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Front National: le processus de dédiabolisation

Front National: le processus de dédiabolisation

Par
Virginie Martin
Docteure sciences politiques, HDR sciences de gestion, Kedge Business School dans the Conversation.


88, c’est le nombre de députés que le Rassemblement national (RN) compte désormais à l’Assemblée nationale. Ce chiffre suffit-il à faire du RN une organisation partisane comme les autres ? En faisant abstraction du jeu des alliances façon Nupes, il en fait, en tous cas, le principal parti d’opposition au gouvernement – un parti qui a joué un rôle non négligeable lors des dernières séquences législatives autour de la réforme de la retraite.

20 ans plus tôt, lorsque l’extrême droite accède pour la première fois de son histoire au second tour de l’élection présidentielle, la France est sous le choc. 1,3 million de personnes manifestent contre le Front national (FN), parmi lesquels beaucoup de jeunes. Jean-Marie Le Pen fait face à une mobilisation anti-FN si forte qu’il n’atteint même pas 18 % des suffrages au second tour de ces élections de 2002 contre Jacques Chirac (environ 5,5 millions de voix). Le Front républicain fonctionne parfaitement.

Quelle stratégie a été appliquée par le FN-RN, pour passer du statut de parti marginal et honni à une organisation notabilisée, voire institutionnalisée ?

Depuis sa création en 1972, le FN-RN a été présent par trois fois au second tour de l’élection présidentielle : en 2002, en 2017 et 2022. Les deux dernières fois, Marine Le Pen a atteint des scores considérables : 33,9 % et 41,45 %. Cette progressive montée du RN, la stabilité de ses votes et son ancrage territorial sont les marqueurs d’une normalisation et d’une banalisation du parti d’extrême droite.

Cette normalisation s’est construite autour d’une dynamique de changement, qu’on a coutume de nommer « dédiabolisation ». Celle-ci s’est faite progressivement et a été marquée par deux séquences. La première a permis au parti de se notabiliser, un phénomène accéléré avec l’arrivée de Marine Le Pen à la tête du FN. La seconde séquence est très directement liée à l’élection de députés RN à l’Assemblée nationale. Il s’agit d’une phase d’institutionnalisation.

Le congrès de Tours en 2011 marque un tournant dans l’histoire du FN. Le père de la famille Le Pen, créateur du FN, va passer la main. Le vote des militants en faveur de la fille est sans appel – 67,65 % des voix – face à Bruno Gollnisch.

L’image du FN ne sera plus celle de Jean-Marie, l’homme pour qui les chambres à gaz sont un « détail de l’histoire » celui que les plus âgés ont connu un bandeau noir sur l’œil gauche. Marine Le Pen, femme de 45 ans arrive à la tête de ce parti.

« Le message, c’est le medium » écrivait le sociologue Marshall McLuhan. Cela vaut aussi pour le FN ; l’égérie a changé, la dédiabolisation s’incarne plus que jamais dès cette nouvelle image au féminin.

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Cette dédiabolisation tentée par le passé, fin des années 90, par un Bruno Mégret qui voulait normaliser le FN, voire faire des alliances avec la droite, a finalement semblé indispensable lors de la présidentielle de 2002. À l’époque, il n’était pas envisageable pour Jean-Marie Le Pen de sortir de sa spécificité et de nourrir la droite classique. Il est apparu urgent à ce moment-là de rassurer les français et de montrer combien le FN n’était pas une menace pour l’État et le pays. La dédiabolisation s’est dès lors avérée nécessaire.

Marine Le Pen est une des plus convaincues de cette nécessité depuis 2002. Elle suivra cette ligne au plus près. En 2015, elle finira même par exclure celui qui porte plus que quiconque le stigmate extrême droite : Jean-Marie Le Pen. À la faveur de prises de position dans Rivarol sur Pétain et les chambres à gaz, la fille sortira le père.

L’année 2018 est marquée d’un autre moment de stratégie d’effacement du passé. Elle passe par le changement de nom du parti. Le Front national n’est plus, le Rassemblement national est né. Avec ce mot « rassemblement » se matérialise la volonté de passer de parti de la protestation à un parti de gouvernement : « rassembler » pour pouvoir gouverner.

Dans la même logique, en 2022, Marine Le Pen se tient loin d’Eric Zemmour et ne cède pas à ses appels du pied, prouvant encore une fois son attachement à cette stratégie de dédiabolisation.

Quelques mois plus tard, l’élection de Jordan Bardella à la tête du RN offre un nouveau visage au parti. Par sa jeunesse et son parcours, il donne encore d’autres gages à cette séquence de dédiabolisation. Fils d’une famille immigrée italienne, son ancrage dans le 93 et son cursus universitaire à la Sorbonne offrent des gages de normalité – son parcours pourrait ressembler à celui de beaucoup de jeunes. Néamoins, derrière ces données, il y a aussi son militantisme à l’UNI et ses accointances traditionnelles, voire identitaires, et son regard sur une « France ensauvagée et inhumaine ».

Car bien sûr, malgré cette normalisation en vue de la conquête du pouvoir suprême, le RN reste attaché au corpus idéologique qui est le sien. Preuve en sont les marqueurs tels le renforcement de la politique nataliste en France (pour « résister » face à l’immigration), l’opposition à l’entrée de Gisèle Halimi au Panthéon ou encore la sacralisation de la « priorité nationale » dans la constitution. Le RN ne se défait pas des thématiques historiques qui ont prévalu à la création du FN.

Quel que soit le corpus idéologique dont se réclame le RN, l’hémicycle de l’Assemblée nationale offre au parti ses lettres de notabilisation, mais surtout son écrin d’institutionnalisation. De marginal et honni, le parti devient celui qui détient deux vice-présidences à la chambre basse.

Des vice-présidences qui ont mathématiquement été permises avec le soutien d’autres partis politiques – Les Républicains et Renaissance – puisque Hélène Laporte a obtenu 284 voix et Sébastien chenu 290. Face à la vague de députés RN, le cordon sanitaire est tombé. La normalisation s’est installée.

D’autant plus que, ici encore, Marine Le Pen joue la carte de la capacité à gouverner. Elle ne veut pas trop cliver pour présenter une opposition constructive, « une opposition responsable ». Dans cette optique, elle est vigilante au taux de présence de son groupe à l’assemblée, au respect de la fonction (silence, retenue, vêtements) et refuse les blocages systématiques de lois proposés par l’opposition.

Certes, l’épisode du député De Fournas a bien failli saper ces efforts de respectabilité. En prononçant la phrase « qu’il(s) retourne(nt) en Afrique » au sein de l’hémicycle, celui-ci a donné une occasion aux oppositions de prouver que la dédiabolisation était un leurre. Mais l’épisode a été relativement bien géré médiatiquement et en interne. La sanction est tombée, l’élu a perdu son porte-parolat. La discrétion est assez vite revenue.

De surcroit, quelles que soient les stratégies adoptées, avoir des députés à l’Assemblée nationale signifie saisir des moyens essentiels : assistants, informations, formations, moyens pécuniaires et possibilité, pour beaucoup d’élus sans expérience, de se professionnaliser. Il s’agit d’une marche déterminante pour envisager la conquête du pouvoir.

Reste à savoir quelle attitude adopter face au parti de Jordan Bardella et de Marine Le Pen. Est-il possible d’isoler un parti à ce point institutionnalisé et soutenu dans les urnes ? De continuer à « tabouiser » un parti recueillant autant de soutiens électoraux ? De se priver de ses électeurs en le stigmatisant ? Ce mois-ci, un sondage Ifop a montré que le RN était considéré comme le parti incarnant le mieux l’opposition au gouvernement (la stratégie de discrétion du RN semble mieux payer que celle du chahut de LFI…).

Depuis le début des années 80, aucune attitude pérenne et efficace n’a été trouvée face au FN-RN. C’est une quadrature du cercle pour le paysage politique français. S’il n’est pas un parti tout à fait comme les autres, le FN-RN est aujourd’hui à certains égards le deuxième parti de France.

Un front pas très républicain

Un front pas très républicain

 

 

BILLET DE Nicolas Antoine-Gaioni, Dommartin (Rhône) , lecteur du Monde

« Monsieur Macron, vous demandez mon vote. Vais-je le donner pour que vous appliquiez un programme qui aboutit à jeter tous les oubliés dans les bras de l’extrême-droite ?, interroge Nicolas Antoine-Gaioni. Vous n’aurez pas mon vote en échange d’engagements flous. Vous n’aurez pas mon vote si vous ne vous engagez pas à mettre en place un gouvernement d’union nationale. »

Je suis un obscur. Un aide-soignant – un de ceux que vous avez appelés premiers de corvée. Un petit. Cela ne veut pas dire que je n’ai pas fait d’études – une fac d’histoire, cela peut servir parfois. Cela ne veut pas dire que je ne sais pas lire vos programmes.

Je suis un de ceux qui voient leurs collègues serrer les dents toute une vie, et user leur corps et leur santé pour tenter de garder la tête hors de l’eau. Un de ceux qui ne comprennent pas comment certains peuvent gagner des dizaines de fois mon salaire en une seule journée – et trouver encore que je suis trop payé. Cela ne veut pas dire que je me trompe de colère. Je suis républicain et démocrate.

Je suis sans parti. Sans syndicat. Sans engagement – j’ai été occupé à élever ma fille. Cela ne veut pas dire que je suis sans convictions. En 2002, j’ai fait barrage à l’extrême-droite en votant Jacques Chirac ; en 2017, j’ai fait barrage à l’extrême-droite en votant Emmanuel Macron.

Et aujourd’hui je constate. En 2002, au lieu d’un gouvernement d’union nationale, Jacques Chirac a fait l’UMP. En 2017, au lieu d’un gouvernement d’union nationale, Emmanuel Macron a fait le vide et détruit tous les anciens partis. L’un comme l’autre, après avoir appelé et bénéficié du front républicain, ont fait semblant de croire que nos suffrages donnés étaient des votes d’adhésion à leur programme. Faire appel au front républicain la veille du scrutin ; l’oublier le lendemain.

Et il faudrait recommencer ? Monsieur Macron, vous demandez mon vote. Vais-je le donner pour que vous appliquiez un programme qui, structurellement, aboutit à jeter tous les oubliés dans les bras de l’extrême-droite ? Pour que vous appliquiez un programme qui, structurellement, crée toutes les conditions pour que Madame Le Pen, ou ses héritiers, gagne la prochaine fois sans possibilité de recours ?

Votre programme a sa cohérence, ses atouts – ses bénéficiaires. Il a sa cohérence et il aura ses réussites – au profit d’une montée des inégalités déjà démontrée, aux conséquences elles aussi démontrées dans tous les pays qui ont suivi ces politiques : la fragilisation de la démocratie et l’éclatement du contrat social. Est-ce pour ces perspectives que je vous donnerais mon suffrage ? Il n’en est plus question en l’état.

Je ne parle, il est vrai, que pour moi-même, sans légitimité pour porter la voix de qui que ce soit. Mais peut-être malgré tout suis-je représentatif, depuis mon petit coin d’obscurité, d’un électorat et d’une classe sociale qui jusqu’ici se sentent méprisés, et dont les réactions sont les simples conséquences de vos manières de faire.

Alors écoutez. Vous n’aurez pas mon vote en échange de discours creux. Vous n’aurez pas mon vote en échange d’engagements flous. Vous n’aurez pas mon vote en prétendant simplement une fois encore, que rien ne sera comme avant. Tout prouve qu’il y a toutes les chances pour que tout soit comme avant – il suffit d’entendre vos ministres clamer sur les radios qu’il faut faire campagne « projet contre projet ». Vous n’aurez pas mon vote si votre projet ne change pas, parce que s’il n’est pas l’extrême-droite, il mène à l’extrême-droite.

Alors écoutez. Vous n’aurez pas mon vote si vous ne vous engagez pas à mettre en place un gouvernement d’union nationale. Vous n’aurez pas mon vote si vous n’incluez pas dans votre projet des éléments structurants des programmes des candidats dont vous lorgnez les électeurs – reprenez par exemple intégralement et sans filtre les propositions de la Convention citoyenne pour le climat que vous aviez vous-même mis en place. Vous n’aurez pas mon vote si vous ne mettez pas en place avec les autres partis un contrat de gouvernement écrit, négocié, à l’allemande.

C’est en cela seulement que vous serez digne du front républicain. Et, accessoirement, du petit vote de gens obscurs comme moi.

Nicolas Antoine-Gaioni, Dommartin (Rhône)

Quel front républicain ?

Quel front républicain ?

 

L’historien Gilles Candar retrace, dans une tribune au « Monde », l’histoire de la « défense républicaine » depuis ses origines, en 1885, et suggère de s’inspirer aujourd’hui de cette tradition en assumant les clivages existants, avec « clarté et simplicité ».

 

 Tribune

Les origines du « front républicain », lointaines, remontent au moins à 1885. La République semble alors solidement installée, détenant tous les pouvoirs institutionnels et étayée par de grandes lois fondatrices dans tous les domaines (liberté de la presse, de réunion, d’association syndicale, lois scolaires, autorisation du divorce…) après avoir triomphé aux élections en 1881. 

La crise politique, sociale et morale des années 1880 (difficultés économiques, chômage et misère, phylloxéra, scandales, etc.), l’union des oppositions de droite (royalistes et bonapartistes) provoquent la surprise du 4 octobre 1885. Au premier tour des élections législatives passent 176 conservateurs contre 127 républicains seulement. Il faut réagir dans l’urgence, et pour le second tour, deux semaines plus tard, les républicains de toutes les nuances s’unissent dans la plupart des départements.

Dans celui de la Seine, une même liste regroupe des républicains modérés et libéraux, des radicaux et des socialistes révolutionnaires, comme l’ancien communard Camélinat et le syndicaliste des ouvriers de la mine Basly. Nous ne sommes pourtant que quelques années après la Commune : beaucoup de sang a coulé, et il en coulera encore un peu entre ces hommes. Radicaux et modérés viennent de s’affronter durement (Ferry contre Clemenceau, à propos de la politique coloniale et sur à peu près tous les sujets). Ils ne concluent aucun accord de gouvernement, mais s’entendent simplement sur la répartition éventuelle des futurs sièges de députés chargés d’élaborer la loi, y compris par de franches et rudes confrontations, mais entre républicains !

La défense de la République est alors prioritaire. La méthode se révèle efficace : au second tour, selon les décomptes de l’historien Jean-Marie Mayeur, la droite fait encore élire 25 députés, mais les républicains conservent une majorité, certes très composite, avec plus de 380 sièges au total.

Ce succès instaure la tradition de la discipline républicaine avec des formes qui s’adaptent aux circonstances : désistements, parfois partage des circonscriptions, fusion des listes dans les cas où le mode de scrutin le permet.

Des exceptions sont nombreuses, dénoncées comme telles, parfois en vain, et l’argument est répété dans bien des occasions. Pour l’essentiel, l’union des républicains est invoquée et, de fait, sert avec succès contre les boulangistes en 1889, contre les nationalistes et antidreyfusards au temps de la « défense républicaine » de Waldeck-Rousseau (1899-1902), contre une droite jugée trop complaisante envers les Ligues au moment du Front populaire (1935-1938).

 

 

«Le front républicain, ça suffit» (Insoumis)

 «Le front républicain, ça suffit» (Insoumis)

Nouvelle rupture des insoumis cette fois avec le concept du front républicain. Dans la pratique un concept effectivement de plus en plus discuté. Ce qui est le plus surprenant c’est que officiellement les insoumis le contestent désormais.  Il s’agit d’une position idéologique mais aussi opportuniste car les sondages montrent qu’une grande partie de l’électorat des insoumis voteraient pour le rassemblement national.

Si les dirigeants sont nationalement très marqués à l’extrême gauche par contre sociologiquement les électeurs insoumis sont très proches de ceux du rassemblement national. D’où les explications assez vaseuses d’ Adrien Quatennens quand on lui demande si les insoumis feront le choix du front républicain :

 

«Les gens en ont par-dessus la tête, ça ne marche pas», lâche le député du Nord. Pour lui, ce qui est clair, c’est qu’il faut arrêter de culpabiliser tout le monde, «les premiers responsables de la montée du RN, sont ceux qui votent pour l’extrême droite», assure-t-il. «Qu’on arrête de nous demander des comptes, pour quelque chose dont nous ne sommes pas responsables», insiste-t-il encore, «le front républicain ça suffit».

Sondage : l’éclatement du front républicain

Sondage : l’éclatement du front républicain

 

 

Un sondage Harris Interactive pour Commstrat, que l’Opinion publie en exclusivité, donne Emmanuel Macron et Marine Le Pen, en duel au second tour de 2022, respectivement à 53 % et 47 % des voix.

En ce moment, la majorité passe des week-ends pourris. La semaine dernière, elle poussait des cris d’orfraie. Que des électeurs de gauche puissent envisager, dans Libérationne pas voter pour Emmanuel Macron dans le cadre d’un duel face à Marine Le Pen était une « dérive », un « reniement des valeurs » républicaines, qui relève de « l’irresponsabilité ». Ce lundi, un sondage mené par Harris Interactive pour Commstrat et l’Opinion, va donner au camp d’Emmanuel Macron de nouvelles sueurs froides. Et un sacré torticolis.

Les marcheurs ne peuvent plus se contenter de regarder le barrage contre le Rassemblement national tomber à gauche. Ils doivent aussi tourner la tête sur leur droite pour voir l’édifice s’effriter. L’étude de Harris Interactive donne le vertige. Qu’ils choisissent Jean-Luc Mélenchon, Anne Hidalgo ou Xavier Bertrand au premier tour de la prochaine présidentielle, les électeurs refusent majoritairement d’apporter leur concours à Emmanuel Macron au second.

Le phénomène est le plus spectaculaire chez les mélenchonistes. 52 % d’entre eux refusent de choisir entre la présidente du Rassemblement national et le chef de l’Etat. L’autre moitié se divise en deux parts égales : 24 % voteraient pour la première, autant pour le second. Cette équivalence est inédite. En 2017, seul, dirait-on aujourd’hui, un quart des partisans de Jean-Luc Mélenchon avait trouvé refuge dans l’abstention. Dimanche, le leader des Insoumis a annoncé, sur France 3, qu’il ne reprendrait « jamais l’initiative » de donner une consigne de vote en cas de duel Macron-Le Pen.

Le tableau n’est pas plus rose dans le reste de la gauche. 50 % de l’électorat d’Anne Hidalgo refuserait le duel proposé au second tour. Ils seraient 44 % chez Yannick Jadot, auxquels il faudrait ajouter les 5 % d’écologistes qui opteraient pour Marine Le Pen.

 

Enfin, à droite, l’abstention et le vote blanc n’atteindraient « que » 41 % de l’électorat de Xavier Bertrand. Mais seulement 38 % se reporteraient vers Emmanuel Macron et 21 % se déplaceraient pour la candidate du RN ! Pire, cette tentation pour Marine Le Pen qui gagne LR s’exprime dès le premier tour. L’électorat de François Fillon en 2017 se porterait pour moitié vers Xavier Bertrand (51 %), mais se distribuerait aussi à quasi-parité entre le chef de l’Etat (20 %) et sa rivale d’extrême droite (17 %).

La conclusion est cinglante : en 2022, aucun électorat d’un grand parti de gouvernement, à l’exception des écologistes d’une courte tête, ne viendrait majoritairement au secours d’Emmanuel Macron. La République en marche a eu beau cibler Jean-Luc Mélenchon depuis son refus d’appeler à voter pour elle en 2017. Elle a beau appeler les électeurs de la gauche à se réveiller depuis une semaine. Ou tenter de conforter sa spectaculaire conquête d’un tiers de l’électorat Fillon aux Européennes 2019. Elle ne peut que constater, avec ce sondage réalisé du 2 au 4 mars, que la fuite vers l’abstention ou le RN touche tout l’échiquier politique. Que peut-elle faire à présent ? Passer le lundi à secouer les mélenchonistes, le mardi les écologistes, le mercredi les socialistes, le jeudi les Républicains et conserver le vendredi pour faire la retape de sa propre action politique ?

La majorité présidentielle ne découvre évidemment pas le danger aujourd’hui. L’été dernier, Emmanuel Macron avait été averti par un de ses proches : son problème, ce n’est pas l’abstention en tant que telle mais l’abstention différentielle, l’écart de mobilisation entre l’électorat de Marine Le Pen et ceux des autres partis, las et friables.

« Accents dégagistes » Le directeur délégué d’Harris Interactive, Jean-Daniel Lévy relève « la solidité électorale marquée » de Marine Le Pen, qui « conserve son comportement », scrutin après scrutin. En face, Emmanuel Macron « ne retrouve pas à plein son électorat de 2017 ». La fidélité est pourtant importante. 69 % de ses sympathisants interrogés dans ce sondage révélé par l’Opinion feraient le même choix en 2022. C’est plus que Jean-Luc Mélenchon (55 %) et que les transferts de Benoît Hamon vers Anne Hidalgo (29 %) et Yannick Jadot (29 %). La cote de popularité du président en exercice est haute mais il reste englué dans une position périlleuse en cas de duel face à Marine Le Pen. En janvier, Harris Interactive les plaçait à 52 %-48 % en faveur du premier. Aujourd’hui, ils sont à 53 %-47 %.

« L’écart se creuse  », se réjouit-on doucement à l’Elysée. Mais pas notre lanceur d’alerte de juillet dernier : « C’est n’importe quoi de s’en prendre aux électeurs de gauche et à la Une de Libération. » Il se souvient qu’en 2017, le candidat Macron empruntait au discours populiste des accents dégagistes. Sans aucun effet dans les sondages. « Il ne décrochait aucun électeur du FN. Quand vous votez FN, vous ne revenez pas en arrière. » 84 % de ceux qui avaient choisi Marine Le Pen en 2017 confirmeraient leur vote en 2022, mesure d’ailleurs Harris Interactive. Ils seraient même 90 % en cas de candidature de Valérie Pécresse en lieu et place de Xavier Bertrand.

 

Or, depuis l’été dernier, ces tendances qui inquiètent une partie de la majorité n’ont fait que se renforcer. Emmanuel Macron a eu beau muscler sa jambe de « l’égalité des chances » pour rattraper la gauche, seule la jambe sécuritaire, marquée à droite, a imprimé. « Les sujets sur l’égalité des chances, la précarité et les jeunes ne passent pas », confiait une source élyséenne. « Emmanuel Macron ne tire pas bénéfice de ses réformes sociales, note Jean-Daniel Lévy. Qui se souvient du plan pauvreté lancé en septembre 2018 pourtant bien accueilli par les associations ? Qui se souvient de l’extension du congé parental ? »

Dans le même temps, la crise sanitaire et la campagne de vaccination au ralenti ont écorné la promesse d’efficacité. Alors que les seniors avaient délaissé le vote LR pour Emmanuel Macron aux Européennes, vont-ils tenir le barrage, eux qui sont les premiers touchés par le virus ? « L’épreuve du feu sanitaire » a nourri la déception à droite, abonde Franck Louvrier, maire LR de La Baule et ex-conseiller de Nicolas Sarkozy. Mais le problème serait plus profond : « C’est le “en même temps” qui déçoit à gauche et à droite. En voulant faire plaisir aux uns et aux autres, Emmanuel Macron perd des deux côtés de l’omelette. En principe, on doit rassembler sa famille au premier tour puis élargir au second. Mais il élargit d’abord, alors il perd partout. Le macronisme a été une opportunité, pas un positionnement politique. Cela crée des déçus qui partent vers l’abstention ou les extrêmes. »

Le Monde veut ranimer le front républicain !

Le Monde veut ranimer le front républicain !

 

De toute évidence le journal LE monde tente de ranimer le concept de front républicain , en pleine obsolescence y compris à gauche . Le seul problème c’est qu’on voit mal ce qu’il peut y avoir aujourd’hui de commun au sein des organisations très Balkanisées de cette gauche.

 

Éditorial du monde

 

 

Quatorze mois avant l’échéance présidentielle de 2022, il peut sembler prématuré de tirer le signal d’alarme autour d’une possible rupture du front républicain. Le présupposé est que la candidate du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, sera forcément au second tour de l’élection et que celui ou celle qui l’affrontera n’est plus assuré(e) de l’emporter, faute de pouvoir rassembler largement derrière sa personne le camp républicain.

Ces spéculations ne tiennent pas compte du fait que le paysage politique est encore loin d’être stabilisé. Si Marine Le Pen et le fondateur de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, se sont déjà déclarés, beaucoup d’autres candidats ne l’ont pas encore fait. L’interminable crise sanitaire contribue, en outre, à boucher l’horizon, alors que chaque campagne présidentielle crée sa propre dynamique. Les sondages publiés aujourd’hui ne sont donc que des indications, qui n’autorisent qu’une chose : s’interroger sur les ressorts de la grave crise démocratique que traverse le pays.

La consolidation de Marine Le Pen dans le paysage politique est un fait : son socle électoral apparaît solide, notamment dans les milieux populaires et chez les jeunes actifs. La politique de dédiabolisation qu’elle mène depuis 2011 pour tenter d’élargir son audience fait qu’elle a, en partie, neutralisé les réactions épidermiques que suscitait son père, Jean-Marie Le Pen. A partir du moment où la présidente du RN s’autoproclame « républicaine » et où une partie de ses adversaires la reconnaît comme telle, l’idée du front républicain se trouve automatiquement fissuré.

Le rassemblement des forces de droite et de gauche contre l’extrême droite a connu son apogée en 2002, lors du duel entre Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen. Il s’est, depuis, largement érodé : lors de l’entre-deux tours de l’élection présidentielle de 2017, Laurent Wauquiez, alors président par intérim du parti Les Républicains, n’a pas plus appelé à voter pour Emmanuel Macron que Jean-Luc Mélenchon, le candidat de La France Insoumise. Cette rupture pratiquée par certains leaders a été aussi le fait de nombreux électeurs, qui, par rage ou lassitude, passèrent outre aux consignes de leurs partis. Non seulement le front républicain a perdu de sa valeur morale, mais il a fini par apparaître à beaucoup comme un piège.

Elu au second tour de la présidentielle de 2002 avec 82,2 % des suffrages exprimés, Jacques Chirac n’a gouverné qu’avec la droite, dont il venait de réunir les composantes dans l’UMP. Elu au second tour de 2017 avec 66,1 % des suffrages, Emmanuel Macron s’est appuyé sur le parti qu’il venait de créer pour tenter de casser ceux du vieux monde, qui avaient, à ses yeux, failli. Une partie des électeurs qui avaient voté pour lui afin de faire barrage à Marine le Pen se sentent aujourd’hui ignorés, voire trahis.

La crise du front républicain recoupe celle de la représentation : des pans de plus en plus importants d’électeurs ne se sentent pas représentés, ce qui crée un fort risque de colère ou de retrait. Le record d’abstention aux élections municipales de 2020 nous l’a largement rappelé. Ces signaux inquiétants plaident pour une profonde remise en question de la pratique institutionnelle. Seule la perspective d’un contrat équitable entre les parties prenantes peut redonner consistance au front républicain. Le moment s’y prête, car, frappé par une longue crise sanitaire, le pays aura besoin, en 2022, de toutes les bonnes volontés pour se reconstruire. Cette vision nécessite cependant une révolution copernicienne tant elle apparaît à rebours de la pratique actuelle du pouvoir, centrée autour d’un seul homme, le président de la République.

Le Monde

Castex inquiet de l’obsolescence du front républicain

Castex inquiet de l’obsolescence du front républicain

 

 

Il n’est pas certain que la très forte critique de Marine Lepen  par Castex ait beaucoup d’influence sur les résultats du vote en 2022. En effet le premier ministre ne jouit pas d’une grande popularité depuis sa nomination. On peut même dire que sa prestation comme patron du gouvernement est assez insignifiante.

 

En dépit de l’énergie que met le premier ministre sa posture et son aura sont plus proches de celle d’un président de conseil départemental que de celle d’un  patron de Matignon. En outre l’intéressé chaque fois qu’il fait preuve d’un peu d’initiatives est le plus souvent désavoué par le président de la république lui-même.

 

 «La perspective que madame Le Pen se rapproche du pouvoir est extrêmement inquiétante», a estimé Jean Castex, ciblant sa «stratégie électorale» qui consiste à se «revêtir d’atours un peu plus sympathiques» alors que le «fond idéologique n’a pas changé». Face à cette perspective, «il faut que nous soyons les plus compétents, les plus convaincants pour servir notre pays, pour le transformer et pour le protéger», déclaré le premier ministre qui justement se caractérise par une compétence très douteuse et une incapacité à convaincre. Cette déclaration semble plutôt contre-productive. Elle caractérise sans doute un pouvoir qui prend conscience que le plafond de verre du rassemblement national risque de sauter avec le très net affaiblissement du reflexe  républicain.

Coronavirus : “travailleurs du « front” davantage touchés »

Coronavirus  : “travailleurs du « front” davantage touchés »

 

Dominique Méda, sociologue ,se fonde sur une étude britannique pour montrer que la surmortalité liée au Covid-19 touche d’abord les travailleurs des soins à la personne, du transport et de la vente, ( Le Monde)

Chronique

 

On sait que l’âge joue un rôle aggravant dans l’exposition à l’épidémie de Covid-19. Mais dans quelle mesure les conditions de vie et d’emploi en jouent-elles un ? Les données de l’Insee sur la Seine-Saint-Denis ont montré que ce département, dont la population est plus jeune que la moyenne, présente néanmoins un record de surmortalité : on y a recensé 130 % de décès en plus entre le 1er mars et le 27 avril par rapport à la même période en 2019.

Cette population connaît également un taux de pauvreté élevé et une forte proportion de travailleurs qui, prenant tous les jours les transports en commun, exercent des métiers dits, depuis le début de la crise sanitaire, « de première ligne ». On sait aussi qu’il existe des liens étroits entre pauvreté, conditions de vie médiocres et mauvaises conditions d’emploi. Mais peut-on aller plus loin : certains métiers présentent-ils plus de risques d’être touchés par le Covid-19 que d’autres, et pourquoi ?

Aux Etats-Unis, le profil démographique des travailleurs « de première ligne » (vente, transports publics, chauffeurs, entrepôts, services postaux, entretien, métiers du soin, travailleurs sociaux) a permis de mettre en évidence la prédominance des femmes, notamment dans les métiers du soin, du social et de la vente, ou encore la surreprésentation des personnes de couleur et touchant des salaires bas (« A Basic Demographic Profile of Workers in Frontline Industries », Hye Jin Rho, Hayley Brown, Shawn Fremstad, Center for Economic and Policy Research, 7 avril 2020). Mais cette étude ne présente pas de données sur la contamination ou la mortalité par Covid-19.

En revanche, l’équivalent britannique de l’Insee, l’Office for National Statistics (ONS), a exploité les données de mortalité par le Covid-19 (« Coronavirus (Covid-19) Roundup ») sous l’angle socioprofessionnel. L’une de ses études analyse les 2 494 décès impliquant le coronavirus intervenus entre le 9 mars et le 20 avril dans la population en âge de travailler (20-64 ans) en Angleterre et au Pays de Galles. La profession étant indiquée sur le certificat de décès, on peut comparer la composition socioprofessionnelle des personnes décédées du Covid-19 à celle de l’ensemble des personnes décédées du même âge et du même sexe.

Les plus forts taux de surmortalité concernent en premier lieu les travailleurs des métiers du soin à la personne (hors travailleurs de la santé, car les médecins et infirmières n’ont pas enregistré de surmortalité), suivis des chauffeurs de taxi et d’autobus, des chefs cuisiniers et des assistants de vente et de détail ; autrement dit, ceux que l’ONS décrits comme les « key workers », les « travailleurs essentiels ». L’ONS a aussi montré la plus forte probabilité pour les non-Blancs de décéder du coronavirus, en partie explicable par des facteurs socio-économiques.

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Bal tragique au Front national, (Sophie Montel)

Bal tragique au Front national, (Sophie Montel)

 

 

Règlement de comptes au RN avec la sortie du livre de Sophie Montel, Sophie Montel, anciennement frontiste puis membre des Patriotes, le parti de Florian Philippot ;  La députée européenne et présidente déchue du groupe dissèque les pratiques et méthodes de son ancien parti avec  confidences divertissantes sur ses ex-colistiers qui vont égayer la chronique.

Inutile aux lecteurs curieux de tenter d’identifier cet élu FN qui conseillait à Sophie Montel, jugeant ses cheveux un peu secs, « de les rincer avec (son) urine » macérée après chaque shampoing. Ça, c’était dans une mandature précédente, tandis que l’assemblée de Franche-Comté examinait son schéma de développement économique. Mais sur ses colistiers présents ou passés, Sophie Montel n’est pas avare d’anecdotes. L’ex-chef de file frontiste rappelle ne pas les avoir tous choisis, beaucoup étant imposés. Elle décrit certains comme des « alcoolodépendants » arrimés au bar de la Région, et d’autres, ou les mêmes, comme étant « incapables de lire » les notes de leurs assistants. Seuls « deux ou trois » des élus actuels seraient capables, selon elle, d’écrire eux-mêmes des textes tenant la route. L’auteur assure qu’un des élus du FN proche de la mouvance catholique traditionaliste aurait fait élire en 2015 à son côté sa maîtresse, « une main dans le bénitier et l’autre dans la culotte de la voisine », cingle-t-elle, sans citer de nom. Opposé à l’avortement, l’homme aurait été moins regardant sur ses grands principes pour sa famille, le tacle Sophie Montel. Des propos homophobes d’élus, qu’elle rapporte, sont pitoyables de grossièreté. Elle se réjouit de n’avoir pas emporté la Région en 2015, un scénario un temps plausible mais « catastrophe » pour elle. « La divine providence m’a évité ce chemin de croix […] avec un groupe pour l’essentiel fainéant et incapable. » On apprend que Marion Maréchal-Le Pen voulait qu’un de ses amis fût tête de liste dans le Jura et qu’elle l’a refusé. « Elle est drôle cette gamine quand elle s’énerve », glisse-t-elle. « Elle trépigne, j’ai chaque fois l’impression qu’elle va se rouler par terre. » Sophie Montel liste les avantages et moyens de la Région réclamés par certains élus « déloyaux, incompétents et […] prétentieux », au profit parfois de leurs fédérations départementales. Elle s’y est opposée, évitant d’importer les errements bruxellois à Besançon. On pourrait multiplier les extraits, mais il y en a trop. Celle qu’au FN on surnommait « la montbéliarde », en référence à la vache éponyme, étrille Florian Philippot en lequel elle a cru, sorte de « Dr Jekyll et M. Hyde » au final, selon elle. Sexe, beuveries ou coucheries collectives, Sophie Montel ne nous épargne rien. Exit la « solidarité entre blondes » que Marine Le Pen feignait, bien que les deux femmes ne s’appréciassent pas. L’auteur affirme ne rien regretter. « Ces boutiquiers du Front national […] abusent les électeurs et les électrices, leur promettant des solutions miracles qu’ils n’ont pas et n’auront jamais. Plus grave encore, leurs cibles préférées sont souvent les plus modestes, les plus fragiles. Ils trahissent sciemment cette France des oubliés dont ils n’ont, à l’évidence, que faire… », Conclut-elle.  «Je veux faire passer aux lecteurs le message suivant, explique au Figaro Sophie Montel: le RN n’est pas la solution. C’est une boutique pleine d’opportunistes, qui ne veulent surtout pas accéder au pouvoir mais souhaitent jouir d’une position d’opposants confortable, rémunératrice et stérile. J’ai été naïve, je n’ai pas voulu voir, puis y croire. J’ai fini par renoncer et je suis partie».

Au Rassemblement national, les réactions sont virulentes sur cet ouvrage qu’on qualifie de «ramassis de ragots et d’approximations». «Sur la forme, c’est épouvantable, c’est écrit avec les pieds et d’une vulgarité sans nom, réagit Sébastien Chenu, porte-parole du RN. Sur le fond, c’est le néant, le vide intellectuel. Mme Montel a visiblement beaucoup de ressentiment à l’encontre d’une maison qui l’a fait vivre durant plus de trente ans, et qu’elle ne trouvait pas si abominable, à l’époque». «Elle a vraiment dû passer sa vie à en vouloir à autrui», commente un proche de la présidente du parti.

Bal tragique au Front national, Éditions du Rocher, 17,90€, le 13 mars en librairie.

 

Européennes : un Belge tête de liste au PS … et un Russe au Front National ?

Européennes : un Belge tête de liste au PS … et un Russe au Front National ?

Une bien curieuse cuisine se prépare pour les européennes car cette élection constitue un piège pour la plupart des formations politiques. Premier élément, on s’attend comme d’habitude à une abstention record, du coup les résultats dépendent en partie de la participation. Second élément, ces élections ne semblent pas constituer un enjeu majeur pour les électeurs, du coup ils en profitent assez souvent pour exprimer des mécontentements qui n’ont pas toujours à voir avec les européennes. Même le parti majoritaire en marche pourrait être sanctionné. Mais ce pourrait aussi être le cas pour des parties fragilisés comme le parti socialiste, les Républicains ou le Front National. Dans ces trois derniers partis, aucun grand leader ne veut d’ailleurs prendre le risque d’être en tête de liste. Mais le parti socialiste a trouvé la combine, un belge pourrait être liste du Parti socialiste aux prochaines élections européennes de mai 2019. Cette piste étudiée par Olivier Faure, et révélée mardi par Le Figaro, a été confirmée mercredi par Paul Magnette, le bourgmestre de Charleroi. «Oui, j’ai bien reçu une proposition du PS français, avec un certain étonnement je l’avoue, car ils me proposent la première place sur leur liste européenne, pas moins», a-t-il déclaré à nos confrères du journal Le Soir. Les citoyens européens peuvent candidater à ce scrutin dans un autre pays que le leur. Comme Marine Le Pen ne souhaite pas essuyer une nouvelle défaite politique, elle aussi refuse pour l’instant d’être en tête de liste du Front National. Pourquoi dès lors ne pas envisager un candidat russe, à défaut un candidat hongrois ou polonais puisque la Russie ne fait pas parti de l’union européenne. Pour les républicains on pourrait suggérer la candidature d’un proche de Trump ayant la double nationalité américaine et française, ce qui serait cohérent avec les positions antieuropéennes de Laurent Vauquiez ! !

Mélenchon : retour vers 1936 avec le Front populaire !

Mélenchon : retour vers 1936 avec le Front populaire !

 

Mélenchon qui voulait déjà faire un bond en arrière d’environ deux siècles avec sa proposition de constituante, cette fois recule de près de 80 ans avec l’idée de reconstituer un front populaire. Il y a cependant uen différence de taille entre 1936 et maintenant. En 36,  le front populaire regroupait toutes les forces de gauches. Or le front de Mélenchon regrouperait uniquement les gauchistes. Historiquement, le Front populaire est une coalition de partis de gauche, qui a gouverné la France de mai 1936 à avril 1938 et dont les importantes réformes sociales demeurent une des références de l’histoire politique française. Des formations politiques de gauche, dont LFI et le Parti communiste, et des syndicats comme la CGT, la FSU, Solidaires et l’organisation étudiante UNEF, ont appelé à manifester le 26 mai dans toute la France, afin de constituer une “marée populaire” contre la politique du chef de l’Etat, Emmanuel Macron.

“Je milite pour une forme d’unité populaire qui décloisonne le syndicalisme, la politique et le monde associatif”, a  expliqué Mélenchon. “Nous avons besoin de faire une démonstration de la profondeur de l’enracinement du refus de la société libérale.” “Nous pouvons, sur la base d’expériences de cette nature, avoir pour objectif la construction d’un front populaire en France, qu’on appellera sans doute le Front populaire”, a ajouté Jean-Luc Mélenchon.

Marseille front social de gauche : entre 6000 ou 58000 manifestants ?

Marseille front social de gauche : entre 6000 ou  58000 manifestants ?  

C’est la tradition à Marseille, l’évaluation des manifestants varient de 1 à 10 selon qu’elles émanent des syndicats ou de la police. Du cou, p tout ce qu’on peut dire c’est qu’il y avait des milliers de personnes à la manif de Mélenchon. Pas une grande victoire de mobilisation mais une manif quand même, à peine du niveau de participation habituelle.  Plusieurs milliers de personnes ont ainsi défilé samedi à Marseille à l’appel d’un collectif d’une quinzaine de syndicats, de partis et d’associations lors d’une marche “Stop à Macron” à laquelle a participé le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon. Plusieurs milliers de personnes ont défilé samedi à Marseille à l’appel d’un collectif d’une quinzaine de syndicats, de partis et d’associations lors d’une marche « Stop à Macron » à laquelle a participé le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.  “Les syndicats ont pris l’initiative d’une mobilisation, quelque chose d’exemplaire que je souhaite voir reproduit dans tout le pays”, a dit le député de Marseille, estimant que cette manifestation n’était “qu’une étape à l’intérieur d’un cycle long de mobilisation”.  “Clairement, il y a une volonté d’envoyer un message et de faire baisser le niveau des tensions sociales dans le pays”, a-t-il ajouté. Le leader de La France insoumise a défilé en tête de la manifestation, qui a réuni 58.000 personnes selon la CGT, la police évoquant 6.000 manifestants. L’ex-candidat du NPA à l’élection présidentielle, Philippe Poutou, était également présent dans un cortège où les slogans hostiles au chef de l’Etat ont été nombreux. “On a l’impression qu’il s’est installé dans un rôle provocant et agressif qui ne permet de régler aucun problème”, a affirmé Jean-Luc Mélenchon. Le député communiste Pierre Dharréville a pour sa part exhorté Emmanuel Macron à ne pas “brutaliser la société” et à ne plus s’attaquer au “bien commun”. “Il faudra bien qu’il nous entende et qu’il arrête de nous faire la leçon, c’est insupportable”, a résumé Jean-Luc Mélenchon.

Front national : changement de nom ou de propriétaire ?

Front national : changement de nom ou de propriétaire ?

 

Pour justifier le changement de nom du Front National, Marine Le Pen  évoque la nécessité d’en faire un parti de gouvernement. Au-delà du changement de nom, il pourrait s’agir d’un changement de propriétaire de l’organisation. Jusque-là le Front National conservait un lien historique avec Jean-Marie Le Pen. En appelant le Front National « Marine «, comme c’est probable, ce serait une espèce de changement de propriété. Un changement de propriété d’autant plus nécessaire que Marine Le Pen  se trouve pour la première fois contestée dans son rôle à incarner la responsable d’un éventuel parti du gouvernement. Il ne faut pas oublier non plus que le Front National est surtout une affaire familiale les intérêts personnels sont très liés à ceux du parti. Une manière peut-être aussi pour Marine Le Pen de bétonner l’organisation pour empêcher sa nièce Marion Maréchal Le Pen d’en prendre un jour la direction. Marine Le Pen s‘est donc  prononcée dimanche pour un changement du nom de la formation d‘extrême droite afin d‘illustrer sa transformation en “parti de gouvernement”. “Je suis plutôt pour un changement de nom”, a-t-elle dit lors d‘une conférence de presse à Alençon (Orne) dans le cadre de la tournée pour la “refondation” du Front national qu‘elle a entamée à la rentrée de septembre. “Le Front national va devenir un autre mouvement, un mouvement qui s‘ouvre, un mouvement qui va faire des alliances, et par conséquent il faut acter cette transformation d‘un parti d‘opposition en parti de gouvernement et l‘acter notamment par le changement de nom”, a-t-elle dit. Alors que RTL a rapporté cette semaine que 80% des adhérents du Front national étaient hostiles à un tel changement dans le cadre de la consultation menée fin 2017 par le parti, Marine Le Pen a indiqué que “nous n‘avons pas encore dépouillé assez de questionnaires pour tirer une tendance de fond”. ”Je comprends bien qu‘on ait de l‘attachement pour un mouvement politique mais un mouvement politique n‘est qu‘un outil et, s‘il faut changer de non pour que cet outil soit plus performant, alors changeons le nom !, a-t-elle encore déclaré.

Front national : »sortir de la tambouille interne» (Philippot)

Front national : »sortir de la tambouille interne» (Philippot)

Mis en demeure par Marine Le Pen de clarifier sa situation,  Florian Philippot a refusé de quitter la présidence de son courant « les patriotes ».  Sur le fond, il a même indiqué qu’il serait prêt à partir si le Front National abandonnait la sortie de l’euro. Au-delà de la bataille d’ego des différents lieutenants de Marine Le Pen ce qui se joue au Front National c’est la priorité à accorder respectivement au problème économique et au problème identitaire. Mise en défaut sur les questions économiques,  Marine Le Pen semblerait vouloir privilégier désormais la dimension identitaire et mettre en veilleuse les questions économiques notamment la sortie de l’euro. Pour cela on demande à Florian Philippot de clarifier sa position.  « Ce qu’il faudrait clarifier pour le coup, ce serait qu’on sorte de la tambouille interne et qu’on soit extrêmement audible sur le fond face à Macron », a lancé un Florian Philippot offensif sur France Inter. Une réplique sans ambiguïté à Marine Le Pen. La députée avait déclaré vendredi dans Le Parisien que « oui », Florian Philippot devait « clarifier sa situation » actuelle puisqu’il était à la fois vice-président du FN et à la tête de sa propre association, « Les Patriotes ».  »Bien évidemment, je ne quitterai pas la présidence des Patriotes », a tranché l’énarque lundi. Il a même précisé ne « pas savoir » ce que lui demandait Marine Le Pen. « Ma position est extrêmement claire », a-t-il encore assuré.  »Je dirige une association [..] qui vise à la refondation, qui travaille [...] Ce n’est pas une opposition. Il y a déjà eu et il y a encore actuellement d’autres vice-présidents qui dirigent des associations », a poursuivi le vice-président du FN. Un clin d’oeil au « Club idées nation » présidé par Louis Aliot mais aussi peut-être à « Générations Le Pen », qui avait été lancé par Marine Le Pen en 2002 au sein du FN.  »Ce qui ne serait pas clair, c’est que nous ne soyons plus sûrs de nos convictions. Soyons sûrs de nos convictions sur l’Union européenne », a par ailleurs défendu Florian Philippot, répétant qu’il quitterait le parti s’il abandonnait la sortie de l’euro dans son projet. « Je ne vois pas pourquoi elle (Marine Le Pen, NDLR) ferait cela. Mais bon, si elle veut faire cela, écoutez oui, ce sera sans moi », a-t-il dit sur France Inter. Le secrétaire général du FN Nicolas Bay a estimé que l’association des Patriotes donnait « le sentiment qu’elle organise de façon un peu distincte, en doublonnant un peu, la procédure de refondation qui se mène à l’intérieur du Front national ».  »Il peut y avoir des associations qui gravitent à la périphérie du mouvement. Là, dans le cas précis c’est une association qui a un peu les caractéristiques (…) d’un parti politique », a-t-il déclaré.

FO pour un front commun syndical, pour quoi faire ?

FO pour un front commun syndical, pour quoi faire ?

 

FO souhaiterait un front commun au plan syndical pour s’opposer aux orientations du gouvernement qui vise à décentraliser le dialogue social au plan des entreprises. Finalement une sorte de front du refus pour demeurer dans l’immobilisme. On voit mal comment se front pourrait ce constituer et surtout perdurer en l’état des positions très opposées des organisations. Certes sur certains points l’union pourra se faire mais fondamentalement les idéologies respectives sont trop différentes pour une coopération durable des fédérations syndicales. Il y a d’un côté les syndicats réformistes ouverts à des transformations sociales et de l’autre des syndicats opposés à toute évolution. D’un côté les syndicats étatistes comme la CGT et FO, syndicat crypto marxistes et de l’autre des syndicats progressistes. Des syndicats  fortement divisés depuis les mobilisations contre la loi Travail du précédent quinquennat entre les organisations dites contestataires – la CGT et FO – et les organisations dites réformistes – la CFDT, la CFTC et l’Unsa – devraient mettre leurs désaccords de côté. Le front commun éventuel pourra cependant se faire sur la défense des prérogatives des branches qui donnent leur légitimité aux puissantes fédérations qui négocient notamment les conventions collectives. En défendant les prérogatives des branches,  les confédérations défendent en fait les fédérations. Reste à savoir si cette ligne de défense boutiquière pourra durer longtemps. Jean-Claude Mailly et son homologue de la CFDT Laurent Berger, par exemple, ne se parlaient plus depuis septembre 2015 lors de la réforme sur les retraites complémentaires, et n’ont repris le dialogue qu’à l’automne dernier. Ils essaient donc de mettre leurs désaccords de côté et s’appellent pour définir ensemble les « lignes rouges » que le gouvernement ne devrait pas franchir, selon Jean-Claude Mailly. Parmi celles-ci, la possibilité pour les dirigeants d’entreprise de consulter leurs salariés par référendum pour décider d’un accord qui n’aurait pas pu être conclu avec les délégués syndicaux. « C’est du court-circuitage », explique Jean-Claude Mailly. « Ça veut dire que vous remettez en cause un principe démocratique qui est que les syndicats sont les structures de négociation. » Le gouvernement n’en a pas fait l’annonce, mais le sujet avait été abordé par Emmanuel Macron dans son programme. Les organisations syndicales comptent également demander au gouvernement que les partenaires sociaux puissent décider ensemble des thèmes qu’ils pourraient « verrouiller » au niveau de la branche. Cela signifie que ces thèmes ne pourraient pas être négociés en entreprise, sauf si les employés en retirent des bénéfices supplémentaires. Bref le contraire de ce que souhaitait macro y proposait dans sa campagne une inversion des normes, c’est-à-dire la suprématie des accords d’entreprise sur les accords de branche.

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