Complémentaire santé : les assureurs se gavent aussi de l’inflation
Finalement quand on prend connaissance des évolutions tarifaires des différents services, on s’aperçoit que les hausses tournent toutes autour de 10 %. Curieux pour un pays qui s’est donné aussi comme objectif de lutter contre l’inflation. Pourtant financièrement les complémentaires santé sont loin d’être un déficit; d’ailleurs elles fleurissent un peu partout et se concurrencent à coups de spots publicitaires qui témoignent de la rentabilité. Du coup le gouvernement tente de tempérer. Tempérer mais il n(interviendra pas. Un gouvernement qui par exemple dans les services concernant l’électricité va autoriser une augmentation aussi de 10 %.
Dimanche 3 décembre, le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, a tapé du poing sur la table face à la forte hausse attendue des tarifs des complémentaires santé : de l’ordre de 8 à 12,5% pour l’ensemble du secteur, selon les estimations il y a quelques semaines du spécialiste Addactis. Or, pour le ministre, ce n’est « pas tenable ».
« Je le dis – et je les verrai dans quelques jours – aux mutuelles. Elles ne peuvent pas aujourd’hui faire des patients la variable d’ajustement de leur modèle économique », a-t-il prévenu sur France 3.
Cette augmentation des tarifs répond à la forte hausse des remboursements aux assurés à laquelle sont confrontées les complémentaires santé qui s’étaient ainsi inquiétées en octobre dernier des augmentations de tarifs qu’elles vont devoir annoncer à leurs clients en incriminant des transferts de charge de la Sécurité sociale à leurs dépens. C’est notamment le cas du groupe paritaire AG2R La Mondiale qui augmentera ainsi ses cotisations de « 8 à 9% » en 2024, selon des propos aux Echos de sa direction fin novembre.
D’autre part, l’État vient de transférer aux complémentaires santé 500 millions d’euros de dépenses dentaires supplémentaires par an, en baissant à 60% le remboursement de ces dépenses par l’Assurance maladie, contre 70% auparavant.
Au total, les dépenses des complémentaires santé devraient donc augmenter de 1,5 milliard d’euros en 2024, sur une enveloppe globale d’une trentaine de milliards d’euros. Si on calcule bien l’augmentation des charges serait donc de 5 % alors que les tarifs envisagés eux vont subir une augmentation de 10 %. Et ce sera le lot de nombreux autres services qui profitent en fait de l’inflation pour glisser des augmentations non justifiées