Archive pour le Tag 'France'

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Les riches de plus en plus nombreux en France

Les riches de plus en plus nombreux en France

 

 
Finalement on pourrait se réjouir qu’il y ait de plus en plus de riches en France qui compte désormais presque 3 millions de millionnaires. Le problème c’est que parallèlement les inégalités s’accroissent et que certains doivent se contenter de 800 € mensuels pour vivre voire moins. La pauvreté s’accroit en effet  en France, selon le Secours catholique qui note que le niveau de vie médian des pauvres a baissé de 7,6 % en un an, avec 538 euros mensuels (contre 579 en 2021), soit 18 euros par jour pour subvenir à tous ses besoins : logement, alimentation, transport, chauffage, abonnements.

 

Parallèlement, Les millionnaires étaient toujours plus nombreux dans le monde en 2023, selon le dernier rapport publié mercredi par le géant bancaire UBS.  En 2023,  l’Hexagone recensait pas moins de 2.868.031 millionnaires. Le pays se plaçait ainsi en quatrième position, en termes de nombre de personnes dont la fortune dépasse le million de dollars, derrière le Royaume-Uni (3 millions de personnes), la Chine continentale (6 millions) et les États-Unis (près de 22 millions). En outre, ce bilan a progressé de 47.000 individus, par rapport à 2022. Un nombre qui devrait croître de 16% pour la France d’ici 2028, d’après l’étude, soit une progression de 450.000 personnes environ. D’ici cinq ans, cette tendance à la hausse du nombre de millionnaires devrait se poursuivre dans l’ensemble des pays étudiés, à l’exception du Royaume-Uni et des Pays-Bas.

Les États-Unis abritaient ainsi, selon UBS, 38% des millionnaires dans le monde, contre 28% en Europe de l’Ouest et 10% en Chine continentale. Au sommet de la pyramide, 14 personnes disposaient d’une fortune supérieure à 100 milliards de dollars, suivies de 12 personnes dont la richesse s’étalait entre 50 et 100 milliards et 2638 dont la richesse oscillait entre 1 et 50 milliards. Ainsi, le patrimoine des ménages a augmenté de 4,2% au niveau mondial en 2023, effaçant une rare chute en 2022, selon UBS, qui note que la richesse s’est nettement accrue depuis l’an 2000, y compris chez les moins fortunés.

 

Uruguay-France Rugby xv: Une victoire des bleus

Uruguay-France Rugby xv: Une victoire des bleus

Une victoire ( 44-28) des bleus qui peut être retenue car les Uruguayens ont offert une bonne résistance. Ils ont d’ailleurs marqué autant d’essais que la France mais ont été beaucoup plus pénalisés par l’arbitre pour indiscipline. L’équipe de France était assez expérimentale et comprenait essentiellement des nouveaux joueurs qui ont été testés à l’occasion.
Fabien Galthié a présenté un quinze expérimental face à la 17e nation mondiale, que les Bleus avaient déjà affronté lors de la dernière Coupe du monde (victoire 23-18). Quatorze joueurs à zéro sélection étaient présents dans le groupe. Le XV de France a été mis sur orbite par son demi-d’ouverture et capitaine, Baptiste Couilloud, auteur d’un doublé (9′ et 20′)En seconde période, le sélectionneur tricolore a pu faire entrer tous les joueurs présents sur le banc. En plein hiver sud-américain, les Bleus, auteurs de 4 essais comme les Teros, ont trouvé une belle opposition.

 

Après les Législatives en France–réactions de l’étranger: ouf !

Après  les Législatives en France–réactions de l’étranger:  ouf !

 

D’après le journal Le Monde nombre de pays étrangers se montrent relativement satisfaits de voir le rassemblement national écarté du pouvoir après les résultats des législatives.

Le socialiste Pedro Sanchez s’est félicité, dimanche soir, que la France et le Royaume-Uni aient opté pour un « rejet de l’extrême droite et un engagement ferme en faveur de la gauche sociale »« Cette semaine, deux des plus grands pays d’Europe ont choisi la même voie que l’Espagne, il y a un an »a-t-il écrit sur X après les élections législatives françaises et britanniques. « Le Royaume-Uni et la France ont dit OUI au progrès et à l’avancée sociale et NON à la régression des droits et libertés », a-t-il ajouté.

Luiz Inacio Lula da Silva a salué, dimanche, le triomphe « contre l’extrémisme » et la « maturité des forces politiques » en France. « Très heureux de la démonstration de grandeur et de maturité des forces politiques de France qui se sont unies contre l’extrémisme », a déclaré le leader de gauche sur X. Lula, au pouvoir de 2003 à 2010, avant d’être réélu en 2023, a estimé que le résultat en France et la victoire des travaillistes au Royaume-Uni, cette semaine, « renforcent l’importance du dialogue entre les segments progressistes pour défendre la démocratie et la justice sociale ». Et d’ajouter : « Ils doivent servir d’inspiration à l’Amérique du Sud. »

Le responsable des questions de politique étrangère du groupe parlementaire des sociaux-démocrates allemands (SPD) à la chambre des députés (Bundestag), Nils Schmid, a jugé, dimanche, auprès du groupe de presse Funke que « le pire » avait été « évité », avec le score décevant de l’extrême droite aux élections législatives, dont Emmanuel Macron ressort, à ses yeux, « politiquement affaibli ».

« La constitution d’un gouvernement va être compliquée », a ajouté M. Schmid, appelant les « partis démocratiques » français à faire preuve de « flexibilité ». L’Allemagne est rodée à la formation de coalitions gouvernementales parfois hétéroclites. C’est le cas de celle que dirige l’actuel chancelier Olaf Scholz, qui inclut, à gauche, des sociaux-démocrates et des écologistes et, à droite, des libéraux.

Donald Tusk a déclaré, dimanche sur X, que l’incapacité de l’extrême droite française à remporter une majorité aux élections législatives rendait Varsovie « heureuse » et entraînerait la « déception » de la Russie et le « soulagement » de l’Ukraine.

L’ancien candidat à la présidentielle américaine, représentant de la gauche du parti démocrate, a félicité sur X « la gauche française pour avoir affronté l’extrême droite et l’avoir vaincue ». Le sénateur du Vermont affirme que « si les hommes politiques sont aux côtés des familles de travailleurs, les familles de travailleurs seront à vos côtés », relevant que « l’abaissement de l’âge de la retraite et l’augmentation du salaire minimum sont très populaires ».

Le ministre chargé de la diaspora et de la lutte contre l’antisémitisme a posté, dimanche soir sur X, un message s’opposant à Jean-Luc Mélenchon, « la version française de Jeremy Corbyn, un haineux d’Israël de cœur et d’âme, qui a refusé de condamner les événements [attentats] d’octobre et de définir le Hamas comme une organisation terroriste ». Selon le ministre israélien, « l’alliance rouge-verte [gauche et islam] conduira l’Europe vers un abîme profond, très profond ». Le responsable politique avait estimé, cette semaine, au micro de la radio israélienne Kan qu’une victoire de Marine Le Pen à l’élection présidentielle française serait une « excellente » nouvelle pour IsraëL

Législatives France–réactions de l’étranger: ouf !

Législatives France–réactions de l’étranger:  ouf !

 

D’après le journal Le Monde nombre de pays étrangers se montrent relativement satisfaits de voir le rassemblement national écarté du pouvoir après les résultats des législatives.

Le socialiste Pedro Sanchez s’est félicité, dimanche soir, que la France et le Royaume-Uni aient opté pour un « rejet de l’extrême droite et un engagement ferme en faveur de la gauche sociale ». « Cette semaine, deux des plus grands pays d’Europe ont choisi la même voie que l’Espagne, il y a un an », a-t-il écrit sur X après les élections législatives françaises et britanniques. « Le Royaume-Uni et la France ont dit OUI au progrès et à l’avancée sociale et NON à la régression des droits et libertés », a-t-il ajouté.

Luiz Inacio Lula da Silva a salué, dimanche, le triomphe « contre l’extrémisme » et la « maturité des forces politiques » en France. « Très heureux de la démonstration de grandeur et de maturité des forces politiques de France qui se sont unies contre l’extrémisme », a déclaré le leader de gauche sur X. Lula, au pouvoir de 2003 à 2010, avant d’être réélu en 2023, a estimé que le résultat en France et la victoire des travaillistes au Royaume-Uni, cette semaine, « renforcent l’importance du dialogue entre les segments progressistes pour défendre la démocratie et la justice sociale ». Et d’ajouter : « Ils doivent servir d’inspiration à l’Amérique du Sud. »

Le responsable des questions de politique étrangère du groupe parlementaire des sociaux-démocrates allemands (SPD) à la chambre des députés (Bundestag), Nils Schmid, a jugé, dimanche, auprès du groupe de presse Funke que « le pire » avait été « évité », avec le score décevant de l’extrême droite aux élections législatives, dont Emmanuel Macron ressort, à ses yeux, « politiquement affaibli ».

« La constitution d’un gouvernement va être compliquée », a ajouté M. Schmid, appelant les « partis démocratiques » français à faire preuve de « flexibilité ». L’Allemagne est rodée à la formation de coalitions gouvernementales parfois hétéroclites. C’est le cas de celle que dirige l’actuel chancelier Olaf Scholz, qui inclut, à gauche, des sociaux-démocrates et des écologistes et, à droite, des libéraux.

Donald Tusk a déclaré, dimanche sur X, que l’incapacité de l’extrême droite française à remporter une majorité aux élections législatives rendait Varsovie « heureuse » et entraînerait la « déception » de la Russie et le « soulagement » de l’Ukraine.

L’ancien candidat à la présidentielle américaine, représentant de la gauche du parti démocrate, a félicité sur X « la gauche française pour avoir affronté l’extrême droite et l’avoir vaincue ». Le sénateur du Vermont affirme que « si les hommes politiques sont aux côtés des familles de travailleurs, les familles de travailleurs seront à vos côtés », relevant que « l’abaissement de l’âge de la retraite et l’augmentation du salaire minimum sont très populaires ».

Le ministre chargé de la diaspora et de la lutte contre l’antisémitisme a posté, dimanche soir sur X, un message s’opposant à Jean-Luc Mélenchon, « la version française de Jeremy Corbyn, un haineux d’Israël de cœur et d’âme, qui a refusé de condamner les événements [attentats] d’octobre et de définir le Hamas comme une organisation terroriste ». Selon le ministre israélien, « l’alliance rouge-verte [gauche et islam] conduira l’Europe vers un abîme profond, très profond ». Le responsable politique avait estimé, cette semaine, au micro de la radio israélienne Kan qu’une victoire de Marine Le Pen à l’élection présidentielle française serait une « excellente » nouvelle pour IsraëL

Royaume-Uni et France : le même mécontentement de l’électorat

Royaume-Uni et France : le même mécontentement de l’électorat

 

Le travailliste Keir Stammer doit en grande partie sa victoire aux élections législatives du 4 juillet à la lassitude des Britanniques à l’égard des conservateurs, souligne, dans une tribune au « Monde », Pauline Schnapper, professeure de civilisation britannique.

 

Au premier abord, la France et le Royaume-Uni semblent suivre des trajectoires opposées. Au lendemain des élections législatives du 4 juillet, le Royaume-Uni retrouve une certaine stabilité politique avec une nette victoire de la gauche après huit années chaotiques depuis le vote en faveur du Brexit. Au même moment, la France est marquée à son tour par la percée d’un parti populiste et xénophobe et des turbulences inédites.Après quatorze ans de gouvernement tory sous cinq premiers ministres différents, Keir Starmer et les travaillistes ont remporté 412 sièges, une victoire historique comparable à celle de Tony Blair en 1997. Ils ont non seulement repris les sièges de leurs anciens bastions du Nord, qui avaient basculé pour les conservateurs en 2019, mais aussi gagné dans toutes les régions du pays, y compris en Ecosse, où les indépendantistes au pouvoir ont été laminés, passant d’une quarantaine de sièges à 9.

De leur côté, les conservateurs ont subi une déroute, certes prévue dans les sondages mais non moins spectaculaire, avec moins de 120 députés et quelques défaites marquantes, comme celle de Liz Truss. Les institutions ont fonctionné parfaitement, le premier ministre sortant présentant immédiatement sa démission au roi, qui, dans la foulée, a nommé Keir Starmer. L’essentiel du gouvernement était en place avant la fin de la journée du 5 juillet.

Pour obtenir cette victoire, le Parti travailliste a bénéficié, si l’on peut dire, du bilan désastreux du gouvernement sortant : politique d’austérité massive jusqu’en 2016 .

Deuxième tour Législatives : Macron paralysé et la France aussi

Deuxième tour Législatives : Macron paralysé et la France aussi

Comme c’était prévisible, il ne se dégagera aucune majorité absolue du second tour des élections législatives. La surprise c’est que le RN ne sera pas la première force politique. Côté gauche, le second tour conforte une  remontée inattendue et  le NFP devient le premier parti. À noter la perte d’influence des « insoumis » qui deviennent minoritaires au sein du NFP. Fort logiquement, la majorité de Macron perd une grande partie de ses députés  mais résiste. 

Bref au total une France très divisée et difficilement gouvernable. À tel point qu’il est vraisemblable que Macron sera paralysé dès ce soir ( et pour peut-être pour un bon moment) pour envisager un nouveau gouvernement. Attal pourrait être prolongé pour une durée indéterminée couvrant notamment la période des JO. Au-delà Macron n’aura plus la main comme précédemment d’autant que le divorce est bien entamé avec ses propres députés et autres ministres voire le premier ministre lui-même.

Politiquement , cela signifie que toute grande réforme structurelle sera vraisemblablement impossible et qu’on devra se satisfaire d’orientations ponctuelles et partielles  de la part d’un  nouveau gouvernement en instabilité constante faute de majorité à l’assemblée. Et comme d’habitude,  il n’y aura d’autres solutions que de solliciter l’article 49–trois pour faire passer les orientations budgétaires. Ce relatif immobilisme incontournable sera forcément source d’affaiblissement pour le pays faute de vision claire sur l’avenir politique mais aussi économique Macron souhaitait une clarification, il récolte le brouillard complet et accessoirement se trouve lui-même très affaibli tant au plan national qu’international. Et la France aussi !

Bilan deuxième tour Législatives : Macron paralysé et la France aussi

Deuxième tour Législatives : Macron paralysé et la France aussi

Comme c’était prévisible, il ne se dégagera aucune majorité absolue du second tour des élections législatives. La surprise c’est que le RN ne sera pas la première force politique. Côté gauche, le second tour conforte une  remontée inattendue et  le NFP devient le premier parti. À noter la perte d’influence des « insoumis » qui deviennent minoritaires au sein du NFP. Fort logiquement, la majorité de Macron perd une grande partie de ses députés  mais résiste. 

Bref au total une France très divisée et difficilement gouvernable. À tel point qu’il est vraisemblable que Macron sera paralysé dès ce soir ( et pour peut-être pour un bon moment) pour envisager un nouveau gouvernement. Attal pourrait être prolongé pour une durée indéterminée couvrant notamment la période des JO. Au-delà Macron n’aura plus la main comme précédemment d’autant que le divorce est bien entamé avec ses propres députés et autres ministres voire le premier ministre lui-même.

Politiquement , cela signifie que toute grande réforme structurelle sera vraisemblablement impossible et qu’on devra se satisfaire d’orientations ponctuelles et partielles  de la part d’un  nouveau gouvernement en instabilité constante faute de majorité à l’assemblée. Et comme d’habitude,  il n’y aura d’autres solutions que de solliciter l’article 49–trois pour faire passer les orientations budgétaires. Ce relatif immobilisme incontournable sera forcément source d’affaiblissement pour le pays faute de vision claire sur l’avenir politique mais aussi économique Macron souhaitait une clarification, il récolte le brouillard complet et accessoirement se trouve lui-même très affaibli tant au plan national qu’international. Et la France aussi !

Trafic Internet France: 5 Gafam dominent

 Trafic Internet France:  5 Gafam dominent

En 2023, plus de la moitié du trafic internet français provenait des cinq géant du numérique : Netflix, Akamai, Facebook, Google et Amazon.

C’est le constat que dresse l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep) dans un rapport publié ce jeudi. Ils ont ainsi représenté 53% d’un trafic, poussé par la consommation de films et séries en streaming, la télévision en rattrapage et les réseaux sociaux. Et parmi ces Gafam, Netflix – qui comptait près de 12 millions de français abonnés l’an passé selon Digital TV Research – est à l’origine de 15% de ce trafic à lui seul. Une part néanmoins en recul par rapport à fin 2022, année durant laquelle elle avoisinait les 20% .

France : le déclassement qui nourrit les extrêmes

France : le déclassement qui nourrit les extrêmes

 

Ce sont les politiques d’innovation et de formation qui permettent d’augmenter la productivité et, par conséquent, les salaires, explique Béatrice Madeline, journaliste au « Monde », dans sa chronique.

 
Relever le smic à 1 600 euros, bloquer les prix des produits essentiels, baisser la TVA sur les produits énergétiques, relever le plafond de la prime de partage de la valeur, indexer les salaires sur l’inflation : les programmes des partis pour les élections législatives mettent nettement l’accent sur l’amélioration du pouvoir d’achat des Français. A juste titre. Deux ans de forte inflation ont mis en difficulté des millions de ménages, qui peinent aujourd’hui à maintenir leur niveau de vie d’avant-crise.

Mais le pouvoir d’achat est la résultante d’autres choix économiques, qui permettent aux entreprises de produire plus et mieux, et donc de dégager plus de revenus à redistribuer à leurs travailleurs, à arbitrage constant entre profit et salaires. La France s’est distinguée sur ce point ces dernières années, et pas pour le meilleur. Depuis 2019, le produit intérieur brut (PIB) rapporté au nombre d’emplois a progressé de 6 % aux Etats-Unis, a peu ou prou stagné en zone euro (− 0,4 %), mais a baissé de 3,5 % en France. On peut y voir une conséquence du Covid-19 sur les politiques de ressources humaines des entreprises, ou un effet de l’essor – bienvenu – de l’alternance en France.

Mais cette évolution inquiétante peut aussi s’interpréter comme un retard pris sur les entreprises américaines en matière d’innovation, de robotisation, d’adoption des nouvelles technologies. Ce retard se manifeste aujourd’hui par le décrochage brutal de l’économie européenne face aux Etats-Unis : entre 2010 et 2023, le taux de croissance cumulé du PIB a atteint 34 % outre-Atlantique, contre seulement 21 % dans l’Union européenne et 18 % dans la zone euro. Selon le FMI, le PIB par habitant en France est de 58 650 dollars (54 506 euros), contre 81 630 dollars aux Etats-Unis. Autant que les salaires poussifs qui ont contraint les Français à réduire leur consommation durant les deux années écoulées, cet écart croissant avec d’autres puissances économiques alimente le sentiment de déclassement qui nourrit le vote aux extrêmes.

Améliorer le pouvoir d’achat sur le long terme exige donc d’autres mesures que le blocage des prix ou l’augmentation, fût-elle substantielle, d’une prime. L’appareil productif, pour être plus efficace, doit investir plus massivement encore sur les nouvelles technologies. L’intelligence artificielle, par exemple, aujourd’hui adoptée par nombre de grands groupes, peine à s’imposer dans le vaste tissu des PME de l’Hexagone, qui n’en voient pas toujours l’intérêt ou jugent qu’elle représente un risque financier ….

Foot Euro: encore une victoire pénible de la France

Foot Euro: encore une victoire pénible de la France

Une nouvelle fois l’équipe de France a rendu une copie assez pénible ( 1-0) contre une équipe de Belgique elle-même peut inspirer. Il aura fallu un contre son camp pour que la Belgique abdique.

Finalement une victoire difficile et un niveau de jeu particulièrement moyen. En cause sans doute la fatigue de nombreux de joueurs épuisés par la répétition des matchs de leur championnat et de la coupe d’Europe des clubs.

France: vers la faillite financière ?

France: vers  la faillite financière ?

 

Après plusieurs années de déni de réalité, Bruno Le Maire, puis Emmanuel Macron viennent de reconnaître que la situation des finances publiques françaises est catastrophique. En outre il faudra ajouter le coût des promesses politiques faites pendant les législatives. Un drame qui n’est pourtant pas nouveau et qui est même en grande partie le fruit de leurs erreurs stratégiques. Cela fait d’ailleurs de nombreux trimestres que j’alerte sur ces dangers, presque seul contre tous. Ce changement de ton de la part de Bercy et de l’Elysée pose une question fondamentale : Pourquoi un tel revirement aujourd’hui, alors qu’il y a encore quelques semaines, on nous assurait que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes ? 

par Marc Touati, président du cabinet ACDEFI et auteur de « RESET II – Bienvenue dans le monde d’après ».

Quels sont les arguments principaux qui ont justifié ce « retour sur terre » ? La stagnation économique, d’abord, qui se confirme et les indicateurs avancés de l’activité montrent que cette dernière va continuer de souffrir au moins jusqu’à l’été prochain. Après avoir déjà augmenté de 7,1 % à 7,6 % sur l’année 2023, le taux de chômage va donc encore s’aggraver. Dès lors, garder un discours excessivement euphorique tandis que de plus en plus de Français tombent la précarité ne pouvait plus tenir.

Alors qu’ils ont tous mené des efforts considérables pour éviter le dérapage de leurs finances publiques et de leur dette, les pays de l’Union européenne et en particulier ceux de la Zone Euro ne supportent plus que la France adopte un comportement inverse. Au troisième trimestre 2023, la dette publique française a d’ailleurs encore explosé pour atteindre un triste record historique. En l’occurrence, 3 088,25 milliards d’euros, soit 111,7 % du PIB.

Depuis deux trimestres, la France est ainsi entrée dans le top 3 des pays ayant les ratios dette publique/PIB les plus élevés de l’Union européenne, derrière la Grèce (165,5 %) et l’Italie (140,6 %) et devant l’Espagne (109,8 %), la Belgique (108,0 %) et le Portugal (107,5 %), des pays qui étaient pourtant loin devant nous pendant des décennies. À titre de comparaison, il faut savoir que, sur les 27 pays de l’Union européenne, 16 pays affichent un ratio dette publique/PIB inférieur à 65 %, et même inférieur à 60 % pour 14 d’entre eux. Citons par exemple, l’Allemagne (64,8 %), les Pays-Bas (45,9 %), la République tchèque (44,5 %), l’Irlande (43,6 %), ou encore et l’Estonie (18,2 %).

Autrement dit, l’explosion de la dette publique n’est pas une fatalité, y compris face à la pandémie, à la guerre en Ukraine et à l’inflation. De nombreux membres de l’Union ont effectivement réussi à limiter les dégâts, en dépit de la crise sanitaire, de la récession qui en a suivi, ou encore de la forte inflation des années 2021-2023. De quoi rappeler que la stratégie du « quoi qu’il en coûte » est certes favorable pour gagner du temps et masquer les problèmes, mais qu’elle constitue aussi un échec cuisant pour les pays qui l’ont mise en pratique, et en particulier notre « douce France ».

Encore plus troublant et plus préoccupant, depuis 2020, la France est devenue le premier contributeur de la dette publique de l’ensemble de la Zone Euro, une place qu’elle ne cesse de conforter. Comme viennent de le confirmer les statistiques harmonisées d’Eurostat : au troisième trimestre 2023, la part de la dette publique française dans celle de l’UEM est ainsi de 24,3 %, contre 22,4 % pour l’ancien numéro un, qui est donc devenu numéro 2, en l’occurrence l’Italie et 20,7 % pour l’Allemagne. Le plus triste est qu’en 2000, ces poids dans la dette publique totale de la Zone Euro étaient de 27,8 % pour l’Italie, 25,9 % pour l’Allemagne et 17,5 % pour la France. En 2010, ils étaient de respectivement 24,6 %, 23,7 % et 21,7 %.

Autrement dit, pendant que les Allemands et les Italiens ont réduit notablement leur contribution à l’augmentation de la dette publique de la Zone Euro, la France a fait le chemin inverse. En devenant le premier « fournisseur » de dette publique de l’UEM, elle s’est automatiquement fragilisée tant d’un point de vue économique que politique, tout en perdant fortement en crédibilité. Comment la France pourrait effectivement donner des leçons de bonne gestion économique et financière, alors que c’est elle qui tire le plus la dette publique eurolandaise vers le haut, affaiblissant par là même l’ensemble de l’UEM ?

En outre, depuis que la BCE a arrêté sa « planche à billets » démentielle, la France et ses partenaires de la Zone Euro ont subi une forte augmentation des taux d’intérêt de leurs obligations d’État, qui n’est pas près de s’inverser. Mais, ne cherchons pas de bouc émissaire, si la France doit réduire ses déficits publics et sa dette, ce n’est pas pour faire plaisir à Bruxelles, c’est avant tout pour nos enfants et aussi pour nous-mêmes. Car, contrairement à ce que défendent certains, le coût de la dette ne sera pas seulement supporté par les générations à venir, mais il devient exorbitant dès aujourd’hui.

Bien loin des prévisions formulées par de trop nombreux prévisionnistes, les taux d’intérêt des obligations d’État ont fortement augmenté depuis trois ans et restent très élevés, ce qui alourdit le coût de la dette. Selon la loi de programmation des finances publiques, établie sur la base d’une croissance économique de 1,4 % et de taux d’intérêt modérés, la charge d’intérêts de la dette publique française avoisinera les 49 milliards d’euros en 2024 (après un niveau similaire en 2023), 57 milliards d’euros en 2025, 65,1 milliards d’euros en 2026 et 74,4 milliards d’euros en 2027.

Autrement dit, même selon les prévisions très optimistes de Bercy, la charge d’intérêts de la dette publique française atteindra la modique somme de 295 milliards d’euros sur cinq ans ! Et ce, après avoir déjà atteint 1 056,1 milliards d’euros de 2000 à 2022. Oui, vous ne rêvez pas : au moins 1 350 milliards d’euros uniquement pour payer les intérêts de la dette publique de 2000 à 2027. Et encore, si tout va bien, c’est-à-dire si les taux d’intérêt arrêtent d’augmenter. Ce qui est loin d’être assuré, en particulier si les finances publiques continuent de déraper.

D’où le changement de cap indispensable de MM. Macron et Le Maire, qui devient d’autant plus urgent que les agences de notations risquent, à juste titre, de dégrader la note de la France le 26 avril 2024 pour Moody’s et Fitch et le 31 mai 2024 pour Standard & Poor’s. Si tel est le cas, les taux d’intérêt de la dette publique française se tendront nettement, ce qui cassera encore davantage l’activité économique, donc accroîtra le chômage, les déficits et la dette, engageant la France dans un cercle pernicieux particulièrement dangereux.

Pire, de telles évolutions réactiveront la crise de la dette publique tant en France que dans l’ensemble de la Zone Euro. Cette dernière plongera alors dans une grave crise politique voire existentielle, ce qui ne manquera pas de provoquer une onde de choc mondiale… À force de jouer avec le feu, on finit forcément par se brûler…

Foot Euro : le Portugal contre la France

Foot Euro : le Portugal contre la France

Euro 2024 : le Portugal sort la Slovénie aux tirs au but et défiera la France en quarts de finale

Encore un match assez pâle entre la Slovénie et le Portugal qui finalement l’emportait après une séance de tirs au but.

Du coup, le Portugal sera le prochain adversaire de la France qui elle aussi c’est satisfaite du minimum syndical en battant péniblement la Belgique un à zéro.

 

Foot Euro: encore une victoire pénible de la France

Foot Euro: encore une victoire pénible de la France

Une nouvelle fois l’équipe de France a rendu une copie assez pénible ( 1-0) contre une équipe de Belgique elle-même peut inspirer. Il aura fallu un contre son camp pour que la Belgique abdique.

Finalement une victoire difficile et un niveau de jeu particulièrement moyen. En cause sans doute la fatigue de nombreux de joueurs épuisés par la répétition des matchs de leur championnat et de la coupe d’Europe des clubs.

 

Politique étrangère de la France: vers le chaos

Politique étrangère de la France: vers le chaos

À l’heure où ces lignes sont écrites, la dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République au soir du résultat des élections européennes peut déboucher sur de multiples scénarios. Les trois plus probables sont une majorité absolue pour le Rassemblement national (RN), une majorité relative pour ce même parti, ou une avance du Nouveau Front populaire (NFP) sans majorité absolue. Les sondages peuvent se tromper. Mais dans les trois cas évoqués ci-dessus, le président devra travailler avec un nouveau premier ministre, dans des conditions nouvelles par rapport à ce qu’il a connu depuis son arrivée à l’Élysée en 2017. Une quatrième cohabitation est donc possible. Une crise politique faute de majorité dans une Assemblée introuvable, aussi. Et même un refus du camp arrivé en tête d’assumer le pouvoir et d’occuper l’Hôtel Matignon (Jordan Bardella, président du RN, l’a laissé entendre au cours de la campagne électorale). Dans un monde marqué par une insécurité croissante (guerre ukrainienne, situation au Proche-Orient, menaces sur Taïwan…) et par des urgences globales (réchauffement climatique, craintes financières, dossiers environnementaux ou migratoires…), le risque de paralysie française – car il s’agit bien de cela – tombe au mauvais moment.

 

par , professeur de science politique, Université Clermont Auvergne (UCA) dans The Conversation

La Ve République a déjà connu trois cohabitations : quelles leçons en tirer ? D’autres pays ont continué d’exister sur la scène mondiale en dépit de longs blocages institutionnels : comment ont-ils traversé cette épreuve ? Les drames du monde n’attendront pas la France pour continuer leur trajectoire : comment les prochains dirigeants français les aborderont-ils ?

La défaite du Parti socialiste du président François Mitterrand aux élections législatives de 1986 fut une première pour la Constitution imaginée par le général de Gaulle. En installant Jacques Chirac à Matignon, et avec lui un gouvernement de droite pour travailler avec un président de gauche, les électeurs ont mis les deux hommes comme les institutions à l’épreuve.

Les escarmouches furent nombreuses. La double présence du président et du premier ministre au sommet du G7 à Tokyo en mai 1986 donna lieu à un casse-tête protocolaire, et accessoirement à une photo baroque, sur laquelle Jacques Chirac figurait, mais légèrement à l’écart des autres chefs d’État et de gouvernement. La France affichait sa singularité, pas nécessairement pour le meilleur. La guerre de la course à l’information entre le Palais de l’Élysée et le quai d’Orsay fit rage, chacun souhaitant obtenir les éléments d’actualité internationale avant l’autre.

On retient plusieurs leçons de cette première cohabitation. En premier lieu, malgré les obstacles, la France ne disparut pas du monde. Un ministre de consensus, Jean-Bernard Raymond, proche de Jacques Chirac mais peu politique et surtout diplomate chevronné, pilota la diplomatie française pendant deux ans, avec des dossiers difficiles, comme les suites de l’affaire du Rainbow Warrior (sabotage d’un navire écologiste par les services français en 1985 dans un port néo-zélandais).

Ensuite, les institutions ne tranchent pas sur la conduite à suivre en matière de politique extérieure. Le président et le premier ministre ont des prérogatives propres. Le président assure le fonctionnement des pouvoirs publics, il est garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et du respect des traités (article 5), il accrédite les ambassadeurs (article 14). Il est le chef des armées (article 15). Mais le premier ministre et son gouvernement déterminent et conduisent la politique de la nation (article 20). Il n’y a donc pas de « domaine réservé » qui tienne. Tout se joue dans la pratique, et dans la volonté des protagonistes de protéger les intérêts du pays, ou au contraire de s’entredéchirer au vu et au su du reste du monde.

Second septennat, seconde défaite législative du président Mitterrand, et deuxième cohabitation, de 1993 à 1995. L’affrontement ne se déroule plus entre le président, malade et qui ne se représentera pas, et son premier ministre. Mais entre ce dernier, Édouard Balladur, et son rival du même parti, Jacques Chirac. Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, doit être loyal envers le premier ministre, envers le président et envers l’intérêt national, tout en restant fidèle à Jacques Chirac. Exercice difficile.

La bataille à droite génère rivalités, coups bas et interventions d’autres ministres dans le champ international en vue de l’élection présidentielle (comme Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur et passé au camp balladurien, lors de la prise d’otages de l’Airbus d’Air France en décembre 1994). Une nouvelle fois, le bateau France reste à la surface, mais tangue plusieurs fois en raison des rivalités politiciennes. Des discussions lourdes ont lieu sur des dossiers difficiles, comme l’opération française Turquoise au Rwanda (juin-août1994), mais le public ne le saura que bien plus tard. Le couple exécutif a fonctionné ; la retenue des ministres et des appareils avant l’élection présidentielle, un peu moins.

1997 : Jacques Chirac décide de dissoudre après deux ans à l’Élysée, et quatre ans d’exercice pour l’Assemblée. Il perd les élections et, disposant encore d’un septennat, doit se résoudre à cinq années de cohabitation avec un gouvernement de gauche mené par Lionel Jospin.

Comme en 1986, les deux hommes sont les futurs rivaux pour la prochaine élection présidentielle. Comme en 2024, l’élection ne se déroule pas à la date prévue, mais sur initiative présidentielle. Une fois de plus, la France tient sa place dans le monde, malgré des anicroches : en 2000, le premier ministre juge publiquement que le discours du président sur l’avenir de l’Europe n’engage que lui, et le président tance publiquement le premier ministre sur sa position à propos du Hezbollah libanais. Mais le ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine, a la confiance des deux hommes, de l’appareil diplomatique, et de l’opinion. Il tient la barre. Avec Alain Juppé, il reste l’un des ministres les plus respectés de la période contemporaine.

Dix jours après les attentats du 11 Septembre, Lionel Jospin, Jacques Chirac et Hubert Védrine ont su parler d’une seule voix pour apporter le soutien de la France aux États-Unis. Christian Lambiotte/Communauté européenne, CC BY-NC

Chaque fois, la France a tenu son rang dans le monde, malgré des dissensions internes. Chaque fois, les acteurs partageaient plus ou moins la même conception du rôle du pays dans le monde, des alliances et des intérêts nationaux. Chaque fois, le ministre nommé aux Affaires étrangères a accompli sa mission dans le sens de ces intérêts nationaux. Chaque fois, le président est resté omniprésent sur la scène internationale. Chaque fois, le premier ministre de cohabitation fut battu aux élections suivantes.

Mais peut-être est-ce autre chose qu’une cohabitation qui nous attend.

Si aucune majorité ne se dégage, si aucun gouvernement possible n’obtient la confiance ou ne survit aux motions de censure, si le parti arrivé en tête refuse d’assumer le pouvoir en raison de calculs politiques, alors la question posée sera non plus de savoir si les acteurs peuvent s’entendre (ils ne se seront pas entendus), mais si le pays peut encore naviguer à l’international dans ces conditions.

Cette situation est arrivée à plusieurs États. Écartons les cas extrêmes : pays en guerre ou en période post-révolutionnaire (l’Iran de 1979 par exemple), forte instabilité (guerre civile, sécession, tensions récurrentes comme au Liban, ou en Irak, sans gouvernement pendant 290 jours en 2011). Excluons aussi le cas des gouvernements locaux (l’Irlande du Nord, restée sans gouvernement en 2018).

Parmi les démocraties contemporaines, deux exemples viennent à l’esprit. Celui de la Belgique, qui connut presque 200 jours sans gouvernement après les élections de juin 2007, puis à nouveau entre 2008 et 2011. L’autre exemple, différent, est celui du blocage politique provoqué aux États-Unis par la procédure du « shutdown », ou « arrêt des activités gouvernementales » de l’administration en cas d’absence d’accord sur le budget au Congrès. Une situation fréquente, vécue 21 fois depuis 1976, notamment en 2018 sous l’administration Trump.

Si le pays a survécu, son influence à l’extérieur s’en est trouvée diminuée. En premier lieu, l’image d’un pays en crise politique nuit à la crédibilité.

Fonctionnant (comme en Belgique) avec des gouvernements qui traitent les affaires courantes, il est difficile pour l’État de se projeter dans l’avenir et de préparer les grandes échéances. Les dirigeants sont considérés comme provisoires, ce qui ne renforce pas leur parole. Faute de projet clairement identifié, les arrière-pensées politiciennes prennent le pas sur les considérations d’intérêt national dans une gestion au jour le jour. Le processus décisionnel lui-même se trouve entravé par des guerres de tranchées entre acteurs rivaux, jusqu’à interrompre l’activité stratégique. Après le refus américain de frapper le régime de Damas en 2013, le président Obama souhaitait entamer une tournée en Asie pour rassurer les alliés des États-Unis, inquiets d’un manque apparent de détermination à Washington. Son voyage, prévu à un moment crucial des tensions internationales, a dû être annulé par le shutdown.

La France de 2024 court-elle les mêmes risques ? En principe, oui.

Dans une cohabitation dure, un gouvernement qui voudrait couper les crédits à l’Élysée, ou simplement proclamer systématiquement que la position du président n’engage que lui, aurait les moyens de le faire. Dans une crise gouvernementale (qui pourrait durer un an puisqu’aucune nouvelle dissolution ne peut être engagée dans cet intervalle), le président resterait le seul point de repère en tant qu’interlocuteur pour l’étranger… mais sans aucun moyen de faire suivre ses déclarations d’effets, puisque sans gouvernement durable ni majorité pour voter quoi que ce soit. La seule planche de salut résiderait dans le sens des responsabilités des acteurs, et dans leur souci de l’image du pays à l’étranger. Au vu du spectacle de ces dernières semaines, rien n’est acquis.

Quittons enfin la question du processus décisionnel pour aborder le contenu de la politique étrangère. Et commençons par un rappel. Depuis 1958 prévaut, tant bien que mal, ce que Hubert Védrine qualifie de « consensus gaullo-mitterrandien », c’est-à-dire une politique étrangère française partagée par la droite modérée comme par la gauche sociale-démocrate, toujours européenne, fidèle à l’Alliance atlantique même si elle sait se montrer critique, ouverte sur le Sud, et respectueuse d’une posture calquée sur le droit international au Proche-Orient : « Israël doit pouvoir vivre en sécurité, les Palestiniens ont le droit à un État ».

Pourtant, en 2017 comme en 2022, au premier tour des élections présidentielles, les candidats remettant en cause ces postures ont totalisé entre 55 % (2022) et 67 % (2017) des voix. Les deux tenants principaux de cette contestation de la doctrine, le RN et La France insoumise (LFI) sont aujourd’hui face à face, sinon seuls en piste du moins en passe de constituer les groupes parlementaires les plus importants.

Tous deux ont remis en question le fonctionnement actuel de l’Union européenne et l’appartenance française au commandement intégré de l’OTAN (voire à l’Alliance atlantique elle-même). Tous deux sont notoirement proches de Moscou, ont exprimé par le passé leur admiration pour Vladimir Poutine, et leur refus de s’engager aux côtés de l’Ukraine (et même, entre les lignes pour certains de leurs membres, leur souhait d’une victoire russe en Ukraine). La perspective d’une victoire de l’extrême droite a d’ailleurs récemment incité un collectif de diplomates à publier une tribune alertant sur les dangers liés à une éventuelle accession du RN aux responsabilités.

En cas d’Assemblée introuvable, les engagements internationaux de la France (y compris l’aide à l’Ukraine) seront remis en cause par l’incapacité de financer des actions ou de s’accorder sur elles. C’est le scénario dangereux de l’immobilisme. En cas de cohabitation, avec un Jordan Bardella à Matignon ou bien un membre de LFI, trois autres scénarios peuvent survenir.

Le premier est celui du compromis. Le nouveau gouvernement, sur le fond, est en désaccord avec la politique étrangère menée, mais préfère démontrer sa capacité à gouverner plutôt qu’ouvrir une crise ouverte avec le président sur les questions internationales, remettant éventuellement à plus tard un aggiornamento plus profond de notre politique étrangère, s’il parvient en 2027 à conquérir l’Élysée. Sans enthousiasme, et parce que les pesanteurs sont encore fortes, les nouveaux dirigeants se résignent à rester un allié des États-Unis, à jouer le jeu de l’UE (avec un ton plus critique) et renoncent à remettre en cause un minimum d’aide à l’Ukraine. Un gouvernement RN soutiendra plus fortement le premier ministre israélien ultranationaliste Bényamin Nétanyahou, mais sans provocations inutiles. Un premier ministre de gauche (qui ne sera pas forcément issu de LFI) insistera sur la nécessité d’un État palestinien (ce que bien d’autres prônent) et sur la situation humanitaire à Gaza, sans provocations non plus. De part et d’autre, il sera difficile d’éviter les déclarations intempestives au sein du parti, mais le gouvernement se tient à une ligne modérée.

Deuxième possibilité : l’affrontement. D’entrée de jeu, les nouveaux ministres croisent le fer avec le président sur les enjeux stratégiques. Le risque pour eux est grand, car ces sujets sont conflictuels, avec peu de gain électoral à attendre. Mais, soit pour montrer à certains électeurs qu’ils sont fidèles à leurs convictions à défaut de pouvoir tenir financièrement leurs autres promesses, soit parce que leur proximité avec des puissances étrangères les oblige (on pense notamment à la Russie), ils décident de multiplier les déclarations indiquant un changement de politique étrangère. Ce n’est pas l’option la plus probable.

Troisième possibilité, plus réaliste : le discours ne change pas, mais les coups de canif aux positions antérieures se multiplient. On ne remet pas en cause officiellement le soutien à l’Ukraine, mais on fait tout pour l’étouffer progressivement. On ne prend pas parti ouvertement au Proche-Orient, mais on agit à coups de rencontres informelles, de changements de vocabulaire, de nominations de diplomates. On ne remet pas en cause explicitement le fonctionnement de l’UE ni de l’OTAN, mais on rechigne, on bloque, on retarde. C’est le scénario de l’agenda caché, qui évite d’effrayer l’opinion, mais lance des messages explicites à l’étranger, en espérant des marges de manœuvre plus fortes à l’avenir.

Reste la question des personnels. Une politique étrangère, ce sont aussi des équipes, des entourages, des nominations d’ambassadeurs (et avant cela, d’un Commissaire européen français), de directeurs de service au quai d’Orsay ou ailleurs, de membres de cabinets. La guerre, sur ces enjeux aussi, peut avoir lieu.

Il n’est pas exclu qu’après le 7 juillet, le domaine en réalité partagé de la politique étrangère, qui n’est plus « régalien » et qui n’a jamais été « réservé » en cas de cohabitation, soit préservé de la crise politique que nous traversons. Mais les risques de comportements irresponsables sont grands.

France: Endettement croissant avec la crise politique

France: Endettement croisant avec la crise politique

 

La conséquence économique probable de l’instabilité politique sera une montée de l’inflation. En effet les taux d’intérêt vont continuer de grimper pour la France et l’endettement va gonfler.

 

À la fin du premier trimestre, la dette publique du pays avait grimpé à 110,7 % du produit intérieur brut (PIB), contre 109,9 % (revu en baisse) à la fin de 2023, a annoncé l’Insee. Sur un an, la dette diminue toutefois, en poids relatif, puisque au premier trimestre 2023, elle s’élevait à 111,9 % du PIB.

En prévision de la hausse évoquée, Bercy essaye d’anticiper les emprunts pour bénéficier encore des taux actuels

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