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General Electric : Bruno Lemaire s’engage….à rien

General Electric : Bruno Lemaire s’engage….à rien

 

 

Bruno Le Maire s’engagerait à vérifier l’accord de 2014 qui a permis au groupe américain GE  de mettre la main sur la branche électrique d’Alstom. Pour faire passer la pilule,  le gouvernement de l’époque et notamment Macron avait tenu à souligner la promesse de GE de créer 1000 emplois. La réalité est bien différente puisque sitôt les élections européennes passées (comme par hasard ?) GE a annoncé au contraire la suppression de 1000 postes. La vérité sans doute c’est que sur pression des Américains ( menaçant notamment de poursuites judiciaires des dirigeants d’Alstom), sur pression de Bouygues ancien actionnaire, on a bradé la branche électrique d’Alstom. Ce qui au passage a permis aux présidents de l’époque Patrick Kron d’éviter toute poursuite judiciaire et de toucher un joli pactole en récompense. Les syndicats bien sûr ont réagi face à cette catastrophe sociale mais aussi économique et technologique. Ils ont n otamment demandé à Bruno Lemaire que les engagements d’emploi soient tenus par GE.  le problème c’est que juridiquement il se pourrait bien que n’existe aucune contrainte et que les promesses d’emploi résultent du marketing politique de Macron quand il était ministre de l’économie et de la communication bidon de la part de GE. Il paraît curieux que Bruno Lemaire s’engage seulement aujourd’hui, dans une réponse aux syndicats de General Electric publiée vendredi par L’Est Républicain, à vérifier le respect de l’accord signé en 2014 entre le groupe américain, Alstom et l’Etat français, concernant le maintien des centres de décision de l’activité Turbines à gaz à Belfort. On aurait pu imaginer qu’il avait fait depuis longtemps

L’intersyndicale CFE-CGC, CGT, Sud, avait adressé le 18 juillet une “mise en demeure” au ministre de l’Economie et des Finances pour qu’il fasse respecter cet engagement, souscrit dans le cadre du rachat des activités “énergie” d’Alstom par GE et valable dix ans.Les représentants du personnel ont dénoncé la délocalisation de plusieurs fonctions de direction de l’activité Gaz en Suisse et l’aggravation du phénomène si le plan social, annoncé début juin, qui prévoit la suppression d’un millier d’emploi à Belfort, était finalisé.

 

«Je vous confirme avoir demandé à General Electric de démontrer que les centres de décision en matière de conception, de production et de vente de turbines à gaz seraient maintenues à Belfort à l’issue des restructurations envisagées», écrit Bruno Le Maire. Le ministre invite les représentants de l’intersyndicale à lui transmettre tous les éléments montrant «d’éventuels manquements passés de General Electric à ses obligations ou de formuler une analyse plus précise sur le plan (social)». «C’est à cette seule condition d’une analyse robuste et partagée que nous pourrons obtenir des évolutions de ce plan», ajoute-t-il quand les syndicats, qui boycottent les négociations sur le PSE (plan de sauvegarde de l’emploi), lui demandaient d’exiger sa suspension. «On sent qu’il y a, et pour ne pas dire autre chose, une certaine ‘réticence’ de la part du gouvernement», a réagi Cyril Caritey, représentant de la CGT au sein de l’intersyndicale, interrogé par Reuters. Les syndicats, qui estiment avoir déjà présenté leurs arguments au ministre et pour qui l’activité Turbines à gaz doit connaître un rebond important dès 2021, étaieront leur position sous la forme d’un “plan B” qu’ils présenteront en septembre.

Des élites ignorant le sens de l’intérêt général (Aeron Davis)

Des élites ignorant le  sens de l’intérêt général (Aeron Davis)

 

Professeur de communication politique, Aeron Davis dénonce la perte de sens de l’intérêt général des élites britanniques et au-delà. son. Son livre, « Reckless opportunists : Elites at the end of the Establishment » montre l’effondrement de l’Establishement qu’entraîne la faillite de ces élites, ainsi que leur déconnexion avec la réalité. Interview Atlantico, extraits

«  Votre livre, Reckless opportunists : Elites at the end of the Establishment, a été publié en 2018 après plusieurs années de travail sur le thème des élites britanniques et la conduite de près 350 entretiens. Quelles sont vos conclusions sur les élites britanniques?

Aeron Davis

, le constat évident est que nos élites se sont déconnectées du public, qu’ils se sentent plus concernés par leurs intérêts personnels, et qu’ils se sont précarisés. Ils sont plus enclins à atteindre le résultat escompté le plus rapidement possible avant de bouger pour prendre un autre poste, et laisser les problèmes derrière eux. Les études classiques qui analysaient les classes supérieures du passé montraient que celles-ci se pensaient elles mêmes stables alors que les classes populaires étaient considérées comme précaires. Pour diverses raisons, les élites sont devenues aussi précaires que le reste de la population. Evidemment, ils gagnent bien plus d’argent, mais ce qui apparaît, c’est qu’ils ont un très faible sentiment de sécurité, et perçoivent leur niveau de risque comme étant très élevé. Selon moi, cette perte du sentiment de sécurité explique une grande part de leurs comportements et de leurs actions.

 

Quel lien faites-vous avec cette situation et le Brexit ?

Ce constat de recherche de l’intérêt personnel fonctionne plutôt bien avec le Brexit. Du point de vue des élites, et notamment pour les membres du parti conservateurs-  mais en réalité cela est vrai pour tous les grands partis – on constate une moindre cohérence idéologique, ils ne sont plus en accord pour ce qui est de leurs intérêts. Les points de vue sont de plus en plus divergents. Tout ce qui est lié au Brexit embrasse la question des intérêts et des aspirations personnels. La décision de David Cameron de mettre en place le référendum était liée à sa volonté d’affaiblir ses opposants au sein du parti conservateur. Puis, ceux qui sont devenus les figures du Brexit, comme Michael Gove, étaient en réalité plus intéressés par le fait de devenir premier ministre que par le Brexit lui-même. Avant le Brexit, Boris Johnson était considéré comme plus pro-européen qu’anti-européen. Mais il a vu ici une opportunité personnelle pour essayer de diriger le parti. Et depuis ce moment, toutes les manœuvres auxquelles nous avons assisté ont toutes eu pour objectif d’obtenir plus de pouvoir, mais ces personnes n’ont aucune idée quand il s’agit de savoir ce qui est le mieux pour le pays. Ainsi, toute la stratégie de Theresa May a consisté à se maintenir en position et de faire en sorte de que le parti conservateur garde le pouvoir, et non pas la recherche de l’intérêt supérieur du pays.

Du point de vue de la population, et des classes populaires en particulier, on pouvait observer un désenchantement grandissant et une perte de confiance généralisée envers les élites au sens global. Et cette défiance concerne l’ensemble des élites, que ce soient les élites politiques, économiques, ou médiatiques. Le Brexit n’a pas inversé cette tendance, et la défiance envers les élites a continué de se renforcer au fil des négociations avec l’Union européenne.

 

Après le référendum britannique, que les élites européennes ont fermement condamné, un esprit de punition envers le Royaume-Uni s’est dressé sur le continent. Ne pourrions-nous pas voir, dans l’action des élites européennes, incapables de tirer les leçons du désenchantement qui existe en Europe, pour avancer vers une Union plus conforme aux aspirations des populations, le même processus à l’œuvre?

Oui. Mon livre concerne les élites britanniques, et mon prochain livre concerne les relations entre dirigeants politiques et les médias, et il apparaît clairement que les autres pays européens souffrent des mêmes problèmes. Des élites plus intéressées par leurs intérêts personnels que par la recherche de l’intérêt général, des élites plus mobiles et plus précaires, et cette situation s’articule avec un fort désenchantement de la population. Cela est également visible en France, en Allemagne ou en Italie par exemple avec des anciens partis qui se délitent et de nouveaux partis qui émergent. Ce phénomène se produit également pour les élites des institutions européennes, peut-être à un moindre niveau que les élites nationales, mais elles sont particulièrement déconnectées des personnes ordinaires, des Etats, et des processus démocratiques. Cela a également un impact. Si le Royaume Uni est confronté à des problèmes sérieux, les autres pays européens, tout comme le projet européen, le sont tout autant.

 

Comment votre approche des élites britanniques peut-elle être pertinente pour les autres démocraties occidentales, notamment en France?

Il y a beaucoup de parallèles. La France dispose aussi d’un système d’écoles pour élites, d’une haute fonction publique, et on peut constater ce même problème lié à la mobilité et à la précarité de l’Establishment en France. De l’extérieur, on voit que les grands partis qui ont dominé la vie politique française pendant des décennies ont été marginalisés au moment où Emmanuel Macron est apparu. Mais le résultat est qu’Emmanuel Macron propose les mêmes politiques que Tony Blair, Barack Obama, ou Angela Merkel. Ce sont des centristes qui n’arrivent pas à se représenter les problèmes posés par l’économie et par la mondialisation, aux personnes ordinaires. Pourtant, la mondialisation et le libre échange affectent directement les classes populaires de ces pays. Mais ces dirigeants considèrent la mondialisation et le libre échange comme des étapes positives d’un processus politique, tout comme le seraient les baisses d’impôts ou la dérégulation. En proposant les mêmes politiques, ils sont logiquement confrontés aux mêmes problèmes de concentration des richesses et d’augmentation des inégalités, de précarisation du bas de la société, et de déconnexion sociale. Il est intéressant de noter qu’Emmanuel Macron a été perçu comme un sauveur de l’Europe, apparu après le Brexit, et que le même sentiment anti-élites que nous avons au Royaume Uni est très clairement apparu en France avec le mouvement des Gilets jaunes. Cela est arrivé parce que les propositions d’Emmanuel Macron découlaient de la même logique : plus de libre échange, plus de mondialisation, plus d’Europe, plus de dérégulation, plus d’harmonisation etc.… Ce dernier point, l’harmonisation, pourrait être un bon projet en soi, mais le problème est que les dirigeants ont l’air de ne pas vouloir voir les effets de ces politiques.

 

Quel lien faites vous entre le constat que vous dressez concernant les élites avec ce qui est appelé le “néolibéralisme” ?

En menant de nombreux entretiens, je me suis rendu compte que certaines idées, des idées très simples, comme le libre échange, la dérégulation, la concurrence, sont assez consensuelles parmi les élites. Mais quand vous parlez avec des économistes, ou avec des hommes politiques qui ont été des économistes, ils admettent que la théorie est bien différente de la pratique. Quand vous regardez la tendance historique, vous voyez que le néolibéralisme faisait par exemple la promotion de la concurrence, de l’investissement, mais le résultat a été une plus grande concentration, la création de géants de la finance ou du secteur numérique, une importante financiarisation de l’économie. Nous avons créé des monopoles privés qui accumulent la richesse pour les riches tandis que les autres catégories ont vu leurs revenus stagner ou baisser.

On voit qu’il existe un consensus autour de quelques vagues idées, par exemple que le libre échange et la concurrence profitent à tous, mais cela n’est pas ce qui est arrivé dans la pratique. Cela a pu se produire dans quelques secteurs, mais le résultat que nous avons obtenu est la financiarisation d’une part et le capitalisme de plateformes d’autre part. Dans les deux cas, nous observons de grands monopoles qui font d’immenses profits sans qu’ils soient liés aux personnes ordinaires. C’est le résultat. Il y a certaines idées concernant le néolibéralisme auxquelles les élites s’accrochent, mais les résultats qui étaient escomptés de ces politiques ne sont simplement pas arrivés. L’idée était de faire la promotion de la concurrence, et nous avons des monopoles. L’idée est de permettre l’investissement et l’innovation, mais ces entreprises sont plus préoccupées par leurs profits à court terme que l’investissement à long terme. Et cela s’est empiré depuis la crise financière. Si je pense que les économistes ont une part de responsabilité, on voit que les dirigeants politiques consultent davantage les dirigeants d’entreprises et les financiers sur ces questions, et non pas les économistes. Cela explique aussi cette confusion.

Contre le secrétaire général de l’Elysée : troisième plainte

Contre le secrétaire général de l’Elysée : troisième plainte

 

Une probité exemplaire avait déclaré Macron à propos des soupçons de corruption de son secrétaire général. Pourtant l’association Anticor a déposé une troisième plainte à Paris contre le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, cette fois pour  »faux et usage de faux » et d’ »omission substantielle de ses intérêts ».   «Probité exemplaire », c’est  qu’on dit en général des responsables politiques quand leur affaire n’en est qu’au stade du soupçon. Pour l’instant, rien n’est démontré vis à vis d’une éventuelle culpabilité du bras droit de Macron mais l’inverse non plus. Il y a soupçon d’ingérence parce que le principal collaborateur de Macron qui a occupé des fonctions dans les ministères qui gérait la construction navale, chez le constructeur STX comme administrateur et comme directeur financier de MSC, le croisiériste client de STX ; En outre et surtout, l’intéressé n’a pas explicité la nature de ses relations familiales avec les dirigeants de MSC. Emmanuel Macron, qui avait refusé dans un premier temps de s’exprimer sur l’enquête pour prise illégale d’intérêt et trafic d’influence visant le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler, était sorti de son silence pour saluer la “probité exemplaire” de son conseiller. Reste à savoir si Kohler a effectivement joué de son influence pour par exemple avantager MSC.la défense globale de Macron concernant son équipe n’apporte pas d’éléments pertinents de ce point de vue.  Mon équipe “a toute ma confiance”, avait  dit le chef de l’Etat. “Je connais chacun de ses membres, ce sont des gens d’une probité exemplaire et lui au premier chef l’origine de cette enquête, une plainte de l’association de lutte anticorruption Anticor pour prise illégale d’intérêt et trafic d’influence contre ce proche conseiller d’Emmanuel Macron qui a notamment représenté à partir de 2010 l’APE auprès des Chantiers de l’Atlantique/STX France, dont MSC est un client. ”. Au lendemain de perquisitions au ministère de l’Economie et des Finances, notamment à l’Agence des participations de l’Etat, dans le cadre de cette enquête, le gouvernement a fait front autour d’Alexis Kohler. “Aujourd’hui, on cherche à tout prix à chercher des problèmes quand il n’y en a pas”, avait  estimé sur LCI le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer qui évidemment n’en sait strictement rien ! “Je le connais bien Alexis Kohler, il est droit, c’est un homme intègre, c’est l’intérêt général personnifié, je sais très bien qu’il n’y a rien derrière ça”, a-t-il dit. le Premier ministre Edouard Philippe, a aussi apporté un soutien appuyé à l’ex secrétaire général de l’Elysée, tout en refusant de commenter la procédure en cours. “Je connais bien Alexis Kohler, depuis longtemps, et je travaille avec lui quasiment tous les jours. Je ne peux en dire que du bien”, a-t-il déclaré à LCI. “Il fait partie de ceux qui incarnent pour moi le mieux ce qu’est le sens de l’Etat”.  Mais  Alexis Kohler est visé par une troisième plainte. Anticor l’a déposée à Paris, rapporte l’AFP qui précise que cette plainte a été rédigée le 18 mars. L’association anticorruption accuse cette fois le secrétaire général de l’Elysée de « faux et usage de faux » et d’ »omission substantielle de ses intérêts », en l’occurrence d’avoir dissimulé deux choses dans différentes déclarations sur l’honneur : ses liens familiaux avec l’armateur et le fait d’avoir été impliqué, comme fonctionnaire, dans des décisions concernant l’armateur italo-suisse MSC.  Anticor avait déposé une première plainte contre le bras droit du président peu après mai 2018 et l’ouverture de l’enquête, en qualifiant les faits de « prise illégale d’intérêt », « trafic d’influence » et « corruption passive ». Puis une seconde plainte est intervenue en août après de nouvelles révélations.  »En ciblant cette fois ces omissions, on remonte peu à peu aux racines d’un système qui a sa logique », a commenté l’avocat d’Anticor, Me Jean-Baptiste Soufron. Alexis Kohler est déjà l’un des personnages clé de l’affaire Benalla. L’ex secrétaire général de l’Elysée fait partie des trois hauts responsables de la présidence dont les déclarations sous serment au ont été transmises au parquet de Paris en vue d’éventuelles poursuites judiciaires.

Des élites qui perdent le sens de l’intérêt général (Aeron Davis)

Des élites qui perdent le sens de l’intérêt général (Aeron Davis)

 

Professeur de communication politique, Aeron Davis dénonce la perte de sens de l’intérêt général des élites britanniques et au-delà. son. Son livre, « Reckless opportunists : Elites at the end of the Establishment » montre l’effondrement de l’Establishement qu’entraîne la faillite de ces élites, ainsi que leur déconnexion avec la réalité. Interview Atlantico, extraits

«  Votre livre, Reckless opportunists : Elites at the end of the Establishment, a été publié en 2018 après plusieurs années de travail sur le thème des élites britanniques et la conduite de près 350 entretiens. Quelles sont vos conclusions sur les élites britanniques?

Aeron Davis

, le constat évident est que nos élites se sont déconnectées du public, qu’ils se sentent plus concernés par leurs intérêts personnels, et qu’ils se sont précarisés. Ils sont plus enclins à atteindre le résultat escompté le plus rapidement possible avant de bouger pour prendre un autre poste, et laisser les problèmes derrière eux. Les études classiques qui analysaient les classes supérieures du passé montraient que celles-ci se pensaient elles mêmes stables alors que les classes populaires étaient considérées comme précaires. Pour diverses raisons, les élites sont devenues aussi précaires que le reste de la population. Evidemment, ils gagnent bien plus d’argent, mais ce qui apparaît, c’est qu’ils ont un très faible sentiment de sécurité, et perçoivent leur niveau de risque comme étant très élevé. Selon moi, cette perte du sentiment de sécurité explique une grande part de leurs comportements et de leurs actions.

 

Quel lien faites-vous avec cette situation et le Brexit ?

Ce constat de recherche de l’intérêt personnel fonctionne plutôt bien avec le Brexit. Du point de vue des élites, et notamment pour les membres du parti conservateurs-  mais en réalité cela est vrai pour tous les grands partis – on constate une moindre cohérence idéologique, ils ne sont plus en accord pour ce qui est de leurs intérêts. Les points de vue sont de plus en plus divergents. Tout ce qui est lié au Brexit embrasse la question des intérêts et des aspirations personnels. La décision de David Cameron de mettre en place le référendum était liée à sa volonté d’affaiblir ses opposants au sein du parti conservateur. Puis, ceux qui sont devenus les figures du Brexit, comme Michael Gove, étaient en réalité plus intéressés par le fait de devenir premier ministre que par le Brexit lui-même. Avant le Brexit, Boris Johnson était considéré comme plus pro-européen qu’anti-européen. Mais il a vu ici une opportunité personnelle pour essayer de diriger le parti. Et depuis ce moment, toutes les manœuvres auxquelles nous avons assisté ont toutes eu pour objectif d’obtenir plus de pouvoir, mais ces personnes n’ont aucune idée quand il s’agit de savoir ce qui est le mieux pour le pays. Ainsi, toute la stratégie de Theresa May a consisté à se maintenir en position et de faire en sorte de que le parti conservateur garde le pouvoir, et non pas la recherche de l’intérêt supérieur du pays.

Du point de vue de la population, et des classes populaires en particulier, on pouvait observer un désenchantement grandissant et une perte de confiance généralisée envers les élites au sens global. Et cette défiance concerne l’ensemble des élites, que ce soient les élites politiques, économiques, ou médiatiques. Le Brexit n’a pas inversé cette tendance, et la défiance envers les élites a continué de se renforcer au fil des négociations avec l’Union européenne.

 

Après le référendum britannique, que les élites européennes ont fermement condamné, un esprit de punition envers le Royaume-Uni s’est dressé sur le continent. Ne pourrions-nous pas voir, dans l’action des élites européennes, incapables de tirer les leçons du désenchantement qui existe en Europe, pour avancer vers une Union plus conforme aux aspirations des populations, le même processus à l’œuvre?

Oui. Mon livre concerne les élites britanniques, et mon prochain livre concerne les relations entre dirigeants politiques et les médias, et il apparaît clairement que les autres pays européens souffrent des mêmes problèmes. Des élites plus intéressées par leurs intérêts personnels que par la recherche de l’intérêt général, des élites plus mobiles et plus précaires, et cette situation s’articule avec un fort désenchantement de la population. Cela est également visible en France, en Allemagne ou en Italie par exemple avec des anciens partis qui se délitent et de nouveaux partis qui émergent. Ce phénomène se produit également pour les élites des institutions européennes, peut-être à un moindre niveau que les élites nationales, mais elles sont particulièrement déconnectées des personnes ordinaires, des Etats, et des processus démocratiques. Cela a également un impact. Si le Royaume Uni est confronté à des problèmes sérieux, les autres pays européens, tout comme le projet européen, le sont tout autant.

 

Comment votre approche des élites britanniques peut-elle être pertinente pour les autres démocraties occidentales, notamment en France?

Il y a beaucoup de parallèles. La France dispose aussi d’un système d’écoles pour élites, d’une haute fonction publique, et on peut constater ce même problème lié à la mobilité et à la précarité de l’Establishment en France. De l’extérieur, on voit que les grands partis qui ont dominé la vie politique française pendant des décennies ont été marginalisés au moment où Emmanuel Macron est apparu. Mais le résultat est qu’Emmanuel Macron propose les mêmes politiques que Tony Blair, Barack Obama, ou Angela Merkel. Ce sont des centristes qui n’arrivent pas à se représenter les problèmes posés par l’économie et par la mondialisation, aux personnes ordinaires. Pourtant, la mondialisation et le libre échange affectent directement les classes populaires de ces pays. Mais ces dirigeants considèrent la mondialisation et le libre échange comme des étapes positives d’un processus politique, tout comme le seraient les baisses d’impôts ou la dérégulation. En proposant les mêmes politiques, ils sont logiquement confrontés aux mêmes problèmes de concentration des richesses et d’augmentation des inégalités, de précarisation du bas de la société, et de déconnexion sociale. Il est intéressant de noter qu’Emmanuel Macron a été perçu comme un sauveur de l’Europe, apparu après le Brexit, et que le même sentiment anti-élites que nous avons au Royaume Uni est très clairement apparu en France avec le mouvement des Gilets jaunes. Cela est arrivé parce que les propositions d’Emmanuel Macron découlaient de la même logique : plus de libre échange, plus de mondialisation, plus d’Europe, plus de dérégulation, plus d’harmonisation etc.… Ce dernier point, l’harmonisation, pourrait être un bon projet en soi, mais le problème est que les dirigeants ont l’air de ne pas vouloir voir les effets de ces politiques.

 

Quel lien faites vous entre le constat que vous dressez concernant les élites avec ce qui est appelé le “néolibéralisme” ?

En menant de nombreux entretiens, je me suis rendu compte que certaines idées, des idées très simples, comme le libre échange, la dérégulation, la concurrence, sont assez consensuelles parmi les élites. Mais quand vous parlez avec des économistes, ou avec des hommes politiques qui ont été des économistes, ils admettent que la théorie est bien différente de la pratique. Quand vous regardez la tendance historique, vous voyez que le néolibéralisme faisait par exemple la promotion de la concurrence, de l’investissement, mais le résultat a été une plus grande concentration, la création de géants de la finance ou du secteur numérique, une importante financiarisation de l’économie. Nous avons créé des monopoles privés qui accumulent la richesse pour les riches tandis que les autres catégories ont vu leurs revenus stagner ou baisser.

On voit qu’il existe un consensus autour de quelques vagues idées, par exemple que le libre échange et la concurrence profitent à tous, mais cela n’est pas ce qui est arrivé dans la pratique. Cela a pu se produire dans quelques secteurs, mais le résultat que nous avons obtenu est la financiarisation d’une part et le capitalisme de plateformes d’autre part. Dans les deux cas, nous observons de grands monopoles qui font d’immenses profits sans qu’ils soient liés aux personnes ordinaires. C’est le résultat. Il y a certaines idées concernant le néolibéralisme auxquelles les élites s’accrochent, mais les résultats qui étaient escomptés de ces politiques ne sont simplement pas arrivés. L’idée était de faire la promotion de la concurrence, et nous avons des monopoles. L’idée est de permettre l’investissement et l’innovation, mais ces entreprises sont plus préoccupées par leurs profits à court terme que l’investissement à long terme. Et cela s’est empiré depuis la crise financière. Si je pense que les économistes ont une part de responsabilité, on voit que les dirigeants politiques consultent davantage les dirigeants d’entreprises et les financiers sur ces questions, et non pas les économistes. Cela explique aussi cette confusion.

 

Venezuela: Juan Guaido déclaré inéligible par un contrôleur général de la république inconnu !

Venezuela: Juan Guaido déclaré inéligible  par un contrôleur général de la république inconnu !

Décidément on peut se demander sur quelle valeur s’appuient ceux qui défendent encore, comme Mélenchon, le régime politique du Venezuela ; un régime totalement dictatorial. D’abord parce que le président actuel a été élu à partir de fraudes manifestes ensuite parce qu’il a muselé le Parlement enfin parce qu’il vient de recourir à un contrôleur général de la république inconnu st corrompu pour destituer le président du Parlement, Juan Guaido. Pire pour l’interdire d’élections pendant 15 ans. Le Venezuela connaît une situation financière dramatique et une situation économique responsable d’une misère extrême dans le pays. Nombre de Vénézuéliens ont déjà quitté le pays car le dictateur s’oppose à autoriser l’entrée de l’aide humanitaire. Après avoir étouffé l’économie, le président actuel du Venezuela, Nicolas Maduro, étouffe la démocratie et Juan Guaido, son premier rival. Or Juan Guaido, qui s’est déclaré président intérimaire du Venezuela le 23 janvier 2019, a été déclaré inéligible pour 15 ans par un «contrôleur général de la République», Elvis Amoroso, dont le seul écho de sa vie connu est sa probable implication dans des scandales de corruption. En se proclamant président intérimaire du Venezuela, Juan Guaido entendait contester la prise de fonction pour son second mandat de Nicolas Maduro le 10 janvier 2019. Au lieu de comparaître devant le parlement, Nicolas Maduro avait prêté serment devant le tribunal suprême de justice (composé presque exclusivement de recteurs chavistes), contrairement à ce que prévoit la constitution voulue par Hugo Chavez lui-même. Pour l’opposition, le scrutin présidentiel de mai 2018 qui a consacré la victoire de Nicolas Maduro, était si entaché de fraude qu’il n’avait aucune légitimité. Plus de 50 pays, dont les États-Unis, l’Union Européenne et la plupart des pays sud-américains, rejettent toute légitimité à l’élection de Nicolas Maduro à la présidence du Venezuela et ils reconnaissent Juan Guaido comme seul président du Venezuela. «Il n’est pas contrôleur. Il ne l’est pas [...] et il n’existe pas de sanction d’inéligibilité [...] Le Parlement légitime est le seul ayant le pouvoir de désigner un contrôleur», a déclaré Juan Guaido, rappelant qu’Elvis Amoroso avait été nommé à ce poste par l’Assemblée constituante, acquise au pouvoir et qui s’est arrogé tous les pouvoirs, législatifs, électoraux, et maintenant judiciaire.  La «décision» d’Elvis Amoroso contre Juan Guaido ne repose sur aucune base juridique. Cette décision est le dernier avatar, le dernier signe d’une administration qui, quoique contrôlant l’ensemble des pouvoirs administratifs, judiciaires et législatifs, ne parvient plus à donner l’illusion d’un fonctionnement institutionnel normal. Ainsi, le ministre de la communication, Jorge Rodriguez, a annoncé depuis plus d’une semaine que l’ensemble des ministres avaient déposé leur démission. Depuis, le nouveau gouvernement n’a pas été nommé !

 

Troisième plainte contre le secrétaire général de l’Elysée

Troisième plainte contre le secrétaire général de l’Elysée

 

Une probité exemplaire avait déclaré Macon à propos des soupçons de corruption de son secrétaire général. Pourtant l’association Anticor a déposé une troisième plainte à Paris contre le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, cette fois pour  »faux et usage de faux » et d’ »omission substantielle de ses intérêts ».   «Probité exemplaire », c’est  qu’on dit en général des responsables politiques quand leur affaire n’en est qu’au stade du soupçon. Pour l’instant, rien n’est démontré vis à vis d’une éventuelle culpabilité du bras droit de Macron mais l’inverse non plus. Il y a soupçon d’ingérence par que le principal collaborateur de Macron qui a occupé des fonctions dans les ministères qui gérait la construction navale, chez le constructeur STX comme administrateur et comme directeur financier de MSC, le croisiériste client de STX ; En outre et surtout l’intéressé n’a pas explicité la nature de ses relations familiales avec les dirigeants de MSC. Emmanuel Macron, qui avait refusé dans un premier temps de s’exprimer sur l’enquête pour prise illégale d’intérêt et trafic d’influence visant le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler, était sorti de son silence pour saluer la “probité exemplaire” de son conseiller. Reste à savoir si Kohler a effectivement joué de son influence pour par exemple avantager MSC.la défense globale de Macron concernant son équipe n’apporte pas d’éléments pertinents de ce point de vue.  Mon équipe “a toute ma confiance”, avait  dit le chef de l’Etat. “Je connais chacun de ses membres, ce sont des gens d’une probité exemplaire et lui au premier chef l’origine de cette enquête, une plainte de l’association de lutte anticorruption Anticor pour prise illégale d’intérêt et trafic d’influence contre ce proche conseiller d’Emmanuel Macron qui a notamment représenté à partir de 2010 l’APE auprès des Chantiers de l’Atlantique/STX France, dont MSC est un client. ”. Au lendemain de perquisitions au ministère de l’Economie et des Finances, notamment à l’Agence des participations de l’Etat, dans le cadre de cette enquête, le gouvernement a fait front autour d’Alexis Kohler. “Aujourd’hui, on cherche à tout prix à chercher des problèmes quand il n’y en a pas”, avait  estimé sur LCI le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer qui évidemment n’en sait strictement rien ! “Je le connais bien Alexis Kohler, il est droit, c’est un homme intègre, c’est l’intérêt général personnifié, je sais très bien qu’il n’y a rien derrière ça”, a-t-il dit. Jeudi soir, le Premier ministre Edouard Philippe, en déplacement à Toulouse, a aussi apporté un soutien appuyé au secrétaire général de l’Elysée, tout en refusant de commenter la procédure en cours. “Je connais bien Alexis Kohler, depuis longtemps, et je travaille avec lui quasiment tous les jours. Je ne peux en dire que du bien”, a-t-il déclaré à LCI. “Il fait partie de ceux qui incarnent pour moi le mieux ce qu’est le sens de l’Etat”.  Mais  Alexis Kohler est visé par une troisième plainte. Anticor l’a déposée à Paris, rapporte l’AFP mercredi qui précise que cette plainte a été rédigée le 18 mars. L’association anticorruption accuse cette fois le secrétaire général de l’Elysée de « faux et usage de faux » et d’ »omission substantielle de ses intérêts », en l’occurrence d’avoir dissimulé deux choses dans différentes déclarations sur l’honneur : ses liens familiaux avec l’armateur et le fait d’avoir été impliqué, comme fonctionnaire, dans des décisions concernant l’armateur italo-suisse MSC.  Anticor avait déposé une première plainte contre le bras droit du président peu après mai 2018 et l’ouverture de l’enquête, en qualifiant les faits de « prise illégale d’intérêt », « trafic d’influence » et « corruption passive ». Puis une seconde plainte est intervenue en août après de nouvelles révélations.  »En ciblant cette fois ces omissions, on remonte peu à peu aux racines d’un système qui a sa logique », a commenté l’avocat d’Anticor, Me Jean-Baptiste Soufron. Alexis Kohler est déjà l’un des personnages clé de l’affaire Benalla. Le secrétaire général de l’Elysée fait partie des trois hauts responsables de la présidence dont les déclarations sous serment au Sénat doivent être transmises au parquet de Paris en vue d’éventuelles poursuites judiciaires.

Scandale Alstom-General Electric : 470 suppressions de postes en France

Scandale Alstom-General Electric : 470 suppressions de postes en France

Un double scandale d’abord parce que la branche électrique d’Alstom (dont certaines activités très stratégiques) a été littéralement bradée à l’américain General Electric. Ensuite maintenant parce que comme c’était prévisible certaines activités en France vont se réduire avec comme conséquence la suppression d’environ de 500 emplois sont en cause. Interrogée par l’AFP, la direction de la communication de GE à Belfort a confirmé l’ouverture de ces négociations, se refusant à tout autre commentaire. « GE procède actuellement à une revue de ses activités pour s’assurer qu’elles sont les mieux à même de répondre aux réalités du marché et permettre leur succès à long terme », a-t-elle déclaré. « Dans cet esprit, GE a entamé des discussions avec les représentants du personnel d’APS (Alstom Power Systems) sur la faisabilité d’un plan de départs volontaires dans le cadre d’une rupture conventionnelle collective », a-t-elle poursuivi, précisant ne pas être « en mesure de partager plus d’informations à ce stade ».

Dans un tract commun, la CFDT et la CFE-CGC d’Alstom Power System s’inquiètent des « conséquences des réductions d’effectifs sur la continuité des activités, sur le maintien des compétences et des expertises » et demandent des embauches pour compenser ces éventuelles pertes de compétences.

. Olivier Marleix, L’ex-président de la commission d’enquête parlementaire sur les décisions de politique industrielle de l’État, lui, a décidé de saisir la justice au titre de l’article 40 du code de procédure pénale, selon une source judiciaire au Figaro. La confirmation que la gestion d’Alstom aurait été calamiteuse. L’erreur stratégique aura d’abord été de vendre la branche énergie d’Alstom. Ce que rappelle Wikipédia « Au début de 2015, Jean-Michel Quatrepoint, journaliste économique, dénonce les conditions de vente de l’entreprise Alstom au groupe General Electric (GE) soulignant que contrairement aux promesses d’Arnaud Montebourg, assurant que le secteur nucléaire resterait sous contrôle français, le protocole d’accord approuvé par Emmanuel Macron en novembre et voté par l’assemblée générale, a pour conséquence de placer sous la coupe du groupe américain les turbines produites par Alstom et de cette manière la maintenance des centrales françaises. « Nous avons donc délibérément confié à un groupe américain l’avenir de l’ensemble de notre filière nucléaire… ». Il met en garde également sur le fait que cette vente « donne à GE le monopole de la fourniture de turbines de l’ensemble de notre flotte de guerre ». Il évoque également la vente d’une filiale d’Alstom, Alstom Satellite Tracking Systems, spécialisée dans les systèmes de repérage par satellite, dont les produits équipent l’armée française ainsi que des entreprises du secteur de la défense et de l’espace qui tombe dans le giron de General Electric. Il évoque « la cupidité et l’incompétence de certains dirigeants d’entreprise qui ont fait passer leurs intérêts personnels avant ceux de la collectivité ». Certains analystes voient un lien direct entre la cession du pôle énergie du groupe à General Electric et l’enquête américaine pour des faits de corruption ayant débouché sur une amende de 720 millions d’euros et présentant des risques judiciaires pour plusieurs cadres d’Alstom dont Patrick Kron » ».De fait Patrick Tron aura été le fossoyeur d’Alstom.   Autre critique  Anticor reproche au gouvernement d‘avoir renoncé à lever des options qui lui auraient permis d‘acheter des actions Alstom au groupe Bouygues. Manque à gagner pour les caisses de l‘Etat, estime Anticor, qui dénonce une forme de détournement d‘argent public “par négligence” : 350 millions d‘euros. L‘opération à laquelle le ministre de l‘Economie et des Finances Bruno Le Maire a renoncé 26 septembre 2017, lors de l‘annonce de la fusion entre Alstom et Siemens, découlait d‘un accord conclu avec Bouygues le 22 juin 2014.Pour Anticor, l‘abandon par l‘Etat de ces options “constitue une infraction pénale de la plus grande gravité”, car il a ainsi “renoncé à encaisser au bénéfice des caisses publiques dont il a la charge la somme de 350 millions d‘euros”.  Dans cette missive, dont l’existence a été révélée par Le Monde , Olivier Marleix s’étonne que les autorités françaises n’aient «jamais ouvert d’enquête» sur ce rachat alors qu’Alstom a reconnu des faits de corruption dans plusieurs pays entre 2000 et 2011. L’entreprise a également versé une amende à la justice américaine en 2014. Pour étayer son argumentaire, Olivier Marleix s’appuie sur les travaux de la commission d’enquête qui «ont mis en évidence» la façon dont la procédure de contrôle des investissements étrangers en France «a été détournée». L’ex-maire d’Anet note qu’Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, a «formellement donné l’autorisation» de la vente d’Alstom énergie et a «également autorisé» d’autres cessions d’actifs «d’entreprises stratégiques françaises». En cause, les rachats d‘Alcatel-Lucent au groupe finlandais Nokia ou de Technologies. Dans sa missive, le député ajoute que le candidat Macron a bénéficié d’un «montant de dons records pour sa campagne» et estime que «le fait que l’on puisse retrouver dans la liste des donateurs ou des organisateurs de dîners de levée de fonds des personnes qui auraient été intéressées aux ventes précitées ne peut qu’interroger». Olivier Marleix émet l’hypothèse que le «système» mis en place dans le cadre de ces cessions aurait pu bénéficier à l’actuel président de la République pendant sa campagne. Emmanuel Macron a levé en un an, sans parti politique, environ 15 millions d’euros de dons, souligne-t-il. «Puisqu’une enquête préliminaire a été ouverte en novembre dernier sur les dons reçus par le parti En marche! (…) il m’a paru nécessaire de vous signaler ces éléments», ajoute-t-il. Ce signalement est en cours d’analyse au parquet de Paris, confirme une source judiciaire au Figaro. «S’il était vérifié, un tel système pourrait être interprété comme un pacte de corruption», avance le député. Ce signalement intervient alors qu’un ex-dirigeant d’Alstom, Frédéric Pierucci, a livré un témoignage sur les dessous de ce rachat par General Electric dans un ouvrage («Le Piège américain», JC Lattès) paru mercredi. Selon lui, l’entreprise a été contrainte de vendre sous la pression des États-Unis, où il a été arrêté le 14 avril 2013 à New York, à sa descente d’avion, dans ce qu’il décrit comme une «guerre économique souterraine» livrée à l’Europe.

 

Carburant « Le prix élevé aligne l’intérêt particulier sur le l’intérêt général » !!!

  • Carburant « Le prix élevé aligne l’intérêt particulier sur le l’intérêt général » !!! 

Selon l’économiste Christian Gollier, dans une tribune du Monde. Ou l’exemple de ces économistes  très majoritaires qui pensent que la monétarisation des nuisances est le moyen de régulation privilégié alors que la politique de normes est autrement plus efficace sur des sujets aussi majeurs.

 

« La levée de boucliers concernant la hausse du prix du carburant constitue un moment de vérité écologique. Conduire pollue, et cette pollution tue, et tuera pour plusieurs siècles en ce qui concerne le gaz carbonique. Le principe pollueur-payeur justifie que ces dommages soient intégrés au prix des carburants à la pompe. Ce principe a cette vertu qu’il incite les pollueurs à intégrer dans leurs décisions les dommages générés par leur émission de gaz carbonique comme s’ils en étaient eux-mêmes les victimes. Il aligne les intérêts particuliers sur l’intérêt général. On rappellera que, si rien n’est fait, nous atteindrons le seuil d’une augmentation de la température moyenne sur terre de 2 °C d’ici à 2038, et le temps des demi-mesures et de l’hésitation est largement passé. Nous savons qu’augmenter le prix du carbone est une politique efficace. Sans lien social fort, les consommateurs réagissent mieux aux « signaux prix » qu’à tout autre mécanisme d’incitation. Ainsi en Europe, où le prix de l’essence est en moyenne deux fois plus élevé qu’outre-Atlantique, les voitures sont plus petites, plus légères et plus sobres, ce qui contribue à émettre moins de carbone par habitant. Et même s’il est vrai que certains automobilistes n’ont à court terme que peu de solutions alternatives, le prix élevé de l’essence modifie les habitudes de consommation et le choix des constructeurs à long terme. L’argument relatif à la baisse du pouvoir d’achat n’est pas convaincant. Les revenus suscités par cette fiscalité écologique doivent être recyclés dans l’économie, soit à travers la baisse d’autres taxes (comme celles qui pèsent sur le travail), soit pour financer d’autres politiques publiques efficaces. A ce propos, la plupart des économistes sont contre une imputation d’une recette fiscale à des dépenses spécifiques, comme par exemple des subventions en faveur de la transition énergétique. »

 

 

Améliorer le pouvoir d’achat (Joël Giraud, le rapporteur général du budget)

Améliorer  le pouvoir d’achat (Joël Giraud, le rapporteur général du budget)

Joël Giraud, le rapporteur général du budget à l’Assemblée, Joël Giraud, a jeté un pavé dans la marre  en estimant que le redressement des finances publiques liées à la croissance devait profiter au pouvoir d’achat des Français. Le contraire de ce qu’affirme le gouvernemenet qui veut affecter cette cagnotte au désendettement.  Joël Giraud est sans doute conscient qu’il commence à devenir urgent de rééquilibrer les dimensions financières et sociales de la politique de Macron. De fait il existe bien uen cagnotte avec une croissance qui a atteint 2% quand on attendait 1.4 à 1.5% en 2017 et 2018 sera au moins aussi dynamique. Macron devra sans doute faire un geste car son image de président des riches affecte sérieusement sa popularité qui est en train de plonger. Si sa politique extérieure est plébiscitée par contre  sa politique économique intérieure est en ce moment de plus en plus contestée. En clair, sa politique sociale est perçue comme nettement insuffisante.  Dans une interview au journal Les Echos, le député membre du Parti radical de gauche (PRG) et de la majorité présidentielle estime jeudi qu’il existe bien une cagnotte: “La réponse est oui, même si je préfère parler de ‘bonne fortune’”, dit-il. Le mois dernier, le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, a martelé l’absence de toute “cagnotte” budgétaire, à l’heure où le gouvernement est confronté à une offensive sur les conséquences de sa politique sur le pouvoir d’achat des Français. “Je crois que nous pouvons redistribuer une partie de cette ‘bonne fortune’, quoique limitée, car il faut rester crédible sur la scène européenne. Disons que nous pourrions consacrer 80% au désendettement et 20% à des mesures d’urgence”, juge Joël Giraud, évoquant les Ehpad et les territoires fragilisés par la désindustrialisation. “Les Français ne croient plus aux promesses de gain de pouvoir d’achat”, estime-t-il, appelant de ses vœux un bilan de l’impact des mesures votées (fin de la taxe d’habitation, hausse de la CSG, baisse des cotisations salariales) afin d’identifier ceux qui “perdent avec nos réformes, alors que ce n’était pas prévu.” “Ensuite, il sera bien temps de voir si un effort sur les minima sociaux est nécessaire”, ajoute-t-il. Le déficit du budget de l’Etat pour 2017 est ressorti à 67,8 milliards d’euros, un montant plus faible que prévu (69,3 milliards) par la précédente majorité et nettement en deçà des 74,1 milliards attendus par le gouvernement dans le collectif budgétaire de fin d’année, sous l’effet d’une activité dynamique qui a dopé les recettes fiscales en fin d’année. Bruno Le Maire a rappelé le mois dernier la règle établie par le Premier ministre Edouard Philippe : les recettes fiscales supplémentaires générées par la croissance plus forte que prévu seront “principalement consacrées au désendettement”.

Constitution : une référence à la Corse pourquoi pas aux régions en général

Constitution : une référence à la Corse pourquoi pas aux régions en général

 

On se demande bien pourquoi il faudrait une référence à la Corse dans la constitution d’autant que précisément l’objectif de certains indépendantistes comme Talamoni est  de quitter la France et sa constitution. Si l’on devait modifier la constitution, on voit mal pourquoi il ne serait pas fait allusion aux autres régions. En effet ce qui ce pose en Corse, c’est-à-dire une plus grande autonomie, que pose tout autant sinon davantage les autres régions françaises. La France est un des rares pays hyper centralisé ;  tout dépend de l’Etat même si une certaine décentralisation s’est réalisée mais une décentralisation qui n’a fait que rajouter des couches au millefeuille administratif et politique sans donner de vrais pouvoirs territoriaux. D’une certaine manière en France,  la totalité des collectivités locales sont sous tutelle des préfets et de leurs services même la plus petite des communes. Les administrations centrales présentes localement font d’ailleurs double emploi avec les administrations territoriales qui ont augmenté leurs effectifs d’environ 50 % en une vingtaine d’années. Il n’y a toujours pas de véritable politique économique régionale. La meilleure preuve c’est que l’État tout dernièrement  envisage m^me de rapatrier au niveau national la question de l’apprentissage. Le poids de l’État est encore essentiel dans nombre de champs économiques et sociaux. Ce pose la problématique d’un État fédéral en France comme il en existe ailleurs notamment en Allemagne ou en Espagne. C’est le rapport de l’État aux régions, la reconnaissance des régions qui peuvent figurer dans la constitution et non seulement la Corse.  En charge du dossier Corse, Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre de l’Intérieur, n’a pas exclu jeudi 11 janvier qu’il y ait une référence explicite à la Corse dans le cadre d’une réforme de la Constitution, lors de l’émission Questions d’info LCP-Franceinfo-Le Monde-AFP. À la question : « Symboliquement, est-ce que vous accepteriez qu’il y ait une référence à la Corse dans la Constitution ? », Jacqueline Gourault a répondu : « On verra ! ». « Il faut discuter sur les souhaits de ceux qui sont en face de nous et voir quelles sont leur volonté de dialogue, leur volonté d’être reconnus par la Constitution », a poursuivi l’ancienne vice-présidente du Sénat. La ministre a ajouté : « Ce que l’on veut, le droit à la différenciation, c’est, au fond, reconnaître la spécificité des territoires et être capables d’admettre que l’on applique de façon différente les règlements d’une loi qui a été votée » pour tous, a précisé la ministre auprès de Gérard Collomb. La France « reste une et indivisible, mais sa richesse c’est sa diversité », a martelé cette proche de François Bayrou.

Sondage code du travail : mouvement général de contestation pour 80% des Français

Sondage code du travail : mouvement général de contestation pour 80% des Français

 

 

Dans un sondage Odoxa c’est sans doute le résultat le plus inquiétant, 80% des Français estiment que la réforme du code du travail pourrait donner lieu à un mouvement de contestation généralisée à la rentrée. On  court le risque soit d’un mouvement social qui perturberait l’économie, soit d’une réforme qui ne serait  pas à la hauteur de l’enjeu précisément pour éviter ce mouvement social. Une preuve de plus que le pays est difficilement réformable Près de deux Français sur trois (63%) ne font pas confiance à Emmanuel Macron et à son gouvernement pour réformer le code du travail, selon un sondage Odoxa pour RTL publié lundi. D’après cette enquête, 37% des personnes interrogées jugent le chef de l’État en mesure de « réformer efficacement » le code du travail, et seuls 8% disent lui faire « tout à fait » confiance sur cette question. Parmi les sympathisants d’En Marche (EM), Emmanuel Macron convainc très largement (89% des sondés EM lui font confiance pour réformer le code du travail), ce qui n’est le cas ni à droite (41%) ni à gauche (29%) ni au FN (11%). Selon ce sondage, les Français estiment majoritairement (56%) que le code du travail est un frein à l’embauche pour les entreprises. La réforme par ordonnance du droit du travail apparaît comme une mauvaise idée pour 63% des sondés (+11% par rapport à mai 2017). Les Français sont également défavorables à 61% (+8%) au plafonnement des indemnités prud’homales versées aux salariés dont le licenciement est jugé sans cause réelle et sérieuse, une mesure qui figure au programme de la réforme du code du travail. Quatre personnes interrogées sur cinq (80%) pensent que la réforme du code du travail pourra déboucher sur un mouvement de contestation généralisé à la rentrée. Enquête réalisée en ligne les 24 et 25 août 2017 auprès de 1.005 personnes de 18 ans et plus selon la méthode des quotas. Marge d’erreur de 1,4 à 3,1 points.

 

Discours Macron : trop long, trop général et ennuyeux

Discours Macron : trop long, trop général et ennuyeux

 

 

On attendait évidemment Macron qu’il redonne du souffle  à la nécessaire modernisation du pays en particulier dans le domaine économique. Au lieu de cela à part des annonces déjà connues sur les institutions Macron a délivré un discours interminable sur de grands principes et des généralités vis-à-vis desquels personne ne pouvait être en désaccord. Mais rien de très précis, de très concret. Uniquement quelques propositions vis-à-vis des institutions. Un propos de bon niveau intellectuel amis  beaucoup trop long et qui manquait de charisme. Un mélange de satisfaction, de circonspection et d’ironie a accueilli lundi le discours de Versailles d’Emmanuel Macron, qui a présenté aux parlementaires sa vision d’une action dictée par « l’impatience d’agir » et l’ »amour de la patrie ». Dans son intervention d’une heure trente sagement applaudie à la fin et précédée par une minute de silence à la mémoire de l’ancienne ministre Simone Veil, décédée vendredi, le chef de l’Etat a prôné la réduction d’un tiers du nombre de parlementaires et la nécessité de « retrouver le souffle premier » de l’engagement européen. A Versailles comme sur les réseaux sociaux, des élus ont déploré le ton de cette allocution riche en principes mais pauvre en annonces, dans l’attente du discours de politique générale du Premier ministre, mardi à l’Assemblée. Invitant son auditoire à « une transformation résolue et profonde » des pratiques politiques, Emmanuel Macron n’a pas épargné ses prédécesseurs, prônant la rupture avec « les années immobiles » de François Hollande et « les années agitées » de Nicolas Sarkozy, « toutes aux résultats également décevants ». Une façon de justifier la posture régalienne adoptée par le nouveau chef d’Etat de 39 ans, qui séduit autant qu’elle agace. Il faudra évidemment autre chose pour convaincre de la nécessité des réformes mêmes si macro a appelé chaque Français à prendre sa part du changement. Le seul domaine où macro a donné des précisions concernées la réduction du nombre de députés, la suppression du conseil supérieur de la cour de justice de l’État (juridiction d’exception pour les ministres,), la réforme du conseil économique et social et le recours éventuel au référendum et l’indépendance de la justice. Les seules orientations un peu concrète concernant les institutions sont sans doute nécessaire mais reste à savoir si elle constitue vraiment la priorité du moment.

Juppé-Fillon : un débat trop général, plat et ennuyeux

Juppé-Fillon : un débat trop général, plat et ennuyeux

 

Un débat qui ne restera pas dans les annales de la vie démocratique tellement il fut général voire  approximatif, également plat et ennuyeux. Les grands médias se contentent de rapporter l’essentiel des propos des deux concurrents. Nombre d’aspects essentiels conditionnant l’avenir n’ont pas été abordés ou alors  en surface. Exemple le plus caricatural celui du pouvoir  d’achat des médecins dont Fillon a dit à juste titre qu’il n’était pas suffisamment rémunéré compte tenu de la longueur des études mais en indiquant que cette rémunération était voisine de celle du plombier. La preuve s’il en était que les élites politiques n’ont qu’une connaissance assez approximative des réalités économiques et sociales. En effet en moyenne (avec de nombreuses disparités notamment entre généralistes et spécialistes) un médecin gagne de l’ordre  de 7000 € nets par mois quand un plombier en moyenne est en dessous de 2500 €. (Avec des salaires d’embauche de 1000 à 1500 euros).  Une différence de taille. Les mêmes approximations auraient sans doute été commises pour le salaire d’autres catégories si cela avait été abordé. Or précisément la question de la vie concrète des salariés et plus généralement des ménages n’a pas été traitée. Dans ces conditions,  il n’est pas étonnant qu’on considère une hausse par exemple de la TVA de 2 % sera négligeable pour les ménages sans parler du  non remboursement de médicaments hors affection grave. En réalité un débat d’énarques qui entretiennent avec l’économie des rapports assez flous ;  de ce point de vue le débat économique s’est  révélé relativement flou. Par exemple on a peu abordé les facteurs explicatifs du manque de compétitivité de l’économie française et sa comparaison avec l’environnement international. Le champ international a d’ailleurs été relativement absent et surtout l’Europe pratiquement non traitée alors que pour l’essentiel nous dépendons des orientations de l’union européenne et du niveau de son activité. Sous couvert de courtoisie réciproque,  on a plutôt assisté à un débat de salon très général. Autre exemple, la question du temps de travail des fonctionnaires qui d’après Fillon seraient ramenés à 39 heures rémunérées 37 heures soit une augmentation de près de 6 % de la rémunération. Une augmentation qui fera exploser les budgets des collectivités locales. Sans parler du flou relatif aux redéploiements des effectifs de fonctionnaires et des secteurs visés par la réduction des effectifs. Certes Fillon c’est sans doute montrer le plus nous en forme dans ce débat alors que visiblement Juppé a montré une certaine fatigue voir une certaine résignation. Pour autant cela ne confère pas à Fillon un brevet de compétence dont le programme ce résume à un mot : radicalité ; mais sans grande précision et avec de nombreuses contradictions. Au total un débat relativement ennuyeux et trop général.

 

 

General Motors : consommation sous-évaluée, ah bon ?

General Motors : consommation sous-évaluée, ah bon ?

 

Curieux cette décision de General Motors de retirer de la vente des véhicules dont  la consommation affichée était sous-évaluée. L’erreur serait d’un ou deux miles  de distance parcourue avec un gallon (3,8 l). Une erreur elle-même sans doute très largement sous-évaluée car il est clair que chez General Motors comme chez la plupart des conducteurs la différence entre les consommations affichées et les consommations réelles est bien plus conséquente. La différence pouvant atteindre entre 10 et 30 pour cent. D’une manière générale en moyenne dans des conditions réelles de circulation il faut compter 1 à 2 l de plus qu’affiché, voire davantage. General Motors a annoncé vendredi la suspension temporaire de la vente d’environ 60.000 véhicules dont les documents de présentation exagèrent les performances en terme de consommation de carburant. Un porte-parole du premier constructeur américain a déclaré qu’une « erreur involontaire » avait été découverte concernant les versions 2016 du GMC Acadia, de la Buick Enclave et du Chevrolet Traverse, cette erreur se traduisant par l’affichage d’une distance parcourue par gallon d’essence surestimée d’un à deux miles. La vente de ces véhicules est suspendue jusqu’à ce que leur étiquetage ait été modifié, a précisé le groupe. Une porte-parole de l’EPA, l’agence fédérale de protection de l’environnement, a déclaré que celle-ci avait été informée par GM et qu’elle lui avait demandé de lui fournir toute information pertinente sur le dossier. Certains constructeurs ont dans le passé indemnisé des propriétaires de véhicules dont les performances en matière de consommation ne correspondaient pas à celles affichées. Interrogé sur ce point vendredi, Tom Wilkinson, porte-parole de GM, a déclaré que le groupe allait contacter les propriétaires des modèles concernés.

(Avec Reuters)

Molenbeek : révélateur du déni général d’intégrisme en France

Molenbeek : révélateur du  déni général d’intégrisme en France

 

 

Jusque-là pratiquement inconnu Patrick Kanner, le ministre des sports, est sorti de l’anonymat avec sa phrase choc « Il y a aujourd’hui, on le sait, une centaine de quartiers en France qui présentent des similitudes potentielles avec ce qui s’est passé à Molenbeek ». Une évidence mais qui a mis en émoi toute la classe politique à droite comme à gauche. À droite parce que nombreux d’élus locaux se sentent un peu concerné par l’immobilisme dont ils sont coupables voir leur complicité ; à gauche ; parce qu’un tel  constat constitue un aveu d’échec de la politique des banlieues. Une  émotion toutefois un peu suspect dans la mesure où le phénomène d’intégrisme n’est pas nouveau,  qu’il a pris naissance il y a 30 ou 40 ans et qu’il n’a cessé de s’amplifier.  la réticence à faire un constat objectif de ce phénomène tient aussi à la peur de tutoyer les valeurs de l’extrême droite du coup un peu partout on relativise dans la plus parfaite hypocrisie. À droite par exemple si on conteste à peine la pertinence du propos on critique le ministre des sports considérant qu’une telle déclaration est inopportune dans d’une période où les Français ont besoin d’être rassurés. À gauche on ergote ;  non, ce ne sont pas des quartiers, peut-être des immeubles peut-être des porches. Bref globalement dans la classe politique ça vasouille sérieusement. Difficile pourtant de nier l’existence de zones de non-droit où notamment le trafic de drogue fait office de moyen de régulation économique et sociale. Des quartiers abandonnés par tous les services publics, écoles exceptées où  le gardiennage fait souvent office de programme scolaire. Les facteurs explicatifs sont nombreux les responsabilités aussi et les débats dans les grands médias montrent qu’expert, politiques, responsables locaux sont bien incapables de faire une analyse un peu complète et pertinente. La petite phrase prononcée dans le creux du dimanche de Pâques par Patrick Kanner, n’en donc  finit pas de faire réagir. Dimanche soir, c’est Jean-Christophe Cambadélis, à l’unisson d’autres personnalités de gauche, qui a repris de volée le ministre des Sports, parlant de formule « discriminatoire » et estimant qu’il peut y avoir en France « des poches », « des immeubles » qui présentent des « problèmes » similaires à Molenbeek, épicentre du djihadisme belge, mais pas « des quartiers » entiers. Ce dimanche, c’est la droite qui s’est saisie de la polémique, avec des avis divers. Sur France info, le député Les Républicains Hervé Mariton a jugé que le ministre posait un « diagnostic lucide sur une situation réellement dangereuse ». « La politique de la ville a été d’une très coupable naïveté. On a donné beaucoup d’argent pour des » grands frères « qui ont en réalité déstructuré le civisme davantage qu’ils ne l’ont structuré ». « Il ne faut pas faire d’amalgame » mais « les quartiers sortis de tout contrôle existent », a-t-il conclu, rappelant que gauche et droite partagent les responsabilités. Mais Jean-Christophe Lagarde, président du parti centriste UDI, s’est dit lui « agacé » par la sortie du ministre, « parce que c’est le genre de formule qui débilise, qui mutile le débat politique français ». « Je ne crois pas du tout qu’il y ait des centaines de Molenbeek en France. (…) La vérité, c’est qu’on a des quartiers qui sont ghettoïsés ». Pour lui, Patrick Kanner a dit cela « sans doute pour faire parler de lui… Un ministre inconnu qui arrive ainsi à la Une de l’actualité ». Raphaël Logier, sociologue du fait religieux interrogé par France info ce lundi juge que cette déclaration n’est « pas crédible ». « Ce n’est pas crédible d’annoncer des chiffres de ce genre, qui relèvent plus d’une politique de l’emblème que du sérieux que l’on attendrait des déclarations d’un représentant de l’Etat. D’un côté, on parle de communautarisme, d’un autre côté on parle de chômage, de problèmes économiques », explique Raphaël Liogier. Amar Lasfar, le président de l’UOIF (Union des organisations islamiques de France), dit lui être « d’accord » avec Patrick Kanner. « Il y a des phénomènes de radicalisation partout, pas uniquement dans un certain nombre de quartiers », a-t-il précisé, tout en regrettant une déclaration de nature à « stigmatiser », parce qu’

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