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Gabriel Attal  « croit aux forces de l’écrit »

Gabriel Attal  »croit aux forces de l’écrit »

Dans une tribune au « Monde », le ministre de l’éducation, Gabriel Attal, rappelle l’aspect fondamental de l’acquisition de la lecture et de l’écriture. Et annonce faire de la lutte contre la baisse de niveau « une urgence républicaine ».

La tribune publiée le 5 septembre dans les colonnes du Monde par des artistes et intellectuels engagés pour l’écriture a connu une résonance considérable. Auprès des parents, grands-parents d’élèves, bien sûr, qui n’attendent pour eux rien d’autre que le meilleur. Auprès des enseignants, évidemment, qui rivalisent d’efforts, de ressources, de créativité souvent, pour leur permettre de s’élever. En réalité, chacun de nos concitoyens s’y retrouve.

Les frontières s’estompent, les repères se troublent, les modes de l’instant menacent l’immanence de notre héritage, à la fois si profond et toujours fragile. L’écrit, c’est ce qui situe, et ce qui reste. C’est ce qui rend possible à la fois le raisonnement cartésien et l’imaginaire fécond de chacun. Pour le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse que je suis, ce fut le rappel d’une responsabilité immense. L’école doit, toujours, rester la source d’une société d’intelligences libres et d’esprits émancipés. Au croisement de tous les arts, nourrie de la sensibilité de chacun, l’écriture doit être le support de la créativité des élèves, afin qu’ils puissent « écrire comme personne » avec « les mots de tout le monde », pour paraphraser Colette.

Je suis un ministre lucide. Les savoirs fondamentaux, et singulièrement la lecture et l’écriture, sont ceux qui rendent possibles tous les autres. Partant, l’absence de leur maîtrise est ce qui rend tout impossible. Au moment où je prends mes fonctions, en France, pays des plus merveilleux auteurs et des plus grands talents qui ont marqué notre histoire intellectuelle, qui continue d’éclairer le monde de ses plus beaux textes, près d’un élève sur trois ne sait pas lire ou écrire convenablement à son entrée en 6ᵉ. Une baisse de niveau qu’il faut nommer sans fard et sans détour : une urgence républicaine.

J’ai annoncé, dès ma nomination, mon ambition d’un « choc des savoirs » pour nos élèves, préalable absolu pour élever le niveau, bâtir une école qui émancipe et qui rend heureux. C’est l’objectif qu’a fixé le président de la République dès 2017, et grâce à son implication, l’investissement qui a été consenti ces six dernières années n’a connu aucun précédent dans l’histoire récente. Sa détermination nous a permis d’agir avec trois constantes claires : l’effort massif sur les petites classes, la volonté farouche d’agir pour l’égalité des chances et l’éducation prioritaire, et la prééminence des savoirs fondamentaux.

Sondage Gabriel Attal , Ministre de l’éducation, soutenu par l’opinion

Sondage Gabriel Attal , Ministre de l’éducation, soutenu par l’opinion

Gabriel Attal fait une rentrée politique relativement efficace auprès de l’opinion. D’après l’étude Odoxa Backbone consulting les annonces du ministre de l’éducation sont bien accueillies. Qu’il s’agisse de l’interdiction l’abaya ou du rétablissement des épreuves de spécialité du bac au moins de juin, respectivement soutenues par 74% et 76% de citoyens. L’objectif de «faire de la lutte contre le harcèlement à l’école une priorité absolue» fait aussi consensus (88%), tout comme la volonté, dans une moindre mesure, d’expérimenter l’uniforme ou la tenue unique à l’école (63%). «Notons tout de même que sur ce dernier sujet, comme pour l’interdiction de l’abaya, que les plus directement concernés, c’est-à-dire les parents et surtout les élèves eux-mêmes sont nettement plus circonspects», fait remarquer Gaël Sliman.

Enfin, l’image de Gabriel Attal est globalement positive. Le ministre est salué comme étant «courageux», «sympathique» et «compétent» par six Français sur dix. Dans un gouvernement longtemps critiqué pour être trop technique, le macroniste est aussi perçu comme un «vrai» politique. Avec les défauts qui peuvent y être associés, à savoir le fait d’être «ambitieux» (80%) mais surtout «pas sincère» (51%). Ses points faibles se trouvent aussi du côté des jeunes générations – élèves et parents -, moins nombreux à le plébisciter que les seniors.

Euro numérique : une révolution monétaire

Euro numérique : une révolution monétaire

Par Gabriel Gaspard, Chef d’entreprise à la retraite, spécialiste en économie financière explique que l’euro numérique constituerait une révolution monétaire pour l’Europe ( la Tribune, extrait)

 

C’est quoi un euro numérique ?

« Le but de nos travaux est de veiller à ce qu’à l’ère numérique, les ménages et les entreprises aient toujours accès à la forme de monnaie la plus sûre : la monnaie de Banque centrale »Christine Lagarde, présidente de la BCE. L’euro numérique devrait être disponible entre 2023 et 2026. D’après la BCE, il serait le bienvenu dans les situations où les ménages et les entreprises ne souhaitent plus payer en espèces. Il éviterait aux européens d’utiliser des instruments de paiement numériques non émis et contrôlés par l’Europe.

Ce que l’euro numérique pourrait changer au quotidien

Cet euro digital serait une forme électronique de monnaie de la BCE. Il est envisagé que chaque européen puisse déposer directement cette monnaie auprès de la Banque centrale dont l’accès est jusqu’ici réservé aux banques commerciales. Les transactions seraient instantanées.

Ne nécessitant pas de règlement interbancaire l’euro digital sera disponible 24h/24 et 7j/7. Pour éviter la fuite des épargnants vers cette monnaie électronique, et échapper aux frais excessifs d’un compte de dépôt classique (2,4% par an), la BCE prévoit de limiter le nombre d’euros numériques que chacun pourrait placer chez elle. Reste que le risque pour la création d’une monnaie entièrement numérique est la traçabilité des transactions et l’anonymat.

La fuite en avant de la BCE depuis 2008

En 2008 face à la crise financière, la BCE a injecté 4.000 milliards d’euros de 2011 à 2017 qui représentent un tiers du PIB de la zone euro. Elle a abaissé son taux directeur à zéro et elle a acheté de la dette publique et privée. Pour la France il n’y a pas eu de ruissellement et plusieurs milliards d’euros se sont établis dans les pays d’Europe du Nord. En 10 ansla crise financière a coûté approximativement 1.541 milliards d’euros en termes de produit intérieur brut (PIB) selon les calculs d’Éric Dor, directeur des études économiques à IESEG School of Management.

Avec la propagation de la pandémie de la Covid en Europe, les Banques centrales ont abaissé leurs taux d’intérêts comme premier choc. Malheureusement pour l’Europe, le taux directeur de la BCE était déjà à zéro, pas moyen d’une nouvelle baisse. En 2020 pour contrer les effets de la Covid, la BCE a préféré lancer un nouveau programme de rachats de dette souveraine de 750 milliards d’euros baptisé Programme d’achats d’urgence pandémique (PEPP). Le 4 juin 2020, le Conseil des gouverneurs de la BCE a de nouveau décidé d’augmenter l’enveloppe consacrée au programme PEPP, la portant à un total de 1.850 milliards d’euros.

Avec un rebond de l’inflation en zone euro et les taux d’emprunt des États en forte hausse, il y a une grande pression sur la BCE pour réduire son programme de rachat des dettes. Les politiques d’endettement de plusieurs pays européens, dont la France, sont tragiquement élevés. La BCE n’a plus beaucoup de moyens pour créer des liquidités. C’est le moment d’introduire l’euro digital et de recourir aux économies des ménages européens. Dans le cas contraire, les politiques d’austérité en Europe deviendraient inévitables au vu de la diminution des facilités.

Issu du traité de Rome de 1957, le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) interdit le financement monétaire des États par la BCE et limite le recours aux instruments de politique monétaire (article 123). La BCE ne peut pas financer directement les dettes publiques des États membres de la zone euro. D’après le traité de Rome il ne serait pas possible de forcer l’épargne privée à financer directement la croissance des dettes publiques. Mais voilà avec la pandémie, la France a déjà dévié ces règles

« L’ensemble constitué des banques commerciales et de la Banque centrale a donc recyclé l’épargne des ménages pour prêter à l’État« , explique Agnès Bénassy-Quéré, Chef économiste de la DG trésor

 La question qui se pose au vu de la situation actuelle : la BCE imagine-t-elle une nouvelle révolution monétaire qui sera proche du « Plan de Chicago » de 1936 ?

Il est peut-être déflationniste :

« En période d’expansion économique, la croissance est généralement accompagnée d’une augmentation de la masse monétaire, elle-même corrélée à l’inflation. En revanche, en période de contraction, telle que celle que nous avons traversée après 2008, la masse monétaire se resserre. Elle conduit, selon l’économiste américain Irving Fisher (1867-1947) à la déflation par la dette ».

Bruno Colmant, Membre de l’Académie Royale de Belgique. Les économistes à cette époque avaient imaginé un système de réserves obligatoires à 100% : tout ce qu’une banque commerciale peut récolter comme dépôts doit être intégralement entreposé à la Banque centrale.

Avec l’euro digital, il suffit que la BCE demande aux banques commerciales de déposer une fraction des épargnes des ménages en euro numérique sur leurs comptes à la BCE. Son passif va automatiquement augmenter. Ce passif pourra compenser de nouvelles dettes publiques qu’elle détiendrait à son actif. L’épargne des ménages européens financerait alors partiellement et directement l’endettement des États.

La France ne peut pas emprunter directement à la BCE, elle ne peut emprunter qu’aux banques commerciales. C’est la conséquence de la loi du 3 janvier 1973 ou celle de1993 après la loi sur l’indépendance de la Banque de France, votée dans le cadre de la transposition du traité de Maastricht dans la loi française. Le périmètre d’intervention de la BCE doit être clarifié. Avec le traité de Maastricht la BCE a un mandat principal : « maintenir la stabilité des prix » interprété par la BCE comme maîtriser l’inflation proche de, mais inférieure à 2%La BCE change son objectif après 18 ans et porte la cible de l’inflation à 2%. Il est très probable qu’en 2021 ce mandat ne puisse plus être assuré.

L’Europe doit répondre à la question : faut-il changer le mandat de la BCE ? L’euro numérique peut-il voir le jour sans remettre en question les traités de Rome et de Maastricht ?

Gabriel Gaspard

Covid «La troisième vague n’est pas terminée » (Gabriel Attal)

Covid «La troisième vague n’est pas terminée » (Gabriel Attal)

Les déclarations du porte-parole du gouvernement révèlent la profondeur et l’ampleur d’une crise sanitaire dont personne ne peut définir à la fois la durée et l’ampleur. En clair, le pessimisme affiché par Gabriel Attal prépare sans doute une prolongation des mesures restrictives qui devaient être limitées à quatre semaines. Une première prolongation sans doute en mai juin et qui pourrait y compris affecter une partie de l’été pour certaines activités.

 

Selon Gabriel Attal, «la situation épidémique reste très contrastée. Si certains signaux sont encourageants et montrent que les mesures de freinage fonctionnent, il est encore trop tôt pour constater une pleine efficacité de ces mesures au niveau national».

L’Île-de-France, les Hauts-de-France et la Provence-Alpes-Côte d’Azur «sont toujours les régions qui connaissent l’incidence la plus élevée», et «la situation semble toujours se dégrader» en Auvergne-Rhône-Alpes, dans le Grand Est, et en Bourgogne Franche-Comté, a détaillé le porte-parole. «L’évolution est même plus préoccupante encore dans certains départements» comme le Massif central et la Drôme, tandis que la Meuse, la Moselle et la Meurthe-et-Moselle «connaissent toujours une situation fragile», selon M. Attal.

 

En Bourgogne-Franche-Comté, «l’évolution paraît plus dégradée» dans les départements de l’est de la région, la Haute-Saône, le Doubs, le Territoire de Belfort et le Jura, mais «meilleure» dans la Nièvre. La tendance est en revanche «relativement plus favorable» en Provence-Alpes-Côte d’Azur et dans les Alpes-Maritimes, où le taux d’incidence est passé de 488 fin mars à 286 ces derniers jours, a-t-il souligné, en notant aussi une évolution «très favorable» dans l’Aube, avec une baisse de près de 40% de l’incidence.

 

Une évolution «un peu plus favorable» qu’à l’échelle nationale s’observe également dans l’Eure et en Seine-Maritime. En Outre-mer, Garbiel Attal a relevé «une amélioration de la situation dans l’Océan indien, mais une dégradation aux Antilles et en Guyane», frontalière du Brésil, où circulent de nombreux variants.

La France comptait presque 6000 malades du Covid-19 dans les services de réanimation ce mardi et près de 32.000 personnes hospitalisées, avec 39.113 nouveaux cas enregistrés en 24 heures.

Gabriel Attal: l’archétype des ministres boutonneux du gouvernement explique l’inexplicable

Gabriel Attal: l’archétype des ministres boutonneux du gouvernement explique l’inexplicable

Il est clair qu’une grande partie de ce gouvernement est composée de jeunes ministres sans grande culture politique et sortis du chapeau par Macron précisément pour ne pas lui faire de l’ombre. Un grand nombre ont d’ailleurs été recrutés dans les inutiles instituts d’études politiques et n’ont pratiquement jamais travaillé. À noter que la dernière déclaration de Gabriel Attal concerne la durée du nouveau confinement qui serait » à ce stade » bien limitées à quatre semaines. À ce stade, la précaution oratoire sans doute enseignée dans les instituts d’études politiques pour pouvoir dire le contraire si les circonstances l’imposent. Gabriel Attal à la posture d’adolescent a bien du mal à convaincre y compris quand il tente d’expliquer les contradictions du gouvernement dans le Figaro :

 

Gabriel ATTAL. - À chaque fois que des mesures d’ampleur sont annoncées, elles doivent être suivies d’un nécessaire moment de réglage, qui doit être le plus court possible. Je ne comparerais pas celui-ci au pataquès de l’attestation il y a quinze jours. Sur les centres aérés, le premier ministre s’est clairement exprimé dès jeudi matin au Parlement. Sur les assistantes maternelles, nous avons dû trancher alors que la profession elle-même était divisée: décision rendue en quelques heures. Quant aux déplacements pour ce week-end, les choses sont claires: vous pouvez aller vous isoler dans un autre territoire pour les semaines à venir, ou faire un aller-retour pour déposer vos enfants.

Sur la durée des mesures:

« Ces mesures ont été annoncées pour quatre semaines. Il n’est pas prévu qu’elles aillent au-delà des 4 semaines à ce stade », a déclaré le représentant du gouvernement sur LCI, même si « il ne faut jamais rien exclure par principe pour l’avenir ».

 

L’exécutif dit apprendre de ses erreurs, mais ces «couacs» donnent l’impression d’une impréparation…

Je l’entends. Tout comme j’entends la demande d’adaptation de nos mesures

« je l’entends »une autre expression à la mode dans les instituts politiques qui évidemment ne signifie ni désapprobation ni approbation ! Juste la dialectique pour endormir.

Déconfinement : une valse à trois temps pour Gabriel Attal

Déconfinement : une valse à trois temps pour Gabriel Attal,

Gabriel Attal , chargé de la communication du gouvernement, propose un calendrier à trois temps. En fait, une sorte de valse à laquelle le pouvoir nous a habitué et qui par définition est caractérisé comme la valse par un exercice qui tourne en rond.  » Dans un entretien au Journal du Dimanche, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, se refuse même à parler d’un déconfinement et insiste sur la nécessité de « poursuivre [les efforts] pour ne pas les gâcher ».  »

 

Quel est l’objectif de la prise de parole d’­Emmanuel ­Macron mardi?
Comme il s’y était engagé, le Président sera au rendez-vous en s’adressant aux Français. La situation sanitaire s’améliore, grâce à leurs efforts. Mais ils doivent se poursuivre pour ne pas les gâcher. ­Emmanuel ­Macron donnera des perspectives à plusieurs semaines, notamment sur l’adaptation de notre stratégie. L’enjeu : faire évoluer les ­conditions du ­confinement à mesure que la situation sanitaire s’améliore, tout en assumant une maîtrise pour éviter que l’épidémie reparte. Certains établissements, comme les bars et restaurants, ­continueront à ­connaître des restrictions. Nous serons, comme depuis le début, à leurs côtés.

 

Les commerces rouvriront-ils avant le 1er décembre?
Nous nous étions engagés à leur permettre de rouvrir autour du 1er décembre si l’amélioration de la situation sanitaire se ­confirmait, ce qui semble être le cas. La grande distribution et les plateformes ont accepté notre proposition de décaler le Black Friday. Le Président est ­conscient des efforts ­consentis et attaché à la valeur travail.

Faut-il maintenir la limite d’une heure et de 1 kilomètre pour les promenades?
On n’est pas tous égaux face au rayon de 1 kilomètre. Par exemple, il y a un enjeu : permettre à ceux qui ne vivent pas près d’un parc d’aller y respirer. Mais soyons clairs : le ­confinement va se poursuivre et donc la limitation des déplacements aussi.

Jusqu’aux fêtes de fin d’année?
Comme l’a annoncé le Premier ministre aux chefs de parti vendredi, les assouplissements se feront en trois étapes au regard de l’évolution sanitaire et des risques liés à certaines activités : d’abord autour du 1er décembre, puis avant les ­congés de fin d’année, puis à partir de janvier 2021.

Quand les Français y verront-ils plus clair sur la stratégie vaccinale du gouvernement?
Ne soyons ni Cassandre ni Bisounours : ne nous privons pas des nouvelles encourageantes, mais restons prudents à l’heure où les études restent en cours. L’important, c’est d’anticiper pour être prêts dès que les premiers vaccins arriveront. Nous avons des ­contrats en discussion : trois signés, au moins trois autres très avancés et d’autres en discussion. Avec en moyenne 30 millions de doses par ­contrat. Nous identifions des centres de stockage et des moyens de transport. La Haute Autorité de santé rendra prochainement son avis sur les publics prioritaires et le comité ­consultatif national d’éthique sera saisi sur le dispositif d’appel à la vaccination.

Le vaccin sera-t-il obligatoire?
La question se posera quand on ­connaîtra les propriétés des vaccins. Nous devons intégrer le fait que nous aurons un recul limité. Le Président a été clair mercredi en ­Conseil des ministres : la ­condition essentielle à la confiance des Français, c’est la transparence. Elle sera notre valeur absolue.

La doctrine «  tester, tracer, isoler  » est-elle un échec?
La France est l’un des pays européens qui a le plus testé. Pour le traçage, 5 millions de Français ont été ­contactés par l’Assurance maladie depuis mai. Cela relève plutôt de la prouesse et tous les professionnels doivent être salués. Pour l’avenir, il y a clairement l’enjeu d’un isolement plus effectif des cas positifs et des cas ­contacts. Faut-il le rendre obligatoire, avec ­contrôles et sanctions? Beaucoup de nos voisins l’ont fait et j’entends des Français qui estiment subir des ­contraintes qui pourraient être allégées si nous concentrons les efforts sur les chaînes de ­contamination. A titre personnel, je trouve la piste intéressante. Les formations politiques se sont pour le moment assez peu positionnées, y compris vendredi soir, sur ce sujet qui mérite un vrai débat démocratique.

Cette sortie de ­confinement sera plus ­contrainte que la première : est-ce la preuve que le pays a été déconfiné trop largement, trop vite, en mai?
A l’époque, tout le monde avait hâte de revenir à la normale au plus vite. Dès avril, les oppositions nous demandaient un déconfinement en avance rapide. En mai, Les Républicains réclamaient une accélération d’un mois de la réouverture des bars, puis s’étonnaient que nous ­consacrions l’été à la gestion de la crise plutôt qu’à la relance immédiate de l’économie. On a avancé avec méthode, ­conscients des risques, en systématisant notamment le masque dès l’été. Est-ce qu’on a espéré, y compris au gouvernement, ne pas avoir à renouer avec le ­confinement? Bien sûr. En avons-nous fait assez pour empêcher le moindre risque? A l’évidence non. Mais aucun pays n’a trouvé la solution à ce jour : toute l’Europe est ­confrontée à cette deuxième vague y compris plus durement que lors de la première, comme la Suisse ou la Suède. Je crois qu’à l’époque nous sommes allés aussi loin que l’acceptabilité sociale le permettait après un ­confinement très dur.

N’est-ce pas le rôle d’un gouvernement de résister aux pressions?
Le fil rouge de la gestion de cette crise a été, et reste, de tenir face aux pressions multiples pour protéger les Français. Souvenez-vous des réactions à la fermeture des bars et restos à Marseille en septembre, au couvre-feu en octobre. Il y a seulement un mois, au Sénat, les LR et le PS s’alliaient encore pour rouvrir les discothèques…

Les oppositions auraient-elles dû soutenir toutes vos propositions?
En démocratie, on ne cherche pas l’unanimité. Mais un peu d’unité n’aurait pas fait de mal. A défaut d’un esprit ­constructif, les oppositions se sont retrouvées au sein d’un conseil de défiance. Et, à la fin, ce sont les Français qui trinquent. Nous croyons encore que la ­concorde est possible. Le Premier ministre a fait une nouvelle proposition, acceptée : la mise en place d’un comité de liaison permettant à un représentant par groupe parlementaire de travailler en ­continu avec le gouvernement.

Mais la gestion de crise se fait principalement au ­conseil de défense, accusé d’opacité…
Certains crient au scandale depuis quelques jours alors que cela fait neuf mois que la gestion de l’épidémie passe par le ­conseil de défense, justement plus ouvert que le Conseil des ministres en ce qu’il associe des experts non membres du gouvernement. Le Parlement a débattu des centaines d’heures des choix qui y ont été faits. Derrière cette polémique artificielle, il y a une tentative de Jean-Luc ­Mélenchon de faire croire à un Président décidant tout seul. Je ne crois pas qu’il ait de leçons à donner, ayant la défense de la démocratie à géométrie variable en présidant le fan-club des régimes autoritaires, du Venezuela au président turc ­Erdogan! ­Emmanuel ­Macron ­consulte, concerte, puis décide. Et, surtout, il ne se dérobe jamais, y compris devant les mesures difficiles et impopulaires. Le courage d’assumer est aussi une forme de « quoi qu’il en coûte ».

Technologie 5G : une révolution à partir de 2020 en Europe (Mariya Gabriel)

Technologie 5G : une révolution à partir de 2020 en Europe (Mariya Gabriel)

Mariya Gabriel, Commissaire européenne chargée de l’Economie et de la Société numériques explique que la technologie 5G va constituer une révolution en Europe pour économie et la vie quotidienne. (Article de la Tribune)

 

« L’Europe vient de franchir une étape cruciale pour façonner une société et une économie digitales qui soient au service des citoyens. Elle vient en effet de trouver un accord politique sur des règles communes pour qu’une technologie essentielle pour l’innovation, la 5G, puisse se développer à partir de 2020. En matière de connectivité aussi, « Europe is back ». La négociation, lancée par le Président Juncker dans le cadre du marché unique du numérique, avait déjà connu un nouvel élan avec la proposition que nous avions faite en octobre dernier d’une « roadmap  du spectre», une feuille de route concrète pour que les entreprises disposent de radiofréquences en quantité suffisante et puissent se préparer au déploiement de la 5G dès 2020. Cette négociation a été longue, difficile, souvent technique et controversée, mais le résultat acquis en vaut la peine. Ce sera un pan important de l’héritage de la Commission Juncker pour assurer que le marché unique du numérique se traduise par des bénéfices concrets pour les citoyens. Revenons sur les enjeux concrets de cette négociation. Partager ses données de santé avec son médecin en étant en voyage, effectuer une opération chirurgicale à distance et bénéficier de médicaments personnalisés, mieux gérer le trafic routier d’une ville en temps réel, se déplacer dans une voiture à conduite automatique ; faire l’expérience de réalité virtuelle, gérer ses applications domotiques depuis son lieu de travail et même localiser son chien ou son chat en temps réel. Le point commun de toutes ces activités s’écrit en deux lettres : 5G. Cette technologie qui permet de communiquer à des vitesses de plus de 10 gigabits par seconde et en temps réel, va révolutionner nos vies, nos sociétés et nos économies. Pour ne prendre qu’un seul exemple, alors qu’il fallait 33 jours pour effectuer le téléchargement pour la séquence d’un génome humain en 2016, il faudra 39 heures avec la 5G. Grâce à cette technologie, ce sont des milliers de nouveaux services, des centaines d’innovations qui exploiteront un internet présent partout, en permanence et en toute chose grâce à l’Internet des objets. Bien évidemment, la compétition mondiale pour maîtriser cette technologie et bénéficier des avantages de précurseur fait rage depuis déjà plusieurs années. Après l’échec relatif de la 4G, l’Europe n’a pas le choix et veut affirmer son ambition : elle doit saisir cette opportunité qui représente plus de 113 milliards d’euros de bénéfices annuels et près de 2,4 millions d’emplois.  Mais le développement de la 5G en Europe repose sur deux conditions préalables. D’abord  avoir accès à une quantité suffisante d’une ressource naturelle qui s’appelle le « spectre » et qui concerne l’attribution de fréquences radio. Ce spectre a une valeur très importante : à l’heure actuelle on estime que la valeur économique des services qui utilisent le spectre représente 500 milliards d’euros par an et 1.000 milliards en 2023. Mais pour développer la 5G il faut que la mise à disposition de ce spectre soit coordonnée au niveau européen, un peu comme nous l’avons fait dans les années 1950 avec le charbon et l’acier. Une action au niveau européen aura assurément  une valeur ajoutée indéniable. Ensuite, il faut créer un environnement règlementaire qui favorise les investissements et la prise de risques dans les licences de fréquence à long terme. A cette fin, les investisseurs ont besoin de prévisibilité et de clarté concernant l’accès à la ressource de fréquences radio: de la même manière qu’il est plus facile d’acheter une maison sur 25 ans que sur 15 ans, les opérateurs ont besoin d’une garantie d’accès à la ressource spectrale sur le long terme pour investir. C’est précisément sur ces deux points que l’Europe vient de progresser de manière cruciale dans le cadre des discussions sur le code des télécommunications. L’accord politique trouvé jeudi soir dernier consacre les derniers éléments qui faisaient encore l’objet de divergences depuis octobre, notamment de la mise à disposition du spectre d’ici 2020,  une visibilité sur 20 ans pour les investissements dans des licences, une coordination des procédures d’allocation et une attribution du spectre en temps opportun.  Cet accord montre que la machine européenne à créer du consensus et à harmoniser dans l’intérêt général des Européens fonctionne efficacement, y compris dans un domaine hautement sensible – celui des ressources naturelles – qui constitue une source de revenus importants pour les Etats membres. Bien évidemment, il reste encore beaucoup  à faire pour finaliser les autres dispositions du code des télécommunications proposées par la Commission en septembre 2016, notamment celles qui permettront de favoriser les co-investissements dans les infrastructures terrestres telles que la fibre.

Mais  je suis confiante, dans la foulée de la vision commune exprimée par les chefs d’Etat et de gouvernement au Sommet numérique de Tallinn en septembre 2017, que nous pourrons finir ces négociations sous Présidence Bulgare du Conseil de l’UE. C’est ensemble que l’Europe pourra être forte. Il est crucial de maintenir un niveau d’ambition élevé afin de conforter notre position de leader mondial. C’est par le biais de tels accords que nous pourrons offrir un avenir meilleur à nos citoyens en Europe non pas après-demain, mais dans un futur  très proche. »

Brexit : Enormes incertitudes économique du (Gabriel Zucman, économiste)

Brexit : Enormes  incertitudes économique du (Gabriel Zucman, économiste)

Selon l’économiste Gabriel Zucman, invité de « L’Interview éco » de France Info ce mardi,  »les Britanniques ont raison de s’inquiéter, il y a énormément d’incertitudes sur l’impact économique du Brexit« .  Pour ce spécialiste des paradis fiscaux, qui enseigne à l’université de Berkeley, « la tentation va être très grande » pour le Royaume-Uni « de donner tous les avantages fiscaux et de régulation pour que la City continue à être la capitale financière de l’Europe« . Gabriel Zucman cite en particulier le projet d’abaisser l’impôt sur les sociétés à 15%, ce qui ferait du Royaume-Uni « l’un des pays développés avec un des taux les plus faibles ». A long terme, cette stratégie serait une impasse, pour l’économiste : « Tous les pays qui jouent à l’extrême la carte du dumping fiscal et réglementaire, cela finit par créer des bulles qui explosent« . Il estime que si le Royaume-Uni « s’engage dans cette voie folle, qu’il essaie de siphonner la base fiscale de ses voisins en attirant des entreprises« , cela entraînera une baisse des ressources fiscales des pays voisins, qui devront augmenter les impôts. Pour Gabriel Zucman, l’Union européenne est « dans une situation objectivement catastrophique« , et l’issue passe selon lui par la création d’un parlement de la zone euro, et la prise de sanctions « contre les pays qui jouent le jeu du dumping fiscal ».




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