Archive pour le Tag 'française'

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Endettement : la drogue française

Endettement : la drogue française

 

« La France est l’un des pays de la zone euro les plus endettés. Le “quoi qu’il en coûte” est devenu un réflexe, pour ne pas dire une drogue »
par  Françoise Fressoz ; Editorialiste au « Monde »

La fin de l’aisance budgétaire coïncide avec l’intensification des manœuvres politiques en vue de la présidentielle de 2027. Pour Emmanuel Macron, le chant du cygne a déjà commencé, estime, dans sa chronique, Françoise Fressoz, éditorialiste au « Monde ». Près de sept années de politique économique conduite sous le signe du « redressement » et de la « reconquête de la souveraineté » ne seront pas venues à bout de l’addiction française à la dette. La charge sonnée mardi 12 mars par le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, qui fut aussi ministre de l’économie de François Hollande entre 2012 et 2014, suit de quelques semaines la publication d’un décret annulant en urgence 10 milliards d’euros de crédits budgétaires. Le couperet est tombé moins de deux mois après l’adoption au Parlement du projet de budget 2024.

Ce n’est pas encore l’affolement, mais la situation est « sérieuse », « préoccupante », pour reprendre les termes du magistrat de la Rue Cambon, qui n’a pas boudé les médias pour sonner l’olifant : en cinq ans, la dette publique a fait un bond de 800 milliards d’euros pour atteindre 3 210 milliards d’euros, soit plus de 110 % de la richesse nationale. Le remboursement des intérêts, qui représentait dans le budget de l’Etat une dépense annuelle de 20 milliards d’euros, est monté à 54 milliards d’euros en 2023 et pourrait s’élever à 87 milliards d’euros dans trois ans. Il est temps d’arrêter les frais si la France veut garder le contrôle de ses dépenses et ne pas perdre la face dans ses négociations européennes : elle compte aujourd’hui parmi les pays les plus endettés de la zone euro et parmi ceux qui ont été les moins prompts à réduire leurs déficits.

De très bonnes raisons expliquent l’emballement qui s’est produit depuis 2017 et le climat d’insouciance qui a accompagné le mouvement : jusqu’au retournement de la politique monétaire en 2022, l’argent ne coûtait presque rien alors que les besoins de financement étaient énormes. Police, justice, armée, éducation nationale, santé, d’un coup, le délabrement des services publics, laissés dans un état de sous-investissement préoccupant au cours des décennies précédentes, a sauté aux yeux, devenant un facteur aggravant de la crise démocratique. Il fallait impérativement les renflouer.
L’épidémie de Covid-19 a quant à elle fait de l’Etat le sauveur de l’économie française, tandis que la transition écologique et le réarmement industriel ont nécessité de gros besoins. Cependant, plus qu’ailleurs, le « quoi qu’il en coûte », qui s’est fondu dans le moule de l’Etat protecteur, est devenu un réflexe, pour ne pas dire une drogue, assumé comme tel sur tous les bancs politiques, de l’extrême gauche à l’extrême droite.

Endettement public : la drogue française

Endettement public : la drogue française

 

« La France est l’un des pays de la zone euro les plus endettés. Le “quoi qu’il en coûte” est devenu un réflexe, pour ne pas dire une drogue »
par  Françoise Fressoz ; Editorialiste au « Monde »

La fin de l’aisance budgétaire coïncide avec l’intensification des manœuvres politiques en vue de la présidentielle de 2027. Pour Emmanuel Macron, le chant du cygne a déjà commencé, estime, dans sa chronique, Françoise Fressoz, éditorialiste au « Monde ». Près de sept années de politique économique conduite sous le signe du « redressement » et de la « reconquête de la souveraineté » ne seront pas venues à bout de l’addiction française à la dette. La charge sonnée mardi 12 mars par le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, qui fut aussi ministre de l’économie de François Hollande entre 2012 et 2014, suit de quelques semaines la publication d’un décret annulant en urgence 10 milliards d’euros de crédits budgétaires. Le couperet est tombé moins de deux mois après l’adoption au Parlement du projet de budget 2024.

Ce n’est pas encore l’affolement, mais la situation est « sérieuse », « préoccupante », pour reprendre les termes du magistrat de la Rue Cambon, qui n’a pas boudé les médias pour sonner l’olifant : en cinq ans, la dette publique a fait un bond de 800 milliards d’euros pour atteindre 3 210 milliards d’euros, soit plus de 110 % de la richesse nationale. Le remboursement des intérêts, qui représentait dans le budget de l’Etat une dépense annuelle de 20 milliards d’euros, est monté à 54 milliards d’euros en 2023 et pourrait s’élever à 87 milliards d’euros dans trois ans. Il est temps d’arrêter les frais si la France veut garder le contrôle de ses dépenses et ne pas perdre la face dans ses négociations européennes : elle compte aujourd’hui parmi les pays les plus endettés de la zone euro et parmi ceux qui ont été les moins prompts à réduire leurs déficits.

De très bonnes raisons expliquent l’emballement qui s’est produit depuis 2017 et le climat d’insouciance qui a accompagné le mouvement : jusqu’au retournement de la politique monétaire en 2022, l’argent ne coûtait presque rien alors que les besoins de financement étaient énormes. Police, justice, armée, éducation nationale, santé, d’un coup, le délabrement des services publics, laissés dans un état de sous-investissement préoccupant au cours des décennies précédentes, a sauté aux yeux, devenant un facteur aggravant de la crise démocratique. Il fallait impérativement les renflouer.
L’épidémie de Covid-19 a quant à elle fait de l’Etat le sauveur de l’économie française, tandis que la transition écologique et le réarmement industriel ont nécessité de gros besoins. Cependant, plus qu’ailleurs, le « quoi qu’il en coûte », qui s’est fondu dans le moule de l’Etat protecteur, est devenu un réflexe, pour ne pas dire une drogue, assumé comme tel sur tous les bancs politiques, de l’extrême gauche à l’extrême droite.

La justice française peut sanctionner Leclerc et les autres

La justice française peut  sanctionner Leclerc et les autres

Le ministère de l’Économie souhaite obtenir leur condamnation de Leclerc à une amende civile de 117,3 millions d’euros, un montant alors sans précédent dans la grande distribution. leclerc est accusé  de « pratiques restrictives de concurrence à l’égard de 15 fournisseurs disposant de filiales en France », comme l’a rappellé la cour d’appel dans son communiqué. Bercy leur reproche de « s’être entendues pour imposer aux fournisseurs qui approvisionnent les magasins en France de négocier avec la centrale d’achat Eurelec en Belgique et de conclure des contrats faisant application de la loi belge », un contournement de la loi française qui a pour but d’obtenir « de fortes déflations de prix ».Un jugement qui pourrait faire jurisprudence concernant les centrales d’achat des autres distributeurs.

Reste que les deux entités belges de Leclerc , Eurelec et Scabel, contestaient la compétence des juridictions françaises. Le tribunal de commerce de Paris avait déjà rejeté en avril 2021 cette demande, mais les sociétés assignées avaient fait appel de ce jugement. La cour d’appel avait alors décidé de surseoir à statuer et saisi la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) d’une question d’interprétation du droit européen. Celle-ci avait infligé un revers aux services du ministère de l’Économie, estimant les juridictions françaises incompétentes au sujet de cette centrale de droit belge

À l’inverse, dans sa décision, la cour d’appel « a confirmé que l’action du ministre (de l’Économie et des Finances), telle que mise en œuvre au cas présent, ne relève pas du champ d’application du règlement » européen contesté. « Dès lors », l’une des sociétés assignées et l’association étant basées en France et relevant du ressort du tribunal de commerce de Paris, « la procédure se poursuit » devant ce dernier, conclut le communiqué.

Outre Eurelec, il existe comme centrale d’achat Eureca pour Carrefour, basée à Madrid ou Everest, mis en place aux Pays-Bas par l’allemand Edeka et le néerlandais Picnic, que Système U a rejoint plus récemment. Certaines centrales européennes ne sont pas des centrales d’achat mais de services, qui facturent des prestations aux fournisseurs agro-industriels. La nature de ces prestations est d’ailleurs souvent floue.

Défendre l’industrie française contre la bureaucratie

Défendre l’industrie française contre la bureaucratie

Dans une lettre ouverte adressée au ministre de la Transition écologique et publiée par le JDD, des chefs d’entreprise,  appellent à défendre l’industrie française face aux nombreuses menaces qui la fragilise.

Monsieur le Ministre,

Nous avons attentivement noté vos nombreuses déclarations, et le monde patronal dans son ensemble est très déconcerté par vos positions. Vous semblez considérer que les normes européennes doivent être « complétées » par des normes françaises, alors que vous avez dû constater récemment que la sur-transposition de ces normes tuait lentement notre agriculture nationale. Eh bien, il en est de même pour nos entreprises de production et de services. Notre industrie, surtout les petites et moyennes entreprises, est en grande difficulté et n’a nul besoin qu’on leur assène le coup de grâce.

Sur le plan administratif, l’exemple de la CSRD est convaincant. Même nos plus grands fleurons tremblent devant la charge considérable de travail administratif supplémentaire qui en découle. Outre les déclarations, contrôles et remontées des mesures environnementales mises en place par chaque entreprise, ces dernières doivent en plus produire un rapport qui doit être certifié par un cabinet indépendant. Cela conduira une nouvelle fois à la création de nouvelles professions intermédiaires pour répondre aux embûches administratives : de nouvelles charges, et donc une nouvelle perte de compétitivité. En êtes-vous conscient ? Sachant que la CPME, organisme représentatif des PME, avec lequel nous échangeons régulièrement, vous alerte depuis des mois et ne recueille que la plus parfaite indifférence.

Concernant notre industrie, votre philosophie semble être de contraindre nos entreprises à ne plus céder à la demande des consommateurs et à produire des biens « vertueux » de votre point de vue. Mais les clients sont rois et iront chercher et trouver chez nos voisins ce qu’ils désirent ; vous augmenterez ainsi une balance commerciale déjà fortement déficitaire. Ce sont des secteurs entiers qui risquent de disparaître et des territoires largement touchés comme la « Plastics Vallée » autour d’Oyonnax et/ou les Pays de la Loire, deuxième région française en la matière de la plasturgie…

De nombreux secteurs vitaux pour la France n’ont pas grâce à vos yeux, et cela contredit ce que souhaitent, semble-t-il, le Premier ministre et le président de la République : croissance, énergie entrepreneuriale, simplification ! C’est le contraire que vous proposez, est-ce coordonné, ou involontaire ?

Quelques exemples :

• Le plastique est indispensable pour conserver le secteur de la santé, de l’agroalimentaire. Ses propriétés uniques pour l’hygiène le rendent incontournable. Nous ne pouvons pas dépendre de l’étranger pour cela, l’exemple des masques doit nous servir de leçon, et surtout notre plastique est recyclable et en avance sur les autres pays. Encore faut-il que le gouvernement, donc vous-même, s’applique à mettre en place les conditions de recyclage ? Avec le ciment, l’acier et l’urée, le plastique est un des piliers du monde actuel, il n’y a nullement besoin de faire disparaître l’industrie française, c’est une activité qui va doubler, voire tripler dans le monde dans les années à venir.

• Le secteur agricole. Notre souveraineté alimentaire fut la force de la France depuis des siècles. Pour la première fois dans l’histoire du pays, nous sommes importateurs nets hormis pour les vins et les alcools. On a vu la révolte de ces acteurs économiques courageux et désespérés.

• Aucune solution concernant le BTP, de l’emploi jusqu’aux dispositifs de financement pour acheter un appartement.

Maintenant, nous devons importer de la « fast-fashion », aux antipodes de ce que vous souhaitez promouvoir !

• Le textile faisait la fierté de la France, il était en plein redressement grâce à la qualité et au progrès de l’automatisation. Nos grands créateurs, appuyés par des entreprises reconnues, faisaient rayonner l’image de notre pays et de notre savoir-faire. Maintenant, nous devons importer de la « fast-fashion », aux antipodes de ce que vous souhaitez promouvoir ! Pire, vous avez tenté de dissuader les acheteurs avec une campagne publicitaire que les entrepreneurs de tous secteurs ont trouvée honteuse : déconsommer ? C’est fermer des entreprises… cette dernière campagne de « publicité » prônant la déconsommation, habilement déroulée avant les fêtes et la période des soldes, fut d’une redoutable efficacité : les enseignes ferment les petits commerces aussi.

• Sur le même principe, nos élevages bovins sont poussés hors de nos territoires en Europe dans le meilleur des cas, afin de réduire notre production de gaz à effet de serre. Le nuage de Tchernobyl s’était déjà arrêté à nos frontières, nul doute que ce sera le cas du méthane également ! Avec l’exil des coupables vaches françaises, c’est tout le secteur industriel du cuir qui va en pâtir, on importera du cuir pour fabriquer notre maroquinerie dans le secteur du luxe qui fait notre réputation… Arrêtons le massacre !

Ce ne sont que des exemples, mais dans tous les secteurs d’activités, les injonctions contradictoires et les punitions, amplement diffusées, ne correspondent en rien à la réalité du travail accompli et désespèrent ceux qui travaillent. Toutes les entreprises font des efforts incontestables pour satisfaire les principes de défense de l’environnement et pour répondre en la matière à l’attente des consommateurs conscients des enjeux et qui nous font progresser. Il nous faut aussi renforcer nos fonds propres, satisfaire nos clients en termes de qualité et de compétitivité, notre survie est notre préoccupation première comme cela devrait être celle de votre gouvernement, et donc la vôtre ?

Rien n’est acquis, et la disparition de secteurs entiers dans un passé récent, comme celle des principes actifs dans la pharmacie, a eu comme cause principale la fabrication de normes propres à notre pays et la création d’une pénurie inquiétante. Toute l’industrie française a été frappée et beaucoup n’ont dû leur survie qu’à des déménagements de tout ou partie de leur production.

Monsieur le ministre, nous ne comprenons pas votre politique hostile à nos entreprises, surtout à un moment crucial de l’endettement français et du déficit du commerce extérieur. Ne dégoûtez pas nos concitoyens de l’écologie à laquelle nous sommes très attentifs.

Afrique: Le flou de la politique française

Afrique: Le flou de la politique française

Pour le député Bruno Fuchs, auteur avec Michèle Talbot d’un rapport parlementaire sur l’état des relations franco-africaines, Paris doit sortir d’une vision missionnaire et moralisatrice dépassée. ( dans « Le Monde »)

Comment ne pas être emporté par ce qui ressemble à une lame de fond contestatrice ? C’est l’objet du rapport des députés Bruno Fuchs (MoDem) et Michèle Tabarot (Les Républicains, LR) sur l’état des relations franco-africaines.

Alors que Paris a dû encaisser le départ forcé de ses soldats du Mali, du Burkina Faso et enfin du Niger, que le discours hostile à sa politique africaine bénéficie d’un écho toujours plus large dans les opinions et que de nouveaux concurrents viennent contester des positions que les décideurs français pensaient établies, les deux élus préconisent plus de clarté et de cohérence dans les actes et les discours vis-à-vis du continent.

Vous plaidez pour une « juste distance » dans les relations entre la France et les pays africains. Qu’entendez-vous par là ?

Bruno Fuchs Il faut sortir d’une vision missionnaire et moralisatrice qui nous met à dos les Africains. Cette approche, ancrée dans la culture française, n’a jamais fonctionné. Nous défendons un modèle de société fondé sur la démocratie, le respect de l’Etat de droit et l’attachement aux libertés publiques, mais nous ne sommes pas moralisateurs vis-à-vis du Qatar, de l’Arabie saoudite et de la Chine. Pourquoi le serions-nous avec la RDC, la Guinée équatoriale ou la Côte d’Ivoire ? Nous devons être cohérents dans notre approche du monde et tenir nos positions.

Quand on va à l’encontre de nos valeurs comme on l’a fait au Tchad [où après la mort d’Idriss Déby, Emmanuel Macron a soutenu la solution d’une transition dirigée par le fis du défunt], il faut être transparent et expliquer que le principe de sécurité dans la région prime sur le reste. La question se pose aussi avec l’Egypte : préfère-t-on avoir au pouvoir un maréchal Sissi, qui n’est pas un démocrate reconnu, ou les Frères musulmans ?

Il faut également régler ce paradoxe qui consiste à défendre une vision multipolaire du monde tout en privilégiant, en Afrique, un mode d’action unilatérale.

Défense : une armée française incapable de se défendre longtemps

Défense : une armée française incapable de se défendre longtemps

Depuis l’agression russe contre l’Ukraine le 22 février 2022, les gouvernements européens touchent du doigt la différence entre les postures et la réalité économique et industrielle en matière de défense de l’Europe. Par Marc Guyot et Radu Vranceanu, professeurs à l’Essec dans « La Tribune ».

Le mythe des « dividendes de la paix », véhiculé en son temps par Laurent Fabius comme un coup politique populiste, a résulté trente ans plus tard en un large sous-investissement dans le bien public que constitue la défense nationale. Le sous-investissement en infrastructure routière conduit à des routes surchargées et accidentogène. Le sous-investissement dans la santé publique aboutit à des hôpitaux concentrés et surchargés avec des services d’urgence débordés. Le sous-investissement dans la défense nationale conduit à une incapacité à soutenir l’effort de guerre d’un allié tant en termes de munitions qu’en termes de matériels. Selon de nombreux experts, l’armée française, pourtant la plus capable en Europe occidentale, serait incapable de mener une guerre terrestre à haute intensité comme celle qui ébranle le flanc Est de l’Union européenne (UE). Il y a d’abord un problème de stock de munitions disponibles, de matériels roulants et volants disponibles, d’équipements de dernière génération disponibles, et du nombre de militaires. Il y a également une base industrielle sous-développée, sous capitalisée, fragmentée, et en grande difficulté pour produire et livrer munitions et matériels.

Quelle est la situation presque deux ans après le début du conflit ? Au vu des postures martiales de Emmanuel Macron qui parle d’« économie de guerre », on peut penser que bon an mal an, avec du retard à l’allumage, les chaînes de production ont été réactivées via des commandes publiques suffisantes à la fois pour servir le conflit en cours et remplir les stocks.

Les commandes ont un peu augmenté dans la nouvelle mouture de la loi de programmation militaire mais pas assez pour que les lignes de production tournent à pleine capacité. Cette embellie en termes de commandes reste une embellie de court terme. Plus fondamentalement, il ne s’agit pas d’un plan structuré de financement et de soutien des PME et entreprises de la BITD (base industrielle et technologique de défense) française. La perception européenne et française des industries de défense reste négative dans le contexte actuel d’investissement ESG. Les grandes banques françaises ne veulent pas plus financer de forages pétroliers dans l’Arctique ou dans une réserve africaine que de programme d’armement.

Avant le conflit en Ukraine, un rapport parlementaire du 17 février 2021 a alerté sur les difficultés majeures de financement du secteur industriel de la défense française, et notamment des PMEs. Peu de choses ont changé depuis.

Jamais à court de petites solutions improvisées, le gouvernement propose de consacrer une partie de la collecte du livret A au financement des entreprises de défense, qui pourraient alors obtenir des prêts à un taux bonifié. En fléchant une partie des quelques 200 milliards libres vers les PMEs de la défense, cela permettrait de combler une partie de la pénurie de fonds. La mesure permettrait aux banques de se cacher derrière l’obligation réglementaire en faisant valoir qu’elles n’ont pas le choix et qu’elles ne dépassent pas le quota alloué à cette industrie.

Les cris d’orfraie poussés par un certain nombre de syndicats et de partis de gauche illustrent bien la réalité de la difficulté pour les banques de financer le secteur et l’opportunité de se cacher derrière une obligation légale.

Mais les vraies mesures, que le gouvernement ne semble pas avoir le courage de prendre, sont d’une toute autre nature. Si les banques et les investisseurs privés hésitent encore pour investir dans les entreprises françaises de la défense, c’est en raison du risque important qu’ils perçoivent par rapport au secteur et ils ont sûrement raison. Si le gouvernement français et la société française finissent par réaliser l’importance de la défense nationale et de sa base industrielle lorsqu’une guerre à haute intensité est menée aux portes de l’Europe, il sera beaucoup moins risqué d’investir dans l’industrie de la défense et les solutions administratives seront inutiles voire inefficaces.

En premier lieu, il faut en finir avec l’idéologie qui oppose l’industrie de la défense et les objectifs sociaux et sociétaux. La guerre en Ukraine montre à tous ceux qui veulent regarder que seule la défense nationale peut protéger nos valeurs de liberté et nos concitoyens. La soutenabilité de notre modèle démocratique face aux autocraties repose sur la défense nationale ce qui rend moral et responsable son financement.

En second lieu, si le budget des armés est en augmentation, ces augmentations sont modestes au regard de la redéfinition des menaces, de l’inflation et de la hausse du coûts des équipements de plus en plus complexes (conformément à la « loi d’Augustine »). Comme le secteur de l’énergie, le secteur de la défense doit être en mesure de fournir le service attendu en situation de crise. Des stocks importants et des capacités productives doivent être maintenues en réserve pour une réouverture en cas de crise. Il s’agit d’un changement de philosophie dans la production d’armements que la chute des budgets avait réduit au modèle de réduction des coûts de l’industrie privée marchande. Ces deux aspects plaident pour une plus forte augmentation du budget de la défense en termes réels.

Enfin, il est crucial de mettre en place des contrats d’achat d’armes à long terme. Aucune banque ne pourra financer des projets d’investissement à 15 ans lorsque les commandes passées par le gouvernement couvrent une période plus courte. Les prêts à 15 ans doivent faire face à des projets de développement d’armes, d’achat d’armes et munitions d’au moins une même durée. Un tel alignement ferait baisser de manière substantielle le cout du financement, donc le coût unitaire de l’arme au bénéfice du budget des armées.

Il serait avisé pour le gouvernement de ne pas gaspiller cette période où nos concitoyens sont sensibilisés à la menace extérieure pour lancer une réforme. Il serait dommage pour la sécurité à long terme de notre pays de s’en tenir à une petite extension budgétaire sans réforme en profondeur ni ambition de remise en état de nos capacités à nous protéger et protéger nos alliés menacés.

Défense: L’armée française incapable de résister à une guerre d’ampleur

Défense: L’armée française incapable de résister à une guerre d’amapleur

Depuis l’agression russe contre l’Ukraine le 22 février 2022, les gouvernements européens touchent du doigt la différence entre les postures et la réalité économique et industrielle en matière de défense de l’Europe. Par Marc Guyot et Radu Vranceanu, professeurs à l’Essec dans « La Tribune ».

Le mythe des « dividendes de la paix », véhiculé en son temps par Laurent Fabius comme un coup politique populiste, a résulté trente ans plus tard en un large sous-investissement dans le bien public que constitue la défense nationale. Le sous-investissement en infrastructure routière conduit à des routes surchargées et accidentogène. Le sous-investissement dans la santé publique aboutit à des hôpitaux concentrés et surchargés avec des services d’urgence débordés. Le sous-investissement dans la défense nationale conduit à une incapacité à soutenir l’effort de guerre d’un allié tant en termes de munitions qu’en termes de matériels. Selon de nombreux experts, l’armée française, pourtant la plus capable en Europe occidentale, serait incapable de mener une guerre terrestre à haute intensité comme celle qui ébranle le flanc Est de l’Union européenne (UE). Il y a d’abord un problème de stock de munitions disponibles, de matériels roulants et volants disponibles, d’équipements de dernière génération disponibles, et du nombre de militaires. Il y a également une base industrielle sous-développée, sous capitalisée, fragmentée, et en grande difficulté pour produire et livrer munitions et matériels.

Quelle est la situation presque deux ans après le début du conflit ? Au vu des postures martiales de Emmanuel Macron qui parle d’« économie de guerre », on peut penser que bon an mal an, avec du retard à l’allumage, les chaînes de production ont été réactivées via des commandes publiques suffisantes à la fois pour servir le conflit en cours et remplir les stocks.

Les commandes ont un peu augmenté dans la nouvelle mouture de la loi de programmation militaire mais pas assez pour que les lignes de production tournent à pleine capacité. Cette embellie en termes de commandes reste une embellie de court terme. Plus fondamentalement, il ne s’agit pas d’un plan structuré de financement et de soutien des PME et entreprises de la BITD (base industrielle et technologique de défense) française. La perception européenne et française des industries de défense reste négative dans le contexte actuel d’investissement ESG. Les grandes banques françaises ne veulent pas plus financer de forages pétroliers dans l’Arctique ou dans une réserve africaine que de programme d’armement.

Avant le conflit en Ukraine, un rapport parlementaire du 17 février 2021 a alerté sur les difficultés majeures de financement du secteur industriel de la défense française, et notamment des PMEs. Peu de choses ont changé depuis.

Jamais à court de petites solutions improvisées, le gouvernement propose de consacrer une partie de la collecte du livret A au financement des entreprises de défense, qui pourraient alors obtenir des prêts à un taux bonifié. En fléchant une partie des quelques 200 milliards libres vers les PMEs de la défense, cela permettrait de combler une partie de la pénurie de fonds. La mesure permettrait aux banques de se cacher derrière l’obligation réglementaire en faisant valoir qu’elles n’ont pas le choix et qu’elles ne dépassent pas le quota alloué à cette industrie.

Les cris d’orfraie poussés par un certain nombre de syndicats et de partis de gauche illustrent bien la réalité de la difficulté pour les banques de financer le secteur et l’opportunité de se cacher derrière une obligation légale.

Mais les vraies mesures, que le gouvernement ne semble pas avoir le courage de prendre, sont d’une toute autre nature. Si les banques et les investisseurs privés hésitent encore pour investir dans les entreprises françaises de la défense, c’est en raison du risque important qu’ils perçoivent par rapport au secteur et ils ont sûrement raison. Si le gouvernement français et la société française finissent par réaliser l’importance de la défense nationale et de sa base industrielle lorsqu’une guerre à haute intensité est menée aux portes de l’Europe, il sera beaucoup moins risqué d’investir dans l’industrie de la défense et les solutions administratives seront inutiles voire inefficaces.

En premier lieu, il faut en finir avec l’idéologie qui oppose l’industrie de la défense et les objectifs sociaux et sociétaux. La guerre en Ukraine montre à tous ceux qui veulent regarder que seule la défense nationale peut protéger nos valeurs de liberté et nos concitoyens. La soutenabilité de notre modèle démocratique face aux autocraties repose sur la défense nationale ce qui rend moral et responsable son financement.

En second lieu, si le budget des armés est en augmentation, ces augmentations sont modestes au regard de la redéfinition des menaces, de l’inflation et de la hausse du coûts des équipements de plus en plus complexes (conformément à la « loi d’Augustine »). Comme le secteur de l’énergie, le secteur de la défense doit être en mesure de fournir le service attendu en situation de crise. Des stocks importants et des capacités productives doivent être maintenues en réserve pour une réouverture en cas de crise. Il s’agit d’un changement de philosophie dans la production d’armements que la chute des budgets avait réduit au modèle de réduction des coûts de l’industrie privée marchande. Ces deux aspects plaident pour une plus forte augmentation du budget de la défense en termes réels.

Enfin, il est crucial de mettre en place des contrats d’achat d’armes à long terme. Aucune banque ne pourra financer des projets d’investissement à 15 ans lorsque les commandes passées par le gouvernement couvrent une période plus courte. Les prêts à 15 ans doivent faire face à des projets de développement d’armes, d’achat d’armes et munitions d’au moins une même durée. Un tel alignement ferait baisser de manière substantielle le cout du financement, donc le coût unitaire de l’arme au bénéfice du budget des armées.

Il serait avisé pour le gouvernement de ne pas gaspiller cette période où nos concitoyens sont sensibilisés à la menace extérieure pour lancer une réforme. Il serait dommage pour la sécurité à long terme de notre pays de s’en tenir à une petite extension budgétaire sans réforme en profondeur ni ambition de remise en état de nos capacités à nous protéger et protéger nos alliés menacés.

Défense -L’armée française incapable de résister à une guerre de haute intensité

Défense -L’armée française incapable de résister à une guerre de haute intensité

Depuis l’agression russe contre l’Ukraine le 22 février 2022, les gouvernements européens touchent du doigt la différence entre les postures et la réalité économique et industrielle en matière de défense de l’Europe. Par Marc Guyot et Radu Vranceanu, professeurs à l’Essec dans « La Tribune ».

Le mythe des « dividendes de la paix », véhiculé en son temps par Laurent Fabius comme un coup politique populiste, a résulté trente ans plus tard en un large sous-investissement dans le bien public que constitue la défense nationale. Le sous-investissement en infrastructure routière conduit à des routes surchargées et accidentogène. Le sous-investissement dans la santé publique aboutit à des hôpitaux concentrés et surchargés avec des services d’urgence débordés. Le sous-investissement dans la défense nationale conduit à une incapacité à soutenir l’effort de guerre d’un allié tant en termes de munitions qu’en termes de matériels. Selon de nombreux experts, l’armée française, pourtant la plus capable en Europe occidentale, serait incapable de mener une guerre terrestre à haute intensité comme celle qui ébranle le flanc Est de l’Union européenne (UE). Il y a d’abord un problème de stock de munitions disponibles, de matériels roulants et volants disponibles, d’équipements de dernière génération disponibles, et du nombre de militaires. Il y a également une base industrielle sous-développée, sous capitalisée, fragmentée, et en grande difficulté pour produire et livrer munitions et matériels.

Quelle est la situation presque deux ans après le début du conflit ? Au vu des postures martiales de Emmanuel Macron qui parle d’« économie de guerre », on peut penser que bon an mal an, avec du retard à l’allumage, les chaînes de production ont été réactivées via des commandes publiques suffisantes à la fois pour servir le conflit en cours et remplir les stocks.

Les commandes ont un peu augmenté dans la nouvelle mouture de la loi de programmation militaire mais pas assez pour que les lignes de production tournent à pleine capacité. Cette embellie en termes de commandes reste une embellie de court terme. Plus fondamentalement, il ne s’agit pas d’un plan structuré de financement et de soutien des PME et entreprises de la BITD (base industrielle et technologique de défense) française. La perception européenne et française des industries de défense reste négative dans le contexte actuel d’investissement ESG. Les grandes banques françaises ne veulent pas plus financer de forages pétroliers dans l’Arctique ou dans une réserve africaine que de programme d’armement.

Avant le conflit en Ukraine, un rapport parlementaire du 17 février 2021 a alerté sur les difficultés majeures de financement du secteur industriel de la défense française, et notamment des PMEs. Peu de choses ont changé depuis.

Jamais à court de petites solutions improvisées, le gouvernement propose de consacrer une partie de la collecte du livret A au financement des entreprises de défense, qui pourraient alors obtenir des prêts à un taux bonifié. En fléchant une partie des quelques 200 milliards libres vers les PMEs de la défense, cela permettrait de combler une partie de la pénurie de fonds. La mesure permettrait aux banques de se cacher derrière l’obligation réglementaire en faisant valoir qu’elles n’ont pas le choix et qu’elles ne dépassent pas le quota alloué à cette industrie.

Les cris d’orfraie poussés par un certain nombre de syndicats et de partis de gauche illustrent bien la réalité de la difficulté pour les banques de financer le secteur et l’opportunité de se cacher derrière une obligation légale.

Mais les vraies mesures, que le gouvernement ne semble pas avoir le courage de prendre, sont d’une toute autre nature. Si les banques et les investisseurs privés hésitent encore pour investir dans les entreprises françaises de la défense, c’est en raison du risque important qu’ils perçoivent par rapport au secteur et ils ont sûrement raison. Si le gouvernement français et la société française finissent par réaliser l’importance de la défense nationale et de sa base industrielle lorsqu’une guerre à haute intensité est menée aux portes de l’Europe, il sera beaucoup moins risqué d’investir dans l’industrie de la défense et les solutions administratives seront inutiles voire inefficaces.

En premier lieu, il faut en finir avec l’idéologie qui oppose l’industrie de la défense et les objectifs sociaux et sociétaux. La guerre en Ukraine montre à tous ceux qui veulent regarder que seule la défense nationale peut protéger nos valeurs de liberté et nos concitoyens. La soutenabilité de notre modèle démocratique face aux autocraties repose sur la défense nationale ce qui rend moral et responsable son financement.

En second lieu, si le budget des armés est en augmentation, ces augmentations sont modestes au regard de la redéfinition des menaces, de l’inflation et de la hausse du coûts des équipements de plus en plus complexes (conformément à la « loi d’Augustine »). Comme le secteur de l’énergie, le secteur de la défense doit être en mesure de fournir le service attendu en situation de crise. Des stocks importants et des capacités productives doivent être maintenues en réserve pour une réouverture en cas de crise. Il s’agit d’un changement de philosophie dans la production d’armements que la chute des budgets avait réduit au modèle de réduction des coûts de l’industrie privée marchande. Ces deux aspects plaident pour une plus forte augmentation du budget de la défense en termes réels.

Enfin, il est crucial de mettre en place des contrats d’achat d’armes à long terme. Aucune banque ne pourra financer des projets d’investissement à 15 ans lorsque les commandes passées par le gouvernement couvrent une période plus courte. Les prêts à 15 ans doivent faire face à des projets de développement d’armes, d’achat d’armes et munitions d’au moins une même durée. Un tel alignement ferait baisser de manière substantielle le cout du financement, donc le coût unitaire de l’arme au bénéfice du budget des armées.

Il serait avisé pour le gouvernement de ne pas gaspiller cette période où nos concitoyens sont sensibilisés à la menace extérieure pour lancer une réforme. Il serait dommage pour la sécurité à long terme de notre pays de s’en tenir à une petite extension budgétaire sans réforme en profondeur ni ambition de remise en état de nos capacités à nous protéger et protéger nos alliés menacés.

L’armée française incapable de résister à une guerre de haute intensité

L’armée française incapable de résister à une guerre de haute intensité

Depuis l’agression russe contre l’Ukraine le 22 février 2022, les gouvernements européens touchent du doigt la différence entre les postures et la réalité économique et industrielle en matière de défense de l’Europe. Par Marc Guyot et Radu Vranceanu, professeurs à l’Essec dans « La Tribune ».

Le mythe des « dividendes de la paix », véhiculé en son temps par Laurent Fabius comme un coup politique populiste, a résulté trente ans plus tard en un large sous-investissement dans le bien public que constitue la défense nationale. Le sous-investissement en infrastructure routière conduit à des routes surchargées et accidentogène. Le sous-investissement dans la santé publique aboutit à des hôpitaux concentrés et surchargés avec des services d’urgence débordés. Le sous-investissement dans la défense nationale conduit à une incapacité à soutenir l’effort de guerre d’un allié tant en termes de munitions qu’en termes de matériels. Selon de nombreux experts, l’armée française, pourtant la plus capable en Europe occidentale, serait incapable de mener une guerre terrestre à haute intensité comme celle qui ébranle le flanc Est de l’Union européenne (UE). Il y a d’abord un problème de stock de munitions disponibles, de matériels roulants et volants disponibles, d’équipements de dernière génération disponibles, et du nombre de militaires. Il y a également une base industrielle sous-développée, sous capitalisée, fragmentée, et en grande difficulté pour produire et livrer munitions et matériels.

Quelle est la situation presque deux ans après le début du conflit ? Au vu des postures martiales de Emmanuel Macron qui parle d’« économie de guerre », on peut penser que bon an mal an, avec du retard à l’allumage, les chaînes de production ont été réactivées via des commandes publiques suffisantes à la fois pour servir le conflit en cours et remplir les stocks.

Les commandes ont un peu augmenté dans la nouvelle mouture de la loi de programmation militaire mais pas assez pour que les lignes de production tournent à pleine capacité. Cette embellie en termes de commandes reste une embellie de court terme. Plus fondamentalement, il ne s’agit pas d’un plan structuré de financement et de soutien des PME et entreprises de la BITD (base industrielle et technologique de défense) française. La perception européenne et française des industries de défense reste négative dans le contexte actuel d’investissement ESG. Les grandes banques françaises ne veulent pas plus financer de forages pétroliers dans l’Arctique ou dans une réserve africaine que de programme d’armement.

Avant le conflit en Ukraine, un rapport parlementaire du 17 février 2021 a alerté sur les difficultés majeures de financement du secteur industriel de la défense française, et notamment des PMEs. Peu de choses ont changé depuis.

Jamais à court de petites solutions improvisées, le gouvernement propose de consacrer une partie de la collecte du livret A au financement des entreprises de défense, qui pourraient alors obtenir des prêts à un taux bonifié. En fléchant une partie des quelques 200 milliards libres vers les PMEs de la défense, cela permettrait de combler une partie de la pénurie de fonds. La mesure permettrait aux banques de se cacher derrière l’obligation réglementaire en faisant valoir qu’elles n’ont pas le choix et qu’elles ne dépassent pas le quota alloué à cette industrie.

Les cris d’orfraie poussés par un certain nombre de syndicats et de partis de gauche illustrent bien la réalité de la difficulté pour les banques de financer le secteur et l’opportunité de se cacher derrière une obligation légale.

Mais les vraies mesures, que le gouvernement ne semble pas avoir le courage de prendre, sont d’une toute autre nature. Si les banques et les investisseurs privés hésitent encore pour investir dans les entreprises françaises de la défense, c’est en raison du risque important qu’ils perçoivent par rapport au secteur et ils ont sûrement raison. Si le gouvernement français et la société française finissent par réaliser l’importance de la défense nationale et de sa base industrielle lorsqu’une guerre à haute intensité est menée aux portes de l’Europe, il sera beaucoup moins risqué d’investir dans l’industrie de la défense et les solutions administratives seront inutiles voire inefficaces.

En premier lieu, il faut en finir avec l’idéologie qui oppose l’industrie de la défense et les objectifs sociaux et sociétaux. La guerre en Ukraine montre à tous ceux qui veulent regarder que seule la défense nationale peut protéger nos valeurs de liberté et nos concitoyens. La soutenabilité de notre modèle démocratique face aux autocraties repose sur la défense nationale ce qui rend moral et responsable son financement.

En second lieu, si le budget des armés est en augmentation, ces augmentations sont modestes au regard de la redéfinition des menaces, de l’inflation et de la hausse du coûts des équipements de plus en plus complexes (conformément à la « loi d’Augustine »). Comme le secteur de l’énergie, le secteur de la défense doit être en mesure de fournir le service attendu en situation de crise. Des stocks importants et des capacités productives doivent être maintenues en réserve pour une réouverture en cas de crise. Il s’agit d’un changement de philosophie dans la production d’armements que la chute des budgets avait réduit au modèle de réduction des coûts de l’industrie privée marchande. Ces deux aspects plaident pour une plus forte augmentation du budget de la défense en termes réels.

Enfin, il est crucial de mettre en place des contrats d’achat d’armes à long terme. Aucune banque ne pourra financer des projets d’investissement à 15 ans lorsque les commandes passées par le gouvernement couvrent une période plus courte. Les prêts à 15 ans doivent faire face à des projets de développement d’armes, d’achat d’armes et munitions d’au moins une même durée. Un tel alignement ferait baisser de manière substantielle le cout du financement, donc le coût unitaire de l’arme au bénéfice du budget des armées.

Il serait avisé pour le gouvernement de ne pas gaspiller cette période où nos concitoyens sont sensibilisés à la menace extérieure pour lancer une réforme. Il serait dommage pour la sécurité à long terme de notre pays de s’en tenir à une petite extension budgétaire sans réforme en profondeur ni ambition de remise en état de nos capacités à nous protéger et protéger nos alliés menacés.

Attaque de drones houthis contre la marine française

Attaque de drones houthis contre la marine française


Alors que l’opinion surtout mais même celle des responsables politiques se désintéressent depuis des années des années de la politique de défense, un avertissement vient d’être donné avec l’attaque de drones houthis . Et la défense aérienne française a dû répondre. La conséquence de la contagion du conflit à Gaza et la main de l’Iran derrière. Cela pose la question du dimensionnement du système de défense français trop miniaturisé. Seule une défense européenne pourrait être à la hauteur des enjeux. Mais dans un saine récent sondage paru dans le Figaro de l’ordre 30 % seulement de l’opinion soutiennent l’intérêt de cette stratégie alors que la menace russe s’approche progressivement des pays de l’union européenne.

Le problème est que cette réplique Il surdimensionné écoute particulièrement cher aux finances publiques. Ce qui pose la question de l’insuffisance des types d’armement en fonction de la menace.

Ce sont bien des missiles antiaériens « Aster 15 (qui) ont été tirés en légitime défense afin de protéger le navire et l’équipage », a annoncé lundi Sébastien Lecornu lors de l’examen des crédits de la mission Défense du projet de loi de finances pour 2024.

cela pose problème dans un contexte budgétaire qui reste encore très contraint : utiliser un missile hyper technologique au prix unitaire de 1,5 millions d’euros environ contre un drone rudimentaire, probablement un Shahed-136 de fabrication iranienne dont la valeur ne dépasse pas les 20.000 dollars. Le missile Aster 15 est en principe utilisé pour des menaces considérées dans le haut du spectre.

Les frégates de premier rang auraient certainement besoin de missiles de courte portée de plus de 6 km Mistral (environ 130.000 euros l’unité), voire de VL-Mica. Car face à une attaque saturante de drones, certaines Fremm, si elles tirent leurs 16 missiles Aster 15, devront s’en remettre à l’efficacité de la tourelle de 76 mm de Leonardo (environ 4 à 5 km de portée).

Par ailleurs, la Marine nationale, si elle ne l’a pas déjà fait encore, doit absolument étudier l’approvisionnement rapide des missiles à bord des frégates qui naviguent en eaux troubles. C’est le cas aujourd’hui en mer Rouge et dans l’océan indien au large des côtes iraniennes. Les forces armées françaises disposent de deux bases dans la région, l’une aux Émirats arabes Unis (Abu Dhabi) et l’autre à Djibouti (Héron), pour pouvoir approvisionner rapidement en lot de missiles les frégates ayant besoin de nouveaux missiles.

Les frégates Fremm ont été pensées au début des années 2000, puis lancées en 2005, dans un monde beaucoup plus pacifié qu’il ne l’est aujourd’hui. Par ailleurs, le ministère de la Défense a été à cette époque mis à la diète budgétaire. Les budgets des armées servaient très souvent de variable d’ajustement au budget de l’État. Résultat, l’armement des Fremm (contrairement aux frégates Horizon dotées de 32 Aster 30 et 16 Aster 15) a fait l’objet de sacrifices par la Marine nationale. En outre, de 17 navires initialement prévus, le programme Fremm est passé à 11 frégates sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, puis à huit sous celui de François Hollande. Sous armée et dotée d’un format d’un autre temps, la Marine nationale doit pouvoir se déployer sur tous les océans du monde en restant la plus dissuasive possible face à ses compétiteurs de plus en plus désinhibés.

Radicalisation islamiste: un terroriste enfin déchu de la nationalité française

Radicalisation islamiste: un terroriste enfin déchu de la nationalité française


Il y a quelques années le débat sur la perspective de déchéance de la nationalité française avait créé beaucoup de remous parmi l’élite très tolérante vis-à-vis des délits et crimes dans les quartiers qu’elle n’habite pas. Une mesure radicale qui devrait pourtant s’imposer aux auteurs de violences et de crimes quand les auteurs ont la double nationalité .

Ce n’est sans doute pas un hasard si la justice vient d’arrêter le frère d’un des terroristes du Bataclan pour le placer en instance d’expulsion.

Condamné pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste»
Karim Mohamed-Aggad, né en juillet 1990 à Wissembourg, est le frère aîné de l’un des terroristes du Bataclan, Foued Mohamed-Aggad. Âgé de 23 ans, celui-ci s’était fait exploser le 13 novembre 2015 lors de l’attaque de la salle de concert, où, avec deux complices, il avait assassiné 90 personnes.

15 novembre dernier, il avait été déchu de la nationalité française par un décret signé par la première ministre Elisabeth Borne et publié dans le Journal officiel le 17 novembre. L’homme est désormais placé en instance d’expulsion.

Cette opération «s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la radicalisation et de l’éloignement des personnes posant un danger à la sécurité de notre pays demandée par le ministre» de l’Intérieur Gérald Darmanin, a commenté pour l’AFP la préfète du Bas-Rhin Josiane Chevalier.

Elle a précisé que l’homme avait été envoyé au Centre de rétention administrative (CRA) de Metz en vue de son expulsion, «le plus vite possible on l’espère». Le recours aux gendarmes du GIGN lors de l’interpellation a lieu dans «les cas extrêmement dangereux» afin qu’elle se fasse «en sécurité», a par ailleurs observé Josiane Chevalier.

Condamné pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste»
Karim Mohamed-Aggad, né en juillet 1990 à Wissembourg, est le frère aîné de l’un des terroristes du Bataclan, Foued Mohamed-Aggad. Âgé de 23 ans, celui-ci s’était fait exploser le 13 novembre 2015 lors de l’attaque de la salle de concert, où, avec deux complices, il avait assassiné 90 personnes.

Karim Mohamed-Aggad avait rejoint en décembre 2013 la Syrie en compagnie de son frère et d’un groupe d’amis radicalisés, la plupart issus du quartier de la Meinau à Strasbourg. À son retour, en 2016, il avait écopé de neuf ans de prison pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste», avant d’être libéré en 2022, précise France Info.

Son arrestation a eu lieu un mois et demi après l’attentat d’Arras au cours duquel l’assaillant, Mohammed Mogouchkov, originaire du Caucase russe et ayant grandi en France, a tué un professeur de français, Dominique Bernard, et blessé trois autres personnes. Le soir de l’attentat, Gérald Darmanin avait exprimé sur TF1 son souhait de pouvoir «expulser tous ceux qui, même arrivés à l’âge de deux ou trois ans, sont étrangers et méritent de retourner dans leur pays d’origine parce qu’ils ne respectent pas les règles de la République».

Auditionné lors du procès du «sergent recruteur du djihad»
Le trentenaire avait également été auditionné lors du procès du «sergent recruteur du djihad» Mourad Farès, en janvier 2020. Soupçonné d’avoir poussé plusieurs jeunes à rejoindre la Syrie, Mourad Farès comparaissait alors devant la cour d’assises spéciale de Paris pour «participation à une association de malfaiteurs terroriste», «direction ou organisation d’une association de malfaiteurs terroriste» et «financement d’entreprise terroriste».

En avril dernier, d’après le Journal officiel, les avoirs de Karim Mohamed-Aggad avaient été gelés par un arrêté publié par les ministères de l’Économie et de l’Intérieur.

Radicalisation : un terroriste déchu de la nationalité française

Radicalisation : un terroriste déchu de la nationalité française


Il y a quelques années le débat sur la perspective de déchéance de la nationalité française avait créé beaucoup de remous parmi l’élite très tolérante vis-à-vis des délits et crimes dans les quartiers qu’elle n’habite pas. Une mesure radicale qui devrait pourtant s’imposer aux auteurs de violences et de crimes quand les auteurs ont la double nationalité .

Ce n’est sans doute pas un hasard si la justice vient d’arrêter le frère d’un des terroristes du Bataclan pour le placer en instance d’expulsion.

Condamné pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste»
Karim Mohamed-Aggad, né en juillet 1990 à Wissembourg, est le frère aîné de l’un des terroristes du Bataclan, Foued Mohamed-Aggad. Âgé de 23 ans, celui-ci s’était fait exploser le 13 novembre 2015 lors de l’attaque de la salle de concert, où, avec deux complices, il avait assassiné 90 personnes.

15 novembre dernier, il avait été déchu de la nationalité française par un décret signé par la première ministre Elisabeth Borne et publié dans le Journal officiel le 17 novembre. L’homme est désormais placé en instance d’expulsion.

Cette opération «s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la radicalisation et de l’éloignement des personnes posant un danger à la sécurité de notre pays demandée par le ministre» de l’Intérieur Gérald Darmanin, a commenté pour l’AFP la préfète du Bas-Rhin Josiane Chevalier.

Elle a précisé que l’homme avait été envoyé au Centre de rétention administrative (CRA) de Metz en vue de son expulsion, «le plus vite possible on l’espère». Le recours aux gendarmes du GIGN lors de l’interpellation a lieu dans «les cas extrêmement dangereux» afin qu’elle se fasse «en sécurité», a par ailleurs observé Josiane Chevalier.

Condamné pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste»
Karim Mohamed-Aggad, né en juillet 1990 à Wissembourg, est le frère aîné de l’un des terroristes du Bataclan, Foued Mohamed-Aggad. Âgé de 23 ans, celui-ci s’était fait exploser le 13 novembre 2015 lors de l’attaque de la salle de concert, où, avec deux complices, il avait assassiné 90 personnes.

Karim Mohamed-Aggad avait rejoint en décembre 2013 la Syrie en compagnie de son frère et d’un groupe d’amis radicalisés, la plupart issus du quartier de la Meinau à Strasbourg. À son retour, en 2016, il avait écopé de neuf ans de prison pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste», avant d’être libéré en 2022, précise France Info.

Son arrestation a eu lieu un mois et demi après l’attentat d’Arras au cours duquel l’assaillant, Mohammed Mogouchkov, originaire du Caucase russe et ayant grandi en France, a tué un professeur de français, Dominique Bernard, et blessé trois autres personnes. Le soir de l’attentat, Gérald Darmanin avait exprimé sur TF1 son souhait de pouvoir «expulser tous ceux qui, même arrivés à l’âge de deux ou trois ans, sont étrangers et méritent de retourner dans leur pays d’origine parce qu’ils ne respectent pas les règles de la République».

Auditionné lors du procès du «sergent recruteur du djihad»
Le trentenaire avait également été auditionné lors du procès du «sergent recruteur du djihad» Mourad Farès, en janvier 2020. Soupçonné d’avoir poussé plusieurs jeunes à rejoindre la Syrie, Mourad Farès comparaissait alors devant la cour d’assises spéciale de Paris pour «participation à une association de malfaiteurs terroriste», «direction ou organisation d’une association de malfaiteurs terroriste» et «financement d’entreprise terroriste».

En avril dernier, d’après le Journal officiel, les avoirs de Karim Mohamed-Aggad avaient été gelés par un arrêté publié par les ministères de l’Économie et de l’Intérieur.

Crise française : la faute aux vieux ?

Crise française : la faute aux vieux ?

La France a tendance à regarder dans le rétro. Selon la dernière livraison de l’enquête annuelle « Fractures françaises » de l’Institut Ipsos en octobre 2023, 73 % des Français disent que « c’était mieux avant ». Ils n’étaient « que » 69 % l’année précédente. Est-ce en raison du vieillissement de la population ? Pas forcément. En effet, l’âge ne semble pas être la variable explicative dominante puisque 70 % des moins de 35 ans et 72 % des plus de 60 ans sont d’accord avec cette affirmation. Deux points d’écart seulement. Les 35-59 ans sont les plus nostalgiques avec un score de 75 %.Concernant le regard sur l’avenir du pays, 44 % de la population estiment qu’il « est plein d’opportunités et de nouvelles possibilités ». Sur ce point, les seniors sont franchement les plus pessimistes, ce qui est le plus souvent le cas depuis 2013. Ils sont 39 % à se déclarer de cet avis, alors que les moins de 35 ans sont 55 % à se déclarer optimistes. On peut donc former l’hypothèse que les seniors comparent plus facilement que les plus jeunes la situation d’aujourd’hui à celle d’hier.

par Serge Guérin, INSEEC Grande École dans The Conversation

Une autre étude, également menée par l’Ipsos avec le Conseil économique social et environnemental (CESE) et publiée en septembre 2023, montre que cette forte nostalgie sociale s’appuie sur le pessimisme des Français quant à l’avenir du pays ou de la planète. Concernant la France, en moyenne seulement 29 % des Français se disent optimistes. Le vieillissement démographique viendrait-il renforcer ce pessimisme ? Là encore, la réponse est non : les plus de 60 ans sont les plus optimistes (37 %) tandis qu’ils ne sont que 26 % chez les moins de 35 ans et 25 % chez les 35-59 ans. Un écart de 11 et 12 points.

De même, les seniors sont les plus optimistes (ou les moins pessimistes) concernant l’avenir de la planète et de la nature : 28 % d’optimistes contre 23 % chez les plus jeunes. Une différence de 5 points qui est moindre que l’écart selon les catégories socioprofessionnelles : les CSP – sont 28 % à être optimistes pour la planète contre 21 % chez les CSP+. Soit une différence de 7 points. Une étude récente de l’institut ViaVoice, confirme le poids de la situation sociale : 76 % des CSP – s’inquiètent du dérèglement climatique mais 89 % chez les cadres.

La différence entre les sexes est aussi à prendre en compte. Selon Ipsos, concernant l’avenir de la planète, les femmes, sont optimistes à seulement 21 %, et les hommes à 30 %. Un écart de 9 points. Aucun écart en revanche en ce qui concerne le sentiment concernant l’avenir de la France (29 % d’optimistes). Bref, concernant la planète, les plus pessimistes sont les femmes de moins de 50 ans issues des catégories les plus favorisées… Et les plus âgés se distinguent par (un peu) plus d’optimisme.

L’une des caractéristiques majeures de la société française concerne le manque de confiance entre les gens et envers les institutions. Chaque année, l’étude Fractures françaises montre la puissance de cette défiance.

À la question « peut-on faire confiance à la plupart des gens ? », depuis 2013, le score reste en effet significativement faible. En 2023, seulement 26 % de la population répond par l’affirmative. Notons que c’est le point le plus haut depuis 10 ans. Contrairement aux dix années précédentes, cette année, les retraités sont les plus négatifs avec seulement 22 % de réponses positives. Généralement, seuls les cadres se disaient plus confiants que les retraités. Cette fois, même les ouvriers sont plus confiants. La crise sociale autour de la réforme des retraites, la hausse de l’inflation et le retour de la guerre en Europe constituent autant d’éléments qui ont pu jouer sur le moral des seniors.

L’une des questions les plus passionnantes de l’étude Fractures françaises concerne l’autoévaluation par les Français de leur satisfaction à propos de leur vie. La moyenne des Français se situe à un médiocre 6/10. Les retraités s’autoévaluent à 6,2, alors que les ouvriers sont à 5,3 et les cadres à 6,8. Sur ce point, la question sociale joue un rôle plus important que l’âge. Les très satisfaits sont 11 % chez les cadres et 1 % chez les ouvriers… On en compte 8 % chez les retraités. En termes d’âge, les moins de 35 ans et les plus de 60 ans se situent au même niveau de 6,2. Les 35-59 ans étant encore un peu moins satisfaits, à 5,8. Le fait d’être en plein dans l’activité professionnelle et dans la vie de famille explique sans doute ce résultat très moyen.

On retrouve dans L’état de la France, des chiffres assez proches : si 78 % des Français se disent satisfait de leur « état de bien-être » (physique, moral, social), les « très satisfaits » sont que 19 %. Il n’y a guère d’écart entre les moins de 35 ans (81 % de satisfaits) et les plus de 60 ans (83 %). En revanche, les 35-59 ans ne sont que 73 % à se dire satisfaits. Les CSP – étant 9 points en dessous en termes de satisfaction que les CSP+. Et les femmes se situent 4 points en dessous des hommes. À gros traits, les femmes de catégories modestes et ayant 35 – 59 ans, affichent donc, en moyenne un bien-être bien moindre que les autres types de population.

Ce bien être dépend d’abord des « relations avec (sa) famille » pour 57 % des Français, puis de sa santé, et, bien après, de son cadre de vie. Pour l’importance de la famille, l’écart reste peu significatif selon l’âge et à peine plus en terme social, mais très conséquent selon le sexe : les femmes le situent dans les trois critères les plus essentiels, à 64 %, contre seulement 50 % pour les hommes.

Le deuxième item, l’état de santé, est mis en avant par 51 % des Français. Assez logiquement, l’écart le plus net se réalise entre les « jeunes » et les « seniors » : 30 points de différences ! De 35 % pour les moins de 35 ans à 65 % pour les plus de 60 ans. L’écart est de 8 points entre femmes et hommes comme entre CSP – et CSP+. Les hommes issus des classes populaires sont donc les moins enclins à prendre en considération leur santé et donc la prévention. Ce sont, en même temps, ceux dont l’espérance de vie reste la plus faible.

Les politiques de prévention doivent ainsi mieux prendre en compte les différences de perceptions et de représentation des catégories populaires, en inscrivant aussi la question de l’âge et du sexe.

Le fait social est têtu
Toujours selon l’étude de l’Ipsos sur l’état de la France, le sujet qui préoccupe le plus la population à titre personnel reste le pouvoir d’achat (40 %). Là encore la question sociale est prédominante même si les écarts sont aussi élevés selon les âges. C’est un sujet majeur pour 58 % des familles monoparentales, 52 % des CSP – et 46 % des moins de 35 ans.

On terminera en signalant la grande différence de « manque » majeur selon les classes sociales. Pour les CSP+, le manque de temps présente à 50 % le premier frein pour vivre bien, alors que c’est le manque d’argent, qui arrive, avec 48 %, en premier chez les CSP-. La comparaison à front renversé peut se poursuivre car en deuxième position les CSP+ situent le manque d’argent, à 35 %, et les catégories populaires, le manque de temps, à 36 %. Le fait social est têtu…

Est-il surprenant que la société continue dans sa majorité à mal vivre l’évolution économique, culturelle et sociale du pays ? L’âge des répondants n’est pas nécessairement le premier facteur explicatif de cet imaginaire négatif, les questions sociales et culturelles restent prédominantes. Dans d’autres cas, comme la représentation de l’avenir ou l’importance des relations avec la famille, le sexe apparait comme une variable forte de la différenciation.

Energie Hydrogène, future filière d’excellence française ?

Energie Hydrogène, future filière d’excellence française ?

L’hydrogène pourrait être la future filière d’excellence française estime Gérard Vespierre (*) président de Strategic Conseils. La décision de la NASA d’utiliser l’hydrogène comme carburant hautement énergétique de sa célèbre fusée Saturne V a conduit 27 hommes autour de la lune et 12 à s’y poser. Son emploi dans les piles à combustible des modules habités de ce programme lunaire a fourni l’énergie électrique nécessaire aux équipages et équipements. La course à la lune a mis en lumière, dans le monde industriel, et révélé au grand public, le potentiel de l’hydrogène.

D’autres conditions exceptionnelles, climatiques et géopolitiques, conduisent 60 ans plus tard, les grands pays industriels à considérer la production et l’utilisation de l’hydrogène comme une des alternatives aux combustibles fossiles, carbonés. L’hydrogène est en course, cette fois, pour conquérir la terre…. Etonnant retournement de l’aventure humaine.

La France a pris la décision de jouer un rôle significatif dans cette révolution énergétique et technologique, à l’image de son engagement dans son programme électronucléaire des années 1970.

La Stratégie Nationale de Développement de l’hydrogène décarboné (SNH) a été annoncée en septembre 2020 et prévoit un soutien public d’un montant de 9 milliards d’euros sur 10 ans. Elle vise à accélérer la transition écologique et à créer une filière industrielle dédiée.

Elle s’articule autour de 3 axes, dont le principal est l’installation d’électrolyseurs en visant une capacité de 6,5 GW d’électrolyse en 2030, ce qui représente la production de 600.000 t/an d’hydrogène décarboné. Un autre axe concerne le développement de mobilité, en particulier pour les véhicules lourds, de fret et de passagers. Le troisième axe vise la construction d’une filière industrielle hydrogène, créatrice d’emplois. Elle pourrait représenter 150.000 emplois en fin de période du plan, et accompagner la baisse du chômage national vers les 5%. L’objectif de ce plan vise l’augmentation des volumes produits, mais également la réduction des coûts de production, pour créer une filière compétitive, tant vis-à-vis des autres pays, que des autres sources d’énergie.

L’avantage de ce plan stratégique est de s’inscrire, à la fois, dans le développement de nouvelles applications de l’hydrogène, et dans un cadre de diversification des technologies de production, décrites dans une codification de couleurs.

L’hydrogène présente la particularité de pouvoir être produit selon différents procédés codifiés suivant un code de couleurs. La stratégie française est d’être présent dans tous ceux décarbonés, en sortant progressivement des procédés basés issus du charbon et du pétrole.

Dans les filières actuelles de productions, on se réfère à l’hydrogène bleu pour désigner des procédés dans lequel il est produit à partir de gaz naturel ou de charbon en utilisant un processus de gazéification couplé à des dispositifs plus ou moins performants de capture de carbone.

L’hydrogène vert, filière du futur, consiste à le produire par électrolyse de l’eau grâce au courant électrique issu de sources renouvelables. La France se doit donc d’encourager vigoureusement la fabrication d’électrolyseurs. Plusieurs projets sont en cours, répartis sur l’ensemble du territoire, pilotés par différentes entreprises, McPhy, John Cockerill, Elogen, Genvia. Cette filière s’inscrit dans un accompagnement financier de près de 2 milliards d’euros.

La Commission européenne a confirmé, en 2022, son approbation des plans français dans le cadre de son Projet important d’intérêt européen commun (Piiec).

Le panorama des couleurs se complète d’un hydrogène rose, produit en utilisant l’électricité issue des centrales nucléaires. EDF est en train de préparer un démonstrateur, certes au Royaume-Uni, mais l’important est l’acquisition de la technologie.

La France est donc présente sur l’ensemble de ces créneaux, et pourra tirer à nouveau avantage de son parc de centrales nucléaires. Cet avantage compétitif de production pourrait même s’amplifier avec une découverte française récente.

Jusqu’à présent, l’hydrogène n’était pas une source d’énergie primaire. Il était produit par transformation. Mais des chercheurs de l’université de Lorraine, en prospectant le sous-sol de la région, sont récemment tombés sur un gisement d’hydrogène, potentiellement très important. Selon leurs données, un réservoir estimé à 46 millions de tonnes se trouverait à un peu plus de 1.000m de profondeur, dans des roches très anciennes du carbonifère. Cette découverte d’hydrogène à l’état primaire constitue un bouleversement. Encore plus étonnant serait la pérennité du gisement. L’alimentation continue en eau de ces couches profondes autoriserait la continuité de la transformation en hydrogène par les carbonates de fer.

Cette découverte doit être confirmée par des forages profonds, attendus dès l’an prochain. La validation d’une telle découverte et son industrialisation donnerait à la France un avantage compétitif important en volume et potentiellement en prix. Elle offrirait en outre une grande diversification de production, élément clé d’une stratégie équilibrée d’approvisionnement.

La révolution hydrogène est donc en marche. Les entreprises du secteur pétrolier et gazier ne peuvent l’ignorer, et l’intègrent complètement.

Producteur d’hydrogène bleu, les acteurs du secteur gazier et pétrolier tournent leurs regards vers le potentiel de l’hydrogène. Cette dynamique s’illustre dans la part très importante réservée à la décarbonation et à l’hydrogène, au cours des 4 jours de conférence et d’exposition lors d’ADIPEC 2023 qui se déroulera du 2 au 5 octobre à Abu Dhabi, évènement mondial du secteur.

En effet, 40% des conférences concerneront les aspects stratégiques, la décarbonation et l’hydrogène. Le tournant pris par l’industrie pétrolière et gazière est donc très lisible. La thématique de la conférence est à cet égard révélatrice « décarbonation. Plus vite. Ensemble »…

L’hydrogène est ainsi reconnu comme élément central d’une stratégie mondiale ayant comme objectif zéro net émission en 2050. La situation des pays et régions ayant moins de potentiel de production locale y sera abordée, avec les implications dans le domaine des transports. Des corridors d’approvisionnement nécessiteront la mise en place de normes et certification. Un cadre réglementaire à l’image de celui présenté dans la Stratégie Nationale Hydrogène des Émirats Arabes Unis, pourrait servir de référence. Il vise en effet à atteindre l’objectif zéro net émission en 2050.

Le secteur pétrolier et gazier mondial reconnaît donc, dans ses échanges internes professionnels, au plus haut niveau, l’énorme potentiel offert par la filière industrielle hydrogène.

Dans un secteur technologique en développement rapide, il est essentiel de faire preuve de réactivité, d’inventivité et de souplesse. Ce profil convient parfaitement à l’esprit « start-up à la française ».

C’est le cas du domaine de la motorisation thermique à hydrogène. Dans un premier temps, l’utilisation de l’hydrogène dans le domaine des transports s’est projeté à travers l’utilisation de piles à combustible dans les véhicules, relevant ainsi d’une technique de moteur électrique. Mais il se fait jour maintenant une autre orientation, celle d’emploi direct d’hydrogène comme carburant dans des moteurs thermiques. L’hydrogène est alors une source d’énergie zéro carbone et zéro émission. Prototypes et essais sont en train d’être mis en place dans une vision mobilité lourde sur un autocar.

Tel est le projet en développement entre la société bretonne EHM et Transdev. La seule région Bretagne est porteuse d’une cinquantaine de projets hydrogène… !

Le développement de la production d’hydrogène posera naturellement la question de son stockage industriel. Dans ce domaine, Engie, dans le cadre d’une première mondiale, est en train d’évaluer la possibilité de stockage d’hydrogène dans des poches creusées dans des couches salines, à grande profondeur.

Une véritable dynamique hydrogène nationale est en train de se mettre en place. Le potentiel économique irriguant l’ensemble du territoire français est à même d’apporter à notre pays un élan économique que l’on espère, et qui pourrait constituer pour la France un « Eldorado hydrogène ». Mais il faut aussi que la société française réponde à cette dynamique. A cet égard, la jeunesse particulièrement motivée et engagée dans la lutte pour un meilleur environnement doit participer à la révolution hydrogène de façon exemplaire, par des choix d’études et des choix de vie zéro émission…

Nous avons depuis quelques semaines le plaisir de découvrir dans la presse étrangère des commentaires très flatteurs et prometteurs sur notre pays. « La France, l’Allemagne en mieux », selon Der Spiegel. Un quotidien britannique n’est pas en reste en évoquant le « silencieux succès français ». Nous savons que les Français ont quelque fois du mal à être optimistes.

Vu de l’extérieur nous avons des encouragements à changer notre regard. Vu de l’intérieur, la révolution hydrogène pourrait nous être très favorable. Il est vrai que nous avons un faible pour les révolutions…

(*) Gérard Vespierre, analyste géopolitique, chercheur associé à la FEMO, fondateur du média web Le Monde Décrypté www.lemonde-decrypte.com

Hydrogène, Future filière d’excellence française ?

Hydrogène, Future filière d’excellence française ?

L’hydrogène pourrait être la future filière d’excellence française estime Gérard Vespierre (*) président de Strategic Conseils. La décision de la NASA d’utiliser l’hydrogène comme carburant hautement énergétique de sa célèbre fusée Saturne V a conduit 27 hommes autour de la lune et 12 à s’y poser. Son emploi dans les piles à combustible des modules habités de ce programme lunaire a fourni l’énergie électrique nécessaire aux équipages et équipements. La course à la lune a mis en lumière, dans le monde industriel, et révélé au grand public, le potentiel de l’hydrogène.

D’autres conditions exceptionnelles, climatiques et géopolitiques, conduisent 60 ans plus tard, les grands pays industriels à considérer la production et l’utilisation de l’hydrogène comme une des alternatives aux combustibles fossiles, carbonés. L’hydrogène est en course, cette fois, pour conquérir la terre…. Etonnant retournement de l’aventure humaine.

La France a pris la décision de jouer un rôle significatif dans cette révolution énergétique et technologique, à l’image de son engagement dans son programme électronucléaire des années 1970.

La Stratégie Nationale de Développement de l’hydrogène décarboné (SNH) a été annoncée en septembre 2020 et prévoit un soutien public d’un montant de 9 milliards d’euros sur 10 ans. Elle vise à accélérer la transition écologique et à créer une filière industrielle dédiée.

Elle s’articule autour de 3 axes, dont le principal est l’installation d’électrolyseurs en visant une capacité de 6,5 GW d’électrolyse en 2030, ce qui représente la production de 600.000 t/an d’hydrogène décarboné. Un autre axe concerne le développement de mobilité, en particulier pour les véhicules lourds, de fret et de passagers. Le troisième axe vise la construction d’une filière industrielle hydrogène, créatrice d’emplois. Elle pourrait représenter 150.000 emplois en fin de période du plan, et accompagner la baisse du chômage national vers les 5%. L’objectif de ce plan vise l’augmentation des volumes produits, mais également la réduction des coûts de production, pour créer une filière compétitive, tant vis-à-vis des autres pays, que des autres sources d’énergie.

L’avantage de ce plan stratégique est de s’inscrire, à la fois, dans le développement de nouvelles applications de l’hydrogène, et dans un cadre de diversification des technologies de production, décrites dans une codification de couleurs.

L’hydrogène présente la particularité de pouvoir être produit selon différents procédés codifiés suivant un code de couleurs. La stratégie française est d’être présent dans tous ceux décarbonés, en sortant progressivement des procédés basés issus du charbon et du pétrole.

Dans les filières actuelles de productions, on se réfère à l’hydrogène bleu pour désigner des procédés dans lequel il est produit à partir de gaz naturel ou de charbon en utilisant un processus de gazéification couplé à des dispositifs plus ou moins performants de capture de carbone.

L’hydrogène vert, filière du futur, consiste à le produire par électrolyse de l’eau grâce au courant électrique issu de sources renouvelables. La France se doit donc d’encourager vigoureusement la fabrication d’électrolyseurs. Plusieurs projets sont en cours, répartis sur l’ensemble du territoire, pilotés par différentes entreprises, McPhy, John Cockerill, Elogen, Genvia. Cette filière s’inscrit dans un accompagnement financier de près de 2 milliards d’euros.

La Commission européenne a confirmé, en 2022, son approbation des plans français dans le cadre de son Projet important d’intérêt européen commun (Piiec).

Le panorama des couleurs se complète d’un hydrogène rose, produit en utilisant l’électricité issue des centrales nucléaires. EDF est en train de préparer un démonstrateur, certes au Royaume-Uni, mais l’important est l’acquisition de la technologie.

La France est donc présente sur l’ensemble de ces créneaux, et pourra tirer à nouveau avantage de son parc de centrales nucléaires. Cet avantage compétitif de production pourrait même s’amplifier avec une découverte française récente.

Jusqu’à présent, l’hydrogène n’était pas une source d’énergie primaire. Il était produit par transformation. Mais des chercheurs de l’université de Lorraine, en prospectant le sous-sol de la région, sont récemment tombés sur un gisement d’hydrogène, potentiellement très important. Selon leurs données, un réservoir estimé à 46 millions de tonnes se trouverait à un peu plus de 1.000m de profondeur, dans des roches très anciennes du carbonifère. Cette découverte d’hydrogène à l’état primaire constitue un bouleversement. Encore plus étonnant serait la pérennité du gisement. L’alimentation continue en eau de ces couches profondes autoriserait la continuité de la transformation en hydrogène par les carbonates de fer.

Cette découverte doit être confirmée par des forages profonds, attendus dès l’an prochain. La validation d’une telle découverte et son industrialisation donnerait à la France un avantage compétitif important en volume et potentiellement en prix. Elle offrirait en outre une grande diversification de production, élément clé d’une stratégie équilibrée d’approvisionnement.

La révolution hydrogène est donc en marche. Les entreprises du secteur pétrolier et gazier ne peuvent l’ignorer, et l’intègrent complètement.

Producteur d’hydrogène bleu, les acteurs du secteur gazier et pétrolier tournent leurs regards vers le potentiel de l’hydrogène. Cette dynamique s’illustre dans la part très importante réservée à la décarbonation et à l’hydrogène, au cours des 4 jours de conférence et d’exposition lors d’ADIPEC 2023 qui se déroulera du 2 au 5 octobre à Abu Dhabi, évènement mondial du secteur.

En effet, 40% des conférences concerneront les aspects stratégiques, la décarbonation et l’hydrogène. Le tournant pris par l’industrie pétrolière et gazière est donc très lisible. La thématique de la conférence est à cet égard révélatrice « décarbonation. Plus vite. Ensemble »…

L’hydrogène est ainsi reconnu comme élément central d’une stratégie mondiale ayant comme objectif zéro net émission en 2050. La situation des pays et régions ayant moins de potentiel de production locale y sera abordée, avec les implications dans le domaine des transports. Des corridors d’approvisionnement nécessiteront la mise en place de normes et certification. Un cadre réglementaire à l’image de celui présenté dans la Stratégie Nationale Hydrogène des Émirats Arabes Unis, pourrait servir de référence. Il vise en effet à atteindre l’objectif zéro net émission en 2050.

Le secteur pétrolier et gazier mondial reconnaît donc, dans ses échanges internes professionnels, au plus haut niveau, l’énorme potentiel offert par la filière industrielle hydrogène.

Dans un secteur technologique en développement rapide, il est essentiel de faire preuve de réactivité, d’inventivité et de souplesse. Ce profil convient parfaitement à l’esprit « start-up à la française ».

C’est le cas du domaine de la motorisation thermique à hydrogène. Dans un premier temps, l’utilisation de l’hydrogène dans le domaine des transports s’est projeté à travers l’utilisation de piles à combustible dans les véhicules, relevant ainsi d’une technique de moteur électrique. Mais il se fait jour maintenant une autre orientation, celle d’emploi direct d’hydrogène comme carburant dans des moteurs thermiques. L’hydrogène est alors une source d’énergie zéro carbone et zéro émission. Prototypes et essais sont en train d’être mis en place dans une vision mobilité lourde sur un autocar.

Tel est le projet en développement entre la société bretonne EHM et Transdev. La seule région Bretagne est porteuse d’une cinquantaine de projets hydrogène… !

Le développement de la production d’hydrogène posera naturellement la question de son stockage industriel. Dans ce domaine, Engie, dans le cadre d’une première mondiale, est en train d’évaluer la possibilité de stockage d’hydrogène dans des poches creusées dans des couches salines, à grande profondeur.

Une véritable dynamique hydrogène nationale est en train de se mettre en place. Le potentiel économique irriguant l’ensemble du territoire français est à même d’apporter à notre pays un élan économique que l’on espère, et qui pourrait constituer pour la France un « Eldorado hydrogène ». Mais il faut aussi que la société française réponde à cette dynamique. A cet égard, la jeunesse particulièrement motivée et engagée dans la lutte pour un meilleur environnement doit participer à la révolution hydrogène de façon exemplaire, par des choix d’études et des choix de vie zéro émission…

Nous avons depuis quelques semaines le plaisir de découvrir dans la presse étrangère des commentaires très flatteurs et prometteurs sur notre pays. « La France, l’Allemagne en mieux », selon Der Spiegel. Un quotidien britannique n’est pas en reste en évoquant le « silencieux succès français ». Nous savons que les Français ont quelque fois du mal à être optimistes.

Vu de l’extérieur nous avons des encouragements à changer notre regard. Vu de l’intérieur, la révolution hydrogène pourrait nous être très favorable. Il est vrai que nous avons un faible pour les révolutions…

(*) Gérard Vespierre, analyste géopolitique, chercheur associé à la FEMO, fondateur du média web Le Monde Décrypté www.lemonde-decrypte.com

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