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COP 28: le pétrole et énergies fossiles sauvés pour 30 à 50 ans

COP 28: le pétrole et énergies fossiles sauvés pour 30 à 50 ans

Comme d’habitude les grands médias vont ce contenter d’abord de reprendre l’essentiel de l’accord. En même temps, elles vont se féliciter des résultats de la négociation qui pourtant se résume à un appel à une transition mais sans calendrier, sans contrainte et sans moyens. Bref, on a sauvé surtout les énergies fossiles pour au moins 30 à 50 ans.

Deux raisons à cela d’abord une grande partie du monde ne peut se passer d’abord du charbon de très loin la première énergie utilisée surtout pour les pays en développement. La seconde l’extraordinaire pression de l’OPEP qui évidemment vit de cette ressource pétrolière et plus généralement des énergies fossiles comme le gaz aussi.

La transition demandera donc un certain temps . Un temps certain pour tenir compte des réalités. Symboliquement, on va multiplier à côté du sauvetage des synergies fossiles le programme des renouvelables mais qui en réalité pour la plupart ne joueront qu’un rôle accessoire et souvent intermittent. Notons que c’est aussi la redécouverte du Nucléaire

Il s’agit d’une décision « historique pour accélérer l’action climatique », a déclaré Sultan Al Jaber, président de la conférence de l’ONU et patron de la compagnie pétrolière émiratie, Adnoc.

« Nous avons une formulation sur les énergies fossiles dans l’accord final, pour la première fois. Nous devons être fiers de ce succès historique, et les Emirats arabes unis, mon pays, sont fiers de leur rôle pour y parvenir. Nous quittons Dubaï la tête haute », a-t-il ajouté,
La France a salué « une victoire du multilatéralisme et de la diplomatie climatique », par la voix de sa ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, présente à Dubaï pour cette COP28.

Le texte, dont chaque mot a été négocié par les Emiratis, appelle à « transitionner hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d’une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l’action dans cette décennie cruciale, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément aux préconisations scientifiques ».

En choisissant le terme de « transitioning away » (« transitionner hors de », « s’éloigner », « abandonner » selon les traductions possibles en français), le texte ne parle plus de « phase-out » (« sortie ») du pétrole, du gaz et du charbon, un terme devenu depuis des mois la bannière derrière laquelle se rangeaient plus d’une centaine de pays et des milliers d’ONG.

L’ONG WWF a qualifié le nouveau projet d’accord d’ »amélioration » concernant les énergies fossiles, par rapport à la version précédente, tout en notant l’absence d’appel à une « sortie complète » des fossiles. Mais « si ce texte est adopté, il représenterait un moment significatif », avait estimé Stephen Cornelius, de WWF.

Dans le projet d’accord des Emirats figure une reconnaissance du rôle joué par des « énergies de transition », allusion au gaz, pour assurer la « sécurité énergétique » des pays en développement, où près de 800 millions de personnes manquent d’accès à l’électricité.

Le texte contient de multiples appels liés à l’énergie: tripler les capacités d’énergies renouvelables et doubler le rythme d’amélioration de l’efficacité énergétique d’ici 2030; accélérer les technologies « zéro carbone » et « bas carbone », dont le nucléaire, l’hydrogène bas carbone, et le balbutiant captage et stockage du carbone, défendu par les pays producteurs de pétrole pour pouvoir continuer à pomper des hydrocarbures.

Énergies fossiles :Encore un bel avenir pour longtemps

Énergies fossiles :Encore un bel avenir pour longtemps !

Le texte final ne contient pas le terme « éliminer » les combustibles fossiles, ou « phase-out » en anglais. Et pour cause : il s’agissait d’une ligne rouge très claire des Etats pétroliers et gaziers. À la place, il est question de « transitionner hors » [s'éloigner, ndlr] (« transitioning away ») de ces sources d’énergie. Or, cette expression reste floue.

Interview de Francis Perrin, directeur de recherche et professeur à l’IRIS et spécialiste des questions énergétiques dans le monde arabe. Professeur à l’École de Management de la Sorbonne, à l’Institut national des sciences et techniques nucléaires et à l’Université Inter-Ages du Dauphiné, Francis Perrin a rejoint en 1991 le Centre arabe d’études pétrolières, dont il a dirigé l’ensemble des publications de 2001 à 2012. Entre 1991 et 2000, il a également été rédacteur en chef de Pétrole et Gaz Arabes. Professeur à l’École de Management de la Sorbonne, à l’Institut national des sciences et techniques nucléaires et à l’Université Inter-Ages du Dauphiné, Francis Perrin a rejoint en 1991 le Centre arabe d’études pétrolières, dont il a dirigé l’ensemble des publications de 2001 à 2012. Entre 1991 et 2000, il a également été rédacteur en chef de Pétrole et Gaz Arabes. Interview dans la Tribune.

Selon vous, qu’est-ce qui a poussé les pays pétroliers à accepter le texte final de la COP28, alors qu’ils rejetaient d’abord vigoureusement tout appel à sortir progressivement des combustibles fossiles ?

Le texte final de la COP28 a été approuvé par consensus. Autrement dit, les 195 signataires de l’accord de Paris de 2015 (194 pays et l’Union européenne) — ce traité qui les contraint à limiter la hausse des températures nettement en dessous de +2°C d’ici à la fin du siècle — sont tombés d’accord à l’unanimité. Y compris les 23 pays de l’OPEP [organisation des pays exportateurs de pétrole - 13 membres, ndlr] et de l’OPEP+ [10 membres supplémentaires, ndlr], qui ont estimé que la formulation retenue sur les énergies fossiles leur convenait.

Pourtant, celle-ci va plus loin que le projet d’accord présenté lundi par la présidence émiratie. Alors que dans cette première version, les Etats étaient invités à prendre différentes mesures, parmi lesquelles « la réduction de la production et de la consommation d’énergies fossiles », le texte finalement adopté les « appelle » à contribuer aux efforts mondiaux pour entamer « une transition hors » de ces combustibles. Nous sommes ainsi passés d’une formule molle, à la carte, à une incitation plus marquée.

Pour convaincre les pays pétroliers et gaziers d’accepter ces avancées, le président de la COP28, Sultan Al Jaber, a joué un rôle très important. Il a su tirer profit de ses multiples casquettes, de ministre émirati de l’industrie mais aussi et surtout de PDG du groupe pétrolier ADNOC (Abu Dhabi National Oil Company). En effet, il connaît bien le monde des énergies fossiles et ses décideurs, les Emirats arabes unis faisant d’ailleurs eux-mêmes partie de l’OPEP+. Ce réseau lui a permis d’arrondir les angles, et de convaincre d’autres pays arabes que ce qu’il proposait était acceptable, pour ne pas gâcher la fête.

Sur le sujet des hydrocarbures pourtant, les positions de son pays ne sont pas différentes de celles des Saoudiens. Mais en tant qu’hôte de la COP28, il souhaitait à tout prix remporter une victoire diplomatique. En ce sens, il y a un avantage à ce que cette conférence se soit déroulée à Dubaï, et qu’elle ait été présidée par un magnat du pétrole.

Néanmoins, ne faisons pas passer des vessies pour des lanternes : en dépit des talents et des relations d’Al Jaber, si des pays de l’OPEP+ avaient estimé que le compromis final leur était trop préjudiciable, ils n’y auraient pas consenti. Ils savent parfaitement lire un texte ; le jeu a ses limites.

Quelles contreparties ont-ils obtenues ?

D’abord, le texte final ne contient pas le terme « éliminer » les combustibles fossiles, ou « phase-out » en anglais. Et pour cause : il s’agissait d’une ligne rouge très claire des Etats pétroliers et gaziers. À la place, il est question de « transitionner hors » [s'éloigner, ndlr] (« transitioning away ») de ces sources d’énergie. Or, cette expression reste floue. Ce sont les charmes de la diplomatie : pour certains, cela signifie qu’il est temps de s’en détourner ; pour d’autres, qu’il faut simplement en réduire progressivement la part au global. Chacun voit midi à sa porte, d’autant qu’il n’y a aucun calendrier si ce n’est un appel à accélérer pendant cette décennie.

D’ailleurs, la transition énergétique est déjà une réalité industrielle, même si ce n’est pas assez rapide. On assiste à une montée en puissance des énergies renouvelables, dans laquelle les pays pétroliers eux-mêmes investissent. Ainsi, la part du charbon, du pétrole et du gaz va forcément diminuer – COP28 ou pas -, ce qui ne signifie pas pour autant qu’elles vont disparaître.

Deuxièmement, un paragraphe a été ajouté dans la nuit de mardi à mercredi sur les « carburants de transition » (« transition fuels »). Celui-ci a été largement interprété, à juste titre, comme concernant le gaz naturel. En effet, le texte reconnaît que ce combustible fossile moins polluant que le charbon peut jouer un rôle important dans la transformation des mix énergétiques, tout en garantissant la sécurité d’approvisionnement de chacun. Sans cette phrase, pas sûr qu’il y aurait eu un consensus !

Enfin, le document insiste lourdement sur l’importance de la souveraineté nationale. Il rappelle à maintes reprises qu’il faut tenir compte des spécificités de chaque pays, mais aussi que l’éloignement des combustibles fossiles doit se faire de façon juste, ordonnée et équitable. Qu’est-ce que ça veut dire ? Chacun en tirera ses propres conclusions. Sans cette latitude dans l’interprétation, il n’y aurait en réalité jamais eu d’accord. Avec ce compromis, les pays pétroliers et gaziers pensent qu’ils ont encore de beaux jours devant eux pour exploiter leurs ressources fossiles.

Cela remet-il en question l’intérêt des COP, qui exigent de s’entendre à l’unanimité malgré des situations bien différentes d’un pays à l’autre ?

Les COP ont le grand mérite – et la grande faiblesse – de réunir tout le monde autour de la table. En fonctionnant sur le principe du consensus, elles limitent forcément la possibilité de décrocher un accord ambitieux, contrairement à un vote à la majorité. Il n’empêche : parmi les acteurs étatiques, personne ne plaide pour arrêter ce processus. D’autant que ces réunions sont aussi l’occasion pour certains pays de former des sous-groupes autour de tel ou tel engagement, comme sur la réduction des émissions de méthane à la COP26.

Par ailleurs, l’accord de Paris issu de la COP21, qui avait la particularité d’être un traité international, a eu un effet incontestable sur le secteur financier. Aujourd’hui, beaucoup de banques prennent cet engagement comme référence dans leurs politiques de désinvestissement. D’ailleurs, en réaction à la COP28, le Crédit Agricole vient d’annoncer qu’il s’engagerait à ne plus financer de nouveaux projets d’extraction d’énergies fossiles et à réduire de 75% le CO2 émis par les projets financés sur le pétrole et le gaz d’ici à 2030. On voit bien que quelque chose se passe.

Attention cependant : cela ne signifie pas que l’ensemble du système financier mondial est aligné sur cet objectif, loin de là. La preuve : à ce jour, je ne connais pas un seul grand projet pétrolier ou gazier dans le monde qui ne soit pas parvenu à trouver des sources de financement suffisantes.

Énergies fossiles : la fin n’est pas pour demain !

Énergies fossiles : la fin n’est pas pour demain !

Le texte final ne contient pas le terme « éliminer » les combustibles fossiles, ou « phase-out » en anglais. Et pour cause : il s’agissait d’une ligne rouge très claire des Etats pétroliers et gaziers. À la place, il est question de « transitionner hors » [s'éloigner, ndlr] (« transitioning away ») de ces sources d’énergie. Or, cette expression reste floue.

Interview de Francis Perrin, directeur de recherche et professeur à l’IRIS et spécialiste des questions énergétiques dans le monde arabe. Professeur à l’École de Management de la Sorbonne, à l’Institut national des sciences et techniques nucléaires et à l’Université Inter-Ages du Dauphiné, Francis Perrin a rejoint en 1991 le Centre arabe d’études pétrolières, dont il a dirigé l’ensemble des publications de 2001 à 2012. Entre 1991 et 2000, il a également été rédacteur en chef de Pétrole et Gaz Arabes. Professeur à l’École de Management de la Sorbonne, à l’Institut national des sciences et techniques nucléaires et à l’Université Inter-Ages du Dauphiné, Francis Perrin a rejoint en 1991 le Centre arabe d’études pétrolières, dont il a dirigé l’ensemble des publications de 2001 à 2012. Entre 1991 et 2000, il a également été rédacteur en chef de Pétrole et Gaz Arabes. Interview dans la Tribune.

Selon vous, qu’est-ce qui a poussé les pays pétroliers à accepter le texte final de la COP28, alors qu’ils rejetaient d’abord vigoureusement tout appel à sortir progressivement des combustibles fossiles ?

Le texte final de la COP28 a été approuvé par consensus. Autrement dit, les 195 signataires de l’accord de Paris de 2015 (194 pays et l’Union européenne) — ce traité qui les contraint à limiter la hausse des températures nettement en dessous de +2°C d’ici à la fin du siècle — sont tombés d’accord à l’unanimité. Y compris les 23 pays de l’OPEP [organisation des pays exportateurs de pétrole - 13 membres, ndlr] et de l’OPEP+ [10 membres supplémentaires, ndlr], qui ont estimé que la formulation retenue sur les énergies fossiles leur convenait.

Pourtant, celle-ci va plus loin que le projet d’accord présenté lundi par la présidence émiratie. Alors que dans cette première version, les Etats étaient invités à prendre différentes mesures, parmi lesquelles « la réduction de la production et de la consommation d’énergies fossiles », le texte finalement adopté les « appelle » à contribuer aux efforts mondiaux pour entamer « une transition hors » de ces combustibles. Nous sommes ainsi passés d’une formule molle, à la carte, à une incitation plus marquée.

Pour convaincre les pays pétroliers et gaziers d’accepter ces avancées, le président de la COP28, Sultan Al Jaber, a joué un rôle très important. Il a su tirer profit de ses multiples casquettes, de ministre émirati de l’industrie mais aussi et surtout de PDG du groupe pétrolier ADNOC (Abu Dhabi National Oil Company). En effet, il connaît bien le monde des énergies fossiles et ses décideurs, les Emirats arabes unis faisant d’ailleurs eux-mêmes partie de l’OPEP+. Ce réseau lui a permis d’arrondir les angles, et de convaincre d’autres pays arabes que ce qu’il proposait était acceptable, pour ne pas gâcher la fête.

Sur le sujet des hydrocarbures pourtant, les positions de son pays ne sont pas différentes de celles des Saoudiens. Mais en tant qu’hôte de la COP28, il souhaitait à tout prix remporter une victoire diplomatique. En ce sens, il y a un avantage à ce que cette conférence se soit déroulée à Dubaï, et qu’elle ait été présidée par un magnat du pétrole.

Néanmoins, ne faisons pas passer des vessies pour des lanternes : en dépit des talents et des relations d’Al Jaber, si des pays de l’OPEP+ avaient estimé que le compromis final leur était trop préjudiciable, ils n’y auraient pas consenti. Ils savent parfaitement lire un texte ; le jeu a ses limites.

Quelles contreparties ont-ils obtenues ?

D’abord, le texte final ne contient pas le terme « éliminer » les combustibles fossiles, ou « phase-out » en anglais. Et pour cause : il s’agissait d’une ligne rouge très claire des Etats pétroliers et gaziers. À la place, il est question de « transitionner hors » [s'éloigner, ndlr] (« transitioning away ») de ces sources d’énergie. Or, cette expression reste floue. Ce sont les charmes de la diplomatie : pour certains, cela signifie qu’il est temps de s’en détourner ; pour d’autres, qu’il faut simplement en réduire progressivement la part au global. Chacun voit midi à sa porte, d’autant qu’il n’y a aucun calendrier si ce n’est un appel à accélérer pendant cette décennie.

D’ailleurs, la transition énergétique est déjà une réalité industrielle, même si ce n’est pas assez rapide. On assiste à une montée en puissance des énergies renouvelables, dans laquelle les pays pétroliers eux-mêmes investissent. Ainsi, la part du charbon, du pétrole et du gaz va forcément diminuer – COP28 ou pas -, ce qui ne signifie pas pour autant qu’elles vont disparaître.

Deuxièmement, un paragraphe a été ajouté dans la nuit de mardi à mercredi sur les « carburants de transition » (« transition fuels »). Celui-ci a été largement interprété, à juste titre, comme concernant le gaz naturel. En effet, le texte reconnaît que ce combustible fossile moins polluant que le charbon peut jouer un rôle important dans la transformation des mix énergétiques, tout en garantissant la sécurité d’approvisionnement de chacun. Sans cette phrase, pas sûr qu’il y aurait eu un consensus !

Enfin, le document insiste lourdement sur l’importance de la souveraineté nationale. Il rappelle à maintes reprises qu’il faut tenir compte des spécificités de chaque pays, mais aussi que l’éloignement des combustibles fossiles doit se faire de façon juste, ordonnée et équitable. Qu’est-ce que ça veut dire ? Chacun en tirera ses propres conclusions. Sans cette latitude dans l’interprétation, il n’y aurait en réalité jamais eu d’accord. Avec ce compromis, les pays pétroliers et gaziers pensent qu’ils ont encore de beaux jours devant eux pour exploiter leurs ressources fossiles.

Cela remet-il en question l’intérêt des COP, qui exigent de s’entendre à l’unanimité malgré des situations bien différentes d’un pays à l’autre ?

Les COP ont le grand mérite – et la grande faiblesse – de réunir tout le monde autour de la table. En fonctionnant sur le principe du consensus, elles limitent forcément la possibilité de décrocher un accord ambitieux, contrairement à un vote à la majorité. Il n’empêche : parmi les acteurs étatiques, personne ne plaide pour arrêter ce processus. D’autant que ces réunions sont aussi l’occasion pour certains pays de former des sous-groupes autour de tel ou tel engagement, comme sur la réduction des émissions de méthane à la COP26.

Par ailleurs, l’accord de Paris issu de la COP21, qui avait la particularité d’être un traité international, a eu un effet incontestable sur le secteur financier. Aujourd’hui, beaucoup de banques prennent cet engagement comme référence dans leurs politiques de désinvestissement. D’ailleurs, en réaction à la COP28, le Crédit Agricole vient d’annoncer qu’il s’engagerait à ne plus financer de nouveaux projets d’extraction d’énergies fossiles et à réduire de 75% le CO2 émis par les projets financés sur le pétrole et le gaz d’ici à 2030. On voit bien que quelque chose se passe.

Attention cependant : cela ne signifie pas que l’ensemble du système financier mondial est aligné sur cet objectif, loin de là. La preuve : à ce jour, je ne connais pas un seul grand projet pétrolier ou gazier dans le monde qui ne soit pas parvenu à trouver des sources de financement suffisantes.

Bientot le pic des énergies fossiles (AIE) ?

Bientot le pic des énergies fossiles (AIE) ?

L’agence internationale de l’énergie annonce bientôt que le monde aura bientôt atteint le pic des les énergies fossiles. Un pronostic qui n’apporte pas grand-chose et même assez flou. Ce n’est plus une question de “si” mais seulement de “dans quel délai” et le plus tôt sera le mieux pour nous tous», explique le directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol !

L’agence internationale qui modère tout de suite son propos pourtant approximatif en indiquant que forcément ce sera insuffisant pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris, soit une hausse de la température limitée à 1,5° C.

La demande de combustible fossile reste bien trop élevée à ce stade, insiste l’agence qui est devenue la référence mondiale en matière d’énergie. Et l’AIE souligne, avec ce retard probable sur la limitation de la hausse des températures, un risque rarement évoqué. La sécurité du système énergétique mondial, qui a été conçu pour une température globalement plus fraîche, et avec moins d’événements de chaleur extrême, pourrait être sapée.

Redoutant que la hausse de température atteigne malgré tout 2,4°C durant ce siècle, l’AIE propose un plan d’actions ambitieux basé sur «cinq piliers», notamment la montée en puissance des énergies renouvelables, qui pourrait être entérinée lors de la COP 28 qui se tiendra à Dubaï début décembre.

Mais une COP Qui n’a aucun pouvoir de décisions vis-à-vis des états qui en outre ne tiennent même pas leurs promesses. Bref reste à inventer la régulation mondiale climatique.

Energies fossiles: « L’accord de Paris ne suffira pas  »

Energies fossiles: « L’accord de Paris ne suffira pas  »


Plus de 300 scientifiques, parmi lesquels Valérie Masson-Delmotte et Jean Jouzel, signent une tribune dans le Monde pour rappeler que continuer d’investir dans les énergies fossiles nous empêchera d’atteindre les objectifs fixés par l’accord de Paris d’un réchauffement de 1,5 °C ou de 2 °C.

Face à l’accélération des événements climatiques extrêmes qui nous place à un moment de bascule de notre civilisation, nous, scientifiques et experts, appelons l’Assemblée nationale et le gouvernement français à prendre des mesures ambitieuses pour contenir le changement climatique et en atténuer les effets destructeurs.

De l’Europe à l’Amérique du Nord, de l’Asie à l’Afrique, l’été 2023 a été marqué par des vagues de chaleur meurtrières, des incendies dévastateurs et des inondations catastrophiques. Ces événements ont ébranlé nos sociétés et fragilisé nos écosystèmes. C’est pourquoi il est impératif de reconnaître l’urgence d’agir.

Dans une tribune publiée dans Le Monde le 7 mai 2023, certaines et certains d’entre nous exhortions les actionnaires de TotalEnergies à voter contre le plan climat de l’entreprise, bien insuffisant. Nous demandions aussi à l’entreprise d’abandonner ses nouveaux projets fossiles, dont l’East African Crude Oil Pipeline (EACOP).

Ce projet d’oléoduc de pétrole géant porté par TotalEnergies en Ouganda et en Tanzanie menace des écosystèmes sensibles d’Afrique de l’Est. Son développement a déjà contribué à des violations avérées des droits humains et, s’il est exploité, il contribuerait substantiellement à l’augmentation des émissions mondiales de gaz à effet de serre, selon le Climate Accountability Institute.

Malgré notre appel, les actionnaires de TotalEnergies ont approuvé son plan climat. Nous nous adressons donc à vous, responsables politiques, pour que vous preniez sans attendre les mesures aptes à préserver les conditions d’habitabilité de notre planète.

Comme l’a souligné le dernier rapport du groupe III du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), si les investissements dans les énergies fossiles continuent, la production énergétique restera synonyme d’émissions élevées, ce qui rendra difficile l’atteinte de l’objectif fixé par l’accord de Paris d’un réchauffement de 1,5 °C ou de 2 °C. En effet, respecter cet objectif entraînera des « actifs échoués » [« stranded assets », des actifs qui vaudront de moins en moins, dévalués] puisque nous devrons abandonner les infrastructures utilisant des énergies fossiles de façon prématurée, ainsi que les réserves d’énergies fossiles elles-mêmes.

Environnement- G20: échec pour la réduction des énergies fossiles

Environnement- G20: échec pour la réduction des énergies fossiles


En dépit de la hausse exceptionnelle des températures partout dans le monde, le G20 se termine sur un échec concernant la réduction des énergies fossiles en grande partie responsable de la canicule. Réunis à Goa en Inde, les ministres de l’Energie des pays du G20, n’ont pas réussi à trouver un consensus sur la réduction progressive de l’utilisation des combustibles fossiles pour produire de l’électricité. En cause notamment, les doutes sur l’efficacité du captage du carbone comme un des axes stratégiques et toujours la question du financement de la transition énergétique dans les pays pauvres

Une coalition de dix-huit pays, dont la France et l’Allemagne, menée par les Îles Marshall, réclame « une sortie urgente des énergies fossiles » et « un pic des gaz à effet de serre d’ici à 2025 », estimant que « l’humanité ne peut pas se permettre d’attendre ». Ce groupe de pays réclame une diminution de 43% des émissions mondiales d’ici à 2030 par rapport à 2019, afin de respecter la limite des 1,5°C de hausse des températures d’ici à la fin du siècle par rapport à l’ère pré-industrielle, conformément aux calculs des experts climat des Nations unies. Par rapport à l’ère pré-industrielle, le monde connaît aujourd’hui un réchauffement proche de 1,2°C sous l’effet de l’activité humaine, essentiellement de l’utilisation des combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz).

Mais beaucoup de pays en développement estiment que les pays riches, plus gros pollueurs, doivent financer davantage la transition énergétique.Et il y a évidemment les pays réticents du fait qu’ils produisent des énergies fossiles.

Certains gros producteurs de pétrole sont également réticents à une sortie rapide des combustibles fossiles. Ed King, du réseau de communication sur le climat GSCC, a notamment reproché à la Russie et l’Arabie saoudite le manque de progrès dans les négociations de samedi. Ces pays ont « bloqué les efforts pour un accord sur un triplement des énergies propres visant à réduire les énergies fossiles », a-t-il déploré sur Twitter.

G20: Pas d’accord concernant la réduction des énergies fossiles

G20: Pas d’accord concernant la réduction des énergies fossiles


En dépit de la hausse exceptionnelle des températures partout dans le monde, le G20 se termine sur un échec concernant la réduction des énergies fossiles en grande partie responsable de la canicule. Réunis à Goa en Inde, les ministres de l’Energie des pays du G20, n’ont pas réussi à trouver un consensus sur la réduction progressive de l’utilisation des combustibles fossiles pour produire de l’électricité. En cause notamment, les doutes sur l’efficacité du captage du carbone comme un des axes stratégiques et toujours la question du financement de la transition énergétique dans les pays pauvres

Une coalition de dix-huit pays, dont la France et l’Allemagne, menée par les Îles Marshall, réclame « une sortie urgente des énergies fossiles » et « un pic des gaz à effet de serre d’ici à 2025 », estimant que « l’humanité ne peut pas se permettre d’attendre ». Ce groupe de pays réclame une diminution de 43% des émissions mondiales d’ici à 2030 par rapport à 2019, afin de respecter la limite des 1,5°C de hausse des températures d’ici à la fin du siècle par rapport à l’ère pré-industrielle, conformément aux calculs des experts climat des Nations unies. Par rapport à l’ère pré-industrielle, le monde connaît aujourd’hui un réchauffement proche de 1,2°C sous l’effet de l’activité humaine, essentiellement de l’utilisation des combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz).

Mais beaucoup de pays en développement estiment que les pays riches, plus gros pollueurs, doivent financer davantage la transition énergétique.Et il y a évidemment les pays réticents du fait qu’ils produisent des énergies fossiles.

Certains gros producteurs de pétrole sont également réticents à une sortie rapide des combustibles fossiles. Ed King, du réseau de communication sur le climat GSCC, a notamment reproché à la Russie et l’Arabie saoudite le manque de progrès dans les négociations de samedi. Ces pays ont « bloqué les efforts pour un accord sur un triplement des énergies propres visant à réduire les énergies fossiles », a-t-il déploré sur Twitter.

Le PDG de la compagnie pétrolière des Emirats arabes unis Adnoc, Sultan Al Jaber, qui présidera les négociations de la COP28, a déclaré qu’il s’attendait à ce que les combustibles fossiles continuent à jouer un rôle, même réduit, avec l’aide, controversée, de dispositifs de captage ou de stockage de carbone. Il a toutefois estimé que leur réduction était « inévitable » et « essentielle », mais que le réalisme interdisait de s’en passer du jour au lendemain.

Les pays du G20 ont également rejeté les mesures exhortant les pays développés à mobiliser conjointement 100 milliards de dollars par an pour l’action climatique dans les pays en développement pour 2020-2025.

(Avec AFP et Reuters)

Vague de chaleur de 16 à 17 jours en Grèce, mercure en hausse aux Etats-Unis

La Grèce vit « probablement » la plus longue canicule jamais enregistrée dans son histoire avec des températures attendues au-dessus de 44°C ce week-end, pendant que la vague de chaleur record frappant le sud des Etats-Unis risque de progresser à travers ce pays.

« Nous allons probablement subir une vague de chaleur de 16 à 17 jours, ce qui n’est jamais arrivé auparavant dans notre pays », a déclaré Kostas Lagouvardos, le directeur de recherche à l’Institut pour la recherche environnementale et le développement durable de l’Observatoire national d’Athènes, à la télévision ERT.

En Grèce, tous les sites archéologiques vont continuer à garder portes closes aux heures les plus chaudes. Les touristes ne seront autorisés à entrer dans la célèbre Acropole d’Athènes que jusqu’à 11H30 dimanche.

« Il faut une vigilance absolue (…) car les moments difficiles ne sont pas passés », a prévenu le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis.

« Nous faisons face à une nouvelle canicule » et « à un éventuel renforcement des vents » qui attisent déjà depuis lundi plusieurs incendies autour de la capitale, a-t-il ajouté.

En 24 heures, 46 nouveaux incendies se sont déclenchés dans le pays, selon les pompiers. Sur l’île touristique de Rhodes, où un feu de forêt fait rage depuis cinq jours, plus de 20 bateaux ont participé samedi à une opération d’évacuation de plus de 1.500 personnes. A la surface de la mer, le mercure était de 2 à 3°C au-dessus de la normale, ont annoncé samedi les services météorologiques. Des températures allant jusqu’à 45°C sont attendues pour dimanche dans la région de Thessalie (centre).

Mercure en hausse aux Etats-Unis

Aux Etats-Unis, environ 80 millions de personnes vont subir des températures de 41°C et plus ce week-end, alertent les services météorologiques américains (NWS). Elles pourraient monter à plus de 46°C à Phoenix en Arizona (sud-ouest), qui subit actuellement sa plus longue vague de chaleur jamais enregistrée : vendredi, le mercure a dépassé les 43°C pour le 22e jour d’affilée.

A 500 km de là, en Californie, la Vallée de la Mort et ses températures les plus élevées de la planète attirent les touristes, ces derniers voulant se prendre en photo aux côtés d’un écran affichant des températures toujours plus extrêmes. Certains attendent que le record absolu sur Terre – 56,6°C enregistrés à cet endroit en 1913 -, contesté par certains experts, soit battu. Un homme de 71 ans y est mort en début de semaine et les gardes du parc national de la Vallée de la Mort soupçonnent que « la chaleur a joué un rôle » dans son décès, ce qui en ferait le second de l’année dans ces circonstances.

Pour la suite du mois de juillet, la canicule devrait se déplacer vers le centre des Etats-Unis, du côté des Rocheuses et des grandes plaines du Midwest, selon l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA).

Au Canada, en revanche, des pluies torrentielles s’abattent sur la province de la Nouvelle Ecosse (est), transformant les routes en torrents. Quelque 20.000 clients du fournisseur d’électricité Nova Scotia Power étaient toujours sans courant en milieu de matinée samedi.

Le mois de juillet est en voie de battre le record du mois le plus chaud jamais enregistré sur Terre, non seulement depuis que l’on prend des mesures mais aussi depuis des « centaines, si ce n’est des milliers d’années », a déclaré à la presse le climatologue en chef de la Nasa, Gavin Schmidt. Cela n’est pas seulement dû à El Niño, le phénomène climatique cyclique qui prend sa source dans l’océan Pacifique et entraîne une augmentation des températures mondiales, a-t-il précisé. Pour ce spécialiste, les températures extrêmes vont persister car « nous continuons d’émettre des gaz à effet de serre dans l’atmosphère ».

(AFP)

Contre l’hydrogène… les énergies fossiles !!!

Contre l’hydrogène… les énergies fossiles !!!

par Par Samuel Furfari, professeur en géopolitique de l’énergie, haut fonctionnaire de la Commission

Un véritable hymne aux énergies fossiles contre les énergies renouvelables notamment contre l’hydrogène. Une position constante déjà développée dans son livre « vive les énergies fossiles » extrait:

« Depuis la crise pétrolière de 1973, il y a quarante ans, le monde vit sous la hantise des menaces énergétiques, dont nos économies payent le prix fort. Tandis que des élites ne jurent que par les « énergies renouvelables », c’est une tout autre réalité qui se dessine sous nos yeux. Plusieurs phénomènes concomitants marquent la revanche éclatante des énergies « fossiles » (pétrole, gaz, charbon) : la convention du droit de la mer, qui a ouvert d’immenses zones maritimes à la prospection, l’explosion du gaz naturel, les investissements conséquents dans la prospection et production pétrolière, enfin l’extraordinaire révolution du gaz et du pétrole de schiste » !!!!!!


Une tribune vraiment néandertalienne dans le journal « Tribune »
!

En 1865, le Britannique William Stanley Jevons dans « La Question du charbon » (The Coal Question) était préoccupé parce que le succès de la machine à vapeur perfectionnée par James Watt qui consommait moins d’énergie allait favoriser sa multiplication et ainsi occasionner une demande croissante de charbon, ce qui allait conduire à l’épuisement des réserves de charbon britannique (paradoxe dit de Jevons).

58 ans plus tard, le 4 février 1923, John Haldane, généticien et biologiste britannique, prononça un discours à la Heretics Society, un club d’intellectuels de l’université de Cambridge, intitulé « Daedalus or, Science and the Future » [i]. Dans cette communication, Haldane, sans toutefois nommer la théorie de Jevons, n’acceptait pas que l’annonce de l’épuisement des mines de charbon annoncé en Grande-Bretagne puisse entraîner l’effondrement de sa civilisation industrielle. Bien que biologiste, il voulut proposer des idées que l’on qualifierait aujourd’hui de politique énergétique afin de contrer la catastrophe annoncée à laquelle il semble que tout le monde avait succombé. Comme aujourd’hui en sorte.

Il imagina la création d’un réseau d’éoliennes pour produire de l’électricité qui allait générer de l’hydrogène par l’électrolyse de l’eau. C’était la première proposition concrète d’une économie basée sur la combinaison des énergies renouvelables et de l’hydrogène. Un siècle plus tard, il est intéressant d’observer que les problèmes avaient déjà été bien cernés par Haldane, car les difficultés intrinsèques de la filière hydrogène sont bien connues et sont bien antérieures à la fois à la crise pétrolière des années 1970 et du cadre de la lutte contre le changement climatique.
Haldane pensait que l’énergie hydraulique n’était pas un substitut valable au charbon en raison de son faible potentiel dans le Royaume-Uni, de sa fluctuation saisonnière et de sa distribution sporadique. Il envisageait mieux l’exploitation du vent qui est inépuisable bien qu’il le qualifiât déjà d’énergie intermittente. Il pensa que la question de l’électricité en Angleterre pourra être résolue grâce à l’exploitation du vent en couvrant le pays «  de rangées d’éoliennes métalliques actionnant des moteurs électriques qui, à leur tour, fourniront du courant à très haute tension à de grands réseaux électriques. »

Comme les Allemands d’aujourd’hui qui doivent gérer leur surplus d’électricité par temps trop venteux, le professeur de Cambridge cherchait donc un moyen de stocker leur énergie « sous une forme aussi pratique que le charbon ou le pétrole. Si un moulin à vent dans son jardin pouvait produire quotidiennement un quintal de charbon, nos mines de charbon seraient fermées demain ». Il pensait que le stockage allait peut-être pouvoir se faire grâce à des batteries de stockage bon marché « ce qui nous permettra de transformer l’énergie intermittente du vent en énergie électrique continue ». Comme aujourd’hui.

Mais Haldane était plus convaincu par le stockage sous forme d’hydrogène que dans des batteries. Il proposa d’installer des installations d’électrolytiques de l’eau afin de produire de l’hydrogène et de l’oxygène, qui « liquéfiés seraient stockés dans de vastes réservoirs à enveloppe sous vide, probablement enfouis dans le sol ». Il est aussi le concepteur de l’oxycombustion redevenue pour un temps vers 2010 à la mode afin que le CO2 généré par la combustion d’une énergie fossile ne soit pas dilué dans l’azote de l’air et ainsi capter plus facilement le CO2 pour le stocker. Précurseur, Haldane savait que sir William Grove avait inventé en 1838 la pile à combustible et a pensé à l’utiliser pour produire de l’électricité à partir de l’hydrogène. Ce fut trop tôt, car il a fallu attendre 1932 pour que Francis Thomas Bacon construise la première pile à hydrogène.

Haldane était aussi conscient du défi de la densité énergétique de l’hydrogène, énorme à l’état liquide et faible à l’état gazeux. Il a donc réfléchi à son stockage dans des réservoirs afin de pouvoir l’utiliser sous une forme appropriée. Il termine la présentation de sa vision futuriste de l’hydrogène en rappelant «  qu’aucune fumée ou cendre ne sera produite  ». C’est bien ce qu’on nous vend aujourd’hui comme avantage.

Il y a un siècle, il n’y avait pas de médias sociaux, mais les idées circulaient. Les nazis ont étudié le concept futuriste de Haldane. Le livre « Technologie et économie dans le troisième Reich »[ii] du Dr Franz Lawaczeck publié en 1933 présente le concept de la production d’hydrogène à partir d’énergie éolienne, mais l’écarte, car brûler de l’hydrogène c’est un contresens chimique, industriel et économique. En 1933, le prix de l’hydrogène utopique, qu’on n’appelait pas encore vert, était prohibitif par rapport à celui produit industriellement avec du charbon, le combustible fossile qui était la matière première de la chimie. Hier comme aujourd’hui, brûler de l’hydrogène, c’est comme brûler un sac à main Louis Vuitton pour produire de la chaleur.

Dès le développement extraordinaire de l’électronucléaire, dans les années 1960, la Commission européenne a entrepris des recherches dans le cadre du traité Euratom dans son nouveau Centre commun de recherche d’Ispra. Le fonctionnaire européen Cesare Marchetti, brillant fondateur de la recherche moderne sur l’hydrogène, a vite compris avec quelques calculs élémentaires que l’électrolyse consomme beaucoup trop d’énergie pour dissocier la molécule d’eau. Cette voie est sans issue. Lawaczeck explique même que l’électrolyse à haute température que l’on présente aujourd’hui comme une possible voie pour pallier les inconvénients de cette méthode de dissociation de l’eau est tout aussi illusoire.

Le changement climatique n’a pas soudainement rendu les ingénieurs intelligents ; c’est même insultant de prétendre que les générations précédentes étaient des idiots. Les lois de la physique et de la chimie sont immuables. Les milliards d’euros que déverse la Commission européenne pour produire de l’hydrogène vert ne les changeront pas, l’hydrogène vert c’est du vent. Les sympathiques idées de John Haldane le sont toujours après un siècle, de sorte que l’hydrogène restera toujours l’énergie du futur.

La guerre, un prétexte pour continuer les énergies fossiles

 La guerre, un prétexte pour continuer les énergies fossiles

 

Le conflit entre la Russie et l’Ukraine ne fait qu’amplifier la crise énergétique à l’œuvre depuis l’été 2021. Les Etats européens parent au plus pressé plutôt que d’enclencher une véritable transition énergétique, constate dans sa chronique Stéphane Lauer, éditorialiste au « Monde ».

 

L’invasion de l’Ukraine par la Russie aurait pu faire coïncider l’agenda diplomatique avec la lutte contre le changement climatique. La nécessité de s’affranchir des hydrocarbures russes pour faire pression sur Vladimir Poutine afin de stopper le plus rapidement possible l’agression était l’occasion de joindre l’indispensable (la sécurisation des approvisionnements énergétiques) à l’essentiel (l’accélération de la transition énergétique).

Mais dix semaines après le début des hostilités, les mauvais réflexes demeurent. Les économies européennes parent au plus pressé. Il s’agit davantage de trouver d’autres fournisseurs d’énergies fossiles plus fréquentables que de commencer un sevrage qui, seul, permettrait de véritablement changer la donne.

Plutôt que de se focaliser sur l’urgence de la sobriété et de décréter une mobilisation générale pour produire davantage d’énergies vertes, les investissements dans le pétrole et le gaz repartent allégrement à la hausse, risquant de mettre en péril les engagements pris dans le cadre de l’accord de Paris. A la guerre comme à la guerre, répondent en chœur industriels et dirigeants politiques. Mais ce conflit est un mauvais alibi pour continuer à miser sur les énergies fossiles.

Contrairement à un scénario répété à l’envi, la guerre russo-ukrainienne n’est pas le déclencheur de la crise énergétique actuelle. Elle ne fait qu’amplifier un phénomène qui s’est manifesté dès l’été 2021 avec une hausse brutale des prix du pétrole et du gaz. C’est à ce moment qu’il aurait fallu commencer à accélérer la transition énergétique.

Les Européens ont préféré faire le dos rond en misant sur un retour rapide à la normale. D’où les dispositions de court terme qui ont été prises pour préserver le pouvoir d’achat, sans profondément changer notre mode de consommation d’énergie. « La priorité a été donnée à des choix politiquement faciles mais qui sont économiquement coûteux et environnementalement désastreux », estime Thomas Pellerin-Carlin, directeur du Centre énergie de l’Institut Jacques Delors.

L’exemple du gaz naturel liquéfié (GNL) est emblématique de ces choix. Recourir à cette solution dans l’urgence pour diversifier l’approvisionnement et se rendre moins dépendant de la Russie peut se comprendre à court terme. Mais les options prises actuellement, qui s’inscrivent dans la durée, sont beaucoup moins justifiées. Sur le plan économique, le GNL se négocie sur un marché très instable et se révèle assez coûteux. Sur le plan écologique, la liquéfaction est un procédé extrêmement énergivore, sans compter les fuites de méthane tout au long de l’acheminement. Pris globalement, le cycle de production n’est pas beaucoup plus vertueux que celui du charbon.

« Le courage européen qui manque pour sortir des combustibles fossiles » (Maxence Cordiez)

« Le courage européen qui manque pour sortir des combustibles fossiles » (Maxence Cordiez)

 

Maxence Cordiez publie « Énergies », (éd. Tana) (1), un ouvrage de vulgarisation énergétique basé sur des faits et des données pour fournir une information fiable. Ce jeune ingénieur, spécialiste de la transition énergétique, fait partie de cette nouvelle génération qui entend conjuguer écologie et science, une approche pragmatique qui ne se retrouve pas dans l’écologie politique, en particulier sur la question du nucléaire. L’envolée des prix de l’énergie à la fin de 2021 qui s’est amplifiée avec la guerre en Ukraine a remis en cause la politique européenne dont Maxence Cordiez pointe les faiblesses et propose des moyens pour y remédier.

 

« LA TRIBUNE » - La Russie a décidé de couper mercredi dernier le gaz à la Pologne et à la Bulgarie, car ces deux pays refusent de payer en roubles. Qu’en pensez-vous ? MAXENCE CORDIEZ.

 

La Russie montre ses muscles. Il faudra voir si ces coupures s’étendent à d’autres pays. En attendant, les Etats membres de l’Union européenne devraient davantage tenir compte de cette menace en adoptant rapidement des mesures pour réduire notre consommation de gaz et d’électricité. Cela passe par exemple par des campagnes de sensibilisation de la population à la sobriété. Car l’enjeu est de reconstituer les stocks de gaz en Europe avant l’hiver prochain. Or, depuis le début du conflit en Ukraine, quasiment rien n’a été fait pour économiser le gaz. En réalité, on a déjà perdu deux précieux mois.

 

Dans votre ouvrage, la sobriété est une notion clé. Estimez-vous que les citoyens n’ont pas le bon comportement ?

 

La sobriété ne se réduit pas aux seuls comportements des consommateurs, qui peuvent différer en fonction de la vie et des sensibilités de chacun : baisser le chauffage, covoiturer, réduire l’utilisation de sa voiture, éteindre les appareils électriques… Elle passe aussi par des mesures réglementaires comme la limitation de la consommation des véhicules mis sur le marché ou l’interdiction des frigos sans porte dans les magasins. Le rôle de l’Etat est crucial, et de nombreuses mesures réglementaires pourraient être prises par le gouvernement. Le but n’est pas de contraindre les consommateurs, mais au contraire de préserver au maximum le cœur des services rendus par les combustibles fossiles. Par exemple, il est préférable de faire des concessions aujourd’hui pour éviter de voir la précarité énergétique s’étendre l’hiver prochain. Mais les pays européens ont du mal à sortir de leurs schémas de pensée classiques. Ils essaient bien de diversifier l’approvisionnement en GNL, par exemple en passant un accord avec les Etats-Unis pour augmenter les livraisons de 15 milliards de m3. Mais cela représente à peine 7% des presque 200 milliards de m3 que l’Europe, Turquie incluse, importe par an de la Russie. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) s’est penchée sur ce problème. Elle a publié deux notes, l’une sur le gaz et l’autre sur le pétrole, proposant chacune dix mesures pour réaliser rapidement des économies tant du côté de la demande, que de l’offre d’énergies alternatives. Or la plupart de ces recommandations n’ont pas été suivies par les gouvernements. Par exemple, l’AIE suggère de suspendre les fermetures de réacteurs nucléaires. En réponse, la Belgique et l’Allemagne ont réaffirmé leur priorité de sortie du nucléaire… Au-delà des discours, les pays européens, et c’est vrai ailleurs dans le monde, n’ont pas la ferme volonté de sortir des combustibles fossiles. Aujourd’hui, cette dépendance nous éclate à la figure, et on n’en est qu’au début. Depuis 2017, les extractions gazières sont en déclin en Norvège. Ce pays est le deuxième fournisseur de l’UE derrière la Russie. Les pays qui ont fait le choix de recourir au gaz fossile dans la décennie passée – parce qu’il ne coûtait pas cher – ont du mal aujourd’hui à remettre en question cette dépendance. L’Allemagne, qui refuse de rouvrir la question du nucléaire, choisit finalement de recourir – officiellement de façon temporaire, probablement de façon durable – au charbon. Je pense que Berlin se dit que la guerre en Ukraine ne durera pas éternellement, que malgré tout, la Russie restera notre voisin, et qu’un cessez-le-feu permettra de revenir à la situation d’avant. C’est-à-dire que l’Allemagne pourra de nouveau compter sur des importations massives et durables de gaz fossile russe. Sauf qu’on ne sait pas quand interviendra ce cessez-le-feu.

Des guerres qui relancent l’extraction d’énergies fossiles

Des guerres qui relancent l’extraction d’énergies fossiles

 

 

La crise énergétique provoquée par l’invasion russe en Ukraine n’accélérera pas la transition écologique, mais risque, au contraire, de relancer l’extraction d’énergies fossiles, met en garde, dans sa chronique au « Monde », l’historien Jean-Baptiste Fressoz.

 

Chronique.

 

La mode est au rappel du souvenir des chocs pétroliers de 1973 et de 1979 : envolée du prix des carburants, « chasse au gaspi », heure d’été, limitation de la vitesse, hantise du pic pétrolier. L’évocation s’arrête souvent là, et l’on oublie la suite : l’énorme « contre-choc » qui fit suite au renchérissement des années 1970. En cherchant à modifier les termes de l’échange, l’OPEP lança, contre son gré, un renouveau mondial de l’extraction d’énergie fossile. Capitaux, technologies et soutien politique rendirent possible l’offshore profond en mer du Nord ou dans le Golfe du Mexique, la fracturation hydraulique ou encore l’exploitation des schistes bitumineux d’Alberta (Canada). Enfin et surtout, les chocs pétroliers relancèrent l’extraction de charbon…

Jimmy Carter, président des Etats-Unis de 1977 à 1981, incarne parfaitement l’ambiguïté de cette décennie. Certes, il fait installer devant les caméras de télévision des panneaux solaires sur le toit de la Maison Blanche ; certes, il prononce un discours retentissant sur la « transition énergétique » (18 avril 1977). Mais qu’on ne s’y trompe pas, la « transition » est alors uniquement une affaire de souveraineté nationale, et l’expression, encore peu usitée, servait simplement à donner un aspect futuriste à un programme qui ne l’était guère. Après la présentation de son « plan énergétique national » – qui prévoit un triplement de l’extraction houillère –, le New York Times écrit le 30 avril 1977 : « Les Etats-Unis et le monde sont au début d’une nouvelle transition énergétique. »

Dans les années qui suivent, le charbon se modernise grâce aux capitaux de l’industrie pétrolière. Par exemple, Total investit dans des mines de charbon en Afrique du Sud. Aux Etats-Unis, Exxon et d’autres compagnies assurent le développement d’immenses mines à ciel ouvert. Au lieu d’aller chercher le charbon sous le sol, on enlève le sol qui le recouvre. La nature devient « overburden » (« mort-terrain », dans le jargon minier). Le charbon est acheminé par convois ferroviaires de 130 000 tonnes. La productivité des mines est multipliée par dix. Une loi de 1977 subventionne la conversion au charbon des centrales thermiques. Résultat : le charbon américain croit fortement jusqu’à son pic de 2008.

En Chine, le second choc pétrolier correspond à l’arrivée de Deng Xiaoping au pouvoir. Profitant de la hausse des cours mondiaux, le PCC choisit d’exporter son pétrole et d’utiliser du charbon. On assiste alors à un phénomène rare de régression technologique avec la prolifération de petites mines villageoises n’utilisant presque aucune machine. Celles-ci produisent près de la moitié du charbon chinois au prix de milliers de morts. Le taux d’accidents est deux à quatre fois supérieur à celui des mines européennes du XIXe siècle. Dans les années 2010, chaque année, la Chine extrait davantage de charbon que la France durant toute son histoire.

Mettre fin à l’addiction aux énergies fossiles

 

Mettre fin à l’addiction  aux énergies fossiles

L’abandon de cette énergie fossile aurait des répercussions environnementales, économiques et même géopolitiques, tandis que Moscou se nourrit de cette manne financière pour faire vaciller Kiev. Par Jean-François Moreau, ingénieur, spécialiste de la transition énergétique et de l’efficacité énergétique des bâtiments. ( la Tribune)

Dans leur ensemble, les membres du gouvernement français le reconnaissent volontiers: la guerre déraisonnable que livre, depuis quelques jours, Vladimir Poutine à l’Ukraine, a démontré la capacité des Européens à s’unir quand la crise frappe à leurs frontières. En prenant des sanctions économiques et financières jamais vues auparavant, Bruxelles s’est imposée, d’une seule et même voix, pour contrer l’avancée de l’autoritarisme russe, qui ne s’attendait vraisemblablement pas à trouver sur son chemin une Europe aussi unifiée.

Celle-ci peut, et doit à présent aller encore plus loin. Car il n’a échappé à personne que la crise en Ukraine – et les réponses de l’Union européenne (UE) à l’encontre de Moscou – pourrait mener à une interruption des livraisons de gaz naturel en provenance de la Russie, aujourd’hui le premier fournisseur de l’Europe, avec 160 milliards de mètres cubes d’hydrocarbures par an (plus de 40 % des importations européennes dans le secteur). Le moment est donc venu, pour Bruxelles, de réfléchir à une réorientation de sa politique énergétique, qui pourrait avoir de grandes (et bénéfiques) répercussions.

Un problème moral

Des répercussions géopolitiques, tout d’abord. Comme l’a rappelé l’eurodéputée progressiste Aurore Lalucq sur Twitter : « Financer le gaz [russe], c’est financer la guerre de Poutine ». Un constat qui n’est pas sans poser un problème moral aux Européens, certains, comme l’Allemagne, dépendant plus fortement que d’autres des importations russes – 50 % du charbon allemand provient de Russie. A l’inverse, un pays comme la France, par exemple, mise avant tout sur la Norvège pour ses importations de gaz (36 %), Moscou arrivant loin derrière (17 %).

Couper les robinets de gaz russe n’aurait pas qu’un impact diplomatique. Il en va de l’intelligibilité de la ligne de conduite européenne. Puisqu’il n’y a qu’à voir la frilosité de Berlin, au moment de discuter de l’exclusion de la Russie de SWIFT (le plus grand réseau de transactions financières au monde), pour se rendre compte à quel point la dépendance de l’Europe à l’égard du gaz russe est source de paradoxe. Tandis que Bruxelles, d’un côté, insistait pour prendre des mesures fortes à l’encontre de Moscou, certains membres, l’Allemagne en tête, hésitaient sur leur teneur et ce principalement pour des raisons énergétiques.

A ce titre, les États membres pourraient faire un grand pas vers la transition énergétique européenne en stoppant leurs importations de gaz russe. Pour reprendre l’exemple de l’Allemagne, modèle à ne surtout pas suivre si l’on veut conduire une politique favorable à l’environnement et au climat, ses importations de charbon russe sont une véritable épine dans le pied de la transition européenne. En décidant d’arrêter le nucléaire après l’accident de Fukushima, en 2011, Berlin ouvrait en réalité grand la porte aux énergies fossiles, extrêmement polluantes, et catastrophiques pour le climat.

L’Allemagne a d’ailleurs été contrainte de repousser de 15 ans sa sortie du charbon, initialement prévue en 2023, à 2038 donc, étant donné que la houille, tout comme le gaz russe, viennent en renfort des gigantesques parcs éoliens et solaires allemands, dont l’intermittence s’avère un réel problème en cas de pics de consommation (comme en hiver). Et Robert Habeck, ministre fédéral de l’Économie et vice-chancelier, de reconnaître d’ailleurs en décembre 2021 : « Nous allons rater nos objectifs de réduction du CO2 en 2022 et 2023 ».

Si Bruxelles veut tenir ses engagements liés à la transition énergétique européenne, elle doit clarifier son propos à l’égard du gaz russe, et l’imposer à l’ensemble de ses membres. A commencer par Berlin. L’UE doit prendre appui sur la crise énergétique qui pointe pour mettre en avant la nécessité de son autonomie stratégique en la matière. Une autonomie dont l’atome est une clé de voûte, qui possède le triple avantage d’être local, décarboné et économique, pour renverser la vapeur à tout point de vue : énergétique, financier et géopolitique.

En ce sens, on peut se féliciter des annonces faites par le président français Emmanuel Macron, qui a insisté, dans son discours de Belfort, sur la réindustrialisation de notre pays grâce aux énergies renouvelables et au nucléaire. Ce dernier s’est enfin vu attribuer une feuille de route à la hauteur du rôle qu’il a à jouer dans l’avènement d’un monde neutre en carbone, après des années d’affaiblissement et de renoncements. La transition énergétique est plus que jamais, aujourd’hui, l’axe principal de la politique européenne, qui doit se nourrir de la production d’énergie décarbonée pour faire de Bruxelles, non seulement, le leader mondial de la transition énergétique, mais également l’un des piliers de la défense du monde démocratique face à l’autoritarisme qui tente de pénétrer ses frontières à l’Est.

Energies fossiles autorisées chez soi mais pas chez les autres !

Energies fossiles autorisées chez soi mais pas chez les autres !

Un curieux accord sur les énergies fossiles dont le développement ne devrait plus être encouragé à l’étranger mais qui pourront être exploité et utilisé nationalement. Cette déclaration ambiguë s’ajoute à une succession de promesses inédites formulées ces derniers jours à la COP26. Hier, la France avait notamment rejoint une autre coalition, baptisée Boga (Beyond oil and gas alliance). Portée par le Costa Rica et le Danemark, elle rassemble une quinzaine de pays et régions qui s’engagent à sortir progressivement à l’exploitation de gaz et de pétrole sur leur sol. Et jeudi dernier, presque 200 pays s’étaient engagés à sortir progressivement du charbon à partir de 2030, en stoppant tout « soutien à la création de nouvelles centrales ». Bref une succession d’engagements finalement assez contradictoire et peu contraignants. À noter que pour le charbon l’obligation d’abandon à terme a été remplacée par le mot réduction à la demande de la Chine et de l’Inde en particulier

Cop 26: noyautée par les représentants des énergies fossiles ?

Cop 26: noyautée par les représentants des énergies fossiles ?

Pas moins de 500 lobbyistes des énergies fossiles auraient participé aux travaux de la Cop 26 d’après Global Witness. «Les chercheurs ont compté le nombre de personnes directement affiliées à des sociétés de combustibles fossiles, y compris des sociétés comme Shell, Gazprom et BP, ou qui étaient membres de délégations agissant au nom de l’industrie des combustibles fossiles», précise l’ONG. Elle a notamment dénombré plus de 100 entreprises de combustibles fossiles représentées à la COP26. Global Witness, ainsi que Corporate Accountability, Corporate Europe Observatory (CEO), Glasgow Calls Out Polluters, qui ont aussi participé à cette analyse, dénoncent la présence problématique de ces lobbyistes. Ces ONG demandent des règles plus strictes à l’avenir, à savoir l’exclusion de tout participant ayant des intérêts financiers ou directs dans la production ou la combustion de combustibles fossiles.

Énergies fossiles : sur une tendance de doublement incompatibles avec l’accord de Paris

Énergies fossiles : sur une tendance de doublement incompatibles avec l’accord de Paris

 

D’après l’ONU qui a examiné les plans énergies des gouvernements, on s’oriente vers un doublement du volume d’énergie fossile. Une perspective totalement contradictoire avec l’accord de Paris et qui bien entendu va occuper le centre des discussions de la COP 26 qui va se tenir à Glasgow pendant une quinzaine de jours

Il se confirme donc que l’accord de Paris a été surtout une vache opération de communication qui en réalité n’est guère contraignante pour les signataires de cet accord. D’ailleurs dès le départ on a seulement retenu le principe que chaque État fixé librement ses objectifs et ses moyens.

D’une certaine manière on peut dire que les propos extrémistes des écolos ont contribué à lire le débat et les réalités. À écouter ses écolos souvent gauchistes la rupture énergétique était possible en quelques années seulement au plan mondial. C’était évidemment faire l’impasse totale les problématiques économiques, techniques sociales et même géopolitiques.

Les projets de ses écolos reposent en fait sur une décroissance brutale qui met en cause le développement économique et social de  nombre de pays avec  encore davantage de pauvreté. En outre, il y a une contradiction fondamentale concernant l’énergie électrique dont une grande partie est produite à partir du charbon. Et le volume de charbon utilisé ne va pas diminuer d’ici 2050. La transition énergétique sera très gourmande en électricité est forcément en énergie pour la produire

Sur la tendance actuelle, l’ONU constate que les plans des différents gouvernements conduiraient. à « une augmentation d’environ 240% du charbon, 57% du pétrole et 71% du gaz en 2030 par rapport à ce qui serait compatible avec une limitation du réchauffement climatique à 1,5°C

Le charbon, le pétrole et le gaz, sources de l’essentiel du réchauffement climatique du fait de leurs émissions, représentaient toujours 80,2% de la consommation d’énergie finale en 2019, contre 80,3% en 2009, notait le groupe de réflexion international REN21 en juin dernier. La part des énergies renouvelables, elle, est passée de 8,7% à 11,2% du total, avec une croissance annuelle de 5% en moyenne. Une croissance utile mais bien incapable de répondre aux doublement de la demande d’électricité d’ici une dizaine d’années.

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