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Politique-Brics: Une alliance sulfureuse pour rééquilibrer les rapports de force internationaux

Politique-Brics: Une alliance sulfureuse pour rééquilibrer les rapports de force internationaux

Pour s’affirmer face aux puissances occidentales, les BRICS recherchent notamment à renforcer leur position dans les instances mondiales et le poids du Yuan dans le système monétaire. Par Mary-Françoise Renard, Université Clermont Auvergne (UCA)

Un article intéressant qui montre le souci des pays en développement de davantage peser au plan économique mais aussi politique. Un article qui toutefois n’insiste pas suffisamment sur le caractère très sulfureux de cette alliance composée surtout de dictatures, de théocraties et de très fragiles démocraties. Sans parler du cancer de la corruption. NDLR

S’émanciper de l’influence des puissances occidentales et constituer une nouvelle force économique et géopolitique. Tel est le souhait qu’ont exprimé les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), lors de leur 15e sommet qui s’est tenu à Johannesburg, en Afrique du Sud, du 22 au 24 août 2023. C’est aussi ce qui ressort lors du G77 qui s’est achevé le 16 septembre à la Havane.

Il ne s’agit pas de rompre avec ces puissances, mais de s’affirmer face à elles. Ces États, à l’instar d’autres pays émergents, considèrent qu’ils subissent les effets négatifs du développement des économies avancées, par exemple en matière environnementale, tout en devant en payer le prix. Ils souhaitent donc limiter leur dépendance et accroitre leur pouvoir de décision.

On retrouve parmi les BRICS des situations très diverses. Le principal point commun à ces pays est d’être des économies émergeant grâce à une forte croissance, représentant des marchés attractifs pour les investisseurs internationaux, et n’appartenant plus au groupe des pays en développement sans être entrées dans celui des pays développés.
Le sommet de Johannesburg s’est conclu par l’adhésion de 6 nouveaux pays à partir de 2024 : l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Éthiopie, et l’Iran. Les candidats étaient nombreux et un futur élargissement est probable. Ce sommet très médiatisé fut un succès, notamment pour la Chine, très favorable à de nouvelles adhésions, celles-ci concernant des pays avec lesquelles elle entretient de solides relations.

Deux jours avant le sommet, le président sud-africain a affirmé sa volonté de non-alignement sur les grandes puissances. Il a ainsi confirmé la position de nombreux pays refusant de condamner l’agression russe en Ukraine afin de ne pas suivre la volonté de l’Europe et des États-Unis.

Ce sommet a donc été l’occasion de rappeler l’ambition de nombreux États du sud de reconfigurer leur rôle dans la gouvernance mondiale. Cela fait plusieurs années que les BRICS souhaitent accroitre leur poids au sein des institutions internationales, particulièrement le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale. Ce vœu avait particulièrement été exprimé lors du premier G20 en 2008.

Ces demandes répétées ont fait l’objet d’un vote de principe en 2012 au FMI et une modification de ce que l’on appelle les « quotes-parts » en 2015. La quote-part d’un pays détermine le montant maximal de ressources financières qu’il s’engage à fournir au FMI ainsi que le montant maximal de prêt qu’il pourra en obtenir. Surtout, en matière de gouvernance, elle représente le pouvoir de vote dans les décisions de cette instance mondiale. Ces quotes-parts sont révisées au moins tous les 5 ans par le Conseil des gouverneurs.

Or, malgré de profonds changements dans l’économie mondiale, les économies développées continuent d’être très majoritaires dans ce pouvoir de décision. La 15ᵉ révision présentée en 2020 n’a donné lieu à aucune modification des quotas, exacerbant le mécontentement des pays émergents : les BRICS restent en position de faiblesse par rapport aux économies avancées. Plusieurs modifications ont été proposées notamment dans la méthode de calcul, sans résultat jusqu’à maintenant. Cette méthode tient pour l’heure compte, par ordre d’importance, du PIB, du degré d’ouverture de l’économie, de sa stabilité et des réserves en or et en devises du pays.

Une 16e révision générale des quotes-parts est en cours et devrait être achevée d’ici mi-décembre 2023. En attendant, face à ce qu’elle considère comme une sous-estimation de son rôle dans l’économie mondiale, la Chine, en lançant l’initiative « Une ceinture, une route » (généralement appelée projet des routes de la soie), veut permettre la création d’institutions considérées comme des alternatives au FMI et à la Banque mondiale. La Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures créée en 2013 et la Nouvelle banque de développement, appelée parfois banque des BRICS, en 2015, ont leurs sièges respectifs à Pékin et Shanghai.

La Chine détient 26 % des droits de vote dans la première, contre 16 % pour la zone euro, et accroit ainsi son rôle dans la gouvernance mondiale. L’ouverture de la seconde à de nouveaux pays comme l’Arabie saoudite va renforcer ses capacités financières tout en permettant à ce pays de diversifier ses placements. Elle n’est pas une alternative au FMI ou à la Banque mondiale mais elle renforce le pouvoir de négociation des BRICS.

Outre les instances internationales, c’est également via le marché des devises que les BRICS tentent d’acquérir un poids nouveau. Brièvement évoquée par le président du Brésil, l’existence d’une monnaie commune à ces États n’a pas été retenue et semble très peu probable compte tenu de leur hétérogénéité. Celle-ci devient en outre encore plus grande avec l’élargissement du groupe.

Le caractère international d’une monnaie s’apprécie par son utilisation en dehors de son territoire national, pour les échanges commerciaux et financiers, comme réserve de change et sur le marché des changes. Elle est un vecteur de confiance dans les transactions internationales. Depuis la création de l’euro en 1999, la part du dollar dans les réserves des banques centrales est passée de 71 à 54,7% en 2023, celle de l’euro étant de 18,3% et celle du Yuan de 2,39%. La baisse du poids du dollar est donc réelle, mais cette monnaie continue néanmoins à dominer très largement les autres, le Yuan (ou Renminbi) occupant le 7e rang.

C’est la Chine qui semble la plus à même de proposer une alternative et de permettre à certains pays de se soustraire à la domination du dollar. Le contexte y semble propice pour plusieurs raisons.

En faisant usage du pouvoir d’extraterritorialité de leur loi, permise par le statut de monnaie internationale du dollar, pour pénaliser notamment des entreprises étrangères, les États-Unis ont en quelque sorte rompu le pacte implicite qui les liait au reste du monde. En sanctionnant les pays commerçant avec ses adversaires, Washington a généré une grande inquiétude dans de nombreux pays réticents à s’aligner sur les positions américaines. D’ailleurs, à partir de 2014, début des sanctions occidentales contre la Russie, même les entreprises françaises ont diminué leur usage du dollar.

Alors que le gel des avoirs de la Russie et son exclusion du système de paiements internationaux Swift à la suite de l’invasion de l’Ukraine a été très mal perçu par nombre de pays du sud, la Russie s’est par ailleurs tournée vers le système alternatif mis en place en 2015 par la Chine, nommé CIPS pour « China International Payment System ».

L’internationalisation du Yuan progresse donc, assez lentement, mais son utilisation par les pays émergents et en développement est croissante. Il a été intégré aux Droits de tirage spéciaux du FMI en 2016. La banque centrale chinoise multiplie les accords de swaps qui facilitent les échanges de devises, et les prêts aux pays intégrés au projet des routes de la soie se poursuivent.

En juillet 2023, le yuan ne représentait que 3,06 % des paiements en devise contre 46,46 % pour le dollar et 24,42 % pour l’euro, ce qui le place au 5ᵉ rang. La taille du pays, son poids dans l’économie mondiale et particulièrement dans le commerce international pourrait soutenir la position du Yuan comme monnaie internationale.

Si l’on observe une diversification dans l’utilisation des monnaies, l’évolution la plus probable est une poursuite de ce mouvement, avec une régionalisation permettant l’usage de monnaies locales et la poursuite d’un processus d’internationalisation du Yuan, mais le dollar restant la monnaie internationale de référence. L’inconvertibilité du Yuan, le contrôle des capitaux et la taille insuffisante des marchés de capitaux de la Chine l’empêchent en effet encore de faire de sa monnaie une alternative au dollar. Celui-ci garde un rôle central dans le système monétaire international en raison du poids politique, militaire et économique des États-Unis qui, eux, présentent les garanties permettant d’avoir une monnaie internationale : un système financier de grande taille, une gouvernance de celui-ci transparente et fondée sur des règles et une faible distinction entre résidents nationaux et étrangers.

L’hétérogénéité des BRICS, la divergence de leurs intérêts rend difficile la coordination de leurs politiques. Comme ils ne souhaitent pas une rupture avec les États-Unis et l’Europe, ces rapprochements peuvent néanmoins leur permettre d’accroitre leur pouvoir de négociation et de peser sur la gouvernance mondiale sur les sujets fondamentaux que sont la lutte contre la pauvreté ou la soutenabilité environnementale du développement.

Brics: Une alliance sulfureuse pour rééquilibrer les rapports de force internationaux

Brics: Une alliance sulfureuse pour rééquilibrer les rapports de force internationaux

Pour s’affirmer face aux puissances occidentales, les BRICS recherchent notamment à renforcer leur position dans les instances mondiales et le poids du Yuan dans le système monétaire. Par Mary-Françoise Renard, Université Clermont Auvergne (UCA)

Un article intéressant qui montre le souci des pays en développement de davantage peser au plan économique mais aussi politique. Un article qui toutefois n’iniste pas suffisamment sur le caractère très sulfureux de cette alliance composée surtout de dictatures, de théocraties et de très fragiles démocraties. Sans parler du cancer de la corruption. NDLR

S’émanciper de l’influence des puissances occidentales et constituer une nouvelle force économique et géopolitique. Tel est le souhait qu’ont exprimé les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), lors de leur 15e sommet qui s’est tenu à Johannesburg, en Afrique du Sud, du 22 au 24 août 2023. C’est aussi ce qui ressort lors du G77 qui s’est achevé le 16 septembre à la Havane.

Il ne s’agit pas de rompre avec ces puissances, mais de s’affirmer face à elles. Ces États, à l’instar d’autres pays émergents, considèrent qu’ils subissent les effets négatifs du développement des économies avancées, par exemple en matière environnementale, tout en devant en payer le prix. Ils souhaitent donc limiter leur dépendance et accroitre leur pouvoir de décision.

On retrouve parmi les BRICS des situations très diverses. Le principal point commun à ces pays est d’être des économies émergeant grâce à une forte croissance, représentant des marchés attractifs pour les investisseurs internationaux, et n’appartenant plus au groupe des pays en développement sans être entrées dans celui des pays développés.
Le sommet de Johannesburg s’est conclu par l’adhésion de 6 nouveaux pays à partir de 2024 : l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Éthiopie, et l’Iran. Les candidats étaient nombreux et un futur élargissement est probable. Ce sommet très médiatisé fut un succès, notamment pour la Chine, très favorable à de nouvelles adhésions, celles-ci concernant des pays avec lesquelles elle entretient de solides relations.

Deux jours avant le sommet, le président sud-africain a affirmé sa volonté de non-alignement sur les grandes puissances. Il a ainsi confirmé la position de nombreux pays refusant de condamner l’agression russe en Ukraine afin de ne pas suivre la volonté de l’Europe et des États-Unis.

Ce sommet a donc été l’occasion de rappeler l’ambition de nombreux États du sud de reconfigurer leur rôle dans la gouvernance mondiale. Cela fait plusieurs années que les BRICS souhaitent accroitre leur poids au sein des institutions internationales, particulièrement le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale. Ce vœu avait particulièrement été exprimé lors du premier G20 en 2008.

Ces demandes répétées ont fait l’objet d’un vote de principe en 2012 au FMI et une modification de ce que l’on appelle les « quotes-parts » en 2015. La quote-part d’un pays détermine le montant maximal de ressources financières qu’il s’engage à fournir au FMI ainsi que le montant maximal de prêt qu’il pourra en obtenir. Surtout, en matière de gouvernance, elle représente le pouvoir de vote dans les décisions de cette instance mondiale. Ces quotes-parts sont révisées au moins tous les 5 ans par le Conseil des gouverneurs.

Or, malgré de profonds changements dans l’économie mondiale, les économies développées continuent d’être très majoritaires dans ce pouvoir de décision. La 15ᵉ révision présentée en 2020 n’a donné lieu à aucune modification des quotas, exacerbant le mécontentement des pays émergents : les BRICS restent en position de faiblesse par rapport aux économies avancées. Plusieurs modifications ont été proposées notamment dans la méthode de calcul, sans résultat jusqu’à maintenant. Cette méthode tient pour l’heure compte, par ordre d’importance, du PIB, du degré d’ouverture de l’économie, de sa stabilité et des réserves en or et en devises du pays.

Une 16e révision générale des quotes-parts est en cours et devrait être achevée d’ici mi-décembre 2023. En attendant, face à ce qu’elle considère comme une sous-estimation de son rôle dans l’économie mondiale, la Chine, en lançant l’initiative « Une ceinture, une route » (généralement appelée projet des routes de la soie), veut permettre la création d’institutions considérées comme des alternatives au FMI et à la Banque mondiale. La Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures créée en 2013 et la Nouvelle banque de développement, appelée parfois banque des BRICS, en 2015, ont leurs sièges respectifs à Pékin et Shanghai.

La Chine détient 26 % des droits de vote dans la première, contre 16 % pour la zone euro, et accroit ainsi son rôle dans la gouvernance mondiale. L’ouverture de la seconde à de nouveaux pays comme l’Arabie saoudite va renforcer ses capacités financières tout en permettant à ce pays de diversifier ses placements. Elle n’est pas une alternative au FMI ou à la Banque mondiale mais elle renforce le pouvoir de négociation des BRICS.

Outre les instances internationales, c’est également via le marché des devises que les BRICS tentent d’acquérir un poids nouveau. Brièvement évoquée par le président du Brésil, l’existence d’une monnaie commune à ces États n’a pas été retenue et semble très peu probable compte tenu de leur hétérogénéité. Celle-ci devient en outre encore plus grande avec l’élargissement du groupe.

Le caractère international d’une monnaie s’apprécie par son utilisation en dehors de son territoire national, pour les échanges commerciaux et financiers, comme réserve de change et sur le marché des changes. Elle est un vecteur de confiance dans les transactions internationales. Depuis la création de l’euro en 1999, la part du dollar dans les réserves des banques centrales est passée de 71 à 54,7% en 2023, celle de l’euro étant de 18,3% et celle du Yuan de 2,39%. La baisse du poids du dollar est donc réelle, mais cette monnaie continue néanmoins à dominer très largement les autres, le Yuan (ou Renminbi) occupant le 7e rang.

C’est la Chine qui semble la plus à même de proposer une alternative et de permettre à certains pays de se soustraire à la domination du dollar. Le contexte y semble propice pour plusieurs raisons.

En faisant usage du pouvoir d’extraterritorialité de leur loi, permise par le statut de monnaie internationale du dollar, pour pénaliser notamment des entreprises étrangères, les États-Unis ont en quelque sorte rompu le pacte implicite qui les liait au reste du monde. En sanctionnant les pays commerçant avec ses adversaires, Washington a généré une grande inquiétude dans de nombreux pays réticents à s’aligner sur les positions américaines. D’ailleurs, à partir de 2014, début des sanctions occidentales contre la Russie, même les entreprises françaises ont diminué leur usage du dollar.

Alors que le gel des avoirs de la Russie et son exclusion du système de paiements internationaux Swift à la suite de l’invasion de l’Ukraine a été très mal perçu par nombre de pays du sud, la Russie s’est par ailleurs tournée vers le système alternatif mis en place en 2015 par la Chine, nommé CIPS pour « China International Payment System ».

L’internationalisation du Yuan progresse donc, assez lentement, mais son utilisation par les pays émergents et en développement est croissante. Il a été intégré aux Droits de tirage spéciaux du FMI en 2016. La banque centrale chinoise multiplie les accords de swaps qui facilitent les échanges de devises, et les prêts aux pays intégrés au projet des routes de la soie se poursuivent.

En juillet 2023, le yuan ne représentait que 3,06 % des paiements en devise contre 46,46 % pour le dollar et 24,42 % pour l’euro, ce qui le place au 5ᵉ rang. La taille du pays, son poids dans l’économie mondiale et particulièrement dans le commerce international pourrait soutenir la position du Yuan comme monnaie internationale.

Si l’on observe une diversification dans l’utilisation des monnaies, l’évolution la plus probable est une poursuite de ce mouvement, avec une régionalisation permettant l’usage de monnaies locales et la poursuite d’un processus d’internationalisation du Yuan, mais le dollar restant la monnaie internationale de référence. L’inconvertibilité du Yuan, le contrôle des capitaux et la taille insuffisante des marchés de capitaux de la Chine l’empêchent en effet encore de faire de sa monnaie une alternative au dollar. Celui-ci garde un rôle central dans le système monétaire international en raison du poids politique, militaire et économique des États-Unis qui, eux, présentent les garanties permettant d’avoir une monnaie internationale : un système financier de grande taille, une gouvernance de celui-ci transparente et fondée sur des règles et une faible distinction entre résidents nationaux et étrangers.

L’hétérogénéité des BRICS, la divergence de leurs intérêts rend difficile la coordination de leurs politiques. Comme ils ne souhaitent pas une rupture avec les États-Unis et l’Europe, ces rapprochements peuvent néanmoins leur permettre d’accroitre leur pouvoir de négociation et de peser sur la gouvernance mondiale sur les sujets fondamentaux que sont la lutte contre la pauvreté ou la soutenabilité environnementale du développement.

Haut-Karabakh : «  Le triomphe de la force »

Haut-Karabakh : «  Le triomphe de la force »

L’essayiste Michel Marian analyse, dans une tribune au « Monde », les enjeux géopolitiques de la victoire éclair de l’Azerbaïdjan au Haut-Karabakh. Au-delà de l’urgence humanitaire et de la suspension immédiate des ventes d’armes, il invite les Occidentaux à soutenir une candidature de l’Arménie à l’Union européenne.

La victoire éclair de l’Azerbaïdjan au Haut-Karabakh, au coût d’au moins 200 morts arméniens dont 100 civils, a soulevé en Occident du soulagement et de la gêne. Du soulagement parce qu’une querelle épineuse et explosive semble près d’être refermée, à un moment où il serait périlleux de s’engager dans une seconde guerre après l’Ukraine et à des conditions proches du droit international. Rappelons que, sur ce dossier, le droit n’a jamais reconnu, depuis 1994, la primauté de l’autodétermination sur l’intégrité territoriale, et reste, en général, très évanescent sur le droit des minorités.

Beaucoup de gêne quand même parce que, dans ce cas, le respect du droit cache mal l’évidente injustice faite à un peuple qui n’a pas découvert il y a trente ans une idéologie « séparatiste », mais a vécu sur cette terre depuis vingt siècles. De surcroît, il a subi un génocide toujours non reconnu par l’Etat héritier de celui l’a commis : la Turquie, principal soutien d’un Ilham Aliev, président de l’Azerbaïdjan, qui vise aujourd’hui ouvertement à expurger la présence arménienne de « son » sol par le feu, la faim, le froid, la peur.

Aux yeux de la realpolitik, le partage est simple : le soulagement est pour aujourd’hui, la gêne sera pour demain, lorsque les persécutions ou les destructions surviendront ou que les traces des crimes resurgiront à un moment où l’exode massif aura rendu sans objet les doutes sur le bien-fondé de la « ré »-intégration de l’enclave à l’Azerbaïdjan.

Pourtant, une certaine agitation de la communauté internationale donne à penser que les raisons du soulagement sont moins solides qu’on ne le croit et notamment la principale d’entre elles : la croyance en la clôture du dossier parce que l’Arménie ne compterait plus pour rien et que Aliev aurait atteint son but de guerre. On a plutôt entendu ce dernier, grisé par sa victoire, rappeler son objectif suivant : l’ouverture d’un corridor souverain entre le principal territoire de l’Azerbaïdjan et son exclave occidentale [située entre l’Arménie et l’Iran], le Nakhitchevan, avec contrôle de Bakou à l’entrée et à la sortie. Cela lui permettrait de bloquer la frontière entre [les deux pays].

L’Iran a fait savoir qu’il s’agirait pour lui d’une ligne rouge. Mais, en face, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, l’allié, et peut-être l’inspirateur, d’Aliev, presse pour l’ouverture de cet axe.

Société–Humanitaire: Pour la création d’une force internationale d’urgence

Société–Humanitaire: Pour la création d’une force internationale d’urgence

Les catastrophes humanitaires se développent régulièrement et même s’accélèrent avec la crise climatique. Pour autant, on se trouve souvent désarmé pour apporter l’aide nécessaire à temps . La responsabilité incombe autant aux pays victimes qu’aux pays susceptibles de secourir.

La lenteur des aides provient parfois de problèmes politiques ou diplomatiques mais aussi de problèmes logistiques.

La logique voudrait que l’ONU se saisisse de cette question pour définir les règles juridiques des interventions et pour mettre en place une force d’intervention en matière d’urgence sanitaire notamment en cas d’incendie, d’inondation ou encore de tremblements de terre.

Une sorte de plan ORSEC à la dimension mondiale qui permettrait surtout d’intervenir très rapidement dans les premiers jours pour sauver le maximum de vie aussi pour permettre aux victimes de retrouver des conditions de vie un peu dignes. Cette action rapide pourrait être suivie de plans plus à long terme visant à la reconstruction des infrastructures , de l’habitat et de l’environnement

Macron qui cherche souvent des idées pour exister internationalement pourrait se saisir de cette question qui normalement devrait recueillir le soutien d’un maximum de pays.

Aide Humanitaire: Pour la création d’une force internationale d’urgence

Aide Humanitaire: Pour la création d’une force internationale d’urgence

Les catastrophes humanitaires se développent régulièrement et même s’accélèrent avec la crise climatique. Pour autant, on se trouve souvent désarmé pour apporter l’aide nécessaire à temps . La responsabilité incombe autant aux pays victimes qu’aux pays susceptibles de secourir.

La lenteur des aides provient parfois de problèmes politiques ou diplomatiques mais aussi et surtout de problèmes logistiques. Et dans les pays visés dans les catastrophes, les responsables politiques ont souvent tendance à minimiser les conséquences pour ne pas affecter leur image de responsable. Ils font aussi parfois preuve de fierté nationale mal placée car aujourd’hui l’aide humanitaire peut se révéler indispensable dans tous les pays y compris les pays développés. Exemple les terribles incendies au Canada.

La logique voudrait que l’ONU se saisisse de cette question pour définir les règles juridiques des interventions et pour mettre en place une force d’intervention en matière d’urgence sanitaire notamment en cas d’incendie, d’inondation ou encore de tremblements de terre.

Une sorte de plan ORSEC à la dimension mondiale qui permettrait surtout d’intervenir très rapidement dans les premiers jours pour sauver le maximum de vie aussi pour permettre aux victimes de retrouver des conditions de vie un peu dignes. Cette action rapide pourrait être suivie de plans plus à long terme visant à la reconstruction des infrastructures , de l’habitat et de l’environnement

Macron qui cherche souvent des idées pour exister internationalement pourrait se saisir de cette question qui normalement devrait recueillir le soutien d’un maximum de pays.

Humanitaire: Pour la création d’une force internationale d’urgence

Humanitaire: Pour la création d’une force internationale d’urgence

Les catastrophes humanitaires se développent régulièrement et même s’accélèrent avec la crise climatique. Pour autant, on se trouve souvent désarmé pour apporter l’aide nécessaire à temps . La responsabilité incombe autant aux pays victimes qu’aux pays susceptibles de secourir.

La lenteur des aides provient parfois de problèmes politiques ou diplomatiques mais aussi de problèmes logistiques.

La logique voudrait que l’ONU se saisisse de cette question pour définir les règles juridiques des interventions et pour mettre en place une force d’intervention en matière d’urgence sanitaire notamment en cas d’incendie, d’inondation ou encore de tremblements de terre.

Une sorte de plan ORSEC à la dimension mondiale qui permettrait surtout d’intervenir très rapidement dans les premiers jours pour sauver le maximum de vie aussi pour permettre aux victimes de retrouver des conditions de vie un peu dignes. Cette action rapide Pourrait être suivie de plans plus à long terme visant à la reconstruction des infrastructures , de l’habitat et de l’environnement

Macron qui cherche souvent des idées pour exister internationalement pourrait se saisir de cette question qui normalement devrait recueillir le soutien d’un maximum de pays.

Société-Pour la création d’une force internationale d’urgence humanitaire

Société-Pour la création d’une force internationale d’urgence humanitaire

Les catastrophes humanitaires majeures se développent régulièrement et même s’accélèrent avec la crise climatique. Pour autant, on se trouve souvent désarmé pour apporter l’aide nécessaire à temps . La responsabilité incombe autant aux pays victimes qu’aux pays susceptibles de secourir.

La lenteur des aides provient parfois de problèmes politiques ou diplomatiques mais aussi de problèmes logistiques.

La logique voudrait que l’ONU se saisisse de cette question pour définir les règles juridiques des interventions et pour mettre en place une force d’intervention en matière lors des catastrophes de grande ampleur notamment en cas d’incendie, d’inondation ou encore de tremblements de terre.

Une sorte de plan ORSEC à la dimension mondiale qui permettrait surtout d’intervenir très rapidement dans les premiers jours pour sauver le maximum de vies aussi pour permettre aux victimes de retrouver des conditions de vie un peu dignes. Cette action rapide pourrait être suivie de plans plus à long terme visant à la reconstruction des infrastructures , de l’habitat et de l’environnement

Macron qui cherche souvent des idées pour exister internationalement pourrait se saisir de cette question qui normalement devrait recueillir le soutien d’un maximum de pays….si l’intérêt général été l’objectif premier des responsables politiques.

Société-Pour la création d’une force internationale d’urgence humanitaire

Société-Pour la création d’une force internationale d’urgence humanitaire

Les catastrophes humanitaires se développent régulièrement et même s’accélèrent avec la crise climatique. Pour autant, on se trouve souvent désarmé pour apporter l’aide nécessaire à temps . La responsabilité incombe autant aux pays victimes qu’aux pays susceptibles de secourir.

La lenteur des aides provient parfois de problèmes politiques ou diplomatiques mais aussi de problèmes logistiques.

La logique voudrait que l’ONU se saisisse de cette question pour définir les règles juridiques des interventions et pour mettre en place une force d’intervention en matière d’urgence sanitaire notamment en cas d’incendie, d’inondation ou encore de tremblements de terre.

Une sorte de plan ORSEC à la dimension mondiale qui permettrait surtout d’intervenir très rapidement dans les premiers jours pour sauver le maximum de vies aussi pour permettre aux victimes de retrouver des conditions de vie un peu dignes. Cette action rapide pourrait être suivie de plans plus à long terme visant à la reconstruction des infrastructures , de l’habitat et de l’environnement

Macron qui cherche souvent des idées pour exister internationalement pourrait se saisir de cette question qui normalement devrait recueillir le soutien d’un maximum de pays.

Pour la création d’une force internationale d’urgence humanitaire

Pour la création d’une force internationale d’urgence humanitaire

Les catastrophes humanitaires se développent régulièrement et même s’accélèrent avec la crise climatique. Pour autant, on se trouve souvent désarmé pour apporter l’aide nécessaire à temps . La responsabilité incombe autant aux pays victimes qu’aux pays susceptibles de secourir.

La lenteur des aides provient parfois de problèmes politiques ou diplomatiques mais aussi de problèmes logistiques.

La logique voudrait que l’ONU se saisisse de cette question pour définir les règles juridiques des interventions et pour mettre en place une force d’intervention en matière d’urgence sanitaire notamment en cas d’incendie, d’inondation ou encore de tremblements de terre.

Une sorte de plan ORSEC à la dimension mondiale qui permettrait surtout d’intervenir très rapidement dans les premiers jours pour sauver le maximum de vie aussi pour permettre aux victimes de retrouver des conditions de vie un peu dignes. Cette action rapide Pourrait être suivie de plans plus à long terme visant à la reconstruction des infrastructures , de l’habitat et de l’environnement

Macron qui cherche souvent des idées pour exister internationalement pourrait se saisir de cette question qui normalement devrait recueillir le soutien d’un maximum de pays.

Assurance-chômage et retraite : passage en force ?

Assurance-chômage et retraite : passage en force ?

 

Le gouvernement s’apprêterait à passer en force à la fois sur la réforme de l’assurance chômage mais aussi sur les retraites considérant que la situation économique est encore favorable. L’objectif est de faire travailler plus les Français.

Le seul problème c’est que les partenaires sociaux syndicats de salariés mais aussi syndicats patronaux ne sont pas très chauds et même pour  certains opposés engagés des discussions sur des sujets qui risquent de mettre le feu aux poudres un moment justement où la croissance, elle, sera alors proche de zéro mais l’inflation au zénith

En matière d’assurance-chômage, il s’agit de moduler la durée des indemnités – pas forcément le montant – en fonction de la conjoncture économique. Plus la situation économique est mauvaise, et moins le régime d’indemnisation sera généreux. Et inversement. L’objectif étant d’inciter les demandeurs d’emploi à reprendre un travail au plus vite. Surtout quand il y a des pénuries de main-d’œuvre.

Concernant la retraite, il s’agit là aussi de pousser les actifs à rester plus longtemps en poste. Emmanuel Macron, pendant la campagne, avait évoqué un report de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans voire 65. Si depuis, il a assuré que « l’âge n’était pas un totem », il souhaite au moins accélérer le calendrier de la réforme Touraine de 2014, pour allonger la durée de cotisations et maintenir dans le marché du travail plus longtemps les Français.

Sur l’assurance chômage, Olivier Dussopt le ministre du Travail a déjà prévenu : il s’en tiendra à une concertation avec les partenaires sociaux. Exit la négociation.

Quant au calendrier, il n’est pas défini, mais dans les grandes lignes, les discussions devraient débuter très rapidement pour se tenir jusqu’à la fin de l’année. Le gouvernement prendrait en compte la période des élections professionnelles – chère aux syndicats – entre novembre et décembre 2022, pour ne rien présenter.

Mais selon nos informations, dès le début de l’année, un projet de loi pourrait être soumis au Parlement. Sans majorité absolue, l’exécutif espère obtenir les voix des Républicains pour faire voter un texte qui fera de la « valeur travail » sa priorité.

Pour la réforme des retraites, le gouvernement a l’été prochain en ligne de mire. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire le répète : « La réforme des retraites doit entrer en vigueur - de façon progressive – dès l’été 2023 ». L’idée est de concerter avec les parties prenantes en début d’année, jusqu’au printemps pour vote d’un texte avant l’été.

 

Seule une force européenne pourrait s’opposer à la Russie

 Seule une force européenne pourrait s’opposer à la Russie

 

La guerre en Ukraine oblige les pays européens à regarder la réalité militaire : ils ne disposent plus d’armées puissantes, pas même des armes ou des munitions qui permettraient de se battre contre l’invasion russe, explique l’ancien lieutenant-colonel Guillaume Ancel dans une tribune au « Monde ».

 

De 1985 à 1989, ma promotion d’officiers a été formée à Saint-Cyr puis dans les écoles d’arme, comme Draguignan pour l’artillerie ou Saumur pour la cavalerie. Nous avons constitué la dernière génération à se préparer au « combat blindé » contre une armée soviétique sous domination russe.

Lorsque nous sommes arrivés en régiment, cette situation a implosé sous nos yeux : le mur de Berlin s’est effondré, puis le pacte de Varsovie et la toute-puissante URSS ont disparu, du moins nous l’avons cru.

Nous avons alors restructuré l’armée française, pour mener pendant plus de trente années des opérations qu’il ne fallait pas appeler « guerres » mais « interventions extérieures », et dont la forme évoluait sans cesse, nous surprenant à chaque nouvel engagement. Sans l’ombre d’un débat, l’armée française s’est radicalement transformée.

Son effort a été colossal : sa taille a diminué de plus de la moitié. L’armée s’est intégralement professionnalisée et équipée avec une génération de matériels beaucoup plus légers et sophistiqués, aérotransportables et adaptés à des engagements rapides et courts en intensité. Exit les chars lourds et les capacités massives de bombardement, les stocks d’armements et de munitions. Bienvenue aux « frappes chirurgicales » et aux opérations spéciales menées avec des armes légères en comparaison des précédentes, produites en petite série, comme de l’orfèvrerie.

Le Caesar en est l’illustration, ce canon d’artillerie sur camion, deux fois plus léger que son prédécesseur monté sur un char lourd (155 AuF1), constitue aujourd’hui une arme « moderne », précise et fragile.

En parallèle, notre démocratie se défaisait des sujets militaires. Alors que depuis 1962, la France a participé à trente-deux guerres sans jamais reconnaître une seule fois « être en guerre », notre société s’éloignait inexorablement du fait militaire. La société n’y portait quasiment plus aucun intérêt, leur pilotage était discrètement monopolisé par l’Elysée et les militaires priés de se taire. Ainsi, cette évolution structurante de l’armée française s’est faite sans l’ombre d’un débat.

Ma promotion d’officiers formée à Saint-Cyr, puis dans les écoles d’arme, constitue la dernière génération à s’être préparée au « combat blindé » contre une armée soviétique sous domination russe

L’agression militaire de l’Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine n’en finit pas de déstabiliser cette conviction patiemment acquise de vivre dans une Europe qui ne serait plus concernée par le phénomène le plus destructeur de notre humanité, la guerre.

Le PRG Refuse le mariage forcé de Mélenchon

Le PRG Refuse le mariage forcé de Mélenchon

 

«Les candidat(e)s du PRG se présenteront sur leurs valeurs républicaines, laïques, solidaristes, écologistes et pro-européennes», déclare le parti de centre gauche, à l’heure où la France insoumise plaide pour la «désobéissance» aux traités européens. «Pour le PRG, la laïcité, l’universalisme et la construction européenne ne sont pas négociables», insiste le communiqué du parti.

Guillaume Lacroix, président du PRG évoque un «pôle de radicalité autour de Jean-Luc Mélenchon». Au-delà des valeurs, c’est sur la «méthode» que le conseiller régional d’Auvergne-Rhône-Alpes se dit en désaccord avec la nouvelle alliance de gauche, qu’il perçoit comme une «forme de mariage forcé». «Je préfère l’union libre», déclare Guillaume Lacroix. Il reconnaît n’avoir «pas cherché» à s’allier au candidat de l’Union populaire, arrivé en troisième position au premier tour de l’élection présidentielle. Une rencontre informelle a tout de même eu lieu il y a «une dizaine de jours» entre Jean-Luc Mélenchon et le président du PRG, selon ce dernier.

 

 

Travail forcé en Chine : les États-Unis interdisent les importations du Xinjiang

Travail forcé en Chine : les États-Unis interdisent  les importations du Xinjiang

Une nouvelle loi interdit aux États-Unis  l’achat de produits qui seraient issus du travail forcé des Ouïghours en Chine, et la Maison Blanche a déjà mis en garde les entreprises américaines tentées de fléchir face à Pékin.

Le texte signé par le président américain prévoit le bannissement de produits fabriqués en tout ou en partie dans cette province chinoise, à moins que les entreprises ne soient en mesure d’apporter la preuve que les produits n’ont pas été fabriqués avec du travail forcé. Il s’agit d’une première mondiale.

La loi demande de porter une attention particulière aux importations de trois produits: le coton, dont le Xinjiang est l’un des grands producteurs mondiaux; les tomates, également produites en masse dans la région; et le polysilicium, un matériau utilisé dans la production de panneaux photovoltaïques.

Vaccination et passe sanitaire : les ambiguïtés de Force ouvrière

Vaccination et passe  sanitaire : les ambiguïtés de Force ouvrière

 

Le secrétaire général de Force ouvrière parle de la rentrée et évoque avec beaucoup d’ambiguïté la question de la vaccination et du passe sanitaire dans une interview à l’Opinion (extrait)

Ce n’est pas faute de m’être exprimé pour défendre la vaccination et la nécessité de son accélération – ce qui m’a valu quelques commentaires peu amènes sur les réseaux sociaux – mais aussi sur les modalités du passe sanitaire pour ce qui concerne les salariés. Peut-être qu’il est compliqué d’être entendu dans un flux continu d’informations.

Vu le côté exceptionnel de la situation, pourquoi les syndicats, si soucieux de la santé des salariés, n’ont-ils pas adopté une position commune sur la question ?

Force ouvrière est un syndicat, tout un syndicat, et rien qu’un syndicat. Les décisions de santé publique relèvent de la compétence des autorités scientifiques, médicales, et, sur cette base et dans une démocratie comme la nôtre, des pouvoirs publics.

Votre rôle n’est donc pas d’inciter les salariés à se faire vacciner ?

En matière sanitaire, le rôle du syndicat est de s’assurer de la santé et de la sécurité des salariés sur leur lieu de travail. Dès le premier confinement, nous nous sommes battus pour que seuls les secteurs essentiels restent ouverts ; pour obtenir des protections, masques, gel, blouses, etc., à l’intention de ceux qui devaient continuer ; puis, lorsque la vaccination a été rendue possible plus largement, pour que les salariés en contact avec le public, dans un premier temps, puissent y accéder afin de les protéger eux-mêmes.

Vous vous êtes adressé aux pouvoirs publics pour accélérer la vaccination, pas aux salariés réticents…

Je n’ai pas attendu cet été pour faire part de ma confiance dans les vaccins. Mais chacun doit s’exprimer sur sa compétence reconnue, celle qui fonde sa légitimité. Vouloir tout embrasser finit par semer la confusion, en mettant tous les discours et affirmations, d’où qu’ils viennent, sur un même pied, et nourrit ainsi le trouble et la défiance. Nous avons besoin de rétablir une saine autorité de la parole publique. Force ouvrière s’est fondée sur l’indépendance syndicale et sur la laïcité au sens où elle sépare la sphère privée de la sphère publique. Nous sommes porteurs de l’intérêt particulier des salariés, nous ne sommes pas directeurs de conscience des citoyens. C’est un positionnement de fond, pas une fuite de responsabilité.

«Dès le départ, nous avons milité pour que les personnels du soin bénéficient d’une priorité pour se protéger eux-mêmes : c’est ainsi qu’il fallait s’adresser à eux, au lieu de dire qu’ils constituaient un danger pour les autres»

Que dites-vous aux soignants adhérents de FO, face à l’obligation de vaccination de leurs professions ?

La confédération et notre fédération santé estiment que l’obligation de vaccination relève d’une prescription d’ordre public. La vaccination des soignants est déjà obligatoire pour l’hépatite B. Dès le départ, nous avons milité pour que les personnels du soin bénéficient d’une priorité pour se protéger eux-mêmes : c’est ainsi qu’il fallait s’adresser à eux, au lieu de dire qu’ils constituaient un danger pour les autres. Il y a eu un défaut d’explication et de l’incompréhension : ne leur a-t-on pas dit, à certains moments, de continuer à venir travailler, même positifs à la Covid, s’ils étaient asymptomatiques ? J’ai contesté qu’à l’annonce de l’obligation vaccinale soit associée la menace de sanction, de licenciement. Il fallait mettre l’accent sur la nécessité de la vaccination, pour ces salariés en particulier comme plus largement, et déployer les ressources pour informer, expliquer et rassurer. La vaccination contre l’hépatite B, bien que controversée à l’époque, n’a pas posé de problème majeur.

FO est pour ou contre le pass sanitaire ?

Nous n’avons pas pris position sur le pass en tant que tel. Nous disons et redisons que la vaccination est le meilleur moyen de se protéger. Nous sommes intervenus pour que la sanction du licenciement, ou de la rupture de contrat dans le cas des CDD et des intérimaires, soit retirée. Nous avons évité le pire, mais la pénalisation retenue – la suspension du contrat de travail — crée une situation bancale dans laquelle ni le salarié, ni l’entreprise ne pourraient tenir longtemps.

Les pertes d’emplois redoutées ne se sont pas produites. Ce risque est-il durablement éloigné ?

Il faut être attentif à ce qu’une fois consommées les aides publiques, certaines entreprises ne passent à la case licenciements. Voilà pourquoi nous n’avons eu de cesse d’appeler à conditionner ces aides. Nous n’avons pas été entendus, c’est pourquoi nous insistons aujourd’hui pour que les pouvoirs publics surveillent le comportement des entreprises afin de détecter et prévenir les risques.

En avez-vous repéré ?

Notre crainte est nourrie par quelques exemples. Des entreprises comme Bridgestone ou Nokia ont à l’évidence profité du contexte de la crise sanitaire pour faire passer leurs restructurations et les licenciements en découlant.

On dit que les salariés retrouvent leur combativité quand la situation s’améliore. Est-ce le cas ?

Cet été, on a vu revenir des conflits où les salaires étaient mis en avant comme à ADP ou chez Auchan. Mais la situation reste incertaine, d’abord sur la santé, mais aussi sur l’emploi : dans certains secteurs comme l’aéronautique ou l’automobile, la lutte contre le réchauffement climatique alimente une autre source d’inquiétude.

Sur la réforme de l’assurance-chômage, Emmanuel Macron a annoncé, le 12 juillet, qu’un nouveau décret entrerait en vigueur le 1er octobre. Attaquerez-vous ce texte devant le Conseil d’Etat ?

Nous verrons ce qu’il contient, mais nous n’avons pas changé d’avis. Le gouvernement met en avant l’amélioration de l’emploi pour justifier sa réforme. Si c’est le cas, nul besoin de réforme, le problème financier sera résolu. Plus largement, quand je rencontrerai le Premier ministre, le 1er septembre, je lui dirai qu’il faut cesser de considérer le social comme un coût. Depuis trop longtemps, on nous parle Sécu, retraites, assurance-chômage, services publics comme d’une dépense, là où nous voyons un progrès social, plus égalitaire et plus juste. La finance s’en sort toujours mieux elle, mais on nous ressert des discours stigmatisant ce que les syndicats ont bâti.

Si la finance s’en sort, les protections ont été particulièrement élevées, en France, durant cette crise…

Protection du capital !

Des salariés aussi, grâce à l’activité partielle !

Oui et nous avons soutenu ces dispositifs. Mais quand on dit « les salariés ont bénéficié de l’activité partielle », on oublie de dire que les taux de marge des entreprises en ont tout autant bénéficié. C’est là qu’il fallait être vigilants sur leur utilisation !

Sur la réforme des retraites, le combat a cessé ?

Je suis toujours sur mes gardes. Quand le Président a reçu les partenaires sociaux, le 6 juillet, il nous a dit, en substance : la question n’est pas de savoir s’il faut faire une réforme, mais quand et comment. Le quand et le comment peuvent vite revenir. Dans ce cas, il nous trouvera sur son chemin.

Une concertation sur cette question va être ouverte, y participerez-vous ?

Je ne sais pas si elle sera ouverte, ni ce qu’elle sera. Je ne m’inscrirai pas dans une discussion destinée à évaluer de combien il faut reculer l’âge de départ en retraite. Ce sujet est bien dans l’esprit d’Emmanuel Macron, comme dans celui de certains de ses concurrents pour 2022. Le pouvoir actuel parle d’enjamber l’élection, mais moi, je suis un syndicaliste, je ne vais pas aller discuter du programme d’Emmanuel Macron pour la présidentielle. Ou de celui de n’importe quel autre candidat. Cette réforme est infondée : ce n’est pas notre système de retraite qui est en cause, c’est l’accès à l’emploi des jeunes, les bas salaires, le temps partiel subi, l’emploi des seniors. Le Président lui-même a mis l’accent sur la reprise d’activité et la qualité de l’emploi. Si l’on résout ces problèmes, on parviendra à l’équilibre financier de tous nos systèmes sociaux.

Comment cette crise fait-elle évoluer le métier de syndicaliste ?

Nous avons obtenu quelques victoires. Par exemple, le Ségur de la santé est un accord majeur pour les salariés de ce secteur. Malheureusement, il a fallu la crise pour qu’on nous entende. Par ailleurs beaucoup de salariés isolés se sont tournés vers nous, pour trouver des informations dans le contexte sanitaire ou en cas de licenciement abusif. Notre défi reste de les organiser. Nous n’avons pas encore trouvé la solution miracle.

 

« La force de la démocratie allemande: le respect de normes non écrites »

« La force de la démocratie allemande:  le respect de normes non écrites »

En France, faute de discernement, faute de consensus, le populisme triomphe. Il contamine la politique, les médias, les mouvements protestataires, le monde intellectuel, menant à l’abandon du « front républicain », observe, dans une tribune au « Monde », l’écrivaine franco-allemande Géraldine Schwarz.

Tribune.

 

 De nos jours, les démocraties ne sont plus renversées par des coups d’Etat, mais par des partis et des dirigeants politiques qui exploitent leurs principes de liberté et de tolérance pour les saboter de l’intérieur. Cette tactique qui faillit coûter la vie de la démocratie américaine et a plongé des pays comme la Hongrie ou le Venezuela dans l’autocratie pourrait servir de leçon à d’autres.

L’Allemagne semble l’avoir compris. La décision de ses services de renseignement intérieur, révélée le 3 mars par la presse, de classer le parti d’extrême droite AfD comme « cas suspect » et de le mettre sous surveillance envoie un signal clair : qui nuit à la démocratie allemande doit s’attendre à en subir les conséquences.

Respect de normes non écrites

Même si cette mesure a entre-temps été suspendue le 5 mars par un tribunal qui examine un recours de l’AfD, elle est approuvée par 70 % de la population d’un pays où, contrairement à la France, institutions, société civile et médias se mobilisent clairement pour faire barrage à l’extrémisme. Avec succès, en particulier dans l’Ouest : le 14 mars, lors d’élections régionales dans le Bade-Wurtemberg et le Rhénanie-Palatinat, l’AfD a perdu 35 % des voix par rapport à 2016, avec des scores de respectivement 9,7 % et 8,3 %, un déclin également dû à des conflits internes.

La majorité des partis allemands s’élèvent au-dessus des luttes partisanes pour faire front commun contre l’extrême droite

Aux prochaines élections fédérales de septembre 2021, le parti est crédité de 9 % à 11 % des intentions de votes selon les derniers sondages publiés par l’institut Forsa le 2 mars et par l’institut Infratest dimap le 4 mars – l’un des plus bas taux pour l’extrême droite en Europe.

Au-delà des institutions, ce qui fait la force de la démocratie allemande, c’est aussi le respect de normes non écrites. En politique, si certains ont intégré des thématiques d’extrême droite, la majorité des partis allemands s’élèvent au-dessus des luttes partisanes pour faire front commun contre l’AfD.

 

De son côté, la justice n’hésite pas à recourir aux instruments répressifs mis à disposition par le pouvoir législatif pour faire respecter la loi fondamentale et l’Etat de droit. Quant aux médias, ils alertent régulièrement sur le caractère antidémocratique ou mensonger d’une déclaration ou d’une prise de position et aident les citoyens à lire entre les lignes pour décrypter les manipulations rhétoriques. Il n’existe pas en Allemagne d’équivalent de ce que sont les chaînes CNews pour la France, Fox News pour les Etats-Unis ou le site Daily Mail pour le Royaume-Uni.

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