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Défense de la forêt landaise

Défense de la forêt landaise

 

« La forêt de pin [landaise] n’est pas « naturelle » mais à but productif. Fort bien, mais pourquoi pas ? Malgré ce massif d’un million d’hectares, nous manquons de bois. [...] Il nous semblerait logique de sanctuariser cette production en ces temps de recherche d’indépendance et d’autosuffisance », écrit Sylvie Daulouède, en réaction à une tribune ( dans « Le Monde ».)

 

Sylvicultrice, Landaise de naissance, constamment émerveillée par cette forêt que je parcours depuis mon enfance, je ne peux que réagir à la tribune de Hugues Jallon concernant l’avenir du massif forestier des Landes. J’invite M. Jallon à venir partager mon plaisir de me promener dans les fougères et la bruyère sous les pins qu’il regroupe sous l’appellation « d’usine » en reprenant le terme consacré de l’époque napoléonienne. Usine s’entendant en ce temps-là comme un outil de production agricole.

Au cours de cette simple promenade, M. Jallon, visiblement peu concerné par la sensibilité à un écosystème riche de faune et de flore, apprendra cependant, en peu de temps, beaucoup plus de notions qu’à la simple lecture de Wikipedia sur son ordinateur. Quelques exemples ? Impossible de faire tout un cours sur le sujet en quelques lignes car la forêt ne s’apprend pas sur un ordinateur.

Essayons tout de même pour l’essentiel. En se promenant, M. Jallon lèvera la tête pour regarder la canopée de tous ces pins qui montent jusqu’à 30-40 m de haut. Il apprendra alors que si l’on plante un pin au milieu d’un champ, il ne se développera pas plus qu’un pommier. Les plantations doivent être serrées pour que le pin aille chercher la lumière. Formidable nature : au cours de sa croissance, il va se débarrasser de ses branches basses. On nomme cela l’élagage naturel .

Oui, mais ces branches qui se détachent laissent des plaies sur le tronc. Qu’à cela ne tienne, l’arbre va sécréter une espèce de colle qui fera pansement. Cette colle est une résine (oléorésine) que les gemmeurs ont récoltée durant des décennies. Il faudra régulièrement éclaircir cette forêt touffue et aboutir à ces lignes qui laissent le pin grandir, n’en déplaise tant à l’auteur de la tribune. Il s’agit là d’un cycle naturel extrêmement sophistiqué et bien loin d’une usine.

Par ailleurs, M. Jallon qui verra des biches, des oiseaux de toutes sortes, des papillons et des insectes que l’on ne trouve plus dans les champs agricoles, constatera combien le sol est sec avec les exceptionnelles canicules. Nous lui apprendrons alors que le pin est un arbre d’une rare intelligence situationnelle. Il se met alors en mode économie d’eau et n’en consomme pratiquement plus. Quand la pluie revient, mouvement inverse, il stocke l’eau comme un trésor.

On pourrait ainsi agrémenter la visite de M. Jallon de tas de notions liées à la vie des pins qui, nous en sommes convaincus, changeront son regard sur ces arbres. Reste cependant un argument à ses yeux décisif : la forêt de pin n’est pas « naturelle » mais à but productif. Fort bien, mais pourquoi pas ? Malgré ce massif d’un million d’hectares, nous manquons de bois. Nous en importons, en particulier de Russie. Il nous semblerait logique de sanctuariser cette production en ces temps de recherche d’indépendance et d’autosuffisance.

Oui, mais les sols sont détruits, pense trop rapidement M. Jallon. Sait-il que chaque propriétaire, s’il veut bénéficier des avantages fiscaux (loi dite Sérot-Monichon), est obligé d’établir un plan de gestion ? Il ne pourra pas couper ses arbres quand il le veut. Tout cela très rigoureusement et avec le souci constant d’assurer une rotation qui permet aux terrains de se régénérer. Toute cette organisation a généré un écosystème remarquable et envié des autres pays.

Les Landais aiment leurs pins, leurs terres. Ils en retirent des subsides, mais pas au prix d’une exploitation sauvage. Si M. Jallon veut détruire tout cela en trouvant mieux que de revenir au temps des échasses, des marais, du paludisme et des autochtones que Napoléon appelait « les primitifs », nous sommes preneurs. Mais avant cela, par pitié, qu’il relise Mauriac, qu’il se promène dans la forêt, qu’il s’imprègne de ces habitus locaux qui font de cette forêt un joyau de notre pays.

Comment prévenir les incendies de forêt ?

Comment prévenir les incendies de forêt ?

L’été 2022 a été marqué par un nombre élevé d’incendies de grande ampleur. Des territoires d’ordinaire peu concernés comme la Bretagne, l’Allemagne ou la République Tchèque sont touchés. En Gironde, 20.000 hectares de surface forestière ont été détruits dans deux feux hors normes qui ont duré plus d’une semaine malgré des moyens de lutte importants. La menace grandit, sous l’influence du changement climatique. Comment faire face ? Par Amélie Castro et Philippe Riou-Nivert (Centre national de la propriété forestière) dans la Tribune.

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Les massifs forestiers les plus exposés sont situés sur les sols les plus sensibles à la sécheresse. La région méditerranéenne, mais aussi le sud-ouest et l’ouest de la France sont concernés et le reste du pays n’est plus à l’abri. En Gironde, qui n’est pas un département associé à un risque d’incendie élevé, bien qu’il détienne le record annuel de départs de feux, la capacité naturelle des sols sableux à retenir l’eau est faible. La végétation du sous-bois (fougères, graminées, bruyères…) se dessèche rapidement et devient très combustible. À la moindre étincelle, elle s’enflamme. Le feu peut se communiquer aux arbres qui la surplombent et se transforme vite en incendie s’il y a du vent. Le relief et le manque d’accès compliquent la situation.

Il est indispensable de comprendre ces mécanismes pour définir une stratégie de prévention alors que les sécheresses s’annoncent plus fréquentes. Cette action du quotidien, peu visible, s’organise durant l’hiver et le printemps et s’inscrit dans le temps long.

Face au risque de feu, les forestiers évaluent la vulnérabilité de leurs forêts. Les résineux, notamment les pins, sont souvent mis en cause. Est-ce si simple que ça ? Certes, les arbres qui poussent dans des conditions sèches présentent plus souvent un risque de départ de feu. Pour autant, ils ne brûlent pas spontanément et ont même développé des mécanismes d’adaptation. C’est le cas du pin maritime, une essence forestière présente naturellement dans le sud et le sud-ouest de l’Europe. Ses caractéristiques (écorce épaisse…) lui assurent une certaine résistance aux feux de faible intensité.

Pour survivre et pousser, les essences doivent être adaptées au terroir. Dans les Landes de Gascogne, il faut qu’elles tolèrent à la fois la forte acidité naturelle des sols, l’excès d’eau en hiver et la sécheresse en été. Très peu d’essences supportent de telles contraintes. Après des décennies, les travaux de la recherche sont formels : il a été pour l’instant impossible de trouver des essences de substitution au pin maritime.

En forêt, la végétation est présente du sol à la cime des arbres et de parcelle à parcelle : les feuilles sèches au sol, les herbacées, les arbustes et les différents arbres. Dans les conditions climatiques de l’été 2022, un sous-bois dense ne peut pas maintenir la fraîcheur et l’humidité, deux conditions qui abaissent le risque incendie. Le sous-bois devient une masse combustible qui peut transformer un incendie en un véritable brasier. Il faut donc entretenir les forêts.

Pour ce faire, différentes techniques peuvent être mobilisées, en fonction du contexte. Les débroussaillements, les éclaircies et les élagages régulièrement pratiqués permettent de maîtriser le sous-bois, d’espacer nettement les cimes de la végétation au sol, en rompant l’homogénéité du massif forestier. Pour être efficaces, elles doivent atteindre une surface critique, ce qui suppose souvent l’association de propriétaires voisins. La question de leur coût et de leur prise en charge se pose. Les activités sylvopastorales en région méditerranéenne ont pu historiquement contribuer à entretenir les espaces forestiers. La forêt cultivée et entretenue dans les Landes de Gascogne est aussi une réponse de longue date, mise en place après les grands incendies des années 1940 qui virent aussi naître les premières assurances mutuelles.

Souvent présenté comme un moyen de limiter la vulnérabilité des forêts, le mélange des essences ne donne pourtant aucune certitude concernant un effet significatif sur la vulnérabilité au feu (le chêne vert est aussi inflammable que le pin). Cependant, les autres bénéfices, notamment écologiques, des mélanges sont nombreux et il est donc intéressant de les favoriser au sein du peuplement, en mosaïque ou en lisière, à condition de continuer à maîtriser la végétation. Par contre, la futaie irrégulière avec ses différents étages de végétation assure la continuité verticale et rend la forêt plus vulnérable en cas de risque élevé.

Accès pour les pompiers, pare-feu, points d’eau bien répartis et tours de guet font partie des équipements de prévention essentiels. Classé à haut risque depuis 1945, le territoire des Landes de Gascogne fait l’objet de travaux continus depuis plus de 70 ans. L’organisation de la Défense des Forêts Contre I’Incendie est spécifique et collective, animée par un réseau de sylviculteurs bénévoles dans leur majorité. Les Services Départementaux d’Incendie et de Secours et de la Sécurité Civile se sont appuyés sur les équipements de la DFCI. Même si le réseau n’a pas suffi pour contenir les feux attisés par la sécheresse et le vent, il a permis d’éviter les victimes et la plupart des dégâts aux habitations. Car les enjeux humains, notamment dans le Bassin d’Arcachon, sont bien plus importants qu’en 1945 et la protection des zones d’habitation a demandé des efforts considérables avec, sans doute, des arbitrages sur la répartition des moyens disponibles.

La question du risque de feux de forêt se pose à l’échelle du territoire. Plus de 90 % des départs de feu sont d’origine humaine et la densité de la population est un paramètre essentiel pour la sécurité des personnes et des biens mais aussi des forêts.

L’intensité des actions de débroussaillement doit être adaptée au risque de mise à feu. Il est plus fort le long des zones urbanisées et des infrastructures de transport routier ou ferroviaire. Les opérations doivent donc y être renforcées, jusqu’à créer des ruptures de combustible. Elles sont sous la responsabilité de différents acteurs : forestiers mais aussi communes, départements, gestionnaires d’infrastructures et résidents.

L’aménagement du territoire est un instrument de prévention à part entière. Les documents d’urbanisme doivent à ce titre intégrer le risque par des mesures spécifiques. Les obligations légales de débroussaillement permettent de limiter la vulnérabilité des interfaces entre forêt et habitations et servent à protéger la forêt mais aussi les maisons. Ces mesures d’autoprotection doivent être connues et intégrées par les résidents des zones à risques ; elles nécessitent de nombreuses actions d’information et de formation. Le partenariat entre les collectivités locales, les services de secours et les forestiers, privés et publics, est un élément clé pour la protection des territoires, à mener sur le long terme.

Il convient toutefois de rappeler que tirer des conclusions trop hâtives sur ces incendies, sur les essences ou sur les sylvicultures pratiquées négligerait le vrai sujet : l’accélération du changement climatique.

 

 

C’est la forêt qu’on assassine avec de bons sentiments (Pierre Bois d’Enghien)

C’est la forêt qu’on assassine avec de bons sentiments (Pierre Bois d’Enghien)

La France dispose d’un important patrimoine forestier aujourd’hui mis en danger avec les effets du réchauffement climatique. Pour inverser la tendance, il faut coordonner les compétences des professionnels du secteur et se prémunir contre les critiques faites contre les forestiers au nom d’un nouveau discours politiquement correct. Par Pierre Bois d’Enghien, ingénieur agronome et enseignant en sciences de l’environnement.

 

La France est, par tradition, un pays de forêts. Aujourd’hui, elle dispose de 4,3 millions d’hectares (ha) de forêts publiques et quasi un tiers du territoire métropolitain est boisé, soit 17 millions d’ha. L’édition 2021 de l’Inventaire forestier de l’IGN révèle que depuis 1985 jusqu’à ce jour, la croissance moyenne de la superficie boisée est de 80.000 ha par an et que la forêt métropolitaine est constituée à 67% de peuplements de feuillus, 21% de conifères et 12% de peuplements mixtes feuillus/résineux.

L’Hexagone a donc toujours porté une attention particulière à son patrimoine forestier. Qu’il s’agisse d’étendre ses superficies, y améliorer la biodiversité, de protéger des espèces séculaires comme les épicéas (dans le Jura, les Vosges par exemple) ou le merisier, ou d’introduire de nouvelles espèces comme le chêne rouge d’Amérique pour servir de pare-feu, notre pays a toujours été à l’avant-garde de la sylviculture et de la protection forestière. Cet effort s’étend sur le temps long, car il faut entre trente et cinquante ans pour voir les retombées d’une politique forestière et, en même temps, il faut penser celle-ci sur une période allant jusqu’à 200 ans!

Il est donc triste aujourd’hui de constater que la forêt française est en danger. Certes, le couvert forestier dans toute sa diversité ne disparaîtra pas demain. Mais, les perspectives sont alarmantes. Ainsi, les épicéas devraient disparaitre totalement du paysage des plaines d’ici deux ans, estime Bertrand Munch, directeur de l’office national des forêts (ONF). Il faudra s’attendre à voir reculer des espèces emblématiques comme le hêtre ou le frêne. Le pin sylvestre et le châtaignier pourraient leur emboîter le pas.

Pour les experts, l’ennemi est clairement désigné : le réchauffement climatique. Ce phénomène favorise le développement d’espèces nuisibles aux arbres à l’image du scolyte qui affecte les épicéas. Les cycles de sécheresses et les épisodes de fortes précipitations induits par le réchauffement climatique affectent aussi nos forêts qui ne pourront s’y adapter suffisamment rapidement sans l’intervention de l’homme.

Dans l’ensemble, la situation est préoccupante. A très court terme, 10% du territoire pourrait être concerné par ces bouleversements. Néanmoins, il est encore possible de changer les choses. La chance de la France est de disposer d’une tradition forestière forte. Des chênaies lancées par Colbert au Fonds forestiers national créé en 1947, les forêts ont toujours été au cœur des préoccupations des pouvoirs publics. Et cela s’explique par les fonctions économique, environnementale et sociale, qu’elles jouent.

Mais pour réussir à inverser la tendance négative que nous observons actuellement, il faudra les efforts conjugués des différentes parties impliquées dans la sauvegarde de la forêt. Or c’est aujourd’hui le nœud du problème : cette absence de coordination entre partenaires de la même cause. Pire, il est désormais monnaie courante, au nom d’un nouveau discours supposément politiquement correct de critiquer l’action des forestiers. S’élever contre les coupes rases, ou même la simple action humaine sur les forêts est la nouvelle doxa. Pour ceux qui disposent d’une expertise dans le domaine, cette vision procède d’un idéalisme naïf qui aurait pu prêter à sourire s’il n’avait pas des conséquences désastreuses.

Et que dire quand on sait que ces critiques viennent essentiellement de diverses associations de défense de l’environnement ? Elles reposent au mieux sur de l’ignorance, au pire sur de la mauvaise foi. Il convient d’opposer à ces accusations un ensemble de faits. En premier lieu, il faut rappeler que les forestiers constituent un atout dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation des forêts. Leur mission est de protéger la forêt et de permettre son exploitation durable. Ce faisant, ils permettent d’améliorer le stockage du carbone par nos bois, et de réduire les importations de grumes exotiques, dont le bilan carbone peut être catastrophique.  Au quotidien, les forestiers mettent en œuvre une vision de ce que sera la forêt. Contrairement aux idées reçues, les forêts dont nous avons héritées sont davantage le fruit d’une action humaine que d’un laisser-faire de la nature.

Il est donc important de rappeler que, si le but final poursuivi par les uns et les autres est la sauvegarde du patrimoine forestier français, celle-ci ne se fera qu’avec l’action des forestiers, qui sont tous les jours au contact des forêts et des espèces qu’elles abritent. Cette mission devra également s’accomplir avec le soutien des différentes parties prenantes qui ont à cœur de préserver la nature. A moins d’un agenda caché, il n’y a aucun profit à lancer une chasse aux forestiers. La forêt française est le produit de l’action de ces derniers, et pour la sauvegarder, il convient d’instaurer entre partenaires, et dans l’esprit du public, un climat de confiance. Ce climat ne peut être que la conséquence d’un débat, honnête et bien informé. Autrement, c’est la forêt qu’on assassine.

Avenir de la forêt : la responsabilité des industriels

Avenir de la forêt : la responsabilité des industriels

Par Harold Blanot, propriétaire et professionnel forestier estime que les industriels ont évidemment une responsabilité pour l’avenir des forêts et qu’ils sont acteurs de la préservation de la biodiversité. (Tribune dans l’Opinion).

Harold Blanot (*)

 

D’après un sondage PEFC et BVA, l’immense majorité des Français reconnaît le rôle crucial des forêts pour le climat et se dit favorable à leur entretien durable. Pour 8 Français sur 10, entretenir durablement les forêts, mission assurée par le secteur forestier français, permet de veiller à leur pérennité, de bien accueillir le public, de garantir un bon niveau de production de bois et de préserver la biodiversité. Un constat qui se heurte paradoxalement à une perception méfiante de la gestion forestière, nourrie par l’offensive concertée de différents agitateurs qui dénoncent tous les affres supposés de la mécanisation et de l’exploitation forestière.

Nombreux sont les activistes qui s’insurgent par exemple contre les coupes rases et les plantations d’alignement. Il est nécessaire de rappeler que les coupes rases ne représentent que 0,5% à 0,8% de la surface forestière hexagonale chaque année. Bien souvent, les dizaines de milliers d’hectares de forêt française aménagée en futaie irrégulière, comme le sont les résineux de l’arc Alpin et la plupart des massifs de feuillus hérités de l’Ancien Régime (Tronçais, Bertranges ou Bercé) sont ainsi passées sous silence. La futaie irrégulière est un mode de sylviculture qui consiste à maintenir un couvert arboré permanent, avec un renouvellement progressif des peuplements obtenu par des coupes jardinatoires d’amélioration qui favorisent leur résilience et permettent une diversité des âges, gage d’une récolte régulière de bois à maturité optimale, comme de l’ensemble des qualités intermédiaires des produits forestiers.

Les massifs principalement concernés par les coupes rases sont ceux du Morvan et du Massif Central, très largement issus des plans d’enrésinement du Fonds forestier national (FFN) de l’après-guerre. Ces coupes ne s’apparentent pas à un pillage, il s’agit d’une simple récolte de bois prévue et suivie depuis plusieurs décennies. Certes, la crise sanitaire des scolytes dans les épicéas a conduit à plusieurs coupes rases sanitaires pour contenir les ravageurs, de même que le réchauffement climatique a aussi précipité la récolte d’arbres dépérissants. La majorité des propriétaires publics ou privés auraient préféré conserver ces peuplements quelques décennies de plus pour avoir le choix du schéma sylvicole à leur appliquer. Dans tous les cas, ces surfaces sont reboisées au plus vite, non pas par injonction morale, mais par simple réalité économique. Malgré la réduction drastique des subventions au reboisement relative à l’arrêt du Fonds forestier national en 2000, les forestiers reboisent leurs parcelles. Ils accompagnent les mutations des paysages depuis des décennies, avec une différence notable : la société est de plus en plus déconnectée des réalités de terrain, ce qui contrevient à la compréhension des modalités d’une sylviculture durable.

Les forestiers doivent donc redoubler de pédagogie pour faire comprendre que les plantations d’alignement tant décriées sont impératives pour reboiser et surtout pour permettre un entretien mécanisé des peuplements. Sauf à ce que les militants se découvrent des vocations et des effectifs permettant la réalisation de ce travail avec du personnel à pied et des outils manuels, les avancées mécaniques permettent aujourd’hui de réels progrès pour le confort des travailleurs forestiers, et pallient le manque de personnel criant dans la profession.

Autre avantage de la plantation en ligne, celui de créer des cloisonnements, c’est-à-dire des zones de circulation dédiées aux engins. Ces fameux « monstres mécaniques » ne circulent que dans une infime partie de la forêt – moins de 10% de la surface exploitée – afin de préserver les sols, les peuplements et en garantissant la régénération naturelle. Il s’agit là des fondements de la futaie irrégulière, que certains acteurs appellent de leurs vœux, sans savoir que les forestiers l’ont déjà déployé depuis des décennies. La preuve, après une quarantaine d’années et quelques éclaircies, il est très difficile de retrouver des alignements dans de telles parcelles. N’oublions pas que sans l’industrie de la filière bois, on ne pourrait pas transformer les produits de la récolte et on ne serait pas en mesure de justifier économiquement ces opérations sylvicoles.

Il est vrai que l’effet de ces plantations en ligne est disgracieux pendant quelques années, mais ce n’est que l’adolescence de la forêt, le fameux « âge ingrat ». Ces éclaircies alimentent au fil des ans les différents secteurs de la filière bois : les premières éclaircies de petit bois iront pour la trituration (cartonnerie, papeterie, emballage, panneaux…), et les secondes éclaircies commenceront à produire du bois d’œuvre. Tout cela sans sortir du territoire national, avec une matière première renouvelable et vertueuse en termes de cycle carbone. C’est à se demander si les détracteurs de la filière bois ne seraient pas mandatés par une autre industrie. Après tout, des acteurs de viande de synthèse financent bien des associations de défenses animales. On peut se poser la question.

La responsabilité des immenses feux de forêt mondiaux

La responsabilité des immenses feux de forêt mondiaux

 

Selon la philosophe Joëlle Zask, dans une tribune au « Monde », une des raisons fondamentales de l’extension des feux de forêt qui ravagent la planète est liée à la mise à l’écart des populations, souvent autochtones, qui la connaissent intimement.(Extrait)

 

 

Les mégafeux de forêt, ces signes les plus violents de la crise écologique, font rage : en Sibérie, un million et demi d’hectares, dont on parle trop peu, sont récemment partis en fumée. L’ouest des Etats-Unis et du Canada est en flamme. Tout le sud de l’Europe est menacé.

Les causes environnementales des mégafeux sont identifiées. Il en va de même de leur impact écologique : nous savons que ces feux sont dus au dérèglement climatique dont les activités humaines sont responsables, qu’ils émettent autant de gaz à effet de serre que la circulation automobile, que les forêts qui en sont victimes sont durablement détruites, que des espèces qui y vivent disparaissentLa forêt amazonienne produit désormais plus de gaz carbonique qu’elle n’en capture. Récemment, les fumées dégagées par les feux qui sévissent dans l’Oregon et en Californie ont atteint New York, dont les habitants ont été asphyxiés. Le 30 juillet, Joe Biden a déclaré qu’il fallait voir dans les mégafeux la preuve de l’urgence à agir énergiquement pour le climat.

 

Ce qui est moins connu est la corrélation entre le développement de ces feux extrêmes et la dégradation, voire la disparition des activités humaines compétentes dans les forêts, dont les feux dirigés ou écobuage, qui sont destinés, entre autres, à éviter les mégafeux. Les touristes et les « rurbains » qui se multiplient à la campagne en quête d’un lieu de séjour plus humain que la grande ville sont ignorants en la matière. Ils sont aussi négligents : 80 % des feux de forêt sont dus à des actes humains accidentels et, pour une proportion non négligeable, criminels.

Peuples délogés et déculturés

En revanche, les peuples et les individus qui connaissent la forêt, l’entretiennent et en prennent soin depuis des millénaires ont été massivement délogés et déculturés. Ainsi en va-t-il des peuples autochtones de l’Amérique du Nord, des Amérindiens du Brésil, des peuples aborigènes d’Australie ou des peuples nomades de Sibérie, mais aussi de nos paysans et forestiers européens qui savaient cultiver les forêts et les protéger des flammes.

 

Le processus est simple : les forêts qui, au cours des millénaires, se sont adaptées aux activités humaines – dont le pastoralisme, l’agriculture paysanne, le traçage de voies de passage, les feux d’entretien – se referment et s’uniformisent. Elles s’encombrent de matière sèche et de strates intermédiaires de végétation qui sont pour les flammes autant de tremplins vers le houppier des grands arbres. Dans les circonstances actuelles de températures extrêmes, de longues sécheresses, de vents intenses et d’invasions de nuisibles, les priver de ces soins, souvent au nom d’une nature vierge qui n’existe quasiment pas, c’est les livrer aux flammes.

La Chine pille la forêt française

La Chine pille la forêt française

 Depuis le début de l’année, plus de 30 % des chênes récoltés ont quitté le sol français sous la forme de « grumes », c’est-à-dire de troncs d’arbres, pour aller se faire transformer en divers produits ailleurs. Depuis l’an dernier, les volumes exportés explosent et la destination de ces grumes est non-européenne, se désolent les transformateurs français.

« En l’absence de répondant de la France et Bruxelles, la Chine continue de siphonner la forêt française », dénonce la Fédération nationale du bois (FNB). De janvier à fin mai 2021, sur 230.000 m3 de grumes de chênes exportés, « il est parti 187.167 m3 en Chine […]. C’est +42 % par rapport à 2020 ! », s’insurge la FNB.

La forêt amazonienne désormais source de CO2 !

D’après une information de France Info qui se fonde sur une étude de la revue nature, en raison du changement climatique et de la déforestation, une grande partie du bassin de l’Amazonie émet désormais du CO2 au lieu d’en absorber, une transformation majeure pour cet écosystème crucial dans la limitation du réchauffement, selon une étude publiée mercredi.

Lors des cinquante dernières années, les plantes et les sols ont absorbé plus d’un quart des émissions de CO2, même quand ces émissions ont augmenté de 50%.

« La déforestation et la dégradation de la forêt réduisent les capacités de l’Amazonie à agir comme puits de carbone », écrivent les auteurs. Parmi les causes de cette dégradation, les forêts brûlées pour faire place à l’élevage et à l’agriculture.

Le changement climatique est également un facteur clé: les températures pendant la saison sèche ont gagné près de 3°C par rapport à l’ère pré-industrielle, soit près de trois fois plus que la moyenne mondiale.

La combinaison de tous ces facteurs « remet en cause la capacité des forêts tropicales à séquestrer à l’avenir de larges volumes de CO2 dérivé des énergies fossiles », note Scott Denning, de l’université du Colorado, dans un commentaire publié également dans Nature.

Carbone : le bilan de la forêt amazonienne devient négatif

Carbone : le bilan de la forêt amazonienne devient négatif

 

Depuis 10 ans le bilan carbone de la  forêt amazonienne est devenu négatif, la forêt émet davantage de carbone qu’elle n’en absorbe.

Selon une étude, les pertes de carbone de l’Amazonie brésilienne sont environ 18% supérieures aux gains, a précisé dans un communiqué l’Institut français de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). «C’est la première fois qu’on a des chiffres qui montrent qu’on a basculé et que l’Amazonie brésilienne est émettrice» nette de carbone, explique à l’un des auteurs, Jean-Pierre Wigneron, chercheur à l’Inrae.

 

 

L’étude met d’autre part en avant la responsabilité méconnue, mais majeure, des «dégradations» de la forêt. Contrairement à la déforestation qui fait disparaître la surface boisée, les dégradations incluent tout ce qui peut l’abîmer, sans pour autant la détruire totalement : arbres fragilisés en bordure des zones déforestées, coupes sélectives, petits incendies, mortalité des arbres liée à la sécheresse. Des atteintes moins facilement décelables que de grandes étendues rasées.

Ne pas confondre plantation d’arbres et forêt

Ne pas confondre plantation d’arbres et forêt

Le botaniste Francis Hallé dénonce, dans une tribune au « Monde », ces opérations à but purement lucratif, qui contribuent à la déforestation et au changement climatique.

 

Suffirait-il qu’un terrain soit couvert d’arbres pour que l’on puisse parler de forêt ? Je ne le pense pas, et le public prend trop souvent les plantations d’arbres pour de véritables forêts : en France, par exemple, on parle de la « forêt des Landes de Gascogne », alors que c’est une plantation de pins. Dans les deux cas, il s’agit d’arbres côte à côte, mais cela ne justifie pas de les confondre. Il est temps que cesse cette confusion entre deux ensembles d’arbres que tout sépare et qui s’opposent l’un à l’autre, car, en réalité, les champs d’arbres sont l’inverse des forêts, comme on va le voir. Après avoir comparé « forêts » et « plantations », nous verrons aussi à qui profite la confusion qu’il convient aujourd’hui de dénoncer.

Mais dès maintenant je tiens à rappeler que la Food and Agriculture Organisation (FAO) des Nations unies est responsable de cette confusion. Pour cette autorité suprême en matière de forêts au niveau mondial, « le terme de “forêt” inclut les forêts naturelles et les forêts de plantation », ce qui lui permet de prétendre que la déforestation mondiale, c’est du passé, et que la planète portait 400 millions d’hectares de forêts de plus en 2000 qu’en 1995.

La forêt est un écosystème naturel dont la mise en place n’a rien coûté à la société. Elle se compose d’arbres autochtones d’âges divers qui se sont implantés spontanément et de la faune qui leur est associée. Quelle que soit la latitude, elle abrite une diversité de plantes et d’animaux plus élevée que les autres végétations de la région considérée, la haute diversité animale étant liée à la diversité végétale, et spécialement à l’abondance des vieux arbres et du bois mort. Souvent importante, sa surface se compte en centaines, voire en milliers d’hectares, ce qui permet alors à la grande faune d’y trouver sa place.

En forêt, l’être humain n’a qu’un rôle de second plan : il n’en est pas l’auteur, mais se contente de l’exploiter – pour le bois, le gibier, les plantes médicinales et autres ressources. Les forêts tropicales abritent des ethnies forestières qui en sont les meilleures gardiennes et à qui elles fournissent tout ce qu’il leur faut pour y vivre sur le long terme. Les forêts des latitudes tempérées – en Europe, par exemple – sont entretenues par des corps de métier spécialisés : forestiers, bûcherons et gardes-chasses, dont les activités sont à ce point éloignées de l’agriculture qu’aucun ne songe à irriguer ni à utiliser en forêt des intrants provenant de la chimie de synthèse : ce serait inutile, puisque la forêt enrichit spontanément les sols qui la portent.

Alerte aussi sur la forêt européenne (Philippe Gourmain, expert forestier)

Alerte aussi sur la forêt européenne  (Philippe Gourmain, expert forestier)

 

Philippe Gourmain, expert forestier s’inquiète de l’évolution des forêts en France et en Europe sous l’effet notamment du climat. (Tribune au Monde)

L’Etat s’émeut des incendies en Sibérie et en Amazonie, mais devrait surtout agir pour aider les forêts françaises à faire face aux conséquences du changement climatique, estime l’expert forestier Philippe Gourmain.

Tribune. 

« Les forestiers sont habitués aux grandes crises qui frappent les forêts du pays tous les dix ans environ. Les tempêtes de 1987 en Bretagne, de 1999 sur les deux tiers du pays et de 2009 en Aquitaine sont encore dans les esprits. A chaque fois, les quantités impressionnantes d’arbres à terre avaient entraîné l’effondrement des cours du bois. Seules des aides massives avaient permis de reconstituer les surfaces détruites. L’Etat avait investi 900 millions d’euros après la tempête de 1999, 500 millions après celle de 2009.

Depuis deux saisons, c’est un autre phénomène qui touche les forêts : sous l’effet de sécheresses successives, de plusieurs épisodes de canicule et des attaques d’insectes, épicéas, sapins, hêtres, pins sylvestres d’un grand quart nord-est dépérissent. D’ores et déjà, l’Office national des forêts, qui gère les forêts publiques, estime que 60 000 ha sont sinistrés. Si on y ajoute les surfaces de la forêt privée – plus difficiles à estimer en raison d’un grand morcellement –, on dépasse les 100 000 ha, l’équivalent de 20 % d’un département français. Avec une valeur qui est passée de 60 à 15 €/m³ en moyenne pour l’épicéa, cela représente une perte financière considérable pour les communes forestières, l’Etat propriétaire des forêts domaniales et les propriétaires privés qui n’auront pas les moyens de reconstituer les parcelles détruites.

Ce qui frappe dans cette crise, c’est sa durée interminable, son caractère global, qui touche autant les feuillus que les résineux, et sa dimension européenne, des Balkans à la Scandinavie. Les pertes cumulées en Europe dépassent largement les 100 millions de m³, correspondant approximativement à une année de croissance de l’ensemble de la forêt française.

Il faut se rendre à l’évidence : la plupart de nos essences forestières ne sont plus adaptées au changement climatique. Comme l’annonçaient il y a plus de quinze ans les chercheurs de l’INRA, les aires de répartition d’essences comme le hêtre ou le chêne pédonculé vont se réduire, confinant les survivants en altitude dans des versants Nord ou dans des fonds de vallée très frais. Les espèces végétales sont cependant capables d’adaptation, voire de migration.

On peut espérer qu’au sein des communautés végétales, la sélection naturelle fasse émerger des individus plus résistants.

Après la dernière glaciation, les chênes ont profité du recul des glaces pour coloniser la France en 2 000 ans, soit un déplacement d’environ 500 m par an. On peut espérer qu’au sein des communautés végétales, la sélection naturelle fasse émerger des individus plus résistants. Mais le phénomène est d’une telle violence que les mécanismes naturels d’adaptation ne suffiront pas. Nous devons donc nous préparer à plusieurs décennies de « grand remplacement végétal », avec un changement profond de nos paysages forestiers. »

Colombie: comme en Amazonie la même logique pour la destruction de la forêt

Colombie: comme en Amazonie la même logique pour la destruction de la forêt

Comme au Brésil, c’est la même folie destructrice qui encourage la multiplication des feux de forêt. C’est le même objectif : défricher par le feu pour consacrer les terres à l’industrie agricole. Ainsi plus de 2.200 feux de forêts ont été enregistrés cette année en Colombie, soit le nombre d’incendies le plus élevé depuis vingt ans, une hausse attribuée au réchauffement climatique et aux brûlis effectués pour les cultures agricoles, ont indiqué lundi les autorités.

«Les incendies (…) ont énormément augmenté comparativement aux autres années», a déploré Eduardo Gonzalez, directeur de l’Unité pour la gestion du risque de catastrophes (UNGRD), lors d’une conférence de presse à Bogota.

 

Depuis le mois de janvier, 2.217 feux ont été répertoriés dans le pays, affectant environ 128.777 hectares, notamment dans les départements du Tolima, du Cundinamarca, de Huila (centre), du Cauca et du Nariño (sud-ouest). La majorité de ces incendies «ont été provoqués de la main de l’homme afin de préparer des terrains à la plantation de produits» agricoles, a dénoncé M. Gonzalez. De son côté, le capitaine German Miranda, directeur national des pompiers, a ajouté que le réchauffement climatique était un facteur aggravant et compliquait en outre la lutte contre les incendies.

 

«Avant, les niveaux de température de l’environnement nous permettaient de contrôler les incendies plus rapidement. Aujourd’hui, nous affrontons jusqu’à 42-43 degrés. Cela fait qu’ils se propagent avec beaucoup plus de force, affectent de plus importantes superficies et sont plus fréquents», a-t-il déclaré à l’AFP. Le chiffre enregistré à ce jour est «le pic le plus élevé» depuis le début du registre des incendies en 1999, a-t-il ajouté.

 

En Bolivie, les feux ont dévasté plus de 1,7 million d’hectares de forêts et de prairies depuis mai, dont des aires protégées, selon des chiffres officiels.

Municipales- Paris: l’arbre qui cache la forêt

Municipales- Paris:  l’arbre qui cache la forêt

 

 Malgré l’élection d’Anne Hidalgo à Paris, « l’arbre » symbolique censé masquer une forêt d’échecs, la gauche n’aura pas réussi à mobiliser son électorat dans l’entre-deux-tours, signe d’un désaveu tenace envers François Hollande et sa politique. L’abstention, qui avait déjà atteint un taux sans précédent au premier tour (36,45%), s’établit, record historique, à quelque 38%. Les déçus du « hollandisme » ont, pour une bonne part, soit grossi les rangs des abstentionnistes soit reporté leurs voix vers les listes du FN, qui réussit le pari de l’implantation locale sans toutefois déclencher une vague « bleu marine ».  Le chef de l’Etat, qui s’était engagé à tirer les enseignements de « l’avertissement » des Français, va s’exécuter « dans l’intérêt de la France », a assuré Jean-Marc Ayrault. Le Premier ministre, face à « un moment de vérité », a dit prendre « tout sa part » de la défaite alors qu’un remaniement gouvernemental se précise.   »Nous entendons, nous entendrons le message des électeurs », avait auparavant affirmé sur TF1 la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, qui a confirmé un prochain geste fiscal pour les ménages les plus modestes. « Il y a des Français qui souffrent » et « il nous faut renouer le dialogue sur un certain nombre de points de notre politique », a-t-elle concédé. L’ancienne candidate socialiste à la présidentielle de 2007, Ségolène Royal, a réclamé « un très fort changement » face à « un avertissement très sévère ». Les écologistes, qui ont pris la ville de Grenoble au PS, ont de nouveau mis en garde le gouvernement par la voix de leur secrétaire nationale Emmanuelle Cosse : « Nous avions bien dit que des choses n’allaient pas. Il faut rediscuter les 50 milliards d’économies » sur les dépenses publiques. La droite, qui avait limité ses ambitions à renverser le rapport de forces avec la gauche dans les quelque 1.100 communes de plus de 9.000 habitants, réussit au-delà de ses pronostics. Jusqu’ici majoritaire à 55% dans cette catégorie, la gauche tombe à 38%, selon l’Ifop. Toulouse, Saint-Etienne, Angers, Reims, Quimper, Tourcoing, Limoges, Nevers, Dunkerque, Belfort, Angoulême, Caen, Périgueux, Amiens ou encore Laval sont tombées comme autant de symboles. Elle conserve Marseille, deuxième ville de France. La gauche résiste à Lyon, Lille, Strasbourg, Nantes, Rennes, Metz, Brest, Lens, et conquiert Avignon, Douai, Lourdes. « Il s’agit vraiment des conditions d’une vague bleue », a dit Jean-François Copé. « C’est une très grande sanction pour la gauche ».

 




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