Sondage Européennes: c’est pas gagné pour LREM
Plus que jamais, il faudra prendre les sondages avec des pincettes. On le voit avec les sondages de popularité de Macron (qui monte ou qui descend selon les enquêtes … et les préférences des patrons de médias). On le constate aussi avec ce sondage concernant les européennes. Un sondage Harris Interactive- Agence Epoka réalisée pour LCI, RTL et Le Figaro publié dimanche. En Marche serait en tête mais avec un seul point d’avance sur la liste du rassemblement national. Autant dire dans la marge d’erreur qui pourrait tout aussi bien placer le rassemblement national en tête. D’après ce sondage, avec 23 % des intentions de vote, en hausse d’un point, elle est talonnée par la liste du Rassemblement national, emmenée par Jordan Bardella, et créditée de 22 % (+ 1 également). Encore distancés, Les Républicains ferment le trio de tête avec 13 % d’intentions de vote (- 1). Derrière, les différentes composantes d’une gauche éparpillée se retrouvent dans un mouchoir de poche: la liste LFI (8 %) arrive devant EELV (7 %) et la nouvelle liste PS-Place publique (7 %), qui progresse de deux points depuis l’annonce de l’alliance entre le parti d’Olivier Faure et le mouvement de Raphaël Glucksmann.
En tête de peloton, le duel LREM-RN s’installe donc durablement dans l’opinion. Et les motivations du vote sont très disparates selon les électorats potentiels. Les sondés s’exprimant en faveur d’une liste LREM assurent voter par «adhésion» (61 %) et privilégier «la capacité de la liste à bien représenter la France en Europe» (65 %). À l’inverse, les soutiens de la liste RN se positionnent surtout en fonction de «la capacité d’une liste à bien représenter leurs préoccupations» (56 %). Ce que reflètent bien les thèmes que privilégient les sondés dans cette élection: le pouvoir d’achat et l’immigration font figure de priorités (43 %, en hausse depuis la dernière vague, il y a deux semaines), devant les impôts (37 %), la lutte contre le terrorisme (36 %) et l’environnement (32 %). Les thématiques strictement européennes, comme la réforme des institutions européennes (22 %), la démocratie en Europe (19 %) ou la question des travailleurs détachés (17 %), n’apparaissent pas pour l’instant comme structurantes.
Si la crise que traverse l’exécutif au niveau national, symbolisé par le regain de violence des «gilets jaunes», n’a pour l’instant pas pénalisé la liste LREM-MoDem, un signal pourrait inquiéter les cadres de la majorité: 47 % des Français exprimant un vote indiquent souhaiter manifester une insatisfaction à l’égard d’Emmanuel Macron et du gouvernement, une proportion en hausse de cinq points en un mois.