’est la même hypocrisie de l’union européenne vis-à-vis du conflit du Haut-Karabakh. C’est aussi pour des questions de ressources que l’union européenne, France y compris, a lâché l’Arménie pour l’Azerbaïdjan ! L’accord avec l’Azerbaïdjan est censé doubler les importations de gaz naturel de l’UE pour atteindre au moins 20 milliards de mètres cubes par an d’ici 2027

Energie- Gaz russe : l’hypocrisie générale de l’Europe

Energie- Gaz russe : l’hypocrisie générale de l’Europe

Le journal les Échos rapportent comment Marion Van Renterghem décrypte le plan de Vladimir Poutine pour isoler l’Ukraine et renforcer l’addiction de l’Europe au gaz naturel russe. Elle pose la question de l’incohérence géopolitique, et même du cynisme, des dirigeants européens « sous influence ».

Sans le sabotage anonyme du plus grand pipeline sous-marin du monde, au large de l’île danoise de Bornholm, ce 26 septembre 2022, Vladimir Poutine pourrait encore savourer la satisfaction de tenir l’Europe en laisse grâce à un gazoduc de 10 milliards d’euros, financé pour moitié par cinq groupes européens (Engie, Shell, OMV, Uniper et Wintershall), au côté du géant russe Gazprom.

Ardemment voulu par le Kremlin et… l’ancienne chancelière allemande, Angela Merkel, le gazoduc Nord Stream 2 (inauguré en 2021), qui contourne soigneusement la Pologne et l’Ukraine, s’est soudainement transformé en symbole de la faiblesse et de la coupable incohérence de l’Union européenne.

Avec la guerre en Ukraine, c’est même devenu le stigmate d’ « une des plus gigantesques erreurs stratégiques du XXIe siècle ». Marion Van Renterghem (prix Albert Londres) ne mâche pas ses mots dans ce thriller géopolitique captivant qui est plus qu’une allégorie. Dans un style vif et sans détour, elle retourne avec ardeur le couteau dans la plaie….

Le chef du Kremlin a réussi à berner ou à endormir une grande partie de la classe politique européenne, à travers une armada d’agents d’influence, d’ « idiots utiles ou d’alliés malgré eux », en puisant largement dans la « lâcheté de beaucoup et la naïveté de tous »… dont certains politiques français comme Fillon ou Sarkhosy .

D’autant que la biographe d’Angela Merkel n’épargne personne : ni l’ancienne chancelière elle-même, ni le chancelier Gerhard Schröder, l’un des principaux artisans du vaste réseau de complicités de Poutine, ni l’ancien patron du SPD et puissant ministre de l’Economie et de l’Energie, Sigmar Gabriel, l’un des rares à faire son autocritique.

Au bout du compte, le gazoduc Nord Stream (avec ses deux jumeaux inaugurés à dix ans d’intervalle) apparaît surtout comme l’ultime stigmate de la faiblesse coupable des Européens confrontés au cynisme absolu du régime poutinien. Face à l’obstination de Merkel qui a fait du nouveau gazoduc jumeau de Nord Stream 1 un « impératif catégorique », ni l’opposition des Polonais, ni celle des Baltes, des Slovaques ou des Tchèques ne pèseront du moindre poids.

Surtout, Angela Merkel se refuse à voir que le deuxième gazoduc sous la Baltique fait voler en éclats la sécurité stratégique de l’Ukraine.

Notons que c’est la même hypocrisie de l’union européenne vis-à-vis du conflit du Haut-Karabakh. C’est aussi pour des questions de ressources que l’union européenne, France y compris, a lâché l’Arménie pour l’Azerbaïdjan ! L’accord avec l’Azerbaïdjan est censé doubler les importations de gaz naturel de l’UE pour atteindre au moins 20 milliards de mètres cubes par an d’ici 2027

Politique énergétique et- Gaz russe : l’hypocrisie générale de l’Europe

Politique énergétique et- Gaz russe : l’hypocrisie générale de l’Europe

Le journal les Échos rapportent comment Marion Van Renterghem décrypte le plan de Vladimir Poutine pour isoler l’Ukraine et renforcer l’addiction de l’Europe au gaz naturel russe. Elle pose la question de l’incohérence géopolitique, et même du cynisme, des dirigeants européens « sous influence ».

Sans le sabotage anonyme du plus grand pipeline sous-marin du monde, au large de l’île danoise de Bornholm, ce 26 septembre 2022, Vladimir Poutine pourrait encore savourer la satisfaction de tenir l’Europe en laisse grâce à un gazoduc de 10 milliards d’euros, financé pour moitié par cinq groupes européens (Engie, Shell, OMV, Uniper et Wintershall), au côté du géant russe Gazprom.

Ardemment voulu par le Kremlin et… l’ancienne chancelière allemande, Angela Merkel, le gazoduc Nord Stream 2 (inauguré en 2021), qui contourne soigneusement la Pologne et l’Ukraine, s’est soudainement transformé en symbole de la faiblesse et de la coupable incohérence de l’Union européenne.

Avec la guerre en Ukraine, c’est même devenu le stigmate d’ « une des plus gigantesques erreurs stratégiques du XXIe siècle ». Marion Van Renterghem (prix Albert Londres) ne mâche pas ses mots dans ce thriller géopolitique captivant qui est plus qu’une allégorie. Dans un style vif et sans détour, elle retourne avec ardeur le couteau dans la plaie….

Le chef du Kremlin a réussi à berner ou à endormir une grande partie de la classe politique européenne, à travers une armada d’agents d’influence, d’ « idiots utiles ou d’alliés malgré eux », en puisant largement dans la « lâcheté de beaucoup et la naïveté de tous »… dont certains politiques français comme Fillon ou Sarkhosy .

D’autant que la biographe d’Angela Merkel n’épargne personne : ni l’ancienne chancelière elle-même, ni le chancelier Gerhard Schröder, l’un des principaux artisans du vaste réseau de complicités de Poutine, ni l’ancien patron du SPD et puissant ministre de l’Economie et de l’Energie, Sigmar Gabriel, l’un des rares à faire son autocritique.

Au bout du compte, le gazoduc Nord Stream (avec ses deux jumeaux inaugurés à dix ans d’intervalle) apparaît surtout comme l’ultime stigmate de la faiblesse coupable des Européens confrontés au cynisme absolu du régime poutinien. Face à l’obstination de Merkel qui a fait du nouveau gazoduc jumeau de Nord Stream 1 un « impératif catégorique », ni l’opposition des Polonais, ni celle des Baltes, des Slovaques ou des Tchèques ne pèseront du moindre poids.

Surtout, Angela Merkel se refuse à voir que le deuxième gazoduc sous la Baltique fait voler en éclats la sécurité stratégique de l’Ukraine.

Notons que c’est la même hypocrisie de l’union européenne vis-à-vis du conflit du Haut-Karabakh. C’est aussi pour des questions de ressources que l’union européenne, France y compris, a lâché l’Arménie pour l’Azerbaïdjan ! L’accord avec l’Azerbaïdjan est censé doubler les importations de gaz naturel de l’UE pour atteindre au moins 20 milliards de mètres cubes par an d’ici 2027

Gaz russe : l’hypocrisie générale de l’Europe

Gaz russe : l’hypocrisie générale de l’Europe

Le journal les Échos rapportent comment Marion Van Renterghem décrypte le plan de Vladimir Poutine pour isoler l’Ukraine et renforcer l’addiction de l’Europe au gaz naturel russe. Elle pose la question de l’incohérence géopolitique, et même du cynisme, des dirigeants européens « sous influence ».

Sans le sabotage anonyme du plus grand pipeline sous-marin du monde, au large de l’île danoise de Bornholm, ce 26 septembre 2022, Vladimir Poutine pourrait encore savourer la satisfaction de tenir l’Europe en laisse grâce à un gazoduc de 10 milliards d’euros, financé pour moitié par cinq groupes européens (Engie, Shell, OMV, Uniper et Wintershall), au côté du géant russe Gazprom.

Ardemment voulu par le Kremlin et… l’ancienne chancelière allemande, Angela Merkel, le gazoduc Nord Stream 2 (inauguré en 2021), qui contourne soigneusement la Pologne et l’Ukraine, s’est soudainement transformé en symbole de la faiblesse et de la coupable incohérence de l’Union européenne.

Avec la guerre en Ukraine, c’est même devenu le stigmate d’ « une des plus gigantesques erreurs stratégiques du XXIe siècle ». Marion Van Renterghem (prix Albert Londres) ne mâche pas ses mots dans ce thriller géopolitique captivant qui est plus qu’une allégorie. Dans un style vif et sans détour, elle retourne avec ardeur le couteau dans la plaie….

Le chef du Kremlin a réussi à berner ou à endormir une grande partie de la classe politique européenne, à travers une armada d’agents d’influence, d’ « idiots utiles ou d’alliés malgré eux », en puisant largement dans la « lâcheté de beaucoup et la naïveté de tous »… dont certains politiques français comme Fillon ou Sarkhosy .

D’autant que la biographe d’Angela Merkel n’épargne personne : ni l’ancienne chancelière elle-même, ni le chancelier Gerhard Schröder, l’un des principaux artisans du vaste réseau de complicités de Poutine, ni l’ancien patron du SPD et puissant ministre de l’Economie et de l’Energie, Sigmar Gabriel, l’un des rares à faire son autocritique.

Au bout du compte, le gazoduc Nord Stream (avec ses deux jumeaux inaugurés à dix ans d’intervalle) apparaît surtout comme l’ultime stigmate de la faiblesse coupable des Européens confrontés au cynisme absolu du régime poutinien. Face à l’obstination de Merkel qui a fait du nouveau gazoduc jumeau de Nord Stream 1 un « impératif catégorique », ni l’opposition des Polonais, ni celle des Baltes, des Slovaques ou des Tchèques ne pèseront du moindre poids.

Surtout, Angela Merkel se refuse à voir que le deuxième gazoduc sous la Baltique fait voler en éclats la sécurité stratégique de l’Ukraine.

Taxe foncière : hausse générale

Taxe foncière : une commune sur cinq va augmenter l’impôt en 2023, avertit l’AMF


Le président de l’association des maires prend des précautions oratoires pour signifier que la taxe foncière sera augmentée dans environ 20 % des communes. La vérité c’est que compte tenu de l’inflation cette taxe sera en hausse dans un peu près toutes les collectivités locales. Elle sera justifiée bien entendue par l’inflation mais aussi par la dérive structurelle des collectivités qui comme l’État bien souvent ne maîtrisent plus les dépenses, les superstructures et les effectifs.

« Il y a 19% des communes qui vont augmenter leur taux de taxe foncière, donc 81% des communes qui ne vont pas l’augmenter », a détaillé le maire LR de Cannes au micro de Radio J . Mais ces collectivités l’augmenteront quand même à cause de l’inflation !
Donc, le montant de la taxe foncière va bel et bien augmenter. Le président de l’Association des maires de France (AMF), David Lisnard, a annoncé que 19% des communes augmenteront cette année la taxe foncière, tout en soulignant qu’elle sera indexée sur l’inflation pour la totalité d’entre elles.

De fait, la taxe d’habitation portant sur la résidence principale ayant été définitivement supprimée, le taux de la taxe foncière apparaît désormais comme l’un des seuls leviers fiscaux encore à disposition des maires. Et pour cause, les communes sont prises en tenaille entre le coût de la crise sanitaire, le dégel du point d’indice des fonctionnaires et l’explosion des prix de l’énergie.

« Nos marges de manœuvre se sont réduites comme peau de chagrin. Ce n’est donc pas par gaieté de cœur que nous utilisons ce dernier levier fiscal qui, de surcroît, ne porte que sur une catégorie de contribuables », regrettait Antoine Homé, maire (PS) de Wittenheim et co-président de la commission Finances de l’association des maires de France (AMF), auprès de La Tribune au mois de janvier.

Pour rappel, le montant de la taxe foncière dépend à la fois du taux voté par la collectivité, ainsi que de la base locative cadastrale. Or, cette dernière est réévaluée chaque année en fonction de l’évolution des prix à la consommation, soit +7% dans le cadre de la loi de finances 2023 votée en fin d’année dernière. Le président de l’AMF a ainsi reconnu que l’impôt local progressera de facto dans l’ensemble des communes « parce qu’il est réajusté du montant de l’inflation ».

Selon l’Union nationale des propriétaires immobiliers (Unpi), la taxe foncière dans son ensemble (base et taux) a augmenté en moyenne de 4,7% entre 2021 et 2022 dans les 200 plus grandes villes du pays.

Pour une hausse générale des salaires face à l’inflation ?

Pour ou contre une hausse générale des salaires face à l’inflation ?


Un papier dans la tribune (journal « plutôt à gauche à l’origine » ) qui sous couvert de débat contradictoire milite contre la hausse significative des salaires. Bref la contamination des salons parisiens n’épargne pas la presse .

Un point de vue approximatif avec certaines vérités et autant de contrevérités significatives du flou des experts en matière d’analyse d’une crise particulièrement complexe. NDLR

Si le salaire mensuel brut a progressé de 3,8% en 2022, le rythme reste inférieur à celui de l’inflation annuelle , synonyme de baisse du pouvoir d’achat réel. Plus qu’une simple augmentation, 87% des Français souhaiteraient même réindexer les salaires sur l’inflation, comme c’était le cas jusqu’en 1982, au risque d’alimenter une boucle salaire-prix qui pourrait perpétuer l’inflation.

Alors, faut-il une augmentation générale des salaires face à l’inflation ?

Pour ou Contre

L’inflation demeure élevée et progresse même depuis janvier, atteignant 6,3% par an en février 2023 en France indique l’Insee. Depuis mars 2020, les prix à la consommation ont déjà augmenté de près de 11%. La progression nominale des salaires est plus faible : les salaires réels diminuent. La part des salaires dans le PIB se contracte, au profit de celle de la rémunération du capital. Depuis l’été 2022, la Banque Centrale Européenne a décidé de modifier sa politique monétaire, pour « éviter le déclenchement d’une boucle prix-salaires ». Selon le discours officiel, la hausse des taux d’intérêt vise, par l’augmentation du coût de l’endettement, à freiner la demande, tout en favorisant la reformulation des anticipations d’inflation sur un rythme d’inflation de 2%. Ainsi, salariés comme entrepreneurs s’abstiendraient de rechercher des hausses de salaires ou de prix supérieures à ce rythme. C’est cette logique qui a poussé la BCE à augmenter ses taux directeurs une nouvelle fois le 16 mars, portant le principal taux à 3,50% quand il était de 0% jusqu’au 27 juillet 2022.

Cette politique est inefficace. Elle ne s’attaque pas aux causes de l’inflation actuelle, initiée par des chocs externes et qui se propage par capillarité à l’ensemble de l’économie via la recherche du maintien des marges des entreprises. Dans certains secteurs, les taux de marge s’élèvent dans une boucle « prix-profits ». La désinflation est alors bien moins rapide qu’escomptée. Inefficace et déstabilisante, il faut changer de politique désinflationniste. Et ne pas perdre de vue d’autres objectifs : rechercher le plein-emploi et favoriser la transition écologique.

A court terme, il faut décourager la réalisation de surprofits ; des contrôles de prix peuvent ici être utiles, tout comme la fiscalité, pour décourager de nouvelles hausses de prix. A plus long terme, il faut réduire la dépendance aux importations et donc la possibilité de survenue de chocs externes, et articuler étroitement politiques industrielles et commerciales avec les objectifs de transition écologique. Cette dernière nécessite des investissements massifs : la politique monétaire ne doit pas être restrictive.

Enfin, pour éviter la récession qui menace mais aussi pour permettre de déclencher de nouveaux modes de consommation cohérents avec la transition, les salaires réels ne doivent plus continuer de se réduire. Il est indispensable que les salaires progressent, pour limiter les effets de répartition récessifs induits par l’inflation récente. L’indexation des salaires est un outil utile.

Face au choc inflationniste inédit depuis une quarantaine d’années, la tentation est grande de procéder à des hausses de salaires au moins égales à la progression des prix. Cependant, une envolée généralisée des salaires se traduirait par encore plus d’inflation, ce qui ne génèrerait pas nécessairement des gains de pouvoir d’achat. Le choc inflationniste et les pertes de pouvoir d’achat qu’il entraîne implique de procéder à certaines hausses de salaires.

Ainsi, le SMIC est indexé sur l’inflation (plus précisément sur l’inflation supportée par les 20 % des Français les plus modestes), une mesure judicieuse pour préserver le pouvoir d’achat des salariés les plus modestes. De plus, il est légitime pour les salariés de demander une hausse de rémunération dans un contexte où les entreprises sont globalement parvenues à maintenir leurs marges (avec de grandes disparités selon les entreprises et les secteurs), ce qui implique qu’elles aient répercuté leurs hausses de coûts dans leurs prix.

Cependant, passer à une indexation généralisée des salaires sur l’inflation (comme c’est le cas pour le SMIC) accroîtrait les coûts des entreprises, et attiserait encore plus l’inflation. Suite à un choc inflationniste, comme cela a été le cas depuis 2021 avec la flambée du prix des matières premières, la crainte est celle d’une « boucle prix-salaires », c’est-à-dire une situation dans laquelle la flambée des prix entraîne un bond des salaires qui, à son tour, conduit à une hausse des prix, créant un cycle auto-entretenu d’inflation.

Actuellement, la France n’est pas dans une telle situation : d’après la Dares, au quatrième trimestre 2022, le salaire mensuel de base était en progression de 3,8 % en glissement annuel, alors que les prix étaient en hausse de 6,0 %. Il n’y a donc pas de surréaction des salaires aux prix, rendant peu probable une spirale inflationniste durable (d’autant plus que le prix des matières premières est orienté à la baisse).

Cette situation conduit à une perte de pouvoir d’achat momentanée des salariés. Les chocs inflationnistes passés se déroulent généralement en deux phases : une première phase dans laquelle les prix augmentent plus vite que les salaires, impliquant une perte de pouvoir d’achat pour les salariés, puis une seconde phase au cours de laquelle l’inflation baisse mais la progression des salaires se maintient, générant un gain de pouvoir d’achat pour les salariés. Une hausse généralisée des salaires réduit la perte de pouvoir d’achat dans la première phase du choc inflationniste, mais réduit également les gains dans la deuxième phase du fait d’une inflation durablement plus élevée.

Social une colère générale

Social: une colère générale

Rarement le climat social en France aura été aussi détestable. Témoin le sondage au Doxa qui montre qu’environ 80 % de la population condamnent la politique économique et sociale du gouvernement. Le géographe Achille Warnant et le sociologue Hugo Touzet tentent d’éclairer sur les facteurs explicatifs d’un climat social très détérioré partout (interview France Info).

Depuis la première mobilisation du 19 janvier dernier, les médias relèvent la forte mobilisation dans les « petites » et « moyennes » villes de France. Est-ce inédit ?

Achille Warnant : Les mobilisations sont extrêmement importantes dans les villes petites et moyennes, comme dans le reste de la France, mais ce n’est pas nouveau. En 1995, il y avait déjà eu de très grandes mobilisations, y compris dans ces territoires. On a une tradition de mobilisation sociale dans ces villes-là et la thématique des retraites rassemble assez largement.

Un exemple à Montluçon (Allier), ville avec une tradition de mobilisation sociale liée à son histoire politique : en moyenne 4 à 5 000 manifestants, c’est vraiment important par rapport à la taille de la ville (environ 35 000 habitants). En même temps, la mobilisation est certes plus importante qu’en 2019 ou 2010, mais moins qu’en 1995, où on comptait plutôt entre 5 et 10 000 manifestants, selon les estimations.

Hugo Touzet : Pour moi, on retrouve beaucoup de monde dans les petites et moyennes villes parce qu’il y a énormément de monde partout en général. Lors de la deuxième mobilisation, par exemple, on avait 14 500 personnes à Rodez (Aveyron) et 5 000 à Vierzon (Cher). Les syndicats ont joué sur ce symbole en faisant défiler leurs leaders à Albi lors de la cinquième journée, avec 55 000 manifestants [selon les syndicats, 10 000 selon la police], pour une ville qui compte 49 000 habitants. Leur objectif était de montrer qu’il ne s’agit pas d’un mouvement des grosses agglomérations.

Avec le collectif Quantité critique, on a mené un sondage avec un échantillon représentatif de 4 000 personnes. On a un taux d’opposition à la réforme de 63% en moyenne (69% chez les actifs), à peu près équivalent quelle que soit la taille des communes. Il y a deux exceptions : les communes rurales, où le taux d’opposition est un peu supérieur, et l’agglomération parisienne, où il est un peu inférieur.

Quelles sont les catégories de populations présentes dans les cortèges de cette « France des sous-préfectures » ?

Hugo Touzet : L’ensemble de la population est mobilisé, même s’il y a une surreprésentation des ouvriers et des employés, avec des taux d’opposition de plus de 70%, selon notre sondage. Chez les cadres, on est autour de 60%. Chez les chômeurs, c’est plutôt 75%. Or, les taux de chômage importants se retrouvent davantage dans les petites villes que dans les grandes agglomérations.

Pour la pénibilité, on a construit un indicateur en demandant aux sondés de qualifier leur travail, avec plusieurs facteurs (métier stressant, dangereux, répétitif, fatigant…). Les personnes qui cochent toutes les cases sont plus opposées à la réforme que les autres, à plus de 80%. Or ces boulots-là, on les retrouve notamment dans l’agriculture, davantage présente dans les petites villes. A l’inverse, dans l’agglomération parisienne, le taux de cadres est plus important qu’ailleurs.

Achille Warnant : Il serait aussi intéressant de regarder les effets régionaux. Quand on regarde les cartes, cela semble relativement homogène, mais il y a quand même des trous dans la raquette dans l’est de la France. Il y a de grosses inégalités entre les villes, liées à la composition sociale et à la sociologie.

A l’inverse, dans des villes moyennes qui vont mieux [grâce à un meilleur niveau de revenus], comme Colmar (Haut-Rhin), les mobilisations se limitent à quelques centaines de personnes, pour une ville d’environ 68 000 habitants. Il faut aussi considérer l’histoire politique. Le Grand-Est est une région plus marquée à droite, ce qui peut être un élément d’explication.

Hugo Touzet : Il y a aussi des enjeux par rapport à l’âge et le niveau de vie. Les 65 ans et plus sont par exemple favorables à 43% à la réforme et opposés à 44% (13% ne se prononcent pas), selon notre sondage. Chez les personnes qui gagnent plus de 4 000 euros par mois, c’est équilibré, avec 51% qui soutiennent la réforme et 42% qui sont opposés. On peut donc imaginer que certaines régions où le niveau de vie est supérieur se mobilisent moins. Dans notre étude, on voit une surreprésentation de l’opposition à la réforme en Nouvelle-Aquitaine et en Centre-Val-de-Loire. Mais, au bout du compte, il faut toujours rappeler qu’il y a quand même un large consensus d’opposition dans l’ensemble des catégories et des territoires.

Dans cette « France périphérique », l’importance du secteur public joue-t-il un rôle sur les niveaux de mobilisation ?

Achille Warnant : Effectivement, un certain nombre de villes préfectures, plus que de sous-préfectures, ont un taux d’emploi public très important par rapport à la moyenne. Je pense à Nevers ou Mende (Lozère), avec un vivier d’emplois publics très important. Dans la fonction publique, le taux d’encadrement syndical est un petit peu plus élevé, donc cela peut jouer, d’autant que tous les syndicats sont opposés à cette réforme. Il faut aussi rappeler que dans la fonction publique, il y a eu en janvier 2022 le passage aux 1607 heures. Les fonctionnaires doivent travailler plus longtemps dans l’année et plus longtemps dans leur carrière.

Hugo Touzet : Dans le public et le privé, l’opposition est à peu près équivalente. Mais il faut distinguer opposition à la réforme et mobilisation à travers une manifestation ou une grève. La stabilité du secteur public permet peut-être un engagement plus important, surtout pour les cadres ou les professions intermédiaires. Certains secteurs sont particulièrement concernés : l’éducation, la recherche, la culture, la santé. Dans une préfecture avec un hôpital ou un lycée, les populations sont plus à même de se mobiliser.

« Il faut avoir en tête que se mobiliser contre une loi représente aussi un coût économique, symbolique et de rapport à l’employeur. »

Société Générale : un bon résultat financier aussi malgré la Russie

Société Générale : un bon résultat financier aussi malgré la Russie

La banque française a vu ses revenus progresser de 8,8 % l’an dernier, à 28,1 milliards d’euros, un record. Le résultat net part du groupe a en revanche été divisé par près de trois, à 2 milliards. Ceux-ci incluent la charge de 3,3 milliards d’euros encaissée après la vente de sa filiale russe Rosbank au printemps. Sans cet épisode, le groupe aurait pu rééditer sa performance de 2021 , assure-t-il dans un communiqué, avec un résultat net record de 5,6 milliards.

La banque a vu ses revenus bondir de près de 9 % pour s’élever à 28 milliards d’euros.

Des revenus record, mais un bénéfice plombé par l’épisode russe. Les résultats publiés mercredi par Société Générale illustrent le caractère atypique de l’année 2022, marquée par les crises, mais pendant laquelle l’activité est restée porteuse.

À noter que la BNP, elle, a réalisé un bénéfice record sur la même période. Un résultat net record de 10,2 milliards d’euros pour un chiffre d’affaires de plus de 50 milliards pour la BNP . Ce qui n’empêchera pas la banque de continuer sa politique de nettoyage des effectifs avec environ 1000 licenciements et la désertification dans les petites villes et autres villages.

La performance mérite d’être signalée après une année 2021 déjà record et un exercice 2022, malgré tout la banque BNP Paribas prévoit quand même de supprimer 921 postes en France au sein de sa filiale dédiée au crédit à la consommation, BNP Paribas Personal Finance, a-t-on appris mardi de source syndicale.

Sur ces 921 suppressions de postes, 690 au «maximum» pourront bénéficier d’un plan de départs volontaires, a-t-on précisé de même source. L’annonce de ces suppressions de postes intervient alors que la BNP a annoncé avoir enregistré un bénéfice net record d’un peu plus de 10 milliards d’euros en 2022.

Notons aussi que Paribas continue de supprimer les succursales dans les petites villes et autres villages. Par exemple dans le Maine-et-Loire à Baugé où les clients ont été expédiés à 30 ou 40kms de là dans la la Sarthe.

Instabilité des revenus: Un mal qui nourrit aussi l’inquiétude générale

Instabilité des revenus: Un mal qui nourrit aussi l’inquiétude générale


par Gordon M. Sayre,Assistant Professor of Organizational Behavior, EM Lyon Business School dans the Conversation

Les entreprises de la gig economy (ou économie à la tâche) mettent régulièrement en avant la liberté dont jouissent leurs employés pour organiser leur emploi du temps comme l’une des principales raisons pour préserver le statut de travailleur indépendant (généralement des autoentrepreneurs en France). Le site Internet d’Uber, par exemple, recrute ses chauffeurs en valorisant la flexibilité que permet son application, le tout appuyé par des statistiques démontrant à quel point leurs chauffeurs tiennent à cette indépendance. D’autres acteurs comme les entreprises américaines de livraison de nourriture DoorDash et Instacart, font appel aux mêmes arguments dans leur communication. Il existe cependant un désagrément lié à cette flexibilité excessive, et celui-ci est rarement abordé : au lieu de recevoir un salaire horaire, les travailleurs indépendants sont rémunérés pour chaque tâche effectuée, sans garantie de salaire minimum. Sans revenus garantis, ces travailleurs sont victimes d’une « volatilité de rémunération », c’est-à-dire que leurs revenus sont soumis à des fluctuations fréquentes.

Dans trois études récentes, je me suis intéressé à l’impact de la volatilité de rémunération sur la santé des travailleurs. Il en ressort que cette irrégularité et les difficultés à anticiper les rentrées d’argent futures constituent de véritables situations de mal-être.

« Frustrant et déprimant »
Dans ma première étude, j’ai fait appel à 375 gig workers travaillant pour le Amazon Mechanical Turk (MTurk), une plate-forme web de production participative via laquelle les travailleurs effectuent des microtâches à faible valeur ajoutée (saisie informatique, etc.) en échange d’une rémunération. Comme ces travailleurs sont payés à des tarifs variables pour chacune des tâches qu’ils effectuent, ils subissent une instabilité dans leurs revenus. L’un des participants en témoigne :

« Je peux gagner 80 dollars une journée, et peiner à atteindre 15 dollars le lendemain. C’est totalement imprévisible. »

En partant du principe qu’une journée de travail comprend huit heures, cela revient à passer d’une rémunération horaire de 10 dollars un jour à 1,88 dollar le lendemain.

Mes conclusions ont montré que les travailleurs à la tâche qui rendaient compte d’une plus grande volatilité de salaire rapportaient également davantage de symptômes physiques tels que des maux de tête, de dos ou encore d’estomac. En effet, une plus grande instabilité dans les revenus engendre une grande anxiété à l’idée de ne pas arriver à boucler les fins de mois.

Un participant à l’étude a expliqué aimer travailler depuis son domicile et avoir le loisir d’organiser lui-même son emploi du temps, mais a aussitôt nuancé :

« MTurk est tellement imprévisible en termes de revenus et de charge de travail que cela en devient frustrant et déprimant. »

Si la problématique de la volatilité de salaire présente une pertinence évidente pour les travailleurs à la tâche, ils ne sont néanmoins pas les seuls à en être victimes. Les employés qui comptent sur les pourboires, comme les serveurs et serveuses, les barmen et barmaids, les voituriers ou encore les coiffeurs et coiffeuses, se confrontent eux aussi à une rémunération qui change constamment.

Des revenus globalement inférieurs à la moyenne
Dans le cadre d’une deuxième étude, j’ai interrogé chaque jour pendant deux semaines 85 employés qui travaillent aux États-Unis et qui reçoivent des pourboires dans le cadre de leur activité. Mes questions portaient sur leurs revenus et leur bien-être. Le graphique ci-dessous, qui détaille le montant des pourboires reçus chaque jour par l’un des participants, retranscrit bien la forte instabilité subie par certains employés.

Les résultats de l’étude indiquent par ailleurs que le fait de recevoir davantage de pourboires sur une journée n’entraîne pas nécessairement un meilleur ni un moins bon moral à l’issue de celle-ci. En revanche, une plus grande volatilité dans les pourboires sur les deux semaines de l’étude a engendré un plus grand nombre de symptômes physiques et davantage d’insomnies.

Une chose que les travailleurs à la tâche et ceux qui comptent sur les pourboires ont en commun est qu’ils perçoivent des revenus inférieurs à la moyenne. Si l’on peut dire que la volatilité de salaire n’est sans doute pas nocive en tant que telle, elle le devient lorsqu’elle est associée à une faible rémunération.

Toutefois, on retrouve des tendances similaires dans ma troisième étude menée cette fois-ci auprès de 252 salariés occupant des postes à haute rémunération dans les domaines de la vente, de la finance et du marketing aux États-Unis. Commissions et bonus sont monnaie courante dans ces secteurs d’activité : ces travailleurs expérimentent donc eux aussi une volatilité dans leurs rémunérations, bien que celles-ci soient plus élevées.

Si les effets ne sont pas aussi prononcés parmi cette catégorie de travailleurs, j’ai tout de même observé le même schéma : les personnes confrontées à une plus grande instabilité dans leurs revenus sont aussi celles qui rapportent davantage de symptômes physiques et une moins bonne qualité de sommeil.

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J’ai également étudié la façon dont les travailleurs peuvent se protéger des effets néfastes de la volatilité de rémunération. La pleine conscience, par exemple, fait référence à la capacité d’un individu à se concentrer sur le moment présent, sans se soucier de l’avenir et sans penser au passé. Bien que les personnes capables d’adopter cet état aient tendance à faire preuve de résilience face au stress, elles se révèlent dans mon étude tout autant affectées par l’instabilité de leurs revenus.

Ces résultats montrent que la volatilité de rémunération présente les mêmes effets néfastes chez la plupart des individus. Le seul facteur qui réduit véritablement les effets observés de ce phénomène est le degré de dépendance d’un individu à des sources de revenus volatiles. Lorsque la part de revenus instables représente un pourcentage moindre du revenu global d’un individu, la volatilité de rémunération ne semble pas influer sur sa santé ou son sommeil.

Dès lors, que faire, alors ? Tout d’abord, le législateur se doit de prendre en considération les avantages mais aussi les inconvénients de ces nouveaux modes de travail. Les entreprises de la gig economy savent parfaitement mettre en lumière les avantages du statut de travailleur indépendant ; cependant, il comporte également des coûts cachés, qui ne reçoivent pas la même attention.

Comme l’a expliqué l’un des participants à mon étude :

« Il n’existe pas de garde-fou qui garantisse aux travailleurs indépendants un revenu juste pour une tâche donnée. Or, vous vous en doutez, la question de la rémunération constitue la principale source de stress, d’angoisse et d’incertitude dans le travail. »

Garantir une meilleure protection juridique aux travailleurs indépendants peut contribuer à instaurer ces garde-fous. En parallèle, les entreprises pourraient trouver un équilibre en réduisant la dépendance des travailleurs à des modes de rémunération volatils, en choisissant plutôt de leur proposer un salaire de base plus important. Selon les conclusions de mes études, cette stratégie devrait en effet affaiblir le lien de causalité entre volatilité de la rémunération et bien-être des travailleurs.

En résumé, il est clair que si les modes de travail rendus populaires par la gig economy présentent des avantages, nous devons également prendre en compte les coûts cachés et œuvrer à améliorer les conditions de travail de cette portion importante de la population.

Gordon M. Sayre, PhD, EM Lyon Business School

Enseignement: pourquoi la baisse générale de niveau ?

Enseignement: pourquoi la baisse générale de niveau ?

«Ne nous racontons pas d’histoire : le niveau des élèves baisse parce que celui des enseignants baisse. Dès lors, comment pourraient-ils propager une exigence qu’ils n’incarnent plus ?», dénonce le député LR du Rhône, Alexandre Portier

• Le gouvernement a tranché : ni le budget de l’enseignement scolaire, ni celui de l’enseignement supérieur et la recherche ne seront examinés par les députés. Le 49.3 a rayé d’un trait de plume le débat sur les premier et quatrième postes budgétaires de l’Etat. Au total, plus de 100 milliards d’euros de crédits. Comment comprendre qu’on ne puisse plus parler de l’avenir de nos enfants à l’Assemblée nationale ? Sur la forme comme sur le fond, l’éducation est une fois de plus la grande sacrifiée.

• L’arrachage à la Pyrrhus du budget 2023 ne marque rien d’autre que la victoire des technos et des comptables. L’argumentaire n’est plus réduit qu’à un point : la hausse du budget. Mais depuis quand l’enseignement se résume-t-il à un budget ? Peut-on parler du budget sans parler d’abord du projet ?

• Oui, le budget 2023 prévoit une hausse des salaires des enseignants. C’est bien, et c’est juste : il n’est pas acceptable que ceux qui forment les futures générations commencent leur carrière à 1450 euros net après un Bac+5. C’était pourtant le cas de celui qui venait d’avoir un CAPES. L’effort et le travail doivent payer. Et l’on doit d’abord l’assumer dans le cœur même de la méritocratie républicaine : l’Ecole.

• Problème : la revalorisation « inconditionnelle » promise par le candidat Macron ne sera pas tenue, et pas maintenant. Les hausses n’entreront en vigueur qu’à la rentrée 2023. Nous sommes loin des 2 000 euros net annoncés. Loin du « choc d’attractivité » annoncé par le ministre Pap Ndiaye. La douche est froide, très froide, trop froide pour réchauffer le cœur de troupes qui en ont pourtant bien besoin.

• Car on n’arrêtera pas l’hémorragie avec des pansements. 4 000 postes sur 27 000 étaient non pourvus à l’issue des concours 2022. Nos cerveaux fuient l’enseignement. La France découvre en cette rentrée que le ministère recrute désormais en catastrophe par « job dating ». Inquiets, les parents voient leurs enfants confiés à des contractuels « formés » en quatre jours – une impréparation que regrettent les contractuels eux-mêmes. Stupéfaits, les enseignants écoutent un recteur d’académie expliquer au ministre prioriser l’affectation des contractuels (non formés et qui ont parfois échoué au concours) pour les fidéliser au détriment des titulaires (sélectionnés et formés). C’est le monde à l’envers.

• Etagère. A le faire une fois, on peut – sans fierté – sauver une rentrée. A le faire durant cinq ans, on saccage de fond en comble le recrutement même de l’Education nationale. Pendant ce temps, le niveau baisse. Années après années, le classement PISA confirme cette tendance : l’Ecole est devenue incapable d’assurer la transmission des savoirs fondamentaux, et ne parvient pas à remédier à l’effondrement de la maîtrise de notre propre langue : un tiers des élèves maîtrise mal la lecture et l’écriture à la fin du CM2. Le rapport Villani a été sagement posé sur une étagère : en mathématiques, on assiste ces dernières années aux errements incompréhensibles sur leur suppression puis leur retour en Terminale.

• « Le niveau des élèves baisse parce que celui des enseignants baisse. Dès lors, comment pourraient-ils propager une exigence qu’ils n’incarnent plus ? »

• Alors, ne nous racontons pas d’histoire : le niveau des élèves baisse parce que celui des enseignants baisse. Dès lors, comment pourraient-ils propager une exigence qu’ils n’incarnent plus ? Il ne s’agit pas que de rémunération, mais d’abord de reconnaissance : les enseignants vivent depuis plusieurs décennies un déclassement social : seuls 4% d’entre eux estiment leur métier valorisé par la société. Un quart doute de la voie professionnelle qu’ils ont choisie. Avant de parler chiffres, il nous faut parler humain.

• Car l’Ecole n’est pas une grande garderie. Elle n’a pas vocation à se soumettre aux pressions extérieures ni à se plier en quatre pour répondre aux desiderata de chacun. L’Ecole, ce n’est pas « venez comme vous êtes ». Comment former efficacement et avec exigence, et comment transmettre nos valeurs républicaines dans une Ecole laissée au bon vouloir de chacun ?
• L’Ecole n’est rien sans l’autorité de l’enseignant, autorité trop souvent bafouée par les élèves, trop souvent remise en cause par les parents, trop peu souvent soutenue par la hiérarchie. « Un problème ? Pas de vague », dénonçait déjà le député Patrick Hetzel en 2018. Isolés dans leur pratique, peu d’enseignants croient encore au soutien de l’institution en cas de difficulté. D’où le délit d’entrave à la fonction d’enseignant salutairement inscrit dans la loi en 2021 sous l’impulsion de notre collègue Annie Genevard : il faut maintenant que l’Etat la fasse respecter et sanctionne les manquements.

• Malaise. La loi de 2004 sur l’interdiction du voile est aujourd’hui battue en brèche sur le Net par des influenceurs islamistes qui expliquent aux jeunes filles comment la contourner. Ce n’est pas un fantasme : à l’extérieur, nombre de filles se voilent dès les grilles de l’établissement franchies. A l’intérieur, les abayas s’installent dans le paysage. Qui peut croire qu’un simple référent en charge de la laïcité par académie peut répondre à la solitude d’enseignants confrontés à des familles pour lesquelles le port d’une tenue manifestant clairement l’appartenance religieuse de l’élève n’est pas négociable ?

• L’Ecole n’a pas le choix, la République doit repasser à l’offensive. Parce qu’il est difficile de prévoir le sens que les individus vont attribuer à un vêtement, et qu’il y aurait aussi d’ailleurs long à dire sur le raccourcissement progressif d’un certain nombre de tenues, l’uniforme est la voie la plus efficace pour lutter aussi bien contre les influences consuméristes que religieuses qui conflictualisent inutilement l’Ecole. C’est tout le sens de la proposition de loi aujourd’hui déposée par notre collègue Eric Ciotti.

• « Le 49.3 ne masquera pas le plus troublant, à savoir que le projet de l’Education nationale est devenu illisible. Sport, valeurs de la République, inclusion, égalité filles-garçons, lutte contre le harcèlement scolaire ou le fondamentalisme, etc., l’Ecole fait assurément un peu de tout, mais le fait-elle bien ? »

• Dans l’indifférence, les conditions de travail se dégradent rapidement. Signe du malaise, les démissions des enseignants stagiaires ont été multipliées par quatre en 8 ans. Pourtant, le gouvernement a balayé nos amendements visant à rendre la visite médicale obligatoire tous les trois ans pour les jeunes enseignants de moins de 30 ans, tout comme pour les plus de 50 ans, période où peuvent apparaître de nouveaux problèmes de santé liés à l’usure. Les enseignants ne voient souvent le médecin du travail qu’une fois dans leur carrière : comment dans ce cas déceler et prévenir l’isolement d’enseignants fragilisés ?

• Quid des infirmiers et des assistants de service social dont le malaise est profond ? Quid des 130 000 AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap) contraints d’évoluer dans des situations de précarité indignes ? 4000 nouveaux postes sont annoncés, mais les chiffres de prise en charge des enfants masquent des réalités de terrain moins réjouissantes. A 800 euros par mois, les AESH sont de plus en plus mutualisés, en charge de plusieurs enfants, et parfois à cheval sur plusieurs établissements. Fruit d’un consensus transpartisan et adopté contre l’avis du gouvernement, notre amendement visant à garantir une prise en charge de tous les frais de déplacements des AESH a malheureusement lui aussi été effacé du budget retenu par le gouvernement lors du 49.3.
• Systèmique. Ce n’est pas la seule chose que le 49.3 dissimulera. Il masquera le plus troublant, à savoir que le projet de l’Education nationale est devenu illisible. Sport, valeurs de la République, inclusion, égalité filles-garçons, lutte contre le harcèlement scolaire ou le fondamentalisme, etc., l’Ecole fait assurément un peu de tout, mais le fait-elle bien ? Est-ce aux enseignants, aux professeurs des écoles, aux directeurs, de porter tous ces projets, de se substituer aux parents défaillants, de répondre à tous les maux de la société, lessivant des hommes et des femmes qui ne retrouvent plus le sens de leur métier ?

• Ce n’est pas le « fonds d’innovation pédagogique », énième saupoudrage de 500 millions d’euros pour développer des initiatives locales, qui pourra masquer l’effondrement systémique de l’Éducation nationale qui prive aujourd’hui des millions de jeunes Français de l’accès à la promotion sociale. Cette promesse est pourtant au cœur du pacte républicain. Au tournant du mois de novembre, le 49.3 est devenu le triste cache-misère de cet effondrement. Car oui, tous les problèmes ne se résolvent pas par les moyens matériels et financiers. Il faut d’abord un projet, une stratégie, un cap. Ce budget 2023 n’en a pas. D’où sans doute l’empressement du gouvernement à tenter de le cacher sans y parvenir.

• Alexandre Portier est député LR du Rhône. Membre du Conseil supérieur des programmes, il est professeur de philosophie, diplômé de l’ENS Ulm.
(dans l’Opinion)

Ecole: pourquoi la baisse générale de niveau ?

Ecole: pourquoi la baisse générale de niveau ?

«Ne nous racontons pas d’histoire : le niveau des élèves baisse parce que celui des enseignants baisse. Dès lors, comment pourraient-ils propager une exigence qu’ils n’incarnent plus ?», dénonce le député LR du Rhône, Alexandre Portier

• Le gouvernement a tranché : ni le budget de l’enseignement scolaire, ni celui de l’enseignement supérieur et la recherche ne seront examinés par les députés. Le 49.3 a rayé d’un trait de plume le débat sur les premier et quatrième postes budgétaires de l’Etat. Au total, plus de 100 milliards d’euros de crédits. Comment comprendre qu’on ne puisse plus parler de l’avenir de nos enfants à l’Assemblée nationale ? Sur la forme comme sur le fond, l’éducation est une fois de plus la grande sacrifiée.

• L’arrachage à la Pyrrhus du budget 2023 ne marque rien d’autre que la victoire des technos et des comptables. L’argumentaire n’est plus réduit qu’à un point : la hausse du budget. Mais depuis quand l’enseignement se résume-t-il à un budget ? Peut-on parler du budget sans parler d’abord du projet ?

• Oui, le budget 2023 prévoit une hausse des salaires des enseignants. C’est bien, et c’est juste : il n’est pas acceptable que ceux qui forment les futures générations commencent leur carrière à 1450 euros net après un Bac+5. C’était pourtant le cas de celui qui venait d’avoir un CAPES. L’effort et le travail doivent payer. Et l’on doit d’abord l’assumer dans le cœur même de la méritocratie républicaine : l’Ecole.

• Problème : la revalorisation « inconditionnelle » promise par le candidat Macron ne sera pas tenue, et pas maintenant. Les hausses n’entreront en vigueur qu’à la rentrée 2023. Nous sommes loin des 2 000 euros net annoncés. Loin du « choc d’attractivité » annoncé par le ministre Pap Ndiaye. La douche est froide, très froide, trop froide pour réchauffer le cœur de troupes qui en ont pourtant bien besoin.

• Car on n’arrêtera pas l’hémorragie avec des pansements. 4 000 postes sur 27 000 étaient non pourvus à l’issue des concours 2022. Nos cerveaux fuient l’enseignement. La France découvre en cette rentrée que le ministère recrute désormais en catastrophe par « job dating ». Inquiets, les parents voient leurs enfants confiés à des contractuels « formés » en quatre jours – une impréparation que regrettent les contractuels eux-mêmes. Stupéfaits, les enseignants écoutent un recteur d’académie expliquer au ministre prioriser l’affectation des contractuels (non formés et qui ont parfois échoué au concours) pour les fidéliser au détriment des titulaires (sélectionnés et formés). C’est le monde à l’envers.

• Etagère. A le faire une fois, on peut – sans fierté – sauver une rentrée. A le faire durant cinq ans, on saccage de fond en comble le recrutement même de l’Education nationale. Pendant ce temps, le niveau baisse. Années après années, le classement PISA confirme cette tendance : l’Ecole est devenue incapable d’assurer la transmission des savoirs fondamentaux, et ne parvient pas à remédier à l’effondrement de la maîtrise de notre propre langue : un tiers des élèves maîtrise mal la lecture et l’écriture à la fin du CM2. Le rapport Villani a été sagement posé sur une étagère : en mathématiques, on assiste ces dernières années aux errements incompréhensibles sur leur suppression puis leur retour en Terminale.

• « Le niveau des élèves baisse parce que celui des enseignants baisse. Dès lors, comment pourraient-ils propager une exigence qu’ils n’incarnent plus ? »

• Alors, ne nous racontons pas d’histoire : le niveau des élèves baisse parce que celui des enseignants baisse. Dès lors, comment pourraient-ils propager une exigence qu’ils n’incarnent plus ? Il ne s’agit pas que de rémunération, mais d’abord de reconnaissance : les enseignants vivent depuis plusieurs décennies un déclassement social : seuls 4% d’entre eux estiment leur métier valorisé par la société. Un quart doute de la voie professionnelle qu’ils ont choisie. Avant de parler chiffres, il nous faut parler humain.

• Car l’Ecole n’est pas une grande garderie. Elle n’a pas vocation à se soumettre aux pressions extérieures ni à se plier en quatre pour répondre aux desiderata de chacun. L’Ecole, ce n’est pas « venez comme vous êtes ». Comment former efficacement et avec exigence, et comment transmettre nos valeurs républicaines dans une Ecole laissée au bon vouloir de chacun ?
• L’Ecole n’est rien sans l’autorité de l’enseignant, autorité trop souvent bafouée par les élèves, trop souvent remise en cause par les parents, trop peu souvent soutenue par la hiérarchie. « Un problème ? Pas de vague », dénonçait déjà le député Patrick Hetzel en 2018. Isolés dans leur pratique, peu d’enseignants croient encore au soutien de l’institution en cas de difficulté. D’où le délit d’entrave à la fonction d’enseignant salutairement inscrit dans la loi en 2021 sous l’impulsion de notre collègue Annie Genevard : il faut maintenant que l’Etat la fasse respecter et sanctionne les manquements.

• Malaise. La loi de 2004 sur l’interdiction du voile est aujourd’hui battue en brèche sur le Net par des influenceurs islamistes qui expliquent aux jeunes filles comment la contourner. Ce n’est pas un fantasme : à l’extérieur, nombre de filles se voilent dès les grilles de l’établissement franchies. A l’intérieur, les abayas s’installent dans le paysage. Qui peut croire qu’un simple référent en charge de la laïcité par académie peut répondre à la solitude d’enseignants confrontés à des familles pour lesquelles le port d’une tenue manifestant clairement l’appartenance religieuse de l’élève n’est pas négociable ?

• L’Ecole n’a pas le choix, la République doit repasser à l’offensive. Parce qu’il est difficile de prévoir le sens que les individus vont attribuer à un vêtement, et qu’il y aurait aussi d’ailleurs long à dire sur le raccourcissement progressif d’un certain nombre de tenues, l’uniforme est la voie la plus efficace pour lutter aussi bien contre les influences consuméristes que religieuses qui conflictualisent inutilement l’Ecole. C’est tout le sens de la proposition de loi aujourd’hui déposée par notre collègue Eric Ciotti.

• « Le 49.3 ne masquera pas le plus troublant, à savoir que le projet de l’Education nationale est devenu illisible. Sport, valeurs de la République, inclusion, égalité filles-garçons, lutte contre le harcèlement scolaire ou le fondamentalisme, etc., l’Ecole fait assurément un peu de tout, mais le fait-elle bien ? »

• Dans l’indifférence, les conditions de travail se dégradent rapidement. Signe du malaise, les démissions des enseignants stagiaires ont été multipliées par quatre en 8 ans. Pourtant, le gouvernement a balayé nos amendements visant à rendre la visite médicale obligatoire tous les trois ans pour les jeunes enseignants de moins de 30 ans, tout comme pour les plus de 50 ans, période où peuvent apparaître de nouveaux problèmes de santé liés à l’usure. Les enseignants ne voient souvent le médecin du travail qu’une fois dans leur carrière : comment dans ce cas déceler et prévenir l’isolement d’enseignants fragilisés ?

• Quid des infirmiers et des assistants de service social dont le malaise est profond ? Quid des 130 000 AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap) contraints d’évoluer dans des situations de précarité indignes ? 4000 nouveaux postes sont annoncés, mais les chiffres de prise en charge des enfants masquent des réalités de terrain moins réjouissantes. A 800 euros par mois, les AESH sont de plus en plus mutualisés, en charge de plusieurs enfants, et parfois à cheval sur plusieurs établissements. Fruit d’un consensus transpartisan et adopté contre l’avis du gouvernement, notre amendement visant à garantir une prise en charge de tous les frais de déplacements des AESH a malheureusement lui aussi été effacé du budget retenu par le gouvernement lors du 49.3.
• Systèmique. Ce n’est pas la seule chose que le 49.3 dissimulera. Il masquera le plus troublant, à savoir que le projet de l’Education nationale est devenu illisible. Sport, valeurs de la République, inclusion, égalité filles-garçons, lutte contre le harcèlement scolaire ou le fondamentalisme, etc., l’Ecole fait assurément un peu de tout, mais le fait-elle bien ? Est-ce aux enseignants, aux professeurs des écoles, aux directeurs, de porter tous ces projets, de se substituer aux parents défaillants, de répondre à tous les maux de la société, lessivant des hommes et des femmes qui ne retrouvent plus le sens de leur métier ?

• Ce n’est pas le « fonds d’innovation pédagogique », énième saupoudrage de 500 millions d’euros pour développer des initiatives locales, qui pourra masquer l’effondrement systémique de l’Éducation nationale qui prive aujourd’hui des millions de jeunes Français de l’accès à la promotion sociale. Cette promesse est pourtant au cœur du pacte républicain. Au tournant du mois de novembre, le 49.3 est devenu le triste cache-misère de cet effondrement. Car oui, tous les problèmes ne se résolvent pas par les moyens matériels et financiers. Il faut d’abord un projet, une stratégie, un cap. Ce budget 2023 n’en a pas. D’où sans doute l’empressement du gouvernement à tenter de le cacher sans y parvenir.

• Alexandre Portier est député LR du Rhône. Membre du Conseil supérieur des programmes, il est professeur de philosophie, diplômé de l’ENS Ulm.
(dans l’Opinion)

Enseignement : pourquoi la baisse générale de niveau ?

Enseignement : pourquoi la baisse générale de niveau ?

«Ne nous racontons pas d’histoire : le niveau des élèves baisse parce que celui des enseignants baisse. Dès lors, comment pourraient-ils propager une exigence qu’ils n’incarnent plus ?», dénonce le député LR du Rhône, Alexandre Portier

• Le gouvernement a tranché : ni le budget de l’enseignement scolaire, ni celui de l’enseignement supérieur et la recherche ne seront examinés par les députés. Le 49.3 a rayé d’un trait de plume le débat sur les premier et quatrième postes budgétaires de l’Etat. Au total, plus de 100 milliards d’euros de crédits. Comment comprendre qu’on ne puisse plus parler de l’avenir de nos enfants à l’Assemblée nationale ? Sur la forme comme sur le fond, l’éducation est une fois de plus la grande sacrifiée.

• L’arrachage à la Pyrrhus du budget 2023 ne marque rien d’autre que la victoire des technos et des comptables. L’argumentaire n’est plus réduit qu’à un point : la hausse du budget. Mais depuis quand l’enseignement se résume-t-il à un budget ? Peut-on parler du budget sans parler d’abord du projet ?

• Oui, le budget 2023 prévoit une hausse des salaires des enseignants. C’est bien, et c’est juste : il n’est pas acceptable que ceux qui forment les futures générations commencent leur carrière à 1450 euros net après un Bac+5. C’était pourtant le cas de celui qui venait d’avoir un CAPES. L’effort et le travail doivent payer. Et l’on doit d’abord l’assumer dans le cœur même de la méritocratie républicaine : l’Ecole.

• Problème : la revalorisation « inconditionnelle » promise par le candidat Macron ne sera pas tenue, et pas maintenant. Les hausses n’entreront en vigueur qu’à la rentrée 2023. Nous sommes loin des 2 000 euros net annoncés. Loin du « choc d’attractivité » annoncé par le ministre Pap Ndiaye. La douche est froide, très froide, trop froide pour réchauffer le cœur de troupes qui en ont pourtant bien besoin.

• Car on n’arrêtera pas l’hémorragie avec des pansements. 4 000 postes sur 27 000 étaient non pourvus à l’issue des concours 2022. Nos cerveaux fuient l’enseignement. La France découvre en cette rentrée que le ministère recrute désormais en catastrophe par « job dating ». Inquiets, les parents voient leurs enfants confiés à des contractuels « formés » en quatre jours – une impréparation que regrettent les contractuels eux-mêmes. Stupéfaits, les enseignants écoutent un recteur d’académie expliquer au ministre prioriser l’affectation des contractuels (non formés et qui ont parfois échoué au concours) pour les fidéliser au détriment des titulaires (sélectionnés et formés). C’est le monde à l’envers.

• Etagère. A le faire une fois, on peut – sans fierté – sauver une rentrée. A le faire durant cinq ans, on saccage de fond en comble le recrutement même de l’Education nationale. Pendant ce temps, le niveau baisse. Années après années, le classement PISA confirme cette tendance : l’Ecole est devenue incapable d’assurer la transmission des savoirs fondamentaux, et ne parvient pas à remédier à l’effondrement de la maîtrise de notre propre langue : un tiers des élèves maîtrise mal la lecture et l’écriture à la fin du CM2. Le rapport Villani a été sagement posé sur une étagère : en mathématiques, on assiste ces dernières années aux errements incompréhensibles sur leur suppression puis leur retour en Terminale.

• « Le niveau des élèves baisse parce que celui des enseignants baisse. Dès lors, comment pourraient-ils propager une exigence qu’ils n’incarnent plus ? »

• Alors, ne nous racontons pas d’histoire : le niveau des élèves baisse parce que celui des enseignants baisse. Dès lors, comment pourraient-ils propager une exigence qu’ils n’incarnent plus ? Il ne s’agit pas que de rémunération, mais d’abord de reconnaissance : les enseignants vivent depuis plusieurs décennies un déclassement social : seuls 4% d’entre eux estiment leur métier valorisé par la société. Un quart doute de la voie professionnelle qu’ils ont choisie. Avant de parler chiffres, il nous faut parler humain.

• Car l’Ecole n’est pas une grande garderie. Elle n’a pas vocation à se soumettre aux pressions extérieures ni à se plier en quatre pour répondre aux desiderata de chacun. L’Ecole, ce n’est pas « venez comme vous êtes ». Comment former efficacement et avec exigence, et comment transmettre nos valeurs républicaines dans une Ecole laissée au bon vouloir de chacun ?
• L’Ecole n’est rien sans l’autorité de l’enseignant, autorité trop souvent bafouée par les élèves, trop souvent remise en cause par les parents, trop peu souvent soutenue par la hiérarchie. « Un problème ? Pas de vague », dénonçait déjà le député Patrick Hetzel en 2018. Isolés dans leur pratique, peu d’enseignants croient encore au soutien de l’institution en cas de difficulté. D’où le délit d’entrave à la fonction d’enseignant salutairement inscrit dans la loi en 2021 sous l’impulsion de notre collègue Annie Genevard : il faut maintenant que l’Etat la fasse respecter et sanctionne les manquements.

• Malaise. La loi de 2004 sur l’interdiction du voile est aujourd’hui battue en brèche sur le Net par des influenceurs islamistes qui expliquent aux jeunes filles comment la contourner. Ce n’est pas un fantasme : à l’extérieur, nombre de filles se voilent dès les grilles de l’établissement franchies. A l’intérieur, les abayas s’installent dans le paysage. Qui peut croire qu’un simple référent en charge de la laïcité par académie peut répondre à la solitude d’enseignants confrontés à des familles pour lesquelles le port d’une tenue manifestant clairement l’appartenance religieuse de l’élève n’est pas négociable ?

• L’Ecole n’a pas le choix, la République doit repasser à l’offensive. Parce qu’il est difficile de prévoir le sens que les individus vont attribuer à un vêtement, et qu’il y aurait aussi d’ailleurs long à dire sur le raccourcissement progressif d’un certain nombre de tenues, l’uniforme est la voie la plus efficace pour lutter aussi bien contre les influences consuméristes que religieuses qui conflictualisent inutilement l’Ecole. C’est tout le sens de la proposition de loi aujourd’hui déposée par notre collègue Eric Ciotti.

• « Le 49.3 ne masquera pas le plus troublant, à savoir que le projet de l’Education nationale est devenu illisible. Sport, valeurs de la République, inclusion, égalité filles-garçons, lutte contre le harcèlement scolaire ou le fondamentalisme, etc., l’Ecole fait assurément un peu de tout, mais le fait-elle bien ? »

• Dans l’indifférence, les conditions de travail se dégradent rapidement. Signe du malaise, les démissions des enseignants stagiaires ont été multipliées par quatre en 8 ans. Pourtant, le gouvernement a balayé nos amendements visant à rendre la visite médicale obligatoire tous les trois ans pour les jeunes enseignants de moins de 30 ans, tout comme pour les plus de 50 ans, période où peuvent apparaître de nouveaux problèmes de santé liés à l’usure. Les enseignants ne voient souvent le médecin du travail qu’une fois dans leur carrière : comment dans ce cas déceler et prévenir l’isolement d’enseignants fragilisés ?

• Quid des infirmiers et des assistants de service social dont le malaise est profond ? Quid des 130 000 AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap) contraints d’évoluer dans des situations de précarité indignes ? 4000 nouveaux postes sont annoncés, mais les chiffres de prise en charge des enfants masquent des réalités de terrain moins réjouissantes. A 800 euros par mois, les AESH sont de plus en plus mutualisés, en charge de plusieurs enfants, et parfois à cheval sur plusieurs établissements. Fruit d’un consensus transpartisan et adopté contre l’avis du gouvernement, notre amendement visant à garantir une prise en charge de tous les frais de déplacements des AESH a malheureusement lui aussi été effacé du budget retenu par le gouvernement lors du 49.3.
• Systèmique. Ce n’est pas la seule chose que le 49.3 dissimulera. Il masquera le plus troublant, à savoir que le projet de l’Education nationale est devenu illisible. Sport, valeurs de la République, inclusion, égalité filles-garçons, lutte contre le harcèlement scolaire ou le fondamentalisme, etc., l’Ecole fait assurément un peu de tout, mais le fait-elle bien ? Est-ce aux enseignants, aux professeurs des écoles, aux directeurs, de porter tous ces projets, de se substituer aux parents défaillants, de répondre à tous les maux de la société, lessivant des hommes et des femmes qui ne retrouvent plus le sens de leur métier ?

• Ce n’est pas le « fonds d’innovation pédagogique », énième saupoudrage de 500 millions d’euros pour développer des initiatives locales, qui pourra masquer l’effondrement systémique de l’Éducation nationale qui prive aujourd’hui des millions de jeunes Français de l’accès à la promotion sociale. Cette promesse est pourtant au cœur du pacte républicain. Au tournant du mois de novembre, le 49.3 est devenu le triste cache-misère de cet effondrement. Car oui, tous les problèmes ne se résolvent pas par les moyens matériels et financiers. Il faut d’abord un projet, une stratégie, un cap. Ce budget 2023 n’en a pas. D’où sans doute l’empressement du gouvernement à tenter de le cacher sans y parvenir.

• Alexandre Portier est député LR du Rhône. Membre du Conseil supérieur des programmes, il est professeur de philosophie, diplômé de l’ENS Ulm.
(dans l’Opinion)

Immigration et OCEAN VIKING: Une hypocrisie générale

Immigration et OCEAN VIKING: Une hypocrisie générale

La polémique engagée notamment entre la France et l’Italie concernant l’accueil des immigrés du bateau Ocean viking révèle une hypocrisie générale.

D’abord l’hypocrisie de l’Italie qui refuse d’appliquer la doctrine européenne et l’accueil d’un bateau pourtant de dans ses eaux territoriales. Pour autant, on comprend que l’Italie se fatigue d’être le principal réceptacle d’une immigration européenne. Et de ce point de vue, l’aide de l’Union européenne n’a pas été à la hauteur vis-à-vis de l’Italie. Mais le gouvernement d’extrême droite récemment au pouvoir a saisi l’occasion pour prouver une illusoire fermeté (La coalition de Georgia Meloni comprend notamment la Ligue de Matteo Salvini, parti principalement construit sur une rhétorique anti-migrants)

Pour des motifs politiques, la France a hésité plusieurs jours à accueillir ce bateau et fait semblant d’afficher une fermeté vis-à-vis de sa politique migratoire. Finalement pour des questions humanitaires compréhensibles le bateau a forcément du être accueilli dans un port français.

Pour réguler l’immigration sauvage il faudrait évidemment une collaboration avec les pays d’origine des immigrés. Mais ces pays refusent de gérer cette question y compris en s’opposant par exemple aux immigrés objets d’obligations de retour (OQTF). L’Europe comme la France ne veulent pas exercer de trop fortes pressions sur ces pays pour ne pas détériorer leurs relations diplomatiques et leurs intérêts économiques dans ces pays.

Plus fondamentalement, la question de l’immigration pose aussi le problème des conséquences des anciennes colonisations, des conflits dans certains pays et des déficits démographiques en Europe.

D’une manière ou d’une autre l’immigration va continuer y compris de manière illégale surtout pour des motifs démographiques aussi parce que nombre d’Européens et en France en particulier refusent d’effectuer certaines tâches ingrates que seules des personnes d’origine étrangère acceptent d’effectuer.

Immmigrès de l’OCEAN VIKING: Une hypocrisie générale

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La polémique engagée notamment entre la France et l’Italie concernant l’accueil des immigrés du bateau Ocean viking révèle une hypocrisie générale. D’abord l’hypocrisie de l’Italie qui refuse d’appliquer la doctrine européenne et l’accueil d’un bateau pourtant de dans ses eaux territoriales. Pour autant, on comprend que l’Italie se fatigue d’être le principal réceptacle d’une immigration européenne. Et de ce point de vue l’aide de l’union européenne n’a pas été à la hauteur vis-à-vis de l’Italie. Mais le gouvernement d’extrême droite récemment au pouvoir a saisi l’occasion pour prouver une illusoire fermeté (La coalition de Georgia Meloni comprend notamment la Ligue de Matteo Salvini, parti principalement construit sur une rhétorique anti-migrants)

Pour des motifs politiques, la France a hésité plusieurs jours à accueillir ce bateau et fait semblant d’afficher une fermeté vis-à-vis de sa politique migratoire. Finalement pour des questions humanitaires compréhensibles le bateau a forcément du être accueilli dans un port français.

Pour réguler l’immigration sauvage il faudrait évidemment une collaboration avec les pays d’origine des immigrés. Mais ces pays refusent de gérer cette question y compris en s’opposant par exemple aux immigrés objets d’obligations de retour (OQTF). L’Europe comme la France ne veulent pas exercer de trop fortes pressions sur ces pays pour ne pas détériorer leurs relations diplomatiques et leurs intérêts économiques dans ces pays.

Plus fondamentalement, la question de l’immigration pose aussi le problème des conséquences des anciennes colonisations, des conflits dans certains pays et des déficits démographiques en Europe.

D’une manière ou d’une autre l’immigration va continuer y compris de manière illégale surtout pour des motifs démographiques aussi parce que nombre d’Européens et en France en particulier refusent d’effectuer certaines tâches ingrates que seules des personnes d’origine étrangère acceptent d’effectuer.

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