Archive pour le Tag 'François'

Social : François Hommeril, leader syndical national et nouveau chômeur !

Social :  François Hommeril, leader syndical national  et nouveau chômeur

 Il a été l’une des chevilles ouvrières de la bataille pour la sauvegarde des emplois de l’usine savoyarde de Niche Fused Alumina. A 63 ans, le patron de la CFE-CGC, François Hommeril, ingénieur de formation, fait partie des 51 salariés dont se sépare Alteo. Mandat syndical ou non, il fait l’objet d’une procédure de licenciement dont il dénonce la brutalité dans La Tribune.  »Etre délégué syndical n’empêche pas d’être licencié économique, mais rend la procédure un peu plus longue », affirme le président national de la CFE-CGC, François Hommeril, qui s’apprête désormais à s’inscrire comme demandeur d’emploi. 

Ce mardi, vous annonciez faire partie des 51 salariés dont se sépare le groupe Alteo, suite à la reprise du fabricant de corindon Niche Fused Alumina. Comment est-ce possible ?

François Hommeril – Je n’ai pas signé pour un départ volontaire. Mais à partir du moment où j’étais le seul représentant de ma catégorie professionnelle (ingénieur procédé, ndlr), ce n’était pas vraiment une surprise de constater que je ne faisais pas partie des 119 salariés conservés par Alteo. Dès l’instant où nous n’avons plus eu, autour de la table, qu’un seul repreneur, et que l’option de Concord qui songeait à reprendre l’ensemble des effectifs a été écartée, nous avons engagé deux cycles de discussions avec Alteo pour essayer de discuter sur les effectifs qui pourraient être repris.

La Tribune – Même après avoir été élu en 2016 à la tête de la CFE-CGC, vous aviez continué à faire partie des équipes de l’usine de La Bâthie (Savoie) et vous aviez été à ce titre, l’un des chefs de file des négociations du côté des syndicats, lors de la reprise d’Alteo : votre intervention a-t-elle permis de faire monter le dossier sur la scène nationale ?

François Hommeril – Je me suis beaucoup impliqué, à titre personnel, sur les emplois liés à la fabrication. Il est toujours compliqué de parler pour soi quand on est représentant syndical. Mais au final, il était clair que si le tribunal accordait le dossier à Alteo, je ne serai pas repris. Pour moi, ils ne se sont pas posé de questions. J’avais déjà un mandat syndical, et je faisais partie d’une catégorie dont j’étais le représentant unique. D’ailleurs, la plupart des cadres ont été débarqués par la direction, ils n’ont gardé qu’un seul ingénieur.

Vous étiez pourtant l’un des représentants syndicaux de l’usine : cette décision est-elle légale?

François Hommeril – Dans le Code du travail, il s’agit surtout d’une question de procédure. Etre délégué syndical n’empêche pas d’être licencié économique, mais rend la procédure un peu plus longue. Mes responsabilités syndicales leur auront d’ailleurs été très utiles, car je suis beaucoup intervenu pour appuyer le dossier lorsqu’on m’a demandé d’activer certains leviers, jusqu’aux plus hauts échelons de l’Etat, pour permettre au dossier d’Alteo d’aboutir.

Ma priorité était bien entendu de soutenir le dossier : cependant, jamais les représentants d’Alteo, avec lesquels j’étais en contact, n’en ont profité pour m’informer sur ce qu’ils comptaient faire de mon poste. Un SMS ou un message oral, ça n’aurait pas été compliqué.

Comment l’avez-vous appris ? Songez-vous à contester cette procédure ?

François Hommeril – J’ai simplement vu que j’étais sur la liste des postes qui n’étaient pas repris. Pour la suite, je ne sais pas. J’ai déjà bien du travail avec mon mandat confédéral qui doit durer encore 20 mois (jusqu’en 2026, ndlr).

Pour le moment, je suis donc allé chercher mon recommandé comme tout le monde, et nous avons une réunion prévue avec le CSE le 20 novembre prochain. Nous avons également reçu une proposition de rendez-vous avec l’inspecteur du travail pour un échange préalable.

Je pense que cet échange devrait être proposé aux deux autres élus concernés, qui ont exprimé leur volonté de quitter l’entreprise. Même si je suis habitué à ce type de dossier, quand il arrive ce moment où l’on te dit : « maintenant, tu n’es plus chez toi, vas t’en», ça reste difficile.

 Le repreneur aurait déjà dénoncé l’ensemble des accords syndicaux et levé le CSE de ses fonctions, en l’attente de nouvelles élections du personnel.  Que pensez-vous de la situation ?

François Hommeril – Il est clair que le groupe Alteo n’a absolument pas l’attitude sociale qu’il prétendait avoir. Ils ne développent aucune intelligence sociale. La situation mérite d’être éclaircie.

Politique-Le retour de François Hollande en 2027 ! ! !

Politique-Le retour de François Hollande en 2027 ! ! !

 

Visiblement François Hollande remet les deux pieds dans  la politique et fait le pari que l’union de la gauche future à l’occasion des élections présidentielles fera le choix d’un social-démocrate comme lui ; c’est en tout cas ce que laisse entendre  l’ancien président socialiste (2012-2017), qui publie aux Éditions Perrin Le Défi de gouverner. François Hollande laisse entendre qu’il serait préférable que la gauche présente plusieurs candidats ( dont lui sans doute) au plus premier tour des présidentielles. Vraisemblablement pour contourner l’épouvantail Mélenchon.

Le problème évidemment c’est que François Hollande a surtout développé une politique déjà largement inspirée par Macron. Dans les campagnes électorales , Hollande gauchit effectivement son discours « la finance, c’est l’ennemi » ! Ensuite finalement il poursuit la politique conduite précédemment. En outre l’homme est largement usé dans l’opinion publique. Le problème c’est que le parti socialiste n’a encore pas réussi à imposer un leader suffisamment charismatique pour créer une dynamique propre et préfère encore l’ambiguïté dans le cadre du nouveau front populaire à une ligne politique claire.

Le retour de François Hollande en 2027 ! ! !

Le retour de François Hollande en 2027 ! ! !

 

Visiblement François Hollande remet les deux pieds dans  la politique et fait le pari que l’union de la gauche future à l’occasion des élections présidentielles fera le choix d’un social-démocrate comme lui ; c’est en tout cas ce que laisse entendre  l’ancien président socialiste (2012-2017), qui publie aux Éditions Perrin Le Défi de gouverner. 

Le problème évidemment c’est que François Hollande a surtout développé une politique déjà largement inspirée par Macron. Dans les campagnes électorales , Hollande gauchit effectivement son discours « la finance, c’est l’ennemi » ! Ensuite finalement il poursuit la politique conduite précédemment. En outre l’homme est largement usé dans l’opinion publique. Le problème c’est que le parti socialiste n’a encore pas réussi à imposer un leader suffisamment charismatique pour créer une dynamique propre et préfère encore l’ambiguïté dans le cadre du nouveau front populaire à une ligne politique claire.

 

Législatives : François Hollande a besoin des voix des » Républicains »

Législatives : François Hollande a besoin des voix des » Républicains »

L’ex-président François Hollande,  en tête du premier tour des législatives dans son fief de Corrèze avec 37,65% des voix, selon des résultats quasi définitifs avec 99% des bulletins dépouillés.

Le candidat du Nouveau Front populaire a devancé la candidate Rassemblement national Maïtey Pougey, deuxième avec 30,86% des voix. Il toutefois pourrait faire face à une triangulaire en cas de maintien du député sortant Francis Dubois (Les Républicains), arrivé troisième avec 28,63% des voix.

Législatives: François Ruffin a besoin de la macronie pour l’emporter

Législatives:  François Ruffin  a besoin de la macronie pour l’emporter

 Avec 33,92% des voix, l’ancien réalisateur, relégué en deuxième position, est distancé par la candidate RN, Nathalie Ribeiro-Billet, qui obtient 40,69%. François Ruffin compte sur les voies de la macronie  pour l’emporter au second tour.
Albane Branlant, candidate Ensemble arrivée troisième avec 24% des suffrages, a annoncé dans la soirée se désister « face au risque du Rassemblement national ».« Face au risque du Rassemblement national, qui pourrait avoir une majorité absolue, je retire ma candidature ce (dimanche) soir. Je fais une différence entre des adversaires politiques et les ennemis de la République », a-t-elle déclaré.

Politique: l’héritage de François Hollande : son scooter !

Politique: l’héritage de François Hollande : son scooter !

 

 

On aurait bien du mal à évoquer ce qui caractérise l’héritage politique de François Hollande dont le pouvoir a fini en eau de  boudin à tel point qu’il n’a même pas pu se représenter.

On apprend cependant que l’ancien scooter de François Hollande sera mis en vente au château Darty ni en Touraine lors d’une vente aux enchères

 

Le 1er janvier 2014, l’ancien président de la République a été photographié en scooter par la presse people devant l’immeuble de l’actrice Julie Gayet alors qu’il était officiellement en couple avec la journaliste Valérie Trierweiler. Le scoop, révélé par le magazine Closer, a déclenché un vaudeville médiatique dont l’épilogue fut la séparation du chef de l’État avec sa compagne. Dix ans après, la monture reste ancrée dans l’histoire du quinquennat de François Hollande.

Le pire c’est que François Hollande a dédicacé son scooter !

L’héritage politique de François Hollande : son scooter !

L’héritage politique de François Hollande : son scooter !

 

 

On aurait bien du mal à évoquer ce qui caractérise l’héritage politique de François Hollande dont le pouvoir a fini en eau de  boudin à tel point qu’il n’a même pas pu se représenter.

On apprend cependant que l’ancien scooter de François Hollande sera mis en vente au château Darty ni en Touraine lors d’une vente aux enchères

 

Le 1er janvier 2014, l’ancien président de la République a été photographié en scooter par la presse people devant l’immeuble de l’actrice Julie Gayet alors qu’il était officiellement en couple avec la journaliste Valérie Trierweiler. Le scoop, révélé par le magazine Closer, a déclenché un vaudeville médiatique dont l’épilogue fut la séparation du chef de l’État avec sa compagne. Dix ans après, la monture reste ancrée dans l’histoire du quinquennat de François Hollande.

Le pire c’est que François Hollande a dédicacé son scooter !

Composition du gouvernement : François Bayrou entre en résistance… molle

Composition du gouvernement : François Bayrou entre en résistance… molle

Du côté des centristes, c’est le mécontentement qui s’exprime à propos de la composition du nouveau gouvernement avec la présence de huit ministres de droite sur 14 et seulement un centriste. Du coup, François Bayrou va jusqu’à menacer d’une liste autonome aux élections européennes.

Il est vrai que le breuvage est difficile à avaler pour Bayrou; lui dont le soutien à Macron a sans doute été le plus décisif pour permettre l’élection de ce président. Un président qui désormais non seulement abandonne la gauche mais aussi et surtout le centre. Mais de ce point de vue, Macon naguère la reconnaissance du ventre et rejoint sans doute l’opinion de François Mitterrand à propos du centre qui disait « : où se situe le centre ? Réponse: au fond du couloir à droite ! »

Le centre a toujours été considéré comme une force d’appoint par Macron donc seulement utile au moment des élections. Pour preuve Bayrou n’a jamais pu accéder à une fonction stratégique dans les gouvernements de Macon qu’il a pourtant favorisé. Pas étonnant pour ce président Jupitérien qui ne veut surtout pas de concurrence. Même Édouard Philippe qui n’est pas particulièrement rebelle en a fait les frais.

Il est peu vraisemblable que les centristes iront jusqu’à déposer une liste autonome aux européennes car même sur ce terrain qui leur est cher ils ont fait preuve d’une grande timidité et d’une grande prudence. Même au « Plan » dont Bayrou est supposé être responsable on a laissé l’institution figé dans l’immobilisme. Pendant que des institutions bidon de Macon étaient supposées remplacer !

L’alliance au pouvoir n’obtiendra sans doute même pas 18 % en cas de liste unique aux européennes et les centristes seuls ne dépasseraient peut-être pas 5 %. Bref, la confirmation de leur utilité électorale mais de leur marginalité politique après les échéances.

Société- Un désordre mondial appelé à durer (François Lenglet)

Société- Un désordre mondial appelé à durer (François Lenglet)

Dans un entretien à La Tribune Dimanche, François Lenglet explique les raisons pour lesquelles le désordre mondial est amené à durer dans La Tribune.

Dans votre dernier ouvrage*, vous décrivez les désordres du monde, en expliquant que cela devrait durer longtemps. Pourquoi ?

FRANÇOIS LENGLET- Les crises politique, géopolitique et inflationniste actuelles ont une seule et même cause. Nous vivons la fin de l’ordre planétaire hérité de la Seconde Guerre mondiale, et plus encore de la Chute du Mur, dominé par les États-Unis. C’est une période de transition, un phénomène récurrent dans l’histoire. Depuis la fin du XVe siècle, les maîtres du monde se succèdent sur des périodes d’environ 80 ans : France, Royaume-Uni… Ils régulent les relations entre pays, structurent la diplomatie et l’économie. Les transitions durent une vingtaine d’années, l’équivalent d’une génération. C’est le temps nécessaire au renouvellement des élites. L’autre scénario, c’est une guerre qui rebat les cartes du pouvoir. On l’a vu en France en 1815, quand la classe dirigeante issue de la Révolution et de l’Empire fut balayée par la défaite, ou en 1945, quand les leaders de la IIIe République ont quitté le champ politique après la Libération.

Les États-Unis et l’Allemagne sont-ils toujours nos meilleurs alliés ? L’un semble obnubilé par la Chine, l’autre par sa démographie…

Le cycle qui s’achève fut celui de l’hyperpuissance américaine, qui a donné lieu à la mondialisation. Celle-ci n’aurait pas pu se produire sans un maître du monde qui a fait disparaître le risque géopolitique, imposé ses normes et sa monnaie. La guerre d’Ukraine sonne la fin de ce cycle. Les opposants comme la Russie se dressent, le commerce devient difficile. La Chine va se fermer et les multinationales vont partir. On en voit chaque jour des signaux. La plupart des entreprises, lucides, s’y préparent. Les États-Unis demeurent toutefois le leader du camp occidental. Sans eux, l’Ukraine serait russe. Contrairement à ce qu’en pense Emmanuel Macron, il n’y a pas de voie indépendante pour l’Europe sans l’Amérique. Nous devons donc mutualiser nos forces avec eux. Constatons que la Pologne, qui aura un jour la première armée du continent, achète du matériel militaire américain. Pour sa part, l’Allemagne est un pays durablement affaibli, qui vit mal cette situation. Elle est pénalisée par sa dépendance au gaz russe et par son choix de sortir du nucléaire, qui l’éloignent de la France.

Selon vous, la Chine ne prendra pas le leadership de la planète car elle n’est pas désirable. Que voulez-vous dire ?

Plusieurs raisons à cela. Le maître du monde s’impose d’autant mieux qu’il fait envie. L’ Amérique a suscité admiration et soumission. C’est le monde libre par excellence, qui fait rêver par sa musique, son entreprenariat, ses champions de l’informatique, etc.

Son soft power est d’une efficacité redoutable. La génération du baby-boom fut américanisée avec l’influence de la culture, de la musique, du mode de vie. Et quand on est persécuté dans un pays, on se dit toujours qu’il sera possible de refaire sa vie aux Etats-Unis. Cette croyance ne fonctionne pas avec la Chine. Ce pays est au bout de sa croissance, il perd 7 millions d’actifs par an à cause de sa démographie déclinante. Et puis, qui veut aller vivre dans une dictature ? La plupart des Chinois riches ont un passeport américain. La réciproque n’est pas vraie. En conséquence, nous entrons dans une période sans maître du monde. Les anciens empires se reconstituent autour d’un leader régional fort. Les confrontations s’aiguisent.

Nous avons appris, avec Montesquieu ou Kant, que le commerce était le meilleur antidote à la guerre. Mais la guerre est revenue. Avons-nous mal commercé ?

Le « doux commerce » est une illusion fréquente. Le commerce crée des dépendances, par exemple pour l’approvisionnement en métaux rares, en médicaments, en biens de consommation courants… Lorsque vous êtes du bon côté, comme la France avec les États-Unis, vous n’en prenez pas conscience tout de suite. Les Américains s’en sont rendu compte et ils ont voté Trump. Le commerce n’altère pas les passions humaines. Il est secondaire par rapport au besoin d’identité, qui s’exacerbe lorsque les frontières sont ouvertes.

Le protectionnisme n’est-il pas toujours nationaliste, donc guerrier ?

Non, je ne le crois pas. Le nationalisme, c’est la guerre, comme le disait François Mitterrand. Pas le protectionnisme. La Suisse vit paisiblement derrière des frontières peu perméables. Le commerce international a certes atténué les inégalités entre pays mais il a accru les inégalités à l’intérieur des pays. Le protectionnisme consiste à prendre soin de sa communauté nationale, y compris des étrangers en situation régulière. Sinon, c’est l’essor du populisme et du nationalisme, qui profitent de la peur. La demande de protection est saine et légitime mais les partis socio-démocrates et libéraux ne s’en sont pas occupé. Roosevelt arrive au pouvoir en 1933 avec un discours social et protectionniste que l’on qualifierait aujourd’hui de populiste. Mais il ramène le pays dans le chemin de la démocratie et il devient le leader du monde libre. Il faut aller chercher les gens là où ils sont.

Les populistes en Europe sont peu « rooseveltiens ». Sont-ils voués à l’emporter, comme au Royaume-Uni ?

Le Brexit était une demande forte or elle a été exécutée par des incompétents, des aventuriers. Richi Sunak est plus malin que ses prédécesseurs. Il va tempérer le Brexit. Au regard de la classe politique anglaise qui s’était engouffrée dans le mensonge, je doute que le populisme ait un avenir. On le voit aussi en Pologne, où la droite radicale a perdu ou en Italie, où Giorgia Meloni a adapté son programme à la réalité. L’avenir, c’est que les partis humanistes traitent le désir de protection des gens. Les Anglais voulaient reprendre leur destin en mains, quoi de plus légitime ? La situation finira par se normaliser car la maison du Royaume-Uni, c’est l’Occident. Et sa place sur la scène internationale est celle d’une grande diplomatie.

Attendez-vous un nouvel ordre mondial ? Ou bien la crise est-elle, comme dit Edgar Morin, un état permanent de nos sociétés ?

Nous sommes dans un monde où chacun entend jouer sa partie. Cela va rester turbulent. Un nouvel ordre verra le jour. Le « Sud Global », autour des puissances chinoise ou indienne, dispose d’un avantage démographique majeur, principal déterminant des forces diplomatiques et militaires. L’Occident devra sans doute changer de stratégie, en forgeant des alliances au gré de ses intérêts plutôt que de s’imposer unilatéralement par la puissance, la domination ou la prédation. Un moment décisif aura lieu à Taïwan où la confrontation entre la Chine et les États-Unis va se dénouer. Les premiers font du retour de l’île dans leur giron un cas ontologique. Les seconds peuvent y perdre leur influence mondiale en matière de sécurité.

Malgré ces constats, vous entrevoyez une vie plus sereine, plus libre et plus épanouie dans le futur. Notamment par la semaine de quatre jours ou les nouvelles technologies.

Oui ! Pendant que les équilibres géopolitiques changent dans la tension, l’innovation schumpétérienne se poursuit, notamment avec l’IA. C’est un réservoir formidable de productivité. Donc de baisse du temps de travail – un processus multiséculaire – ou d’accroissement des richesses. L’innovation nous aidera aussi pour la décarbonation. Je suis donc optimiste. La technologie n’est jamais bonne ou mauvaise en soi, tout dépend de ce que nous en faisons.

* Combien de temps ça va durer, Plon, 2023
Propos recueillis par Nicolas Prissette

Le paysan Paul François, vainqueur contre Monsanto, agressé chez lui

Société : le paysan Paul François, lanceur d’alerte contre Monsanto, agressé chez lui

L’agriculteur fondateur de l’association Phyto-victimes, , a été agressé chez lui la semaine dernière en Charente. Le fondateur de l’association , «a été frappé et ligoté par trois personnes dans son garage à Bernac, au nor, «a été frappé et ligoté par trois personnes dans son garage à Bernac, au nord d’Angoulême», confirme ce vendredi soir au Figaro son avocat Me François Lafforgue.

Si ce dernier ne se prononce pas à ce stade sur les raisons de cette attaque il précise cependant ce que les agresseurs ont dit à son client. «On en a marre de t’entendre et de voir ta gueule à la télé», indique-t-il. Des propos entendus par la sœur de l’agriculteur qui était au téléphone avec lui.

Pour sa part Antoine Lambert, président de Phyto-victimes, association créée en 2011 dont Paul François a été le président fondateur, tente d’expliquer les raisons de cette violente intimidation. «Même si on ne sait rien des agresseurs, on ne peut pas s’empêcher de faire le lien avec le combat que Paul François a mené contre Monsanto », souligne-t-il. Paul François qui l’a appelé ce vendredi matin lui a relaté les circonstances de l’attaque: «Il m’a parlé de trois hommes cagoulés venus le menacer chez lui avec un objet tranchant», dit-il. Ces agresseurs qui ont ligoté leur victime ont tenté par ailleurs de lui administrer un produit.

Pour Nicole Bonnefoy, sénatrice de la Charente, cette agression «est liée avec toutes ses déclarations sur les pesticides. Engagé dans son combat et véritable lanceur d’alerte, Paul François a déjà eu une vie difficile. Cette attaque est scandaleuse». De son côté, le président du Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef) Pierre Thomas s’est également dit «extrêmement choqué». Pour sa part, le porte-parole de la Confédération paysanne, Nicolas Girod, a appelé «à renforcer la protection de Paul François qui subit depuis longtemps des pressions énormes et maintenant est agressé».

«Les baby-boomers, c’est une génération de veinards » ! François Lenglet déraille

«Les baby-boomers, c’est une génération de veinards! » François Lenglet déraille

Selon François Lenglet, Les baby-boomers constitue une génération de veinards ! D’ordinaire l’expert économique se montre beaucoup plus pertinent et mesuré. Sans doute est-il contaminé par les élites qui approuvent le caractère injuste et inefficace de la réforme du gouvernement concernant les retraites. Certes, une réforme est sans doute nécessaire mais certainement pas celle-là qui maintient la différence entre public et privé et surtout qui renforce encore les inégalités sans distinguer les conditions d’accès et les conditions de pénibilité.

François Langlet oublie un aspect fondamental pour faire des comparaisons entre jeunes et anciennes générations. Pour la plupart des baby boomer, la durée- totale de travail dans la vie aura été de façon très substantielle très supérieure à la durée des plus jeunes.

À l’époque le concept de durée hebdomadaire du travail était relatif. Théoriquement autour de 40 heures mais rarement décomptées, en outre les heures supplémentaires étaient également peu prises en compte. La plupart de la génération des baby boomer ont commencé très tôt le travail. Pour preuve dans les années 60 la population ne comptait que 5 % de bacheliers quand on en compte maintenant autour de 95 %. Beaucoup continuent donc leurs études après 17 ans. La moyenne d’embauche pour les jeunes se situe en effet autour de 23 ans.

La plupart des salariés baby-boomers entraient sur le marché du travail bien avant 20 ans, parfois à 14 ans.

Pour Lenglet, la réforme des retraites se justifie par le déficit de productivité de la France par rapport à ses voisins européens et à l’ensemble des pays développés: la priorité des deux décennies qui viennent doit être de travailler plus pour produire plus, analyse-t-il. Mais cette réforme a connu depuis six ans nombre de métamorphoses successives donnant le sentiment au Français qu’elle est davantage dictée par les circonstances politiques du moment que par l’intérêt général, reconnaît-il quand même. Si elle protège les retraités actuels, en particulier la génération du baby-boom qui continue de bénéficier d’«un système au zénith de la redistribution», elle pèse lourdement sur le niveau de vie des actifs et, compte tenu de l’évolution de la démographie, ne permet pas de sauver le régime par répartition.

Social-La réforme des retraites « va coûter beaucoup plus cher qu’elle ne rapporte », François Hommeril (CFE-CGC)

Social-La réforme des retraites « va coûter beaucoup plus cher qu’elle ne rapporte », François Hommeril (CFE-CGC)

Le patron du syndicat des cadres, François Hommeril tire à boulets rouges sur la réforme des retraites du gouvernement à la veille d’un mouvement de grève.( dans la Tribune, extraits)

Quelle est votre stratégie à la CFE-CGC pour faire reculer l’exécutif alors que le texte arrive au Parlement ?
FRANÇOIS HOMMERIL – Notre stratégie est de construire un argumentaire et une position syndicale, de la défendre et de la faire connaître. Sur certains sujets, nous avons contribué à faire voler en éclats la position gouvernementale. Notre stratégie est aussi de poursuivre cette intersyndicale avec les organisations.
Cette intersyndicale, qui réunit les huit principaux syndicats, est le fruit d’un travail en profondeur depuis des années. Sur le sujet des retraites, nous travaillons ensemble depuis six mois. Le gouvernement a déjà reculé. L’objectif est qu’il retire le décalage de l’âge légal à 64 ans. Pour les autres sujets, nous sommes prêts à discuter.


Selon vous, le système de retraites est-il en « danger » comme l’affirme le gouvernement ?

Après les législatives de juin 2022, le gouvernement a beaucoup insisté sur « le déficit et la faillite du système de retraite ». Dans les syndicats, nous connaissons très bien la situation financière des caisses complémentaires des retraites en tant qu’administrateur, nous participons au conseil d’orientation des retraites (COR). En ne donnant pas les indicateurs en juin dernier, le gouvernement a empêché la publication du rapport du COR au début de l’été pour le rendre public à l’automne. Nous contestons les indicateurs retenus par le gouvernement.
Le président du Conseil d’orientation des retraites (COR) Pierre Louis Bras a affirmé récemment que « le système n’était pas en danger dans sa trajectoire ». Aujourd’hui, les réserves des régimes complémentaires augmentent. Les déficits prévus de la CNAV (Caisse nationale d’assurance vieillesse) seraient très faibles. Sur les régimes du privé, tout est à l’équilibre. Tout le déficit vient du régime des fonctionnaires.

C’est à ce moment que le gouvernement affirme qu’il va faire une réforme des retraites « juste ». Or, on s’est aperçus que les grandes perdantes sont les femmes mères de famille. Aujourd’hui, elles peuvent faire valoir des retraites à taux plein avant 62 ans. Le décalage à 64 ans va les obliger à travailler deux ans de plus. Dans l’étude d’impact, il est écrit que les femmes seront plus affectées que les hommes. Le gouvernement est dans une attitude de dénégation.


Une réforme justifiée ?

Non, C’est une réforme injustifiée et injuste. La seule motivation du gouvernement est que pour son budget le gouvernement a besoin de récupérer de l’argent donné aux entreprises. Il va chercher de l’argent dans les poches des salariés et des agents de la fonction publique. Ce qui lui permettra de diminuer son engagement à verser des pensions aux fonctionnaires. La seule raison est de faire monter les réserves dans les régimes complémentaires. Or, la mesure qui fait monter rapidement les réserves est le décalage de l’âge de départ à la retraite. Dans l’Agirc-Arrco, il est prévisible que les réserves vont monter en flèche. Le scénario a changé au moment des élections législatives. Le décalage de l’âge de départ à la retraite sélectionne des catégories d’individus qui vont tout payer. C’est une réforme qui ne touche pas tout le monde dans son équilibre.

En quoi la réforme des retraites est-elle défavorable aux cadres selon vous ?
Les gens qui ne sont pas touchés par la réforme correspondent aux cadres masculins, diplômés et qui entrent sur le marché du travail à 23 ans. Ce profil particulier dans la population cadre ne correspond pas à la majorité des salariés. Je représente en majorité des gens qui ont plus de 50 ans et sont entrés techniciens dans la banque à 20 ans, des techniciens dans la métallurgie qui sont entrés comme ouvriers à 18 ans. Cette image d’Epinal du cadre en cravate qui partira en retraite à 66 ans ne représente qu’une minorité. La réforme sera plus défavorable pour les générations nées à partir des années 70. Le décalage va se faire progressivement avec la montée en charge de la réforme.

La pénibilité chez les cadres est moins évoquée dans les débats. Est-elle prise en compte par l’exécutif ?
La pénibilité du travail chez les cadres n’est absolument pas prise en compte par l’exécutif. La première ministre Elisabeth Borne m’a dit que l’on ne pouvait rien faire. Elle a une vision des années 80 sur le sujet qui consiste à dire qu’il y a des individus plus fragiles que d’autres.
Cette vision est très grave. Les entreprises ont compris aujourd’hui que si elles ne prenaient pas en compte la question des risques psychosociaux, elles allaient dans le mur. La question des risques psychosociaux est liée aux conditions de travail et à l’environnement de travail. Le gouvernement n’a pas envie de traiter cette problématique.

Le gouvernement a annoncé la mise en place d’un index de l’emploi des seniors dans les entreprises
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Le gouvernement n’a pas de maîtrise du dossier sur l’emploi des seniors. Leur seul argument est de dire que si on décale l’âge de deux ans, le taux d’emploi des 60-62 ans va augmenter.
Ce décalage va générer une population entre 62 et 64 ans qui ne sera pas en retraite mais va se retrouver au chômage. Dès qu’une personne dépasse l’âge de 60 ans, chaque année coûte beaucoup plus à la sécurité sociale car le risque de maladie augmente beaucoup. Sur le plan économique, c’est une réforme catastrophique qui va probablement coûter beaucoup plus cher qu’elle ne rapporte.

L’écologie coûtera plus cher (François Lévêque)

L’écologie coûtera plus cher (François Lévêque)

François Lévêque, professeur d’économie à Mines-Paris PSL,  pointe dans la Tribune ( extrait)  la nécessité de revoir notre rapport à la production et de redéfinir nos modes de consommation, en particulier le temps que nous y consacrons, au moment d’opérer la transition énergétique.

 

 La sobriété s’est imposée dans le débat politique, avec la crise énergétique. Cette notion est-elle un concept économique ?

FRANÇOIS LÉVÊQUE- Le mot est à la mode, et il sert la communication des politiques et des partis, au pouvoir comme dans l’opposition. Celle-ci entretient alors souvent la confusion entre sobriété et efficacité énergétique. Or, les deux notions sont différentes. Dans un cas, on vise à réduire un usage, dans l’autre on conserve le même niveau d’usage mais en consommant moins d’énergie et de ressources naturelles. Jusqu’à récemment, les politiques publiques portaient davantage sur l’efficacité énergétique et écologique. Pour une entreprise, un constructeur automobile par exemple, il s’agissait de produire autant de voitures en usine en consommant moins d’électricité et d’acier. Pour un ménage, cela pouvait consister à mieux isoler sa maison afin de conserver la même température en dépensant moins de kilowattheures. La sobriété, c’est différent. Politiquement, elle a été initialement portée par les écologistes qui défendent des programmes visant à consommer moins d’énergie et de ressources en produisant moins ou différemment afin de protéger la planète. Un exemple récent qui a fait débat est celui du « flygskam », ce mot suédois qui signifie « avoir honte de prendre l’avion ». Il s’agit de réduire son usage de l’avion en restant chez soi ou en y renonçant au profit du train par exemple. Dans les deux cas, c’est faire preuve de sobriété en réduisant son empreinte carbone et en acceptant une perte d’un point de vue économique, ne pas se rendre dans l’endroit désiré ou subir un temps de trajet en train plus long, voire plus coûteux si c’est un train de nuit par rapport à un vol low cost.

Dans ce cas, la sobriété ne remet-elle pas en cause le fonctionnement du marché ?

Il y a deux aspects. D’une part, la logique industrielle et commerciale qui cherche à faire croître les ventes. La consommation est dans ce cas poussée par la production. D’autre part, il y a aussi le désir, voire l’addiction, de certains consommateurs à acheter une nouvelle paire de sneakers, le dernier modèle de téléphone portable… Le marché bénéficie à la fois de la poussée de la production et de la boulimie des consommateurs. Mais on peut tout à fait imaginer un monde différent sans sortir du capitalisme où les produits consommés soient de plus grande qualité, en matière de longévité et de facilité de réparation par exemple et mieux respectueux de l’environnement, moindre pollution pour les fabriquer, par exemple. Ils seraient plus chers mais fournis par des entreprises qui verraient quand même leur chiffre d’affaires croître. Une telle demande entraînerait une modification de l’attitude des consommateurs qui préféreraient la qualité à la quantité. Il s’agirait là d’une réorientation du capitalisme qui serait différente du scénario de décroissance prôné par de nombreux écologistes.

Mais sur un marché libre, la concurrence ne pousse-t-elle pas à produire le moins cher possible parce qu’il y a des consommateurs qui veulent acheter au meilleur prix ?

Oui, il y a toujours un public qui veut acheter moins cher. La surconsommation n’est pas accessible à tous. De nombreux ménages précaires et modestes seraient heureux de pouvoir consommer davantage. Il ne s’agit pas de faire en sorte que tous les ménages réduisent leur consommation d’autant que, en raison de l’inflation, le coût de la vie augmente. Je note d’ailleurs qu’en France les politiques parlent de pouvoir d’achat, contrairement aux Anglo-saxons qui évoquent le « cost of living ». Or ce sont deux notions différentes. En France, le problème pour une majorité de ménages n’est pas de pouvoir s’acheter une paire de Nike ou un sac Gucci, pour la première fois ou un de plus, mais de faire face aux coûts de la vie qui augmentent. Dans un cas, il s’agit de toujours dépenser et acheter plus tandis que, dans l’autre, il s’agit de contenir les dépenses courantes comme le logement et l’énergie qui deviennent plus chers avec l’inflation croissante. La distinction est là aussi importante.

La mondialisation avait précisément permis de contenir le coût de la vie…

En effet, les grands gagnants de la mondialisation ont été les consommateurs des pays riches puisqu’ils achetaient davantage de produits avec le même budget grâce à la baisse des prix due à la fabrication dans des pays à bas salaires, en particulier la Chine, et à un coût du transport très faible. Ce gain est évalué à 1.000 euros par an par ménage. Aujourd’hui, avec la démondialisation, ce gain devrait s’amoindrir. Elle pèsera sur le pouvoir d’achat.

 

Dans les pays riches, c’est un changement pour les consommateurs…

Oui. L’enseigne Décathlon est un bon exemple. On y trouve des produits de qualité correcte à des prix très bas, par exemple des T-shirts à 5 euros. Mais s’ils sont conçus en France, ils sont fabriqués en Chine ou au Vietnam. Ce mécanisme est désormais grippé. Cet aspect-là de la démondialisation est peu évoqué. Arrêter d’acheter du soja brésilien, du pétrole russe, du gaz qatari pour orienter nos achats vers des pays plus respectueux de la démocratie et de l’environnement va nous couper d’une partie des approvisionnements les moins chers. Faire des choix en faveur de la planète et de la démocratie va réduire notre pouvoir d’achat.

Ce qui veut dire que la démondialisation va se recomposer entre pays qui ont non seulement des intérêts économiques communs mais également des visions du monde proches ?

C’est clair pour les pays occidentaux vis-à-vis de la Russie mais aussi de la Chine. Une minorité de consommateurs réorientent déjà leurs achats non seulement en prenant en compte l’empreinte carbone mais aussi du pays de provenance, comme on le voit avec le boycott d’enseignes travaillant en Chine, pour protester contre la répression des Ouïghours. Cette consommation politique n’est pas nouvelle, souvenons-nous du boycott des produits de l’Afrique du sud du temps de l’Apartheid. Elle se développe mais reste peu courante par manque d’information ou tropisme national. Par exemple, on se focalise en France sur les superprofits de TotalEnergies qui bénéficie de l’envolée des prix du pétrole et du gaz mais on oublie que l’on enrichit considérablement des pays dont les régimes sont corrompus et ne partagent pas nos valeurs démocratiques, comme l’Arabie saoudite et le Qatar. En réalité, la consommation d’énergies fossiles n’est pas simplement mauvaise pour la planète, elle l’est aussi dans une large mesure pour les valeurs démocratiques.

Dans ce cas, le bouclier énergétique du gouvernement est-il une bonne politique en faveur de la sobriété ?

La pertinence des mesures qu’il a prises pour amortir le choc de la flambée des prix de l’énergie, notamment des carburants et de l’électricité, auprès des consommateurs peut être interrogée. Comme ces mesures ne sont pas ciblées, la prime directe par une diminution des taxes sur le carburant bénéficie à tous les véhicules, que ce soit des Alfa Romeo, des SUV ou des véhicules diesel brinquebalants qui ont plus de 20 ans appartenant quant à eux à des gens aux revenus très modestes. C’est pareil pour l’électricité avec un tarif régulé qui bénéficie à l’ensemble des consommateurs. Ces mesures coûtent très cher. Pour 2022, elles sont estimées à 24 milliards d’euros.

Le gouvernement n’a pas voulu laisser jouer l’effet prix…

Je regrette ce type de mesures pour deux raisons. La première, c’est que si le prix augmente, un grand nombre de gens vont consommer moins. Ils vont modifier leur comportement même à la marge. Et comme il s’agit d’énergie carbonée, ce sera mieux pour la planète. La deuxième raison, c’est que lorsque l’on réduit la taxe sur les carburants ou que l’on bloque l’augmentation du prix de l’électricité, il y a des gens qui paient ces mesures car l’argent public ne tombe pas du ciel : les contribuables aujourd’hui mais aussi demain nos enfants, car une partie de ces dépenses budgétaires creusent la dette.

Politiquement, c’est un discours difficile à tenir dans un contexte de crise énergétique?

Peut-être. Mais de tels choix ne sont pas très pertinents à long terme. Prenons l’exemple d’EDF qui accumule les pertes avec le blocage du prix de l’électricité, puisqu’il achète une partie de son électricité plus chère qu’il ne la vend. Or comme EDF est détenu à 85 % par l’Etat, c’est nous tous qui payons puisque cet actif dont nous sommes propriétaires voit sa valeur diminuer. D’autre part, si la taxe sur le carburant est réduite, il faut trouver d’autres rentrées d’argent pour les caisses de l’État, donc soit augmenter d’autres impôts, soit réduire des dépenses, par exemple sur les budgets de la justice et de l’éducation, soit faire de la dette. Cette protection de tous les consommateurs d’énergie va coûter cher aux citoyens, même s’ils l’ignorent. Aux entreprises aussi car elles payent des impôts et les impôts de production ne vont pas baisser aussi vite que souhaité.

Précisément, qu’est-ce que la sobriété peut signifier pour les entreprises ? Ne sont-elles pas censées produire à moindre coût pour rester compétitives ?

Le gouvernement exige des entreprises qu’elles réduisent leur consommation d’énergie de 10% sur un temps très court. Depuis des années, les efforts qu’elles ont fait en matière d’efficacité énergétique ont été spectaculaires. Pour réduire rapidement leur consommation d’énergie, le risque est qu’elles produisent moins. Car la sobriété, je le répète, ce n’est pas produire autant en consommant moins d’énergie. Ça, c’est l’efficacité énergétique. C’est acheter moins d’énergie parce que je vais produire moins de voitures, moins de ciment, moins d’acier. Donc la sobriété peut entraîner des pertes de recettes, voire la fermeture de capacités de production du fait de moindres économies d’échelle.

Une politique de sobriété dans la consommation telle que défendue par le gouvernement ne devrait-elle pas s’accompagner d’un effort d’information ?

Oui, je pense qu’il faut de meilleures politiques en matière d’information pour réduire l’ignorance des consommateurs, qu’ils se laissent moins prendre dans les pièges du marketing. Éduquer et former, ce n’est pas infantiliser.

Par exemple, le nutri-score permet-il d’améliorer le choix alimentaire ?

Oui, même si je ne suis pas sûr que cela réduise significativement l’ignorance des consommateurs, mais c’est une façon de présenter l’information. Il faut tenir compte des incapacités du consommateur à accéder à l’information mais aussi à la comprendre. Certaines normes édictées sur les étiquettes par des bureaucrates sont illisibles car elles sont trop techniques. Il serait utile de s’appuyer sur les résultats de l’économie comportementale qui tient compte des biais des consommateurs, de leurs faiblesses et de leurs capacités cognitives limitées, ne serait-ce qu’à cause du temps limité dont nous disposons pour traiter les informations.

I

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Dernier ouvrage publié par François Lévêque : « Les entreprises hyperpuissantes - Géants et Titans : la fin du modèle global ? », éditions Odile Jacob, avril 2021.

Pourquoi les classes populaires ont abandonné la gauche (François Ruffin )

Pourquoi les classes populaires ont abandonné la gauche (François Ruffin )

 

 

François Ruffin serait-il la mauvaise conscience de la gauche française ? Dans son dernier livre, l’ancien journaliste, devenu député La France insoumise (LFI) dans ce département depuis 2017, pose la question qui fâche une partie de son camp politique : pourquoi, d’élection en élection, les classes populaires préfèrent-elles s’abstenir ou voter pour l’extrême droite plutôt que pour la gauche ? ( chronique du Monde)

Jean-Luc Mélenchon a terminé troisième du scrutin présidentiel d’avril (avec 21,9 % des voix). L’accord scellé dans la foulée aux législatives entre « insoumis », écologistes, socialistes et communistes pour former la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes) a permis à la gauche d’assurer quelque 150 sièges de député à l’Assemblée nationale. Beaucoup ont voulu voir dans ces deux résultats honorables, voire inespérés encore quelques semaines plus tôt, le signe d’un renouveau pour la gauche. Pas François Ruffin, qui rappelle, amer, que Marine Le Pen, non contente de s’être qualifiée de nouveau pour le second tour de la présidentielle, a obtenu 42 % des voix chez les ouvriers au premier, soit plus du double du score de son père (17 %) en 1988 dans la même catégorie sociale. Et que le Rassemblement national (RN) compte désormais 89 députés au Palais-Bourbon, un record historique.

Certes, le député LFI rend « hommage » dans son livre à Jean-Luc Mélenchon qui « a fait entrevoir le pouvoir » à une nouvelle génération politique. Il convient que la ligne du chef de file des « insoumis » a séduit dans « les quartiers populaires » et « la jeunesse écolo ». Mais elle n’a pas permis à la gauche d’être majoritaire dans le pays, faute d’avoir les voix de « la France des “gilets jaunes”, des bourgs, des France périphériques ». Pourquoi ? Parce que, dans cette France populaire, qui n’habite pas les centres-villes ou les banlieues des métropoles, mais dans des villes moyennes et rurales qui ont subi depuis les années 1980 la fin de l’industrie, les fermetures des commerces et la disparition des services publics, la gauche est davantage vue comme le parti des aides sociales que comme celui du travail, explique Ruffin. « Une porte après l’autre, un immeuble après un pavillon, la petite musique revenait, lancinante, sur “les assistés”, “les cas soc” »ceux qui “ne se lèvent pas le matin”qui “touchent des aides”pendant que “nous, on n’a droit à rien” », raconte-t-il, témoignant de sa campagne législative « entre Abbeville et Camon ».

Macron « bâtard » de François Hollande (François Ruffin )

  •  Macron  « bâtard » de François Hollande  (François Ruffin )
  •  François Ruffin  a qualifié Macron de « bâtard » de François Hollande et s’expliqué sur Twitter.
  •  (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)
  • Bâtard », le mot est fort et il a fait réagir. Interrogé sur France Inter sur l’échec de Jean-Luc Mélenchon et l’état de la gauche après la présidentielle, jeudi 28 avril, François Ruffin a répondu en désignant Emmanuel Macron comme le « bâtard » de François Hollande. « Aujourd’hui, il y a un drapeau de la gauche qui est haut, qui peut briller alors qu’elle pourrait ne plus exister, s’est félicité le député La France insoumise. Quand on a eu cinq ans de Hollande, et que son héritier, son fils ou son bâtard, Emmanuel Macron, est présenté comme étant la continuité de cette gauche-là, ça pourrait être laminé dans le pays, ça ne l’est pas. » L’emploi du mot  »bâtard » pour qualifier le président réélu a fait réagir de nombreux élus de La République en Marche, qui pointent  »la provocation et l’excès » et dénoncent une « insulte ».
  • En guise de réponse, François Ruffin persiste et signe en rappelant sur Twitter la définition du mot bâtard. « ‘Bâtard, n. m. : enfant illégitime’. C’est vrai, ce n’est pas juste : Macron est dans la droite lignée de Hollande. ‘Mon ennemi, c’est la finance’ a accouché d’un banquier à l’Elysée. Avec la même politique : CICE, loi Travail, réforme des retraites et compagnie ».
  • Selon François Ruffin, « l’élection d’Emmanuel Macron est légitime, en revanche, le projet qu’il porte est aujourd’hui minoritaire dans le pays ». Toujours sur France Inter, il retient « deux réussites importantes » de LFI à la présidentielle. La première est qu’« un tiers des jeunes a voté Jean-Luc Mélenchon ». Pour lui, c’est  »un ferment pour l’avenir, ça pourrait être Marine Le Pen, ce n’est pas le cas ». Il se félicite également que « la gauche retrouve un droit de cité dans les quartiers, et ça n’est pas rien, ceux qui se sont longtemps abstenus ». François Ruffin identifie toutefois « un énorme point noir » : la France périurbaine a préféré la candidate du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, à Jean-Luc Mélenchon. « Je pense qu’on ne s’est pas fixé comme priorité d’aller reconquérir cette France-là (…)  dans les anciens bassins industriels ouvriers qui, c’est une réalité, sont abandonnés. »
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