Pour des frappes françaises en Syrie (Juppé)
François Hollande va sans doute annoncer aujourd’hui leur de sa conférence de presse une prochaine intervention des forces aériennes françaises en Syrie. Une initiative qu’approuve Alain Juppé. Il s’agit d’une évolution de la politique française qui jusque-là avait limité ses interventions en Irak. La France n’était pas intervenue en Syrie pour éviter toute confusion avec le soutien à Bachar El-Assad. Mais aujourd’hui avec l’afflux des migrants syriens la priorité consiste à lutter contre l’État islamique est en quelque sorte de mettre de côté le rapport de la France Bachar El Assad. De toute manière des frappes aériennes dans les conditions actuelles ont montré leurs limites en Irak, il en sera de même sans doute en Syrie. Ce qui va reposer la question de la consistance de l’alliance internationale, des moyens engagés y compris au sol. D’une manière ou d’une autre il faudra bien accepter une recomposition de cette alliance. L’ancien Premier ministre Alain Juppé s’est donc dit favorable dimanche à l’extension en territoire syrien des frappes aériennes de l’aviation françaises contre le groupe Etat islamique (EI) mais est hostile à toute intervention au sol. « Aujourd’hui, devant la menace que constitue Daech, il faut étendre ces frappes aériennes », a-t-il dit lors du Grand Rendez-vous Europe 1-Le Monde-i-Télé. « Je suis favorable à l’extension des frappes aériennes qui existent aujourd’hui en Irak dans le cadre d’une coalition en territoire syrien ». Un autre ancien Premier ministre de Jacques Chirac, Jean-Pierre Raffarin, s’est dit lui aussi en faveur de telles frappes. « Je ne suis pas opposé à ce qu’il y ait des cibles aériennes qui soient définies en Syrie », a-t-il dit lors du Grand Jury LCI-RTL-Le Figaro Selon Le Monde, le président François Hollande envisage de telles frappes, que la France limitait jusqu’ici au seul territoire irakien, et devrait l’annoncer lundi lors de sa conférence de presse. « La question est de savoir s’il faut accompagner ces frappes par un déploiement au sol et là, j’y suis tout a fait défavorable », a encore dit Alain Juppé. « Nous risquons, si nous nous engageons dans cette voie, de nous mettre dans un guêpier de même nature que celui que la coalition internationale a connu en Afghanistan ou les Américains avec leurs alliés en Irak », a-t-il ajouté. Il reconnaît toutefois que l’efficacité des seules frappes ariennes est limitée, déclarant : « On le voit bien aujourd’hui en Irak : cela a permis tout juste de stabiliser la situation et pas réellement de faire reculer Daech ». Pour autant, il revient aux pays de la région, y compris la Turquie », « de faire le job » au sol, a-t-il indiqué. « Si nous nous mettons dans ce piège, (…) nous risquons de faire basculer complètement les sunnites (syriens) du côté de Daech », a estimé le maire de Bordeaux. Jean-Pierre Raffarin s’est dit de son côté « très réservé » sur l’hypothèse d’une intervention au sol, estimant que dans le contexte actuel une clarification des relations avec la Russie et l’Iran, « deux acteurs de premier rang » dans la crise syrienne, était un préalable. Des voix se sont élevées au sein de l’opposition, dont celle de l’ancien ministre Bruno Le Maire, pour réclamer le déploiement de troupes au sol pour combattre l’Etat islamique. Un sondage Odoxa publié dimanche par Le Parisien-Aujourd’hui en France fait apparaître qu’une nette majorité des Français (61%) sont favorables à la participation de la France à une intervention militaire contre l’EI en territoire syrien.