Démocratie–Election présidentielle de 2022 : déjà une bonne trentaine de candidats ou le folklore français
Si la crise démocratique en France se caractérise par une abstention de plus en plus inquiétante, par contre le nombre de candidats à la candidature ne faiblit pas. Cela vaut à peu près pour toutes les élections, de l’élection locale à l’élection présidentielle. Certains candidats présentent un CV citoyen relativement étoffé tandis que d’autres sont de parfaits inconnus sans aucune expérience sociale. Même pour l’élection présidentielle , 30 à 50 candidats sont déjà sur les rangs. ( Et il manque encore les chasseurs, les pêcheurs, les boulistes et les joueurs du PMU notamment !)
Au final, on comptera seulement une bonne dizaine d’aspirants présidents, ce qui est déjà largement ridicule au regard des pratiques démocratiques internationales des pays développés. De toute évidence, une remise à plat complète de notre système démocratique s’impose notamment du fait que les élus ne sont réellement désignés que par une très petite partie du corps électoral. ( 10 % par exemple pour des élus locaux, départementaux ou régionaux, parfois moins ; pour les présidentielles l’abstention était déjà d’environ 25 % en 2017. À noter aussi qu’il faudrait tenir compte de 12 millions de mal ou non inscrits, soit 25 % des votants. La moitié des électeurs ne vote donc pas et les élus recueillent au mieux 25 % des voix et dans certaines élections même moins de 10 %. Pour les présidentielles ,le vainqueur représentera un peu plus de 25 % au second tour.( Un peu plus de 10 % au premier tour).
Certains candidats sont là pour témoigner de leur posture plus ou moins iconoclaste ou tout simplement pour satisfaire un ego surdimensionné qui leur permet de façon presque rituelle d’apparaître sur le petit écran tous les cinq ans.
Il faut vraiment que la crise démocratique soit profonde en France pour se laisser aller à une pantomime qui nourrit aussi le désintérêt voir le mépris du système politique.Notons que les candidats sortis de nulle part comme Macron donnent une légitimité supplémentaire à tous les fantaisistes qui se proposent de gérer la France alors que sans doute il ne serait pas capable de gérer une épicerie du coin.
Le JDD fait l’inventaire de cette espèce d’inventaire à la Prévert des candidats à la candidature.
Pour vous aider à y voir plus clair, le JDD a recensé les candidats officiellement déclarés, ceux qui passeront par des primaires ou encore ceux qui sont pressentis pour se présenter.
Les candidats
Ces responsables ont officialisé leur candidature ou bien ont déjà été désignés par leur mouvement. Il leur faut encore trouver les 500 parrainages d’élus d’ici à début 2022 pour se qualifier pour le premier tour. Les voici classés dans l’ordre chronologique de leur candidature, du plus récent au plus ancien.
Florian Philippot, ancien numéro deux du FN qui a fondé en 2017 le parti souverainiste Les Patriotes, a annoncé le mercredi 14 juillet 2021 sa candidature à la présidentielle.
Philippe Poutou* a été désigné pour la troisième fois de suite candidat par le Nouveau parti anticapitaliste, a annoncé sa formation lundi 28 juin 2021.
Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français (PCF), a été investi par ses militants à l’issue d’un vote organisé du 7 mai au 9 mai 2021. La dernière candidature communiste remonte à 2007 puisque le PCF s’était allié à Jean-Luc Mélenchon lors des deux précédentes présidentielles.
Xavier Bertrand a officialisé sa candidature à la présidentielle dans un entretien au Point le 24 mars 2021, sans passer par une primaire à droite. L’ex-ministre et secrétaire général de l’UMP, parti qu’il a quitté en 2017, conditionne cette ambition à une réélection à la tête de la Région Hauts-de-France, qu’il obtient le 27 juin.
Jean Lassalle*, président du parti Résistons, a confirmé à l’AFP le 16 mars 2021 sa deuxième candidature à la présidentielle, après celle de 2017.
Nathalie Arthaud* a vu sa troisième candidature consécutive être validée par le 50e congrès de Lutte ouvrière, les 19 et 20 décembre 2020.
Jean-Luc Mélenchon* a annoncé sa candidature, la troisième après 2012 et 2017, le 8 novembre 2020 au 20-Heures de TF1. La condition qu’il s’est lui-même fixée – recueillir 150.000 parrainages citoyens – a été atteinte quatre jours plus tard.
Nicolas Dupont-Aignan* s’est déclaré pour la troisième fois de suite candidat à la présidentielle, le 26 septembre 2020 lors de la rentrée de son parti, Debout la France, à Paris.
Jean-Frédéric Poisson a annoncé dans Valeurs actuelles sa candidature le 16 juillet 2020, en tant que président du Parti chrétien-démocrate, rebaptisé depuis « VIA, la voie du peuple ». Il se présente cette fois directement à la présidentielle, après être passé par la primaire de droite en 2016, dont il avait terminé à l’avant-dernière place.
Marine Le Pen*, finaliste de la dernière présidentielle, a fait part le 16 janvier 2020 lors de ses voeux à la presse de sa « décision » de briguer pour la troisième fois Elysée, après 2012 et 2017. Le Rassemblement national doit entériner cette candidature lors de son congrès prévu les 3 et 4 juillet à Perpignan.
François Asselineau*, président de l’UPR, a annoncé dès le 4 avril 2019 sur France 2 son intention d’être « candidat à la prochaine présidentielle ».
Eric Piolle, le maire de Grenoble, a confirmé sa candidature à cette primaire dans un entretien à France Bleu Isère diffusé mardi 29 juin 2021.
Delphine Batho, députée et présidente de Génération Ecologie, a officialisé sa candidature lundi 5 juillet 2021 sur BFMTV.
Sandrine Rousseau, ancienne secrétaire nationale adjointe d’EELV, a annoncé aux militants de son parti dès le 26 octobre 2020 son intention de se présenter à la primaire écologiste de septembre 2021.
Yannick Jadot, tête de liste EELV aux européennes de 2019, a officialisé mercredi 30 juin 2021 au 20-Heures de TF1 être candidat à la présidentielle via la primaire écologiste. Il avait déjà remporté la primaire de l’écologie en 2016 avant de renoncer à sa candidature présidentielle en s’alliant au PS alors mené par Benoît Hamon.
- Valérie Pécresse a officialisé jeudi 22 juillet sa candidature à la présidentielle. Réélue fin juin à la tête de la Région Ile-de-France, la dirigeante du mouvement Libres!, qui a quitté LR en 2019, a toujours souhaité une « primaire la plus ouverte possible » pour la droite.
- Philippe Juvin, maire LR de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine) et chef de service des urgences, a confirmé sa candidature sur France Info le 4 juillet.
Ils sont pressentis :
- Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, nourrirait des ambitions pour 2022 que l’intéressé ne confirme pas publiquement. L’ex-président des Républicains, en retrait de la scène nationale depuis sa démission consécutive à la débâcle de son camp aux européennes de 2019, n’est « pas dans une course de vitesse », a-t-il indiqué lundi 28 juin au lendemain de sa réélection aux régionales.
- Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, a déjà fait part de son intérêt d’être candidat à cette primaire, qu’il appelle de ses voeux.
- Michel Barnier, l’ancien négociateur du Brexit pour l’UE, a expliqué en avril au Point avoir un « projet d’ambition » et « de rassemblement du pays », tout en précisant qu’il se décidera sur une candidature à l’automne 2021.
- David Lisnard, maire LR de Cannes, a indiqué le 7 juillet 2021 sur BFMTV Nice Côté d’Azur qu’il pourrait « participer » à une primaire de la droite, tout en ne souhaitant pas l’annoncer formellement. Il avait présenté le 9 juin 2021 une ébauche de programme dans la perspective de 2022.
- Rachida Dati, maire LR du 7e arrondissement de Paris, avait déclaré en septembre 2020 au quotidien britannique The Times vouloir « gagner l’élection présidentielle de 2022″. Elle n’a pas confirmé sa candidature mais entend peser en vue de cette échéance.
- Pierre Larrouturou, fondateur de Nouvelle Donne, élu député européen en 2019 sur la liste PS-Place publique, a annoncé sa candidature le 6 juillet 2021 dans un entretien à Ouest-France via cette primaire citoyenne.
- Gérard Filoche, ex-PS aujourd’hui à la tête du mouvement Gauche démocratique et sociale (GDS), s’est déclaré candidat le 10 juillet 2021.
- Sandrine Rousseau, déjà candidate à la primaire écologiste, s’est engagée en cas de victoire à passer également par cette primaire citoyenne.
En outre :
- Gaël Giraud, économiste et membre de la liste des 12 personnalités proposées, a jugé cette « initiative bienvenue » et estimé que les candidats à cette primaire devaient « y participer pleinement ».
- Charlotte Marchandise, ancienne maire adjointe de Rennes en charge de la santé, a fait part de son intérêt le 8 juillet 2021 mais n’est pas dans la liste de 12 personnalités pouvant, à ce stade, récolter des parrainages. Elle a déjà remporté une primaire citoyenne en 2016 mais n’avait pas récolté ses 500 parrainages pour se présenter en 2017
- Emmanuel Macron* refuse pour l’heure de se prononcer ouvertement sur la perspective de briguer un second mandat présidentiel mais son camp fait tout comme. Le chef de l’Etat ne devrait pas officialiser sa candidature avant 2022.
- Anne Hidalgo, la maire PS de Paris, a donné jeudi 1er juillet « rendez-vous à la rentrée » pour une éventuelle candidature à la présidentielle mais a déjà effectué un premier rassemblement d’élus de gauche le 12 juillet à Villeurbanne (Seine-Saint-Denis) au cours duquelle elle s’est vue remettre 500 premières signatures d’élus la soutenant.
- Arnaud Montebourg, ex-ministre PS, a dit le 10 juin vouloir « peser » sur la présidentielle et s’est dit »disponible pour cette perspective sérieuse d’une candidature unique » à gauche. Celui qui s’est mis en retrait de la vie politique depuis 2017 ne serait pas favorable à une primaire, lui qui a échoué à chaque fois à ce stade en 2012 et en 2017.
- Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI réélu à la fin mai, s’est dit favorable à ce que sa formation présente un candidat en 2022. Il a indiqué que son parti arrêterait « à l’automne » sa position.
- Eric Zemmour, polémiste d’extrême droite et figure de la chaîne de télévision CNews, cache de moins en moins son ambition présidentielle. L’association de financement du parti « Les amis d’Eric Zemmour » a été agréée mercredi 30 juin par la Commission nationale des comptes de campagne et l’homme doit sortir un livre en septembre.
- Hélène Thouy, co-fondatrice du Parti animaliste, a annoncé jeudi 1er juillet sa candidature à la présidentielle.
- Alexandre Langlois, policier et secrétaire général du syndicat Vigi, a annoncé sa candidature en juin 2021.
- Clara Egger, enseignante-chercheuse aux Pays-Bas, est candidate depuis le 26 avril 2021 avec « le mouvement espoir RIC 2022″, qui défend l’introduction d’un référendum d’initiative citoyenne dans la Constitution.
- Anasse Kazib, délégué syndical de Sud Rail et figure de la grève des cheminots en 2018, a annoncé en avril 2021 sa « pré-candidature » au sein du NPA, qu’il quitte ensuite.
- Marie Cau, devenue en 2020 la première maire transgenre de France, à Tilloy-lez-Marchiennes (Nord) a annoncé son « souhait » d’être candidate à l’élection présidentielle, le 19 mars 2021 dans une interview à La Voix du Nord.
- Jacline Mouraud, l’une des premières égéries du mouvement des Gilets jaunes, a annoncé le 7 décembre 2020 à l’AFP son souhait « de participer à l’élection présidentielle de 2022″.
- Eric Drouet, leader des Gilets jaunes lors du conflit social de 2018-2019, a déclaré sa candidature le 18 octobre 2020.
- Antoine Martinez, général, ancien officier de l’armée de l’air et récent signataire d’une tribune dans Valeurs actuelles sur le « délitement » de la France, s’est déclaré le 10 juillet 2020.
- Hadama Traoré, militant associatif d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), a indiqué en juin 2020 au Parisien qu’il va « aller » à la présidentielle avec son collectif « La Révolution est en marche ».
- Gilles Lazzarini, chef d’entreprise et fondateur d’une ONG environnementale, a annoncé en juin 2020 son souhait de candidat, à la tête de son parti « P5″, le parti politique pour la paix et pour la protection de la planète.
- Joachim Son-Forget, député non-inscrit élu en 2017 avec l’étiquette LREM, a indiqué le 12 février 2020 dans l’émission Touche pas à mon poste qu’il comptait être candidat en 2022.