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Gilets jaunes : «Ils me font chier ! » le philosophe de bistrot François Berléand (comédien)

Gilets jaunes : «Ils me font chier ! » le philosophe de bistrot François Berléand (comédien)

 

 

De toute évidence le comédien François Berléand n’aura jamais le prix Goncourt. Disons clairement qu’on a rarement décelé la moindre parcelle d’intelligence chez l’intéressé dont ne on ne comprend pas très bien la prise de position. Évidemment comme les comédiens connus, François Berléand est pourri par l’argent et sans doute a-t-il un peu de mal à comprendre ce qu’est par exemple la vie quand on gagne seulement le SMIC. Une attitude qu’on rencontre parfois chez les parvenus comme lui et qui oublient même leurs origines. Sans doute grâce à l’argent François Berléand a-t-il l’impression d’appartenir à l’élite alors qu’en fait, c’est un abruti notoire qui n’a jamais fait la preuve de la moindre intelligence dans ses propos même concernant le cinéma. Même son regard témoigne de son manque de finesse et son jeu stéréotypé se répète à l’envi. Encore une fois on se demande à partir de quelle légitimité certains acteurs connus peuvent s’en prendre aussi bêtement aux plus défavorisés que sont en général les gilets jaunes. On souhaiterait que ces stars scandaleusement bien payées et dont le salaire tue le cinéma aient au moins la pudeur de ne pas s’exprimer sur des aspects socioéconomiques voir sociétaux dont ils ignorent tout ;  pour preuve des propos complètement idiots et édifiants quant à la culture de l’intéressé. «C’est du grand n’importe quoi, on ne s’écoute plus», a-t-il déclaré à propos des revendications des gilets jaunes. «Le gouvernement donne 10 milliards d’euros, ce qui n’est pas rien. Et ce n’est pas assez. On fait des états généraux en France – c’est la première fois que ça arrive depuis 1789 – où on donne la parole à tout le monde, et on dit “ça ne va pas marcher”. Attendons au moins», précise l’acteur en référence au Grand débat national proposé par Emmanuel Macron depuis mi-janvier en réponse au mouvement.  «Vous vous rendez compte que vous êtes l’une des rares personnalités à oser tenir ce genre de discours au micro, face à une caméra?», l’interroge alors le journaliste Éric Dussart. La réponse de Berléand fuse: «Tout le monde est lâche. On voit qu’il y a 90% des Français qui soutiennent les gilets jaunes et puis deux semaines après il n’y en a plus que 80, puis 70… Moi, depuis le début, ils me font chier les gilets jaunes», assène-t-il.

 

Réformes Macron : des ambitions qui font pschitt ? (Olivier Passet, Xerfi)

Réformes Macron : des ambitions qui font pschitt ? (Olivier Passet, Xerfi)

Une analyse de Xerfi dans la Tribune sur l’efficacité des réformes Macron.

« Emmanuel Macron est-il en train de changer en profondeur le modèle économique français ? Dans son ouvrage « révolution », il ne proposait pas de renverser la table. Mais de refonder notre système social en opérant une mise à jour du pacte hérité du conseil national de la résistance. Il annonçait l’exploration d’une « troisième voie », dans lequel notre filet de sécurité serait mis en phase avec la mondialisation, dans l’esprit de ce qui se fait dans les pays scandinaves. L’idée aussi que les réformes doivent être menées en indemnisant les perdants.

Plus d’un an après l’élection, à défaut de révolution, peut-on parler de refondation ? Sur le papier, les briques qui doivent fonder la mise en place d’une flexi-sécurité à la française sont bien là. Côté flexibilité du travail, il y a la loi travail, la remise en cause du statut des cheminots, le recours accru aux contractuels dans la fonction publique….. Ces réformes sont des réformes à instillation lente néanmoins, dont la portée demeure encore incertaine. Côté sécurité, il y a la réforme de l’assurance chômage, qui a accouché d’une souris : une extension de la protection aux indépendants, uniquement s’ils sont en liquidation judiciaire, et avec de forte réserves du conseil d’État. Une extension aux démissionnaires aussi, mais avec des restrictions drastiques. Quant au bonus-malus sur les contrats précaires, la négociation reste dans le flou total. La réforme du système de formation vient aussi renforcer le dispositif. Mais peut-on parler de rupture ? Elle s’inscrit dans le prolongement des précédentes, avec une extension du DIF. Elle introduit néanmoins un vrai mécanisme de transfert des grandes entreprises vers les PME concernant le financement de la formation. Et un fléchage sur les chômeurs et les moins qualifiés. Toujours dans cette optique de flexi-securité, il y a la bascule de certaines cotisations sur la CSG, qui poursuit à la marge le mouvement déjà largement entamé de fiscalisation de la protection sociale. Côté entreprises, Macron surfe sur la médiatisation de la start-up nation. Il est dans l’hyper-communication de l’existant. Il s’inscrit dans le droit fil de l’héritage Sarkozy Hollande, entre la politique des pôles de compétitivité, le programme d’investissement d’avenir, la BPI etc… tout ce qui a contribué à faire de la France une pépinière plutôt féconde. Mais côté fiscalité des entreprises, c’est plutôt le statu quo. Il transforme l’essai du pacte de responsabilité, avec la conversion du CICE en baisse de charges et la baisse de l’IS. Il rajoute une petite dose de baisse de charge au niveau du SMIC, dans le droit fil de ce qui se fait depuis plus de 20 ans. Mais rien du côté des impôts sur la production, terrain sur lequel l’attendait le MEDEF.  Il y a ensuite la politique en faveur de la détention de capital mobilier et au détriment du capital immobilier… celle qui lui confère l’étiquette de président des riches. C’est vrai qu’elle concentre ses effets positifs sur le haut de la distribution des revenus. Mais c’est vrai aussi qu’elle participe à la convergence fiscale européenne. Côté européen enfin, qui devait être le grand terrain de transformation, celui ou se jouait l’avenir de la croissance hexagonale… que dire, si ce n’est que rien ne se passe pour l’heure, à l’exception d’une petite victoire partielle sur le travail détaché. Le bilan est incontestablement en demi-teinte. Et il a son coût. Les réformes s’achètent pour Macron. En l’occurrence dans le cas d’espèce, elles ont couté la suppression de la taxe d’habitation, pour 20 milliards, et la reprise de la dette SNCF, pour 35 milliards. Bref, pour l’heure difficile de parler de révolution Macron. Parlons plutôt à ce stade d’infusion Macron. Une infusion achetée au prix fort, au risque d’hypothéquer les chances de réformes plus profondes. »

A lire auusi  sur le site Xerfi Canal, le médiateur du monde économique

 

Sondage popularité des militaires : 90% font confiance

Sondage popularité des militaires : 90% font confiance

 

Selon un sondage Odoxa Dentsu Consulting pour le Figaro et France Info, 87% ont une bonne opinion globale des militaires. L’armée est l’institution à laquelle les Français font le plus confiance (90 %) pour lutter contre le terrorisme, une crédibilité loin d’être atteinte par le gouvernement (43%) ou par le président (38%), tous deux jugés moins fiables pour protéger nos concitoyens contre cette menace.  Par ailleurs, selon le même sondage Odoxa, deux Français sur trois (65 %) se disent favorables au service national universel (SNU). Une priorité présidentielle, rappelée vendredi soir encore par Emmanuel Macron mais qui reste au centre de questionnements. Le SNU fera l’objet d’une consultation dans les mois à venir.

 

Sécurité: 56%,ne font pas confiance à Macron

Sécurité: 56%,ne font pas confiance à Macron

Selon un sondage Elabe pour BFM TV diffusé mercredi la majorité des personnes interrogées ne font confiance ni à Emmanuel Macron (56%) ni au ministre de l’Intérieur Gérard Collomb (61%) dans la lutte antiterroriste. Leur confiance se porte sur l’armée (86%), les forces de police et de gendarmerie (84%), dans une moindre mesure les services de renseignement (67%). En revanche leur défiance est forte envers les institutions judiciaires (60%). Au nombre des mesures pour lutter contre le terrorisme, plus de sept Français sur dix jugent efficaces l’expulsion du territoire des étrangers fichés “S” (80%), l’interdiction du retour des Français partis en Irak et en Syrie (77%) ainsi que le placement en rétention administrative des “fichés S” jugés les plus dangereux (74%).

L’enquête a été réalisée par internet les 15 et 16 mai, à la suite de l’attentat à l’arme blanche de Paris revendiqué par le groupe Etat islamique, auprès d’un échantillon de 1.004 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Les « zamours » de Macron-Trump : ils en font trop !

Les « zamours » de Macron-Trump : ils en font trop !

 

De toute évidence Macron et Trump en font des tonnes pour marquer leur amitié, sans doute pour compenser leurs divergences sur l’essentiel (le multilatéralisme, le libre échange, l’Iran ou le climat). Chacun se sert aussi de l’autre pour valoriser sa propre image. Sr les réseaux sociaux, on se moque de cet excès d’amour.  Pour le JDD, le synergologue Stephen Bunard, conférencier spécialisé dans la communication non verbale*, décrypte ces gestes un peu excessifs pour ne pas dire indécents

 

 

« Dans la gestuelle des politiques, il y a à la fois ce qui est conscient et ce qui relève de l’inconscient. Que Donald Trump et Emmanuel Macron se livrent à ce petit jeu de ‘touche-touche’ est quelque chose de complètement intégré chez eux. Ils jouent à qui est le plus dominant. Notre héritage primatologique est ainsi : à quoi reconnaît-on le mâle dominant dans un groupe? Il s’agit de celui qui touche plus les autres que les autres ne le touchent. Ce qui échappe à Trump et Macron est peut-être le degré d’intensité de ces gestes. Une tape dans le dos, ou la répétition de tapes dans le dos, ou la hauteur à laquelle on tape dans le dos… Tout cela a son importance. Prenons l’aspect de la hauteur : plus on monte, plus on veut marquer son caractère dominant. Prendre quelqu’un par l’épaule est donc quelque chose de fort, par exemple. Disons donc que ce jeu de la domination est caractérisé par ce touché semi-conscient. Attention toutefois à ne pas trop en faire, sans quoi ceux qui regarderont ce jeu y décèleraient quelque chose de factice. Or, quand cela est trop voyant, il y a quelque part un problème. Pourquoi mettre à ce point en avant une telle proximité? Sans doute parce qu’ils craignent de ne pas la montrer assez… En l’espèce, si les images de Trump et Macron ont provoqué cet amusement, c’est qu’il y a sans doute eu ce côté ‘Ils en font trop’. Certains évoquaient sur les réseaux sociaux une pub Tinder [une application de rencontre]. Il y a un côté Feux de l’amour aussi. La photo de Donald Trump emmenant par la main Emmanuel Macron est d’ailleurs assez drôle. Mais il le tient par la main gauche, ce qui n’est pas un geste de domination pour le coup. Au-delà de ce rapport de forces perpétuel, il faut noter quelque chose de positif dans cette familiarité : les deux se reconnaissent mutuellement. Ils se jaugent, ils s’évaluent. Un peu comme deux lions. S’évaluer, c’est aller vérifier que l’autre est à mon niveau. ‘A quel rang dois-je le mettre? Mérite-t-il mon estime?’ Là-dessus, il me semble qu’il y a une reconnaissance mutuelle entre Trump et Macron. Quand le président américain tente de ramener son homologue vers lui, par exemple, il y a un côté ‘je te ramène dans ma sphère, dans mon intimité, car tu le mérites’. Trump aime bien Macron. Avec Angela Merkel ou ceux qu’ils n’aiment pas, il n’a pas cette gestuelle. On aurait tort de ne le juger que comme un grossier personnage. C’est sa façon à lui de vérifier que l’autre est à son niveau. En réalité, Donald Trump  est beaucoup sur cet instinct grégaire. Il s’amuse. Il n’a pas de filtre, il agit de façon assez enfantine. Il est boudeur avec Merkel, il est joueur avec Macron… Il a un côté saltimbanque. Et en face de lui, Macron est de bonne composition, il n’a pas vraiment l’air déstabilisé. D’ailleurs, si l’on s’arrête sur cette scène où Donald Trump retire des pellicules à Emmanuel Macron, qui cela dessert-il le plus? Je ne pense pas que ce soit le président français… Il y a ici de la part du dirigeant américain un geste paternaliste, cauteleux, c’est-à-dire avec une arrière-pensée un peu moqueuse. Mais cette image assez cocasse ne montre pas un Trump si dominant que cela. La lecture à avoir serait inverse. Revenons au monde animal : Trump a un geste d’épouillage. Et qui épouille qui chez les grands singes? Plutôt celui qui est soumis. Macron serait donc ici le dominant, il a les mains croisées et son interlocuteur vient à lui. Typiquement, ici, nous avons un exemple de cette manifestation de l’inconscient. Autrement dit : ce que je veux consciemment montrer n’est pas forcément ce qui pourra être inconsciemment perçu à grande échelle. »

 

 

Les 35 heures : le coup final au manque de compétitivité , deux économistes font le bilan

Les 35 heures : le coup final au manque de compétitivité ,  deux économistes font le bilan

 

Deux économistes Éric Meyer keynésiens plutôt de gauche et Nicolas Bouzou économiste libéral font le bilan des 35 heures dans un échange sur le Figaro. Pour l’homme de gauche le bilan lui semble « partagé » (nuance sémantique pour indiquer quand même que les 35 heures ne sont pas parvenues à créer l’emploi espéré), à l’inverse Nicolas Bouzou ou considère que cette mesure a constitué le dernier fatal porté au manque de compétitivité. Les deux experts pensent cependant que d’autres facteurs explicatifs sont à prendre en compte. Un détail cependant, l’économiste Eric Meyer reprend à son compte la conséquence immédiate de 300 à 400 000 emplois mais ne parle pas des emplois ensuite supprimés du fait des 35 heures( autour d’un million)

Les 35 heures ont-elles été positives pour l’économie française? Ont-elles créé des emplois?

 

Eric Heyer - Il faut d’abord faire une précision. Quand on parle des 35 heures, on parle des lois Aubry I et II, c’est-à-dire de la baisse de la durée légale du temps de travail mais aussi – en contrepartie – de l’annualisation du temps de travail, de la baisse des cotisations sociales pour les entreprises, du forfait jours et de la réorganisation de la production. Dire «les 35 heures», c’est réducteur, car la France n’a pas fait que baisser la durée du temps de travail. Pour moi les lois Aubry – si on se base sur les bilans officiels de l’Insee et de la Dares (le service statistiques du ministère du Travail, NLDR) – ont créé entre 300.000 et 400.000 emplois. Ça a créé des emplois mais ça n’a pas permis de faire baisser durablement le chômage. Le bilan des 35 heures est mitigé, ce n’est ni la catastrophe comme le disent certains mais ça n’a pas non plus créé 2 millions d’emplois comme d’autres l’espéraient. En revanche, il est vrai que les 35 heures ont dégradé les finances publiques: il restait un surcoût car les baisses de cotisations n’ont pas été financées par le surplus de croissance attendu.

 

Nicolas Bouzou - Économiquement, les 35 heures n’ont pas permis de créer d’emplois. Certains se basent sur des études, notamment de l’Insee, mais ils les lisent mal. Ce que disent ces études, c’est que ce sont les mesures d’accompagnement et d’allégement de charges qui ont créé des emplois. Mais les 35 heures en elles-mêmes n’ont pas eu d’impact positif avéré sur l’emploi. Je pense que globalement, on tend à exagérer l’impact des 35 heures, qui sont avant tout une mesure politique. La gauche pense que c’est une mesure emblématique qu’il ne faut surtout pas attaquer pendant que la droite dit que c’est un drame.

 

Certains disent que les 35 heures ont dégradé la compétitivité de la France, êtes-vous d’accord?

 

Eric Heyer - Non, c’est faux. Les chiffres montrent que les parts de marché françaises ont commencé à diminuer à partir de 2001 et 2002. Certains disent que c’est à cause des 35 heures mais en 2001 les économies européennes ont connu plusieurs chocs, notamment l’entrée de la Chine dans l’OMC (Organisation mondiale du commerce, NLDR) et la forte appréciation de l’euro par rapport au dollar. Le troisième choc, c’est que l’Allemagne a mis en place l’agenda Schröder de baisse du coût du travail quand la France a mis en œuvre les 35 heures. Avec tout cela, la France a perdu en compétitivité et a perdu des parts de marché, tout comme d’autres pays européens tels que l’Espagne ou l’Italie. Si on regarde l’évolution des coûts salariaux unitaires en France entre 1997 et 2002, ils ont d’ailleurs progressé dans la moyenne et n’ont pas augmenté plus que la moyenne de la zone euro.

 

Nicolas Bouzou - Les 35 heures ne sont pas responsables du manque de compétitivité de la France, qui date de la fin des années 1990. Lorsque les 35 heures ont été mises en œuvre, il y a eu une accélération de la baisse de nos parts de marché à l’international et une accélération de la désindustrialisation. Mais c’est surtout lié à la montée en puissance de pays émergents, comme la Chine, et au fait que l’Allemagne ait renforcé sa compétitivité. Les 35 heures n’ont pas été positives pour l’économie française mais ce n’est pas un drame, comme certains le disent. Ça a un peu contribué à dégrader notre compétitivité mais ce n’est pas le seul élément: on n’a pas assez investi dans l’innovation, notre industrie n’a pas réussi à monter en gamme et la grille salariale a beaucoup augmenté dans l’industrie car on revalorisait le Smic tous les ans.

 

Dans quels secteurs ont été appliquées les 35 heures et quel a été leur impact? Certains observateurs évoquent une forte hausse de la productivité…

 

Eric Heyer - Les grandes entreprises industrielles y ont gagné mais les petites boîtes moins, car pour être gagnant il fallait pouvoir se réorganiser et avoir beaucoup de salariés au niveau du Smic. Certains secteurs ont aussi été complètement désorganisés. La loi Aubry I était facultative mais est devenue une réalité en 2000. On a dit aux entreprises «vous avez 2 ans et demi pour vous préparer à ce choc» mais l’administration ne s’est pas préparée. L’hôpital a par exemple été complètement désorganisé: manque d’infirmières, heures supplémentaires gigantesques non payées…. Ça été très mal géré, il a même fallu aller chercher des infirmières en Espagne. Selon les secteurs, la baisse du temps de travail n’a pas eu la même incidence. Dans l’industrie on est passé au travail en 3×8: on a augmenté le temps de travail des machines et on a augmenté la durée d’utilisation des équipements. Les 35 heures, c’était surtout pour l’industrie. Il faut aussi noter que les 35 heures payées 39 ont été compensées par une hausse de la productivité horaire. Les cadres, qui étaient au forfait jours, ont vu une hausse de leurs jours de congé. Ils sont passés de 220 jours à 210 jours de travail par an mais avec une réaffirmation de la durée journalière de travail de 13 heures. Globalement, on a dit aux cadres «tu as 10 jours de repos en plus mais tu dois faire la même tâche qu’avant». Pour un cadre, la réduction du temps de travail a été difficilement compréhensible.

 

Nicolas Bouzou - Les 35 heures ont surtout été appliquées dans certains secteurs, comme dans les industries à faible et moyenne valeur ajoutée. Avec la diminution du temps de travail, le coût horaire du travail dans l’industrie a augmenté malgré les allégements de charges. La mise en place a été catastrophique dans la fonction publique hospitalière, les gens ont fait des heures supplémentaires qu’on ne pouvait plus leur payer. Au niveau de la productivité ça n’a pas été bon car ça a contraint les gens à faire beaucoup de travail dans un temps diminué. Or il faut aujourd’hui des modes de travail plus flexibles, avec la possibilité de travailler un peu chez soi ou le week-end. Finalement, les 35 heures ont conduit à «charger la barque». Sans s’avancer, on peut imaginer que ça a eu une responsabilité dans l’augmentation des burn-out.

 

Vingt ans après, que reste-t-il des 35 heures?

 

Eric Heyer - Les 35 heures n’ont en réalité duré que de 1998 à 2002. Elles ont été progressivement détricotées dès janvier 2003: les lois Fillon de 2003 ont donné des baisses de cotisations à tout le monde et augmenté le contingent d’heures supplémentaires qui était jusqu’alors de 130 heures par an et par salarié. Ce qu’il reste, c’est la durée légale de 35 heures, c’est-à-dire qu’à partir de 35 heures, on fait des heures supplémentaires. Il y a aussi de plus en plus de salariés qui sont au forfait annuel de 1607 heures. Il reste aussi un peu les baisses de cotisations puisque Martine Aubry avait rajouté 12 milliards de baisses de cotisations pour les entreprises qui font les 35 heures. On peut aussi dire que ça a changé le rapport des Français au travail car ça les a incités à travailler moins.

Nicolas Bouzou - Ce qu’il reste des 35 heures, c’est un cadre rigide en matière de temps de travail: soit vous êtes au forfait, soit on comptabilise le nombre d’heures que vous faites et vous devez pointer le matin et le soir. C’est un management d’outre-tombe. Le management doit aujourd’hui être plus flexible, notamment dans les entreprises de services, il faut valoriser l’intelligence et laisser les gens travailler de chez eux, dans les transports… Plutôt que de garder les gens enfermés dans l’entreprise. Il reste aussi des choses qui n’étaient pas stupides dans les lois Aubry comme l’annualisation du temps de travail. Les 35 heures ont été assouplies et contournées ces dernières années car les négociations de branches et d’entreprises ont permis d’avoir plus de latitude mais il y a un aspect symbolique qui reste: cet aspect est très fort vis-à-vis des investisseurs étrangers. Les 35 heures ont aussi participé à valider dans le débat public l’idée selon laquelle la baisse du temps de travail était bonne pour l’économie, dans la lignée du livre de Jeremy Rifkin en 1996 sur la «Fin du travail». Sa grande théorie était de dire que la technologie baissait le nombre d’emplois et qu’il fallait partager le travail. Pour ma part, je pense que plus on travaille, plus il y a de travail.

Serait-il souhaitable de mettre fin aux 35 heures? Les entreprises le veulent-elles?

 

Eric Heyer - On est resté à une durée légale à 35 heures car beaucoup d’accords ont été signés durant cette période. Personne ne veut revenir à la situation de 1997 – en réaugmentant la durée légale sans compensation – car aujourd’hui il y a la baisse des cotisations, l’annualisation du temps de travail et la possibilité de réorganiser la production. Les lois Aubry, c’est un tout.

Nicolas Bouzou - Je ne suis pas sûr que les entreprises veuillent sortir du cadre des 35 heures. Ce serait stupide de passer à 39 heures, tout comme ce serait stupide de passer à 32 heures. Le vrai enjeu, c’est d’appréhender autrement le temps de travail car nous sommes dans une économie servicielle. Le débat devrait notamment porter sur le télétravail. Aujourd’hui, la technologie fait que le temps de travail est très difficile à appréhender.

Non, Monsieur Macron, les religions ne font pas partie de la nation (Yvon Quiniou)

Non, Monsieur Macron,  les religions ne font pas partie de la nation  (Yvon Quiniou)

Dans une tribune au monde, le philosophe répond à Macron qui avait affirmé que les religions faisaient partie de la nation. Extraits :

 

« Le président Macron, dans un entretien inédit et chaleureux avec les représentants des différents cultes, a affirmé que « les religions font partie de la vie de la nation » [Le Monde du 23 décembre]. Affirmation surprenante : on peut y voir un truisme, un constat d’évidence – ce qu’elle n’est pas. Bien plutôt, elle constitue une forme d’apologie des religions, la reconnaissance implicite de leur apport positif à la vie collective. Or ceci n’a rien d’un truisme et constitue au contraire une thèse tout à fait contestable et d’une rare naïveté, surtout si l’on se souvient qu’il a un minimum de formation philosophique. Car elle oublie un fait, lui incontestable : les religions, qui sont censées unir les hommes (le mot latin religare signifie « relier »), n’ont cessé, tout au long de l’histoire, de se déchirer entre elles et d’abîmer le lien social, donc la vie en société, et ce de plusieurs manières qu’Emmanuel Macron semble oublier ou ne veut pas voir. Sur le plan intellectuel, ce sont leurs dogmes qui les ont opposées et ont opposé du même coup les communautés qui s’en réclamaient, aux prix de guerres « civiles » atroces. La tolérance interreligieuse n’a guère été leur fait, mais plutôt le dogmatisme et le fanatisme, avec en plus, une haine de l’athéisme qui culmine dans l’islam comme on le voit encore aujourd’hui – haine qu’on trouvait déjà, peu le disent, dans la Lettre sur la tolérance de John Locke sur ce sujet. Donc : lien, en interne, mais rupture du lien en externe. Et puis, tout autant, il y aura eu le combat constant qu’elles auront mené contre les sciences et les scientifiques : Bruno, Galilée, Darwin en ont fait les frais »

 

Dans une tribune au monde, le philosophe répond à Macron qui avait affirmé que les religions faisaient partie de la nation. Extraits :

 

« Le président Macron, dans un entretien inédit et chaleureux avec les représentants des différents cultes, a affirmé que « les religions font partie de la vie de la nation » [Le Monde du 23 décembre]. Affirmation surprenante : on peut y voir un truisme, un constat d’évidence – ce qu’elle n’est pas. Bien plutôt, elle constitue une forme d’apologie des religions, la reconnaissance implicite de leur apport positif à la vie collective. Or ceci n’a rien d’un truisme et constitue au contraire une thèse tout à fait contestable et d’une rare naïveté, surtout si l’on se souvient qu’il a un minimum de formation philosophique. Car elle oublie un fait, lui incontestable : les religions, qui sont censées unir les hommes (le mot latin religare signifie « relier »), n’ont cessé, tout au long de l’histoire, de se déchirer entre elles et d’abîmer le lien social, donc la vie en société, et ce de plusieurs manières qu’Emmanuel Macron semble oublier ou ne veut pas voir. Sur le plan intellectuel, ce sont leurs dogmes qui les ont opposées et ont opposé du même coup les communautés qui s’en réclamaient, aux prix de guerres « civiles » atroces. La tolérance interreligieuse n’a guère été leur fait, mais plutôt le dogmatisme et le fanatisme, avec en plus, une haine de l’athéisme qui culmine dans l’islam comme on le voit encore aujourd’hui – haine qu’on trouvait déjà, peu le disent, dans la Lettre sur la tolérance de John Locke sur ce sujet. Donc : lien, en interne, mais rupture du lien en externe. Et puis, tout autant, il y aura eu le combat constant qu’elles auront mené contre les sciences et les scientifiques : Bruno, Galilée, Darwin en ont fait les frais »

 

Investissements : les Chinois font leur marché en France

Investissements : les Chinois font leur marché en France

Il est clair que les échanges de biens sont particulièrement déséquilibrés entre la France et la Chine. La Chine qui exporte chaque année environ 46 milliards et la France une quinzaine. Un résultat qui tient compte des écarts de compétitivité mais aussi du soutien artificiel de l’État chinois à des entreprises en surcapacités de production. (Ce qui a justifié notamment l’augmentation considérable des droits de douane de la part des États-Unis sur l’acier et l’aluminium). Les importations concerne  avant tout des produits électroniques. D’abord, tout ce qui touche les téléphones portables. Nous en achetons pour plus de 5.5 milliards, suivi de très près de l’informatique. Beaucoup plus loin derrière on trouve les vêtements avec quand même de gros volumes. Côté français, la meilleure vente française c’est notre aéronautique, des avions Airbus l’an dernier. C’est le tiers de nos exportations vers la Chine. Viennent ensuite les céréales et les médicaments. Des exportations qui restent très en dessous de nos importations. Notre déficit commercial continue de se creuser »,   La Chine ne se contente pas de ce déséquilibre commercial à son profit, elle prend aussi des bardes plus importantes dans les investissements français, des investissements dans les entreprises mais aussi des investissements dans les terres agricoles. Certes La Chine ne pèse que 2% de l’investissement total étranger en France mais chaque année, des fleurons de l’économie nationale passent sous le contrôle partiel ou total des investisseurs du pays communiste. Ainsi par exemple  Dongfeng est devenu le premier actionnaire du groupe PSA à la faveur de la crise traversée par le groupe en 2014. De même, la compagnie aérienne China Eastern Airlines vient d’acquérir 10% d’Air France-KLM. En juin dernier, le fonds Fortune Fountain Capital (FFC) s’est emparé de Baccarat, une entreprise lorraine âgée de 250 ans. Dans la mode, les marques Sandro, Maje ou Sonia Rykiel sont également passées sous pavillon chinois. le groupe Jinjiang, leader de l’hôtellerie sur son marché, a franchi le seuil des 15% du capital d’Accor. En 2014, Il a déjà racheté la Louvre Hotels Group, qui possède des établissements de luxe et des chaînes grand public, comme Campanile ou Golden Tulip. Il vient également d’annoncer la prise de contrôle majoritaire du réseau français Hôtels & Préférence qui fédère 140 établissements de luxe dans le monde. le Club Med. Fosun est devenu l’actionnaire unique du champion des clubs de vacances. Les infrastructures sont aussi dans le viseur. De futures têtes de pont pour les entreprises et les marchandises en provenance d’Asie. Sur le modèle du Pirée, en Grèce, 14 hectares d’entrepôts du port du Havre sont passés sous contrôle chinois. Comme les 600 hectares de l’ancienne base américaine de Châteauroux, qui entourent un aéroport dédié notamment aux formations des pilotes d’Air France et à l’entretien des avions de ligne comme l’A380. Mais l’acte le plus fort reste le choix surprise, en 2016, d’un financier de Hongkong pour prendre le contrôle de l’aéroport de Blagnac au moment de sa privatisation. Enfin, plus récemment, les Chinois se sont pris de passion pour l’agroalimentaire et notamment les produits laitiers. Fosun (encore!) et Sanyuan ont acquis les laiteries Saint-Hubert. Biostime s’est associée à la coopérative d’Isigny pour financer la création d’une usine de lait infantile…

 

Venezuela: les manifs font reculer la dictature

Venezuela: les manifs font reculer la dictature

 

 

Voilà où finit l’illusion de la révolution: dans la misère et la dictature. Face aux manifestations de masse, La Cour suprême vénézuélienne a cependant  renoncé samedi à s’attribuer les pouvoirs du Parlement et à conférer des prérogatives élargies au président Nicolas Maduro, qui semble avoir décidé de reculer face à des manifestations annoncées comme massives. La Cour a d’abord annoncé revenir sur sa décision du 29 mars de s’arroger les pouvoirs législatifs et de priver les députés de leur immunité. Celle-ci avait déclenché une vague de réprobation internationale et marqué une escalade dans la crise politique agitant ce pays pétrolier.  La haute juridiction a ensuite publié une décision annulant les pouvoirs élargis qu’elle avait conférées précédemment au président socialiste afin de réviser les lois sur le crime organisé, le financement du terrorisme et sur la corruption, ainsi que le code pénal et celui de la justice militaire. Au Venezuela, comme dans d’autres pays d’Amérique du Sud on est passé du bolivarisme, d’ailleurs mal compris, à une sorte de socialisme détourné pour finir comme à Cuba dans la dictature et la misère. L’espérance a tourné au cauchemar aussi bien sur le plan démocratique économique De quoi faire réfléchir les Américains du Sud mais aussi des responsables français comme Mélenchon qui avait fait de Chavez, de Maduro et des autres ses  modèles ! Inutile de tourner autour du pot le chef d’État du Venezuela vient d’imposer la dictature Les juges de la Cour suprême ont fait savoir, jeudi, qu’ils assumeraient les fonctions de l’Assemblée nationale, s’octroyant le droit d’édicter des lois. Le président du Parlement dénonce un « coup d’Etat ». Au lendemain de la levée de l’immunité parlementaire dont jouissaient les députés, les juges de la Cour suprême ont fait savoir qu’ils assumeraient les fonctions de l’Assemblée nationale « tant que durera la situation de mépris » des institutions dans laquelle elle se trouve. La Cour annulait systématiquement déjà depuis des mois toutes les décisions de l’Assemblée nationale, au motif que trois députés d’opposition accusés de fraude électorale y ont prêté serment à la fin de 2015. Le président du Parlement, Julio Borges, a accusé le président Nicolas Maduro de « coup d’Etat » à l’annonce de cette décision de la Cour suprême de s’octroyer le droit d’édicter des lois. « Nicolas Maduro ne peut pas être au-dessus de la Constitution », a lancé M. Borges lors d’une conférence de presse devant le Parlement, estimant que le président avait « retiré le pouvoir au peuple vénézuélien ». Il a appelé l’armée à sortir du « silence » face à la rupture de l’ordre constitutionnel. Le secrétaire général de l’Organisation des Etats américains (OEA), Luis Almagro, a lui aussi dénoncé « un coup d’Etat auto-infligé » au Venezuela. Pour l’organisation régionale établie à Washington, et qui rassemble les pays du continent américain, cette décision est l’un « des derniers coups par lesquels le régime bouleverse l’ordre constitutionnel du pays et met fin à la démocratie ». L’opposition cherche depuis des mois à obtenir la révocation du successeur de Hugo Chavez, qu’elle accuse d’incompétence et de tendances dictatoriales. Malgré ses efforts, un référendum révocatoire n’a pu être organisé l’an dernier. La décision de la Cour suprême traduit une escalade supplémentaire dans la crise politique qui agite ce pays pétrolier depuis la large victoire de l’opposition antichaviste (du nom de l’ancien président Hugo Chavez, 1999-2013) aux élections législatives à la fin de 2015, pour la première fois en dix-sept ans. Le pays, parmi les plus violents au monde, est également frappé par une pénurie qui concerne 68 % des produits de base, et l’inflation y est devenue incontrôlable (1 660 % à la fin de 2017, prédit le Fonds monétaire international).

2017- Meeting politique : les petits vieux font du tourisme

2017- Meeting politique : les petits vieux font du tourisme

 

 

S’il y a bien une certaine catégorie qui est satisfaite de la campagne électorale, c’est celle des petits vieux  auquel chaque semaine il est proposé de remplir des cars  à fin de renforcer la participation des meetings qui se déroulent dans toute la France. Quand on examine la sociologie de l’assistance de la plupart de ses meetings, on est en effet plus proche du troisième voire du quatrième âge que de l’adolescence. Pas étonnant dans chaque meeting et pour la plupart des partis politiques, on ratisse géographiquement très large et évidemment on sollicite ceux qui ont le plus de temps libre, à savoir : les retraités. Grâce aux dizaines et dizaines de cas au moins la moitié des salles est déjà remplie.  On complète avec des partisans locaux en prenant bien soin derrière le candidat d’aligner quelques jeunes. Ainsi la télé pour laquelle est essentiellement organisé ces rassemblements peut rendre compte de la mobilisation exceptionnelle revendiquée d’ailleurs par tous les candidats les mêmes retraités sollicités ne participent pas forcément à tous les meetings mais à un bon nombre. L’occasion de visiter gratuitement la France avec pour seule obligation d’applaudir au moment prévu par les chauffeurs de salle. Deux conditions sont à remplir pour la réussite de ces meetings : il faut d’une part une bonne participation dont pourra attester visuellement la télé et deux ou trois slogans chocs qui seront repris le lendemain par les grands médias. Le reste a peu d’importance et il se réduit à un bla-bla partisan et caricatural. Et pour chauffer encore davantage la salle certaine comme le Front National choisisse même un humoriste, sans doute lui aussi en manque d’audience, pour préparer le public. On se demande même pourquoi on n’a pas encore pensé à solliciter par exemple Charles Aznavour pour faire la première partie des meetings politiques. Artistiquement ce serait sans doute autre chose que les propos convenus des vedettes politiques locales

CETA : les Belges font échouer le sommet Canada-UE

CETA : les Belges font échouer le sommet Canada-UE

 

Suite au veto de la Belgique, le projet d’accord de libre-échange avec le Canada ne sera pas signé jeudi et le premier ministre canadien a renoncé à se rendre à Bruxelles. À dépit des nombreuses discussions, la Belgique a maintenu sa position et notamment son opposition aux mesures relatives aux mécanismes d’arbitrage qui remettent en cause la souveraineté des Etats et la Belgique conteste toujours les conséquences de cet accord sur l’agriculture. Toutefois le Canada se dit toujours prêt à signer cet accord de libre-échange à condition évidemment que l’union européenne soit prête L’incapacité mercredi des différentes parties belges à se mettre d’accord sur une position commune face au traité de libre-échange entre Canadiens et Européens (CETA) a fait capoter le sommet Canada-UE prévu jeudi à Bruxelles pour sa signature officielle, en présence du Premier ministre Justin Trudeau. Après l’échec d’une énième réunion de concertation entre les représentants des différentes régions et communautés linguistiques de Belgique, qui ont toutes voix au chapitre, le gouvernement canadien a finalement annoncé mercredi soir le report du déplacement de la délégation canadienne à Bruxelles.

Depuis plusieurs jours, le gouvernement fédéral belge tente en vain de convaincre la région francophone de Wallonie, la région de Bruxelles-Capitale et la «Communauté française» de revenir sur leur veto, qui bloque la signature du CETA par la Belgique et, en conséquence, par l’Union toute entière. «

Tourisme : attentat, manif et uberisation font chuter l’activité

Tourisme : attentat, manif et uberisation font chuter l’activité

L’activité touristique représente part importante du PIB : de l’ordre de 7 % alors que par exemple l’agriculture représente un peu plus de 3 % (agriculture et industrie agroalimentaire). C’est dire que cette activité est essentielle pour la croissance, pour l’emploi aussi. l’hôtellerie devrait voir son chiffre d’affaires diminuer de de 10 % en 2015, l’ensemble des activités touristiques de 5 %. L’emploi représente 7 % soit un peu plus de 1 300 000. Conséquence 50 000 emplois pourrait disparaître cette année. En cause les attentats évidemment, auusi les manifs à répétition et l’ubérisation  L’hôtellerie française risque en effet d’être durablement touchée par la désaffection des touristes internationaux et la concurrence des offres alternatives comme Airbnb ou Leboncoin, estime le cabinet KMPG. « Les attentats de 2015 à Paris et du 14 juillet à Nice auront un impact durable sur l’image de la destination France », note le cabinet de conseil dans sa dernière étude annuelle sur le secteur. L’hôtellerie devrait voir son chiffre d’affaires chuter de 10% en 2016 et de 10% à 15% dans le haut de gamme, les « boutiques » hôtels de luxe et les palaces étant plus exposés à la clientèle touristique internationale. « L’Euro de football n’aura pas eu un impact suffisant pour compenser les mauvaises performances liées à un contexte d’insécurité accru », a déclaré Stéphane Botz, associé de KPMG, lors d’une présentation de presse. Dans certains palaces, à Paris et sur la Côte d’Azur – qui concentrent l’essentiel du marché du tourisme de luxe en France – le taux d’occupation est tombé à 30% ou 40% au mois d’août, un plus bas. L’année 2017 ne s’annonce guère florissante.  Au total, le résultat brut d’exploitation du secteur devrait baisser de 2 à 3 points, tandis que le recul devrait atteindre 5 à 6 points dans le haut de gamme où les coûts fixes sont plus élevés que dans la moyenne du secteur. Dans un tel contexte, « il y aura quelques faillites  a souligné Stéphane Botz.

(Avec Reuters)

 

État d’urgence : les politiques font payer à la nation quarante ans de démission

État d’urgence  : les politiques font payer à la nation quarante ans de démission

 

Dans une interview au Figaro Guillaume Drago professeur de Droit public à l’Université Panthéon-Assas (Paris II) et directeur du Centre d’études constitutionnelles et politiques considère que l’état d’urgence est inefficace et que la France disposait d’un outil juridique suffisant mais non appliqué  suite à 40 ans de démission politique.


L’état d’urgence est en vigueur depuis novembre 2015. Ce mardi, les parlementaires pourraient voter sa prorogation pour trois mois supplémentaires. Quel bilan tirer de ce dispositif mis en place après les attaques au Bataclan?

 

 

Guillaume DRAGO. – Le bilan de l’état d’urgence est assez maigre. Il suffit pour s’en convaincre de lire le rapport parlementaire qui vient d’être publié par la Commission d’enquête relative aux moyens mis en place par l’Etat pour lutter contre le terrorisme depuis janvier 2015, présidée par Georges Fenech. J’observais ainsi les résultats des perquisitions: sur plus de 3000 perquisitions, seules 197 ont conduit à des poursuites judiciaires et 67 ont conduit à des peines prononcées par des juridictions. Et sur l’ensemble de ces poursuites et de ces peines, il y a eu seulement 31 qualifications d’actes de terrorisme et seules 6 de celles-ci ont donné lieu à des procédures judiciaires du chef d’accusation d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Les perquisitions ont néanmoins permis de recueillir des renseignements, parfois plus ou moins utiles. Elles ont aussi permis de constater que ceux qui pouvaient avoir des liens avec des entreprises terroristes étaient de leur côté extrêmement bien renseignés et utilisaient des moyens cryptés de communication très perfectionnés. L’état d’urgence a donc été utile du point de vue du renseignement, mais très peu efficace du point de vue de la répression et de la poursuite des personnes en matière de terrorisme.

Observons un point supplémentaire concernant le dispositif actuel: la troisième prolongation de l’état d’urgence par la loi du 20 mai 2016 ne prévoyait pas de perquisitions administratives. On peut vraiment s’interroger sur l’utilité de ce dispositif s’il ne permet même pas de perquisitionner.

 

A l’inverse, ces mois d’état d’urgence ont-ils porté une limite sérieuse à l’exercice des libertés individuelles?

 

Dans la mesure où l’état d’urgence permet des procédures de perquisitions administratives, d’assignation à résidence, voire d’interdiction de manifestations – comme on en a eu pendant la loi Travail – il faut pouvoir s’interroger sur les possibles atteintes aux libertés. Ceci doit rester dans l’esprit du public car on vit dans un pays libéral et non policier. Il y a surtout la question centrale du rôle du juge. Toute la problématique de l’état d’urgence, c’est de transférer des compétences exercées jusque-là par un juge ou par un procureur à des autorités administratives, en particulier préfectorales. Dans ce cadre administratif et non plus judiciaire, notamment pour les perquisitions, le contrôle est assuré par le juge administratif, qui tente de faire respecter un certain nombre de libertés et de principes. Mais sur les questions de liberté individuelle, c’est davantage le juge judiciaire qui est normalement compétent. Encore faut-il que des procédures judiciaires soient ouvertes, ce qui n’est pas toujours le cas dans le cadre de l’état d’urgence. Va-t-on indéfiniment prolonger les mesures de rétention administrative? Créer des camps de personnes retenues rappellerait une époque heureusement révolue. Ce n’est pas une façon de mener une action dans un Etat de droit. En tout état de cause, le bilan de cet état d’urgence n’est pas du tout positif et il l’est encore moins quand on observe que les procédures judiciaires sont souvent davantage efficaces que les procédures administratives permises pendant l’état d’urgence. Dans le rapport parlementaire Fenech, les parlementaires disent expressément cette vérité dérangeante. Dans un autre rapport parlementaire, les députés Raimbourg et Poisson invitent à rapprocher les six procédures mises en œuvre à l’occasion de l’état d’urgence des 96 procédures ouvertes depuis le 14 novembre 2015 par la même section antiterroriste sur la base de procédures exclusivement judiciaires. Ces dernières sont parfaitement efficaces pour lutter contre le terrorisme.

Quelques heures avant l’attentat de Nice, François Hollande souhaitait suspendre l’état d’urgence eu égard à la nouvelle loi sur la procédure pénale. Comment analyser le soudain revirement du président de la République?

 

Je dois dire que cette attitude du président de la République laisse vraiment songeur. Plus exactement, elle souligne de façon éclatante son manque d’anticipation. On sait bien qu’il y a des éléments d’imprévisibilité dans le terrorisme, mais le président de la République devrait être la personne la mieux renseignée de France! Il devrait à cet égard disposer des éléments généraux permettant d’établir une analyse globale des menaces pesant sur le pays. Or, il nous a annoncé le 14 juillet à midi qu’il allait lever l’état d’urgence et alléger le dispositif Sentinelle. Le soir même, l’attentat de Nice était commis. Le président de la République navigue à

courte vue sans anticiper les besoins nécessaires à la sécurité des Français. C’est un second échec très grave après le premier débat constitutionnel tout à fait inutile sur la déchéance de nationalité et sur l’état d’urgence qui, pendant trois mois, a occupé le Parlement. François Hollande donne l’impression d’une personnalité qui n’est pas à la hauteur de la fonction présidentielle. C’est un jugement dur, mais partagé par une très large majorité des Français.

Pendant ce temps-là, le président de la République est entré dans une frénésie des commémorations, et des cérémonies compassionnelles. C’est le signe éclatant de la faiblesse de la réponse conceptuelle de l’exécutif à la menace terroriste. Il faut évidemment savoir se rassembler, savoir créer à cet endroit-là précisément de l’unité nationale, mais après, que fait-on? La commémoration est devenue un mode de gouvernement. Ce n’est évidemment pas cela que l’on attend de l’exécutif.

 

Il y a un paradoxe à étendre dans le temps une législation prévue pour durer le temps d’une urgence. Face au terrorisme islamiste, qui pourrait durer, comment imaginer un état juridique qui ne soit ni un état d’urgence, ni un état d’exception permanent?

 

C’est en effet un vrai paradoxe car l’état d’urgence, historiquement et conceptuellement, est un dispositif juridique destiné à être limité dans le temps et dans l’espace. Il s’agit, par lui, de répondre à une menace spécifique dans une partie du territoire et à un moment déterminé de l’histoire du pays. En réalité, il suffit de lire le droit français, particulièrement le code pénal, pour comprendre que les mesures répressives nécessaires existent déjà. C’est ce que j’appellerais la doctrine «Fillon»: il faudrait davantage écouter le discours de raison de l’ancien Premier ministre sur ce point. Deux livres dans le code pénal permettent de répondre à la situation que la France connaît aujourd’hui. Le livre IV est consacré aux crimes et

aux délits contre la nation, l’Etat et la paix publique, avec un titre spécifique consacré au terrorisme (articles 421-1 et suivants). Le livre V est quant à lui consacré aux crimes et aux délits de guerre. Il s’agit certes d’un dispositif adapté spécifiquement aux conditions de la guerre, mais François Hollande et Manuel Valls ne cessent de nous dire que l’on est en guerre.

Ces dispositifs ont été mis en place depuis une loi de 1996 et sont tout à fait utilisables dans un cadre légal. Pourquoi le pouvoir ne les utilise-t-il pas de façon plus développée? Les six procédures de la section antiterroriste engagées dans le cadre de l’état d’urgence témoignent d’une certaine utilisation de ces dispositifs, mais il faut l’étendre avec beaucoup plus de volonté. Derrière le paradoxe de l’état d’urgence, se pose la question de la volonté politique. Les politiques font payer à la nation quarante ans de démission, à la fois éducative et sociale à l’échelle nationale. Ils font également payer à la nation une diplomatie hésitante, qui a conduit la France à des actions erratiques, notamment au Moyen-Orient, et qui a produit les effets en chaîne que nous subissons aujourd’hui. Cet ensemble d’abandons et d’égarements dépasse complètement le paradoxe de l’état d’urgence, qui n’est somme toute qu’une méthodologie primaire. La réponse concrète doit passer par une réponse pénale, qui existe déjà. Appliquons-la comme le propose François Fillon et nous aurons gagné beaucoup de temps sans perdre d’énergie dans des débats parlementaires stériles.

 

N’y-t-il pas un risque que le droit devienne un outil de communication politique et que, pour justifier leurs actions, les dirigeants politiques empilent les dispositifs juridiques de sorte à montrer qu’ils réagissent aux événements?

Nous courrons ce risque depuis très longtemps! Les responsables politiques croient toujours qu’une nouvelle loi va être la bonne réponse à la question qu’on leur pose. La réponse, ce n’est pas la loi, mais l’action, la détermination et la définition d’une doctrine d’action. Disons-le clairement: tout existe déjà dans le dispositif législatif, comme on l’a vu d’ailleurs avec le dispositif sur la déchéance de nationalité ou l’état d’urgence. Ceux-ci n’avaient pas besoin d’être constitutionnalisés. Mais aujourd’hui, la volonté politique est manifestement faible, elle l’est même intrinsèquement parce qu’elle n’est pas soutenue par une doctrine et qu’elle est affaiblie par un certain nombre de dogmes idéologiques.

Notre pays doit conserver un équilibre entre la liberté et la sécurité, mais la loi comme la constitutionnalisation ne sont pas une réponse pour pallier l’inaction politique. Il faut que nous sachions comment nous voulons lutter idéologiquement contre le terrorisme, comment nous souhaitons reconstituer la communauté nationale. De ce point de vue-là, j’invite tous vos lecteurs à lire l’essai Situation de la France du philosophe Pierre Manent, écrit entre Charlie Hebdo et le Bataclan. Il y défend la manière dont nous pourrions recréer une communauté nationale et décrit avec beaucoup de justesse la situation de notre pays à l’égard de ses différentes composantes. Le problème est à ce niveau-là de l’action politique, certainement pas dans l’empilement de dispositifs juridiques supplémentaires. Si le droit français était appliqué avec détermination, ceci suffirait largement.

 

Loi travail : les « frondeurs » font leur cirque

Loi travail : les « frondeurs » font leur cirque

 

Une fois de plus les frondeurs se sont livrés à un joli numéro de cirque médiatique en menaçant le gouvernement de déposer une motion de censure introuvable. Un scénario qui aura au moins servi à faire parler des 25 députés récalcitrants. Cependant pour ménager leurs arrières électoraux ces frondeurs ont pris  la précaution de ne pas voter la motion de censure de la droite sauf quelque rare exceptions. Depuis 2012, les opposants socialistes à François Hollande se livrent au même jeu du « coucou fais-moi peur » du coup leur stratégie rejoint finalement celle de Manuel Valls qui vise à priver le Parlement d’un débat. En menaçant de ne pas voter le texte de la loi travail les frondeurs ont ainsi donné raison à Manuel Valls d’utiliser le 49-3. On objectera qu’il manquait seulement deux voix pour déposer une motion de censure de gauche mais le résultat était cependant prévu d’avance. Bref de l’agitation médiatique pour des frondeurs qui ne servent pas à grand-chose mais qui ne veulent pas franchir le Rubicon pour renverser le gouvernement. Les opposants de gauche à la loi Travail ont donc échoué de peu à déposer une motion de censure contre le gouvernement mercredi, une attaque rare et symbolique de la profonde division de la gauche à un an de la présidentielle et des législatives. Ces députés principalement socialistes, Front de gauche et écologistes ont réuni 56 signatures sur les 58 nécessaires pour présenter un texte dont l’adoption par au moins 289 députés aurait permis de renverser le gouvernement. La motion de censure « de droite», elle, a été repoussée. Les élus Front de gauche ont confirmé qu’ils voteraient la censure mais pas les socialistes « frondeurs », ce qui ne permettra pas aux opposants d’atteindre ce seuil. Après l’utilisation de l’article 49-3 de la Constitution par le gouvernement, « j’estime qu’au moins on aura essayé de faire quelque chose », a dit le frondeur socialiste Laurent Baumel, en déconseillant au PS de sanctionner les signataires. Un conseil que n’entend pas suivre Cambadélis qui a saisi la haute autorité du parti. (Avec Reuters)

Les républicains : « des péripatéticiennes qui font le trottoir » ! (Collard)

Les républicains : « des péripatéticiennes qui font le trottoir » ! (Collard)

 

Toujours fin et distingué Collard, l’avocat député un peu lourdingue proche du Front national qui a considéré que les républicains faisaient la pute (non péripatéticienne ! c’est plus classe !). Le député du Rassemblement Bleu Marine n’a pas manqué de pointer ces hésitations en condamnant le décalage entre le discours officiel du parti et les divergences locales. « La question est de savoir si Les Républicains sont des péripatéticiennes ou pas », lance Gilbert Collard dans un entretien accordé au Figaro, ce mardi 27 octobre.   »Ils font tous le trottoir; Cela pue la stratégie de studio », condamne le député RMB dans cette interview. Mais il n’est pas le seul porte-voix du FN à condamner par avance toute alliance électorale. Le vice-président du FN, Louis Alliot, tête de liste du parti en région Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, met aussi en garde Les Républicains : « Tout ce qui sera fait par la droite pour maintenir la gauche sous respiration artificielle relèvera de la haute trahison électorale. » Au Parti socialiste aussi, le débat fait rage autour du front républicain. Si le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a fermé la porte à toute alliance avec la droite, beaucoup de ténors du parti sont moins catégoriques. Après Anne Hidalgo, c’est Pierre de Saintignon, la tête de liste PS en Nord-Pas-de-Calais-Picardie qui a ouvert la porte à une alliance avec la droite au second tour, lundi 26 octobre sur RTL.

 

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