Archive pour le Tag 'Gâchis'

Éoliennes : le grand gâchis continue

Éoliennes : le grand gâchis continue

En France , pour ne pas mécontenter les écolos bobos, on continu la politique ruineuse des éoliennes dont le rendement énergétique est complètement anecdotique en plus des caractères intermittents. Sans parler évidemment du faite que les technologies viennent toutes de Chine ou d’Allemagne. ( Deux pays en pointe sur les technologies électrique grâce à la production d’électricité au charbon)

La gauche bobo en Europe soutient les éoliennes surtout pour combattre le système de production nucléaire pourtant beaucoup plus productif, plus compétitif et sans rejet de carbone.

Au plan intérieur en France, d’innombrables associations ont protesté contre ces éoliennes inutiles et improductives qui en plus saccagent le paysage et pèse négativement sur le prix du foncier.

Du coup, le pouvoir a changé son fusil d’épaule pour favoriser l’éolien en mer mais même là il rencontre de nombreuses oppositions. Sans parler de l’équilibre financier qui ne tient pas sans aide massive des pouvoirs publics.

Environnement-Le gâchis écologique de l’automobile

Environnement-Le gâchis écologique de l’automobile

Pourquoi des milliers de voitures doivent être sauvées de la casse chaque année ? Par David Tuchbant, Président de Roole dans la Tribune

L’automobile est engagée dans une transformation indispensable qui a notamment conduit à la mise en place de ZFE et à l’interdiction de la vente de véhicules thermiques en 2035. Cette trajectoire est juste et doit être défendue. Pour autant, chaque année, des milliers de véhicules envoyés à la casse sont encore en bon état de marche…

C’est dans ce contexte que la proposition de loi du groupe Écologiste en faveur du réemploi des véhicules anciens – faisant l’objet d’une reprise contre une prime à la conversion – au service des mobilités durables et solidaires sur les territoires sera débattue au Sénat.

Un texte qui s’inscrit pleinement dans les enjeux actuels autour du « réemploi », dans la ligne du « bonus réparation textile », déjà en place pour certains objets électroniques ou encore de la dernière campagne (controversée) de l’ADEME pour une consommation plus responsable.

En France, chaque année, 15 à 20% des véhicules éligibles à la conversion sont parfaitement fonctionnels, mais envoyés à la casse. L’explication de ce paradoxe : la qualité de l’air, qui représente un enjeu de santé publique majeur et auquel le véhicule électrique apporte une réponse. Pour autant, s’agissant de l’empreinte environnementale, ne fait-on pas tout simplement fausse route ?

En ayant déjà assumé le coût écologique de leur fabrication, l’utilisation de ces voitures thermiques existantes reste pour l’instant l’option la moins consommatrice en ressources naturelles et la plus accessible pour les publics précaires.

En effet, si l’impact environnemental du véhicule électrique est meilleur que son équivalent thermique lorsqu’il roule, sa fabrication émet, pour l’instant, plus de gaz à effet de serre, essentiellement du fait de la production de sa batterie. L’étiquette « Crit’Air » indique la quantité d’émissions de CO2 rejetées par le véhicule lors de son usage, mais ne rend pas encore compte de l’empreinte carbone générée pour sa fabrication et sa destruction.

L’automobile de demain se construit avec rythme et détermination. En attendant, l’enjeu est de ne pas laisser les plus fragiles sur le bord de la route.

Une deuxième vie pour ces voitures et une chance pour les exclus de la mobilité
Encore aujourd’hui, dans des territoires ruraux et périurbains, de nombreuses personnes souffrent de « précarité-mobilité » : 1 Français sur 4 aurait déjà renoncé à un travail ou une formation faute de moyen de transport pour se déplacer. La mobilité est l’un des principaux facteurs d’insertion et d’accès à l’emploi.

Aller travailler, faire ses courses ou encore se rendre chez le médecin, autant de besoins vitaux auxquels seule la voiture permet de répondre dans les zones encore mal desservies en solutions alternatives. Ainsi, ce flux de voitures pourrait être réinjecté dans le circuit vertueux de la mobilité durable et solidaire.

Détruire ces voitures c’est aussi détruire des emplois. Des solutions de rétrofit existent (E85, GPL, électrique), mais la prometteuse filière demeurera embryonnaire en France tant que ces véhicules seront détruits au lieu d’être réemployés. Cette initiative constitue une opportunité pour l’État de répondre à une attente légitime de nos concitoyens, de faire émerger une filière vertueuse, et de protéger la transformation du secteur qui sera mise à mal si son coût social est trop élevé. Sa mise en œuvre est réaliste et soutenue par le secteur associatif, les professionnels de l’automobile, les services de l’État et les territoires. Ce laboratoire grandeur nature du réemploi et de la mobilité inclusive placerait la France parmi les pays les plus innovants et agiles en la matière en Europe.

Permettre aux plus fragiles de louer à tarif modeste ces voitures rétrofitées et fléchées par des dispositifs solidaires évite de manière évidente le gaspillage de ressources et d’énergie qui ont servi à leur fabrication. Il s’agit de ne pas négliger les opportunités offertes par cette « écologie du réemploi » pour nos concitoyens qui n’ont pas encore d’alternative. C’est une solution de transition qui a le mérite d’amortir le choc social des nécessaires changements à l’œuvre dans la mobilité.

Pour toutes ces raisons, nous devons cesser d’envoyer chaque année ces milliers de véhicules en bon état à la casse, et nous engager dans une écologie du réemploi au bénéfice des populations les plus fragiles.

Environnement-Le grand gâchis écologique de l’automobile

Le grand gâchis écologique de l’automobile

Pourquoi des milliers de voitures doivent être sauvées de la casse chaque année ? Par David Tuchbant, Président de Roole dans la Tribune

L’automobile est engagée dans une transformation indispensable qui a notamment conduit à la mise en place de ZFE et à l’interdiction de la vente de véhicules thermiques en 2035. Cette trajectoire est juste et doit être défendue. Pour autant, chaque année, des milliers de véhicules envoyés à la casse sont encore en bon état de marche…

C’est dans ce contexte que la proposition de loi du groupe Écologiste en faveur du réemploi des véhicules anciens – faisant l’objet d’une reprise contre une prime à la conversion – au service des mobilités durables et solidaires sur les territoires sera débattue au Sénat.

Un texte qui s’inscrit pleinement dans les enjeux actuels autour du « réemploi », dans la ligne du « bonus réparation textile », déjà en place pour certains objets électroniques ou encore de la dernière campagne (controversée) de l’ADEME pour une consommation plus responsable.

En France, chaque année, 15 à 20% des véhicules éligibles à la conversion sont parfaitement fonctionnels, mais envoyés à la casse. L’explication de ce paradoxe : la qualité de l’air, qui représente un enjeu de santé publique majeur et auquel le véhicule électrique apporte une réponse. Pour autant, s’agissant de l’empreinte environnementale, ne fait-on pas tout simplement fausse route ?

En ayant déjà assumé le coût écologique de leur fabrication, l’utilisation de ces voitures thermiques existantes reste pour l’instant l’option la moins consommatrice en ressources naturelles et la plus accessible pour les publics précaires.

En effet, si l’impact environnemental du véhicule électrique est meilleur que son équivalent thermique lorsqu’il roule, sa fabrication émet, pour l’instant, plus de gaz à effet de serre, essentiellement du fait de la production de sa batterie. L’étiquette « Crit’Air » indique la quantité d’émissions de CO2 rejetées par le véhicule lors de son usage, mais ne rend pas encore compte de l’empreinte carbone générée pour sa fabrication et sa destruction.

L’automobile de demain se construit avec rythme et détermination. En attendant, l’enjeu est de ne pas laisser les plus fragiles sur le bord de la route.

Une deuxième vie pour ces voitures et une chance pour les exclus de la mobilité
Encore aujourd’hui, dans des territoires ruraux et périurbains, de nombreuses personnes souffrent de « précarité-mobilité » : 1 Français sur 4 aurait déjà renoncé à un travail ou une formation faute de moyen de transport pour se déplacer. La mobilité est l’un des principaux facteurs d’insertion et d’accès à l’emploi.

Aller travailler, faire ses courses ou encore se rendre chez le médecin, autant de besoins vitaux auxquels seule la voiture permet de répondre dans les zones encore mal desservies en solutions alternatives. Ainsi, ce flux de voitures pourrait être réinjecté dans le circuit vertueux de la mobilité durable et solidaire.

Détruire ces voitures c’est aussi détruire des emplois. Des solutions de rétrofit existent (E85, GPL, électrique), mais la prometteuse filière demeurera embryonnaire en France tant que ces véhicules seront détruits au lieu d’être réemployés. Cette initiative constitue une opportunité pour l’État de répondre à une attente légitime de nos concitoyens, de faire émerger une filière vertueuse, et de protéger la transformation du secteur qui sera mise à mal si son coût social est trop élevé. Sa mise en œuvre est réaliste et soutenue par le secteur associatif, les professionnels de l’automobile, les services de l’État et les territoires. Ce laboratoire grandeur nature du réemploi et de la mobilité inclusive placerait la France parmi les pays les plus innovants et agiles en la matière en Europe.

Permettre aux plus fragiles de louer à tarif modeste ces voitures rétrofitées et fléchées par des dispositifs solidaires évite de manière évidente le gaspillage de ressources et d’énergie qui ont servi à leur fabrication. Il s’agit de ne pas négliger les opportunités offertes par cette « écologie du réemploi » pour nos concitoyens qui n’ont pas encore d’alternative. C’est une solution de transition qui a le mérite d’amortir le choc social des nécessaires changements à l’œuvre dans la mobilité.

Pour toutes ces raisons, nous devons cesser d’envoyer chaque année ces milliers de véhicules en bon état à la casse, et nous engager dans une écologie du réemploi au bénéfice des populations les plus fragiles.

Le grand gâchis écologique de l’automobile

Le grand gâchis écologique de l’automobile

Pourquoi des milliers de voitures doivent être sauvées de la casse chaque année ? Par David Tuchbant, Président de Roole dans la Tribune

L’automobile est engagée dans une transformation indispensable qui a notamment conduit à la mise en place de ZFE et à l’interdiction de la vente de véhicules thermiques en 2035. Cette trajectoire est juste et doit être défendue. Pour autant, chaque année, des milliers de véhicules envoyés à la casse sont encore en bon état de marche…

C’est dans ce contexte que la proposition de loi du groupe Écologiste en faveur du réemploi des véhicules anciens – faisant l’objet d’une reprise contre une prime à la conversion – au service des mobilités durables et solidaires sur les territoires sera débattue au Sénat.

Un texte qui s’inscrit pleinement dans les enjeux actuels autour du « réemploi », dans la ligne du « bonus réparation textile », déjà en place pour certains objets électroniques ou encore de la dernière campagne (controversée) de l’ADEME pour une consommation plus responsable.

En France, chaque année, 15 à 20% des véhicules éligibles à la conversion sont parfaitement fonctionnels, mais envoyés à la casse. L’explication de ce paradoxe : la qualité de l’air, qui représente un enjeu de santé publique majeur et auquel le véhicule électrique apporte une réponse. Pour autant, s’agissant de l’empreinte environnementale, ne fait-on pas tout simplement fausse route ?

En ayant déjà assumé le coût écologique de leur fabrication, l’utilisation de ces voitures thermiques existantes reste pour l’instant l’option la moins consommatrice en ressources naturelles et la plus accessible pour les publics précaires.

En effet, si l’impact environnemental du véhicule électrique est meilleur que son équivalent thermique lorsqu’il roule, sa fabrication émet, pour l’instant, plus de gaz à effet de serre, essentiellement du fait de la production de sa batterie. L’étiquette « Crit’Air » indique la quantité d’émissions de CO2 rejetées par le véhicule lors de son usage, mais ne rend pas encore compte de l’empreinte carbone générée pour sa fabrication et sa destruction.

L’automobile de demain se construit avec rythme et détermination. En attendant, l’enjeu est de ne pas laisser les plus fragiles sur le bord de la route.

Une deuxième vie pour ces voitures et une chance pour les exclus de la mobilité
Encore aujourd’hui, dans des territoires ruraux et périurbains, de nombreuses personnes souffrent de « précarité-mobilité » : 1 Français sur 4 aurait déjà renoncé à un travail ou une formation faute de moyen de transport pour se déplacer. La mobilité est l’un des principaux facteurs d’insertion et d’accès à l’emploi.

Aller travailler, faire ses courses ou encore se rendre chez le médecin, autant de besoins vitaux auxquels seule la voiture permet de répondre dans les zones encore mal desservies en solutions alternatives. Ainsi, ce flux de voitures pourrait être réinjecté dans le circuit vertueux de la mobilité durable et solidaire.

Détruire ces voitures c’est aussi détruire des emplois. Des solutions de rétrofit existent (E85, GPL, électrique), mais la prometteuse filière demeurera embryonnaire en France tant que ces véhicules seront détruits au lieu d’être réemployés. Cette initiative constitue une opportunité pour l’État de répondre à une attente légitime de nos concitoyens, de faire émerger une filière vertueuse, et de protéger la transformation du secteur qui sera mise à mal si son coût social est trop élevé. Sa mise en œuvre est réaliste et soutenue par le secteur associatif, les professionnels de l’automobile, les services de l’État et les territoires. Ce laboratoire grandeur nature du réemploi et de la mobilité inclusive placerait la France parmi les pays les plus innovants et agiles en la matière en Europe.

Permettre aux plus fragiles de louer à tarif modeste ces voitures rétrofitées et fléchées par des dispositifs solidaires évite de manière évidente le gaspillage de ressources et d’énergie qui ont servi à leur fabrication. Il s’agit de ne pas négliger les opportunités offertes par cette « écologie du réemploi » pour nos concitoyens qui n’ont pas encore d’alternative. C’est une solution de transition qui a le mérite d’amortir le choc social des nécessaires changements à l’œuvre dans la mobilité.

Pour toutes ces raisons, nous devons cesser d’envoyer chaque année ces milliers de véhicules en bon état à la casse, et nous engager dans une écologie du réemploi au bénéfice des populations les plus fragiles.

Environnement–Sobriété : Le gâchis des ressources naturelles

Environnement–Sobriété : Le gâchis des ressources naturelles

Par
Bruno Villalba
Professeur de science politique environnementale, AgroParisTech – Université Paris-Saclay dans the Conversation

La sobriété interroge notre rapport à la matérialité. Elle est souvent conçue comme la masse et la composition physico-chimique des choses extraites, produites et échangées ou des investissements réalisés qui s’oppose à leurs valeurs.Mais une telle approche minimise le stock disponible, c’est-à-dire la quantité physiquement existante pour permettre que ces dynamiques de flux et d’échange puissent se mettre en place et se développer. Concevoir une matérialité dans une vision évolutive (comme l’extension du contrôle efficace des échanges) revient à maintenir une certaine vision de l’abondance de la ressource – ou tout au moins de l’extension de ses potentialités d’exploitation. Or, nous assistons plutôt à une raréfaction programmée de cette matérialité. Cette programmation résulte du prolongement des politiques de développement qui, inévitablement, conduiront à l’assèchement des ressources.

De nombreuses analyses mettant en évidence ce paradoxe ont déjà été réalisées. Une abondante littérature porte sur la disparition programmée des ressources fossiles et de ses conséquences catastrophiques sur nos « sociétés carbones ». Nous souhaitons insister sur le déploiement de mécanismes plus invisibles encore, qui rend plus compliqué le fait de saisir la relation de dépendance qui nous relie à eux, et montrer combien le « pic » concerne la quasi-totalité des matières avec lesquelles nous entretenons un rapport d’extraction.

Découvrez Ici la Terre, notre newsletter Environnement
En 1863, le chimiste Dmitri Mendeleev a classé 63 éléments chimiques naturels, connus à l’époque, qui composent tout ce qui nous entoure, et a publié, en 1869, le fameux « tableau périodique ». Depuis la classification s’est étoffée et il y a maintenant 118 éléments répertoriés, dont 90 sont présents dans la nature. Les autres sont pour la plupart des éléments super lourds qui ont été créés dans les laboratoires au cours des dernières décennies par des réactions nucléaires et qui se désintègrent rapidement en un ou plusieurs des éléments naturels.

En 1976, le chimiste américain William Sheehan offre une nouvelle vision de ce tableau. Il représente chaque élément en fonction de son abondance ou de sa rareté, ce qui permet d’échapper à la présentation traditionnelle, où chacun d’entre eux est soigneusement rangé dans des petits carrés équivalents18.

On peut ainsi voir l’abondance de l’hydrogène (H), du carbone (C), de l’oxygène (O), d’une moindre profusion du phosphore (P) ou du calcium (Ca), et d’une très faible présence du lithium (Li) ou de l’argon (Ar), ou bien plus encore, de l’extrême pénurie du prométhium (Pm). Avec cette figuration, il souhaite signifier les possibilités d’exploitation de ces éléments, en fonction de leur profusion naturelle ou de leur création artificielle. Ce croquis, repris puis diffusé sur les réseaux numériques, connaît une amélioration graphique ; ainsi, le tableau a été codé par couleur pour indiquer la vulnérabilité plus ou moins grande des éléments.

Ce qui est ainsi mis en scène, c’est l’extension de la pression sur certains éléments non renouvelables. Bien sûr, cette présentation synthétique a fait l’objet de certaines critiques, dont l’une qui fait état de l’absence de connaissances globales sur l’état des ressources qui empêcheraient de mesurer avec précision le degré de disparition. Mais, elles ne remettent pas en cause l’inégale pression sur les ressources, ni l’intensification des tensions.

The European Chemical Society (EuChemS) s’inspire de ce travail et publie, en 2021, une nouvelle version de son « Element Scarcity – EuChemS Periodic Table ». Dans la plupart des cas, les éléments n’ont pas disparu. Mais, au fur et à mesure que nous les utilisons, ils se dispersent et sont beaucoup plus difficiles à récupérer. La dispersion rendra certains éléments beaucoup moins facilement disponibles dans cent ans ou moins – c’est le cas pour l’hélium (He), l’argent (Ag), le tellure (Te), le gallium (Ga), le germanium (Ge), le strontium (Sr), l’yttrium (Y), le zinc (Zn), l’indium (In), l’arsenic (As), l’hafnium (Hf) et le tantale (Ta). L’hélium est utilisé pour refroidir les aimants des scanners IRM et pour diluer l’oxygène pour la plongée sous-marine. 26 éléments du tableau de Mendeleïev, tels que l’or, le cuivre, le platine, l’uranium, le zinc ou le phosphore seraient en voie d’épuisement. 6 autres ont une durée de vie utile prévue est inférieure à cent ans. Sur les 90 éléments, 31 portent un symbole de smartphone – reflétant le fait qu’ils sont tous contenus dans ces appareils.

The European Chemical Society attire aussi notre attention sur une autre dimension, que les auteurs qualifient de « provenant des ressources du conflit ». Par exemple, le carbone, en particulier le pétrole, peut provenir d’endroits où des guerres sont menées pour les champs pétrolifères ou où les revenus pétroliers sont utilisés pour mener des guerres. Nous sommes donc face à un stock limité d’éléments constitutifs. De plus, même les agencements que nous pouvons réaliser entre eux sont limités : dès lors que l’un des éléments vient à manquer, ils ne sont pas toujours substituables.

À partir de ce simple constat matériel, on voit combien le dépassement technologique est rendu illusoire à cause de la disparition progressive des ressources non renouvelables. Leur rareté devrait conduire à une modération dans leur usage. On retrouve ainsi le « stock de sable » : une quantité limitée, des possibilités d’innovations limitées en raison de la disparition programmée de certains éléments, ainsi que des combinaisons limitées… Et il faudra encore que les générations futures gèrent durablement ces pénuries.

Malgré cet état de fait, la transition écologique, notamment dans son volet énergétique, continue à promouvoir le développement de technologies vertes nécessitant l’utilisation intensive de ces ressources limitées. Il faut, quoi qu’il en coûte, maintenir la croissance, désormais flanquée du qualificatif « verte ». Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), cette croissance consiste « à favoriser la croissance économique et le développement tout en veillant à ce que les actifs naturels continuent de fournir les ressources et les services environnementaux sur lesquels repose notre bien-être. Pour ce faire, elle doit catalyser l’investissement et l’innovation qui étaieront une croissance durable et créeront de nouvelles opportunités économiques ».

Cette définition met clairement en lumière l’objectif que les démocraties occidentales et les autocraties cherchent aujourd’hui à atteindre : poursuivre l’amplification économique, mais en s’appuyant sur le progrès technique pour tenter d’atténuer les impacts sur l’environnement.

Cependant cet artefact des économistes classiques et néo-classiques, qui suppose de considérer le système économique comme une machine à mouvement perpétuel, se heurte aux limites matérielles bien réelles du monde naturel. En effet, les réserves de métaux rares sont relativement peu abondantes, comparées au rythme de consommation effréné de notre siècle. Elle croît à un rythme de 3 à 5 % par an. À titre indicatif, à l’horizon 2030, la demande de germanium, utilisé pour la fabrication de cellules photovoltaïques, va doubler ; celle de tantale, utilisé comme conducteur de la chaleur et de l’électricité ou pour la fabrication d’instruments chirurgicaux et d’implants, va quadrupler ; celle de cobalt, utilisé pour la fabrication des aimants ou des voitures hybrides, va être multipliée par 24. Ces métaux les moins abondants (lithium, béryllium, cobalt…) sont devenus essentiels à la production d’aimants, de moteurs, de batteries, incorporés à l’électronique… Autant de ressources qui sont indispensables au développement des « énergies vertes ». Les terres rares – une trentaine d’éléments chimiques – sont aussi concernées par cette intensification de leur exploitation, au nom des énergies renouvelables.

L’extractivisme est général ! La déplétion est progressive mais permanente. La quantité de matière première extraite de la Terre est passée de 22 milliards de tonnes en 1970 à 70 milliards de tonnes en 2010. Au cours des années 2000-2010, à l’échelle du globe, entre 47 et 49 milliards de tonnes de matériaux ont été extraits chaque année, soit 18 kg en moyenne par jour et par personne.

Au rythme actuel d’extraction, nombreux sont ceux qui risquent d’être épuisés dans une cinquantaine d’années. Il est estimé que, pour satisfaire la demande – en termes de logements, mobilité, nourriture, énergie, eau, etc. – des futurs 10 milliards d’habitants de notre planète, 180 milliards de tonnes de matières premières, soit trois fois la quantité de ressources actuelles, seront nécessaires à l’horizon 2050. L’océan profond devient ainsi un nouvel espace de jeu de l’extractivisme. On envisage tranquillement d’aller exploiter la Lune et Mars… : la poubellocène deviendra spatiale !

Il va sans dire que les impacts négatifs iront de pair. Tout d’abord, ces exploitations répondent à la loi des pics d’extraction : on doit creuser plus profond, pour des taux de concentration plus diffus… Ce qui entraîne inévitablement une logique d’épuisement et une l’augmentation des coûts énergétiques croissants de leur extraction.

Ensuite, ces politiques ont des effets sociaux importants, comme l’augmen – tation des prix de l’énergie en raison de ces contractions de quantité, mais aussi de la spéculation financière qu’elles produiront. De plus, il faut aussi prendre en compte les effets rebonds sur les grands enjeux écologiques : pour extraire toujours plus de matière, on aura besoin de toujours plus de ressources (en pétrole, en eau, etc.), ce qui accentuera les émissions de gaz à effet de serre et participera à la continuité (voir l’amplification) des effets de rétroaction du dérèglement climatique (acidification des océans, érosion de la biodiver- sité…), mais aura aussi des conséquences sur les milieux de vie, sur les pollution et eutrophisation des sols et des nappes d’eau douce, la déforestation massive…

Enfin, cette course à la ressource participera à l’accroissement des violences et des conflits locaux pour protéger la richesse générée par ces exploitations. La diminution des volumes disponibles (à bas coûts) entraîne une augmentation des prix, ce qui rend l’accès plus difficile pour certains pays ne disposant pas de ressources financières importantes.

Si l’on souhaite bâtir des politiques de souveraineté énergétique à l’échelle de chaque pays, la compétition va être rude pour sécuriser l’accès à ces ressources. La concentration de ces terres dans quelques pays représente une source de tensions géopolitiques de premier plan. Par exemple, la Chine dispose aujourd’hui de 80 % à 90 % de la production mondiale de 17 matériaux, indispensables à la fabrication de nombreux équipements électroniques, alors même qu’elle ne possède qu’un tiers des réserves. Comment réagir face à la contraction des échanges si la Chine décide de conserver ces ressources ? Les stocks de ressources deviennent de plus en plus des enjeux stratégiques, comme l’a montré la guerre en Ukraine. Les États développent des stratégies de sécurisation de leurs approvisionnements afin de maintenir ce flux de métaux indispensables au fonctionnement de leur économie. Comment garantir l’approvisionnement en métaux dits « critiques », selon la terminologie de l’International Energy Agency ? La question est posée, la réponse est plus sibylline, notamment lorsqu’elle tend à édulcorer son rapport à la violence (assurer la ressource et ainsi renforcer sa souveraineté) ainsi que les conséquences d’un redéploiement local de l’approvisionnement (réduire sa dépendance, c’est relancer l’exploitation des mines sur son sol, ce qui n’est pas sans rencontrer de vives oppositions).

Mais face à cette réalité, on continue à invoquer le mythe d’une innovation capable de limiter les effets rebonds et d’élaborer des compensations réparatrices… Cette politique extractiviste mobilise de plus en plus de compétences et d’ingéniosités, de financements et de complexités dans les chaînes d’approvisionnement – ce qui contribue d’autant plus à la fiction de l’ingéniosité humaine sans limite, comme en témoigne le récit des énergies « vertes ».

Écologie–Sobriété : Le gâchis des ressources naturelles

Écologie–Sobriété : Le gâchis des ressources naturelles

Par
Bruno Villalba
Professeur de science politique environnementale, AgroParisTech – Université Paris-Saclay dans the Conversation

La sobriété interroge notre rapport à la matérialité. Elle est souvent conçue comme la masse et la composition physico-chimique des choses extraites, produites et échangées ou des investissements réalisés qui s’oppose à leurs valeurs.Mais une telle approche minimise le stock disponible, c’est-à-dire la quantité physiquement existante pour permettre que ces dynamiques de flux et d’échange puissent se mettre en place et se développer. Concevoir une matérialité dans une vision évolutive (comme l’extension du contrôle efficace des échanges) revient à maintenir une certaine vision de l’abondance de la ressource – ou tout au moins de l’extension de ses potentialités d’exploitation. Or, nous assistons plutôt à une raréfaction programmée de cette matérialité. Cette programmation résulte du prolongement des politiques de développement qui, inévitablement, conduiront à l’assèchement des ressources.

De nombreuses analyses mettant en évidence ce paradoxe ont déjà été réalisées. Une abondante littérature porte sur la disparition programmée des ressources fossiles et de ses conséquences catastrophiques sur nos « sociétés carbones ». Nous souhaitons insister sur le déploiement de mécanismes plus invisibles encore, qui rend plus compliqué le fait de saisir la relation de dépendance qui nous relie à eux, et montrer combien le « pic » concerne la quasi-totalité des matières avec lesquelles nous entretenons un rapport d’extraction.

Découvrez Ici la Terre, notre newsletter Environnement
En 1863, le chimiste Dmitri Mendeleev a classé 63 éléments chimiques naturels, connus à l’époque, qui composent tout ce qui nous entoure, et a publié, en 1869, le fameux « tableau périodique ». Depuis la classification s’est étoffée et il y a maintenant 118 éléments répertoriés, dont 90 sont présents dans la nature. Les autres sont pour la plupart des éléments super lourds qui ont été créés dans les laboratoires au cours des dernières décennies par des réactions nucléaires et qui se désintègrent rapidement en un ou plusieurs des éléments naturels.

En 1976, le chimiste américain William Sheehan offre une nouvelle vision de ce tableau. Il représente chaque élément en fonction de son abondance ou de sa rareté, ce qui permet d’échapper à la présentation traditionnelle, où chacun d’entre eux est soigneusement rangé dans des petits carrés équivalents18.

On peut ainsi voir l’abondance de l’hydrogène (H), du carbone (C), de l’oxygène (O), d’une moindre profusion du phosphore (P) ou du calcium (Ca), et d’une très faible présence du lithium (Li) ou de l’argon (Ar), ou bien plus encore, de l’extrême pénurie du prométhium (Pm). Avec cette figuration, il souhaite signifier les possibilités d’exploitation de ces éléments, en fonction de leur profusion naturelle ou de leur création artificielle. Ce croquis, repris puis diffusé sur les réseaux numériques, connaît une amélioration graphique ; ainsi, le tableau a été codé par couleur pour indiquer la vulnérabilité plus ou moins grande des éléments.

Ce qui est ainsi mis en scène, c’est l’extension de la pression sur certains éléments non renouvelables. Bien sûr, cette présentation synthétique a fait l’objet de certaines critiques, dont l’une qui fait état de l’absence de connaissances globales sur l’état des ressources qui empêcheraient de mesurer avec précision le degré de disparition. Mais, elles ne remettent pas en cause l’inégale pression sur les ressources, ni l’intensification des tensions.

The European Chemical Society (EuChemS) s’inspire de ce travail et publie, en 2021, une nouvelle version de son « Element Scarcity – EuChemS Periodic Table ». Dans la plupart des cas, les éléments n’ont pas disparu. Mais, au fur et à mesure que nous les utilisons, ils se dispersent et sont beaucoup plus difficiles à récupérer. La dispersion rendra certains éléments beaucoup moins facilement disponibles dans cent ans ou moins – c’est le cas pour l’hélium (He), l’argent (Ag), le tellure (Te), le gallium (Ga), le germanium (Ge), le strontium (Sr), l’yttrium (Y), le zinc (Zn), l’indium (In), l’arsenic (As), l’hafnium (Hf) et le tantale (Ta). L’hélium est utilisé pour refroidir les aimants des scanners IRM et pour diluer l’oxygène pour la plongée sous-marine. 26 éléments du tableau de Mendeleïev, tels que l’or, le cuivre, le platine, l’uranium, le zinc ou le phosphore seraient en voie d’épuisement. 6 autres ont une durée de vie utile prévue est inférieure à cent ans. Sur les 90 éléments, 31 portent un symbole de smartphone – reflétant le fait qu’ils sont tous contenus dans ces appareils.

The European Chemical Society attire aussi notre attention sur une autre dimension, que les auteurs qualifient de « provenant des ressources du conflit ». Par exemple, le carbone, en particulier le pétrole, peut provenir d’endroits où des guerres sont menées pour les champs pétrolifères ou où les revenus pétroliers sont utilisés pour mener des guerres. Nous sommes donc face à un stock limité d’éléments constitutifs. De plus, même les agencements que nous pouvons réaliser entre eux sont limités : dès lors que l’un des éléments vient à manquer, ils ne sont pas toujours substituables.

À partir de ce simple constat matériel, on voit combien le dépassement technologique est rendu illusoire à cause de la disparition progressive des ressources non renouvelables. Leur rareté devrait conduire à une modération dans leur usage. On retrouve ainsi le « stock de sable » : une quantité limitée, des possibilités d’innovations limitées en raison de la disparition programmée de certains éléments, ainsi que des combinaisons limitées… Et il faudra encore que les générations futures gèrent durablement ces pénuries.

Malgré cet état de fait, la transition écologique, notamment dans son volet énergétique, continue à promouvoir le développement de technologies vertes nécessitant l’utilisation intensive de ces ressources limitées. Il faut, quoi qu’il en coûte, maintenir la croissance, désormais flanquée du qualificatif « verte ». Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), cette croissance consiste « à favoriser la croissance économique et le développement tout en veillant à ce que les actifs naturels continuent de fournir les ressources et les services environnementaux sur lesquels repose notre bien-être. Pour ce faire, elle doit catalyser l’investissement et l’innovation qui étaieront une croissance durable et créeront de nouvelles opportunités économiques ».

Cette définition met clairement en lumière l’objectif que les démocraties occidentales et les autocraties cherchent aujourd’hui à atteindre : poursuivre l’amplification économique, mais en s’appuyant sur le progrès technique pour tenter d’atténuer les impacts sur l’environnement.

Cependant cet artefact des économistes classiques et néo-classiques, qui suppose de considérer le système économique comme une machine à mouvement perpétuel, se heurte aux limites matérielles bien réelles du monde naturel. En effet, les réserves de métaux rares sont relativement peu abondantes, comparées au rythme de consommation effréné de notre siècle. Elle croît à un rythme de 3 à 5 % par an. À titre indicatif, à l’horizon 2030, la demande de germanium, utilisé pour la fabrication de cellules photovoltaïques, va doubler ; celle de tantale, utilisé comme conducteur de la chaleur et de l’électricité ou pour la fabrication d’instruments chirurgicaux et d’implants, va quadrupler ; celle de cobalt, utilisé pour la fabrication des aimants ou des voitures hybrides, va être multipliée par 24. Ces métaux les moins abondants (lithium, béryllium, cobalt…) sont devenus essentiels à la production d’aimants, de moteurs, de batteries, incorporés à l’électronique… Autant de ressources qui sont indispensables au développement des « énergies vertes ». Les terres rares – une trentaine d’éléments chimiques – sont aussi concernées par cette intensification de leur exploitation, au nom des énergies renouvelables.

L’extractivisme est général ! La déplétion est progressive mais permanente. La quantité de matière première extraite de la Terre est passée de 22 milliards de tonnes en 1970 à 70 milliards de tonnes en 2010. Au cours des années 2000-2010, à l’échelle du globe, entre 47 et 49 milliards de tonnes de matériaux ont été extraits chaque année, soit 18 kg en moyenne par jour et par personne.

Au rythme actuel d’extraction, nombreux sont ceux qui risquent d’être épuisés dans une cinquantaine d’années. Il est estimé que, pour satisfaire la demande – en termes de logements, mobilité, nourriture, énergie, eau, etc. – des futurs 10 milliards d’habitants de notre planète, 180 milliards de tonnes de matières premières, soit trois fois la quantité de ressources actuelles, seront nécessaires à l’horizon 2050. L’océan profond devient ainsi un nouvel espace de jeu de l’extractivisme. On envisage tranquillement d’aller exploiter la Lune et Mars… : la poubellocène deviendra spatiale !

Il va sans dire que les impacts négatifs iront de pair. Tout d’abord, ces exploitations répondent à la loi des pics d’extraction : on doit creuser plus profond, pour des taux de concentration plus diffus… Ce qui entraîne inévitablement une logique d’épuisement et une l’augmentation des coûts énergétiques croissants de leur extraction.

Ensuite, ces politiques ont des effets sociaux importants, comme l’augmen – tation des prix de l’énergie en raison de ces contractions de quantité, mais aussi de la spéculation financière qu’elles produiront. De plus, il faut aussi prendre en compte les effets rebonds sur les grands enjeux écologiques : pour extraire toujours plus de matière, on aura besoin de toujours plus de ressources (en pétrole, en eau, etc.), ce qui accentuera les émissions de gaz à effet de serre et participera à la continuité (voir l’amplification) des effets de rétroaction du dérèglement climatique (acidification des océans, érosion de la biodiver- sité…), mais aura aussi des conséquences sur les milieux de vie, sur les pollution et eutrophisation des sols et des nappes d’eau douce, la déforestation massive…

Enfin, cette course à la ressource participera à l’accroissement des violences et des conflits locaux pour protéger la richesse générée par ces exploitations. La diminution des volumes disponibles (à bas coûts) entraîne une augmentation des prix, ce qui rend l’accès plus difficile pour certains pays ne disposant pas de ressources financières importantes.

Si l’on souhaite bâtir des politiques de souveraineté énergétique à l’échelle de chaque pays, la compétition va être rude pour sécuriser l’accès à ces ressources. La concentration de ces terres dans quelques pays représente une source de tensions géopolitiques de premier plan. Par exemple, la Chine dispose aujourd’hui de 80 % à 90 % de la production mondiale de 17 matériaux, indispensables à la fabrication de nombreux équipements électroniques, alors même qu’elle ne possède qu’un tiers des réserves. Comment réagir face à la contraction des échanges si la Chine décide de conserver ces ressources ? Les stocks de ressources deviennent de plus en plus des enjeux stratégiques, comme l’a montré la guerre en Ukraine. Les États développent des stratégies de sécurisation de leurs approvisionnements afin de maintenir ce flux de métaux indispensables au fonctionnement de leur économie. Comment garantir l’approvisionnement en métaux dits « critiques », selon la terminologie de l’International Energy Agency ? La question est posée, la réponse est plus sibylline, notamment lorsqu’elle tend à édulcorer son rapport à la violence (assurer la ressource et ainsi renforcer sa souveraineté) ainsi que les conséquences d’un redéploiement local de l’approvisionnement (réduire sa dépendance, c’est relancer l’exploitation des mines sur son sol, ce qui n’est pas sans rencontrer de vives oppositions).

Mais face à cette réalité, on continue à invoquer le mythe d’une innovation capable de limiter les effets rebonds et d’élaborer des compensations réparatrices… Cette politique extractiviste mobilise de plus en plus de compétences et d’ingéniosités, de financements et de complexités dans les chaînes d’approvisionnement – ce qui contribue d’autant plus à la fiction de l’ingéniosité humaine sans limite, comme en témoigne le récit des énergies « vertes ».

Sobriété : Le gâchis des ressources naturelles

Sobriété : Le gâchis des ressources naturelles

Par
Bruno Villalba
Professeur de science politique environnementale, AgroParisTech – Université Paris-Saclay dans the Conversation

La sobriété interroge notre rapport à la matérialité. Elle est souvent conçue comme la masse et la composition physico-chimique des choses extraites, produites et échangées ou des investissements réalisés qui s’oppose à leurs valeurs.Mais une telle approche minimise le stock disponible, c’est-à-dire la quantité physiquement existante pour permettre que ces dynamiques de flux et d’échange puissent se mettre en place et se développer. Concevoir une matérialité dans une vision évolutive (comme l’extension du contrôle efficace des échanges) revient à maintenir une certaine vision de l’abondance de la ressource – ou tout au moins de l’extension de ses potentialités d’exploitation. Or, nous assistons plutôt à une raréfaction programmée de cette matérialité. Cette programmation résulte du prolongement des politiques de développement qui, inévitablement, conduiront à l’assèchement des ressources.

De nombreuses analyses mettant en évidence ce paradoxe ont déjà été réalisées. Une abondante littérature porte sur la disparition programmée des ressources fossiles et de ses conséquences catastrophiques sur nos « sociétés carbones ». Nous souhaitons insister sur le déploiement de mécanismes plus invisibles encore, qui rend plus compliqué le fait de saisir la relation de dépendance qui nous relie à eux, et montrer combien le « pic » concerne la quasi-totalité des matières avec lesquelles nous entretenons un rapport d’extraction.

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En 1863, le chimiste Dmitri Mendeleev a classé 63 éléments chimiques naturels, connus à l’époque, qui composent tout ce qui nous entoure, et a publié, en 1869, le fameux « tableau périodique ». Depuis la classification s’est étoffée et il y a maintenant 118 éléments répertoriés, dont 90 sont présents dans la nature. Les autres sont pour la plupart des éléments super lourds qui ont été créés dans les laboratoires au cours des dernières décennies par des réactions nucléaires et qui se désintègrent rapidement en un ou plusieurs des éléments naturels.

En 1976, le chimiste américain William Sheehan offre une nouvelle vision de ce tableau. Il représente chaque élément en fonction de son abondance ou de sa rareté, ce qui permet d’échapper à la présentation traditionnelle, où chacun d’entre eux est soigneusement rangé dans des petits carrés équivalents18.

On peut ainsi voir l’abondance de l’hydrogène (H), du carbone (C), de l’oxygène (O), d’une moindre profusion du phosphore (P) ou du calcium (Ca), et d’une très faible présence du lithium (Li) ou de l’argon (Ar), ou bien plus encore, de l’extrême pénurie du prométhium (Pm). Avec cette figuration, il souhaite signifier les possibilités d’exploitation de ces éléments, en fonction de leur profusion naturelle ou de leur création artificielle. Ce croquis, repris puis diffusé sur les réseaux numériques, connaît une amélioration graphique ; ainsi, le tableau a été codé par couleur pour indiquer la vulnérabilité plus ou moins grande des éléments.

Ce qui est ainsi mis en scène, c’est l’extension de la pression sur certains éléments non renouvelables. Bien sûr, cette présentation synthétique a fait l’objet de certaines critiques, dont l’une qui fait état de l’absence de connaissances globales sur l’état des ressources qui empêcheraient de mesurer avec précision le degré de disparition. Mais, elles ne remettent pas en cause l’inégale pression sur les ressources, ni l’intensification des tensions.

The European Chemical Society (EuChemS) s’inspire de ce travail et publie, en 2021, une nouvelle version de son « Element Scarcity – EuChemS Periodic Table ». Dans la plupart des cas, les éléments n’ont pas disparu. Mais, au fur et à mesure que nous les utilisons, ils se dispersent et sont beaucoup plus difficiles à récupérer. La dispersion rendra certains éléments beaucoup moins facilement disponibles dans cent ans ou moins – c’est le cas pour l’hélium (He), l’argent (Ag), le tellure (Te), le gallium (Ga), le germanium (Ge), le strontium (Sr), l’yttrium (Y), le zinc (Zn), l’indium (In), l’arsenic (As), l’hafnium (Hf) et le tantale (Ta). L’hélium est utilisé pour refroidir les aimants des scanners IRM et pour diluer l’oxygène pour la plongée sous-marine. 26 éléments du tableau de Mendeleïev, tels que l’or, le cuivre, le platine, l’uranium, le zinc ou le phosphore seraient en voie d’épuisement. 6 autres ont une durée de vie utile prévue est inférieure à cent ans. Sur les 90 éléments, 31 portent un symbole de smartphone – reflétant le fait qu’ils sont tous contenus dans ces appareils.

The European Chemical Society attire aussi notre attention sur une autre dimension, que les auteurs qualifient de « provenant des ressources du conflit ». Par exemple, le carbone, en particulier le pétrole, peut provenir d’endroits où des guerres sont menées pour les champs pétrolifères ou où les revenus pétroliers sont utilisés pour mener des guerres. Nous sommes donc face à un stock limité d’éléments constitutifs. De plus, même les agencements que nous pouvons réaliser entre eux sont limités : dès lors que l’un des éléments vient à manquer, ils ne sont pas toujours substituables.

À partir de ce simple constat matériel, on voit combien le dépassement technologique est rendu illusoire à cause de la disparition progressive des ressources non renouvelables. Leur rareté devrait conduire à une modération dans leur usage. On retrouve ainsi le « stock de sable » : une quantité limitée, des possibilités d’innovations limitées en raison de la disparition programmée de certains éléments, ainsi que des combinaisons limitées… Et il faudra encore que les générations futures gèrent durablement ces pénuries.

Malgré cet état de fait, la transition écologique, notamment dans son volet énergétique, continue à promouvoir le développement de technologies vertes nécessitant l’utilisation intensive de ces ressources limitées. Il faut, quoi qu’il en coûte, maintenir la croissance, désormais flanquée du qualificatif « verte ». Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), cette croissance consiste « à favoriser la croissance économique et le développement tout en veillant à ce que les actifs naturels continuent de fournir les ressources et les services environnementaux sur lesquels repose notre bien-être. Pour ce faire, elle doit catalyser l’investissement et l’innovation qui étaieront une croissance durable et créeront de nouvelles opportunités économiques ».

Cette définition met clairement en lumière l’objectif que les démocraties occidentales et les autocraties cherchent aujourd’hui à atteindre : poursuivre l’amplification économique, mais en s’appuyant sur le progrès technique pour tenter d’atténuer les impacts sur l’environnement.

Cependant cet artefact des économistes classiques et néo-classiques, qui suppose de considérer le système économique comme une machine à mouvement perpétuel, se heurte aux limites matérielles bien réelles du monde naturel. En effet, les réserves de métaux rares sont relativement peu abondantes, comparées au rythme de consommation effréné de notre siècle. Elle croît à un rythme de 3 à 5 % par an. À titre indicatif, à l’horizon 2030, la demande de germanium, utilisé pour la fabrication de cellules photovoltaïques, va doubler ; celle de tantale, utilisé comme conducteur de la chaleur et de l’électricité ou pour la fabrication d’instruments chirurgicaux et d’implants, va quadrupler ; celle de cobalt, utilisé pour la fabrication des aimants ou des voitures hybrides, va être multipliée par 24. Ces métaux les moins abondants (lithium, béryllium, cobalt…) sont devenus essentiels à la production d’aimants, de moteurs, de batteries, incorporés à l’électronique… Autant de ressources qui sont indispensables au développement des « énergies vertes ». Les terres rares – une trentaine d’éléments chimiques – sont aussi concernées par cette intensification de leur exploitation, au nom des énergies renouvelables.

L’extractivisme est général ! La déplétion est progressive mais permanente. La quantité de matière première extraite de la Terre est passée de 22 milliards de tonnes en 1970 à 70 milliards de tonnes en 2010. Au cours des années 2000-2010, à l’échelle du globe, entre 47 et 49 milliards de tonnes de matériaux ont été extraits chaque année, soit 18 kg en moyenne par jour et par personne.

Au rythme actuel d’extraction, nombreux sont ceux qui risquent d’être épuisés dans une cinquantaine d’années. Il est estimé que, pour satisfaire la demande – en termes de logements, mobilité, nourriture, énergie, eau, etc. – des futurs 10 milliards d’habitants de notre planète, 180 milliards de tonnes de matières premières, soit trois fois la quantité de ressources actuelles, seront nécessaires à l’horizon 2050. L’océan profond devient ainsi un nouvel espace de jeu de l’extractivisme. On envisage tranquillement d’aller exploiter la Lune et Mars… : la poubellocène deviendra spatiale !

Il va sans dire que les impacts négatifs iront de pair. Tout d’abord, ces exploitations répondent à la loi des pics d’extraction : on doit creuser plus profond, pour des taux de concentration plus diffus… Ce qui entraîne inévitablement une logique d’épuisement et une l’augmentation des coûts énergétiques croissants de leur extraction.

Ensuite, ces politiques ont des effets sociaux importants, comme l’augmen – tation des prix de l’énergie en raison de ces contractions de quantité, mais aussi de la spéculation financière qu’elles produiront. De plus, il faut aussi prendre en compte les effets rebonds sur les grands enjeux écologiques : pour extraire toujours plus de matière, on aura besoin de toujours plus de ressources (en pétrole, en eau, etc.), ce qui accentuera les émissions de gaz à effet de serre et participera à la continuité (voir l’amplification) des effets de rétroaction du dérèglement climatique (acidification des océans, érosion de la biodiver- sité…), mais aura aussi des conséquences sur les milieux de vie, sur les pollution et eutrophisation des sols et des nappes d’eau douce, la déforestation massive…

Enfin, cette course à la ressource participera à l’accroissement des violences et des conflits locaux pour protéger la richesse générée par ces exploitations. La diminution des volumes disponibles (à bas coûts) entraîne une augmentation des prix, ce qui rend l’accès plus difficile pour certains pays ne disposant pas de ressources financières importantes.

Si l’on souhaite bâtir des politiques de souveraineté énergétique à l’échelle de chaque pays, la compétition va être rude pour sécuriser l’accès à ces ressources. La concentration de ces terres dans quelques pays représente une source de tensions géopolitiques de premier plan. Par exemple, la Chine dispose aujourd’hui de 80 % à 90 % de la production mondiale de 17 matériaux, indispensables à la fabrication de nombreux équipements électroniques, alors même qu’elle ne possède qu’un tiers des réserves. Comment réagir face à la contraction des échanges si la Chine décide de conserver ces ressources ? Les stocks de ressources deviennent de plus en plus des enjeux stratégiques, comme l’a montré la guerre en Ukraine. Les États développent des stratégies de sécurisation de leurs approvisionnements afin de maintenir ce flux de métaux indispensables au fonctionnement de leur économie. Comment garantir l’approvisionnement en métaux dits « critiques », selon la terminologie de l’International Energy Agency ? La question est posée, la réponse est plus sibylline, notamment lorsqu’elle tend à édulcorer son rapport à la violence (assurer la ressource et ainsi renforcer sa souveraineté) ainsi que les conséquences d’un redéploiement local de l’approvisionnement (réduire sa dépendance, c’est relancer l’exploitation des mines sur son sol, ce qui n’est pas sans rencontrer de vives oppositions).

Mais face à cette réalité, on continue à invoquer le mythe d’une innovation capable de limiter les effets rebonds et d’élaborer des compensations réparatrices… Cette politique extractiviste mobilise de plus en plus de compétences et d’ingéniosités, de financements et de complexités dans les chaînes d’approvisionnement – ce qui contribue d’autant plus à la fiction de l’ingéniosité humaine sans limite, comme en témoigne le récit des énergies « vertes ».

Le gâchis de carburant par les automobiles


Le gâchis de carburant par les automobiles

À l’occasion en vacances et avec l’envolée des prix des carburants, il est légitime de se poser la question : nos voitures consomment-elles trop ? Même si l’Europe a décidé d’interdire la production de véhicule à moteur thermique à partir de 2035, la majorité des véhicules de tourisme en circulation en France et sur la planète fonctionne avec un moteur thermique, c’est-à-dire avec un moteur utilisant un carburant de type essence ou gas-oil. par Noël Brunetière
Directeur de recherche, Université de Poitiers dans The Conversation

Ces moteurs ont pour fonction de transformer l’énergie thermique résultant de la combustion du carburant en énergie mécanique qui servira à mettre en mouvement le véhicule. Environ 40 à 50 % de l’énergie fournie par le carburant est transformée en énergie mécanique, le reste étant dissipé en chaleur. L’énergie mécanique n’est pas entièrement restituée aux roues du véhicule et près de 30 % seraient perdus par frottement.

Au final, l’énergie utilisée pour faire effectivement avancer le véhicule ne représente qu’environ 30 % de l’énergie totale fournie par le carburant. D’où viennent ces pertes ? Peut-on les réduire ? Quel gain peut-on espérer sur la consommation des véhicules ?

Fonctionnement d’un moteur thermique

Un moteur thermique est constitué d’une chambre de combustion dans laquelle le carburant est brûlé avec de l’air. Ceci conduit à une augmentation du volume de gaz dans la chambre de combustion qui va pousser un piston vers le bas. Ce dernier est lié à une bielle, elle-même connectée à un vilebrequin qui va transformer le mouvement vertical du piston en rotation. Cette rotation est transmise via la transmission mécanique (notamment la boîte de vitesse) aux roues du véhicule.

Constitution d’un moteur thermique : mouvement des pièces (rouge) et zones de frottement (jaune). Zephyris/Wikimedia, CC BY
Des soupapes vont s’ouvrir et se fermer pour laisser entrer l’air et le carburant et permettre aux gaz brûlés de sortir via le tuyau d’échappement. Seule une partie (40 à 50 %) de l’énergie thermique de la combustion est transformée en énergie mécanique. Le reste de cette énergie est perdue et évacuée par les gaz chauds qui sortent de l’échappement et par le radiateur qui assure le refroidissement du moteur. Une amélioration de la combustion associée à des systèmes de récupération d’énergie peut permettre d’augmenter le pourcentage d’énergie transformée et réduire la consommation de carburant de près de 30 %.

Les pertes par frottement

Il est maintenant utile de définir ce qu’on entend par frottement. Lorsque l’on met deux objets en contact, le frottement qui apparaît dans les zones de contact entre ces deux objets va s’opposer au glissement de l’un par rapport à l’autre. Par exemple, le frottement entre nos chaussures et le sol nous permet de nous déplacer sans glisser. Si le frottement est trop faible, par exemple lorsque le sol est verglacé, le glissement sera facilité entre nos chaussures et le sol et il devient très difficile de se déplacer en marchant. En revanche, on peut alors opter pour des patins qui vont utiliser le faible frottement avec le sol pour permettre un déplacement par glissement. Lorsque l’on fait glisser (ou frotter) deux objets l’un sur l’autre, il va donc y avoir une résistance due au frottement. Ceci conduit à une perte d’énergie sous forme de chaleur qui est perceptible lorsque l’on se frotte les mains par exemple. C’est exactement ce qui va se produire entre les éléments en mouvement dans le moteur et dans la transmission mécanique et dont nous allons évaluer l’impact.

La tribologie est la science qui s’intéresse aux problèmes de contact et de frottement et sur la façon de les contrôler. Des études récentes de tribologie, ont permis d’estimer les pertes par frottement dans les moteurs thermiques et les transmissions vers les roues du véhicule. ….Les pertes les plus importantes se produisent en périphérie du piston (environ 45 % des pertes), dans les liaisons entre la bielle, le vilebrequin et le bloc moteur (environ 30 % des pertes) et autour des soupapes et de leur système d’actionnement (pour environ 10 % des pertes). Les 10 % restant correspondent à des pertes dans les accessoires du moteur.

L’énergie mécanique qui sort du moteur est à nouveau réduite à nouveau réduite par les pertes dans la transmission mécanique notamment à cause du frottement dans les engrenages de la boîte de vitesse. L’énergie mécanique fournie par la combustion au sein du moteur thermique est finalement amputée, dans les conditions moyennes d’utilisation du véhicule, d’environ 30 % en raison de l’ensemble de ces pertes.

Peut-on réduire la consommation en limitant les pertes par frottement ?

Environ 30 % du carburant est donc utilisé pour vaincre le frottement entre les pièces mécaniques en mouvement. Une réduction de ces pertes laisse entrevoir un gain substantiel de la consommation. Il faut maintenant se focaliser sur les éléments en frottement pour discuter des améliorations possibles. Les pièces du moteur et de la transmission sont lubrifiées par une huile qui s’insère entre les surfaces et permet de limiter le frottement et l’usure de ces surfaces.

Pour réduire encore les pertes par frottement, les recherches en tribologie concernent deux axes. Le premier est l’amélioration des lubrifiants. Ces travaux visent à un meilleur contrôle de la variation des propriétés du lubrifiant telle que la viscosité avec la température. En effet, le frottement est globalement réduit lorsque la viscosité est plus faible, mais le film d’huile peut devenir trop mince et conduire aux contacts des aspérités des surfaces et à une usure plus rapide. Pour cela, le développement de nouveaux additifs ajoutés au lubrifiant qui permettent la création de couches protectrices à faible frottement sur les surfaces est aussi un sujet de recherche.

Les solutions utilisées pour réduire le frottement et l’usure dans les contacts mécaniques.

Le second volet concerne l’amélioration des surfaces elles-mêmes grâce à la réalisation de revêtements notamment à base de carbone qui assurent la protection des surfaces en contact et un plus faible frottement. Une autre façon de limiter le frottement passe par l’utilisation de surfaces texturées par un réseau de cavités dont les dimensions sont optimisées pour permettre une lubrification plus efficace.

Des travaux que nous avons récemment menés à l’Institut Pprime de Poitiers (CNRS, Université de Poitiers, ISAE Ensma) ont montré qu’il est possible de réduire le frottement de 50 % dans certains types de contact grâce à la texturation de surface.

Dans le cas des véhicules à moteur thermique, différentes études confirment que ces nouvelles technologies peuvent permettre à moyen terme de réduire les pertes par frottement de 50 à 60 % pour un gain en consommation de carburant de l’ordre de 15 %. Ce gain peut sembler faible, mais s’il est combiné avec une amélioration des moteurs et surtout une réduction de la taille et la masse des véhicules et par conséquent de la largeur des pneumatiques, des économies de consommation de carburant de l’ordre de 50 % sont atteignables. L’accroissement du segment des SUV sur le marché automobile, montre que ce n’est malheureusement pas une voie qui a été retenue par les fabricants de véhicules automobiles ces dernières années.

À très court terme quelles sont les solutions pour réduire la facture ? Si on exclut l’achat d’un nouveau véhicule, l’utilisation de lubrifiants plus performants peut réduire la consommation de quelques pourcents, ce qui reste faible et ne compense pas l’augmentation du prix des carburants à la pompe. De plus le choix d’un nouveau lubrifiant reste compliqué pour un particulier, car les études comparatives ne sont, pour l’heure, disponibles que dans la littérature scientifique et technique et donc réservées à un public averti.

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En revanche, n’oublions pas que les véhicules sont conçus pour transporter plusieurs passagers. Le covoiturage autorise, si on rapporte la consommation aux nombre de passagers, à diviser la consommation par 2, 3, 4 ou plus. Une utilisation rationnelle des véhicules reste la solution la plus efficace et la plus simple pour réduire la facture énergétique.

À plus long terme, la voiture électrique, qui est maintenant plébiscitée par l’Union européenne et de nombreux constructeurs, est-elle une solution plus efficace du point de vue des pertes par frottement ? La réponse est oui. Le nombre de pièces mécaniques en frottement étant très limité, ces pertes sont évaluées à moins de 5 %. Il reste cependant de nombreux verrous à lever pour en faire la solution idéale : le poids et le prix des batteries, l’extraction des matériaux nécessaires à leur fabrication et leur recyclage.

Soixante ans de l’indépendance de l’Algérie : Un gâchis au regard du potentiel du pays

Soixante ans de l’indépendance de l’Algérie : Un gâchis  au regard du potentiel du pays 

Le juriste Massensen Cherbi estime dans le Monde que l’amélioration économique du pays est significative depuis l’indépendance, le 5 juillet 1962, mais que le maintien de la primauté des militaires dans le système demeure une source de frustration pour la population.

 

Spécialiste de l’évolution constitutionnelle de l’Algérie, Massensen Cherbi est docteur en droit, diplômé de l’université Paris-Panthéon-Assas. Il est attaché temporaire d’enseignement et de recherche en droit public à Sciences Po Grenoble.

Soixante ans après l’indépendance de l’Algérie, quel bilan en faites-vous ?

Je vais commencer par une anecdote. Un jour, j’ai posé la question du bilan de l’indépendance à un Algérien à la retraite qui avait exercé la profession d’ingénieur et devait avoir autour de 18 ans en 1962. Il m’a répondu : « Quand j’étais jeune, on s’éclairait à la bouse de vache. » Aujourd’hui, il vit dans une belle villa sur les hauteurs d’Annaba, dans l’Est algérien. Il est incontestable que, sur le plan de l’économie ou de l’éducation, l’Algérie a enregistré des avancées en comparaison avec l’époque coloniale. Il y avait environ 15 % d’Algériens scolarisés à l’école de la République en 1954. Ils le sont pratiquement tous aujourd’hui.

On entend parfois, chez des nostalgiques de l’Algérie française, dire que la France avait construit une quinzaine de barrages en cent trente-deux ans de colonisation. Soixante ans après l’indépendance, l’Algérie en possède près de quatre-vingts. Ce qui n’a pas empêché les frustrations et le sentiment de « mal-vie ».

D’un côté, la rente pétrolière, qui a permis d’acheter la paix sociale, a contrarié la diversification de l’économie et a approfondi la dépendance aux hydrocarbures. D’un autre côté, l’enrichissement relatif n’a pas comblé des aspirations à l’épanouissement. Il y a même l’impression d’un grand gâchis au regard du potentiel dont le pays disposait et dispose toujours et qui aurait dû lui permettre d’aller vers l’avant.

La prééminence des militaires dans le système politique a été fortement contestée durant le Hirak, en 2019. Quelle est la réalité de cette emprise ?

Cette question s’est posée dès la guerre d’indépendance. Le congrès du Front de libération nationale (FLN) de la Soummam, en 1956, avait posé le principe de la primauté du politique sur le militaire. Néanmoins, son instigateur, Abane Ramdane, a été assassiné en 1957.

Les trois colonels, Krim Belkacem, Abdelhafid Boussouf et Lakhdar Bentobal ont alors pris le dessus au sein du FLN. Ils ont ensuite été eux-mêmes écartés par un autre colonel, Houari Boumédiène, qui a pris le pouvoir, durant l’été 1962, contre les wilayas [collectivités territoriales] de l’intérieur et le gouvernement provisoire de la République algérienne, par la force dont il disposait grâce à l’armée des frontières.

Charcutage administratif et intercommunalité: le grand gâchis

 Charcutage administratif et intercommunalité: le grand gâchis  

 

Sous l’impulsion de la gauche, on a procédé un nouveau charcutage des zones administratives et politiques. Cette réforme a consisté d’un côté à regrouper dans la même commune nombre d’agglomérations. Du coup, on se retrouve avec des villes à dominante rurale de 20 km de large. Parallèlement on a mis en place ce qu’on appelle l’intercommunalité, c’est-à-dire la coopération entre les villes y compris regroupées: les fameuses communautés d’agglomération qui en fait  ont rajouté une strate administrative et politique à un dispositif déjà excessif. Dans les faits,  les grandes communes ont conservé presque les mêmes prérogatives et surtout les mêmes moyens. Par contre pour ces nouvelles communautés interurbaines, on a forcément créé des superstructures, des budgets et des effectifs qui font doublon. Du coup ,on se retrouve avec cinq étages:  la commune proprement dite (éventuellement regroupée) ensuite l’intercommunalité, puis le département enfin la région sans oublier l’État ,toujours omnipotent avec ses préfets et ses administrations. Bien entendu on serait bien incapable de dire quel est le lien entre cette réforme administrative  et le développement économique. Ce n’était d’ailleurs pas l’objet. Théoriquement,  l’objectif était de réaliser des économies. Au lieu de cela, on a réalisé surtout des dépenses comme l’a souligné la Cour des Comptes. Notons que ces fameuse intercommunalité peuvent parfois se déployer sur 40 ou 50 km sans aucune affinité réelle sur le plan économique, social ou encore culturel.

Bref au total un joli gâchis financier et une étagère supplémentaire pour freiner l’innovation et le dynamisme.  Aux élections municipales, les électeurs ne glisseront qu’un bulletin dans l’urne. Mais, dans les 6442 communes de plus de 1000 habitants, le bulletin comportera donc  deux listes: une pour désigner les conseillers municipaux, l’autre pour désigner les conseillers communautaires – choisis parmi les membres de la première liste. Dans les communes de moins de 1000 h., le maire et certains de ses adjoints seront en même temps conseillers communautaires.

La quasi-totalité des villes françaises est en effet regroupée en intercommunalités, c’est-à-dire en regroupement de communes – 42 en moyenne nationale – exerçant en commun un certain nombre de compétences (voirie, eau, déchets, développement économique, plans d’urbanisme, logement,…).

Au fil des décennies et des lois, ces compétences se sont élargies, et le budget de ces structures est également devenu significatif. Le budget total des 1255 intercommunalités est en effet d’environ 50 milliards d’euros, soit la moitié du budget total des près de 34.968.

intercommunalité: le grand gâchis financier

intercommunalité: le grand gâchis financier

 

Sous l’impulsion de la gauche, on a procédé un nouveau charcutage des zones administratives et politiques. Cette réforme a consisté d’un côté à regrouper dans la même commune nombre d’agglomérations. Du coup, on se retrouve avec des villes à dominante rurale de 20 km de large. Parallèlement on a mis en place ce qu’on appelle l’intercommunalité, c’est-à-dire la coopération entre les villes y compris regroupées: les fameuses communautés d’agglomération qui en fait  ont rajouté une strate administrative et politique à un dispositif déjà excessif. Dans les faits,  les grandes communes ont conservé presque les mêmes prérogatives et surtout les mêmes moyens. Par contre pour ces nouvelles communautés interurbaines, on a forcément créé des superstructures, des budgets et des effectifs qui font doublon. Du coup ,on se retrouve avec cinq étages:  la commune proprement dite (éventuellement regroupée) ensuite l’intercommunalité, puis le département enfin la région sans oublier l’État ,toujours omnipotent avec ses préfets et ses administrations. Bien entendu on serait bien incapable de dire quel est le lien entre cette réforme administrative  et le développement économique. Ce n’était d’ailleurs pas l’objet. Théoriquement,  l’objectif était de réaliser des économies. Au lieu de cela, on a réalisé surtout des dépenses comme l’a souligné la Cour des Comptes. Notons que ces fameuse intercommunalité peuvent parfois se déployer sur 40 ou 50 km sans aucune affinité réelle sur le plan économique, social ou encore culturel.

Bref au total un joli gâchis financier et une étagère supplémentaire pour freiner l’innovation et le dynamisme.  Aux élections municipales, les électeurs ne glisseront qu’un bulletin dans l’urne. Mais, dans les 6442 communes de plus de 1000 habitants, le bulletin comportera donc  deux listes: une pour désigner les conseillers municipaux, l’autre pour désigner les conseillers communautaires – choisis parmi les membres de la première liste. Dans les communes de moins de 1000 h., le maire et certains de ses adjoints seront en même temps conseillers communautaires.

La quasi-totalité des villes françaises est en effet regroupée en intercommunalités, c’est-à-dire en regroupement de communes – 42 en moyenne nationale – exerçant en commun un certain nombre de compétences (voirie, eau, déchets, développement économique, plans d’urbanisme, logement,…).

Au fil des décennies et des lois, ces compétences se sont élargies, et le budget de ces structures est également devenu significatif. Le budget total des 1255 intercommunalités est en effet d’environ 50 milliards d’euros, soit la moitié du budget total des près de 34.968.

« Le gâchis des 35 heures « (Rose-Marie Van Lerberghe)

« Le  gâchis des  35 heures « (Rose-Marie Van Lerberghe)

Dans une tribune au Monde , Rose-Marie Van Lerberghe, explique comment l’idée des 35 heures a abouti à un véritable gâchis du d’une application obligatoire ne tenant pas compte des réalités sectorielles et géographiques. L’intéressé aurait pu ajouter que l’idée de la CFDT au départ été de promouvoir les 35 heures mais non compensées financièrement. La réglementation brutale a fait perdre d’un coup 10 % de compétitivité à la France dans l’industrie en particulier ne s’est jamais remise , sans parler surtout de la culture RTT qui s’est installée un peu partout et même chez les cadres. Faudrait aussi ajouter la dimension politique. La gauche a sa grande surprise a en effet gagné les élections. Faute de programme, la gauche a bêtement repris l’idée de la CFDT avec Aubry à la manœuvre laquelle en plus était au départ contre la mesure !

 

 

Tribune. Les 35 heures, quel gâchis ! Au départ, j’étais plutôt favorable à une réduction du temps de travail (RTT) négociée, permettant une remise à plat de l’organisation, une meilleure utilisation de l’appareil productif ou une meilleure adaptation aux exigences des clients. Dix ans passés dans le groupe Danone avaient forgé cette conviction. Le PDG Antoine Riboud avait mis en place le premier les 32 heures et la cinquième équipe dans les verreries. Sensible aux problèmes d’emploi, il avait demandé, au début des années 1990, à ses équipes d’étudier la possibilité d’une RTT couplée à une meilleure utilisation des machines.

Dans un univers industriel où la masse salariale représentait à peine 20 % des coûts, cette démarche combinait l’économique et le social. Les études chiffrées au sein du groupe avaient suscité l’enthousiasme, mais Antoine Riboud, au moment de préparer sa succession, a renoncé à ce projet pour ne pas inquiéter les investisseurs.

Arrivée ensuite à la tête de la DGEFP [Délégation à l’emploi et à la formation professionnelle], j’ai trouvé de jeunes énarques brillants qui étaient des militants de la RTT. Nous avons accompagné avec enthousiasme les entreprises qui négociaient un « de Robien », du nom de cette loi qui accordait une aide de l’Etat aux entreprises ayant conclu un accord favorable à l’emploi.

Arrivent alors les élections législatives de 1997. Au programme [du socialiste] Lionel Jospin figurent les 35 heures. J’ai été très associée à la préparation de la grande conférence du 10 octobre 1997, au terme de laquelle Jean Gandois, patron du CNPF [ancêtre du Medef], déclara : « J’ai été trahi. » Trahi par qui ?

Trahi par Martine Aubry, qui avait été sa collaboratrice pendant deux ans chez Pechiney ? Celle-ci avait déclaré son opposition à la RTT comme solution aux problèmes d’emploi en 1991, au Zénith, devant des militants de la CFDT. Arrivée à la tête du grand ministère des affaires sociales, elle semblait ne pas avoir changé d’avis et faisait volontiers part, en privé, de son hostilité à cette mesure que Dominique Strauss-Kahn avait inscrite dans le programme du socialiste Lionel Jospin. Jean Gandois a donc pu croire qu’il échapperait à une « loi couperet ».

Trahi par Nicole Notat [alors secrétaire générale de la CFDT] ? Longtemps, en effet, semblait se dessiner un scénario qui avait l’aval du CNPF et de la CFDT, avec une période de simple incitation, la loi n’intervenant éventuellement qu’au terme d’une période de deux ans en cas de succès insuffisant. Mais Nicole Notat, quelques jours avant la conférence, persuadée que le gouvernement voulait absolument une loi, l’avait elle-même réclamée pour ne pas paraître en retrait. »

 

Municipales et Intercommunalité: le grand gâchis financier et administratif

Municipales et Intercommunalité: le grand gâchis financier et administratif

 

On parle évidemment surtout des grandes villes à propos des municipales. Mais ce scrutin concerne aussi d’autres enjeux géographiques en particulier l’intercommunalité. Il y a bien sûr le statut des métropoles mais aussi celui des plus petites communes regroupées dans les communautés de communes (ou agglos). Des intercommunalité qui le plus souvent se sont installées comme une superstructure supplémentaires entre une ville et les communes regroupées. Finalement, en général on trouve deux  étages de gestion. La commune qui a conservé évidemment sa superstructure et l’organisation communautaire.

 

Comme lors  des phases de décentralisation depuis les fameuses réformes Defferre, la première initiative des intercommunalités a été de s’équiper en locaux, en personnel et en capacité financière. Dans le même temps, rien n’a changé ou presque dans chacune des communes regroupées. Un véritable gâchis financier avec en plus en général n’ont pas une rationalisation des services mais plutôt une dégradation avec une augmentation des coûts et des tarifs. Il est clair qu’il aurait fallu en installant l’intercommunalité faire sauter une strate. Le plus souvent on a maintenant la commune, ensuite l’intercommunalité, ensuite le département puis la région et évidemment l’État. C’est-à-dire 5 couches administratives, le moyen le plus efficace pour  stériliser toute initiative et pour accroître les prélèvements obligatoires. Le pire c’est que comme pour les phases de décentralisation précédente, les superstructures se focalisent sur tout sauf sur l’essentiel à savoir le développement et l’emploi. Bien sûr elle font semblant mais le pouvoir est encore dans le main du préfet, c’est-à-dire de l’État.

Dans les 6442 communes de plus de 1000 habitants, le vote concernera deux listes: une pour désigner les conseillers municipaux, l’autre pour désigner les conseillers communautaires – choisis parmi les membres de la première liste. Dans les communes de moins de 1000 h., le maire et certains de ses adjoints seront en même temps conseillers communautaires.

La quasi-totalité des villes françaises est en effet regroupée en intercommunalités, c’est-à-dire en regroupement de communes – 42 en moyenne nationale – exerçant en commun un certain nombre de compétences (voirie, eau, déchets, développement économique, plans d’urbanisme, logement,…).

Au fil des décennies et des lois, ces compétences se sont élargies, et le budget de ces structures est également devenu significatif. Le budget total des 1255 intercommunalités est en effet d’environ 50 milliards d’euros, soit la moitié du budget total des près de 34.968. Des sommes faramineuses gérées de manière souvent irresponsable en tout cas non pertinente et en plus dans l’intérêt des petites baronnies qui se partagent le gâteau: » tu me laisses lancer mon grand projet de stade  et en échange je t’accorderai une subvention pour ta salle des sports ou la réfection de tes trottoirs. » Avec souvent des collusions entre intérêts publics et intérêts privés.

Réforme des retraites, « formidable gâchis » (Antoine Bozio), maître de conférences à l’EHESS

Réforme des retraites, « formidable gâchis » (Antoine Bozio), maître de conférences à l’EHESS

Selon l’économiste Antoine Bozio, qui a participé à la réflexion du gouvernement  dans une tribune au « Monde », malgré l’annonce de quelques mesures visant à réduire les inégalités, les craintes des opposants à la réforme d’une réduction des droits à la retraite sont validées.

«  Le 11 décembre, le premier ministre présentait devant le Conseil économique, social et environnemental (CESE) les modalités de mise en place de la grande réforme des retraites. On attendait des clarifications sur les objectifs de la réforme : est-ce que l’objectif est la baisse des dépenses de retraite, comme les opposants à la réforme le craignent, ou est-ce que l’objectif est la mise en place d’un régime universel visant à donner plus de garanties des droits à la retraite et réduire les inégalités de retraite ?

La première partie du discours a consisté à énoncer les grands principes et objectifs de la réforme. Avec un ton d’apaisement, le premier ministre a rejeté toute volonté de stigmatisation des uns ou des autres, répété qu’il n’y avait pas d’agenda caché. Il a affirmé nettement la garantie « incontestable » de la valeur du point, et « l’indexation progressive sur les salaires ». Enchaînant sur l’objectif de justice sociale, il a détaillé les mesures de solidarité comprises dans le nouveau système, de la pension minimale aux points pour une période de chômage, de maladie, et aux droits pour les enfants. L’objectif de réduction des inégalités de retraite semblait enfin assumé, avec un système qui vise à renforcer « la redistribution au profit des plus modestes » et corriger « les inégalités de pensions entre les femmes et les hommes ». Sur la gouvernance, il confirme également l’orientation vers une gouvernance par les partenaires sociaux. A ce stade, l’auditeur pourrait penser que le gouvernement a décidé d’apaiser et de clarifier l’objectif profondément social porté par la mise en place d’un régime universel.

L’objectif est ainsi assumé de réduire la dépense de retraite

Mais c’est ensuite que vient l’annonce la plus importante du discours. Le premier ministre annonce le report de la mise en place de la réforme aux générations nées après 1975, et donc à 2037 pour la première pension liquidée en partie avec les règles du nouveau système. La réforme systémique étant repoussée de douze ans, le premier ministre annonce ensuite une autre réforme, prévue pour s’étaler entre 2022 et 2027. Il s’agit de la mise en place, dans le système actuel, d’un nouveau paramètre remplaçant l’âge du taux plein, un nouvel âge pivot. Cet âge pivot devrait être mis en place progressivement pour atteindre 64 ans en 2027. Il impliquerait un malus en cas de départ plus précoce et un bonus en cas de départ plus tardif. Cette réforme paramétrique vise ainsi à augmenter l’âge du taux plein à 64 ans plus rapidement que ce qui était prévu dans la législation actuelle, qui prévoyait l’augmentation de l’âge moyen de départ à 64 ans vers 2037. » Aototal d’après intéressé, une présentation en forme de gâchis ».

 

Gilets jaunes: le grand gâchis social et démocratique

Gilets jaunes: le grand gâchis social et démocratique

 

Rarement la France aura connu une protestation d’une telle ampleur notamment quant à sa durée mais rarement un mouvement se sera terminé dans une telle confusion au point qu’on peut parler de gâchis social et surtout démocratique. De ce point de vue, le refus des pouvoirs publics d’envisager une médiation sociale tout autant que l’aversion des gilets jaunes à désigner une représentation officielle auront contribué à faire durer la chienlit. Le mouvement des gilets jaunes restera forcément dans l’histoire compte tenu de l’ampleur et de sa durée. À l’échelle du temps cependant, il se réduira à une sorte de jacquerie qui s’est auto détruite elle-même. La responsabilité en incombe sans doute à des leaders gauchistes, anarchistes et populistes incapables de structurer  un mouvement national et donc aussi de surmonter les contradictions des revendications qui ont glissé sur le terrain politique. Des contradictions idéologiques de  leaders transformés du jour au lendemain en dirigeant d’un grand mouvement national et qui derrière leur radicalité tenaient des propos du café du commerce. Des leaders autoproclamés qui ont rapidement montré leurs limites, leurs connaissances et leurs compétences sociales. De leur côté, les pouvoirs publics n’ont rien fait à temps pour tenir compte à temps  des mécontentements incontestables. Au contraire, ils ont refusé en permanence la médiation par les corps intermédiaires et ne s’en sont tirés car que par la pirouette du grand débat dont on serait bien en peine de tirer des conclusions puisque la synthèse n’a même jamais été réalisée. La décomposition du mouvement  a grandement été facilitée par l’intrusion de casseurs qui ont répandu la peur chez les manifestants comme dans l’opinion publique. Cela a abouti à un grand gâchis et la plupart des participants de départ se sont retirés de l’action. Pour l’anniversaire moins de 30 000 personnes ont été  mobilisés et la scène a surtout été occupé par  de jeunes casseurs qui ont porté sans doute le coup définitif et fatal aux gilets jaunes.   Même si le mouvement des gilets jaunes est pratiquement mort, le mécontentement demeure y compris avec ses contradictions et les pouvoirs publics n’ont pas manifesté de réelle volonté d’ouvrir le dialogue  sur les grands enjeux du moment. Le moment est peut-être venu d’organiser ce Grenelle social car le mécontentement pourrait se réveiller sous d’autres formes plus ou moins contrôlables.

 

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