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La folie du foot fric

La folie du foot fric

« L’hypermodernité » du ballon rond se caractérise par de fortes inégalités, des profils inédits d’investisseurs, les stratégies de mondialisation des grands clubs et l’arrivée de nouveaux diffuseurs. Par Luc Arrondel, Paris School of Economics – École d’économie de Paris et Richard Duhautois, Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) ( dans la Tribune)

L’idée que le football est le « miroir » de la société est souvent avancée dans les salons et s’avère plutôt exacte du point de vue de son économie. Branko Milanovic, spécialiste reconnu des inégalités et fin analyste du ballon rond, l’observe bien : « Le football a été un miroir de la société, où les inégalités se sont accrues de manière exponentielle au cours des trois dernières décennies », explique-t-il dans les colonnes du magazine Forbes.

À l’heure d’une Coupe du monde décriée pour ses conditions d’organisation sociales et environnementales, le football du XXIe siècle n’échappe pas, non plus, aux grands débats économiques actuels, notamment celui de la croissance et des inégalités. Selon nous, toutes ces interrogations sont les symptômes d’une transformation historique et économique de ce sport.
D’après le sociologue anglais Richard Giulianotti, le football a connu quatre périodes dans son histoire. La période traditionnelle s’étend de la mise en place des règles à la fin du XIXe siècle jusqu’à la Première Guerre mondiale ; la modernité précoce correspond à l’entre-deux-guerres où s’inventent les compétitions ; la modernité tardive, celle qui voit se construire la professionnalisation, se clôt à la fin des années 1980 ; alors que s’ouvre la période postmoderne, celle de la médiatisation, de la libéralisation du marché du travail et de la croissance.

La thèse que nous défendons dans notre dernier ouvrage est que nous sommes aujourd’hui à l’aube d’une nouvelle ère que nous qualifions d’ »hypermoderne ».

Quatre caractéristiques nous permettent de définir cette hypermodernité. La première concerne les inégalités économiques qui se sont fortement creusées au cours des décennies précédentes. Elles s’observent d’une part entre les clubs d’une même ligue, d’autre part entre les différents championnats, et ont pour conséquence sportive, des compétitions, nationales comme internationales, dominées par quelques équipes beaucoup plus riches que les autres. Elles concernent aussi la distribution des salaires des footballeurs, avec une segmentation de plus en plus forte du marché du travail par rapport aux stars, voire aux superstars.

La deuxième caractéristique tient à l’arrivée de nouveaux profils d’investisseurs, à savoir des fonds d’investissement publics et privés, souvent américains pour ces derniers et déjà propriétaires de franchises de sport collectif outre-Atlantique. Par rapport à la période précédente, ce changement dans la « propriété » peut avoir au moins deux conséquences : le football devra dorénavant être rentable financièrement que ce soit au niveau des clubs ou des ligues ; se constituent par ailleurs des « galaxies » de clubs autour d’un même propriétaire. Les richissimes acquéreurs émiratis de Manchester City ont, par exemple, progressivement fait entrer depuis 2008 dans leur « City football group » onze autres clubs, dont le New York FC, Palerme et Troyes.
La troisième concerne la stratégie de mondialisation des grands clubs et des ligues qui leur assurent des revenus commerciaux et des droits de diffusion internationaux de plus en plus conséquents. Enfin, la dernière caractéristique a trait à la demande de football proprement dite. Elle résulte de l’arrivée de nouveaux diffuseurs comme Amazon Prime en France, de la multiplication des plates-formes de diffusion et des nouveaux modes de consommation du football, notamment chez les jeunes générations.
Piketty au point de penalty

L’économie du football est ainsi devenue un domaine intéressant pour appliquer la grille d’analyse inspirée par le succès planétaire du livre de l’économiste Thomas Piketty Le Capital au XXIᵉ siècle, dont la première édition remonte à 2013. L’auteur y montrait que le thème de la répartition des richesses et celui des inégalités sont aujourd’hui au cœur de la société. Le football ne semble pas se soustraire à la règle.
Depuis les années 1990, le monde du ballon rond connaît une très forte croissance dans les principaux pays européens. Hors transferts, les revenus des clubs proviennent de quatre sources principales : les droits de retransmission, la billetterie, les sponsors et les produits dérivés (les ventes de maillot par exemple). Tous ont beaucoup augmenté depuis les années 1970 mais dans des proportions différentes : la billetterie, prédominante il y a cinquante ans, a progressivement vu sa part diminuer au profit des droits TV et du sponsoring dans les grands clubs européens.

Ce boom économique s’est accompagné d’une augmentation des inégalités entre les clubs, au niveau national et européen. Comme dans la société en général, cette croissance des inégalités concerne surtout le haut de la distribution. La part des revenus des clubs les plus huppés a augmenté dans le chiffre d’affaires des ligues, ce qui sportivement s’est traduit par une concentration accrue des titres. En première division allemande, par exemple, neuf clubs différents ont remporté la première division dans les années 1960, cinq dans les années 1990 et seulement deux depuis 2010.
Malgré les revenus croissants, l’économie du football reste pourtant une plus « petite économie » que ce que l’on pense. Surtout, jusqu’il y a peu, elle ne génère pas ou peu de profit pour ses actionnaires. Le fait est que de nombreux propriétaires, milliardaires ou fonds souverains, achètent des équipes bien souvent pour d’autres raisons que la simple rentabilité financière de leurs investissements : « soft power », nation branding ou encore philanthropie en sont les maîtres mots.

Lorsque sont liés football et inégalités, vient aussi à l’esprit la question des salaires des joueurs. L’idée qu’ils seraient « trop payés », au niveau individuel ou de la masse salariale des clubs, traverse le champ politique. La droite formule des critiques sociales, la gauche remet en cause le libéralisme qui les alimente : il y a, en tout cas, un certain consensus pour voir dans la rémunération des footballeurs une des sources des maux supposés de l’économie du football actuel.

Notons déjà que seule une toute petite partie des joueurs gagne des millions alors que la majorité a des carrières extrêmement courtes, environ quatre ans dans l’élite en moyenne. Par ailleurs, moins d’un transfert sur trois fait l’objet d’une transaction monétaire dans les cinq grands championnats (Angleterre, Espagne, Italie, Allemagne et France) et environ un sur sept dans le monde entier.
Il n’en demeure pas moins qu’il existe de fortes inégalités entre les footballeurs et que celles-ci se sont également accrues. Baisser les salaires des superstars se heurte cependant à une impasse « morale ». Ces joueurs ont un talent très supérieur à la moyenne dont le coût pour les clubs est fortement convexe : les grandes équipes sont alors prêtes à payer très cher le « génie » de ces joueurs hors normes, talent unique que l’on ne peut « substituer » à celui de plusieurs joueurs « moyens ».

C’est, de plus, pour voir jouer ces derniers qu’un supporter paie sa place au stade, quand bien même cela nuit aux chances de voir leur équipe favorite gagner. De ce point de vue, si l’on adopte les principes philosophiques de John Rawls, les footballeurs superstars « méritent » leur rémunération : l’expression de leur talent contribue au bien-être de la « collectivité », notamment des milieux défavorisés. Daniel Cohen, directeur du département d’Économie de l’école normale supérieure (ENS) de la rue d’Ulm, le formule ainsi dans une chronique écrite pour Le Nouvel Obs :
« le football est le seul cas où des jeunes, venus le plus souvent de milieux populaires, rackettent des milliardaires avec le consentement de ceux-ci. »
Comme le suggère le prolongement du contrat de Kylian Mbappé au Paris Saint-Germain, la tendance est à une augmentation des très hautes rémunérations susceptible de modifier le fonctionnement du marché du travail des footballeurs. On est vraisemblablement passé d’un système à deux segments, les superstars et les autres, à un système à trois segments : les quelques joueurs hyperstars, les superstars plus nombreuses et les autres.
Tribunes vides
Ce constat sur les inégalités défend-il l’idée d’un football en crise, dans un contexte postpandémique ? Contrairement à tout ce qui était annoncé par les prophètes en bois, ce que le coronavirus a changé dans le football, en dehors des difficultés financières qu’a subi toute l’économie, c’est rien ou pas grand-chose et on ne vit certainement pas l’apocalypse !
La « crise » la plus visible a été celle des supporters en raison du huis clos généralisé à partir de mars 2020 et durant toute la saison 2020-2021. Au-delà de ses aspects financiers, l’absence du public s’est fait sentir à deux niveaux. Sportivement, sans ce « douzième homme », on a pu se demander si cela devenait moins un avantage de jouer à domicile qu’à l’accoutumée. Profitant de cette « expérience naturelle », les économistes ont abouti à des conclusions nuancées en ce qui concerne le résultat des matchs, mais pas sur l’arbitrage. Les hommes en noir se sont montrés plus cléments pour l’équipe visiteuse dans les stades vides, révélant bien un rôle de « pression sociale » des supporters.

Surtout, cela donnait des retransmissions télévisuelles sans la saveur d’une ambiance. L’enseignement à en tirer est que cette dimension du « spectacle » à laquelle les supporters ne sont pas étrangers doit donc être prise en compte quand on mesure l’importance des droits TV dans les budgets des clubs. Maradona disait que « Jouer à huis clos, c’est comme jouer dans un cimetière ».
Les supporters ont récemment également pu être échaudés par la proposition de certains présidents de grands clubs de « faire sécession » à travers le projet (avorté) d’une Super League plus ou moins fermée. Ce projet récurrent, et relancé ces dernières semaines, d’un championnat européen illustre, selon nous, une nécessité économique de réformer les compétitions, évolution qui constitue sans doute l’un des principaux enjeux actuels du football professionnel. La création de la Super League, aboutissement de tous les éléments caractérisant l’hypermodernité du football, en constituerait alors « l’apothéose ».
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Par Luc Arrondel, Économiste, directeur de recherche au CNRS, membre associé, Paris School of Economics – École d’économie de Paris et Richard Duhautois, Conservatoire national des arts et métiers (CNAM)

Foot -Salaire MBappé, un salaire de 630 millions en trois ans ou la folie du foot

Foot -Salaire MBappé, 630 millions en trois ans ou la folie du foot

Le football continue d’entretenir une véritable folie financière . Ainsi Bappé, l’attaquant français aurait prolongé pour un montant de 630 millions d’euros brut, étalés sur trois saisons, ce qui lui vaut de qualifier le bail de « contrat du siècle ». .

Le Parisien évoquait ainsi un accord scellé en mai entre le club parisien et Kylian Mbappé, portant sur un salaire de 72 millions d’euros brut par an, soit six millions brut par mois, 2,7 net après impôts. Mbappé aurait aussi touché une prime à la signature de 180 millions d’euros brut, ainsi qu’une prime dite de fidélité, touchée à chaque fin de mercato estival si le joueur ne quitte pas la capitale. Une prime progressive, passant de 70 à 80, puis 90 millions d’euros brut chaque été.

Cette folie financière qui creuse la tombe de nombre de clubs pros ne doit cependant pas faire oublier que la très grosse majorité des sportifs sont de purs amateurs dans le foot comme dans d’autres disciplines.Sans parler des dirigeants amateurs qui sont, eux, souvent de leur poche.

Le problème de ce salaire démentiel est qu’il tire la concurrence des autres clubs riches vers des rémunérations de plus en plus élevées. L’équilibre financier de nombreux clubs est en cause et un jour ou l’autre ils doivent être rachetés par des sponsors américains , russes ou arabes. Ou à défaut disparaître. La régulation financière dans le football n’est pas à l’ordre du jour car fédération et confédération sont mouillées jusqu’au coup dans ces excès ( voir affaire de dirigeants impliqués et condamnés; et dernièrement l’affaire du Qatar pour la coupe du monde)

MBappé, un salaire de 630 millions en trois ans ou la folie du foot

MBappé, un salaire de 630 millions en trois ans ou la folie du foot

Le football continue d’entretenir une véritable folie financière . Ainsi Bappé, l’attaquant français aurait prolongé pour un montant de 630 millions d’euros brut, étalés sur trois saisons, ce qui lui vaut de qualifier le bail de « contrat du siècle ». .

Le Parisien évoquait ainsi un accord scellé en mai entre le club parisien et Kylian Mbappé, portant sur un salaire de 72 millions d’euros brut par an, soit six millions brut par mois, 2,7 net après impôts. Mbappé aurait aussi touché une prime à la signature de 180 millions d’euros brut, ainsi qu’une prime dite de fidélité, touchée à chaque fin de mercato estival si le joueur ne quitte pas la capitale. Une prime progressive, passant de 70 à 80, puis 90 millions d’euros brut chaque été.

Cette folie financière qui creuse la tombe de nombre de clubs pros ne doit cependant pas faire oublier que la très grosse majorité des sportifs sont de purs amateurs dans le foot comme dans d’autres disciplines.

Société-Aménagement du territoire : la folie de la métropolisation

Société-Aménagement du territoire : la folie de la métropolisation

La mode de la métropolisation risque d’aboutir à un aménagement du territoire composé d’un côté d’une dizaine de villes de plus d’un million d’habitants concentrant une majorité d’emplois et de l’autre des zones en voie de régression voire  de désertification. Un non-sens non seulement économique et social mais aussi environnementale et sociétal. En effet l’hyper concentration qui génère effectivement une croissance endogène provoque aussi des dégâts humains et environnementaux catastrophiques. Les créations d’emplois se en effet concentrent depuis une dizaine d’années sur les aires urbaines de plus de 500.000 habitants, zones où l’on trouve les métiers les plus dynamiques – notamment les postes de cadres - au détriment des villes petites et moyennes, constate une étude de France Stratégie.

 

Au total, c’est une douzaine de métropoles régionales qui se partagent quasiment la moitié (46%) des emplois, dont 22% pour Paris et 24% en province. Et ce marché de l’emploi à deux vitesses se creuse. La situation est inédite: entre en 1968 et 1999, la croissance de l’emploi profitait à l’ensemble du pays… avant que les territoires ne se différencient de plus en plus, et que la fracture ne se transforme en fossé entre 2006 et 2013. C’est durant cette période que les aires urbaines de plus de 500.000 habitants ont massivement créé des emplois alors que les villes moyennes, les petites villes et les communes isolées ont subi des pertes, observe l’organisme placé auprès du Premier ministre.

 

Ce phénomène a un nom: la «métropolisation». Or cet aménagement du territoire qui privilégie l’hyper concentration autour de quelques centres conduits le reste à la désertification.  . La mode aujourd’hui est à la métropolisation, c’est à dire à la sururbanisation (qui constitue pourtant une  aberration environnementale) tandis que certaines  petites villes, des villages s’appauvrissent, des villes moyennes stagnent ou régressent. L’élément le plus significatif de cette désertification c’est la raréfaction de l’emploi. Du coup,  les populations sont contraintes de rechercher des embauches de plus en plus loin de leur domicile (20, 30, 50 kms). Jusqu’au  jour où elles décident de quitter leur zone d’habitat pour  rejoindre des zones plus riches en emplois. Pour preuve de cette désertification : la baisse dramatique de la valeur du patrimoine immobilier. Par manque de populations,  les services rétrécissent comme peau de chagrin.

Le cœur de la problématique de la désertification, c’est la disparition de l’emploi qui génère mécaniquement la fermeture des commerces et des services. La réactivation des villes moyennes, des  zones rurales défavorisées passe d’abord par une  analyse fine des réalités et de leur évolution sur longue période (emploi, PIB,  population, services etc.) ; aussi  par une prise en compte des  typologies différenciées des zones dont l’approche globale masque les disparités. Au-delà,  il convient d’agir sur les  leviers susceptibles d’abord de fixer la population active existante et d’encourager la création d’emplois.

 

Bien entendu une  commune ne peut, à elle seule, inverser ces tendances lourdes même si elle peut intervenir utilement dans le champ actuel  de sa  responsabilité. Beaucoup de communes se préoccupent de leur développement pour autant l’environnement défavorable limite leur action (fiscalité, réglementation, transport, équipements et services). En fonction de certains scénarios économiques, sociaux et démographiques, en 2040 certains villages se transformeront en zones pour retraités voire même disparaîtront (d’autant qu’à cette date un  Français sur trois aura plus de 60 ans). L’activité économique interagit sur la qualité et le niveau des services et réciproquement. Si on se préoccupe légitimement des équipements et des services publics, par contre le soutien à l’emploi et à l’économie locale en particulier est plus déficient.

 

Or en fonction du rythme de destruction  des emplois locaux, ce devrait être aussi une priorité. Encore une  fois compte tenu de la mode de la « métropolisation » ‘ pas spécifique à la France, il y a fort à parier qu’on pourra attendre encore longtemps des mesures significatives pour le développement rural des zones défavorisées. On ne saurait se limiter  à quelques dispositions certes utiles mais très insuffisantes (couverture internet, bureau de poste, quelques services …peut-être.

Etats-Unis: La folie des armes

 Etats-Unis: La folie des armes 

Après un long silence, une loi fédérale et une décision de la Cour suprême reviennent, aux Etats-Unis, sur le sujet du port d’armes à feu. Elles constituent un double test pour le système étatsunien, estime la juriste Anne Deysine, dans une tribune au « Monde ».

 

Avec 4 % de la population mondiale, les Américains possèdent 50 % des armes à feu en circulation dans le monde et l’on compte 50 fois plus d’accidents causés par les armes à feu aux Etats-Unis qu’en Allemagne et 250 fois plus qu’au Japon. 45 222 personnes ont trouvé la mort par arme à feu en 2020, soit 123 chaque jour et, parmi elles, 54 % se sont suicidées. Il y a eu, en 2022, plus de 200 fusillades de masse (impliquant quatre personnes ou plus, selon la définition du groupe Gun Violence Archive) qui ne représentent pourtant que moins des 5 % des morts violentes.

En conséquence, même si ce sont ces attaques qui choquent, surtout lorsque de jeunes enfants trouvent la mort, ou lorsqu’elles sont perpétrées par des suprémacistes blancs, interdire les armes d’assaut avant 21 ans ou en totalité ne saurait être la seule solution. Pourtant, quand la majorité des dernières tueries ont été perpétrées par des jeunes âgés de 18 à 22 ans (qui ont acheté ces armes de guerre du type AR-15 ou AK-47 parfois le jour même du massacre), le bon sens pèse pour un âge minimal de 21 ans, comme pour acheter de l’alcool ou un revolver.

 

Alors que la cause principale de ces nombreux décès est l’accès généralisé et facilité aux divers types d’armes à feu, aucune loi n’a pu être adoptée depuis la loi Brady en 1994, et la moindre réforme de bon sens est bloquée au Congrès. Pourtant, les raisons ont évolué : ce fut longtemps la pression multifacette (notation des élus, publicités négatives, lobbying) de la National Rifle Association (NRA). Aujourd’hui, le port d’armes est au centre d’une guerre culturelle sans merci entre républicains et démocrates, les premiers accusant les seconds de vouloir la mort du deuxième amendement et instrumentalisant la peur de leurs électeurs en martelant que les démocrates veulent leur confisquer leurs armes.

Généralement, après une tuerie, les élus partisans du port d’armes se contentent d’attendre que le choc et la colère s’atténuent et quand, par hasard, ils proposent des mesures, il n’est pas question d’interdire les armes de guerre, même pas pour les jeunes de moins de 21 ans. Même améliorer le système de contrôle des antécédents pose problème et les mesures acceptables sont toujours à la marge : bunkériser les écoles (quid des supermarchés et des hôpitaux, qui sont aussi visés ?), armer les enseignants (ce que beaucoup refusent) et cibler la santé mentale, qui est l’un des éléments à prendre en compte. Mais ces mêmes élus républicains votent systématiquement contre les budgets alloués à la santé ; et les Etats où la violence par armes à feu est la plus élevée, comme le Texas, refusent d’adhérer à la disposition de la loi santé d’Obama, l’Affordable Care Act, qui permettrait à leurs électeurs de bénéficier du Medicaid et de la prise en charge de soins psychiatriques.

Gratuité des transports : Utopie ou folie ?

Gratuité des transports : Utopie ou folie ?

OPINION. La gratuité est devenue l’un des sujets majeurs des débats portant sur les politiques publiques de mobilité à l’échelle locale. Elle se trouve aujourd’hui au cœur de controverses très vives. Par Arnaud Passalacqua, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC).

 

Un papier intéressant mais un peu limité dans la problématique présentée. D’abord, il convient de préciser le champ géographique visé à moins de convenir que le transport peut être gratuit dans l’espace mondial. Seconde observation, la mobilité ne saurait prendre en compte uniquement la question du transport de personnes ; elle doit concerner aussi le transport de fret, également  important pour la société. Dernière question et non des moindres. Jamais le transport ne sera gratuit. Le transport aura toujours un cout,  un cout il faudra faire supporter à des agents économiques (contribuables, usagers, entreprises etc.). 

 

La gratuité des transports fait beaucoup parler d’elle. Récemment, elle est apparue à plusieurs reprises dans les débats de la campagne présidentielle : par exemple appliquée aux transports urbains comme une réponse à la tension sur les carburants provoquée par la guerre en Ukraine, pour Yannick Jadot, ou appliquée au TGV comme une mesure de pouvoir d’achat pour les jeunes, pour Marine Le Pen. Quand bien même la tarification des transports urbains ne relève pas de l’échelle gouvernementale tandis que celle du TGV n’en relève que de façon indirecte par l’intermédiaire de la SNCF.

La présence médiatique de la gratuité des transports est toutefois demeurée plus faible que lors des dernières élections municipales, qui ont vu de très nombreuses listes proposer une telle mesure, comme l’a analysé l’ingénieure du Cerema Sophie Hasiak.

Depuis le milieu des années 2010, la gratuité est devenue l’un des thèmes majeurs des débats portant sur les politiques publiques de mobilité à l’échelle locale, c’est-à-dire celle assurées par des autorités organisatrices. Toutefois, comme pour le tramway au cours des années 1990, la gratuité se trouve aujourd’hui au cœur de controverses très vives.

Une mesure polarisante

On peut s’interroger sur les ressorts du caractère clivant d’une mesure qui pourtant ne paraît pas être en elle-même susceptible de changer la vie urbaine du tout au tout. Le caractère radical de l’opposition paraît lié au fait que les transports publics sont un secteur où les investissements sont massifs, qu’ils soient symboliques, supposés porter l’image de la ville ou l’urbanité des lieux, comme dans le cas du tramway ou du Grand Paris Express, ou financiers, comme à Lyon, où 492 millions d’euros doivent être investis en 2022, ce que la gratuité viendrait dégrader.

L’opposition peut aussi se fonder sur l’idée que cette mesure, qui a nécessairement un coût, ne serait pas la plus appropriée pour décarboner les mobilités, ce qui est affiché comme l’objectif central des politiques publiques. Du côté des pro-gratuité, ce sont souvent les revendications venues des groupes les plus radicaux de la gauche qui sont les plus visibles du fait que la gratuité renvoie à un droit à la mobilité, voire un droit à la ville, quand bien même cette mesure est instaurée par des majorités de gauche comme de droite.

Cette polarisation nuit à une compréhension satisfaisante de ce qu’est la gratuité des transports, en particulier du fait qu’elle conduit à poser la question en des termes généraux, souvent abstraits des éléments de contexte qui peuvent donner à cette mesure des sens bien différents, en fonction de la fréquentation du réseau, de son taux de couverture des dépenses de fonctionnement, de la conception de l’offre de transport…

Pour discuter d’un phénomène, il convient d’abord de le documenter. C’est l’objectif que s’est fixé l’Observatoire des villes du transport gratuit, né en 2019 avec l’appui de la Communauté urbaine de Dunkerque et de l’Agence d’urbanisme et de développement de la région Flandre-Dunkerque (Agur), puisque cette ville est l’une des principales agglomérations françaises à avoir décrété la gratuité sur son réseau. Il s’agit ainsi d’ouvrir le regard sur la gratuité, au-delà de ce qui est souvent l’entrée principale des débats : le report modal.

Le report modal comme seule clé de lecture ?

Alors que le champ médiatique présente généralement le sujet sous l’angle de la question financière, le report modal est le thème principal des débats dans les publics experts, pour qui la question du financement relève plus de choix politiques que d’une véritable difficulté.

Le report modal, qui pourrait désigner tout changement d’un mode de transport pour un autre, est ici compris comme celui devant voir les personnes se reporter depuis l’automobile vers les transports collectifs.

La question est de savoir qui sont celles et ceux qui constituent la hausse de fréquentation généralement constatée après une mesure de gratuité. S’agit-il d’automobilistes ? De cyclistes ? De piétons ? Ou de nouveaux déplacements qui n’étaient jusque-là pas réalisés ? Par exemple, le report modal est l’entrée principale des articles publiés par The Conversation, signés des économistes Frédéric Héran et Quentin David.

Cette question n’est évidemment pas illégitime. Mais elle pose bien des difficultés. D’une part, elle est difficile à objectiver, puisque la gratuité n’arrive jamais seule dans un contexte urbain qui serait immuable, du fait d’effets démographiques, d’ouvertures de zones commerciales ou de nouvelles aires d’urbanisation.

Les enquêtes ne sont d’ailleurs pas toujours disponibles pour mener des comparaisons. D’autre part, l’objectif du report modal, pour intéressant est rarement atteint par les politiques publiques de transport, y compris les plus coûteuses, comme celles qui ont porté l’essor du tramway. La vision qu’il suppose est assez réductrice, dans la mesure où il reste cantonné à l’offre de mobilité, alors que l’on sait que les leviers sont aussi du côté de la demande, alimentée par la forme urbaine dépendante d’une automobile encore assez peu contrainte.

L’enjeu du report modal croise aussi l’enjeu financier. Si les transports publics sont une activité qui n’est jamais rémunératrice, les rendre gratuits correspond-il à un usage pertinent des deniers publics ? Ces crédits devraient-ils être utilisés autrement ? C’est justement ce dont une évaluation élargie doit permettre de juger en complétant l’entrée par le seul report modal.

Une nécessaire pluralité des questionnements

Premièrement, au vu de l’hétérogénéité des situations, il est primordial d’évaluer les résultats attendus en fonction des objectifs fixés en amont. Or, différents buts peuvent être poursuivis par la mise en place de la gratuité : intégration sociale, report modal, décongestion du centre-ville, attractivité pour certains publics, distinction du territoire métropolitain vis-à-vis de ses périphéries, amélioration du taux de remplissage de son réseau, attractivité vis-à-vis des entreprises…

La gratuité étant un choix politique, c’est ainsi qu’il faut la comprendre, peut-être y compris dans ce qu’elle peut porter de stratégie personnelle des élues et élus, comme dans le cas de Patrice Vergriete à Dunkerque, qui a construit son premier mandat sur cet enjeu, ou, historiquement, de Michel Crépeau à La Rochelle, à l’heure des premiers vélos en libre-service en 1976, dont le succès lui a permis de s’afficher comme figure de l’écologie politique émergente.

Deuxièmement, il convient d’observer l’ensemble des effets de la gratuité : temps court et temps long, effets financiers et effets sociaux, effets sur les pratiques comme sur les images sociales, effets sur le réseau comme sur l’urbanisme et l’équilibre territorial en général… Ce que l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) a entrepris, en finançant des études s’intéressant au groupe social des jeunes ou aux effets de la gratuité sur les pratiques professionnelles au sein de l’exploitant d’un réseau.

Dans une approche économique, il est possible de porter un regard différent, comme celui des économistes Sonia Guelton et Philippe Poinsot, qui se penchent par exemple sur les finances locales des villes à gratuité, finalement peu mises à l’épreuve par une telle mesure. Dans un contexte où les recettes ne couvrent bien souvent que de 10 à 15 % des coûts d’exploitation, les situations financières des villes à gratuité et des villes à réseau payant peuvent d’ailleurs être assez similaires. Il en va différemment pour les villes bien plus performantes sur ce critère, comme les agglomérations parisienne et lyonnaise, qui font toutefois plus figure d’exceptions que de normes en la matière.

Troisièmement, il faut aussi accepter que la gratuité, comme beaucoup d’autres mesures, ne puisse s’évaluer de façon complètement isolée et indépendamment d’autres éléments de contexte. En d’autres termes, une forme de modestie s’impose, du fait que la gratuité n’arrive pas seule dans un contexte qui resterait figé avant et après sa mise en œuvre et où les données collectées en amont existeraient et permettraient de mener des comparaisons simples avec celles collectées en aval. Une telle situation ne peut exister car la gratuité ne prend son sens que parmi d’autres mesures touchant aux mobilités. Ce qui ne signifie pas que rien ne peut en être dit mais que la première entrée doit être celle du contexte local, loin des jugements généraux portant sur la pertinence a priori ou non de la mesure.

Refonder le débat

Ce constat invite donc à construire collectivement un cadre de débat où la gratuité des transports puisse être discutée sereinement, en se départant des réactions épidermiques ou des spontanéités militantes qu’elle suscite habituellement. Une approche laïque de la gratuité, pour reprendre Jean-Pierre Orfeuil.

Certains supports ont d’ores et déjà engagé un tel mouvement, comme la revue Transports urbains ou le Forum Vies Mobiles. Tout récemment, une nouvelle marche a été franchie par la première publication de l’Observatoire des villes du transport gratuit, qui aborde les grandes idées reçues touchant à la gratuité pour les déconstruire à partir des éléments scientifiques disponibles. Qu’elles plaident en faveur de la gratuité ou contre elle, ces idées reçues sont essentielles à éclairer, tant elles perturbent un débat qui a tant de difficultés à se poser.

Une autre façon de le faire est aussi d’élargir le regard à l’international, comme le propose le projet LiFT. Si des conditions nationales peuvent expliquer des situations de gratuité, comme l’existence particulière du versement mobilité en France, regarder ailleurs permet de se défaire de nombre de préjugés sur la gratuité.

Le sens qu’elle prend au Luxembourg, à Tallinn ou à Kansas City n’est pas identique, du fait des objectifs, des contextes sociaux et urbains ou du statut de ce que sont les transports publics, pensés comme solutions écologiques visant le report modal ou comme solution sociale pour les plus pauvres. Plus généralement, le sens de la gratuité des transports n’est peut-être pas le même que celle d’autres services urbains ou services publics locaux, souvent gratuits mais rarement qualifiés comme tels.

C’est donc aussi aux mots qu’il convient de réfléchir. Gratuité agit comme une catégorisation qui masque bien des différences entre les villes ayant aboli tout ou partie de la tarification de leur réseau, de même qu’elle masque des continuités avec les villes où la tarification existe, en particulier sur le plan financier. Plus globalement, ce débat invite à revoir le sens d’expressions centrales dans les études de transport, comme l’idée de report modal ou les catégorisations habituelles entre automobilistes, piétons ou cyclistes, ce que nous sommes bien souvent toutes et tous au fil de nos activités.

Finalement, c’est même peut-être la notion de transport qui mérite d’être revisitée. Ce débat sur la gratuité ne nous invite-t-il pas à penser que le transport n’est pas juste là pour nous transporter mais se trouve être un vecteur portant bien d’autres choses : nos idéaux, nos envies, notre désir de vitesse ? La base étroite sur laquelle la gratuité se trouve souvent jugée n’est-elle pas celle qui vit dans l’illusion que le transport sert à transporter, alors qu’il porte une forte diversité de charges, du désenclavement territorial à l’idée d’innovation technologique en passant par les ambitions politiques, qu’on le veuille ou non ? Dès lors, si le transport porte autre chose, la gratuité ne peut-elle pas apporter autre chose ?

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Par Arnaud Passalacqua, Professeur en aménagement de l’espace et urbanisme, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC).

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Twitter: Stopper la folie antidémocratique de Musk

Twitter: Stopper la folie antidémocratique de Musk

 

Un collectif emmené par la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme, où l’on trouve Mario Stasi, Gérald Bronner, Patrick Pelloux, Anne Sinclair, Serge Tisseron, ou Lucile Jomat, met en garde le milliardaire Elon Musk, dans une tribune au « Monde », contre toute tentative d’imposer sur Twitter une liberté d’expression absolue, contraire au droit français qui considère la haine comme un délit.

 

 

Le lundi 25 avril, nous avons appris que le conseil d’administration du réseau social Twitter avait donné son accord de principe au rachat de la plate-forme par Elon Musk pour la somme de 44 milliards de dollars (environ 41,9 milliards d’euros). Depuis plusieurs jours, nous lisons dans la presse et sur le profil Twitter de l’entrepreneur, que sa volonté serait de réformer le réseau social, tout en y promouvant une conception « absolutiste » de la liberté d’expression, sans entrave aucune.

Bien que l’homme d’affaires ait précisé dans un tweet du 27 avril 2022 que « par liberté d’expression, j’entends simplement ce qui est conforme à la loi », il ne précise pas pour autant s’il désigne spécifiquement la Constitution américaine ou les lois de chacun des Etats dans lesquels Twitter opère.

Nous sommes fondamentalement attachés au respect de la liberté d’expression, socle de la démocratie. Si cette liberté, telle qu’elle est établie dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, insérée dans la Constitution française et issue de l’esprit des Lumières, permet aux citoyens d’exprimer librement leurs opinions, c’est à la seule condition qu’elle puisse s’exercer dans le respect des droits et de la dignité d’autrui. A ce titre, dans le droit français, le racisme, l’antisémitisme, mais aussi la haine anti-LGBT et le sexisme ainsi que tout ce qui est attentatoire à la dignité humaine ne relèvent pas de l’opinion, du débat, mais du délit.

Aspirants terroristes et conspirationnistes

Or nous constatons depuis plusieurs années la recrudescence et l’exacerbation de ce type de discours, ainsi que la multiplication des raids numériques visant à harceler des personnes en raison de leur couleur de peau, de leur religion, de leur genre ou de leur orientation sexuelle. Aspirants terroristes, conspirationnistes, trolls et désinformateurs prolifèrent sur des espaces qui sont devenus de véritables armes de guerre aux mains de ceux qui, aujourd’hui, par des opérations d’influence ou des offensives militaires, s’attaquent à nos démocraties.

Le socle législatif français, et spécifiquement nos lois contre le racisme du 1er juillet 1972 et du 13 juillet 1990, s’appliquent à toutes personnes sur le territoire français, y compris aux usagers de Twitter. De même, les Etats membres de l’Union européenne, tout autant attachés à la liberté d’expression et au respect des individus, se sont unis pour disposer d’un arsenal législatif plus global.

A cet égard, le règlement sur les services numériques, le règlement sur les services numériques (Digital Services Act ou DSA), présenté par la Commission européenne le 15 décembre 2020, adopté récemment au sein des institutions européennes, a pour but de responsabiliser les réseaux sociaux sur le marché unique. Il aura vocation à s’appliquer à tous les réseaux sociaux, y compris Twitter, indépendamment de la volonté affichée d’Elon Musk de supprimer toute modération des propos tenus sur cette plateforme.

La folie de la thésaurisation de l’huile

 

Comme beaucoup de produits alimentaires ou industriels, l’huile subit une inflation certaine. Mais le problème majeur est devenu la folie de la thésaurisation qui encourage certains à emmagasiner de l’huile notamment de colza,  ce qui désorganise complètement l’offre et  la demande et fait s’envoler  les prix.

 

 

Depuis le milieu de l’hiver, le prix de l’huile de tournesol a progressé de 25 à 30%, selon le journaliste Olivier Dauvers, spécialiste de la grande distribution.  »On commence à voir beaucoup de rayons vides ou peu remplis, livre-t-il à franceinfo. Dans un cas sur deux, il y a soit un problème de rupture, soit un rationnement qui a été mis en œuvre. » 

Les restaurateurs et les industriels de l’agroalimentaire sont particulièrement touchés. Une friterie des Ardennes a fait les comptes : « Le bidon de 25 litres de 33 euros est passé à 110 euros… » Un fabricant de chips de l’Oise dit aussi avoir vu le prix de la cuve de 1 000 litres bondir.  »Début 2021, elle était à 1 100 euros, nous sommes aujourd’hui à 3 600 euros », selon So Chips. Par effet de report, l’huile de colza est de plus en plus prisée, au point de commencer à manquer à son tour. Des restaurateurs ont aussi choisi de se tourner vers la graisse de bœuf, bien moins onéreuse. D’autres ont déjà augmenté les prix à la carte.

Le vrai problème est cependant moins celui la production globale que celui du comportement irrationnel de consommateurs affolés qui perturbent le marché par des achats irresponsables

 

Russie : la société divisée par la folie de Poutine

Russie : la société divisée par la folie de Poutine

 

La politiste Marie Mendras, spécialiste de la Russie contemporaine, décrit, dans une tribune au « Monde », un pouvoir politique russe à la dérive, avec la montée d’importantes dissensions au sommet du pouvoir, un numéro un isolé, un clan divisé et une classe moyenne en état de sidération.

 

Tribune.

 

Six semaines de guerre, de terreur. Les bombardements, la destruction et le meurtre de civils continuent. Les Ukrainiens résistent et mènent des contre-offensives contre l’agresseur russe, qui renonce à conquérir Kiev mais redouble de férocité au sud et à l’est. Les pays occidentaux imposent des sanctions drastiques à la Russie, fournissent armes et aide à l’Ukraine et accueillent les réfugiés par millions. Encore trop peu, très tard.

La position des autorités ukrainiennes, de l’armée et de la population est une et inébranlable : repousser l’armée russe, porter secours aux assiégés et aux personnes déplacées, tenter une négociation pour obtenir un cessez-le-feu, rassembler les preuves des crimes de guerre. Aucune dissension, aucune rumeur défaitiste, tous sont soudés derrière le président Zelensky et la défense nationale.

Le contraste avec la position russe est renversant. C’est une cacophonie de menaces, mensonges, ordres et contre-ordres, et lourds silences. Les Russes vivent dans ces cris et stupeurs, pétrifiés par la violence de la propagande. Les élites politiques et économiques sont atterrées. Les commandants militaires sont dépassés par les pertes considérables dans leurs rangs, y compris des généraux et officiers. Les différents corps de combattants, mal coordonnés entre eux, ne savent pas quelle est leur mission, manquent de ravitaillement et de munitions. Se joignent à eux des troupes spéciales biélorusses, des mercenaires Wagner, des hommes de main du tyran tchétchène. Les exactions se multiplient.

Comment expliquer que Vladimir Poutine, avec ses services de renseignement, ses militaires, ses infiltrés en Ukraine, ait commis une telle erreur stratégique ? Cette guerre d’invasion était inconcevable parce qu’elle n’avait pas de but défini et s’avérait très risquée pour l’armée russe. Et pourtant elle a été lancée, prouvant ainsi que les aléas et les risques n’ont pas été pris en compte dans les calculs. Peut-être même n’y avait-il ni calcul ni plan précis. Peut-être les chefs de l’armée et du renseignement n’ont-ils pu faire entendre leurs réserves. Ont-ils même été tenus au courant du projet délirant d’anéantissement de l’Ukraine que Poutine avait mûri ? N’ont-ils pas averti le chef de l’Etat de la riposte certaine des Occidentaux, avec de nouvelles sanctions contre Moscou et un soutien militaire et financier à Kiev ?

Le témoignage livré par les rares personnalités qui ont pu parler au président russe, comme Alexeï Koudrine, ancien ministre des finances, est simple et terrifiant : Vladimir Poutine n’écoutait pas, refusait d’entendre et répondait invariablement : « La Russie n’a pas d’autre choix. » Jusqu’au bout, Poutine n’admettra pas qu’il a eu tort, quitte à tout perdre.

Poutine : une folie évidente

Poutine : une folie évidente

 

 

 

Peut-être pour ne pas offusquer inutilement le chef du Kremlin, nombre d’experts se refusent  à considérer Poutine comme dément. Pourtant tout dans son attitude démontre la folie du dictateur ; d’abord évidemment dans sa conception de la démocratie qui interdit toute liberté et condamne soit à la prison soit au cimetière. La seconde raison tout aussi fondamentale est l’échec de sa stratégie de reconquérir les territoires perdus de l’union soviétique. Si Poutine avait voulu se faire davantage d’ennemis dans les anciennes républiques socialistes, il ne s’y aurait pas pris différemment.

Poutine vient de démontrer son vrai visage et l’horreur de la terreur qu’il impose à l’Ukraine. Les anciens pays de l’Est qui se sont libérés de l’Union soviétique ne lui pardonneront jamais et inévitablement se rapprocheront de l’occident. Autre preuve de la folie de l’intéressé, son appropriation évidemment excessive des richesses du pays partagées  avec les oligarques. Une fortune qu’on évolue autour d’une vingtaine de milliards. Pourquoi autant,  certes nombre de dictateurs sont partis avec une jolie fortune avant d’être poussé dehors  mais pourquoi une telle somme qui n’a aucun sens sinon qu’à renforcer le constat du dérèglement mental de l’intéressé.

Enfin il y a cette peur bleue de la situation sanitaire de la Covid  qu’on peut constater lorsqu’il éloigne ses interlocuteurs d’une quinzaine de mètres de lui. Une mise en scène ridicule peut-être pour affirmer sa posture distancielle mais tout autant sa grande trouille d’être contaminé. On ne peut pas écarter l’hypothèse que Poutine déjà malade tire ses dernières cartouches pour tenter de laisser un nom dans l’histoire. Le problème c’est qu’en même temps non seulement il aura détruit ses voisins mais aussi son propre pays qui mettra des années avant de s’en remettre. À moins évidemment d’accepter de devenir rapidement une sous province de la Chine.

La folie de Poutine : reconstituer la Russie impériale

La folie de Poutine : reconstituer la Russie impériale

L’invasion de l’Ukraine lancée par Vladimir Poutine s’inscrit dans la longue histoire d’un empire qui s’est effondré et reconstitué deux fois en un siècle, détaille l’historienne Sabine Dullin dans un entretien au « Monde ».

 

Entretien. Pour Vladimir Poutine, comme auparavant pour les dirigeants soviétiques et les tsars, le principal danger vient de l’Ouest et de son influence. Professeure des universités et chercheuse au Centre d’histoire de Sciences Po, l’historienne Sabine Dullin, autrice notamment de La Frontière épaisse. Aux origines des politiques soviétiques (EHESS, 2014) et de L’Ironie du destinUne histoire des Russes et de leur empire (Payot, 2021), décrypte la stratégie du président russe.

Aux yeux de Vladimir Poutine, jusqu’où les frontières de la Russie s’étendent-elles ?

La vision des frontières de la Russie a sans doute évolué chez M. Poutine. Ce qui n’a pas changé, en revanche, c’est l’impératif d’une frontière « épaisse », c’est-à-dire avec une zone tampon la plus large possible pour se préserver des influences occidentales.

Officier de rang intermédiaire du KGB, en poste à Dresde, en ex-Allemagne de l’Est, Vladimir Poutine a été formé pour aimer et servir le grand pays soviétique, un Etat-continent qui s’impose avant 1989 comme une sorte d’évidence sur les cartes, de Minsk à Vladivostok, de l’Arctique à la mer Noire, et qui possède un immense glacis de satellites.

 

M. Poutine s’identifie à ce destin de grande puissance, et le délabrement territorial de l’URSS lui fait honte. Depuis qu’il est président, il a endossé la stature d’un rassembleur des terres russes, russophones et orthodoxes. Le 12 juillet 2021, il a développé, dans un article, sa conception de l’histoire, où le rôle moteur est celui de la nation « grand-russe », autour de laquelle gravitent presque naturellement les Biélorusses et les Ukrainiens, qu’il préfère souvent appeler « Petits-Russes ».

L’homme fort du Kremlin porte-t-il un projet « grand-russe », à la manière de celui d’une « grande Serbie » par Slobodan Milosevic ?

L’esprit de reconquête et l’argumentaire historique sur le berceau de la nation rapprochent en effet les deux dictateurs. M. Poutine annexe rétroactivement la Rous de Kiev (IXe-XIIIe siècles) à l’Etat russe. De même, M. Milosevic voulait le Kosovo, rappelant la bataille sacrée dite « du champ des Merles », en 1389. Ces opérations permettent de nier la souveraineté contemporaine des nations voisines.

Mais, à la différence du nationalisme serbe, le nationalisme russe n’est pas ethnique, et il ne s’est jamais vraiment départi de son enveloppe impériale. C’est ce qui rend d’ailleurs les limites de la nation russe si difficiles à cartographier. L’Empire russe a englobé de multiples nationalités et religions. Les musulmans étaient, au début du XXe siècle, plus nombreux dans l’Empire russe que dans l’Empire ottoman. L’acculturation a augmenté le nombre de russophones parmi les populations non russes, mais sans créer d’ethnicité russe. M. Poutine se fait ainsi le porte-voix, à l’échelle de l’Eurasie, des communautés russophones. C’est un nationalisme de grande puissance, qui méprise le « nationalisme de caverne » des Ukrainiens.

La folie de Poutine : reconstituer la Russie impériale

La folie de Poutine : reconstituer la Russie impériale

L’invasion de l’Ukraine lancée par Vladimir Poutine s’inscrit dans la longue histoire d’un empire qui s’est effondré et reconstitué deux fois en un siècle, détaille l’historienne Sabine Dullin dans un entretien au « Monde ».

 

Entretien. Pour Vladimir Poutine, comme auparavant pour les dirigeants soviétiques et les tsars, le principal danger vient de l’Ouest et de son influence. Professeure des universités et chercheuse au Centre d’histoire de Sciences Po, l’historienne Sabine Dullin, autrice notamment de La Frontière épaisse. Aux origines des politiques soviétiques (EHESS, 2014) et de L’Ironie du destinUne histoire des Russes et de leur empire (Payot, 2021), décrypte la stratégie du président russe.

Aux yeux de Vladimir Poutine, jusqu’où les frontières de la Russie s’étendent-elles ?

La vision des frontières de la Russie a sans doute évolué chez M. Poutine. Ce qui n’a pas changé, en revanche, c’est l’impératif d’une frontière « épaisse », c’est-à-dire avec une zone tampon la plus large possible pour se préserver des influences occidentales.

Officier de rang intermédiaire du KGB, en poste à Dresde, en ex-Allemagne de l’Est, Vladimir Poutine a été formé pour aimer et servir le grand pays soviétique, un Etat-continent qui s’impose avant 1989 comme une sorte d’évidence sur les cartes, de Minsk à Vladivostok, de l’Arctique à la mer Noire, et qui possède un immense glacis de satellites.

 

M. Poutine s’identifie à ce destin de grande puissance, et le délabrement territorial de l’URSS lui fait honte. Depuis qu’il est président, il a endossé la stature d’un rassembleur des terres russes, russophones et orthodoxes. Le 12 juillet 2021, il a développé, dans un article, sa conception de l’histoire, où le rôle moteur est celui de la nation « grand-russe », autour de laquelle gravitent presque naturellement les Biélorusses et les Ukrainiens, qu’il préfère souvent appeler « Petits-Russes ».

L’homme fort du Kremlin porte-t-il un projet « grand-russe », à la manière de celui d’une « grande Serbie » par Slobodan Milosevic ?

L’esprit de reconquête et l’argumentaire historique sur le berceau de la nation rapprochent en effet les deux dictateurs. M. Poutine annexe rétroactivement la Rous de Kiev (IXe-XIIIe siècles) à l’Etat russe. De même, M. Milosevic voulait le Kosovo, rappelant la bataille sacrée dite « du champ des Merles », en 1389. Ces opérations permettent de nier la souveraineté contemporaine des nations voisines.

Mais, à la différence du nationalisme serbe, le nationalisme russe n’est pas ethnique, et il ne s’est jamais vraiment départi de son enveloppe impériale. C’est ce qui rend d’ailleurs les limites de la nation russe si difficiles à cartographier. L’Empire russe a englobé de multiples nationalités et religions. Les musulmans étaient, au début du XXe siècle, plus nombreux dans l’Empire russe que dans l’Empire ottoman. L’acculturation a augmenté le nombre de russophones parmi les populations non russes, mais sans créer d’ethnicité russe. M. Poutine se fait ainsi le porte-voix, à l’échelle de l’Eurasie, des communautés russophones. C’est un nationalisme de grande puissance, qui méprise le « nationalisme de caverne » des Ukrainiens.

Guerre en Ukraine : Jusqu’où ira la folie de Poutine ?

Guerre en Ukraine :  Jusqu’où ira la folie de  Poutine ? 

Un papier de la « Tribune » s’interroge sur les folies de Poutine prêt à tout pour maintenir son pouvoir et qui pourrait y compris étendre le champ de la guerre dans d’autres pays d’Europe.Sans parler de sa dernière menace relative à l’utilisation de l’arme nucléaire.

« A ce stade, nul ne sait où s’arrêtera Vladimir Poutine. Après l’Ukraine, voudra-t-il étendre l’influence russe dans d’autres territoires de l’ancienne URSS comme la Roumanie ou les Etats baltes ? Alors que l’autocrate russe n’hésite pas à brandir l’arme nucléaire pour montrer ses muscles face à l’Occident, l’OTAN prend ce risque suffisamment au sérieux en prévoyant d’y envoyer des troupes. «

 L’opération de Poutine est préparée de longue date si l’on se réfère notamment aux attaques précédentes notamment contre la Géorgie et en Crimée.

« . Tout laisse entendre que l’ « opération spéciale » déclenchée par Vladimir Poutine était prévue de longue date. Pas seulement par la mobilisation massive de 180 divisions aux frontières de l’Ukraine. Mais aussi par son calendrier. Poutine, qui a pris soin de s’assurer de la neutralité de Xi JinPing, le président chinois, en se rendant à l’ouverture des JO d’hiver à Pékin, a su attendre la fin de ceux-ci pour déclencher son offensive. Il a aussi habilement assoiffé l’Europe, en particulier l’Allemagne, en rationnant ses livraisons de gaz, ce qui a accéléré la flambée des prix de l’énergie et accentué le rapport de forces en sa faveur. »

Le papier de la Tribune explique que les sanctions prises contre la Russie sont un peu à double tranchant  et Poutine compte sur cette contradiction :

 « Certes, les sanctions contre Poutine feront mal au pouvoir d’achat des Russes via l’impact sur l’inflation et la désorganisation du commerce, mais ceux-ci en ont pris l’habitude depuis 2014 et se sont largement autonomisés. En outre, Poutine a sans doute préparé l’adaptation de la Russie aux sanctions, en négociant une possible alliance commerciale avec la Chine, la moins vocale pour dénoncer son attaque. Pour l’heure, quoi qu’il en soit, les livraisons de gaz de la Russie ne sont pas concernées par les sanctions. »

Les occidentaux s’accommoderaient bien d’une situation qui neutraliserait  l’Ukraine et mettrait fin au conflit, reste que Poutine risque de ne pas s’en tenir à son intervention en Ukraine

« Poutine, s’il parvient à ses fins sans provoquer un bain de sang dans les populations civiles, ce qui n’est pas encore certain vu la forte résistance héroïque de l’Ukraine, ne s’arrêtera pas là. Son objectif affiché désormais clairement est bien plus vaste : revenir à la situation qui prévalait avant 1997. Le monde est donc entré dans une déstabilisation durable avec une Europe »

Des conséquences économique partout

L’économie n’en sortira pas indemne. Les  marchés financiers en donnent  la mesure, même s’il est pour l’heure impossible de chiffrer cet impact. Pour les entreprises comme pour les consommateurs, une période durable de trouble s’annonce. Emmanuel Macron ne l’a pas caché : cette crise aura des conséquences, directes et indirectes, « sur nos vies, nos économies et notre sécurité ». Vendredi soir, l’OTAN a indiqué qu’elle prendra toutes les mesures nécessaires pour défendre tous les membres de l’alliance

Poutine : la folie meurtrière d’un dictateur condamné

Poutine : la folie  meurtrière  d’un dictateur condamné

 

Il n’est nul besoin d’être un grand psychologue pour vérifier la folie de Poutine. Ce pur produit KGB ne connaît que la violence et le meurtre et son visage reflète les maladies mentales de l’intéressé. En même temps, il fait la preuve d’une intelligence limitée car cette guerre en Ukraine sonnera un jour ou l’autre la fin d’un régime totalitaire au seul service de Poutine. La puissance de Poutine en Russie est aujourd’hui incontestable. Il règne en maître et même en Tsar car aucune contestation n’est tolérée, la démocratie est complètement étouffée, les opposant neutralisés, mis en prison voire empoisonnés. Le problème du dictateur, c’est qu’il est de plus en plus enfermé dans sa paranoïa sachant pertinemment que sa légitimité est de plus en plus contestée. En matière de politique intérieure , Poutine n’est plus soutenu en effet que par environ 25 % de l’opinion publique.

Il faut dire que le contexte économique et social s’est fortement dégradé sous la direction de son gouvernement. Régulièrement, la Russie a reculé dans les classements économiques ne figurant plus qu’au 50e rang en matière de richesse par habitant. Bref presque un pays sous-développé. Poutine ne peut s’appuyer sur aucune philosophie idéologique un peu consistante. Il n’a pas l’appui de l’équivalent de l’ancien parti communiste.

Bref ,il est seul d’autant plus qu’il s’est régné la terreur parmi son entourage. Ce régime de dictateur est appelé à disparaître un jour ou l’autre, dans un an, dans 10 ans, plus tard ? Mais il finira avec Poutine peut-être même dans la violence quand les Russes auront compris que le pire  obstacle au développement et à la paix est Poutine lui-même. Un scénario possible car évidemment la Russie est un grand pays ,  produit d’une grande histoire et d’une grande culture. Certes il n’a  n’a jamais vraiment connu la démocratie mais notamment grâce à Internet, il  peut mesurer le décalage énorme entre son niveau de développement et celui de pays voisins qui ont bien davantage réussi.Le problème, c’est que le dictateur , conscient de ses échecs autant que du mépris qu’il suscite et qu’il pourrait réagir comme une bête blessée par des actes inconsidérés qui précipiteraient même le suicide de son pays.

 

Guerre: Jusqu’où ira la folie de Poutine ?

Guerre:  Jusqu’où ira la folie de  Poutine ?

Un papier de la « Tribune » s’interroge sur les folies de Poutine prêt à tout pour maintenir son pouvoir et qui pourrait y compris étendre le champ de la guerre dans d’autres pays d’Europe.Sans parler de sa dernière menace relative à l’utilisation de l’arme nucléaire.

« A ce stade, nul ne sait où s’arrêtera Vladimir Poutine. Après l’Ukraine, voudra-t-il étendre l’influence russe dans d’autres territoires de l’ancienne URSS comme la Roumanie ou les Etats baltes ? Alors que l’autocrate russe n’hésite pas à brandir l’arme nucléaire pour montrer ses muscles face à l’Occident, l’OTAN prend ce risque suffisamment au sérieux en prévoyant d’y envoyer des troupes. «

 L’opération de Poutine est préparée de longue date si l’on se réfère notamment aux attaques précédentes notamment contre la Géorgie et en Crimée.

« . Tout laisse entendre que l’ « opération spéciale » déclenchée par Vladimir Poutine était prévue de longue date. Pas seulement par la mobilisation massive de 180 divisions aux frontières de l’Ukraine. Mais aussi par son calendrier. Poutine, qui a pris soin de s’assurer de la neutralité de Xi JinPing, le président chinois, en se rendant à l’ouverture des JO d’hiver à Pékin, a su attendre la fin de ceux-ci pour déclencher son offensive. Il a aussi habilement assoiffé l’Europe, en particulier l’Allemagne, en rationnant ses livraisons de gaz, ce qui a accéléré la flambée des prix de l’énergie et accentué le rapport de forces en sa faveur. »

Le papier de la tribune explique que les sanctions prises contre la Russie sont un peu à double tranchant compte sur cette contradiction :

 « Certes, les sanctions contre Poutine feront mal au pouvoir d’achat des Russes via l’impact sur l’inflation et la désorganisation du commerce, mais ceux-ci en ont pris l’habitude depuis 2014 et se sont largement autonomisés. En outre, Poutine a sans doute préparé l’adaptation de la Russie aux sanctions, en négociant une possible alliance commerciale avec la Chine, la moins vocale pour dénoncer son attaque. Pour l’heure, quoi qu’il en soit, les livraisons de gaz de la Russie ne sont pas concernées par les sanctions. »

Les occidentaux s’accommoderaient bien d’une situation qui neutraliserait  l’Ukraine et mettrait fin au conflit, reste que Poutine risque de ne pas s’en tenir à son intervention en Ukraine

« Poutine, s’il parvient à ses fins sans provoquer un bain de sang dans les populations civiles, ce qui n’est pas encore certain vu la forte résistance héroïque de l’Ukraine, ne s’arrêtera pas là. Son objectif affiché désormais clairement est bien plus vaste : revenir à la situation qui prévalait avant 1997. Le monde est donc entré dans une déstabilisation durable avec une Europe »

Des conséquences économique partout

L’économie n’en sortira pas indemne. Le jeudi noir sur les marchés financiers, certes plus calmes vendredi, en donne la mesure, même s’il est pour l’heure impossible de chiffrer cet impact. Pour les entreprises comme pour les consommateurs, une période durable de trouble s’annonce. Emmanuel Macron ne l’a pas caché : cette crise aura des conséquences, directes et indirectes, « sur nos vies, nos économies et notre sécurité ». Vendredi soir, l’OTAN a indiqué qu’elle prendra toutes les mesures nécessaires pour défendre tous les membres de l’alliance.

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