Archive pour le Tag 'général'

Attal , élu secrétaire général de Renaissance

Attal , élu secrétaire général de Renaissance

Attal  succède à Stéphane Séjourné et cumule cette nouvelle fonction avec la présidence du groupe « Ensemble pour la République » à l’Assemblée nationale.

Élu avec 94,9% des voix, l’ancien Premier ministre était le seul en lice, après le retrait de la candidature d’Elisabeth Borne. Il succède à Stéphane Séjourné, qui avait été élu en 2022 lors de la transformation de La République en marche en Renaissance, et a été récemment nommé commissaire européen.

Attal cumulera cette fonction avec celle de président du groupe macroniste à l’Assemblée, Ensemble pour la République (EPR), à laquelle il a été élu en juillet.

Mme Borne a obtenu un lot de consolations de son côté et été élue présidente du Conseil national du parti, fonction pour laquelle elle était également seule candidate. Mme Borne a expliqué vouloir œuvrer à ce que cette instance joue « pleinement le rôle de parlement de Renaissance ».

Le parti « En marche devenu Renaissance du président de la République Emmanuel Macron est depuis 2022 en difficulté, une situation aggravée par la dissolution. Le groupe EPR compte 93 membres et apparentés à l’Assemblée nationale. Il avait compté jusqu’à 400 000 sympathisants et ne regroupe sans doute guère plus de 6 à 7000 adhérents aujourd’hui.

 

Politique : un manque général de vision et d’évaluation

Politique : un manque général de vision et d’évaluation

 Le premier ministre a réaffirmé, dans son discours de politique générale, la nécessité d’une culture de l’évaluation. La conduite des actions publiques réclame une connaissance fine des effets de celle-ci. Il faut donc évaluer, avec le plus de rigueur possible, les effets réels de chaque décision, et de chaque action concrètement menée. Cependant, s’il y a lieu de réaffirmer cette exigence, c’est que les choses sont loin d’aller de soi. Qu’est-ce donc, alors, qui fait problème ? Et comment donner à l’évaluation ce qui serait sa juste place dans l’action publique ? Par Charles Hadji, enseignant-chercheur (*)- »dans la Tribune »

Il faut tout d’abord reconnaître la dimension paradoxale de l’appel au développement d’une culture de l’évaluation. Car, dans notre société, l’évaluation est déjà omniprésente. Et l’on pourrait davantage se plaindre du trop, que déplorer le trop peu ! Notre époque est marquée par une expansion et une extension impressionnantes de la pratique évaluative (Hadji, 2012). L’évaluation est devenue proprement obsessionnelle, chacun étant tour à tour évalué, par ses maitres, ses employeurs, ses clients, et même ses proches ; et évaluateur, pour les produits qu’il achète, les biens culturels qu’il consomme, les situations qu’il vit.

Mais cette expansion est, à bien des égards, calamiteuse. Les effets d’un tel  déferlement sont trop souvent désastreux. Aussi bien pour les personnes évaluées, prises dans le filet de jugements lapidaires et sans appel. Que pour les évaluateurs, qui se laissent griser par la folie évaluative, et acceptent d’entrer dans des rapports de manipulation, et de domination. L’urgence est donc d’appeler au développement d’une pratique qui ne soit pas toxique.

On peut observer, à cet égard,  que les obstacles à une saine pratique se situent essentiellement, aujourd’hui, à deux niveaux : celui des usages sociaux : au service de quoi, et de qui,  met-on la pratique d’évaluation ? Et celui des fins par rapport auxquelles on formule ses jugements évaluatifs : qu’était-on légitimement en droit d’attendre des actions évaluées? Et, de proche en proche : où est-il souhaitable de vouloir aller?

S’agissant de son usage social, on peut déplorer que  l’évaluation, dans un contexte d’« ubérisation » de l’économie, tende à devenir l’outil d’une « nouvelle fabrique de la servitude » (Abelhauser, 2011). En effet, le développement d’une économie de services fragilise les emplois et les situations, et précarise un nombre grandissant d’individus. Inutile alors de perdre son temps en procédures rigoureuses d’appréciation de la qualité. L’évaluation va servir prioritairement à nourrir la frénésie de consommation,   et à l’orienter vers les services et les produits les plus rentables dans le cadre de l’économie marchande.

Dans ce contexte, l’être humain lui-même tend à devenir une marchandise, que l’on note comme on pèse des fruits ou des légumes. Une culture de l’évaluation n’aura donc d’intérêt et de valeur que si elle contribue à préserver l’être humain de ce « devenir marchandise », en plaçant  au cœur du débat la question de ce qui mérite vraiment d’être attendu. C’est-à-dire la question de la Valeur. Pour éviter la réduction de la valeur à la valeur économique, et de la personne humaine à un objet de consommation. C’est pourquoi la réflexion sur les fins des actions politiques et sociales est essentielle.

Plus que d’une culture de l’évaluation, nous avons besoin d’un culte de la Valeur. Autrement dit, d’un effort de réflexion collectif, soutenu, et transparent (pourquoi pas à l’occasion de « journées de consultation citoyenne » ?), pour spécifier les « valeurs communes » dignes de donner du sens à notre vie collective, au sein d’un Etat. Valeurs communes qui rendront signifiant le « projet de société » servant de référentiel pour évaluer les actions qui viseront à sauvegarder et à développer le « bien commun ». C’est-à-dire toutes les actions politiques au sens large.

Il est impératif de  savoir ce qui, in fine, « vaut » absolument, et fonde la valeur de ce que l’on tient pour digne d’être valorisé. S’engager dans un travail évaluatif conduit ainsi, qu’on le veuille ou non, à affronter la question de la transcendance, i.e. de ce qui mérite absolument d’être désiré. Notre hymne national ne qualifie-t-il pas de « sacré » l’amour de la patrie ?

Une conception idéale de la société, comme une conception idéale de l’homme, sont en jeu à l’horizon de tout acte d’évaluation. Ce qui mine le plus l’évaluation des politiques publiques, et la rend contestable, est l’absence d’un système réfléchi de valeurs clairement affirmées, remplacées alors par des « philosophies implicites », ou des « idéologies clandestines », qui en tiennent lieu, et nous font agir, et juger, dans le brouillard… L’action politique (publique), comme son évaluation, doivent pouvoir s’inscrire dans ce que Jacques Ardoino (2000) appelait un « projet-visée ».

Toute action publique implique en ce sens un « horizon culturel », fait de valeurs communes et acceptées, sinon par tous, du-moins par une majorité de citoyens. Ce socle de valeurs définit un imaginaire commun, dynamisant une société où il sera possible de vivre ensemble d’une façon apaisée, voire heureuse. Dans le respect, certes, des différences ; mais aussi des valeurs fondatrices de la société, celles qui en marquent l’identité.

Or, on peut se demander si nous disposons aujourd’hui, dans notre société divisée et fragmentée,  du minimum d’horizon culturel commun fondant la possibilité d’un « vivre ensemble » apaisé. Existe-t-il encore un socle de valeurs fondatrices, dans lesquelles pourront se reconnaître tous les français? Certes, il y a sans doute toujours eu une pluralité d’horizons culturels, selon les appartenances économiques, idéologiques, ou religieuses. Mais le vivre ensemble n’est guère possible sans un socle de valeurs partagées, qui rend possible la vie en commun,  par-delà toutes les particularités, et la diversité des opinions, des religions, et des comportements.

C’est dans la construction d’un tel horizon culturel commun que peut, et que doit, se concrétiser ce que nous appelons le culte de la Valeur, pour échapper au risque majeur d’un conflit entre des imaginaires concurrents (par exemple, laïc/républicain vs religieux/post colonial). Un déficit d’horizon culturel commun sera la source de fractures sans cesse renouvelées, et de séparatismes ravageurs. Il rendra le pays ingouvernable. Pour agir et évaluer dans la clarté, au sein de ce que Spinoza appelait une Cité, il faudrait continûment, et avec une énergie désespérée, se poser la question : « mais où cela vaut-il vraiment la peine d’aller, et d’aller ensemble ? »

____

(*) Agrégé de philosophie, Docteur d’État ès Lettres et Sciences Humaines, Professeur honoraire (Sciences de l’éducation) de l’Université Grenoble Alpes (UGA), Charles Hadji s’est consacré pendant vingt ans à la formation des enseignants des premier et second degrés, avant d’être enseignant-chercheur à l’Université de Lyon, puis à celle de Grenoble. Ses travaux ont porté principalement sur les apprentissages, et sur l’évaluation. Il est l’auteur, entreautres, de « Faut-il avoir peur de l’évaluation ? » (Bruxelles, De Boeck, 2012) ; et de « Le défi d’une évaluation à visage humain » (Paris, ESF Sciences Humaines, 2021).

Références bibliographiques :

  • Abelhauser, A., Gori, R., et Sauret, M. J. (2011). La folie évaluation. Les nouvelles fabriques de la servitude. Paris : Editions Mille et une nuits (Fayard).
  • Ardoino, J. (2000). Les avatars de l’éducation. Paris : PUF.
  • Hadji, C. (2012). Faut-il avoir peur de l’évaluation ? Bruxelles : De Boeck.

Stellantis : Un plan général de restructuration à prévoir

 Stellantis : Un plan général de restructuration à prévoir

Devant la baisse de production et de résultats financiers,  Stellantis  sera bientôt dotée d’un nouveau patron. Ce dernier sera sans doute contraint de prévoir un plan général de restructuration qui se traduira évidemment par des suppressions d’emplois.

 

Les usines françaises du groupe automobile auront toutes mi-novembre un plan de production à trois ans, a indiqué jeudi à l’AFP le directeur des ressources humaines de Stellantis, Xavier Chéreau. L’inquiétude règne dans certains ateliers alors que les ventes d’automobiles patinent et que les périodes de chômage partiel se prolongent. «Je donnerai à la mi-novembre la visibilité pour chaque site à trois ans», a indiqué M. Chéreau en marge du Mondial de l’automobile, devant lequel manifestaient des salariés jeudi. Le sort de Poissy (Yvelines), la dernière grande usine de Stellantis en Île-de-France, qui assemble les SUV Opel Mokka et DS3 Crossback, sera évoqué.

Transport routier : des faillites en hausse qui traduisent le tassement économique général

Transport routier : des faillites en hausse qui traduisent le tassement économique général

Traditionnellement le transport routier constitue une sorte d’indicateur avancé de la conjoncture. Or l’activité logistique se tasse déjà depuis des mois. C’est le révélateur d’une croissance indigente ( le PIB a progressé finalement de seulement 0,2 % pour le deuxième trimestre et on attendra difficilement maintenant 1 % en 2024). Par ailleurs comme d’autres secteurs l’activité de transport enregistre aussi des hausses de coûts difficiles à répercuter.  Selon l’Union des entreprises de transport et de logistique de France (Union TLF), les entreprises du secteur affronte une vague inédite de faillites d’entreprises, liée au ralentissement de l’économie. Ce vendredi, l’Union « tire la sonnette d’alarme » car « les trésoreries des transporteurs se sont tendues et les défaillances du secteur sont désormais historiquement élevées ».

 

Au total, 603 entreprises de transports de marchandises ont fait l’objet d’une procédure collective au 2e trimestre 2024, soit une hausse de 45% sur un an et de 73% sur deux ans, selon la société Ellisphere et le magazine L’Officiel des Transporteurs. Cette vague « excède largement le rattrapage post-Covid », analyse l’Union TLF.

Faute de demande, le climat des affaires du segment se situe sous sa moyenne de longue période, depuis 21 mois consécutifs, ajoute l’organisation. Parallèlement, les coûts de production des transporteurs restent en forte progression: +5,4% sur un an en juillet 2024 hors gazole, selon le Comité National Routier. « A cela s’ajoutent des crises régulières qui frappent durement le secteur: mouvements des retraites, crise des agriculteurs, intempéries, blocages des ports », soulignent les patrons.

 

Climat et Progrès dans les pays en développement pas incompatibles ? (Rémy Rioux, directeur général de l’AFD)

 Climat et Progrès dans les pays en développement pas incompatibles ?  (Rémy Rioux, directeur général de l’AFD)

 Rémy Rioux, le directeur général de l’Agence française de développement (AFD),  ee félicite sans doute un peu naïvement des progrès pour mener de pair développement et lutte contre la dégradation du climat à l’échelle internationale en particulier dans les pays pauvres. Les Européens se féliciteraient des avancées dans ce domaine. Reste que les transferts technologiques, financiers et de compétences ne sont pourtant pas à la hauteur des enjeux. Et les pays en développement payent d’une part les conséquences de la pollution des pays développés et leur marginalisation dans l’économie mondiale. La conséquence étant l’accroissement de l’immigration non contrôlée. L’aide au développement pour dire les choses brutalement est complètement anecdotique. Et c’est un plan Marshall qu’il faudrait engager. Enfin sur le plan méthodologique,  il aurait surtout été intéressant d’enquêter auprès des résidents des pays pauvres

Il y a un large consensus chez les Européens sur la nécessité d’une solidarité internationale, dans un monde où le risque de divisions augmente, souligne Rémy Rioux, le directeur général de l’AFD. (interview « la Tribune »).

LA TRIBUNE DIMANCHE – Cette année, vous avez élargi votre enquête annuelle sur la perception par les Européens de la politique de développement à quatre autres pays en raison de la tenue des élections européennes : l’Allemagne, l’Italie, la Pologne et la Suède. Quel est le premier enseignement que vous en tirez ?

RÉMY RIOUX - À l’heure où l’on ne parle que d’une Europe divisée et tentée par des forces prônant le repli national, ce sondage montre à l’inverse des Européens très conscients des interdépendances et appelant à des réponses collectives. Les sondés s’intéressent à l’actualité internationale – six sur dix le font quotidiennement -, et pensent très majoritairement que les solutions passent par plus de coopération. Plus de deux Européens sur trois soutiennent l’action internationale, de l’Europe comme de leur propre pays, en direction du « Sud global ». J’ai été surpris par le soutien très élevé des Italiens et des Polonais. Ce sondage montre un fort consensus des Européens sur la nécessité d’une solidarité internationale, non sans angoisse bien sûr face à un monde qui se fragmente, comme on le voit sur l’enjeu migratoire.

En effet, l’apport des migrants à l’économie et à la culture est perçu majoritairement comme négatif, notamment en France et en Pologne. Pourquoi ?

La contribution des migrants à l’économie et à la culture des pays européens n’est pas une question tranchée : en Pologne et en France le négatif l’emporte, mais en Italie et en Suède elle est jugée positive. En revanche, tous les Européens ou presque – entre deux tiers et 80% – appellent à aider les pays les plus fragiles et à investir dans les thématiques associées aux migrations : lutte contre la traite des êtres humains, soutien aux déplacés, entrepreneuriat et création d’emplois dans les pays en développement. La seule réponse durable au défi migratoire, c’est un développement partagé entre l’Europe et l’Afrique.

Société et Violences : un climat général

Société et Violences : un climat général

Le pays ne va pas bien. De nombreuses données issues des enquêtes d’opinion montrent que nous vivons une période difficile, pleine d’inquiétudes et de craintes, d’angoisses sociales, identitaires, presque existentielles. D’autres sources confirment largement ce diagnostic. Dans ses indicateurs de santé mentale du mois de février, Santé publique France constate que (malgré une baisse saisonnière) le recours aux urgences pour idées suicidaires sont à des niveaux supérieurs à ceux des années précédentes, surtout chez les 11-17 ans et les 25-64 ans. Notre pays se maintient à une position élevée en Europe concernant les taux de suicide et de gestes auto-infligés, données elles-mêmes marquées par le gradient des inégalités sociales. Lorsque l’on compare la France aux démocraties voisines, on mesure un écart important en matière de confiance, en nous-mêmes et dans les autres, et de projection optimiste vers l’avenir. Les racines sociales et politiques de la défiance française sont analysées de manière approfondie par l’enquête annuelle de Cevipof, le Baromètre de la confiance politique et par les travaux que nous conduisons à Sciences-Po avec Luc Rouban, Gilles Ivaldi et notre équipe (Flora Chanvril, Frédérik Cassor). La Vague 15 de cette enquête (réalisée par Opinionway et publiée en février dernier) montre que l’état d’esprit des Français est toujours pessimiste, à des niveaux parmi les plus hauts depuis quinze ans.

par Bruno Cautrès, chercheur CNRS au Cevipof et enseignant à Sciences Po dans « La Tribune »

Pas étonnant que notre enquête enregistre un fort ressenti sur les questions de violence : 86 % des personnes interrogées déclarent que la France est « une société où il y a de plus en plus de violence », et 47 % se montrent même « tout à fait d’accord » avec cette opinion. Les variations selon les catégories de la population sont particulièrement élevées. Des fractures générationnelles et sociales s’expriment ici : 36 % des moins de 35 ans sont tout à fait d’accord pour dire que nous vivons dans une société de plus en plus violente, c’est 54% chez les plus de 50 ans. Le capital culturel (diplôme) et la catégorie sociale créent également des écarts considérables, de 10 à 15 points, les plus fragiles exprimant fortement ce même sentiment.

Davantage que les données sociologiques, ce sont les choix politiques qui amplifient ou atténuent l’écho de ce climat : 32 % de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon est tout à fait d’accord pour dire que nous vivons dans un pays de plus en plus violent, c’est 40 % chez celui d’Emmanuel Macron, 66 % chez Marine Le Pen et 82 % chez Éric Zemmour. La religion compte également : alors que 54 % des chrétiens (notamment les catholiques) partagent ce fort ressenti, ce n’est le cas que de 32 % des musulmans.

C’est pour défendre sa propriété privée (55 %), sa famille (67%) ou sa vie et son intégrité physique (69 %) qu’on tolère le plus le recours à la force

Le Baromètre de la confiance politique du Cevipof permet également de mesurer l’acceptabilité de la violence pour différents motifs : c’est pour défendre sa religion (15 %), ses idées politiques (17 %), défendre ou « s’opposer à une réforme » (23 %) que l’on considère que la violence est le moins acceptable. C’est bien davantage pour défendre sa propriété privée (55 %), sa famille (67 %) ou sa vie et son intégrité physique (69 %) qu’on la tolère. Ces pourcentages sont encore plus élevés parmi ceux (nombreux dans l’enquête) qui n’ont plus aucune confiance dans la politique ou les institutions, la justice notamment. Ce tableau particulièrement inquiétant n’est pas d’un seul bloc : la violence à l’égard des policiers ou des agents des services publics est très largement condamnée, et le pays considère que la polarisation politique ne permet plus vraiment les échanges entre points de vue différents, que les débats politiques sont devenus de plus en plus agressifs. Toutes ces données montrent une très grande inquiétude et même une forme d’angoisse face aux violences.

Profondément nourri par les crises à répétition, un sentiment d’impasse et de confusion s’est installé. Nous nous sentons démunis face à une actualité souvent traumatisante, les images de guerre qui nous viennent d’ailleurs, et plus généralement face à un immense bouleversement du monde qui nous fascine, nous interroge et surtout nous inquiète. Ce bouleversement comporte également son lot de violences, sociales et symboliques. Nous sommes en quête de sens mais l’imaginaire politique semble bien en difficulté lorsqu’il s’agit d’apporter des réponses et de nous fournir une boussole, une carte ou un plan. Il faut espérer que la campagne des élections européennes du 9 juin permette de dégager quelques lignes directrices et que la confrontation démocratique des idées donne des exemples d’échange de points de vue respectueux. Après tout, c’est bien par la parole et le dialogue respectueux que l’on peut apaiser les tensions, calmer les craintes et donner l’exemple du dialogue non violent… Nous en avons tant besoin.

Violences : un climat général

Violences : un climat général

Le pays ne va pas bien. De nombreuses données issues des enquêtes d’opinion montrent que nous vivons une période difficile, pleine d’inquiétudes et de craintes, d’angoisses sociales, identitaires, presque existentielles. D’autres sources confirment largement ce diagnostic. Dans ses indicateurs de santé mentale du mois de février, Santé publique France constate que (malgré une baisse saisonnière) le recours aux urgences pour idées suicidaires sont à des niveaux supérieurs à ceux des années précédentes, surtout chez les 11-17 ans et les 25-64 ans. Notre pays se maintient à une position élevée en Europe concernant les taux de suicide et de gestes auto-infligés, données elles-mêmes marquées par le gradient des inégalités sociales. Lorsque l’on compare la France aux démocraties voisines, on mesure un écart important en matière de confiance, en nous-mêmes et dans les autres, et de projection optimiste vers l’avenir. Les racines sociales et politiques de la défiance française sont analysées de manière approfondie par l’enquête annuelle de Cevipof, le Baromètre de la confiance politique et par les travaux que nous conduisons à Sciences-Po avec Luc Rouban, Gilles Ivaldi et notre équipe (Flora Chanvril, Frédérik Cassor). La Vague 15 de cette enquête (réalisée par Opinionway et publiée en février dernier) montre que l’état d’esprit des Français est toujours pessimiste, à des niveaux parmi les plus hauts depuis quinze ans.

par Bruno Cautrès, chercheur CNRS au Cevipof et enseignant à Sciences Po dans « La Tribune »

Pas étonnant que notre enquête enregistre un fort ressenti sur les questions de violence : 86 % des personnes interrogées déclarent que la France est « une société où il y a de plus en plus de violence », et 47 % se montrent même « tout à fait d’accord » avec cette opinion. Les variations selon les catégories de la population sont particulièrement élevées. Des fractures générationnelles et sociales s’expriment ici : 36 % des moins de 35 ans sont tout à fait d’accord pour dire que nous vivons dans une société de plus en plus violente, c’est 54% chez les plus de 50 ans. Le capital culturel (diplôme) et la catégorie sociale créent également des écarts considérables, de 10 à 15 points, les plus fragiles exprimant fortement ce même sentiment.

Davantage que les données sociologiques, ce sont les choix politiques qui amplifient ou atténuent l’écho de ce climat : 32 % de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon est tout à fait d’accord pour dire que nous vivons dans un pays de plus en plus violent, c’est 40 % chez celui d’Emmanuel Macron, 66 % chez Marine Le Pen et 82 % chez Éric Zemmour. La religion compte également : alors que 54 % des chrétiens (notamment les catholiques) partagent ce fort ressenti, ce n’est le cas que de 32 % des musulmans.

C’est pour défendre sa propriété privée (55 %), sa famille (67%) ou sa vie et son intégrité physique (69 %) qu’on tolère le plus le recours à la force

Le Baromètre de la confiance politique du Cevipof permet également de mesurer l’acceptabilité de la violence pour différents motifs : c’est pour défendre sa religion (15 %), ses idées politiques (17 %), défendre ou « s’opposer à une réforme » (23 %) que l’on considère que la violence est le moins acceptable. C’est bien davantage pour défendre sa propriété privée (55 %), sa famille (67 %) ou sa vie et son intégrité physique (69 %) qu’on la tolère. Ces pourcentages sont encore plus élevés parmi ceux (nombreux dans l’enquête) qui n’ont plus aucune confiance dans la politique ou les institutions, la justice notamment. Ce tableau particulièrement inquiétant n’est pas d’un seul bloc : la violence à l’égard des policiers ou des agents des services publics est très largement condamnée, et le pays considère que la polarisation politique ne permet plus vraiment les échanges entre points de vue différents, que les débats politiques sont devenus de plus en plus agressifs. Toutes ces données montrent une très grande inquiétude et même une forme d’angoisse face aux violences.

Profondément nourri par les crises à répétition, un sentiment d’impasse et de confusion s’est installé. Nous nous sentons démunis face à une actualité souvent traumatisante, les images de guerre qui nous viennent d’ailleurs, et plus généralement face à un immense bouleversement du monde qui nous fascine, nous interroge et surtout nous inquiète. Ce bouleversement comporte également son lot de violences, sociales et symboliques. Nous sommes en quête de sens mais l’imaginaire politique semble bien en difficulté lorsqu’il s’agit d’apporter des réponses et de nous fournir une boussole, une carte ou un plan. Il faut espérer que la campagne des élections européennes du 9 juin permette de dégager quelques lignes directrices et que la confrontation démocratique des idées donne des exemples d’échange de points de vue respectueux. Après tout, c’est bien par la parole et le dialogue respectueux que l’on peut apaiser les tensions, calmer les craintes et donner l’exemple du dialogue non violent… Nous en avons tant besoin.

Éolien :Le fiasco de General Electric aussi

Éolien :Le fiasco de General Electric aussi 

 

Un triple fiasco pour les éoliennes. Le premier concerne le caractère anecdotique d’une énergie par ailleurs intermittente. Le second l’anarchie qui règne dans cette activité une armée d’opérateurs plus ou moins fantaisistes et spéculateurs s’improvise énergéticiens. Le troisième est lié aux fêtes que la plupart des matériels, de la logistique et de la technique sont fournis par des entreprises étrangères notamment chinoises et espagnoles. Même en France les entreprises hexagonales ne parviennent pas à être compétitives et performantes . Ainsi, les effectifs de l’usine d’éoliennes General Electric (GE) de Montoir-de-Bretagne, près de Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique, vont être quasiment divisés par deux d’ici le mois de juillet.

 

Concrètement, les effectifs de cette usine d’éoliennes de GE vont passer de 939 à 489, indique le délégué CGT Jonathan Géraud, citant des « chiffres de la direction ». À l’heure actuelle, environ 500 prestataires, sous-traitants et intérimaires y travaillent. En juillet, il n’en restera que quelques dizaines. « Aucun CDI n’est menacé, nous dit la direction, mais ne pas s’inquiéter serait irresponsable », observe Jonathan Géraud.

En effet, certains contrats sont en suspens et officiellement, le carnet de commandes est vide après 2026. L’inquiétude est d’autant plus forte que depuis cette année, GE est délié de son engagement pris au moment du rachat de la branche énergie d’Alstom, il y a bientôt 10 ans. Un engagement qui prévoit notamment de conserver le site de Montoir-de-Bretagne.

L’effondrement général de la France

L’effondrement général de la France

La France connaît un amollissement et un délitement dans de nombreux domaines : économiques, sociaux mais aussi sociétaux. Les crises s’ajoutent aux crises et interagissent entre elles de manière systémique. Un seul exemple , l’ enseignement où l’autorité et même les programmes sont en cause. On a voulu pousser toute la population vers le bac et les études supérieures. Résultat on forme en sciences sociales des armées de Bacs, de Licences et de Masters qui n’offrent aucun débouché économique sauf l’entrée dans l’administration. Y compris et surtout dans l’enseignement, d’où le tassement dramatique du niveau des élèves en moyenne.

Et la France du coup manque cruellement d’ouvriers qualifiés, de techniciens et même d’ingénieurs. Il faut faire venir des soudeurs des États-Unis pour entretenir les centrales nucléaires d’EDF! À quel prix ?

Le principal problème économique provient bien d’autres dimensions notamment de l’abandon de l’industrialisation. Une pente qu’on pourra difficilement remonter sans formation et sans attrait des filières. D’autant que les Français qui prolongent leurs études ne sont guère attirés, c’est moins qu’on puisse dire, par le travail manuel. Bien d’autres dimensions sont à prendre en compte notamment le rapport au travail, la participation des salariés. Le niveau de rémunération également dans la mesure où dans le bas des conventions collectives les salaires sont moins attractifs que les aides sociales dans une analyse coût bénéfice.

Toutes les études démontrent que depuis notamment l’affaire des 35 heures, après celle de la retraite à 60 ans, la France travaille beaucoup moins que les autres pays. Pire, ces mesures ont installé dans le pays un climat RTT y compris chez les cadres. Bref, il faudrait remettre le pays au travail mais politiquement cet objectif n’est pas d’une convention très correcte.

Comme rien n’est réellement évalué et géré, la France pratique la fuite en avant avec un endettement démesuré; l’emprunt sert à la fois à rembourser les dettes antérieures mais aussi à boucher un peu plus chaque année les déficits du budget de fonctionnement.

Le délitement concerne aussi l’autorité dans tous les domaines, les violences et le déferlement du commerce de drogue. On aura du mal à gérer ces questions dans la mesure où par exemple en matière de violence, le déni de réalité concernant l’identité et la sociologie des auteurs est une vertu cardinale.

On pourrait ajouter une dizaine d’autres exemples qui témoignent de la désintégration économique et sociétale du pays. Face à cela trop de politiques et d’experts préfèrent jeter un voile pudique sur l’ampleur de la situation afin d’éviter d’en faire l’analyse et au-delà d’en tirer des conséquences en matière de stratégie publique.

Lucidité et courage, les deux qualités qui manquent à la plupart des élus plus préoccupés d’accession au pouvoir que de gestion et d’intérêt général. Mais la société a peut-être les responsables qu’elle mérite.

On objectera que le problème n’est pas forcément uniquement français qu’il affecte aussi d’autres pays comme si la maladie des autres pouvait constituer une thérapie pour soigner notre pays.

France : Un effondrement général du pays

France : Un effondrement général du pays

La France connaît un amollissement et un délitement dans de nombreux domaines : économiques, sociaux mais aussi sociétaux. Les crises s’ajoutent aux crises et interagissent entre elles de manière systémique. Un seul exemple , l’ enseignement où l’autorité et même les programmes sont en cause. On a voulu pousser toute la population vers le bac et les études supérieures. Résultat on forme en sciences sociales des armées de Bacs, de Licences et de Masters qui n’offrent aucun débouché économique sauf l’entrée dans l’administration. Y compris et surtout dans l’enseignement, d’où le tassement dramatique du niveau des élèves en moyenne.

Et la France du coup manque cruellement d’ouvriers qualifiés, de techniciens et même d’ingénieurs. Il faut faire venir des soudeurs des États-Unis pour entretenir les centrales nucléaires d’EDF! À quel prix ?

Le principal problème économique provient bien d’autres dimensions notamment de l’abandon de l’industrialisation. Une pente qu’on pourra difficilement remonter sans formation et sans attrait des filières. D’autant que les Français qui prolongent leurs études ne sont guère attirés, c’est moins qu’on puisse dire, par le travail manuel. Bien d’autres dimensions sont à prendre en compte notamment le rapport au travail, la participation des salariés. Le niveau de rémunération également dans la mesure où dans le bas des conventions collectives les salaires sont moins attractifs que les aides sociales dans une analyse coût bénéfice.

Toutes les études démontrent que depuis notamment l’affaire des 35 heures, après celle de la retraite à 60 ans, la France travaille beaucoup moins que les autres pays. Pire, ces mesures ont installé dans le pays un climat RTT y compris chez les cadres. Bref, il faudrait remettre le pays au travail mais politiquement cet objectif n’est pas d’une convention très correcte.

Comme rien n’est réellement évalué et géré, la France pratique la fuite en avant avec un endettement démesuré; l’emprunt sert à la fois à rembourser les dettes antérieures mais aussi à boucher un peu plus chaque année les déficits du budget de fonctionnement.

Le délitement concerne aussi l’autorité dans tous les domaines, les violences et le déferlement du commerce de drogue. On aura du mal à gérer ces questions dans la mesure où par exemple en matière de violence, le déni de réalité concernant l’identité et la sociologie des auteurs est une vertu cardinale.

On pourrait ajouter une dizaine d’autres exemples qui témoignent de la désintégration économique et sociétale du pays. Face à cela trop de politiques et d’experts préfèrent jeter un voile pudique sur l’ampleur de la situation afin d’éviter d’en faire l’analyse et au-delà d’en tirer des conséquences en matière de stratégie publique.

Lucidité et courage, les deux qualités qui manquent à la plupart des élus plus préoccupés d’accession au pouvoir que de gestion et d’intérêt général. Mais la société a peut-être les responsables qu’elle mérite.

On objectera que le problème n’est pas forcément uniquement français qu’il affecte aussi d’autres pays comme si la maladie des autres pouvait constituer une thérapie pour soigner notre pays.

Société France : Un effondrement général du pays

Société France : Un effondrement général du pays

La France connaît un amollissement et un délitement dans de nombreux domaines : économiques, sociaux mais aussi sociétaux. Les crises s’ajoutent aux crises et interagissent entre elles de manière systémique. Un seul exemple , l’ enseignement où l’autorité et même les programmes sont en cause. On a voulu pousser toute la population vers le bac et les études supérieures. Résultat on forme en sciences sociales des armées de Bacs, de Licences et de Masters qui n’offrent aucun débouché économique sauf l’entrée dans l’administration. Y compris et surtout dans l’enseignement, d’où le tassement dramatique du niveau des élèves en moyenne.

Et la France du coup manque cruellement d’ouvriers qualifiés, de techniciens et même d’ingénieurs. Il faut faire venir des soudeurs des États-Unis pour entretenir les centrales nucléaires d’EDF! À quel prix ?

Le principal problème économique provient bien d’autres dimensions notamment de l’abandon de l’industrialisation. Une pente qu’on pourra difficilement remonter sans formation et sans attrait des filières. D’autant que les Français qui prolongent leurs études ne sont guère attirés, c’est moins qu’on puisse dire, par le travail manuel. Bien d’autres dimensions sont à prendre en compte notamment le rapport au travail, la participation des salariés. Le niveau de rémunération également dans la mesure où dans le bas des conventions collectives les salaires sont moins attractifs que les aides sociales dans une analyse coût bénéfice.

Toutes les études démontrent que depuis notamment l’affaire des 35 heures, après celle de la retraite à 60 ans, la France travaille beaucoup moins que les autres pays. Pire, ces mesures ont installé dans le pays un climat RTT y compris chez les cadres. Bref, il faudrait remettre le pays au travail mais politiquement cet objectif n’est pas d’une convention très correcte.

Comme rien n’est réellement évalué et géré, la France pratique la fuite en avant avec un endettement démesuré; l’emprunt sert à la fois à rembourser les dettes antérieures mais aussi à boucher un peu plus chaque année les déficits du budget de fonctionnement.

Le délitement concerne aussi l’autorité dans tous les domaines, les violences et le déferlement du commerce de drogue. On aura du mal à gérer ces questions dans la mesure où par exemple en matière de violence, le déni de réalité concernant l’identité et la sociologie des auteurs est une vertu cardinale.

On pourrait ajouter une dizaine d’autres exemples qui témoignent de la désintégration économique et sociétale du pays. Face à cela trop de politiques et d’experts préfèrent jeter un voile pudique sur l’ampleur de la situation afin d’éviter d’en faire l’analyse et au-delà d’en tirer des conséquences en matière de stratégie publique.

Lucidité et courage, les deux qualités qui manquent à la plupart des élus plus préoccupés d’accession au pouvoir que de gestion et d’intérêt général. Mais la société a peut-être les responsables qu’elle mérite.

On objectera que le problème n’est pas forcément uniquement français qu’il affecte aussi d’autres pays comme si la maladie des autres pouvait constituer une thérapie pour soigner notre pays.

France : Un effondrement général dans tous les domaines

France : Un effondrement général dans tous les domaines

La France connaît un amollissement et un délitement dans de nombreux domaines : économiques, sociaux mais aussi sociétaux. Les crises s’ajoutent aux crises et interagissent entre elles de manière systémique. Un seul exemple , l’ enseignement où l’autorité et même les programmes sont en cause. On a voulu pousser toute la population vers le bac et les études supérieures. Résultat on forme en sciences sociales des armées de Bacs, de Licences et de Masters qui n’offrent aucun débouché économique sauf l’entrée dans l’administration. Y compris et surtout dans l’enseignement, d’où le tassement dramatique du niveau des élèves en moyenne.

Et la France du coup manque cruellement d’ouvriers qualifiés, de techniciens et même d’ingénieurs. Il faut faire venir des soudeurs des États-Unis pour entretenir les centrales nucléaires d’EDF! À quel prix ?

Le principal problème économique provient bien d’autres dimensions notamment de l’abandon de l’industrialisation. Une pente qu’on pourra difficilement remonter sans formation et sans attrait des filières. D’autant que les Français qui prolongent leurs études ne sont guère attirés, c’est moins qu’on puisse dire, par le travail manuel. Bien d’autres dimensions sont à prendre en compte notamment le rapport au travail, la participation des salariés. Le niveau de rémunération également dans la mesure où dans le bas des conventions collectives les salaires sont moins attractifs que les aides sociales dans une analyse coût bénéfice.

Toutes les études démontrent que depuis notamment l’affaire des 35 heures, après celle de la retraite à 60 ans, la France travaille beaucoup moins que les autres pays. Pire, ces mesures ont installé dans le pays un climat RTT y compris chez les cadres. Bref, il faudrait remettre le pays au travail mais politiquement cet objectif n’est pas d’une convention très correcte.

Comme rien n’est réellement évalué et géré, la France pratique la fuite en avant avec un endettement démesuré; l’emprunt sert à la fois à rembourser les dettes antérieures mais aussi à boucher un peu plus chaque année les déficits du budget de fonctionnement.

Le délitement concerne aussi l’autorité dans tous les domaines, les violences et le déferlement du commerce de drogue. On aura du mal à gérer ces questions dans la mesure où par exemple en matière de violence, le déni de réalité concernant l’identité et la sociologie des auteurs est une vertu cardinale.

On pourrait ajouter une dizaine d’autres exemples qui témoignent de la désintégration économique et sociétale du pays. Face à cela trop de politiques et d’experts préfèrent jeter un voile pudique sur l’ampleur de la situation afin d’éviter d’en faire l’analyse et au-delà d’en tirer des conséquences en matière de stratégie publique.

Lucidité et courage, les deux qualités qui manquent à la plupart des élus plus préoccupés d’accession au pouvoir que de gestion et d’intérêt général. Mais la société a peut-être les responsables qu’elle mérite.

On objectera que le problème n’est pas forcément uniquement français qu’il affecte aussi d’autres pays comme si la maladie des autres pouvait constituer une thérapie pour soigner notre pays.

Société France : Un effondrement général dans tous les domaines

Société France : Un effondrement général dans tous les domaines

La France connaît un amollissement et un délitement dans de nombreux domaines : économiques, sociaux mais aussi sociétaux. Les crises s’ajoutent aux crises et interagissent entre elles de manière systémique. Un seul exemple , l’ enseignement où l’autorité et même les programmes sont en cause. On a voulu pousser toute la population vers le bac et les études supérieures. Résultat on forme en sciences sociales des armées de Bacs, de Licences et de Masters qui n’offrent aucun débouché économique sauf l’entrée dans l’administration. Y compris et surtout dans l’enseignement, d’où le tassement dramatique du niveau des élèves en moyenne.

Et la France du coup manque cruellement d’ouvriers qualifiés, de techniciens et même d’ingénieurs. Il faut faire venir des soudeurs des États-Unis pour entretenir les centrales nucléaires d’EDF! À quel prix ?

Le principal problème économique provient bien d’autres dimensions notamment de l’abandon de l’industrialisation. Une pente qu’on pourra difficilement remonter sans formation et sans attrait des filières. D’autant que les Français qui prolongent leurs études ne sont guère attirés, c’est moins qu’on puisse dire, par le travail manuel. Bien d’autres dimensions sont à prendre en compte notamment le rapport au travail, la participation des salariés. Le niveau de rémunération également dans la mesure où dans le bas des conventions collectives les salaires sont moins attractifs que les aides sociales dans une analyse coût bénéfice.

Toutes les études démontrent que depuis notamment l’affaire des 35 heures, après celle de la retraite à 60 ans, la France travaille beaucoup moins que les autres pays. Pire, ces mesures ont installé dans le pays un climat RTT y compris chez les cadres. Bref, il faudrait remettre le pays au travail mais politiquement cet objectif n’est pas d’une convention très correcte.

Comme rien n’est réellement évalué et géré, la France pratique la fuite en avant avec un endettement démesuré; l’emprunt sert à la fois à rembourser les dettes antérieures mais aussi à boucher un peu plus chaque année les déficits du budget de fonctionnement.

Le délitement concerne aussi l’autorité dans tous les domaines, les violences et le déferlement du commerce de drogue. On aura du mal à gérer ces questions dans la mesure où par exemple en matière de violence, le déni de réalité concernant l’identité et la sociologie des auteurs est une vertu cardinale.

On pourrait ajouter une dizaine d’autres exemples qui témoignent de la désintégration économique et sociétale du pays. Face à cela trop de politiques et d’experts préfèrent jeter un voile pudique sur l’ampleur de la situation afin d’éviter d’en faire l’analyse et au-delà d’en tirer des conséquences en matière de stratégie publique.

Lucidité et courage, les deux qualités qui manquent à la plupart des élus plus préoccupés d’accession au pouvoir que de gestion et d’intérêt général. Mais la société a peut-être les responsables qu’elle mérite.

On objectera que le problème n’est pas forcément uniquement français qu’il affecte aussi d’autres pays comme si la maladie des autres pouvait constituer une thérapie pour soigner notre pays.

France : un délitement général dans tous les domaines

France : un délitement général dans tous les domaines

La France connaît un amollissement et un délitement dans de nombreux domaines : économiques, sociaux mais aussi sociétaux. Les crises s’ajoutent aux crises et interagissent entre elles de manière systémique. Un seul exemple , l’ enseignement ou l’autorité et même les programmes sont en cause. On a voulu pousser toute la population vers le bac et les études supérieures. Résultat on forme des armées de bacs, de licences et de masters qui n’offrent aucun débouché économique sauf l’entrée dans l’administration. Y compris et surtout dans l’enseignement, d’où le tassement dramatique du niveau des élèves en moyenne.

Et la France du coup manque cruellement d’ouvriers qualifiés, de techniciens et même d’ingénieurs. Il faut faire venir des soudeurs des États-Unis pour entretenir les centrales nucléaires d’EDF! À quel prix ?

Le principal problème économique provient bien d’autres dimensions notamment de l’abandon de l’industrialisation. Une pente qu’on pourra difficilement remonter sans formation et sans attrait des filières. D’autant que les Français qui prolongent leurs études ne sont guère attirés, c’est moins qu’on puisse dire, par le travail manuel. Bien d’autres dimensions sont à prendre en compte notamment le rapport au travail, la participation des salariés. Le niveau de rémunération également dans la mesure où dans le bas des conventions collectives les salaires sont moins attractifs que les aides sociales dans une analyse coût bénéfice.

Toutes les études démontrent que depuis notamment l’affaire des 35 heures, après celle de la retraite à 60 ans, la France travaille beaucoup moins que les autres pays. Pire, ces mesures ont installé dans le pays un climat RTT y compris chez les cadres. Bref, il faudrait remettre le pays au travail mais politiquement cet objectif n’est pas d’une convention très correcte.

Comme rien n’est réellement évalué et géré, la France pratique la fuite en avant avec un endettement démesuré; l’emprunt sert à la fois à rembourser les dettes antérieures mais aussi à boucher un peu plus chaque année les déficits du budget de fonctionnement.

Le délitement concerne aussi l’autorité dans tous les domaines, les violences et le déferlement du commerce de drogue. On aura du mal à gérer ces questions dans la mesure où par exemple en matière de violence, le déni de réalité concernant l’identité et la sociologie des auteurs est une vertu cardinale.

On pourrait ajouter une dizaine d’autres exemples qui témoignent de la désintégration économique et sociétale du pays. Face à cela trop de politiques et d’experts préfèrent jeter un voile pudique sur l’ampleur de la situation afin d’éviter d’en faire l’analyse et au-delà d’en tirer des conséquences en matière de stratégie publique.

Lucidité et courage, les deux qualités qui manquent à la plupart des élus plus préoccupés d’accession au pouvoir que de gestion et d’intérêt général. Mais la société a peut-être les responsables qu’elle mérite.

On objectera que le problème n’est pas forcément uniquement français qu’il affecte aussi d’autres pays comme si la maladie des autres pouvait constituer une thérapie pour soigner notre pays.

Laurent Berger: dernier interview avant son retrait de Secrétaire général de la CFDT

Laurent Berger: dernier interview avant son retrait de Secrétaire général de la CFDT

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, était l’invité du 8h30 franceinfo , jeudi 8 juin 2023. Retraites, débat parlementaire, salaires, RSA, vie personnelle… Retraites, débat parlementaire, salaires, RSA, vie personnelle.

Retraites : « Une défaite productive »
Laurent Berger a estimé que la mobilisation contre la réform
e des retraites était « une forme de défaite productive ». Certes, « on a perdu sur le texte, mais ça a été productif sur l’image qu’on a donnée du syndicalisme, du monde du travail et la force qui a été la nôtre », a-t-il affirmé. Il ne fait plus de doute pour le leader de la CFDT que la loi va s’appliquer à la rentrée. « Elle va changer la vie fondamentalement de millions et millions de travailleurs qui vont devoir travailler à terme deux ans de plus et il n’y aura jamais eu un vote à l’Assemblée nationale. Ça pose un problème de légitimité démocratique », selon lui. « Ça m’horrifie en fait. Ça me fait peur qu’on puisse changer la vie aussi concrètement de millions de salariés qu’il n’y ait pas un vote », a-t-il affirmé. Il a dénoncé le « déni de démocratie sociale de la part de ce gouvernement » qui « s’affiche finalement comme un mépris au monde du travail aujourd’hui » et « provoque du ressentiment et de la colère ». Cette « défaite productive », n’est pas pour lui « la fin de l’intersyndicale ». Selon Laurent Berger, le mouvement syndical ressort renforcé : « On a créé une force, on a une maturité dans l’intersyndicale. On s’est respecté, on a travaillé ensemble, on sait ce qui nous différencie, mais on sait aussi ce qui peut nous unir », a-t-il expliqué.

Débat parlementaire sur les retraites : « Il faut de la dignité »

Laurent Berger a appelé les parlementaires à la « dignité » alors que débutent ce jeudi les discussions à l’Assemblée nationale autour de la proposition de loi Liot sur les retraites. La présidente de l’Assemblée nationale a déclaré irrecevables les amendements réintroduisant la mesure d’abrogation des 64 ans, qui avait été supprimée en commission des affaires sociales. L’opposition crie au scandale démocratique. « Je ne sais pas ce qui va se passer aujourd’hui à l’Assemblée nationale. Mais il faut de la dignité parce que derrière, il y a tous les citoyens et citoyennes de ce pays qui regardent et qui se disent ce n’est pas normal ce qui est en train de se passer, mais il ne faut pas qu’ils perdent encore plus confiance dans les institutions de notre pays », a estimé Laurent Berger. Il estime que le débat parlementaire sur cette réforme des retraites est « une forme de naufrage ».

Hausses des salaires : sans « contraintes, ça ne fonctionne pas »
Laurent Berger estime que les prochains combats syndicaux seront le pouvoir d’achat et la question des salaires. Il souhaite contraindre les aides publiques aux entreprises aux « politiques salariales dynamiques, notamment dans les branches », dit-il. Selon lui, « c’est quelque chose qui peut cheminer du côté de Matignon », mais « on sent moins d’écoute à d’autres endroits », à l’Élysée et au ministère du Travail notamment. Laurent Berger a cité comme exemple la branche de la volaille : « C’est quatorze échelons en dessous du SMIC. Et les patrons se plaindraient de ne pas trouver du monde. Il faut qu’ils regardent la réalité en face », a-t-il lancé. « S’il n’y a pas de contraintes sur les entreprises, ça ne fonctionne pas », a-t-il rappelé.

RSA : la « stigmatisation » du gouvernement est « intolérable »

Laurent Berger a dénoncé la « stigmatisation des personnes les plus en difficulté dans nos sociétés » par le gouvernement. « C’est inacceptable, c’est intolérable. J’en ai assez », a-t-il lancé.
Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a présenté mercredi en Conseil des ministres le projet de loi Plein emploi. Les bénéficiaires du RSA devront suivre 15 à 20 heures de travail ou d’activité de formation par semaine sous forme de « contrat d’engagement ». Laurent Berger se dit pour « un accompagnement renforcé » des allocataires du RSA. « Le premier des droits quand vous êtes au RSA, c’est d’avoir un accompagnement renforcé. Aujourd’hui, sur le nombre de personnes qui sont aux RSA, on est défaillant sur l’accompagnement », a-t-il dénoncé.

Vie personnelle : « Je n’ai pas pris le melon »

Laurent Berger semble insensible à la « Bergermania » qui touche le pays et assure ne pas avoir pris « le melon ». « D’ailleurs, je vais partir. Je n’étais pas là pour être connu et apprécié. J’étais là pour faire mon travail de syndicaliste. J’ai toujours considéré que j’étais de passage », a-t-il déclaré. Laurent Berger va passer le témoin à Marylise Léon, chimiste de formation. Elle succédera à Laurent Berger à la tête du premier syndicat français le 21 juin prochain. « Ce serait tellement facile de rester encore un an, deux ans, trois ans en plus et de jouer le « kéké » sur des plateaux ou ailleurs », dit-il. Il va se contraindre au « silence » que « je dois à la CFDT, à Marylise et à moi-même ». Bien qu’il ne sache pas encore ce qu’il fera après son mandat, il souhaite « être heureux et d’essayer de continuer à transformer le monde » à sa « modeste place ».

123456



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol