Petroplus: le fonds libyen n’investira pas
« La LIA (Libyan Investment Authority) a démenti les informations rapportées par certains médias et circulant sur internet au sujet de son intention d’acheter une ancienne raffinerie en France », a indiqué l’agence, citant le communiqué. »Les informations rapportées à ce propos ne sont pas justes et les médias n’ont pas pris la peine de les vérifier », a affirmé ce fonds souverain. »Nous n’avons même pas entamé l’étude de faisabilité et de l’opportunité d’investir dans la raffinerie », a indiqué la LIA, soulignant qu’elle « ne consentira des investissements que dans des projets rentables au service des intérêts de la Libye ». Le communiqué de la LIA intervient après des critiques acerbes de la part de médias libyens et sur Facebook au sujet de l’intérêt porté par le fonds à une « raffinerie en faillite ». L’intersyndicale CGT-CFDT-CFE/CGC de la raffinerie a indiqué qu’elle n’était pas « surprise » par ce démenti. « Toutes les infos qui nous remontaient de Libye nous indiquaient que cela ne bougeait pas beaucoup là-bas », a précisé à l’AFP Yvon Scornet, son porte-parole. Ce syndicaliste a appelé le gouvernement « à prendre ses responsabilités » et à s’engager avec les autres candidats comme il comptait le faire avec les Libyens, notamment avec « l’intervention du Fonds stratégique d’investissements (FSI) » de manière à trouver une solution « dès le début décembre ». Le ministre français du Redressement productif Arnaud Montebourg avait annoncé début novembre avoir reçu une lettre du fonds souverain libyen, qui entendait selon lui « examiner le dossier » de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne et « éventuellement investir » dans ce site en liquidation proche de Rouen. Il avait précisé que cette lettre était « non engageante », c’est-à-dire qu’elle ne déboucherait pas forcément sur une décision d’investir de la part des Libyens. Mi-novembre, le quotidien français Le Monde avait rapporté qu’Arnaud Montebourg cherchait à convaincre la LIA d’investir dans une société « publique » aux côtés du FSI. Cette société serait chargée de reprendre et de rénover la raffinerie normande qui n’est pas « viable actuellement du fait de sa petite taille et du manque d’investissements », avait indiqué le ministre qui s’était rendu peu avant en Libye. La raffinerie, qui emploie 470 salariés, a déposé son bilan le 24 janvier à la suite de la faillite de sa maison mère suisse. Le 13 novembre, le tribunal de commerce de Rouen a repoussé au 5 février la date limite de dépôt des offres de reprise qui était fixée initialement au 5 novembre. Au 5 novembre, une seule offre avait été déposée: celle du groupe NetOil, basé à Dubaï, mais elle avait été jugée « incomplète ». Outre le fonds libyen, cinq autres candidats potentiels s’étaient déclarés simplement intéressés: Alafandi Petroleum Groupe (APG), basé à Hong Kong, l’Irakien Jabs Gulf Energy Ltd, l’Iranien Tadbir Energy Development Group, ainsi que les Suisses Activapro AG et Terrae International.