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Un déficit dramatique de la balance commerciale française

Un déficit dramatique de la balance commerciale française

« La France est en effet le seul contributeur net à connaître un déficit commercial abyssal au sein du marché unique, et le seul qui ne compense pas ce déficit par des excédents hors UE. Pire, ce déficit commercial s’accroît d’année en année et le seul partenaire majeur avec lequel son solde commercial était structurellement en excédent était… le Royaume-Uni ». (Le groupe Mars*)

Illustration du fameux « en même temps » : alors que le solde net de nos relations financières avec l’UE plonge à – 10 milliards d’euros par an, notre solde commercial ne cesse de se dégrader par la faute d’un euro trop fort et d’une incapacité à exploiter les opportunités de la guerre économique organisée par l’UE pour policer les rivalités en son sein, à coups de normes et de subventions que nous sommes de moins en moins habiles à influencer en vue de favoriser nos intérêts économiques dans les autres pays européens. On ne peut plus laisser le marché intérieur européen détruire notre économie via les exportations allemandes et les importations néerlandaises en provenance d’Asie consolidées par le droit et les financements européens.
La France est en effet le seul contributeur net à connaître un déficit commercial abyssal au sein du marché unique, et le seul qui ne compense pas ce déficit par des excédents hors UE. Pire, ce déficit commercial s’accroît d’année en année et le seul partenaire majeur avec lequel son solde commercial était structurellement en excédent était… le Royaume-Uni.

France : un déficit commercial de 56,7 milliards en 2021

D’après les chiffres de la douane, le déficit commercial de la France en 2021 vis-à-vis de ses principaux partenaires européens est le suivant : Allemagne (- 13 milliards d’euros), Italie (- 7 milliards), Belgique (- 8,5 milliards), Espagne (- 6 milliards), Pays-Bas (- 9 milliards). Au total, le déficit commercial de la France vis-à-vis de l’UE-27 s’établit précisément à – 56,7 milliards d’euros, en accroissement de plus de 10 milliards en un an. Par rapport aux données d’Eurostat, ce chiffre rend compte avec plus de précision des échanges avec la Belgique et surtout les Pays-Bas, par où transitent la majorité de nos importations de biens et d’énergie avec l’Asie (y compris le golfe persique). Il n’en reste pas moins significatif, et inquiétant.
Graphique sur l’évolution des échanges avec les principaux partenaires européens de la France entre 2019 et 2021 (Milliard d’euros, source : douanes)

Quelle influence de la France dans l’UE ?
Avec un déficit commercial intra-UE abyssal (multiplié par 7 en 20 ans) et un solde net de 10 milliards (multiplié par 4 en 20 ans en part du RNB) entre des contributions en hausse et des retours en baisse, n’est-il pas temps de s’interroger sur la politique française d’influence au sein de l’UE ?
En effet notre influence en Europe n’a fait que diminuer à proportion de nos déficits, alors même que notre position de créancier nous donnait un levier que personne n’a eu l’idée d’actionner depuis vingt ans. N’est-il pas temps de changer, ne serait-ce que pour préserver le développement harmonieux au sein de l’UE ?

Nos partenaires étant satisfaits de la situation, et la cause de nos échecs n’étant à imputer qu’à nous-mêmes, il va de soi que l’initiative ne pourra venir que de nous et d’une politique volontariste en rupture avec la culture de résignation actuellement dominante à Paris, quitte à imposer à nos partenaires le fait accompli si la négociation ne mène nulle part, comme c’est le cas depuis 20 ans. Nous n’avons désormais plus grand-chose à perdre et plus de marges de manœuvre financières et juridiques à gagner, au profit notamment du financement des investissements de défense.

(*) Le groupe Mars, constitué d’une trentaine de personnalités françaises issues d’horizons différents, des secteurs public et privé et du monde universitaire, se mobilise pour produire des analyses relatives aux enjeux concernant les intérêts stratégiques relatifs à l’industrie de défense et de sécurité et les choix technologiques et industriels qui sont à la base de la souveraineté de la France.

Sondage: une armée française trop faible

Sondage: une armée française trop faible

Selon un sondage Odoxa Backbone, 86% des personnes interrogées ont une bonne opinion des militaires, qui restent épargnés par la crise de défiance, contrairement aux responsables politiques.Et le patriotisme s’est renforcé depuis la guerre en Ukraine.

Pour 89% des personnes interrogées, «continuer à commémorer» pae exemple le 11 novembre plus d’un siècle après la fin du conflit mondial est justifié. Pour 75% d’entre eux, l’idée de patriotisme a encore un sens aujourd’hui. Le résultat est également partagé chez les sympathisants de droite et de gauche. 76% des personnes interrogées déclarent être elles-mêmes patriotes. La connotation du mot, longtemps confondu avec le nationalisme, n’effraie plus. L’adhésion s’accroît avec l’âge: 59% des 18 – 24 ans se disent patriotes contre 86% des plus de 65 ans.

«La guerre en Ukraine est venue renforcer l’attachement des Français à leur armée. Elle est souvent perçue comme une protection indispensable des populations, à laquelle il faut donner des moyens, même en période économiquement difficile», ajoute Véronique Reille Soult, de Backbone Consulting.

En revanche, l’opinion semble lucide sur les capacités militaires de la France. Seulement 65 % des personnes interrogées considèrent la France comme une grande puissance. Ils étaient 78% en juillet 2018 et 71% en juillet 2022. Depuis plusieurs mois, rapports officiels et déclarations publiques ont en effet révélé les carences de l’armée, qui, seule face à un adversaire, ne disposerait que de quelques jours de munitions. Le constat est exact mais le cas de figure est théorique puisque les Occidentaux conçoivent leur défense en coalition et puisque la France dispose de la dissuasion nucléaire. Il n’empêche que les moyens militaires de la France sont limités.

Pour preuve les hypothèses budgétaires de l’armée. Bercy ne veut pas dépasser la barre des 377 milliards d’euros sur les sept prochaines années tandis que l’hôtel de Brienne campe sur une fourchette comprise entre 400 et 410 milliards d’euros. Enfin, les armées tablent quant à elles sur une fourchette de 425 à 430 milliards d’euros pour financer le modèle « Armées 2030 ». Les armées veulent ce modèle, rien que ce modèle, Un modèle déjà notoirement sous dimensionné.

les défis cités sur le Dixmude par le Chef de l’État sont nombreux : « le risque de guerre de haute intensité entre États, les tension croissantes en Asie, l’usage généralisé des drones, y compris dans les domaines où ils sont encore rares aujourd’hui, la banalisation des missiles dont on voit les premiers effets en Arabie, aux Émirats ou à Kiev, l’abaissement du seuil du cyber, les technologies de rupture, le quantique, l’intelligence artificielle, l’hypervélocité et notre environnement plus général où pèsent les risques sanitaires comme les risques climatiques ».
Tous ces défis exigent des budgets à la hauteur des ambitions. Surtout si la France veut vraiment être et rester un partenaire de confiance aussi bien en Europe, qu’en Afrique subsaharienne et dans le golfe arabo-persique, en passant par la Corne de l’Afrique. Cela vaut aussi pour l’Indopacifique où la France a notamment noué un partenariat stratégique avec l’Inde.

Un doute «semble s’être installé» dans l’opinion, observe Erwan Lestrohan. «Alors que la crise ukrainienne a diffusé le sentiment que l’ère des conflits internationaux n’était pas révolue et que les dernières décennies ont été marquées par d’importantes coupes dans le budget de la défense, la période actuelle aura peut-être agi chez certains comme un révélateur de nos lacunes», ajoute-t-il. Les militaires espèrent qu’elle agira comme un réveil.

Défense Française: une armée complètement sous-dimensionnée

Défense Française: une armée complètement sous-dimensionnée


A la lumière du conflit qui se déroule en Ukraine, Macron pose la question de la stratégie militaire française. Jusque-là en effet, experts et professionnels de l’armée considéraient que la défense du pays reposait surtout sur le nucléaire et que les équipements et la défense traditionnelle devaient être en quelque sorte marginalisés.

Une erreur fondamentale car il n’est pas du tout certain que la guerre conventionnelle constitue une hypothèse du passé. Certes l’armée se professionnalise, elle utilise de plus en plus des équipements sophistiqués fait appel à de nouvelles technologies. Mais elle ne saurait se passer notamment d’une forte armée de terre.Pour preuve, l’armée ne parvient même plus à assurer ses objectifs faute de moyens dans les différentes opérations extérieures comme au Sahel par exemple.

Ce qui se passe en Ukraine le démontre par l’absurde puisque par exemple la Russie qui dispose de l’arme nucléaire démontre chaque jour sa grande insuffisance sur le plan de l’infanterie. Elle tente de compenser cette infériorité qualitative et quantitative par une artillerie qui arrose n’importe comment et n’importe où.

En réalité, le budget de la défense n’a cessé de se réduire en France surtout les moyens conventionnels. On a aussi supprimé le service militaire, une surpression qu’on doit aux mêmes experts et aux militaires eux-mêmes qui ont vu là l’occasion d’améliorer leur rémunération. Une suppression qui découle aussi d’une grande lâcheté politique.

L’Ukraine, petit pays, pour faire face aux conflits avec la Russie a réussi à mobiliser 200 000 hommes, à peu près l’effectif de l’armée française.Il y a 15 ans elle en comptait plus du double et il en faudrait sans doute 500 000. Autant dire que la défense française est complètement sous dimensionnée. Alain Bauer le spécialiste emploie le terme diplomatique d’armée échantillonnaire. Une armée qui par ailleurs manque de tout d’équipement, de pièces de rechange et d’effectifs. Par exemple, la moitié des hélicoptères sont en panne et on prend leurs pièces pour réparer ceux qui fonctionnent.

On a pu le vérifier dans la cruelle débâcle de la force Barkhane au Mali. Comment la France pourrait-elle faire face à une éventuelle attaque d’un pays comme la Russie si elle n’est même pas capable de s’imposer face aux rebelles du Sahel.

Tout est à revoir dans la stratégie de défense : l’objectif, les modalités, les équipements , les effectifs et bien sûr les financements.

Il faudra remettre sur le tapis la question du service militaire obligatoire. Comme on l’a vu en Ukraine, c’est parce que des effectifs mobilisables étaient particulièrement bien formés que les forces de Kiev ont fait reculer les Russes. À l’inverse, les Russes ont mobilisé des jeunes sans formation dans beaucoup ont été massacrés. Or en cas de conflit majeur on procède à une mobilisation générale, ce qui suppose une formation préalable. Ce que n’est pas évidemment cet ersatz de service national universel qui ne ressemble à rien.

Défense: une mini armée française (Alain Bauer)

Défense: une mini armée française (Alain Bauer)

Quelles conséquences du conflit en Ukraine pour l’armée française interroge le criminologue Alain Bauer . Malgré les nombreux conflits depuis la fin de la Guerre froide, en 1989-1990, aucune révision stratégique en profondeur n’avait remis en question la froide logique comptable qui a transformé l’armée française en outil expéditionnaire et échantillonnaire.

En clair Alain Bauer met en cause l’état de l’armée française qui serait bien incapable de soutenir un conflit comme en Ukraine du fait du sous dimensionnement du matériel et des effectifs. Une manière aussi peut-être de relancer la problématique du service militaire obligatoire pour éviter ce que subissent notamment les effectifs russes expédiés sur le front sans formation. NDLR

Une force de projection, des investissements réduits sur une large palette d’équipements, aux livraisons étalées dans le temps, et quelques gros programmes structurants comme le Rafale semblaient suffire à notre posture nationale et internationale. L’idée générale était que la guerre était finie et que seuls quelques conflits locaux nécessitaient d’envoyer « des canonnières » pour rappeler les belligérants à la raison.

Le conflit ukrainien a bouleversé cette persistance rétinienne et devrait nous forcer à prendre en considération la « haute intensité » et la longue intensité d’un processus de guerre de terrain qui ressemble de plus en plus à une version du conflit de 1914-1918 ayant rencontré Terminator.

Aide militaire à l’Ukraine: la discrétion française est-elle un «cache-misère» ?
Le président de la République, après une revue nationale stratégique concoctée en interne, va trancher sur une série de programmes et de financements qui valideront la capacité de la France à maintenir sa souveraineté nationale. Avec la prochaine loi de programmation militaire, ce qui est en jeu dépasse largement la question budgétaire (combien ?) et devrait enfin rejoindre la question stratégique (pour quoi faire et comment ?). Cela fait longtemps que la France n’a pas lancé de vrai programme de recherche stratégique et polémologique (Gallois, Poirier, Aron, Duroselle datent) et on se demande toujours s’il faut financer ce que nos industriels savent faire ou s’interroger ce qu’on devrait mettre en œuvre.

La surprise stratégique est le plus souvent née de l’aveuglement : des mouvements tactiques surprenants (Azincourt, Dien Bien Phu, Waterloo….) plus souvent que des révolutions technologiques (arcs, arbalètes, catapultes et trébuchets, feu grégeois, poudre, fusils, canons, bombes et armes nucléaires, et vecteurs pour les transporter). La sophistication de nos armements nécessite de plus en plus de personnels de soutien. Elle entraîne une certaine vulnérabilité logistique et de grandes incertitudes de disponibilité. Au moment de la dronisation du champ de bataille, pour le renseignement comme pour la destruction, avec la reprise d’outils kamikazes, les armées se trouvent dans une situation déjà connue de choix entre un futur désastre industriel (Minitel contre internet, Bi-bop contre smartphone…) et une adaptation accélérée aux réalités nouvelles de la guerre.

Prés carrés. Comme souvent, une bataille de « prés carrés » risque de masquer les enjeux essentiels sur fond de haute technologie et de coûts à l’unité qui empêchent la tenue de stocks décents. Or le conflit ukrainien, dans la durée, montre le besoin de reconstruire aussi une défense opérationnelle du territoire, des moyens résilients et résistants pour la bataille de longue intensité, des outils innovants, flexibles, mobiles et peu coûteux pour ralentir ou fixer l’adversaire.

Nous avons tout à apprendre et comprendre de ce qui se passe en Ukraine, sur tous les terrains. Alors que le ministère des Armées sort enfin de l’espace punitif dans lequel Bercy l’avait cornerisé, l’Etat doit faire le choix de l’avenir. Comme le rappelait le Cardinal de Richelieu : « La politique, c’est l’art de rendre possible ce qui est nécessaire. »

Alain Bauer est professeur au Conservatoire national des arts et métiers, responsable du pôle sécurité-défense-renseignement.

Armée française: les conséquence du conflit en Ukraine

Armée française: les conséquence du conflit en Ukraine. (Alain Bauer)

Quelles conséquences du conflit en Ukraine pour l’armée française interroge le criminologue Alain Bauer . Malgré les nombreux conflits depuis la fin de la Guerre froide, en 1989-1990, aucune révision stratégique en profondeur n’avait remis en question la froide logique comptable qui a transformé l’armée française en outil expéditionnaire et échantillonnaire.

En clair Alain Bauer met en cause l’état de l’armée française qui serait bien incapable de soutenir un conflit comme en Ukraine du fait du sous dimensionnement du matériel et des effectifs. Une manière aussi peut-être de relancer la problématique du service militaire obligatoire pour éviter ce que subissent notamment les effectifs russes expédiés sur le front sans formation. NDLR

Une force de projection, des investissements réduits sur une large palette d’équipements, aux livraisons étalées dans le temps, et quelques gros programmes structurants comme le Rafale semblaient suffire à notre posture nationale et internationale. L’idée générale était que la guerre était finie et que seuls quelques conflits locaux nécessitaient d’envoyer « des canonnières » pour rappeler les belligérants à la raison.

Le conflit ukrainien a bouleversé cette persistance rétinienne et devrait nous forcer à prendre en considération la « haute intensité » et la longue intensité d’un processus de guerre de terrain qui ressemble de plus en plus à une version du conflit de 1914-1918 ayant rencontré Terminator.

Aide militaire à l’Ukraine: la discrétion française est-elle un «cache-misère» ?
Le président de la République, après une revue nationale stratégique concoctée en interne, va trancher sur une série de programmes et de financements qui valideront la capacité de la France à maintenir sa souveraineté nationale. Avec la prochaine loi de programmation militaire, ce qui est en jeu dépasse largement la question budgétaire (combien ?) et devrait enfin rejoindre la question stratégique (pour quoi faire et comment ?). Cela fait longtemps que la France n’a pas lancé de vrai programme de recherche stratégique et polémologique (Gallois, Poirier, Aron, Duroselle datent) et on se demande toujours s’il faut financer ce que nos industriels savent faire ou s’interroger ce qu’on devrait mettre en œuvre.

La surprise stratégique est le plus souvent née de l’aveuglement : des mouvements tactiques surprenants (Azincourt, Dien Bien Phu, Waterloo….) plus souvent que des révolutions technologiques (arcs, arbalètes, catapultes et trébuchets, feu grégeois, poudre, fusils, canons, bombes et armes nucléaires, et vecteurs pour les transporter). La sophistication de nos armements nécessite de plus en plus de personnels de soutien. Elle entraîne une certaine vulnérabilité logistique et de grandes incertitudes de disponibilité. Au moment de la dronisation du champ de bataille, pour le renseignement comme pour la destruction, avec la reprise d’outils kamikazes, les armées se trouvent dans une situation déjà connue de choix entre un futur désastre industriel (Minitel contre internet, Bi-bop contre smartphone…) et une adaptation accélérée aux réalités nouvelles de la guerre.

Prés carrés. Comme souvent, une bataille de « prés carrés » risque de masquer les enjeux essentiels sur fond de haute technologie et de coûts à l’unité qui empêchent la tenue de stocks décents. Or le conflit ukrainien, dans la durée, montre le besoin de reconstruire aussi une défense opérationnelle du territoire, des moyens résilients et résistants pour la bataille de longue intensité, des outils innovants, flexibles, mobiles et peu coûteux pour ralentir ou fixer l’adversaire.

Nous avons tout à apprendre et comprendre de ce qui se passe en Ukraine, sur tous les terrains. Alors que le ministère des Armées sort enfin de l’espace punitif dans lequel Bercy l’avait cornerisé, l’Etat doit faire le choix de l’avenir. Comme le rappelait le Cardinal de Richelieu : « La politique, c’est l’art de rendre possible ce qui est nécessaire. »

Alain Bauer est professeur au Conservatoire national des arts et métiers, responsable du pôle sécurité-défense-renseignement.

Frédéric Beigbeder à l’Académie française ! Pourquoi pas aussi Cyril Hanouna ou Patrick Sébastien

Culture- Frédéric Beigbeder à l’Académie française ! Pourquoi pas aussi Cyril Hanouna ou Patrick Sébastien

le journal Marianne qui n’est pas une contradiction près en matière de populisme suggère finalement l’entrée de Frédéric Beigbeder à l’académie française.
le journal évoque cependant le profil tapageur de l’intéressé  » Journaliste, éditeur médiatique, apprécié et primé, l’auteur de 99 francs (2000), de L’amour dure trois ans (1997), d’Un roman français (2009), est lui aussi un candidat sérieux. Avec un profil certes un peu tapageur. Arrêté en plein Paris pour consommation et détention de cocaïne (en 2008), soutien repenti de l’écrivain Gabriel Matzneff accusé de pédophilie (à la suite de la publication du Consentement, de Vanessa Springora), pointé a posteriori pour inaction dans l’affaire Patrick Poivre d’Arvor, complaisant avec Roman Polanski… Beigbeder collectionne les frasques et sa réputation n’est plus à faire.  »

Pourtant Marianne considère que Frédéric Beigbeder serait un candidat très sérieux et un digne successeur de François Nourissier !

On a pourtant du mal à distinguer la moindre originalité dans l’œuvre et dans les propos de celui qui fréquente les salons médiatiques. Si Beigbeder doit rentrer à l’Académie française alors il faudra aussi rapidement y faire entrer aussi Cyril Hanouna encore beaucoup plus médiatique, plus provocateur et plus exhibitionniste. Les orthodoxes objecteront que l’intéressé n’a jamais rien écrit ou apporter quoi que ce soit à la pensée française mais il ne semble pas que ce soit aujourd’hui un obstacle. Patrick Sébastien pourrait également y avoir sa place pour son œuvre historique « les sardines », sorte d’opéra chanté !

À noter cependant l’œuvre littéraire incontournable de Cyril Hanouna: Les Peopleries – 300 potins de vos stars préférées ! (avec Fabien Lecœuvre), Éditions de la Lagune – juin 2005
Sans parler des » sardines » oeuvre chantée de Patrick Sébastien.

L’économie française victime de la baisse du niveau scolaire et du manque de qualification

L’économie française Victime de la baisse du niveau scolaire et du manque de qualification

L’économiste Xavier Jaravel s’inquiète à juste titre problèmes de « capital humain » qu’il observe en France : insuffisance des aptitudes sociocomportementales, du niveau de formation scientifique et des investissements en recherche-développement.

La productivité française est particulièrement malade alors qu’on prétend souvent le contraire. On oublie de phénomènes importants d’une part le faible nombre d’actifs en France par rapport à l’ensemble de la population. Deuxièmement le phénomène des 35 heures sur le volume de travail mais peut-être encore davantage sur la culture RTT et la valeur travail. Dans les faits, la France est derrière d’autres pays concurrents comme l’Allemagne les États-Unis.

« La sanction est sans appel compte tenu du déficit structurel des échanges extérieurs avec un écroulement particulier en 2022 qui va se traduire par un déficit double de l’année précédente autour de 150 milliards. Ces importations nettement supérieures aux exportations tuent mécaniquement l’activité en France et les emplois. On dit parfois que la productivité du travail en France est élevée : ce constat n’est pourtant plus d’actualité, bien au contraire. Les données d’une récente note du Conseil d’analyse économique révèlent un ralentissement marqué depuis une quinzaine d’années par rapport à l’Allemagne et aux Etats-Unis. Alors qu’au milieu des années 2000 la productivité du travail en France était plus élevée qu’aux Etats-Unis et au même niveau qu’en l’Allemagne, quinze ans plus tard, le tableau n’est plus si rose : la productivité du travail en France a décroché, et nous sommes désormais distancés à la fois par l’Allemagne et par les Etats-Unis estime l’économiste Xavier Jaravel

La plupart des secteurs et des catégories d’entreprises participent à cette dégradation. En cause, le faible niveau scolaire, l’insuffisance de qualification de nombre de salariés et le déficit dans le domaine de la recherche-développement.

D’une manière générale, la France a toujours un certain mépris pour l’orientation des élèves vers les filières techniques et scientifiques. Les raisons sont de deux ordres, d’une part le faible niveau mathématique général, d’autres part une politique d’éducation insuffisamment centrée sur les matières et filières fondamentales pour l’économie. La France est par exemple l’un des pays qui forment le plus de psychologues au monde ! Des diplômés qu’on retrouve ensuite surtout chez les fonctionnaires.

À peu près tous les secteurs d’activité rencontrent des difficultés de recrutement aujourd’hui, difficultés qui sont la conséquence directe de la politique de l’éducation tout autant que d’un certain condescendance des familles pour les métiers techniques.

Si tous les secteurs et toutes les entreprises voient leur productivité décrocher, d’où vient alors le problème ? Notre analyse identifie le « capital humain » comme le facteur principal, selon deux aspects : d’une part, de mauvaises compétences mathématiques et sociocomportementales (la capacité à travailler en équipe, à négocier, à gérer des ressources) ; d’autre part, une insuffisante orientation des jeunes vers les métiers d’avenir, notamment les filières scientifiques.

Economie française : en quasi stagnation

Economie française : en quasi stagnation

Dès le troisième trimestre, l’ économie française devrait tomber en quasi stagnation. L’Insee a maintenu sa prévision de croissance à 2,6% en 2022. Mais l’inflation et les craintes sur l’approvisionnement en énergie pourraient engendrer un repli d’activité.Le produit intérieur brut (PIB) français devrait donc stagner cet automne

La prévision d’une stagnation du PIB au quatrième trimestre est donc un «scenario intermédiaire» qui inclut «la résilience» de certains indicateurs mais aussi les «craintes associées à d’éventuels arrêts de production» dans l’industrie. L’inflation, contenue en septembre (5,6% sur un an) notamment grâce à la remise à la pompe, devrait diminuer légèrement en octobre puis «repartirait à la hausse» en novembre avec la baisse de la ristourne sur les carburants, pour atteindre 6,4% sur un an en décembre (contre 6,6% prévu précédemment).

Sur l’année, la prévision d’inflation passe de 5,3% à 5,2%, une prévision bien meilleure que pour d’autres pays européens grâce aux «fixations des prix de l’énergie» et aux «politiques publiques mises en place pour limiter les hausses des prix», affirme l’INSEE. La hausse des prix pèse cependant sur le pouvoir d’achat des ménages qui devrait baisser plus que prévu en 2022 (-0,6% selon l’indicateur par unité de consommation, contre -0,5% escompté initialement). Si les mesures de soutien permettent de limiter les prix de l’énergie, c’est l’alimentation qui, depuis septembre, pèse le plus avec une inflation attendue en glissement annuel à près de 12% en fin d’année.

Économie française : Croissance en quasi stagnation dès l’automne

Économie française :Croissance en quasi stagnation dès l’automne

Dès le troisième trimestre, l’ économie française devrait tomber en quasi stagnation. L’Insee a maintenu sa prévision de croissance à 2,6% en 2022. Mais l’inflation et les craintes sur l’approvisionnement en énergie pourraient engendrer un repli d’activité.Le produit intérieur brut (PIB) français devrait donc stagner cet automne

La prévision d’une stagnation du PIB au quatrième trimestre est donc un «scenario intermédiaire» qui inclut «la résilience» de certains indicateurs mais aussi les «craintes associées à d’éventuels arrêts de production» dans l’industrie. L’inflation, contenue en septembre (5,6% sur un an) notamment grâce à la remise à la pompe, devrait diminuer légèrement en octobre puis «repartirait à la hausse» en novembre avec la baisse de la ristourne sur les carburants, pour atteindre 6,4% sur un an en décembre (contre 6,6% prévu précédemment).

Sur l’année, la prévision d’inflation passe de 5,3% à 5,2%, une prévision bien meilleure que pour d’autres pays européens grâce aux «fixations des prix de l’énergie» et aux «politiques publiques mises en place pour limiter les hausses des prix», affirme l’INSEE. La hausse des prix pèse cependant sur le pouvoir d’achat des ménages qui devrait baisser plus que prévu en 2022 (-0,6% selon l’indicateur par unité de consommation, contre -0,5% escompté initialement). Si les mesures de soutien Économie françaisepermettent de limiter les prix de l’énergie, c’est l’alimentation qui, depuis septembre, pèse le plus avec une inflation attendue en glissement annuel à près de 12% en fin d’année.

Croissance : l’économie française va tomber en quasi stagnation

Croissance : l’économie française va tomber en quasi stagnation

Dès le troisième trimestre, l’ économie française devrait tomber en quasi stagnation. L’Insee a maintenu sa prévision de croissance à 2,6% en 2022. Mais l’inflation et les craintes sur l’approvisionnement en énergie pourraient engendrer un repli d’activité.Le produit intérieur brut (PIB) français devrait donc stagner cet automne

La prévision d’une stagnation du PIB au quatrième trimestre est donc un «scenario intermédiaire» qui inclut «la résilience» de certains indicateurs mais aussi les «craintes associées à d’éventuels arrêts de production» dans l’industrie. L’inflation, contenue en septembre (5,6% sur un an) notamment grâce à la remise à la pompe, devrait diminuer légèrement en octobre puis «repartirait à la hausse» en novembre avec la baisse de la ristourne sur les carburants, pour atteindre 6,4% sur un an en décembre (contre 6,6% prévu précédemment).
Sur l’année, la prévision d’inflation passe de 5,3% à 5,2%, une prévision bien meilleure que pour d’autres pays européens grâce aux «fixations des prix de l’énergie» et aux «politiques publiques mises en place pour limiter les hausses des prix», affirme l’INSEE. La hausse des prix pèse cependant sur le pouvoir d’achat des ménages qui devrait baisser plus que prévu en 2022 (-0,6% selon l’indicateur par unité de consommation, contre -0,5% escompté initialement). Si les mesures de soutien permettent de limiter les prix de l’énergie, c’est l’alimentation qui, depuis septembre, pèse le plus avec une inflation attendue en glissement annuel à près de 12% en fin d’année.

Croissance : l’économie française en quasi stagnation

Croissance : l’économie française en quasi stagnation

Dès le troisième trimestre économie française devrait tomber en quasi stagnation. L’Insee a maintenu sa prévision de croissance à 2,6% en 2022. Mais l’inflation et les craintes sur l’approvisionnement en énergie pourraient engendrer un repli d’activité.Le produit intérieur brut (PIB) français devrait donc stagner cet automne

La prévision d’une stagnation du PIB au quatrième trimestre est donc un «scenario intermédiaire» qui inclut «la résilience» de certains indicateurs mais aussi les «craintes associées à d’éventuels arrêts de production» dans l’industrie. L’inflation, contenue en septembre (5,6% sur un an) notamment grâce à la remise à la pompe, devrait diminuer légèrement en octobre puis «repartirait à la hausse» en novembre avec la baisse de la ristourne sur les carburants, pour atteindre 6,4% sur un an en décembre (contre 6,6% prévu précédemment).
Sur l’année, la prévision d’inflation passe de 5,3% à 5,2%, une prévision bien meilleure que pour d’autres pays européens grâce aux «fixations des prix de l’énergie» et aux «politiques publiques mises en place pour limiter les hausses des prix», affirme l’INSEE. La hausse des prix pèse cependant sur le pouvoir d’achat des ménages qui devrait baisser plus que prévu en 2022 (-0,6% selon l’indicateur par unité de consommation, contre -0,5% escompté initialement). Si les mesures de soutien permettent de limiter les prix de l’énergie, c’est l’alimentation qui, depuis septembre, pèse le plus avec une inflation attendue en glissement annuel à près de 12% en fin d’année.

Les fragilités de l’économie française

 Les fragilités de l’économie française 

 

L’économiste Patrick Artus  détaille dans le Monde  les maux du pays .

 

La situation conjoncturelle de la France est inquiétante, avec la forte hausse du prix de l’énergie. Mais après un examen plus attentif, l’économie française révèle d’inquiétantes fragilités, qui démontrent l’ampleur de la dégradation structurelle en cours en particulier dans le domaine industriel (extrait)

Une analyse superficielle pourrait conduire à une vision optimiste et faire croire à la solidité de notre économie. Les grands indicateurs macroéconomiques ne révèlent pas, en effet, de faiblesse majeure. Le produit intérieur brut (PIB) a crû  au début de 2022 en France, exactement comme en Allemagne. Le taux de chômage est aujourd’hui à son niveau le plus bas depuis vingt ans (7,2 %), à l’exception du tout début de 2008 (7,1 %), alors qu’il était encore de 10,5 % en 2016.

Malgré la succession des crises, l’emploi a progressé dans la période récente : il est, au 1er trimestre 2022, 2,9 % au-dessus de son niveau du début de 2019, et la population active est 1,3 % au-dessus de son niveau du début de 2019, avec donc une forte croissance de l’emploi et de la participation (proportion de la population en âge de travailler qui se présente sur le marché du travail) depuis la sortie de la crise due au Covid-19.

La balance courante (le solde des échanges de biens, de services et de revenus avec le reste du monde) est en moyenne équilibrée depuis le deuxième semestre 2020, après avoir été en déficit de 2005 à 2020. L’écart de taux d’intérêt avec l’Allemagne, même s’il augmente depuis les élections du printemps, reste faible, autour de 60 points de base. Enfin, le nombre de faillites d’entreprises est très faible, autour de 32 000 en rythme annuel au printemps 2022, contre 45 000 à 65 000 sur la période 2002-2019, malgré la forte progression du crédit (prêts garantis par l’Etat) durant la crise résultant du Covid-19.

Si on s’arrêtait là, on conclurait que la France n’a pas de déficit de croissance, a créé beaucoup d’emplois, a rééquilibré son commerce extérieur, n’a pas de problème avec sa dette publique et a des entreprises très solides. Mais, malheureusement, ce n’est pas le cas, car l’économie française souffre de quatre graves fragilités.

La première est celle de l’industrie. La période récente a mis en évidence son incapacité à répondre à la demande. Il y a vingt ans, la balance commerciale de la France pour les produits industriels était excédentaire de 25 milliards d’euros par an ; avant la crise Covid, elle était déficitaire de 35 milliards d’euros par an ; au début de 2022, le déficit commercial annualisé pour les produits industriels dépasse 100 milliards d’euros. La poussée de la demande (informatique, équipements de la maison…) qui survient après la crise Covid est satisfaite à plus de 60 % par des importations. La production industrielle baisse à chaque crise : elle est aujourd’hui 10 % plus basse qu’en 2002. Le fait que la balance courante d’ensemble soit équilibrée résulte de l’excédent commercial des services, en particulier du tourisme, et au rapatriement des profits des multinationales françaises.

Patrick Artus évoque aussi, le recours chronique au déficit public, la faiblesse du taux d’emploi et la disparition des gains de productivité.

Le dépérissement de la recherche française

Le dépérissement de la recherche française

 

Le directeur de recherche , directeur d’études à l’EHESS, Michel Grossetti s’inquiète, dans une tribune au « Monde », de la concentration des (faibles) moyens de la recherche sur quelques établissements

 

S’il n’est guère productif de dénigrer les universités françaises, qui font ce qu’elles peuvent avec les moyens qui leur sont attribués, il est tout de même permis de s’interroger sur les évolutions de la recherche française dans les dernières décennies. La place de notre pays dans les bases de données recensant les publications scientifiques, en particulier le Web of Science qui forme la base du classement de Shanghaï, fait apparaître une situation plus inquiétante que ne le suggère la tribune de Pierre Veltz « Arrêtons l’autodénigrement à propos de l’université française » parue dans Le Monde du 24 août 2022.

 

Dans son rapport de 2021 sur « La position scientifique de la France dans le monde et en Europe 2005-2018 », l’Observatoire des sciences et techniques (OST) constate le passage progressif de notre pays du 6e rang mondial en 2005 au 9e en 2018, la France ayant été dépassée successivement par l’Inde, puis l’Italie et enfin la Corée du Sud. Si la progression de très grands pays comme l’Inde est logique dans le cadre d’un processus global de rééquilibrage en faveur des pays émergents, le constat est plus inquiétant lorsque la France est devancée par des pays moins peuplés comme l’Italie ou la Corée du Sud.

 

Le nombre de publications d’un pays (ou d’une ville, d’une région ou d’une université) est fonction du nombre de personnes effectuant de la recherche et des moyens dont ces personnes disposent. Sur ces deux points, la France a moins progressé que d’autres pays. Ainsi, le Sénat notait en 2020 que « la dépense intérieure de R&D (DIRD) oscille depuis les années 1990 autour de 2,25 % du PIB (2,21 % en 2017), loin de l’objectif collectivement fixé en Europe dès le début des années 2000 : parvenir à 3 % du PIB. Pis, en 2017, l’effort de recherche a diminué dans notre pays, à 2,21 % du PIB. Pourtant, l’Allemagne dépasse les 3 % du PIB, comme la Suède, la Finlande, la Suisse et l’Autriche en Europe. La France est seulement le 13e pays du monde sur cet indicateur !  ».

Depuis une quinzaine d’années, la stagnation des financements et des recrutements, voire la diminution de ces derniers dans certains organismes comme le CNRS, s’est accompagnée de restructurations incessantes des établissements avec les regroupements comme celui de Paris-Saclay bénéficiant de fortes dotations, contrairement aux établissements qui ne font pas partie de ces grands assemblages, et de la mise en œuvre d’une politique d’« excellence » consistant à concentrer les moyens sur les chercheurs les plus reconnus.

Croissance française : vers la récession

Croissance française : vers la récession

 

Jusque-là l’activité économique française avait relativement bien résisté comparée  à l’ensemble de l’Europe. Mais la seconde partie de l’année pourrait plonger la croissance vers la récession. En cause notamment une inflation qui ronge le pouvoir d’achat et la consommation notamment. Sans parler des autres incertitudes en particulier sur le plan géopolitique et de l’énergie. La croissance française a en effet plongé dans le rouge au mois d’août. L’indice PMI, celui des directeurs des achats, dévoilé ce mardi 23 août est passé en territoire négatif à 49,8 contre 51,7 en juillet. Il s’agit d’un plus bas depuis un an et demi. Pour rappel, l’activité est en repli quand l’indice est en deça de 50 points et en expansion quand il repasse au dessus. 

Les moteurs de l’industrie tricolore s’essoufflent. L’indice de l’industrie manufacturière s’est replié à 49 points en août contre 49,5 en juillet. Il s’agit d’un plus bas de 27 mois. Depuis le début de la pandémie en mars 2020, le Made in France est frappé de plein fouet par de multiples difficultés. Entre les pagailles dans les chaînes d’approvisionnement, le renchérissement des prix de l’énergie, les pénuries de composants et les fermetures de frontières, de nombreuses usines ont dû réduire la voilure, voire stopper leur production.

Toutes les industries dépendantes de l’étranger peinent toujours à se fournir en matières premières. En outre, les industriels doivent faire face aux conséquences désastreuses de l’inflation. En effet, la demande s’est effondrée ces derniers mois dans le secteur manufacturier. Ce recul de l’industrie pourrait avoir des répercussions en cascade dans de nombreux services.

Une partie des activités comptabilisées dans l’industrie auparavant sont désormais externalisées dans le tertiaire. Ainsi, même si le poids de l’industrie dans le PIB s’est fortement réduit, beaucoup de PME et TPE dépendent de l’activité industrielle. Enfin, même si la chute de l’euro face au dollar permet à l’industrie tricolore de gagner en compétitivité, cette dépréciation alimente les coûts de certaines importations libellées en dollar. Ce qui risque d’alimenter l’inflation importée de l’étranger.

Du côté des services, l’activité a ralenti au mois d’août à 51 points contre 53,2 points en juillet. Il s’agit d’un plus bas de 16 mois. Malgré cette inflexion, l’activité demeure en territoire positif dans les services. Le retour des touristes étranger après deux longues années de pandémie a permis de doper la demande sur le territoire et d’accélérer les exportations de services.

La chute de la demande domestique en 2022 pourrait cependant plomber la consommation de services d’ici la fin de l’année. Compte tenu du poids du tertiaire dans l’économie tricolore, la croissance pourrait ainsi marquer le pas à l’automne.

L’enquête suggère aussi qu’il y a peu d’espoir d’une amélioration à court terme: l’indice des nouvelles commandes dans la zone euro, dont dépend l’évolution future de l’activité, malgré une légère hausse à 47,7 après 47,6 le mois dernier, traduit une diminution des carnets de commandes pour le deuxième mois consécutif.

Le PMI « flash » des services, le secteur plus important, a reculé à 50,2 après 51,2, se rapprochant de la stagnation.

L’indice des prix facturés par les entreprises de services reste quant à lui très supérieur à sa moyenne de long terme même si sa hausse a un peu ralenti. Parallèlement, les prix payés ont légèrement diminué.

« Mais ils restent très élevés et avec la hausse des prix du gaz en Europe et le niveau toujours élevé des pressions à la hausse sur les prix, nous nous attendons à ce que l’inflation demeure élevée », explique Jack Allen-Reynolds, de Capital Economics.

« Au final, les enquête PMI sont cohérentes avec notre opinion selon laquelle la Banque centrale européenne va devoir poursuivre le resserrement monétaire même si l’économie tombe en récession », ajoute-t-il.

La BCE a déjà relevé les taux plus qu’attendu le mois dernier et elle devrait continuer d’augmenter le coût du crédit dans les mois à venir.

Dette française : de 15 % à 113 % du PIB en 50 ans !

Dette française : de 15 % à 113 % du PIB en 50 ans  !

La dette de la France n’a pas cessé de se dégrader depuis les années 1970. Réduire le déficit de l’État est une préoccupation majeure depuis 1974. Pour la rentrée du gouvernement, voilà une comparaison entre la situation économique des années 1970 et celle d’aujourd’hui. Par Gabriel Gaspard, Chef d’entreprise à la retraite, spécialiste en économie financière.( la Tribune )

 

Il y a cinquante ans. Après Charles de Gaulle, Georges Pompidou, son ancien Premier ministre, devient le Président de la France entre 1969 et 1974. Lui succède Valéry Giscard d’Estaing de 1974 à 1981, son ancien ministre de l’Économie et des Finances. La monnaie à cette époque était le nouveau Franc. Le 15 août 1971, Richard Nixon (président des États-Unis d’Amérique de 1969 à 1974) suspend la convertibilité du dollar en or pour augmenter l’offre de monnaie et fait du dollar la principale monnaie de réserve.

Depuis cette date, il n’y a plus de lien entre le Franc et l’or. En 1972, le Franc fait partie des six devises du « serpent » monétaire, un système de taux de change mis en place par les six membres-fondateurs de la Communauté économique européenne. En 1973 est votée la loi « Pompidou-Giscard ». Elle précise que le Trésor ne peut s’endetter que de manière limitée auprès de la Banque de France :

« on a eu une loi stupéfiante [...]. On a obligé l’État à aller se financer sur le marché financier privé à 4 ou 5%, et, du coup, notre dette est maintenant à 90% du produit national brut. »

Michel Rocard (Premier ministre de 1993 à 1994), Mediapolis, Europe 1, 22 décembre 2012. In fine, même si en réalité, ce n’est qu’en 1993 que la loi sur l’indépendance totale de la Banque de France a été votée, elle ne finançait plus que 3% de la dette de la France. Il y a cinquante ans, les partenaires sociaux jouaient un rôle prépondérant dans la gestion de la Sécurité sociale. Les syndicats et le patronat géraient l’assurance-chômage. Pour la retraite, la réforme Boulin en 1971 vise à relever sensiblement le niveau des pensions et en 1972 la retraite complémentaire devient obligatoire.

Aujourd’hui, la France est dans la zone euro, sa monnaie est l’euro depuis 1 janvier 1999. Depuis l’arrivée de François Hollande à la présidence de la République en 2012 et « Mon adversaire, c’est le monde de la finance« , la France essaye toujours de réduire son déficit et sa dette extérieure malgré l’obligation de la France de respecter les critères de Maastricht. Les deux principaux critères prévoient qu’un pays membre doit avoir un déficit inférieur à 3% du Produit Intérieur Brut (PIB), et une dette inférieure à 60% du PIB. Ces critères ont été suspendus jusqu’à fin 2023. La France est présidée par Emmanuel Macron depuis 2017. Avant d’être président, il occupait la place de ministre de l’Économie et des Finances sous le mandat Hollande. La Banque de France est une des 17 banques composant le système UEM (Union économique et monétaire). La Banque centrale européenne (BCE) est la principale institution monétaire de l’Union européenne. Son objectif principal consiste à maintenir la stabilité des prix, en d’autres termes à sauvegarder la valeur de l’euro (article 127 TFUE).

Mais voilà : l’inflation en zone euro est à 8,9% en juillet 2022 loin des 2% et l’euro est en parité avec le dollar ; pour la Sécurité sociale, les compétences du Parlement en matière de finances sociales croissent et la présence de l’État, datant de 1996 avec la révision constitutionnelle et le vote de la loi de financement de la Sécurité sociale LFSS (ordonnance Premier ministre Jupé en 1997) se renforce ; la réforme de l’assurance-chômage est toujours en cours depuis 2019 : un calcul de l’allocation moins favorable, dégressivité pour les hauts revenus, bonus-malus et allongement de la durée de travail pour en bénéficier ; pour la retraite, après l’échec de la tentative de la réforme par points en 2019, plusieurs projets sont en débats. Après la réforme du Premier ministre Mauroy en 1982 et le passage de l’âge de la retraite de 65 à 60 ans, la proposition du gouvernement en 2022 est de reculer l’âge de la retraite à 65 ans. Le but est de réduire la participation de l’État dans le financement (impôts et taxes affecté + CSG).

Après la fin des Trente Glorieuse, la France a eu son premier choc pétrolier entre 1973 et 1979. La crise pétrolière de 1973 commence par une crise géopolitique lors de la Guerre du Kippour. En 1979, le deuxième choc pétrolier démarre avec la révolution iranienne et la guerre entre l’Iran et l’Irak qui éclate en septembre 1980. Ces événements signent l’arrêt des exportations iraniennes et le maintien des prix élevés sur le pétrole sur le long terme. Le déclencheur de la crise de l’énergie de 2020-2022 est le résultat de la récession liée à la pandémie et le déclenchement de la guerre en Ukraine. La réponse de la France : faire de l’énergie nucléaire comme Pompidou dans les années 1970.

La France avait-elle plus de « pognon de dingue » au début de 1970 qu’en 2018 ? Quelle est la place de la France dans le monde aujourd’hui et il y a cinquante ans ?(1)

  • Solde budgétaire de la France en % du PIB (en France le solde budgétaire de l’État est la différence entre le niveau des recettes et le niveau des dépenses constaté dans le budget de l’État). Avec G. Pompidou, 1969-1974, le solde public était de +0,1%. Avec François Hollande, 2012-2017, il passe à -3,5% et les économistes estiment à -5,5% le solde public entre 2017 et 2022 pour Emmanuel Macron.
  • La dette publique (la dette publique est l’ensemble des engagements financiers pris sous formes d’emprunts). À quelques exceptions, la dette publique a inexorablement progressé en France depuis le milieu des années 1970. Elle passe de 15% du PIB en 1974 à 112,9% en 2021. Une telle évolution ne saurait surprendre dans la mesure où 1974 a constitué le dernier exercice au cours duquel les administrations publiques ont affiché un excédent budgétaire.
  • Poids des prélèvements obligatoires (les prélèvements obligatoires (PO) sont l’ensemble des impôts et cotisations sociales prélevés par les administrations publiques et les institutions européennes). En 1970 les PO étaient à 33,6%, en 1975 ils passent à 35,1%, puis en 2021 à 44,3%. Il y a eu deux reculs des PO en 1992 à 40,7% et 2009 à 41,2%.
  • Solde commercial de la France (le solde commercial se calcule par la différence des exportations et des importations au cours d’une année). En 1971 les exportations de la France étaient de 17,6 milliards d’euros avec des importations de 16,7 milliards d’où un solde positif de 0,9 milliard d’euros. C’est à partir de 2004 que la France perd des parts de marché. En 2009 le solde est négatif à -45,4 milliards et passe à -84,8 milliards en 2021.
  • Chômage (moyenne par décennie depuis 1970 à 2021). De 1971 à 1980 : 3,6%, de 1981 à 1990 : 8,1%, de 1991 à 2000 : 9,8%, de 2001 à 2010 : 8,5%, de 2011 à 2017 : 9,9% et fin 2021 : 7,4%.
  • Inflation. L’inflation de 1970 à 1980 est passée de 5,2% à 13,6%. C’était l’ennemi numéro un et faisait comme aujourd’hui les gros titres de la presse. L’inflation fin 2022 dépassera peut-être les 6%. Cette nouvelle inflation est marquée par le choc de l’énergie comme après 1973. L’avenir nous dira s’il y a un parallèle entre les turbulences du présent et les deux chocs pétroliers des années 1970.
  • Croissance. En 1970 le PIB de la France était de 140 917 milliards d’euros, fin 2021 il est à 2 500 870 milliards. Soit par habitant 2 422 euros en 1970 et 36 520 euros en 2021, le taux d’enrichissement de la population est de 1 500% en cinquante ans. La France chute et arrive à la 28 éme place des pays au plus gros PIB par habitant.
  • Place de la France dans l’économie mondiale. Il y a un demi-siècle le PIB français représentait 4,4% du PIB mondial. Aujourd’hui il passe à 2,5%.
  • Un demi-siècle d’inégalités. Dans les années 1980, la part du 1% des plus riches dans le revenu global se remet à progresser pour retrouver son niveau d’avant-guerre. Cette part atteindra 13,6% à la veille de la crise de 2008. D’après les dernières données de source fiscale de World Inequality Database, la part du 1% des plus riches est aujourd’hui à 9,8% du revenu global, le même niveau que celui de 2009. En France aujourd’hui les riches sont plus riches mais moins nombreux.

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(1) Insee, Banque Mondiale, FMI, Country Economy, France-inflation, vie-publique, public-Sénat, etc.

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