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Politique-Le discours fou de Vance

Politique-Le discours fou de Vance

Le 14 février, le vice-président des Etats-Unis s’en est pris au modèle même de la démocratie européenne. « Le Monde » publie ce discours dans son intégralité, avec des éléments d’explication.

[Alors que la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine était au centre de la Conférence sur la sécurité de Munich du 14 au 16 février, le vice-président américain, J. D. Vance, n’en a pratiquement pas touché mot dans le discours qu’il y a prononcé le vendredi 14 février. A la place, il s’est lancé dans une violente attaque contre les démocraties européennes. En les appelant à rompre le « cordon sanitaire » avec l’extrême droite et en attaquant les règles européennes en matière de libertés publiques, M. Vance a posé les Etats-Unis en adversaires de l’Etat de droit qui prévaut en Europe depuis 1945. Le Monde publie ce discours dans son intégralité, assorti d’éléments d’explication.]

Merci à tous les délégués, toutes les personnalités et tous les professionnels des médias qui sont réunis ici. Je remercie tout particulièrement les hôtes de la Conférence de Munich sur la sécurité, qui organisent un événement aussi incroyable. Nous sommes ravis d’être ici.

L’une des choses dont je souhaite vous parler aujourd’hui, bien sûr, ce sont nos valeurs communes. C’est un plaisir de revenir en Allemagne. Comme vous venez de l’entendre, je suis venu ici l’an dernier en tant que sénateur américain. Je viens de rencontrer le secrétaire d’Etat [britannique] aux affaires étrangères, David Lammy, et j’ai plaisanté sur le fait qu’[en 2024] nous occupions tous deux des postes différents.

Aujourd’hui, il est temps pour tous nos pays, pour nous tous qui avons eu la chance de nous voir confier le pouvoir politique par nos peuples respectifs, de l’utiliser avec sagesse dans le but d’améliorer leurs vies.

J’ai eu la chance, durant mon séjour ici, au cours des dernières vingt-quatre heures, de passer un peu de temps à l’extérieur des murs de cette salle de conférence, et j’ai été impressionné par l’hospitalité des gens, alors qu’ils sont, bien sûr, sous le choc du terrible attentat d’hier [le 13 février, une voiture-bélier a foncé sur la foule dans une manifestation syndicale à Munich, faisant 2 morts et 37 blessés].

La première fois que je suis venu à Munich, c’était lors d’un voyage personnel avec mon épouse, qui m’accompagne aujourd’hui également. J’ai toujours aimé la ville de Munich, et j’ai toujours aimé ses habitants. Je tiens à dire que nous sommes très émus, que nos pensées et nos prières vont à Munich, et à tous ceux qui ont été touchés par le mal infligé à cette magnifique communauté. Nous pensons à vous, nous prions pour vous, et nous vous soutiendrons au cours des jours et des semaines à venir.

[Applaudissements] Merci. J’espère que ce ne sont pas les derniers applaudissements de mon discours… [Rires]. Si nous nous réunissons lors de cette conférence, bien sûr, c’est pour discuter de sécurité. Habituellement, nous entendons par là les menaces qui pèsent sur notre sécurité extérieure. Je vois une multitude de grands chefs militaires dans la salle aujourd’hui.

Mais, si l’administration Trump se préoccupe vivement de la sécurité européenne, et si elle est convaincue que nous pouvons parvenir à un accord raisonnable entre la Russie et l’Ukraine, nous pensons également qu’il est important qu’au cours des prochaines années l’Europe mette les bouchées doubles pour parvenir à assurer elle-même sa défense. La menace qui me semble la plus inquiétante pour l’Europe n’est ni la Russie, ni la Chine, ni aucun autre acteur extérieur. La menace qui m’inquiète le plus vient de l’intérieur : l’Europe s’éloigne de certaines de ses valeurs les plus fondamentales – des valeurs que partagent les Etats-Unis d’Amérique.

J’ai été frappé de voir un ancien commissaire européen s’exprimer récemment à la télévision pour se réjouir que le gouvernement roumain ait annulé les élections dans le pays. Il a même averti que, si les choses ne se passaient pas comme il le fallait, la même chose pourrait se produire en Allemagne.

Il cible le Français Thierry Breton
Le vice-président américain fait ici référence à une intervention de Thierry Breton. L’ancien commissaire européen français, le 9 janvier sur RMC, réagissait à l’échange sur X entre Elon Musk et la responsable du parti d’extrême droite allemand Alternative für Deutschland (AfD), Alice Weidel. M. Breton a rappelé que le propriétaire du réseau social a « le droit de dire ce qu’il veut », mais pas sur les réseaux sociaux. Tant que ceux-ci sont disponibles en Europe, la parole y est régie par le règlement européen sur les services numériques, qui oblige les plateformes numériques à réguler leurs contenus, notamment pour éviter la désinformation ou les contenus illicites.
Exhortant l’Union européenne (UE) et ses membres à faire appliquer leurs lois sur les contenus en ligne, Thierry Breton a alors prononcé cette phrase : « Faisons appliquer nos lois, en Europe, lorsqu’elles risquent d’être circonvenues et qu’elles peuvent, si on ne les applique pas, conduire à des interférences. On l’a fait en Roumanie, il faudra évidemment le faire si c’est nécessaire en Allemagne. » A l’époque, la phrase, sortie de son contexte, est largement reprise sur les réseaux sociaux. Certains y voient un aveu que l’Europe a annulé les élections en Roumanie et qu’elle pourrait faire de même en Allemagne. Comme l’a montré Libération, cette thèse est relayée par Elon Musk lui-même, qui dépeint Thierry Breton en « tyran de l’Europe ». Réponse de l’ancien commissaire au milliardaire : l’UE n’a le pouvoir d’annuler aucune élection dans les pays membres.

Ces déclarations cavalières sont choquantes pour des oreilles américaines. Depuis des années, on nous répète que tout ce que nous faisons, quand nous apportons nos financements et notre soutien, nous le faisons au nom de nos valeurs démocratiques communes.

On justifie tout, depuis notre politique vis-à-vis de l’Ukraine jusqu’aux mesures de censure numérique, au nom de la défense de la démocratie. Mais, lorsque des tribunaux européens annulent des élections et que des hauts responsables menacent d’en annuler d’autres, nous ne pouvons que nous demander si nous plaçons la barre suffisamment haut. Et je dis « nous », parce que je pense fondamentalement que nous sommes du même côté. Mais nous devons faire davantage que parler de nos valeurs démocratiques. Nous devons les incarner.

Comme s’en souviennent beaucoup d’entre vous qui êtes présents dans cette salle, la guerre froide a opposé les défenseurs de la démocratie à des forces bien plus tyranniques de ce continent. Repensons à ceux qui censuraient les dissidents, fermaient les églises, annulaient les élections. Etaient-ils du bon côté ? Bien sûr que non et, Dieu merci, ils ont perdu la guerre froide. Ils ont perdu parce qu’ils n’avaient ni estime ni respect pour la liberté et ses extraordinaires possibilités – la liberté de surprendre, de faire des erreurs, d’inventer, de construire.

On ne peut pas forcer les gens à être innovants ou créatifs, tout comme on ne peut pas les forcer à penser, à croire, à éprouver une chose. Et nous sommes convaincus que tout cela est lié. Malheureusement, lorsque je regarde l’Europe aujourd’hui, je ne comprends pas toujours clairement ce qui est arrivé à certains des vainqueurs de la guerre froide.

Je pense à Bruxelles, où les commissaires avertissent les citoyens qu’ils comptent couper l’accès aux réseaux sociaux en période de troubles dès lors qu’ils détectent ce qu’ils jugent être, je cite, « des contenus haineux ».

Il anticipe une « coupure » des réseaux sociaux

 

J. D. Vance fait référence à des prises de parole datant de juillet 2023. Après les émeutes qui ont agité la France à la suite de la mort de Nahel, en partie alimentées sur les réseaux sociaux par une surenchère de vidéos de destructions, Emmanuel Macron émet l’idée controversée de « se mettre en situation de les réguler ou les couper ».

Trois semaines plus tard, après avoir été sollicité par une soixantaine d’organisations non gouvernementales hostiles à cette idée, le commissaire européen d’alors, Thierry Breton, évoque la possibilité d’une fermeture des plateformes « dans les cas extrêmes », dans le cadre de la législation européenne sur les services numériques. Au nom de la défense de la liberté d’expression, il s’oppose néanmoins à ce que leurs services soient « bloqués ou dégradés sur des bases arbitraires ou injustifiées ».

Le règlement européen envisage la possibilité de saisir les autorités judiciaires compétentes en dernier recours, si le propriétaire de la plateforme et les fournisseurs d’accès n’ont pas d’eux-mêmes adopté des mesures. Ce dispositif ne vise pas la catégorie très large du « contenu haineux », mais les messages qui constituent une infraction pénale menaçant de manière « sérieuse » la sécurité ou la vie des personnes.

Dans ce passage, J. D. Vance emploie en anglais le terme commissars pour désigner les commissaires européens, et non pas celui de commissionners qu’il utilise pourtant quelques minutes auparavant. Le choix de ce mot n’est pas neutre. Le terme commissar renvoie aux commissaires politiques de l’URSS, chargés notamment de la propagande communiste et dont l’institution s’est progressivement muée en police des mœurs pour les officiers soviétiques.

Je pense à ce pays, l’Allemagne, où la police s’en prend à des citoyens soupçonnés de poster des commentaires antiféministes en ligne dans le cadre, je cite, de « la lutte contre la misogynie sur Internet ».

Il croit que l’antiféminisme est criminalisé

 

En mars 2024, à la veille de la Journée internationale des droits des femmes, les autorités allemandes ont effectivement interpellé 45 suspects dans 11 Länder différents dans le cadre d’une journée de lutte contre la misogynie sur Internet. Mais les individus appréhendés ne l’ont pas été pour avoir exprimé des opinions « antiféministes ». Ils sont accusés d’avoir posté des « publications misogynes ayant une portée criminelle », selon un communiqué conjoint du bureau du procureur national et de la police criminelle fédérale. Cette qualification recouvre le partage non consenti de photos ou de vidéos de nus, les insultes à caractère sexuel, les encouragements aux violences sexuelles et au viol, ainsi que l’envoi de vidéos de torture et de meurtre.

Je pense à la Suède, où [fin janvier] le gouvernement a condamné un militant chrétien qui a brûlé des exemplaires du Coran, actes qui ont valu à son ami de se faire assassiner. Et, comme l’a noté le juge chargé de l’affaire, dans une remarque à faire froid dans le dos, les lois suédoises censées protéger la liberté d’expression ne donnent pas, je cite, « carte blanche pour dire ou faire n’importe quoi au risque d’offenser le groupe dont les convictions sont ciblées ».

Il critique l’encadrement de la liberté d’expression en Suède

 

J. D. Vance évoque Salwan Momika, un Irakien de confession chrétienne abattu dans son appartement en janvier dans la banlieue de Stockholm. Réfugié en Suède depuis 2018, il a participé à plusieurs autodafés du Coran en 2023, à l’origine de manifestations de colère dans plusieurs pays musulmans.

Le vice-président des Etats-Unis fait également allusion à son complice Salwan Najem, un réfugié irakien qui a également participé à ces autodafés et a été condamné en février pour incitation à la haine contre un groupe ethnique. Dans son jugement, le tribunal a rappelé que la critique de la religion était légale en Suède. Mais le juge chargé de cette affaire, Göran Lundahl, a souligné que cette critique n’était pas permise à n’importe quel prix : « Exprimer son opinion sur une religion ne donne pas le droit de faire ou dire n’importe quoi au risque d’offenser la communauté qui partage cette croyance. »

Le vice-président américain critique ici la liberté d’expression en Suède qu’il estime en recul, comme dans le reste de l’Europe. A l’image de Donald Trump, J. D. Vance voue un culte au free speech, considéré comme l’un des principes fondateurs des Etats-Unis. Selon sa vision de la liberté d’expression, aucun discours ne peut être prohibé par la loi, pas même les messages de haine, comme c’est le cas dans les pays européens.

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Et, avec peut-être plus d’inquiétude encore, je pense à présent à nos très chers amis du Royaume-Uni, où le recul de la liberté de conscience est tel que les libertés fondamentales, en particulier des croyants britanniques, sont menacées.

Il y a un peu plus de deux ans, le gouvernement britannique inculpait Adam Smith-Connor, un kinésithérapeute de 51 ans, vétéran de l’armée, de ce crime odieux : prier en silence, pendant trois minutes, à 50 mètres d’une clinique pratiquant l’avortement – sans gêner personne, sans interagir avec qui que ce soit, il a simplement prié seul, dans son coin, en silence. Quand des policiers britanniques l’ont remarqué et qu’ils lui ont demandé quel était l’objet de ses prières, M. Adam a répondu, simplement, qu’il priait au nom du fils non né dont lui et sa petite amie de l’époque, des années plus tôt, avaient décidé d’avorter.

Mais les policiers sont restés de marbre. Adam [Smith-Connor] a été jugé coupable d’avoir enfreint la nouvelle loi du gouvernement sur les « zones tampons », qui sanctionne les prières silencieuses et toute autre action susceptible d’influencer la décision d’une personne dans un rayon de 200 mètres autour d’une structure pratiquant l’avortement. Il a été condamné à payer plusieurs milliers de livres de frais de justice à l’accusation.

Il dénonce la condamnation d’un opposant à l’avortement au Royaume-Uni

 

Le vice-président américain fait référence à un événement survenu en novembre 2022 à Bournemouth, dans le sud de l’Angleterre. Un physiothérapeuthe et ex-militaire britannique, Adam Smith-Connor, a prié devant une clinique pratiquant l’avortement, alors qu’une « zone de sécurité » était mise en place pour tenir à distance les opposants à l’interruption volontaire de grossesse. Cette zone tampon avait été instaurée par un arrêté pris par les autorités locales en octobre 2022 pour tenir à l’écart les militants et garantir que les femmes ne soient pas harcelées ou intimidées. Tout auteur d’infraction s’exposait alors à une amende, voire à une condamnation judiciaire. Le quotidien britannique The Guardian avait notamment rapporté qu’un membre de la clinique avait aperçu une patiente se blesser en tentant d’escalader un mur pour éviter les intimidations des manifestants.

En priant devant l’établissement, Adam Smith-Connor n’a pas respecté le périmètre de protection. Il a également refusé de quitter les lieux malgré les injonctions d’un officier de police. L’ancien combattant a été déféré au tribunal pour avoir refusé de payer son amende et a été condamné en octobre 2024 à payer plus de 9 000 livres (environ 11 000 euros) de frais de justice. En vertu d’une loi votée en 2023, les zones tampons ont été généralisées autour des cliniques pratiquant l’avortement en Angleterre et au Pays de Galles en octobre 2024.

J. D. Vance est connu pour ses positions hostiles au droit à l’avortement. Il déclarait en 2022 qu’il était favorable à une interdiction totale de l’IVG aux Etats-Unis. Mais, en 2024, le colistier de Donald Trump a nié ces propos et déclaré qu’il revenait à chaque Etat de décider de sa législation.

J’aimerais pouvoir dire qu’il s’agit d’un malheureux hasard – d’un cas isolé et insensé de loi mal rédigée, appliquée à une seule personne. Mais non,en octobre [2024], il y a quelques mois à peine, le gouvernement écossais a commencé à envoyer des lettres aux citoyens qui habitent à l’intérieur de « zones d’accès sécurisées » pour les avertir que, même le fait de prier en privé, à leur domicile, pouvait constituer une infraction à la loi. Et, bien entendu, le gouvernement invite les destinataires de ces courriers à dénoncer tout citoyen soupçonné de crime de pensée.Au Royaume-Uni comme dans toute l’Europe, j’en ai peur, la liberté d’expression est en déclin.

Il ment sur une loi écossaise protégeant les femmes qui ont recours à l’avortement

 

J. D. Vance effectue encore un raccourci mensonger sur l’encadrement du droit à l’avortement au Royaume-Uni. Il cible ici une loi écossaise sur les « zones d’accès sécurisé », entrée en vigueur en septembre 2024. Cette loi vise à protéger les femmes qui avortent des militants anti-IVG qui tentent de les effrayer devant les hôpitaux et dispensaires. Avec cette loi, les opposants à l’avortement ne peuvent ni manifester à moins de 200 mètres de ces établissements ni tenir des veillées silencieuses.

Mais, contrairement à ce que le vice-président américain affirme, cette loi ne vise pas à interdire la prière à domicile. Gillian Mackay, qui a porté ce texte de loi au Parlement écossais, a fermement condamné ses propos sur Facebook : « Il s’agit d’une désinformation choquante et éhontée du vice-président américain J. D. Vance. C’est l’une des personnes les plus puissantes au monde, mais il raconte n’importe quoi sur mon texte de loi. »

De plus, la lettre mentionnée dans le discours ne dit rien sur une quelconque infraction liée à une prière à domicile, elle vise à informer les résidents de ce que signifient ces zones. « Elle encourage les habitants à signaler tout ce qui pourrait enfreindre la loi, a corrigé la députée écossaise. C’est la même chose que fait la police écossaise pour faire respecter les autres lois du pays, il n’y a rien d’unique lié à ce texte. » Gillian Mackay a demandé à l’ambassadeur des Etats-Unis au Royaume-Uni de rectifier ce qu’elle qualifie de « désinformation ».

Par courtoisie, mes amis, mais aussi par souci de la vérité, je dois admettre que parfois les voix les plus fortes qui appellent à la censure ne viennent pas d’Europe, mais de mon pays, où le précédent gouvernement a menacé et intimidé les réseaux sociaux pour qu’ils censurent les prétendues fausses informations – par exemple l’idée selon laquelle le coronavirus était probablement sorti d’un laboratoire chinois. Notre gouvernement a encouragé des entreprises privées à bâillonner les personnes qui osaient dire ce qui s’est ensuite révélé être une vérité incontestable.

Il expose un avis péremptoire sur l’origine du Covid-19

 

Pour J. D. Vance, la thèse d’une fuite de laboratoire pour expliquer l’origine du SARS-CoV2 est une « vérité évidente ». Certes, des soupçons pèsent sur l’Institut de virologie de Wuhan, qui menait des expérimentations sur des coronavirus de chauve-souris proches du Covid-19 dans des laboratoires à la sécurité limitée. A peine son nouveau président, John Ratcliffe, entré en fonctions après sa nomination par Donald Trump, la CIA a déclaré, en janvier, qu’elle privilégiait désormais cette hypothèse, quoiqu’avec un niveau de confiance « faible ».

En effet, aucune preuve n’a jamais été apportée que le SARS-CoV-2 se soit échappé, que des laborantins aient contracté la maladie, ni que l’institution chinoise ait été en possession d’un virus qui puisse en être le progéniteur direct.

La majorité des scientifiques continue de juger que l’hypothèse de la zoonose reste la plus probable. C’est au marché aux fruits de mer de Huanan que la maladie a été détectée pour la première fois, avec une répartition des premiers cas et une diversité génétique des premières souches cohérentes avec une émergence zoonotique, d’après une étude publiée dans la revue Nature. Des traces génétiques du virus y ont également été retrouvées, mêlées à celles d’animaux susceptibles de transmettre le virus à l’homme, comme le chien viverrin, ce que la Chine a mis trois ans à reconnaître. Fin 2024, des analyses en cours de publication ont également montré que les animaux présents aux halles étaient eux-mêmes malades.

Des zones d’ombre importantes demeurent. Le chemin exact qu’aurait suivi le SARS-CoV-2 reste inconnu, Pékin faisant entrave à toutes les enquêtes liant de près ou de loin l’origine du Covid-19 à la Chine. Plusieurs études ont néanmoins établi depuis près de vingt ans que le trafic de viande de brousse depuis les zones rurales jusqu’aux marchés humides était un vecteur de zoonose.

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Je suis donc venu ici aujourd’hui avec un constat, mais aussi avec une proposition. Tout comme l’administration Biden a cherché à tout prix à faire taire les gens qui disaient ce qu’ils pensaient, l’administration Trump fera précisément le contraire. Et j’espère que nous pourrons travailler ensemble en ce sens.

A Washington, il y a un nouveau shérif. Et sous la présidence de Donald Trump, même si nous ne sommes pas d’accord avec votre vision des choses, nous nous battrons pour défendre votre droit de l’exprimer dans l’espace public, que l’on soit d’accord ou non avec. [Quelques applaudissements.]

La situation se détériore au pointqu’en décembre [2024] la Roumanie a annulé les résultats d’une élection présidentielle sur la base des soupçons fragiles d’une agence de renseignement, et sous la pression énorme de ses voisins du continent.

La raison, d’après ce que je comprends, est que de fausses informations russes ont influencé les élections roumaines. Mais je demande à mes amis européens de prendre un peu de recul. Vous pouvez penser que la Russie n’a pas à acheter des publicités sur des réseaux sociaux pour influencer vos élections. C’est en tout cas ce que nous pensons. Vous pouvez même le condamner sur la scène internationale. Mais si votre démocratie peut être détruite avec quelques centaines de milliers de dollars de publicité en ligne venant d’un pays étranger, c’est qu’elle n’est pas très solide. [Quelques applaudissements.]

Il condamne l’annulation de l’élection présidentielle en Roumanie

 

L’annulation du second tour de l’élection présidentielle en Roumanie, décidée par la Cour constitutionnelle le 6 décembre 2024, premier cas du genre en Europe, fait suite au succès d’un candidat prorusse, Calin Georgescu, dans ce pays pourtant foncièrement pro-européen. M. Georgescu, qui n’avait participé à aucun débat ni investi la moindre somme d’argent dans la campagne, était arrivé en tête du premier tour.

Les « vagues soupçons d’une agence de renseignement » évoqués par M. Vance renvoient à l’analyse des services de renseignement roumains. Selon ces derniers, la combinaison de vidéos associées à des mots-clés et relayées, moyennant une rémunération dissimulée, par plus d’une centaine d’influenceurs totalisant plus de 8 millions d’abonnés actifs avait abouti à ce que le nom de M. Georgescu soit hissé, à la veille du vote, parmi les premiers contenus promus en ligne.

Les autorités roumaines ne sont pas parvenues à prouver l’ingérence de Moscou, mais elles sont convaincues de la réalité de l’ingérence russe et l’enquête se poursuit. « Nous disposons d’éléments qui confirment que la Russie tente de manipuler des influenceurs dans [des] pays européens, dont la France », a déclaré de son côté, le 18 décembre 2024, le ministre des affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot.

J. D. Vance lui-même n’est pas loin de l’admettre puisqu’il déclare un peu plus loin que les Etats-Unis « pensent », comme les Européens, « qu’il est mal que les Russes achètent des publicités sur les réseaux sociaux pour influencer les élections ». L’objet véritable de sa référence au cas roumain semble moins de nier l’implication russe que de saper le principe de la démocratie en Europe, qui, selon lui, « n’est pas très solide au départ » si elle « peut être détruite avec quelques centaines de milliers de dollars de publicité numérique provenant d’un pays étranger ». Autrement dit, elle ne vaut pas bien cher. Une appréciation stupéfiante dans la bouche du vice-président de Donald Trump, qui a gracié plus de 1 500 personnes condamnées pour l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021.

La bonne nouvelle, c’est que je pense que vos démocraties sont nettement moins fragiles que beaucoup ne le craignent. Et je suis convaincu que laisser nos citoyens s’exprimer ne fera que les renforcer. Ce qui, bien sûr, nous ramène à Munich, où les organisateurs de cette conférence ont interdit aux représentants des partis populistes de gauche comme de droite de participer à ces discussions.

Il déplore l’interdiction des partis populistes à la Conférence de Munich

 

Le parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD) et le parti de gauche Alliance Sahra Wagenknecht, hostiles aux livraisons d’armes à l’Ukraine et considérés comme favorables aux intérêts russes, n’ont en effet pas été invités à participer à la Conférence de Munich. Les organisateurs ont invoqué le comportement des deux partis lors du discours du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, au Bundestag, en juin 2024 – les élus avaient alors quitté l’hémicycle. Mais, tout en paraissant reprocher l’absence des partis populistes « de gauche et de droite », le vice-président américain a fait son choix : c’est Alice Weidel, la dirigeante de l’AfD, avec qui il s’est entretenu.

Encore une fois, nous ne sommes pas obligés d’être d’accord avec tout ce que disent les gens, mais, quand des dirigeants politiques représentent un grand nombre d’électeurs, il est de notre devoir d’au moins accepter de dialoguer avec eux.

Nous sommes beaucoup, de l’autre côté de l’Atlantique, à avoir de plus en plus l’impression que des intérêts anciens et tenaces se cachent derrière ces vilains mots datant de l’ère soviétique, derrière toute cette « désinformation » et cette « propagande ». Parce qu’ils n’aiment tout simplement pas l’idée qu’une personne avec un autre point de vue puisse exprimer une opinion différente ou, Dieu nous garde, voter pour un autre candidat ou, pis encore, remporter une élection.

Nous nous sommes réunis ici aujourd’hui pour une conférence sur la sécurité, et je suis certain qu’en venant vous vous êtes tous préparés à parler des manières d’augmenter les dépenses de défense au cours des prochaines années, en fonction de vos nouveaux objectifs. Et c’est très bien, car, comme le président Trump l’a très clairement dit, il pense que nos amis européens doivent jouer un rôle plus grand dans l’avenir de ce continent. Vous avez déjà entendu ce terme, « partage du fardeau », eh bien nous pensons qu’il est important, dans le cadre de notre alliance, que, d’un côté, les Européens redoublent d’efforts et que, de l’autre, l’Amérique se concentre sur des régions du monde qui se trouvent en grand danger.

Permettez-moi d’ailleurs de vous demander ceci : comment comptez-vous réfléchir à des questions budgétaires si nous ne savons même pas ce que nous défendons ? J’ai déjà entendu beaucoup de choses lors des échanges que j’ai eus ici – et j’ai mené un grand nombre, un très grand nombre de discussions très intéressantes avec de nombreuses personnes présentes dans cette salle –, j’ai entendu beaucoup de choses sur ce contre quoi vous devez vous défendre et, bien sûr, c’est important. Mais ce qui me semble moins clair, et ce qui l’est, je crois, pour de nombreux citoyens européens, c’est ce pour quoi vous vous battez exactement. Quelle est la vision positive qui anime ce pacte de sécurité, auquel nous accordons tous tant d’importance ?

Je suis profondément convaincu qu’il ne peut y avoir de sécurité si on a peur des voix, des opinions et de la conscience de son peuple. L’Europe est confrontée à de nombreux défis, mais la crise que le continent doit d’urgence affronter, la crise, je pense, que nous devons affronter tous ensemble, c’est nous qui l’avons provoquée.

Si vous avez peur de vos électeurs, il n’y a rien que les Etats-Unis puissent faire pour vous. Il n’y a rien, non plus, que vous puissiez faire pour le peuple américain qui a élu le président Trump et moi-même.

Car vous avez besoin de mandats démocratiques si vous voulez accomplir des choses importantes dans les années à venir. N’avons-nous pas appris que les mandats faibles produisent des résultats fragiles ? Vous pourriez accomplir tant de grandes choses avec le genre de mandat démocratique que vous obtiendriez, je le pense, en étant davantage à l’écoute de vos citoyens.

Si vous voulez avoir des économies compétitives, si vous voulez profiter d’une énergie à un prix abordable et sécuriser vos chaînes d’approvisionnement, alors il vous faut des mandats pour gouverner, car, pour avoir tout cela, vous devrez faire des choix difficiles. Nous savons très bien tout cela aux Etats-Unis.

On ne peut pas remporter un mandat démocratique en censurant ses opposants ou en les jetant en prison – qu’il s’agisse du chef de l’opposition, d’une humble chrétienne qui prie chez elle ou d’un journaliste qui tente de faire son travail. On ne peut pas non plus remporter de mandat démocratique en méprisant son électorat et en décidant à sa place de qui a le droit de faire partie de notre société.

Aussi, de tous les défis auxquels sont confrontées les nations qui sont représentées ici, je pense qu’il n’y en a pas de plus urgent que celui de l’immigration de masse. Aujourd’hui, près d’une personne sur cinq vivant dans ce pays est née à l’étranger. Ce qui est, bien sûr, un record historique. Aux Etats-Unis, les chiffres sont similaires – et ils atteignent également un record historique.

Entre 2021 et 2022, le nombre de migrants arrivés dans l’Union européenne en provenance d’un pays non membre a doublé. Et, évidemment, il a beaucoup augmenté depuis. Nous connaissons tous la situation, elle ne sort pas de nulle part. Elle est le résultat d’une série de décisions conscientes prises par des responsables politiques de tout le continent, et du monde entier, depuis une décennie.

Il instrumentalise les chiffres de l’immigration

 

Selon Destatis, l’office allemand des statistiques, presque 14 millions de résidents allemands sont étrangers. Cela correspond à 15 % des 84,5 millions d’habitants. J. D. Vance surestime donc légèrement ce chiffre, mais il est vrai que c’est un record historique. Selon le Bureau de recensement américain, le nombre est similaire aux Etats-Unis, où une personne sur sept est de nationalité étrangère, le plus haut niveau depuis 1910.

Le vice-président reprend correctement les chiffres de l’immigration dans l’Union européenne (UE) entre 2021 et 2022. Mais il omet d’en préciser le contexte : en 2022, les pays de l’UE ont accueilli plus de 1,8 million de ressortissants ukrainiens après l’invasion russe (contre 100 000 l’année précédente), ce qui explique environ deux tiers de la hausse.

Hier, dans cette ville, nous avons vu l’horreur que provoquent ces décisions. Et, bien sûr, je ne peux en parler une nouvelle fois sans penser aux pauvres victimes, pour qui cette magnifique journée d’hiver à Munich s’est achevée en drame. Nous leur adressons nos pensées et nos prières. Mais pourquoi en sommes-nous arrivés là ? C’est une histoire tragique, une histoire que nous avons trop souvent entendue en Europe et, malheureusement, aux Etats-Unis aussi : un demandeur d’asile, souvent un jeune homme dans la vingtaine, déjà connu des services de police, fonce dans une foule avec sa voiture et brise une communauté. Combien de fois devrons-nous vivre ce genre de drame avant de changer de cap, de donner une nouvelle direction à notre civilisation commune ?

Le discours fou de Vance

Le discours fou de Vance

Le 14 février, le vice-président des Etats-Unis s’en est pris au modèle même de la démocratie européenne. « Le Monde » publie ce discours dans son intégralité, avec des éléments d’explication.

[Alors que la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine était au centre de la Conférence sur la sécurité de Munich du 14 au 16 février, le vice-président américain, J. D. Vance, n’en a pratiquement pas touché mot dans le discours qu’il y a prononcé le vendredi 14 février. A la place, il s’est lancé dans une violente attaque contre les démocraties européennes. En les appelant à rompre le « cordon sanitaire » avec l’extrême droite et en attaquant les règles européennes en matière de libertés publiques, M. Vance a posé les Etats-Unis en adversaires de l’Etat de droit qui prévaut en Europe depuis 1945. Le Monde publie ce discours dans son intégralité, assorti d’éléments d’explication.]

Merci à tous les délégués, toutes les personnalités et tous les professionnels des médias qui sont réunis ici. Je remercie tout particulièrement les hôtes de la Conférence de Munich sur la sécurité, qui organisent un événement aussi incroyable. Nous sommes ravis d’être ici.

L’une des choses dont je souhaite vous parler aujourd’hui, bien sûr, ce sont nos valeurs communes. C’est un plaisir de revenir en Allemagne. Comme vous venez de l’entendre, je suis venu ici l’an dernier en tant que sénateur américain. Je viens de rencontrer le secrétaire d’Etat [britannique] aux affaires étrangères, David Lammy, et j’ai plaisanté sur le fait qu’[en 2024] nous occupions tous deux des postes différents.

Aujourd’hui, il est temps pour tous nos pays, pour nous tous qui avons eu la chance de nous voir confier le pouvoir politique par nos peuples respectifs, de l’utiliser avec sagesse dans le but d’améliorer leurs vies.

J’ai eu la chance, durant mon séjour ici, au cours des dernières vingt-quatre heures, de passer un peu de temps à l’extérieur des murs de cette salle de conférence, et j’ai été impressionné par l’hospitalité des gens, alors qu’ils sont, bien sûr, sous le choc du terrible attentat d’hier [le 13 février, une voiture-bélier a foncé sur la foule dans une manifestation syndicale à Munich, faisant 2 morts et 37 blessés].

La première fois que je suis venu à Munich, c’était lors d’un voyage personnel avec mon épouse, qui m’accompagne aujourd’hui également. J’ai toujours aimé la ville de Munich, et j’ai toujours aimé ses habitants. Je tiens à dire que nous sommes très émus, que nos pensées et nos prières vont à Munich, et à tous ceux qui ont été touchés par le mal infligé à cette magnifique communauté. Nous pensons à vous, nous prions pour vous, et nous vous soutiendrons au cours des jours et des semaines à venir.

[Applaudissements] Merci. J’espère que ce ne sont pas les derniers applaudissements de mon discours… [Rires]. Si nous nous réunissons lors de cette conférence, bien sûr, c’est pour discuter de sécurité. Habituellement, nous entendons par là les menaces qui pèsent sur notre sécurité extérieure. Je vois une multitude de grands chefs militaires dans la salle aujourd’hui.

Mais, si l’administration Trump se préoccupe vivement de la sécurité européenne, et si elle est convaincue que nous pouvons parvenir à un accord raisonnable entre la Russie et l’Ukraine, nous pensons également qu’il est important qu’au cours des prochaines années l’Europe mette les bouchées doubles pour parvenir à assurer elle-même sa défense. La menace qui me semble la plus inquiétante pour l’Europe n’est ni la Russie, ni la Chine, ni aucun autre acteur extérieur. La menace qui m’inquiète le plus vient de l’intérieur : l’Europe s’éloigne de certaines de ses valeurs les plus fondamentales – des valeurs que partagent les Etats-Unis d’Amérique.

J’ai été frappé de voir un ancien commissaire européen s’exprimer récemment à la télévision pour se réjouir que le gouvernement roumain ait annulé les élections dans le pays. Il a même averti que, si les choses ne se passaient pas comme il le fallait, la même chose pourrait se produire en Allemagne.

Il cible le Français Thierry Breton
Le vice-président américain fait ici référence à une intervention de Thierry Breton. L’ancien commissaire européen français, le 9 janvier sur RMC, réagissait à l’échange sur X entre Elon Musk et la responsable du parti d’extrême droite allemand Alternative für Deutschland (AfD), Alice Weidel. M. Breton a rappelé que le propriétaire du réseau social a « le droit de dire ce qu’il veut », mais pas sur les réseaux sociaux. Tant que ceux-ci sont disponibles en Europe, la parole y est régie par le règlement européen sur les services numériques, qui oblige les plateformes numériques à réguler leurs contenus, notamment pour éviter la désinformation ou les contenus illicites.
Exhortant l’Union européenne (UE) et ses membres à faire appliquer leurs lois sur les contenus en ligne, Thierry Breton a alors prononcé cette phrase : « Faisons appliquer nos lois, en Europe, lorsqu’elles risquent d’être circonvenues et qu’elles peuvent, si on ne les applique pas, conduire à des interférences. On l’a fait en Roumanie, il faudra évidemment le faire si c’est nécessaire en Allemagne. » A l’époque, la phrase, sortie de son contexte, est largement reprise sur les réseaux sociaux. Certains y voient un aveu que l’Europe a annulé les élections en Roumanie et qu’elle pourrait faire de même en Allemagne. Comme l’a montré Libération, cette thèse est relayée par Elon Musk lui-même, qui dépeint Thierry Breton en « tyran de l’Europe ». Réponse de l’ancien commissaire au milliardaire : l’UE n’a le pouvoir d’annuler aucune élection dans les pays membres.

Ces déclarations cavalières sont choquantes pour des oreilles américaines. Depuis des années, on nous répète que tout ce que nous faisons, quand nous apportons nos financements et notre soutien, nous le faisons au nom de nos valeurs démocratiques communes.

On justifie tout, depuis notre politique vis-à-vis de l’Ukraine jusqu’aux mesures de censure numérique, au nom de la défense de la démocratie. Mais, lorsque des tribunaux européens annulent des élections et que des hauts responsables menacent d’en annuler d’autres, nous ne pouvons que nous demander si nous plaçons la barre suffisamment haut. Et je dis « nous », parce que je pense fondamentalement que nous sommes du même côté. Mais nous devons faire davantage que parler de nos valeurs démocratiques. Nous devons les incarner.

Comme s’en souviennent beaucoup d’entre vous qui êtes présents dans cette salle, la guerre froide a opposé les défenseurs de la démocratie à des forces bien plus tyranniques de ce continent. Repensons à ceux qui censuraient les dissidents, fermaient les églises, annulaient les élections. Etaient-ils du bon côté ? Bien sûr que non et, Dieu merci, ils ont perdu la guerre froide. Ils ont perdu parce qu’ils n’avaient ni estime ni respect pour la liberté et ses extraordinaires possibilités – la liberté de surprendre, de faire des erreurs, d’inventer, de construire.

On ne peut pas forcer les gens à être innovants ou créatifs, tout comme on ne peut pas les forcer à penser, à croire, à éprouver une chose. Et nous sommes convaincus que tout cela est lié. Malheureusement, lorsque je regarde l’Europe aujourd’hui, je ne comprends pas toujours clairement ce qui est arrivé à certains des vainqueurs de la guerre froide.

Je pense à Bruxelles, où les commissaires avertissent les citoyens qu’ils comptent couper l’accès aux réseaux sociaux en période de troubles dès lors qu’ils détectent ce qu’ils jugent être, je cite, « des contenus haineux ».

Il anticipe une « coupure » des réseaux sociaux

 

J. D. Vance fait référence à des prises de parole datant de juillet 2023. Après les émeutes qui ont agité la France à la suite de la mort de Nahel, en partie alimentées sur les réseaux sociaux par une surenchère de vidéos de destructions, Emmanuel Macron émet l’idée controversée de « se mettre en situation de les réguler ou les couper ».

Trois semaines plus tard, après avoir été sollicité par une soixantaine d’organisations non gouvernementales hostiles à cette idée, le commissaire européen d’alors, Thierry Breton, évoque la possibilité d’une fermeture des plateformes « dans les cas extrêmes », dans le cadre de la législation européenne sur les services numériques. Au nom de la défense de la liberté d’expression, il s’oppose néanmoins à ce que leurs services soient « bloqués ou dégradés sur des bases arbitraires ou injustifiées ».

Le règlement européen envisage la possibilité de saisir les autorités judiciaires compétentes en dernier recours, si le propriétaire de la plateforme et les fournisseurs d’accès n’ont pas d’eux-mêmes adopté des mesures. Ce dispositif ne vise pas la catégorie très large du « contenu haineux », mais les messages qui constituent une infraction pénale menaçant de manière « sérieuse » la sécurité ou la vie des personnes.

Dans ce passage, J. D. Vance emploie en anglais le terme commissars pour désigner les commissaires européens, et non pas celui de commissionners qu’il utilise pourtant quelques minutes auparavant. Le choix de ce mot n’est pas neutre. Le terme commissar renvoie aux commissaires politiques de l’URSS, chargés notamment de la propagande communiste et dont l’institution s’est progressivement muée en police des mœurs pour les officiers soviétiques.

Je pense à ce pays, l’Allemagne, où la police s’en prend à des citoyens soupçonnés de poster des commentaires antiféministes en ligne dans le cadre, je cite, de « la lutte contre la misogynie sur Internet ».

Il croit que l’antiféminisme est criminalisé

 

En mars 2024, à la veille de la Journée internationale des droits des femmes, les autorités allemandes ont effectivement interpellé 45 suspects dans 11 Länder différents dans le cadre d’une journée de lutte contre la misogynie sur Internet. Mais les individus appréhendés ne l’ont pas été pour avoir exprimé des opinions « antiféministes ». Ils sont accusés d’avoir posté des « publications misogynes ayant une portée criminelle », selon un communiqué conjoint du bureau du procureur national et de la police criminelle fédérale. Cette qualification recouvre le partage non consenti de photos ou de vidéos de nus, les insultes à caractère sexuel, les encouragements aux violences sexuelles et au viol, ainsi que l’envoi de vidéos de torture et de meurtre.

Je pense à la Suède, où [fin janvier] le gouvernement a condamné un militant chrétien qui a brûlé des exemplaires du Coran, actes qui ont valu à son ami de se faire assassiner. Et, comme l’a noté le juge chargé de l’affaire, dans une remarque à faire froid dans le dos, les lois suédoises censées protéger la liberté d’expression ne donnent pas, je cite, « carte blanche pour dire ou faire n’importe quoi au risque d’offenser le groupe dont les convictions sont ciblées ».

Il critique l’encadrement de la liberté d’expression en Suède

 

J. D. Vance évoque Salwan Momika, un Irakien de confession chrétienne abattu dans son appartement en janvier dans la banlieue de Stockholm. Réfugié en Suède depuis 2018, il a participé à plusieurs autodafés du Coran en 2023, à l’origine de manifestations de colère dans plusieurs pays musulmans.

Le vice-président des Etats-Unis fait également allusion à son complice Salwan Najem, un réfugié irakien qui a également participé à ces autodafés et a été condamné en février pour incitation à la haine contre un groupe ethnique. Dans son jugement, le tribunal a rappelé que la critique de la religion était légale en Suède. Mais le juge chargé de cette affaire, Göran Lundahl, a souligné que cette critique n’était pas permise à n’importe quel prix : « Exprimer son opinion sur une religion ne donne pas le droit de faire ou dire n’importe quoi au risque d’offenser la communauté qui partage cette croyance. »

Le vice-président américain critique ici la liberté d’expression en Suède qu’il estime en recul, comme dans le reste de l’Europe. A l’image de Donald Trump, J. D. Vance voue un culte au free speech, considéré comme l’un des principes fondateurs des Etats-Unis. Selon sa vision de la liberté d’expression, aucun discours ne peut être prohibé par la loi, pas même les messages de haine, comme c’est le cas dans les pays européens.

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Et, avec peut-être plus d’inquiétude encore, je pense à présent à nos très chers amis du Royaume-Uni, où le recul de la liberté de conscience est tel que les libertés fondamentales, en particulier des croyants britanniques, sont menacées.

Il y a un peu plus de deux ans, le gouvernement britannique inculpait Adam Smith-Connor, un kinésithérapeute de 51 ans, vétéran de l’armée, de ce crime odieux : prier en silence, pendant trois minutes, à 50 mètres d’une clinique pratiquant l’avortement – sans gêner personne, sans interagir avec qui que ce soit, il a simplement prié seul, dans son coin, en silence. Quand des policiers britanniques l’ont remarqué et qu’ils lui ont demandé quel était l’objet de ses prières, M. Adam a répondu, simplement, qu’il priait au nom du fils non né dont lui et sa petite amie de l’époque, des années plus tôt, avaient décidé d’avorter.

Mais les policiers sont restés de marbre. Adam [Smith-Connor] a été jugé coupable d’avoir enfreint la nouvelle loi du gouvernement sur les « zones tampons », qui sanctionne les prières silencieuses et toute autre action susceptible d’influencer la décision d’une personne dans un rayon de 200 mètres autour d’une structure pratiquant l’avortement. Il a été condamné à payer plusieurs milliers de livres de frais de justice à l’accusation.

Il dénonce la condamnation d’un opposant à l’avortement au Royaume-Uni

 

Le vice-président américain fait référence à un événement survenu en novembre 2022 à Bournemouth, dans le sud de l’Angleterre. Un physiothérapeuthe et ex-militaire britannique, Adam Smith-Connor, a prié devant une clinique pratiquant l’avortement, alors qu’une « zone de sécurité » était mise en place pour tenir à distance les opposants à l’interruption volontaire de grossesse. Cette zone tampon avait été instaurée par un arrêté pris par les autorités locales en octobre 2022 pour tenir à l’écart les militants et garantir que les femmes ne soient pas harcelées ou intimidées. Tout auteur d’infraction s’exposait alors à une amende, voire à une condamnation judiciaire. Le quotidien britannique The Guardian avait notamment rapporté qu’un membre de la clinique avait aperçu une patiente se blesser en tentant d’escalader un mur pour éviter les intimidations des manifestants.

En priant devant l’établissement, Adam Smith-Connor n’a pas respecté le périmètre de protection. Il a également refusé de quitter les lieux malgré les injonctions d’un officier de police. L’ancien combattant a été déféré au tribunal pour avoir refusé de payer son amende et a été condamné en octobre 2024 à payer plus de 9 000 livres (environ 11 000 euros) de frais de justice. En vertu d’une loi votée en 2023, les zones tampons ont été généralisées autour des cliniques pratiquant l’avortement en Angleterre et au Pays de Galles en octobre 2024.

J. D. Vance est connu pour ses positions hostiles au droit à l’avortement. Il déclarait en 2022 qu’il était favorable à une interdiction totale de l’IVG aux Etats-Unis. Mais, en 2024, le colistier de Donald Trump a nié ces propos et déclaré qu’il revenait à chaque Etat de décider de sa législation.

J’aimerais pouvoir dire qu’il s’agit d’un malheureux hasard – d’un cas isolé et insensé de loi mal rédigée, appliquée à une seule personne. Mais non,en octobre [2024], il y a quelques mois à peine, le gouvernement écossais a commencé à envoyer des lettres aux citoyens qui habitent à l’intérieur de « zones d’accès sécurisées » pour les avertir que, même le fait de prier en privé, à leur domicile, pouvait constituer une infraction à la loi. Et, bien entendu, le gouvernement invite les destinataires de ces courriers à dénoncer tout citoyen soupçonné de crime de pensée.Au Royaume-Uni comme dans toute l’Europe, j’en ai peur, la liberté d’expression est en déclin.

Il ment sur une loi écossaise protégeant les femmes qui ont recours à l’avortement

 

J. D. Vance effectue encore un raccourci mensonger sur l’encadrement du droit à l’avortement au Royaume-Uni. Il cible ici une loi écossaise sur les « zones d’accès sécurisé », entrée en vigueur en septembre 2024. Cette loi vise à protéger les femmes qui avortent des militants anti-IVG qui tentent de les effrayer devant les hôpitaux et dispensaires. Avec cette loi, les opposants à l’avortement ne peuvent ni manifester à moins de 200 mètres de ces établissements ni tenir des veillées silencieuses.

Mais, contrairement à ce que le vice-président américain affirme, cette loi ne vise pas à interdire la prière à domicile. Gillian Mackay, qui a porté ce texte de loi au Parlement écossais, a fermement condamné ses propos sur Facebook : « Il s’agit d’une désinformation choquante et éhontée du vice-président américain J. D. Vance. C’est l’une des personnes les plus puissantes au monde, mais il raconte n’importe quoi sur mon texte de loi. »

De plus, la lettre mentionnée dans le discours ne dit rien sur une quelconque infraction liée à une prière à domicile, elle vise à informer les résidents de ce que signifient ces zones. « Elle encourage les habitants à signaler tout ce qui pourrait enfreindre la loi, a corrigé la députée écossaise. C’est la même chose que fait la police écossaise pour faire respecter les autres lois du pays, il n’y a rien d’unique lié à ce texte. » Gillian Mackay a demandé à l’ambassadeur des Etats-Unis au Royaume-Uni de rectifier ce qu’elle qualifie de « désinformation ».

Par courtoisie, mes amis, mais aussi par souci de la vérité, je dois admettre que parfois les voix les plus fortes qui appellent à la censure ne viennent pas d’Europe, mais de mon pays, où le précédent gouvernement a menacé et intimidé les réseaux sociaux pour qu’ils censurent les prétendues fausses informations – par exemple l’idée selon laquelle le coronavirus était probablement sorti d’un laboratoire chinois. Notre gouvernement a encouragé des entreprises privées à bâillonner les personnes qui osaient dire ce qui s’est ensuite révélé être une vérité incontestable.

Il expose un avis péremptoire sur l’origine du Covid-19

 

Pour J. D. Vance, la thèse d’une fuite de laboratoire pour expliquer l’origine du SARS-CoV2 est une « vérité évidente ». Certes, des soupçons pèsent sur l’Institut de virologie de Wuhan, qui menait des expérimentations sur des coronavirus de chauve-souris proches du Covid-19 dans des laboratoires à la sécurité limitée. A peine son nouveau président, John Ratcliffe, entré en fonctions après sa nomination par Donald Trump, la CIA a déclaré, en janvier, qu’elle privilégiait désormais cette hypothèse, quoiqu’avec un niveau de confiance « faible ».

En effet, aucune preuve n’a jamais été apportée que le SARS-CoV-2 se soit échappé, que des laborantins aient contracté la maladie, ni que l’institution chinoise ait été en possession d’un virus qui puisse en être le progéniteur direct.

La majorité des scientifiques continue de juger que l’hypothèse de la zoonose reste la plus probable. C’est au marché aux fruits de mer de Huanan que la maladie a été détectée pour la première fois, avec une répartition des premiers cas et une diversité génétique des premières souches cohérentes avec une émergence zoonotique, d’après une étude publiée dans la revue Nature. Des traces génétiques du virus y ont également été retrouvées, mêlées à celles d’animaux susceptibles de transmettre le virus à l’homme, comme le chien viverrin, ce que la Chine a mis trois ans à reconnaître. Fin 2024, des analyses en cours de publication ont également montré que les animaux présents aux halles étaient eux-mêmes malades.

Des zones d’ombre importantes demeurent. Le chemin exact qu’aurait suivi le SARS-CoV-2 reste inconnu, Pékin faisant entrave à toutes les enquêtes liant de près ou de loin l’origine du Covid-19 à la Chine. Plusieurs études ont néanmoins établi depuis près de vingt ans que le trafic de viande de brousse depuis les zones rurales jusqu’aux marchés humides était un vecteur de zoonose.

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Je suis donc venu ici aujourd’hui avec un constat, mais aussi avec une proposition. Tout comme l’administration Biden a cherché à tout prix à faire taire les gens qui disaient ce qu’ils pensaient, l’administration Trump fera précisément le contraire. Et j’espère que nous pourrons travailler ensemble en ce sens.

A Washington, il y a un nouveau shérif. Et sous la présidence de Donald Trump, même si nous ne sommes pas d’accord avec votre vision des choses, nous nous battrons pour défendre votre droit de l’exprimer dans l’espace public, que l’on soit d’accord ou non avec. [Quelques applaudissements.]

La situation se détériore au pointqu’en décembre [2024] la Roumanie a annulé les résultats d’une élection présidentielle sur la base des soupçons fragiles d’une agence de renseignement, et sous la pression énorme de ses voisins du continent.

La raison, d’après ce que je comprends, est que de fausses informations russes ont influencé les élections roumaines. Mais je demande à mes amis européens de prendre un peu de recul. Vous pouvez penser que la Russie n’a pas à acheter des publicités sur des réseaux sociaux pour influencer vos élections. C’est en tout cas ce que nous pensons. Vous pouvez même le condamner sur la scène internationale. Mais si votre démocratie peut être détruite avec quelques centaines de milliers de dollars de publicité en ligne venant d’un pays étranger, c’est qu’elle n’est pas très solide. [Quelques applaudissements.]

Il condamne l’annulation de l’élection présidentielle en Roumanie

 

L’annulation du second tour de l’élection présidentielle en Roumanie, décidée par la Cour constitutionnelle le 6 décembre 2024, premier cas du genre en Europe, fait suite au succès d’un candidat prorusse, Calin Georgescu, dans ce pays pourtant foncièrement pro-européen. M. Georgescu, qui n’avait participé à aucun débat ni investi la moindre somme d’argent dans la campagne, était arrivé en tête du premier tour.

Les « vagues soupçons d’une agence de renseignement » évoqués par M. Vance renvoient à l’analyse des services de renseignement roumains. Selon ces derniers, la combinaison de vidéos associées à des mots-clés et relayées, moyennant une rémunération dissimulée, par plus d’une centaine d’influenceurs totalisant plus de 8 millions d’abonnés actifs avait abouti à ce que le nom de M. Georgescu soit hissé, à la veille du vote, parmi les premiers contenus promus en ligne.

Les autorités roumaines ne sont pas parvenues à prouver l’ingérence de Moscou, mais elles sont convaincues de la réalité de l’ingérence russe et l’enquête se poursuit. « Nous disposons d’éléments qui confirment que la Russie tente de manipuler des influenceurs dans [des] pays européens, dont la France », a déclaré de son côté, le 18 décembre 2024, le ministre des affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot.

J. D. Vance lui-même n’est pas loin de l’admettre puisqu’il déclare un peu plus loin que les Etats-Unis « pensent », comme les Européens, « qu’il est mal que les Russes achètent des publicités sur les réseaux sociaux pour influencer les élections ». L’objet véritable de sa référence au cas roumain semble moins de nier l’implication russe que de saper le principe de la démocratie en Europe, qui, selon lui, « n’est pas très solide au départ » si elle « peut être détruite avec quelques centaines de milliers de dollars de publicité numérique provenant d’un pays étranger ». Autrement dit, elle ne vaut pas bien cher. Une appréciation stupéfiante dans la bouche du vice-président de Donald Trump, qui a gracié plus de 1 500 personnes condamnées pour l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021.

La bonne nouvelle, c’est que je pense que vos démocraties sont nettement moins fragiles que beaucoup ne le craignent. Et je suis convaincu que laisser nos citoyens s’exprimer ne fera que les renforcer. Ce qui, bien sûr, nous ramène à Munich, où les organisateurs de cette conférence ont interdit aux représentants des partis populistes de gauche comme de droite de participer à ces discussions.

Il déplore l’interdiction des partis populistes à la Conférence de Munich

 

Le parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD) et le parti de gauche Alliance Sahra Wagenknecht, hostiles aux livraisons d’armes à l’Ukraine et considérés comme favorables aux intérêts russes, n’ont en effet pas été invités à participer à la Conférence de Munich. Les organisateurs ont invoqué le comportement des deux partis lors du discours du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, au Bundestag, en juin 2024 – les élus avaient alors quitté l’hémicycle. Mais, tout en paraissant reprocher l’absence des partis populistes « de gauche et de droite », le vice-président américain a fait son choix : c’est Alice Weidel, la dirigeante de l’AfD, avec qui il s’est entretenu.

Encore une fois, nous ne sommes pas obligés d’être d’accord avec tout ce que disent les gens, mais, quand des dirigeants politiques représentent un grand nombre d’électeurs, il est de notre devoir d’au moins accepter de dialoguer avec eux.

Nous sommes beaucoup, de l’autre côté de l’Atlantique, à avoir de plus en plus l’impression que des intérêts anciens et tenaces se cachent derrière ces vilains mots datant de l’ère soviétique, derrière toute cette « désinformation » et cette « propagande ». Parce qu’ils n’aiment tout simplement pas l’idée qu’une personne avec un autre point de vue puisse exprimer une opinion différente ou, Dieu nous garde, voter pour un autre candidat ou, pis encore, remporter une élection.

Nous nous sommes réunis ici aujourd’hui pour une conférence sur la sécurité, et je suis certain qu’en venant vous vous êtes tous préparés à parler des manières d’augmenter les dépenses de défense au cours des prochaines années, en fonction de vos nouveaux objectifs. Et c’est très bien, car, comme le président Trump l’a très clairement dit, il pense que nos amis européens doivent jouer un rôle plus grand dans l’avenir de ce continent. Vous avez déjà entendu ce terme, « partage du fardeau », eh bien nous pensons qu’il est important, dans le cadre de notre alliance, que, d’un côté, les Européens redoublent d’efforts et que, de l’autre, l’Amérique se concentre sur des régions du monde qui se trouvent en grand danger.

Permettez-moi d’ailleurs de vous demander ceci : comment comptez-vous réfléchir à des questions budgétaires si nous ne savons même pas ce que nous défendons ? J’ai déjà entendu beaucoup de choses lors des échanges que j’ai eus ici – et j’ai mené un grand nombre, un très grand nombre de discussions très intéressantes avec de nombreuses personnes présentes dans cette salle –, j’ai entendu beaucoup de choses sur ce contre quoi vous devez vous défendre et, bien sûr, c’est important. Mais ce qui me semble moins clair, et ce qui l’est, je crois, pour de nombreux citoyens européens, c’est ce pour quoi vous vous battez exactement. Quelle est la vision positive qui anime ce pacte de sécurité, auquel nous accordons tous tant d’importance ?

Je suis profondément convaincu qu’il ne peut y avoir de sécurité si on a peur des voix, des opinions et de la conscience de son peuple. L’Europe est confrontée à de nombreux défis, mais la crise que le continent doit d’urgence affronter, la crise, je pense, que nous devons affronter tous ensemble, c’est nous qui l’avons provoquée.

Si vous avez peur de vos électeurs, il n’y a rien que les Etats-Unis puissent faire pour vous. Il n’y a rien, non plus, que vous puissiez faire pour le peuple américain qui a élu le président Trump et moi-même.

Car vous avez besoin de mandats démocratiques si vous voulez accomplir des choses importantes dans les années à venir. N’avons-nous pas appris que les mandats faibles produisent des résultats fragiles ? Vous pourriez accomplir tant de grandes choses avec le genre de mandat démocratique que vous obtiendriez, je le pense, en étant davantage à l’écoute de vos citoyens.

Si vous voulez avoir des économies compétitives, si vous voulez profiter d’une énergie à un prix abordable et sécuriser vos chaînes d’approvisionnement, alors il vous faut des mandats pour gouverner, car, pour avoir tout cela, vous devrez faire des choix difficiles. Nous savons très bien tout cela aux Etats-Unis.

On ne peut pas remporter un mandat démocratique en censurant ses opposants ou en les jetant en prison – qu’il s’agisse du chef de l’opposition, d’une humble chrétienne qui prie chez elle ou d’un journaliste qui tente de faire son travail. On ne peut pas non plus remporter de mandat démocratique en méprisant son électorat et en décidant à sa place de qui a le droit de faire partie de notre société.

Aussi, de tous les défis auxquels sont confrontées les nations qui sont représentées ici, je pense qu’il n’y en a pas de plus urgent que celui de l’immigration de masse. Aujourd’hui, près d’une personne sur cinq vivant dans ce pays est née à l’étranger. Ce qui est, bien sûr, un record historique. Aux Etats-Unis, les chiffres sont similaires – et ils atteignent également un record historique.

Entre 2021 et 2022, le nombre de migrants arrivés dans l’Union européenne en provenance d’un pays non membre a doublé. Et, évidemment, il a beaucoup augmenté depuis. Nous connaissons tous la situation, elle ne sort pas de nulle part. Elle est le résultat d’une série de décisions conscientes prises par des responsables politiques de tout le continent, et du monde entier, depuis une décennie.

Il instrumentalise les chiffres de l’immigration

 

Selon Destatis, l’office allemand des statistiques, presque 14 millions de résidents allemands sont étrangers. Cela correspond à 15 % des 84,5 millions d’habitants. J. D. Vance surestime donc légèrement ce chiffre, mais il est vrai que c’est un record historique. Selon le Bureau de recensement américain, le nombre est similaire aux Etats-Unis, où une personne sur sept est de nationalité étrangère, le plus haut niveau depuis 1910.

Le vice-président reprend correctement les chiffres de l’immigration dans l’Union européenne (UE) entre 2021 et 2022. Mais il omet d’en préciser le contexte : en 2022, les pays de l’UE ont accueilli plus de 1,8 million de ressortissants ukrainiens après l’invasion russe (contre 100 000 l’année précédente), ce qui explique environ deux tiers de la hausse.

Hier, dans cette ville, nous avons vu l’horreur que provoquent ces décisions. Et, bien sûr, je ne peux en parler une nouvelle fois sans penser aux pauvres victimes, pour qui cette magnifique journée d’hiver à Munich s’est achevée en drame. Nous leur adressons nos pensées et nos prières. Mais pourquoi en sommes-nous arrivés là ? C’est une histoire tragique, une histoire que nous avons trop souvent entendue en Europe et, malheureusement, aux Etats-Unis aussi : un demandeur d’asile, souvent un jeune homme dans la vingtaine, déjà connu des services de police, fonce dans une foule avec sa voiture et brise une communauté. Combien de fois devrons-nous vivre ce genre de drame avant de changer de cap, de donner une nouvelle direction à notre civilisation commune ?

 

Le discours fou de Vance

Le discours fou de Vance

Ci-dessous le discours du vice-président américain Vance. Discours complètement contradictoires naïf et belliqueux à la fois. Celui qui critique la démocratie s’est rendu lui-même dans l’organisation d’extrême droite allemande le jour même évidemment pour influencer le résultat. Ce qui n’empêche pas de vanter les mérites d’une approche nationale et même nationaliste de la démocratie dans chaque pays. Ce type est fou et incompétent comme la plupart de ceux des illuminés qui entourent Trump. Le discours prononcé par Vance   ( qui par parenthèses oublie de traiter du sujet qui était celui de l’Ukraine !).Un discours de campagne de curé de campagne moralisateur, mensonger,  hypocrite et réac !

 

L’intervention de JD Vance en intégralité.

L’une des choses dont je souhaitais vous parler aujourd’hui concerne bien sûr nos valeurs communes. Vous savez, c’est un plaisir d’être de retour en Allemagne. Comme vous l’avez entendu tout à l’heure, je suis venu ici l’année dernière comme sénateur des États-Unis. J’ai rencontré le ministre des Affaires étrangères David Lammy et j’ai plaisanté sur le fait que nous occupions tous deux, l’an dernier, des postes différents de ceux que nous avons aujourd’hui. Il est temps pour chacun de nos pays, pour tous ceux d’entre nous qui ont eu la chance de recevoir le pouvoir politique de nos peuples, de l’utiliser avec sagesse afin d’améliorer leurs vies.
Je tiens à dire que j’ai eu la chance, durant mon séjour ici, de passer un peu de temps en dehors de cette conférence au cours des dernières 24 heures, et j’ai été très impressionné par l’hospitalité des habitants, même si, bien sûr, ils sont sous le choc de l’horrible attaque d’hier (le 13 février 2025, un demandeur d’asile afghan de 24 ans a perpétré un attentat à la voiture-bélier lors d’une manifestation à Munich, blessant 36 personnes, dont plusieurs grièvement, ndlr). La première fois que je suis venu à Munich, c’était avec mon épouse – qui m’accompagne aujourd’hui – lors d’un voyage personnel. J’ai toujours aimé la ville de Munich et j’ai toujours apprécié ses habitants. Je veux simplement dire que nous sommes très touchés, et que nos pensées et nos prières accompagnent Munich et toutes les personnes affectées par le mal qui a frappé cette belle communauté. Nous pensons à vous, nous prions pour vous et nous serons certainement à vos côtés dans les jours et les semaines à venir.

Ce qui m’inquiète, c’est la menace venant de l’intérieur. C’est le recul de l’Europe par rapport à certaines de ses valeurs les plus fondamentales, les valeurs qu’elle partage avec les États-Unis d’Amérique

JD Vance
Nous nous réunissons à cette conférence, bien sûr, pour discuter de sécurité. En général, nous entendons par là tout ce qui a trait aux menaces extérieures à notre sécurité. Je vois que de nombreux grands chefs militaires sont réunis ici aujourd’hui. Mais tandis que l’administration Trump se préoccupe beaucoup de la sécurité européenne et pense que nous pouvons parvenir à un accord raisonnable entre la Russie et l’Ukraine – tout en considérant qu’il est important, dans les années à venir, que l’Europe prenne de façon significative en main sa propre défense – la menace qui m’inquiète le plus en Europe n’est ni la Russie, ni la Chine, ni celle d’aucun autre acteur extérieur. Ce qui m’inquiète, c’est la menace venant de l’intérieur. C’est le recul de l’Europe par rapport à certaines de ses valeurs les plus fondamentales, les valeurs qu’elle partage avec les États-Unis d’Amérique.

J’ai été frappé de voir qu’un ancien commissaire européen a semblé se réjouir récemment à la télévision du fait que le gouvernement roumain venait tout juste d’annuler une élection entière. Il a averti que si les choses ne se passaient pas comme prévu, la même chose pourrait se produire en Allemagne. Ces déclarations cavalières choquent nos oreilles américaines.

Depuis des années, on a répété que tout ce que nous financions et soutenions venait de valeurs démocratiques communes. Tout, de notre politique vis-à-vis de l’Ukraine à la censure numérique, est justifié au nom de la défense de la démocratie. Mais lorsque nous voyons des tribunaux européens annuler des élections et des hauts responsables menacer d’en annuler d’autres, nous devons nous demander si nous nous conformons à des normes suffisamment élevées. Et je dis «nous», parce que je suis profondément convaincu que nous sommes dans le même camp.

Quand je regarde l’Europe d’aujourd’hui, on ne sait plus très bien ce qu’il est advenu de certains vainqueurs de la guerre froide

JD Vance
Nous devons faire davantage que simplement parler de valeurs démocratiques. Nous devons les incarner. Dans la mémoire encore vive de beaucoup d’entre vous ici, la guerre froide opposait les défenseurs de la démocratie à des forces bien plus tyranniques sur ce continent. Et si l’on se remémore ceux qui, dans ce combat, censuraient les dissidents, fermaient les églises, annulaient les élections… Étaient-ils du bon côté ? Certainement pas. Et Dieu merci, ils ont perdu la guerre froide. Ils ont perdu parce qu’ils n’ont pas accordé de valeur et n’ont pas respecté les bienfaits extraordinaires de la liberté, que sont la possibilité de surprendre, de se tromper, d’inventer et de construire. En fin de compte, on ne peut pas imposer l’innovation ou la créativité, pas plus qu’on ne peut obliger les gens à penser, ressentir ou croire quelque chose en particulier. Nous considérons que ces dimensions sont liées. Et hélas, quand je regarde l’Europe d’aujourd’hui, on ne sait plus très bien ce qu’il est advenu de certains vainqueurs de la guerre froide.
Je regarde Bruxelles, où les commissaires ont mis en garde les citoyens qu’ils avaient l’intention de couper l’accès aux réseaux sociaux en période de troubles civils, dès lors qu’ils détecteraient ce qu’ils jugeraient être des «discours de haine». Je pense aussi à ce pays-ci, où la police a procédé à des descentes chez des citoyens soupçonnés d’avoir posté des commentaires antiféministes en ligne, dans le cadre de la «lutte contre la misogynie» sur internet.

Je pense à la Suède, où, il y a deux semaines, le gouvernement a condamné un militant chrétien pour avoir participé à des autodafés du Coran qui ont conduit au meurtre de son ami. Comme l’a noté de manière glaçante le juge en charge de l’affaire, les lois suédoises supposées protéger la liberté d’expression ne garantissent pas, et je cite, un «laisser-passer» pour faire ou dire n’importe quoi sans risquer d’offenser le groupe qui adhère à cette croyance.

Peut-être encore plus préoccupant, je pense à nos très chers amis du Royaume-Uni, où le recul des droits de conscience a mis en péril les libertés fondamentales, en particulier des croyants britanniques. Il y a un peu plus de deux ans, le gouvernement a inculpé Adam Smith Conner, un kinésithérapeute de 51 ans et vétéran militaire, pour le crime odieux de s’être tenu à 50 mètres d’une clinique d’avortement et d’avoir prié en silence pendant trois minutes, sans gêner qui que ce soit ni interagir avec quiconque, mais simplement pour avoir prié en silence. Après que la police britannique l’a repéré et lui a demandé la raison de sa prière, Adam a simplement répondu qu’il priait pour le fils qu’il aurait pu avoir avec son ex-petite amie, qui avait avorté des années plus tôt. Les officiers n’ont pas été émus. Adam a été jugé coupable d’avoir enfreint la nouvelle loi gouvernementale sur les «zones tampons» (“Buffer Zones Law”), qui fait de la prière silencieuse un crime, comme d’autres actes susceptibles d’influencer la décision d’une personne dans un rayon de 200 mètres autour d’un établissement pratiquant l’avortement. Il a été condamné à payer des milliers de livres de frais de justice.

J’aimerais pouvoir dire qu’il s’agit d’un cas exceptionnel, d’un exemple isolé d’une loi mal rédigée appliquée à une seule personne. Mais non. En octobre dernier, il y a quelques mois à peine, le gouvernement écossais a commencé à envoyer des lettres à des citoyens dont les habitations se trouvaient dans ces soi-disant «zones d’accès sécurisé», les avertissant que même la prière dans la sphère privée de leurs propres domiciles pourrait constituer une infraction à la loi. Évidemment, le gouvernement a encouragé les destinataires à dénoncer tout concitoyen soupçonné de crime de la pensée en Grande-Bretagne et dans toute l’Europe.

La liberté d’expression, j’en ai peur, est en retrait.

JD Vance
La liberté d’expression, j’en ai peur, est en retrait. Pour la comédie, mes amis, mais aussi par souci de vérité, je reconnais que parfois, les voix les plus promptes à réclamer la censure ne sont pas venues d’Europe mais de mon propre pays, où la précédente administration a menacé et fait pression sur les entreprises de réseaux sociaux pour qu’elles censurent ce qu’elle qualifiait de «désinformation». La désinformation, c’était par exemple l’idée selon laquelle le coronavirus provenait probablement d’un laboratoire en Chine. Notre propre gouvernement a encouragé des entreprises privées à faire taire des gens qui osaient énoncer ce qui s’est révélé être une vérité évidente.

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Je me présente donc devant vous aujourd’hui, en livrant non seulement un constat, mais aussi une proposition. De la même manière que l’administration Biden a semblé prête à tout pour faire taire ceux qui exprimaient librement leurs opinions, l’administration Trump va faire précisément l’inverse, et j’espère que nous pourrons travailler en ce sens.

Il y a un nouveau shérif à Washington. Et sous la direction de Donald Trump, même si nous pouvons être en désaccord avec vos opinions, nous nous battrons pour défendre votre droit de les exprimer sur la place publique. À ce stade, bien sûr, la situation s’est tellement détériorée qu’en décembre, la Roumanie a tout simplement annulé les résultats d’une élection présidentielle sur la base de simples soupçons d’une agence de renseignement et sous l’énorme pression de ses pays voisins. D’après ce que je comprends, l’argument était que la désinformation russe avait contaminé les élections roumaines. Mais je demanderais à mes amis européens de prendre du recul. Vous pouvez penser que la Russie ne devrait pas acheter de publicités sur les réseaux sociaux pour influencer vos élections. Nous le pensons aussi. Vous pouvez même le condamner sur la scène internationale. Mais si votre démocratie peut être détruite avec quelques centaines de milliers de dollars de publicité numérique d’un pays étranger, alors c’est qu’elle n’était pas très forte. Je pense pour ma part, et c’est une bonne nouvelle, que vos démocraties sont nettement moins fragiles que ce que certains semblent craindre.

Je crois franchement qu’autoriser nos citoyens à s’exprimer librement les rendra plus fortes encore. Ce qui, bien sûr, nous ramène à Munich, où les organisateurs de cette conférence ont interdit aux parlementaires représentant des partis populistes, aussi bien de gauche que de droite, de participer à ces discussions. Là encore, nous ne sommes pas obligés d’être d’accord avec tout ou partie de ce qu’ils disent. Mais lorsque des responsables politiques représentent une part importante de la population, il nous incombe au moins de dialoguer avec eux.

Pour beaucoup d’entre nous qui sommes de l’autre côté de l’Atlantique, tout cela ressemble de plus en plus à d’anciens intérêts établis, qui se cachent derrière des mots hideux hérités de l’ère soviétique, tels que «désinformation» ou «mésinformation», parce qu’ils n’aiment tout simplement pas l’idée que quelqu’un avec un autre point de vue puisse exprimer une opinion différente ou, Dieu nous en préserve, voter différemment ou pire encore, remporter une élection.

Je suis sûr que vous êtes tous venus dans cette conférence sur la sécurité pour parler des moyens d’accroître vos dépenses de défense dans les années à venir pour atteindre un nouvel objectif. Et c’est une bonne chose, car comme le président Trump l’a clairement indiqué, il pense que nos amis européens doivent jouer un rôle plus important dans l’avenir de ce continent. Vous n’avez sans doute pas entendu parler de cette expression, le «partage du fardeau», mais nous pensons que ce qu’il y a d’important dans une alliance, c’est ce que les Européens prennent leurs responsabilités tandis que l’Amérique se concentre sur les régions du monde en grand danger.

Je crois profondément qu’il ne saurait y avoir de sécurité si l’on craint les voix, les opinions et la conscience de son propre peuple.

JD Vance
Permettez-moi aussi de vous poser la question : comment allez-vous pouvoir réfléchir à ces questions budgétaires si nous ne savons même pas ce que nous défendons en premier lieu ? J’ai beaucoup entendu parler, dans mes nombreuses et excellentes discussions avec les personnes réunies dans cette salle, de ce contre quoi vous devez vous défendre, et c’est évidemment important. Mais ce qui me paraît moins clair, et je pense que c’est aussi l’avis de nombreux citoyens en Europe, c’est la nature exacte de ce que vous défendez. Quelle est la vision positive qui anime ce pacte de sécurité, auquel nous accordons tous une si grande importance ?

Je crois profondément qu’il ne saurait y avoir de sécurité si l’on craint les voix, les opinions et la conscience de son propre peuple. L’Europe fait face à de nombreux défis. Mais la crise à laquelle ce continent est aujourd’hui confronté, la crise que nous affrontons tous ensemble je le crois, est née de nos propres choix. Si vous fuyez devant vos électeurs, l’Amérique ne pourra rien faire pour vous. Pas plus que vous ne pourrez aider le peuple américain qui m’a élu, moi, et a élu le président Trump. Vous avez besoin de mandats démocratiques pour accomplir quelque chose de valeur dans les années à venir.

N’avons-nous pas appris que des mandats faibles produisent des résultats instables ? Pourtant, tellement de choses de valeur peuvent être accomplies grâce aux mandats démocratiques que l’on obtient lorsqu’on est davantage à l’écoute de la population. Si vous voulez maintenir des économies compétitives, bénéficier d’une énergie abordable et de chaînes d’approvisionnement sécurisées, vous avez besoin de mandats solides pour gouverner, car il faut faire des choix difficiles pour obtenir tout cela.

Parmi tous les défis urgents auxquels les nations ici représentées font face, je ne crois pas qu’il y en ait de plus pressant que les migrations de masse

JD Vance
Bien sûr, nous savons bien tout cela. En Amérique, on ne peut pas gagner un mandat démocratique en censurant ou en emprisonnant ses opposants. Qu’il s’agisse du chef de l’opposition, d’un modeste chrétien priant chez lui ou d’un journaliste tentant de faire son travail. On ne peut pas non plus remporter un mandat en ignorant sa population sur des questions fondamentales, comme de savoir qui a le droit de faire partie de notre société.

Et, parmi tous les défis urgents auxquels les nations ici représentées font face, je ne crois pas qu’il y en ait de plus pressant que les migrations de masse. Aujourd’hui, près d’une personne sur cinq vivant dans ce pays est née à l’étranger. C’est bien sûr un record historique. D’ailleurs, le chiffre est le même aux États-Unis, où c’est également un record historique. Le nombre d’immigrés entrés dans l’UE, en provenance de pays qui n’en sont pas membres, a doublé rien qu’entre 2021 et 2022. Et, bien sûr, il a continué d’augmenter depuis.

Nous connaissons la situation. Elle ne vient pas de nulle part. C’est le résultat d’une série de décisions conscientes prises par des responsables politiques à travers le continent et le monde, durant toute une décennie. Nous avons vu les horreurs engendrées par ces décisions hier même dans cette ville. Et évidemment, je ne peux en parler sans penser aux victimes de ce drame terrible, qui passaient alors une belle journée d’hiver à Munich. Nos pensées et nos prières les accompagnent et les accompagneront toujours. Mais pourquoi cela est-il arrivé ?

C’est une histoire terrible, une histoire que l’on a trop entendue en Europe et hélas trop aux États-Unis aussi. Un demandeur d’asile, souvent un jeune homme dans sa vingtaine, connu de la police, qui fonce dans une foule avec une voiture et fait voler en éclats une communauté unie. Combien de fois devons-nous subir ces revers épouvantables avant de donner une nouvelle direction à notre civilisation commune ? Aucun électeur sur ce continent ne s’est rendu aux urnes pour ouvrir les vannes à des millions d’immigrés sans contrôle. Car vous savez pour quoi ils ont voté ? Au Royaume-Uni, ils ont voté pour le Brexit. Que l’on soit d’accord ou pas, ils ont voté pour cela. Et un peu partout en Europe, de plus en plus, les électeurs votent pour des responsables politiques qui promettent de mettre fin à l’immigration incontrôlée. Il s’avère que je partage beaucoup de ces inquiétudes, mais vous n’êtes pas obligés d’être d’accord avec moi.

Je suis convaincu qu’ignorer les gens, mépriser leurs préoccupations ou, pire, fermer les médias, annuler les élections ou les tenir à l’écart du processus politique ne protège en rien

JD Vance
Je pense simplement que ces gens tiennent à leur foyer, à leurs rêves. Ils soucient de leur sécurité et de leur capacité à subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs enfants. Et ils sont intelligents. Je crois que c’est l’une des leçons les plus importantes que j’ai apprises depuis que je suis entré, il y a peu de temps, en politique. Contrairement à ce que vous pouvez entendre dans les montagnes non loin Davos, les citoyens de toutes nos nations ne pensent pas être des animaux instruits ou des rouages interchangeables d’une économie mondiale. Il n’est donc guère surprenant qu’ils ne souhaitent pas être déplacés à leur guise, ni systématiquement ignorés par leurs dirigeants. Et c’est précisément la fonction de la démocratie d’arbitrer ces grandes questions dans les urnes.

Je suis convaincu qu’ignorer les gens, mépriser leurs préoccupations ou, pire, fermer les médias, annuler les élections ou les tenir à l’écart du processus politique ne protège en rien. C’est au contraire le moyen le plus sûr de détruire la démocratie. S’exprimer et donner son avis, ce n’est pas interférer dans une élection. Même quand il s’agit de personnes influentes de l’extérieur de votre pays. Croyez-moi, je dis cela avec humour, si la démocratie américaine a survécu à dix années de remontrances de Greta Thunberg, vous pouvez sans doute survivre à quelques mois d’Elon Musk. Mais aucune démocratie, ni américaine, ni allemande, ni européenne, ne survivra au fait de dire à des millions d’électeurs que leurs réflexions et leurs préoccupations, leurs aspirations et leurs appels à l’aide ne sont pas valables ou n’ont même pas à entrer en considération.

La démocratie repose sur le principe sacré selon lequel la voix du peuple compte. Il n’y a pas de place pour des «pare-feu». Soit on respecte ce principe, soit on ne le respecte pas. Le peuple européen a une voix. Les dirigeants européens ont le choix. Et je suis résolument convaincu que nous n’avons aucune raison d’avoir peur de l’avenir.

Écoutez ce que votre peuple vous dit, même si cela vous surprend, même si vous n’êtes pas d’accord. Ainsi, vous pourrez affronter l’avenir avec certitude et confiance, en sachant que la nation vous soutient. Et c’est là d’où la démocratie tire pour moi sa magie. Pas dans ces édifices de pierre ou dans ces magnifiques hôtels. Pas même dans les grandes institutions que nous avons bâties ensemble en tant que société.

Croire en la démocratie, c’est comprendre que chacun de nos citoyens a de la sagesse et une voix. Et si nous refusons d’entendre cette voix, même nos combats les plus fructueux n’aboutiront pas à grand-chose. Comme l’a dit le pape Jean-Paul II, à mes yeux l’un des défenseurs les plus extraordinaires de la démocratie en Europe ou ailleurs, «n’ayez pas peur». Nous ne devrions pas craindre notre peuple, même quand il exprime des opinions différentes de celles de ses dirigeants. Merci à tous. Bonne chance à vous tous. Que Dieu vous bénisse.

d’après Wikipédia

D’abord conservateur autoproclamé et viscéralement anti-Trump en 2016, Vance  hésiter entre deux hypothèses pour le qualifier : soit « un trou du cul cynique comme Nixon », soit un hypothétique « Hitler américain »Lors de l’élection présidentielle de 2016, il déclare se résoudre à voter pour Hillary Clinton plutôt que pour le milliardaire républicain. Tout à fait opposé à la candidature de Trump aux élections de 2016, Vance devient ensuite, en huit ans, l’un de ses fervents partisans, faisant dire à ses critiques qu’« il s’est cyniquement moulé dans l’époque »

Et Trump d’ajouter avec beaucoup d’élégance que Vance lui avait reniflé le cul.

Trump  » De plus en plus fou et dangereux  » (Kamala Harris)

 Trump «  De plus en plus fou et dangereux  » (Kamala Harris) 

 

Le candidat républicain Donald Trump est «de plus en plus dérangé» et à la recherche d’un «pouvoir absolu», a estimé mercredi Kamala Harris, sa rivale démocrate dans la course à la Maison-Blanche, lors d’une courte allocution. «Il est profondément troublant et incroyablement dangereux que Donald Trump invoque Adolf Hitler», a-t-elle ajouté faisant référence à des propos d’un ancien chef de cabinet du républicain à la Maison-Blanche, qu’il a tenus auprès du New York Times  mardi.

Selon John Kelly, ancien chef de cabinet qui avait déjà estimé dans un livre en mars dernier que Donald Trump répondait à la définition d’un fasciste, l’ex-président aurait dit que le dictateur nazi avait «fait de bonnes choses». John Kelly a également confié à The Atlantic  que le milliardaire voulait «le genre de généraux qu’Hitler avait».

Conflits Moyen-Orient–Macron, ce président fou !

Conflits Moyen-Orient–Macron, ce président fou !

On peut légitimement s’interroger pour savoir si Macron complètement discrédité en France pour avoir mené les politiques les plus contradictoires avec notamment pour conséquence l’une des plus grandes crises financières que le pays ait  connu ne va pas continuer  de manière aussi négative au plan international. Sa dernière déclaration concernant l’arrêt de fourniture d’armes à Israël pour se défendre relève en effet de l’irresponsabilité totale.

 

Première observation pourquoi avoir choisi précisément la veille du 7 octobre jour mondial de commémoration du massacre des juifs par le Hamas pour faire une telle proposition ? à moins D’être complètement hors sol vis à vis  des sensibilités de l’opinion.

Deuxièmement sur le fond cette proposition est inique d’abord parce que les circonstances actuelles ne conduisent pas c’est le moins seul moins qu’on puisse dire à un apaisement des affrontements guerriers mais plutôt à leur extension, deuxièmement parce que cette posture ne s’appuie pas non plus sur un débouché crédible et durable permettant de conduire et surtout de maintenir la paix. Bref Macron  ont fait du Macron  comme il en a fait avec Poutine, comme il en a fait en Afrique et même dans les territoires d’outre-mer comme en Nouvelle-Calédonie. Avec des zigzags invraisemblables qui ont contribué à discréditer la France en plus de son affaiblissement économique et financier

Trump : un délinquant et un fou pour Biden

Trump :  un délinquant et un fou  pour Biden

«Pour la première fois dans l’histoire américaine, un ex-président qui est un délinquant condamné par la justice se présente à la présidence», a déclaré lors d’un événement de campagne dans le Connecticut Biden  le président démocrate, qui affrontera son prédécesseur à l’élection présidentielle le 5 novembre.

«Aussi perturbant que cela puisse être, son offensive tous azimuts sur le système judiciaire américain est encore plus néfaste», a ajouté Joe Biden, affirmant que la campagne était «entrée en terrain inconnu la semaine dernière». Pour le président démocrate, Donald Trump représenterait une menace encore plus grande pour la démocratie américaine s’il remportait à nouveau la Maison-Blanche en novembre. «Quelque chose s’est brisé dans ce gars-là pour de vrai» après sa défaite à la dernière présidentielle, a lancé Joe Biden. «Ça le rend littéralement fou», a-t-il ajouté.

« Il dit que s’il perd, il va y avoir un bain de sang en Amérique. Quel genre d’homme dit ça? »

Joe Biden

Joe Biden a également fustigé les déclarations de Donald Trump, affirmant dimanche qu’une condamnation à de la prison ferme pourrait être «un point de rupture» pour ses partisans. Ces propos ont une résonance particulière dans un pays encore marqué par l’attaque du Capitole le 6 janvier 2021, lorsque des partisans du républicain ont tenté d’empêcher la certification de la victoire à la présidentielle par Joe Biden. «Il dit que s’il perd, il va y avoir un bain de sang en Amérique. Quel genre d’homme dit ça?», a déclaré le démocrate lundi.

Le seul commentaire précédent de Joe Biden sur le verdict de culpabilité de Donald Trump était vendredi à la Maison-Blanche, quand il a déclaré que «nul n’est au-dessus des lois» - sans aller jusqu’à le qualifier de délinquant. L’équipe de campagne du démocrate joue depuis le début un numéro d’équilibriste autour des déboires judiciaires de Donald Trump – ne s’aventurant pas à l’attaquer frontalement sur ce sujet.

 

Elon Musk , Le milliardaire fou, justifie sa consommation de drogue

Elon Musk , Le milliardaire fou, justifie sa consommation de drogue

Elon est ce milliardaire fou qui veut notamment déplacer la population de la terre vers Mars, qui soutient Trump et veut détruire le pouvoir des Etats; il a avoué qu’il prenait de la drogue et le justifie considérant que c’est utile pour les investisseurs de son groupe. Le milliardaire a reconnu sa  consommation de kétamine, déclarant en prendre «une petite dose une fois toutes les deux semaines à peu près», ajoutant qu’elle lui était prescrite pour «sortir d’un état d’esprit négatif».

La kétamine est un psychotrope utilisé comme produit anesthésique injectable. Elle est aussi employée comme analgésique, sédatif, et en médecine vétérinaire. Aux États-Unis, elle est commercialisée depuis mars 2019 comme antidépresseur sous le nom de « Spravato », en spray nasal.

La kétamine accroît la fréquence cardiaque et la tension artérielle, ce qui se traduit par un risque accru d’AVC ou de crise cardiaque. Un usage fréquent de cette drogue peut avoir des répercussions sur la vessie, se manifestant par une fréquente envie d’uriner et la présence de sang dans les urines.

La kétamine est une drogue caractérisée par la dissociation. Cela signifie qu’elle produit un sentiment de détachement (ou de dissociation) de l’esprit et du corps. Son fonctionnement consiste à faire en sorte que le cerveau ne reçoit plus les messages nerveux de douleur.

Vendredi, Elon Musk avait écrit sur X que les Américains doivent voter pour les républicains en novembre, sans quoi «l’Amérique est condamnée»«Imaginez que la situation empire encore pendant quatre ans», a-t-il lancé en faisant référence à l’immigration illégale, l’un des thèmes de campagne lancinants du tribun républicain.

Argentine : encore un président fou de plus dans le monde !

Argentine : encore un président fou de plus dans le monde !

De toute évidence Trump fait des émules avec ses propos complètement provocateurs et irresponsables. Ainsi le nouveau président d’Argentine se présente lui aussi comme un responsable anti système. Avec des propositions ultralibérales mais provocatrices voire complètement dingues. Par exemple quand il attaque la valeur de la monnaie argentine qui du coup s’est écroulée un peu plus sur les marchés.

Dans un style particulièrement provocateur, le nouveau président a attaqué les grandes institutions de l’État, les «gauchistes» ou encore «l’idiot qui se trouve à Rome» en faisant référence au pape.

L’ultralibéral chef d’État s’est défini en ces termes pour «anarcho capitaliste». «Je suis le général AnCap [anarcho capitaliste]. Je viens de Liberland, une terre créée sur le principe de l’appropriation originelle de l’homme (…) Ma mission est de botter les fesses des keynésiens et des collectivistes de merde.» Le président élu explique en ces termes son programme libéral dans lequel il prévoit de couper «à la tronçonneuse» les budgets de l’État.

Le nouveau président argentin a notamment déclaré lors d’une interview réalisée au Chili, qu’il préférait la mafia à l’État, rapporte la revue Le Grand Continent . «Entre la mafia et l’État, je préfère la mafia. La mafia a des codes, elle tient ses engagements, elle ne ment pas, elle est compétitive.»

La vérité c’est que l’intéressé a moins été élu par adhésion à ses orientations d’anarchistes capitalistes que par rejet d’une classe politique qui a largement échoué et plongé le pays dans une crise structurelle et dangereuse.

Javier Milei a notamment promis de supprimer le ministère de la Santé, le ministère de l’Éducation, des Affaires sociales et celui du Droit des femmes. Il veut que le secteur privé prenne en charge la santé et l’éducation, et supprimer les aides sociales pour rétablir les comptes de l’État.

Energie-Electricité: un marché européen devenu fou

Energie-Electricité: un marché européen devenu fou

Pour l’ingénieur et ancien président de Gaz de France Loïk Le Floch-Prigent, Il est urgent que la France quitte le marché européen de l’électricité qui est devenu fou. (Dans le Figaro).


À la lecture des commentaires qui s’indignaient de l’augmentation estivale de l’électricité, on a eu la surprise que gouvernement comme observateurs semblaient ignorer que depuis des mois les entreprises et surtout les industriels et les artisans se battaient avec des factures non pas de relèvement de 10 ou 25% comme les particuliers mais de 300 à 600%… et que ces entreprises sont également françaises! Le «bouclier» dont les ministres se glorifient en disant qu’il a «protégé» les Français n’a été généralisé que pour les particuliers (et quelques autres) soit la moitié de la consommation électrique nationale, mais les autres souffrent, ont souffert, continuent à souffrir et demandent grâce depuis plus d’un an déjà! Le nombre de faillites s’accélère, des artisans ont déjà fermé, d’autres s’y préparent, et des productions déménagent ou s’y préparent pour les mois à venir.

Cela, c’est la réalité de l’augmentation rapide et immodérée du prix de l’électricité. La position de la plupart des acteurs du secteur énergétique c’est que le «marché de l’électricité» créé pour nous Français dans les années 2000 dans un cadre européen nous a mis dès le départ avec la loi Nome en 2010 dans une situation difficile mais que désormais c’est la compétitivité de l’ensemble de l’industrie française qui est en cause car nous payons l’électricité la plus chère d’Europe alors que nous la produisons au coût le plus faible grâce à notre outil de production nucléaire et hydraulique.

Rentrer dans ce «marché de l’électricité» il y a une quinzaine d’années était un choix «technocratique» volontaire contesté par les énergéticiens français, mais aucun traité n’existe qui nous y oblige et surtout nous pouvons nous en retirer lorsque nous le voulons sans contrevenir à nos signatures contraignantes. Ce choix a été préjudiciable à notre pays pendant quinze ans, et nous avons survécu, mais le contexte actuel conduit désormais au désastre. Nous avons protégé pendant un temps court les particuliers, mais ils viennent de connaître deux augmentations: 15% en février et 10% au mois d’août; ils savent que ce n’est pas fini alors que le coût de cette mesure se compte en milliards et qu’ils sont aussi des contribuables, tandis que les industriels et artisans ne voient pas le bout du tunnel avec des contrats qu’on leur propose sur deux ou trois ans qui mangent leurs marges sans qu’ils puissent répercuter les augmentations chez leurs clients.

Se retirer du marché de l’électricité est donc une nécessité et les réticences du gouvernement à le faire sont inexpliquées et inexplicables rationnellement.

Se retirer du marché de l’électricité est donc une nécessité et les réticences du gouvernement à le faire sont inexpliquées et inexplicables rationnellement. D’autres pays, l’Espagne et le Portugal l’ont fait, sans heurts, comme il était prévu, et nous pouvons le faire dans l’instant mettant simplement en difficultés les «fournisseurs» inventés par les technocrates qui ne fournissent rien, ne produisent pas, ne transportent rien, ne distribuent rien, qui ne font que spéculer. Immédiatement, comme le demandent le ministre de l’Économie et le président du réseau de transport (RTE), on pourrait rapprocher le prix à payer du coût effectif et donc retrouver notre compétitivité industrielle et rassurer tous nos compatriotes contribuables et consommateurs d’électricité. Nous sommes de plus en plus nombreux à ne pas comprendre pourquoi cette opération n’est pas réalisée rapidement!

Notre pays ne retrouvera sa prospérité qu’avec une énergie abondante, bon marché et souveraine. Commençons par le «bon marché» puisque nos coûts sont les plus bas. Ensuite puisque certains pensent que nous risquons la pénurie, mettons-nous en ordre de marche pour utiliser tous nos moyens pour satisfaire les demandes futures, c’est loin d’être le cas car nous insistons actuellement sur les énergies dites renouvelables «à la mode» éoliennes et solaires alors qu’elles sont intermittentes et pour les éoliennes aléatoires au détriment de toutes les autres solutions comme, par exemple, la méthanisation agricole, l’hydraulique… qui sont pilotables. Nous devons passer les pics de consommation, et cela doit être notre priorité.

Enfin, dans la mesure où nous souhaitons demeurer souverains, n’exagérons pas la rapidité du changement vers l’électrique, véhicules comme pompes à chaleur, restons le temps qu’il faut en cohabitation avec les automobiles thermiques et le chauffage au gaz! Des décisions évidentes et un peu de cohérence dans les orientations ne nuiraient pas à une bonne préparation de l’avenir. Et surtout gardons notre tissu industriel nous en avons besoin, nous en aurons besoin.

Electricité: la France doit se retirer du marché européen devenu fou

Electricité: la France doit se retirer du marché européen devenu fou

Pour l’ingénieur et ancien président de Gaz de France Loïk Le Floch-Prigent, Il est urgent que la France quitte le marché européen de l’électricité qui est devenu fou. (Dans le Figaro).


À la lecture des commentaires qui s’indignaient de l’augmentation estivale de l’électricité, on a eu la surprise que gouvernement comme observateurs semblaient ignorer que depuis des mois les entreprises et surtout les industriels et les artisans se battaient avec des factures non pas de relèvement de 10 ou 25% comme les particuliers mais de 300 à 600%… et que ces entreprises sont également françaises! Le «bouclier» dont les ministres se glorifient en disant qu’il a «protégé» les Français n’a été généralisé que pour les particuliers (et quelques autres) soit la moitié de la consommation électrique nationale, mais les autres souffrent, ont souffert, continuent à souffrir et demandent grâce depuis plus d’un an déjà! Le nombre de faillites s’accélère, des artisans ont déjà fermé, d’autres s’y préparent, et des productions déménagent ou s’y préparent pour les mois à venir.

Cela, c’est la réalité de l’augmentation rapide et immodérée du prix de l’électricité. La position de la plupart des acteurs du secteur énergétique c’est que le «marché de l’électricité» créé pour nous Français dans les années 2000 dans un cadre européen nous a mis dès le départ avec la loi Nome en 2010 dans une situation difficile mais que désormais c’est la compétitivité de l’ensemble de l’industrie française qui est en cause car nous payons l’électricité la plus chère d’Europe alors que nous la produisons au coût le plus faible grâce à notre outil de production nucléaire et hydraulique.

Rentrer dans ce «marché de l’électricité» il y a une quinzaine d’années était un choix «technocratique» volontaire contesté par les énergéticiens français, mais aucun traité n’existe qui nous y oblige et surtout nous pouvons nous en retirer lorsque nous le voulons sans contrevenir à nos signatures contraignantes. Ce choix a été préjudiciable à notre pays pendant quinze ans, et nous avons survécu, mais le contexte actuel conduit désormais au désastre. Nous avons protégé pendant un temps court les particuliers, mais ils viennent de connaître deux augmentations: 15% en février et 10% au mois d’août; ils savent que ce n’est pas fini alors que le coût de cette mesure se compte en milliards et qu’ils sont aussi des contribuables, tandis que les industriels et artisans ne voient pas le bout du tunnel avec des contrats qu’on leur propose sur deux ou trois ans qui mangent leurs marges sans qu’ils puissent répercuter les augmentations chez leurs clients.

Se retirer du marché de l’électricité est donc une nécessité et les réticences du gouvernement à le faire sont inexpliquées et inexplicables rationnellement.

Se retirer du marché de l’électricité est donc une nécessité et les réticences du gouvernement à le faire sont inexpliquées et inexplicables rationnellement. D’autres pays, l’Espagne et le Portugal l’ont fait, sans heurts, comme il était prévu, et nous pouvons le faire dans l’instant mettant simplement en difficultés les «fournisseurs» inventés par les technocrates qui ne fournissent rien, ne produisent pas, ne transportent rien, ne distribuent rien, qui ne font que spéculer. Immédiatement, comme le demandent le ministre de l’Économie et le président du réseau de transport (RTE), on pourrait rapprocher le prix à payer du coût effectif et donc retrouver notre compétitivité industrielle et rassurer tous nos compatriotes contribuables et consommateurs d’électricité. Nous sommes de plus en plus nombreux à ne pas comprendre pourquoi cette opération n’est pas réalisée rapidement!

Notre pays ne retrouvera sa prospérité qu’avec une énergie abondante, bon marché et souveraine. Commençons par le «bon marché» puisque nos coûts sont les plus bas. Ensuite puisque certains pensent que nous risquons la pénurie, mettons-nous en ordre de marche pour utiliser tous nos moyens pour satisfaire les demandes futures, c’est loin d’être le cas car nous insistons actuellement sur les énergies dites renouvelables «à la mode» éoliennes et solaires alors qu’elles sont intermittentes et pour les éoliennes aléatoires au détriment de toutes les autres solutions comme, par exemple, la méthanisation agricole, l’hydraulique… qui sont pilotables. Nous devons passer les pics de consommation, et cela doit être notre priorité.

Enfin, dans la mesure où nous souhaitons demeurer souverains, n’exagérons pas la rapidité du changement vers l’électrique, véhicules comme pompes à chaleur, restons le temps qu’il faut en cohabitation avec les automobiles thermiques et le chauffage au gaz! Des décisions évidentes et un peu de cohérence dans les orientations ne nuiraient pas à une bonne préparation de l’avenir. Et surtout gardons notre tissu industriel nous en avons besoin, nous en aurons besoin.

Société- Le projet fou d’Elon Musk de connecter les cerveaux

Société- Le projet fou d’Elon Musk de connecter les cerveaux

Elon Musk est sans doute un brillant ingénieur en même temps qu’un idéologue particulièrement dangereux. À la fois libertarien ( quand ça l’arrange), antisocial, soutien de Trump et promoteur du transhumanisme. Sa dernière idée consiste à remplacer les salariés par des robots et de connecter les cerveaux humain sans doute pour orienter et manipuler ce qui reste dans le champ de La liberté humaine. Officiellement, il s’agit d’organiser la synergie entre l’intelligence artificielle et l’homme. Officieusement il s’agirait plutôt de détruire tout espace de libre arbitre à l’espèce humaine.

À bien observer le milliardaire, on peut déceler dans son visage des formes d’anomalie mentale qui sont d’ailleurs confirmées par des propos de gourou manipulateur.

Le 30 novembre, Elon Musk a affirmé que sa start-up Neuralink serait en mesure d’implanter son premier appareil connecté dans le cerveau d’un humain d’ici à six mois. Une telle révolution soulève des questionnements éthiques vertigineux, argumente Murielle Popa-Fabre, docteur en neuro-imagerie du langage.

L’approbation de la Food and Drug Administration (FDA) tant attendue nous dira si Neuralink pourra enfin enregistrer les oscillations du cerveau humain avec l’ implant N1.Est de Musk . Son idée consiste à remplacer les salariés par des robots et de connecter les cerveaux sans doute pour orienter et manipuler ce qui reste dans le champ de l’indépendance humaine

Certains se rappelleront de la pédagogie prométhéenne du lancement de Neuralink, il y a trois ans. En tapant sur son micro, le patron de Tesla et SpaceX déclarait: «Vous pensez que c’est réel (ce toc, toc), mais ce ne sont que des potentiels électriques évoqués dans votre cerveau.» Elon Musk se lançait ainsi dans le projet de décoder et d’encoder des informations dans le cerveau en visant à long terme la symbiose entre l’homme et l’intelligence…

e projet fou d’Elon Musk de connecter les cerveaux

Le projet fou d’Elon Musk de connecter les cerveaux

Elon Musk est sans doute un brillante ingénieur en même temps qu’un idéologue particulièrement dangereux. À la fois libertarien ( quand ça l’arrange), antisocial, soutien de Trump et promoteur du transhumanisme. Sa dernière idée consiste à remplacer les salariés par des robots et de connecter les cerveaux humain sans doute pour orienter et manipuler ce qui reste dans le champ de La liberté humaine. Officiellement il s’agit d’organiser la synergie entre l’intelligence artificielle et l’homme. Officieusement il s’agirait plutôt de détruire tout espace de libre arbitre à l’espèce humaine.

À bien observer le milliardaire, on peut déceler dans son visage des formes d’anomalie mentale qui sont d’ailleurs confirmées par des propos de gourou manipulateur.

Le 30 novembre, Elon Musk a affirmé que sa start-up Neuralink serait en mesure d’implanter son premier appareil connecté dans le cerveau d’un humain d’ici à six mois. Une telle révolution soulève des questionnements éthiques vertigineux, argumente Murielle Popa-Fabre, docteur en neuro-imagerie du langage.

L’approbation de la Food and Drug Administration (FDA) tant attendue nous dira si Neuralink pourra enfin enregistrer les oscillations du cerveau humain avec l’ implant N1.Est de Musk . Son idée consiste à remplacer les salariés par des robots et de connecter les cerveaux sans doute pour orienter et manipuler ce qui reste dans le champ de l’indépendance humaine

Certains se rappelleront de la pédagogie prométhéenne du lancement de Neuralink, il y a trois ans. En tapant sur son micro, le patron de Tesla et SpaceX déclarait: «Vous pensez que c’est réel (ce toc, toc), mais ce ne sont que des potentiels électriques évoqués dans votre cerveau.» Elon Musk se lançait ainsi dans le projet de décoder et d’encoder des informations dans le cerveau en visant à long terme la symbiose entre l’homme et l’intelligence…

ELON MUSK , soutien de Trump devient-il fou

ELON MUSK , soutien de Trump devient-il fou ?

Indéniablement ELON MUSK est un grand ingénieur mais c’est aussi un grand manipulateur qui a permis à son groupe d’afficher une immense bulle financière qui un jour ou l’autre pourrait bien éclater avec les déclarations et décisions fantasques de l’intéressé.

Il y a d’abord cet achat du réseau tweete pour un prix irresponsable de 44 milliards qui va peser lourd sur la trésorerie du groupe. D’ailleurs immédiatement le libertarien a licencié la moitié du personnel. L’autre moitié est soumise à une pression considérable avec des méthodes d’un autre âge.

Le nouveau propriétaire et patron de la plateforme a envoyé un document à signer par mail à l’ensemble des équipes, dans la nuit du 15 au 16 novembre. Ces derniers sont invités à s’engager totalement dans sa stratégie, ou quitter le navire. “Si vous êtes certain de vouloir faire partie du nouveau Twitter, cliquez sur le lien ci-dessous” précise le mail qui renvoie vers un formulaire. Comme le rapporte le média américain, tout salarié de Twitter n’ayant pas signé avant jeudi 17 novembre à 14 heures (heure de San Francisco) seront licenciés. Ils bénéficieront d’une indemnité équivalente à trois mois de salaire.

Toujours d’après la même source, le message d’Elon Musk demande “une implication extrême”, ainsi que “du travail pendant de longues heures à une haute intensité”. “Seules des performances exceptionnelles seront suffisantes” ajoute le milliardaire.

Depuis sa reprise en main de Twitter, fin octobre, Elon Musk a pris des décisions radicales, tant au niveau des ressources humaines qu’au niveau de l’offre proposée aux utilisateurs. Malgré des mises en garde de ses équipes, le patron Tesla a tenté de générer des nouveaux revenus en permettant à chaque utilisateur de s’offrir un badge bleu de certification pour 8 dollars, sans la moindre vérification d’identité.

Un choix largement critiqué au sein de l’entreprise, qui s’est avéré être un fiasco: des utilisateurs ont utilisé cette certification à bas prix pour créer de faux comptes et diffuser de fausses informations. Avec des conséquences financières lourdes pour Twitter, qui fait face à une fuite sans précédent des annonceurs.

La dernière erreur qui pourrait être fatal au milliardaire c’est d’avoir publiquement pris position pour Trump lors des élections intermédiaires américaines. Ce dernier a en effet enregistré un échec assez marquant de son courant dans une tendance plutôt en hausse des républicains. Pourtant Elon Musk avait promis une plus grande neutralité du réseau social tweet. Un réseau par ailleurs de plus en plus concurrencé et de plus en plus discrédité notamment auprès des annonceurs et des personnages publics.

Tweeter: Le pari fou d’ Elon Musk

Tweeter: Le pari très risqué d’ Elon Musk

Officiellement, Elon Musk est devenu propriétaire du réseau social Twitter. Elon Musk se veut le champion des libertés sauf pour les autres. Ainsi est-il l’ennemi des syndicats et de toute revendication collective relative aux conditions sociales. Il est qualifié de libertiarien mais serait davantage une sorte d’anarchiste capitaliste contestant toute forme d’organisation commune et leur contrainte. Cependant l’opération sur tweet pourrait lui coûter très cher. Le prix d’achat totalement excessif de 44 milliards pourrait déséquilibrer les finances du groupe. D’autant qu’il s’agit d’un investissement dans un secteur immatériel qui ne produit pas réellement de valeur mais n’existe que grâce à la publicité. Or cette publicité est en pleine régression sur tous les réseaux sociaux du faît de la crise économique et de la concurrence de nouveaux réseaux sociaux plus modernes.

La conséquence sera sans doute pour le milliardaire d’opérer des réductions drastiques de personnel chez Twitter.

Selon plusieurs médias américains, le patron de Tesla et Space X a commencé à faire le ménage à la tête du réseau social, limogeant trois dirigeants dès jeudi soir.
Avec le rachat d’Elon Musk, le réseau Twitter risque de devenir encore davantage un réseau poubelle avec un déferlement de positions extrémistes, de haine voire même de racisme.

Ce n’est sans doute pas un hasard si l’ancien président américain s’est réjoui du changement de propriétaire.

Au nom d’une conception libertarienne, Musk veut libérer la parole y compris dans tous ses excès. Comme l’homme est aussi businessman, il risque d’avoir pour objectif unique d’augmenter la fréquentation grâce aux provocations et aux polémiques. Bref une sorte de réseau poubelle.

Elon Musk était pressé par le temps: une juge chargée de régler un contentieux entre les deux parties leur avait donné jusqu’à vendredi pour se mettre d’accord, faute de quoi un procès aurait lieu en novembre. L’opération traînait en effet depuis l’annonce fin avril d’une offre d’acquisition à 44 milliards de dollars, acceptée à contrecœur par Twitter. L’entrepreneur avait cherché à s’en extraire unilatéralement début juillet, accusant l’entreprise de lui avoir menti, mais le conseil d’administration de la société a saisi la justice. À quelques jours de l’ouverture d’un procès que Twitter semblait bien parti pour gagner, Elon Musk a finalement proposé de conclure la transaction au prix initialement convenu.

Se présentant comme un ardent défenseur de la liberté d’expression, Elon Musk a déjà indiqué qu’il entendait assouplir la modération des contenus. L’objectif du multimilliardaire serait de multiplier les opinions y compris les plus hétéroclites, les plus excessives pour faire de l’audience.En outre il affichera une ligne davantage anarcho- capitaliste qui le caractérise.

Le problème c’est que Twitter comme d’autres subis la concurrence de réseaux sociaux plus récents et plus modernes. Facebook par exemple souffre particulièrement de cette concurrence

Tweeter: Le pari fou d Elon Musk qui pourrait lui coûter très cher

Tweeter: Le pari fou d Elon Musk qui pourrait lui coûter très cher

Officiellement, Elon musk est devenu propriétaire du réseau social Twitter. Une opération qui pourrait lui coûter très cher. Le prix d’achat totalement excessif de 44 milliards pourrait déséquilibrer les finances du groupe. D’autant qu’il s’agit d’un investissement dans un secteur immatériel qui ne produit pas réellement de valeur mais n’existent que grâce à la publicité. Or cette publicité est en pleine régression sur tous les réseaux sociaux du faît de la crise économique et de la concurrence de nouveaux réseaux sociaux plus modernes.

La conséquence sera sans doute pour le milliardaire d’opérer des réductions drastiques de personnel chez Twitter.

Selon plusieurs médias américains, le patron de Tesla et Space X a commencé à faire le ménage à la tête du réseau social, limogeant trois dirigeants dès jeudi soir.

Elon Musk était pressé par le temps: une juge chargée de régler un contentieux entre les deux parties leur avait donné jusqu’à vendredi pour se mettre d’accord, faute de quoi un procès aurait lieu en novembre. L’opération traînait en effet depuis l’annonce fin avril d’une offre d’acquisition à 44 milliards de dollars, acceptée à contrecœur par Twitter. L’entrepreneur avait cherché à s’en extraire unilatéralement début juillet, accusant l’entreprise de lui avoir menti, mais le conseil d’administration de la société a saisi la justice. À quelques jours de l’ouverture d’un procès que Twitter semblait bien parti pour gagner, Elon Musk a finalement proposé de conclure la transaction au prix initialement convenu.

Se présentant comme un ardent défenseur de la liberté d’expression, Elon Musk a déjà indiqué qu’il entendait assouplir la modération des contenus. L’objectif du multimilliardaire serait de multiplier les opinions y compris les plus hétéroclites, les plus excessives pour faire de l’audience.En outre il affichera une ligne davantage anarcho- capitaliste qui le caractérise.

Le problème c’est que Twitter comme d’autres subis la concurrence de réseaux sociaux plus récents et plus modernes. Facebook par exemple souffre particulièrement de cette concurrence

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