Fusillades en Côte d’Ivoire, dont Abidjan
Une révolte de militaires de base qui s’estiment mal payés. Evidemment un événement qui va ternir l’image d’’unn pays que Ouattara tente de redresser depuis le départ de Gbagbo. Un événement qui rappelle quand même le coup d’État de 1999 quand une mutinerie pour les mêmes raisons avait renversé Henri Konan. Depuis la situation a connu de nombreux soubresauts avant de retrouver le calme aussi le développement mais toujours sur fond de débat autour de l’ivoirité. Dernier événement en date la modification de la constitution relative à cette question. Des fusillades ont donc été signalées dans plusieurs villes de Côte d’Ivoire samedi, y compris dans une caserne d’Abidjan, la capitale économique du pays, alors que des militaires se sont mutinés pour demander une revalorisation de leur solde ainsi que le paiement de primes. Des soldats se sont emparés vendredi de Bouaké, la deuxième ville de Côte d’Ivoire, et la contestation s’est propagée à au moins quatre autres localités tandis que le gouvernement tente de jouer la carte de l’apaisement. Le ministre de la Défense, Alain-Richard Donwahi, s’est rendu samedi à Bouaké pour rencontrer les chefs des mutins, qu’il a une nouvelle fois promis d’écouter pour « trouver une solution ». Dans le même temps, les forces loyalistes se sont déployées à Abidjan. Un journaliste de Reuters a notamment vu soldats de la Garde présidentielle prendre position sur deux des trois ponts qui enjambent le lagon séparant le nord et le sud de la ville. Des coups de feu nourris ont été entendus dans la nuit à Khorogo dans le nord et à Bouaké samedi matin. Des fusillades ont également été signalées à Man dans l’ouest, à Touleupleu et à Abidjan où sont situés les administrations et le parlement. Un journaliste de Reuters qui s’est rendu à Bouaké et a pu rencontrer certains mutins a précisé que la plupart étaient des soldats du rang ainsi que des combattants démobilisés. La majorité semblait être d’anciens membres des Forces nouvelles, mouvement qui avait mené une rébellion et fait de Bouaké sa capitale de fait de 2002 jusqu’à la fin de la guerre civile en 2011. Le président Alassane Ouattara a tenu une réunion de crise vendredi soir avec le ministre de la Défense et les responsables des forces armées. Dans un communiqué lu à la télévision nationale, le ministre de la Défense a appelé les soldats « à garder leur calme et à rentrer dans les casernes en vue de permettre la recherche de solutions durables ». « Nous allons discuter avec nos hommes, recueillir leurs préoccupations et trouver des solutions à cette situation », a-t-il ajouté à l’issue de la réunion d’urgence. Il a estimé que la révolte était « compréhensible mais déplorable. Déplorable pour l’image de notre pays et pour le travail qui a été fait par le Président de la République depuis la sortie de crise ».
(Avec Reuters)