Réforme fiscale : « un miroir aux alouettes » (François Baroin)
.Jean-Marc Ayrault lance ce lundi une série de concertations pour mettre en place sa « réforme fiscale », mais François Baroin est loin d’être convaincu, surtout par la perspective d’une fusion entre l’impôt sur le revenu et la CSG. Certes, « c’est une idée qui a séduit à peu près dans tous les camps et à toutes les périodes », concède l’ex-ministre du Budget. Mais c’est surtout, pour lui, « une réforme insurmontable qui apparaît au final comme un miroir aux alouettes ». Selon François Baroin, une fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG est « une opération très compliquée », à cause de la nature très différente des deux taxes. « Ça sera un piège terrible, y compris pour eux [les socialistes]« , prévient-il. En tant que ministre du Budget, il affirme avoir « assumé » les hausses d’impôt à la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy. « On a été plutôt courageux », juge-t-il. « On a vécu sous une pression énorme, avec une menace terrible sur la disparition de l’euro. » Aujourd’hui, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault bénéficie, argue-t-il, de « deux cartes-maîtresses » dont l’équipe de François Fillon ne disposait pas. D’abord, une « intervention décisive de la BCE » qui aide les États en difficulté, et de l’autre, la modification du « regard » du FMI sur les plans de rigueur. Si la droite avait eu ces outils à sa disposition, « probablement qu’il y aurait eu deux plans de rigueur que nous n’aurions pas fait », assure François Baroin. Toujours est-il qu’à l’heure actuelle, il est « impossible » de demander la baisse des impôts, « avec 95% de dette et 4 points de déficit public », affirme François Baroin. « Il faut un effort de contribution : la question c’est de savoir s’il est juste. » L’ancien ministre met en garde contre la pression fiscale sur les entreprises, qui entraîne « une économie en cale sèche » : « Quand vous avez un prélèvement plus une instabilité fiscale, vous avez toutes les conditions réunies pour un affaiblissement progressif du consentement à l’impôt (…) et une économique au statu quo. »