Transition écologique: Un manque général de compétences
Alors que la crise climatique oblige à accélérer la transition, les compétences manquent, estime, dans une tribune au « Monde », Justin Longuenesse, premier adjoint à la mairie de La Madeleine (Nord). Pour y remédier, l’élu municipal préconise de développer, sur le plan national, une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.
Du faîte d’un manque général de compétences, on assiste assez souvent à une sorte de délire aussi bien du côté « pour » que du côté « anti ». Un effort considérable doit être entrepris en amont en matière de recherche en matière de formation et de compétences opérationnelles . Faute de cela ,on continuera d’assister à un débat caricatural et à des politiques contradictoiressur l’enjeu central de la préservation de l’environnement NDLR
L’avertissement du GIEC, « le coût de l’inaction sera plus élevé que le coût de l’action », les jeunes diplômés français l’incarnent. Du « Manifeste pour un réveil écologique », en 2018, aux étudiants de Polytechnique, d’Agro Paris Tech et d’HEC cette année, leur message est clair : soit les entreprises refondent leurs activités en s’engageant pleinement dans la transition sociale et écologique, soit elles devront se passer de ces « têtes bien faites ».
Pour les entreprises, il y a pourtant urgence à se transformer : leurs modèles linéaires fondés sur une croissance de volumes infinis exercent une pression devenue insoutenable sur des ressources naturelles finies. L’augmentation spectaculaire du coût de l’énergie et des matières premières, symptôme de cette fuite en avant du « toujours plus », fragilise dangereusement nos sociétés dans leur ensemble.
Le décalage de plus en plus flagrant entre les convictions personnelles des collaborateurs et leurs objectifs professionnels participent au désengagement salarial. Nous constatons une fuite massive des talents vers les acteurs privés et associatifs les plus engagés dans la transition sociale et écologique qui assument clairement leur volonté d’œuvrer au bien commun.
Le véritable carburant de notre pays et de notre économie, ce n’est pas le pétrole. C’est le travail, cette ressource précieuse et renouvelable, fournie par les femmes et les hommes qui partagent leur énergie, leur volonté d’agir, leurs compétences et leurs expertises. Ce sont tous ces talents existants et en devenir qui s’engagent et s’engageront dans la transformation de notre pays.
Donc la principale question est : « Avons-nous aujourd’hui assez de têtes et de bras pour répondre au plus grand défi de notre siècle ? » Non ! Sur les secteurs des énergies renouvelables, du traitement de l’eau et de la valorisation des déchets, les compétences manquent cruellement quels que soient les profils recherchés.
Pour attirer les talents, les entreprises se livrent une véritable compétition dans un jeu à somme nulle, car nous ne formons pas assez, et pas assez vite pour pouvoir répondre à la demande. Avec une volonté affichée, les pouvoirs publics encouragent la mobilité douce et les transports en commun bas carbone.
Mais où sont les techniciens en charge de la réparation et de l’entretien des millions de vélos d’ores et déjà en circulation ? Où sont les architectes, les urbanistes et les ouvriers nécessaires à la construction des nouvelles infrastructures qui offriront des alternatives crédibles à la voiture ? Où sont les conducteurs de train, de tramway et de bus pour amplifier durablement ces changements vertueux ?