« Les loyers sont trop chers, même pour les HLM » (Louis Gallois)
‘Europe 1 rend compte d’uen interview de Louis Gallois, le président de la Fédération des Acteurs de la Solidarité qui dénonce des loyers toujours trop chers, même dans le secteur du logement social. Et qui met le doigt sans doute sur la bulle financière et sociale qui risque d’éclater.
« Pourquoi y a-t-il autant d’expulsions ? Parce que les loyers sont trop chers et que les habitants ne peuvent plus les payer, même pour les HLM », explique l’ancien PDG de la SNCF et d’Airbus. En 2017, 126.000 décisions d’expulsion ont été prononcées, dont plus de 120.000 pour impayés locatifs (+49% depuis 2001), selon le dernier bilan annuel de la Fondation Abbé Pierre (FAP). La même année, 15.547 ménages ont été expulsés avec le concours de la force publique, dernière étape si aucune solution n’est trouvée.
Pour le président de la FAS, le problème vient avant tout du parc locatif de logements sociaux. « Le gouvernement s’était engagé à construire 40.000 logements très sociaux en 2018. Or on est à 32.000. Et nous sommes inquiets parce que les lancements de programmes [de construction] ne sont pas très bons. Nous pensons donc que cette cible de 40.000 logements est difficile à atteindre et pourtant, c’est un minimum. Nous en demandons 60.000 pour faire face à cette crise d’hébergement. »
Cette crise du logement concerne en outre toute la France bien qu’elle soit encore plus marquée dans les « zones tendues comme Paris, Toulouse, Lyon, Bordeaux, Nantes… ».
Louis Gallois dénonce également un certain désengagement de l’État dans le secteur des logements sociaux. Et cela s’illustre en particulier dans la décision de 2017 de baisser le montant de l’Aide personnalisée au Logement (APL) de 5 euros. »Nous sommes opposés à cette baisse qui s’est traduite par une baisse des loyers des HLM. Cela les a privé de 800 millions d’euros en 2018 et 900 millions en 2019. C’est autant d’argent en moins pour la rénovation des HLM et la construction de logements très sociaux. » S’agit-il d’un désintérêt de l’État pour la question du logement ? »Le logement très social n’est peut-être pas au niveau de priorité où il devrait être », répond Louis Gallois.
Autre revendication de la FAS : une meilleure dotation du fonds d’indemnisation des bailleurs, qui a diminué de près de deux tiers depuis 2005, passant de 78 millions à 24 millions en 2018. Ces sommes servent à indemniser les bailleurs lorsque les locataires ne peuvent plus payer leur loyer. « L’une des solutions pour lutter contre les expulsions locatives, c’est que pendant que les personnes recherchent un logement moins coûteux, ils puissent rester dans leur logement actuel. L’idéal étant qu’il n’y ait pas d’expulsion sans relogement. »
Compétitivité- Montebourg : 20 milliards d’euros d’allégements fiscaux ; question pour qui et comment on finance ?
Compétitivité- Montebourg : 20 milliards d’euros d’allégements fiscaux ; question pour qui et comment on finance ?
Allégement des charges sociales pour les entreprise qui investissent dans le « nouveau » et dans les processus ; tiens on croyait qu’il n’y avait pas de problème de coût du travail ? Mais pour les seules entreprises qui créent des produits nouveaux ou dans les processus. Drôle de formule car à peu près tous les investissements peuvent justifier de la nouveauté et du changement de méthode. Exemple en transport public, quand on achète un camion, on monte nécessairement en gamme en matière de normes euro (pour des questions économiques et aussi réglementaires), c’est donc nouveau et cela participe d’une modification du processus de production de la prestation transport ; idem pour les machines outils. . La définition est donc très vasouillarde. Surtout la grande question, on les prend où ces 20 milliards, dans la poche de Montebourg avec la montée en puissance de la vente des marinières ? Ah oui dans la restauration, les banques et l’immobilier. Pas de chance, la crise immobilière est en train d’éclater avec des conséquences sur les actifs des banques. Reste le vin rouge et la tête de veau du bistrot du coin. Dernière question, c’est pour quand, pas en 2012, pas en 2013 (budget voté). Alors en 2014 ou à la saint glin-glin ? Des centaines de milliers d’emplis seront créés ; ça c’est une évaluation qui ne vient pas d’un organisme économique d’évaluation mais sans doute d’un prétoire ou d’un café du commerce. Bref, un plan vite faiat bien fait. Écrit en vitesse par un ministre qui est à l’industrie ce que Poivre d’Arvor est à la littérature. Ou quand l’ésotérisme tient lieu de stratégie industrielle. Les Echos se sont procuré un «mémorandum en faveur d’un dispositif de relance productive» rédigé en octobre par le ministre. Il y avance ses propositions, qui seront «soumises à l’arbitrage du gouvernement». Pour mémoire, le Premier ministre recevra lundi le rapport de Louis Gallois sur le même sujet. Les préconisations d’Arnaud Montebourg impliquent des réformes de grande ampleur, poursuit le quotidien. Le ministre proposerait de réduire les charges sociales patronales de 20 milliards d’euros. Cet allégement concernerait les salaires compris entre 1,6 et 2,5 fois le smic, soit de 2.281 à 3.465 euros bruts par mois. Quelque 3,1 millions de personnes seraient concernées, un peu plus d’un salarié sur cinq. Sur ce total, «un million environ travaillent dans l’industrie», précise la note ministérielle. Les entreprises ne bénéficieraient pas systématiquement de cette baisse d’environ 8% du coût du travail, explique le journal. Les allégements seraient réservés à celles qui investissent -le ministère parle de «donnant-donnant»-, la réduction de charges s’élevant à la moitié de l’investissement. Seuls les investissements «créateurs de nouveaux produits ou processus» seraient éligibles, par opposition aux «investissements de construction, d’entretien et de maintenance qui n’ont pour but que le maintien du stock de capital». Pour le ministère, ce dispositif représenterait «une évolution de compétitivité du même ordre de grandeur que celui réalisé par l’Allemagne dans les années 2000». Il favoriserait «une hausse massive de l’investissement dans les entreprises». Et permettrait de créer «plusieurs centaines de milliers d’emplois». Arnaud Montebourg a tout prévu. Pour compenser cette perte de 20 milliards pour la Sécurité sociale, il entend aller solliciter «les secteurs protégés de l’économie » comme « la restauration, le secteur bancaire et l’immobilier». Il propose aussi «une baisse des dotations de l’Etat aux collectivités locales», des prélèvements accrus sur «les retraités les plus fortunés», une « plus grande progressivité des allocations familiales » grâce à leur « fiscalisation ». Enfin la fiscalité environnementale serait sollicitée, avec la création d’une «taxe carbone aux frontières» ou la mise en enchère des quotas d’émission de CO2.