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Inflation : La FNSEA sera veut dénoncer les profiteurs

Inflation : La FNSEA sera veut dénoncer les profiteurs

Arnaud Rousseau, Nouveau patron de la FNSEA , reprend l’idée du «name and shame» émise par le gouvernement, contre les industriels qui gonfleraient leurs marges.

À l’instar du gouvernement, le nouveau patron de la FNSEA est partisan du «name and shame» contre les industriels les moins solidaires. Dans un entretien donné au Parisien et publié ce dimanche, Arnaud Rousseau appelle à donner les noms des grandes entreprises industrielles qui surfent sur la hausse des prix pour gonfler leurs marges. «S’il y a des profiteurs de l’inflation, que Bruno Le Maire donne les noms. S’il y a des preuves, arrêtons les menaces et nommons-les», réclame le président du groupe Avril (Lesieur, Puget, Isio 4…), élu à la tête du principal syndicat agricole il y a un mois, appelant à «désigner ceux qui abusent».

Si rien ne se passe dans les prochaines semaines, «on fera du “name and shame” , on citera publiquement les marques qui ne veulent pas négocier à la baisse et je ne suis pas sûre que ça [leur] fasse de la publicité», a averti la ministre déléguée chargée notamment du Commerce Olivia Grégoire mercredi sur RTL.

Au Parisien, Arnaud Rousseau s’est également montré favorable à un autre outil que compte actionner l’exécutif pour tordre le bras aux industriels. «Le Name and shame et une nouvelle étude sur les marges de l’inspection générale des finances constituent deux outils que tout le monde pourra consulter», a déclaré le successeur de Christiane Lambert. Dans un entretien à La Tribune publié cette semaine, Bruno Le Maire a en effet rapporté avoir «demandé à l’Inspection générale des finances (IGF) de mettre à jour leur étude sur les marges des distributeurs et des grands industriels». La première édition de cette étude, transmise à l’exécutif en novembre dernier, avait conclu à l’absence «de profiteurs de l’inflation dans l’alimentaire», avait rapporté à l’époque le ministre de l’Économie !

La FNSEA contre le panier anti-inflation

La FNSEA contre le panier anti-inflation


Interview dans la Tribune
. La patronne de la FNSEA se déclare contre l’idée d’un panier anti inflation

CHRISTIANE LAMBERT – Il faut que l’alimentation soit payée à sa juste valeur, nous ne voulons pas être la variable d’ajustement. Idem pour le panier anti-inflation, nous sommes contre. Il va conduire à une augmentation des importations dont certaines ne respectent pas les normes de production et peut mener, à terme, à la perte de notre souveraineté alimentaire en détruisant de la valeur agricole et alimentaire. Comment un distributeur peut-il proposer plus de 700 produits issus de l’agriculture biologique à moins de 2 euros alors que la filière traverse une grave crise ? Ou proposer de la viande de porc trois fois moins chère que de l’alimentation pour chien ? En plus, ce panier est ouvert à tout le monde, c’est scandaleux ! Il faut le cibler pour les personnes les plus précaires. Pour cela, nous nous mobilisons pour un chèque alimentaire durable en faveur des plus démunis.


Parmi tous les combats que vous menés, lequel vous rend la plus fière ?

À titre personnel, c’est la campagne pour les élections en chambre d’agriculture en 2018. Une campagne électorale, c’est aléatoire. Les journalistes prédisaient que nous allions régresser et nous avons au contraire progresser. Pour moi, c’était un défi parce que je n’aime pas perdre, je suis une joueuse de handball et j’ai la culture du résultat. C’est une vraie satisfaction d’avoir gagné car cela nous a laissé les mains libres pour agir.

Les sécheresses de cet été ont été encore plus intenses que les précédentes. Comment le syndicat accompagne les agriculteurs dans ces bouleversements climatiques ?
La FNSEA a organisé le « Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique » qui vise à donner plus de robustesse et de capacité de résistance aux exploitations, notamment en raison du changement climatique. Nous avons changé le système assurantiel pour mieux gérer les risques climatiques, nous avons établi un diagnostic de toutes les améliorations nécessaires en vue de la transition écologique selon les filières et selon les secteurs. Le dernier point est la gestion de l’eau : le but est de stocker l’eau quand elle est en excès pour l’utiliser quand il n’y en a pas.

Vous disiez vouloir améliorer l’image des agriculteurs, pensez-vous qu’elle a changé pendant votre mandat ?
Je pense que nous avons réussi à changer en partie cette image, car nous avons beaucoup parlé de l’alimentation et cela a reconnecté les Français avec l’agriculture. Si vous voulez manger local, bio, label rouge, c’est forcément un peu plus cher. J’ai été très souvent identifiée comme la voix des agriculteurs. Il y a des jugements qui sont durs parfois, mais les gens qui critiquent les agriculteurs ne connaissent pas tous les efforts qu’ils font au quotidien. Je voulais surtout que le monde extérieur au secteur agricole comprenne les problématiques de ce secteur d’activité en les expliquant avec des termes simples.
Le projet de réforme du système des retraites déchaîne les passions. Or il y avait beaucoup à faire pour celle des agriculteurs…
Oui, c’est un autre chantier auquel je tenais. Les agriculteurs sont passés à 85% du SMIC net et, surtout, notre retraite n’est plus calculée sur toute notre carrière mais sur nos 25 meilleures années comme les autres métiers (loi adoptée par le Sénat le 1er février dernier, ndlr). Nous étions très en retard.


Vous avez récemment manifesté contre le refus de prolonger la dérogation de l’utilisation des néonicotinoïdes sur la filière betterave, pourquoi ?

Les néonicotinoïdes ont été le déclencheur mais il y a aussi d’autres produits qui ont été supprimés pour d’autres cultures, en particulier pour les productions de cerise, d’endives ou de pommes de terre. Quand on perd ces filières, on ne les retrouve jamais. Je comprends cette norme et je suis personnellement engagée dans la lutte contre le changement climatique, mais toute la difficulté est d’accorder les règles de production avec les autres pays, qui, pour la plupart, ne sont pas aussi strictes que celles en vigueur en France. C’est l’une des conditions pour continuer de produire en France. La pénurie de moutarde observée pendant la crise sanitaire est un bon exemple. Tout le monde pensait que nous la produisions en France, alors que l’interdiction de l’utilisation des pesticides en 2019 a fait bondir les coûts et les prix de la moutarde française, qui est devenue moins compétitive que la moutarde provenant des pays autorisant les traitements chimiques. Ce qui a conduit à des importations massives du Canada.

Pour rester sur l’interdiction de l’usage de certains pesticides, l’Anses a annoncé hier vouloir retirer le S-métolachlore, un désherbant courant en France utilisé sur le maïs ou encore le tournesol, en raison de fortes concentrations retrouvées dans l’eau. Quel est votre regard là-dessus ?

Je suis actuellement à Bruxelles pour entendre ce que l’Agence européenne de sécurité alimentaire (efsa) va dire à ce propos. Si ce produit est retiré, il faut que ce soit aussi le cas dans toute l’Europe et pas seulement en France, sinon ça ne tient pas la route, ce n’est pas possible. La France ne peut pas être la seule à interdire ce désherbant, ma réponse est aussi simple que cela.

Vous avez souvent insisté sur l’importance de la souveraineté alimentaire, pourquoi ?
L’alimentation est un outil politique et une menace : Vladimir Poutine en a fait une arme. Il ne faut pas que la France soit le pays de la délocalisation. Jamais le mot souveraineté n’a été autant employé et pourtant jamais nos productions n’ont autant baissé. Je voulais que le mot souveraineté soit inscrit dans l’intitulé du ministère de l’Agriculture, pour le symbole. Les questions de souveraineté sont remontées au-dessus de la pile avec la crise Covid et la guerre en Ukraine. C’est dramatique, mais c’est souvent quand il y a des crises qu’on se recentre sur l’essentiel, c’est-à-dire manger.
Je dis qu’il faut manger français, mais je suis présidente du Comité des organisations professionnelles agricoles de l’Union européenne (COPA) aussi. Si on achète des produits européens c’est bien, c’est l’espace géographique où il y a le plus d’harmonisation de normes.
Autre enjeu des prochaines années : la question du renouvellement des générations, comment faire pour attirer les jeunes vers l’agriculture ?
Il faut donner confiance aux gens qui investissent, qu’ils aient des perspectives d’amélioration de leurs revenus, de la considération… Si on perd trop d’agriculteurs, l’agriculture française sera celle des grands espaces mais vides. Moi, j’ai envie de dire qu’il y a de la place pour tous les profils, pour toutes les productions : bio, conventionnel ou SIQO (signes d’identification de qualité et d’origine, ndlr). Il y a trois grands piliers importants : la souveraineté, la reconnaissance et la rémunération. Il faut accompagner les nouvelles installations, et il faut que les Français soutiennent les agriculteurs en priorisant les produits français.

Qu’allez-vous faire maintenant ?
Rien. Tricoter. Je lève le pied mais je ne raccroche pas, je resterai présidente de la COPA (Comité des organisations professionnelles agricoles de l’Union européenne) jusqu’à 2024 et je prépare la transmission de notre exploitation à mon fils et une employée.

Gestion de l’eau : «Laisser faire la nature, c’est de l’idéologie»( FNSEA)

Gestion de l’eau : «Laisser faire la nature, c’est de l’idéologie»( FNSEA)

 

 

Dans une interview au JDD, Christiane Lambert rappelle qu’un stockage «intelligent» de l’eau est nécessaire pour faire face aux épisodes de sécheresse.

Lors  d’un déplacement dans les Alpes-de-Haute-Provence avec des agriculteurs touchés par la sécheresse, Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique, a rappelé que « l’eau potable, c’est 20 % des prélèvements de la consommation. Les usages agricoles, c’est le double ».« Nous avons déjà réduit de 30 % nos besoins en eau », lui répond Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. Pour le JDD, la syndicaliste fait un bilan de la situation et met en lumière les moyens déjà mis en oeuvre par les agriculteurs contre la sécheresse historique qui touche la France.

« Beaucoup de cultures sont en train de brûler, les prairies jaunissent et les animaux qui cherchent à se nourrir abîment la terre en la grattant. Le manque de fourrage va toucher toute la France et tous les élevages : bovins, ovins, caprins et les chevaux. Le maïs a moins d’épis et des grains plus petits. Sur mon exploitation, nous n’en aurons pas assez pour nourrir nos porcs. Le calendrier des récoles a changé quasiment partout. Beaucoup ont déjà fini les moissons qui ne devaient pas commencer avant des semaines. Les vendanges vont démarrer dans certains vignobles avec trois semaines d’avance. Tous les travaux deviennent pénibles pour les agriculteurs qui travaillent dans des bâtiments et sous serre, ou pour ceux qui doivent récolter à haute intensité pour éviter que les fruits ou les légumes ne se perdent. Avec la chaleur, la production a beaucoup mûri et se conserve moins bien. Il a fallu mettre le turbo, travailler quinze heures par jour, d’autant que comme l’Espagne a été touchée par le gel et l’Italie par la sécheresse, l’Europe manque de fruits. Il y a des places à prendre pour les producteurs français sur les marchés allemands ou britanniques. »

« Il est très difficile de garantir entre 22 à 28 degrés dans certains bâtiments. La température est même montée à 37-38 degrés dans les plus anciens qui ne sont pas équipés de systèmes de rafraîchissement. Nous déployons des solutions depuis dix ans. Nous avons intégré dans les constructions neuves des éléments qui favorisent le rafraîchissement des animaux, comme des rideaux d’eau. Nous sommes au travail pour améliorer les choses. Les producteurs laitiers, par exemple, ont trouvé des solutions pour réduire de 15 % leur empreinte carbone en optimisant la gestion des troupeaux. Celle du litre de lait a baissé de 23 % en quinze ans. Mais il faut savoir qu’un élevage qui ferme ne rouvre jamais. Les aider est un enjeu de résilience. Moins de producteurs signifient des prix plus élevés. Nous ne voulons pas que la précarité alimentaire progresse. »

 

Vous sentez-vous visés par les efforts de réduction de consommation demandés à l’ensemble de la population ?


On entend partout qu’il faut changer de modèle mais nous, cela fait dix ans qu’on s’adapte. Il n’y a pas de climatosceptiques en agriculture. Nous avons déjà réduit de 30 % nos besoins en eau. Dans beaucoup de départements, comme ceux qui comptent des productions des végétaux spécifiques, des pépinières ou des cultures de semence, les agriculteurs n’ont pas le choix : ils ont besoin d’eau. Mais au global, 5 % seulement des agriculteurs sont irrigants. Dans ma commune sur 13 producteurs, un seul arrose. Et comme je le rappelle souvent : une tomate, c’est 90 % d’eau. L’eau des agriculteurs sert à nourrir les hommes.

 Au niveau de l’exécutif, vous estimez-vous soutenu ?

L’année dernière, nous avons travaillé dans le cadre du Varenne de l’eau et du changement climatique. Nous venions de connaître une période de gel historique. Il fallait se mettre autour de la table. Trois mille personnes ont été consultées. Et comme à chaque fois qu’une grande consultation est lancée, les agriculteurs se sont engagés. Certaines personnes n’ont pas voulu y prendre part… Nous avons l’habitude. Les gens veulent une alimentation de proximité mais pas qu’un élevage s’installe à côté de chez eux. Une des mesures prioritaires portait sur la mise en place d’un dispositif d’assurance récolte. Elle a été votée par les parlementaires en mars. Nous travaillons pour qu’elle soit applicable dès 1er janvier 2023. Ce serait une sacrée performance ; 30 % seulement des agriculteurs sont assurés.

Laisser faire la nature c’est bien, beau et bon, mais c’est de l’idéologie

Où en est-on du problème de stockage de l’eau que vous soulevez depuis longtemps ?


Un délégué interministériel a été nommé pour lever les freins sur certains dossiers. Il a une liste de 23, prêts à sortir. Certains remontent à plus de quinze ans, ne sont toujours pas réglés, alors que certaines zones connaissent une quatrième année de sécheresse. Stocker de l’eau intelligemment est une priorité. Laisser faire la nature c’est bien, beau et bon, mais c’est de l’idéologie. La situation climatique que nous connaissons nécessite une gestion humaine du problème. Sans stockage artificiel, certains qui n’ont pas accès à l’eau vont se retrouver condamnés à faire des cultures non irriguées. Ca sera blé, blé, blé. Et la monoculture, on sait à quoi ça peut mener.

Sécheresse et Agriculture : Alerte ( FNSEA)

Sécheresse et Agriculture : Alerte ( FNSEA)

 

Encore quelques jours sans pluie et ce pourrait être une catastrophe pour les récoltes à venir. Chaque jour qui passe, on voit les cultures dépérir », a alerté vendredi 15 juillet sur franceinfo Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, alors que la canicule amplifie les craintes de sécheresse. Les restrictions se multiplient : 72 départements français ont mis en place des restrictions d’usage de l’eau. Un comité sécheresse s’est tenu ce vendredi autour du ministre de l’Agriculture Marc Fesneau. Christiane Lambert souligne que « les fruits sont aussi perturbés. » Elle met en avant la nécessité de changer les pratiques agricoles, notamment avec  »la recherche variétale pour des variétés plus résistantes. »

 Est-ce que la situation est critique ?

Christiane Lambert : L’heure est très grave et chaque jour qui passe, on voit les cultures dépérir. J’ai fait un tour de mes champs cet après-midi, les maïs sont en train de se recroqueviller, les épis ne se formeront pas. C’est le stade de la fécondation. S’il n’y a pas de fécondation, il n’y aura pas d’épi, donc pas de grains, pas le rendement. Et c’est aussi le cas des prairies, donc plus de fourrage pour les animaux. Et il y a même des prairies qui vont certainement être totalement mortes et à ressemer.

Est-ce que l’on est en train de perdre des cultures ?

Oui. Il y a aussi tout ce qui est raisin, fruits. La viticulture prend des coups de chaud, quand il fait 44 degrés, cela grille les feuilles et cela peut abîmer les grappes. C’est ce qu’on appelle le coup de chalumeau. Cela peut aussi s’enflammer. Et pour les fruits, c’est, sur la face exposée au soleil, un coup de soleil qui produit une espèce d’induration. Les fruits sont perturbés aussi.

Est-ce que les conditions climatiques poussent les agriculteurs à changer leurs méthodes ?

Beaucoup ont déjà changé en choisissant, quand c’est possible, des cultures de tournesol au lieu de maïs, des variétés qui soient semées plus tôt pour être plus avancées, et faire en sorte que la fécondation soit passée. On a engagé tout cela depuis cinq ou six ans. Depuis le Varenne de l’eau, on a trois chantiers ouverts. Un, le chantier de l’assurance, parce qu’il faut aider les agriculteurs à s’assurer et que la solidarité nationale joue au-delà de 50% de perte. Deux, tout le travail d’accompagnement pour l’atténuation. C’est l’adaptation des pratiques et la recherche variétale pour des variétés plus résistantes. Et le troisième volet, c’est la gestion de l’eau en étant capable d’aller plus vite pour stocker de l’eau. On a tellement de pluies diluviennes l’hiver qu’il faut arrêter de la gaspiller.

Est-ce que les conséquences pourraient être longues et durables, parce que l’alimentation des troupeaux repose aussi sur le fourrage ?

Bien sûr. Les agriculteurs ont récolté leur fourrage foin et sont déjà en train de le distribuer à leurs animaux. Beaucoup comptent sur le maïs, et notamment les grains de maïs, pour faire une alimentation riche en énergie pour leurs vaches laitières, pour leurs bovins, pour leurs porcs. Et donc on aura du maïs sans grain, un maïs qui a beaucoup moins de valeur. Il y a aussi beaucoup de difficultés dans les bâtiments d’élevage, quand il fait 40 degrés comme dans les bâtiments de mise-bas. En ce moment, c’est la période des mises-bas. On est obligé de programmer les mises-bas pour qu’elles puissent avoir lieu entre une heure et cinq heures du matin quand il fait plus frais, sinon les truies sont vraiment en souffrance au moment où elles mettent bas.

« On essaie de s’adapter le mieux possible, mais c’est plus de travail et plus de stress. »

 Est-ce que dans ce tableau très sombre, certaines cultures profitent de ces conditions ?

Quand il fait jusqu’à 40 degrés, les fruits sont super beau, gorgés de soleil, mais ils murissent très vite. Donc il faut vraiment jouer la solidarité, acheter beaucoup de fruits français en ce moment. Les producteurs sont au taquet pour les ramasser dans les meilleures conditions. Et on compte sur les consommateurs pour être au rendez-vous. Faites-vous plaisir. Mangez des melons, des abricots, des nectarines, des cerises, tous les fruits d’été. Les producteurs ont besoin de les vendre très vite, parce qu’ils les récoltent beaucoup plus vite que d’habitude.

Assurance agriculteurs : Un progrès (Christiane Lambert, présidente de la FNSEA)

Assurance  agriculteurs : Un progrès (Christiane Lambert, présidente de la FNSEA)

 

Emmanuel Macron a annoncé la création d’un système d’assurance récolte, doté de 600 millions d’euros par an pour aider les agriculteurs victimes des aléas climatiques. « C’est un changement important, il faut inciter les agriculteurs à s’assurer« , a réagi vendredi 10 septembre sur franceinfo Christiane Lambert, présidente de la FNSEA.

Que va changer cette nouvelle assurance ?

Christiane Lambert : C’est un changement important puisque pour les sinistres qui sont entre 20% et 55% de pertes les agriculteurs seront encouragés à s’assurer avec une [assurance] multirisque climatique. Ils auront un coup de pouce financier pour s’assurer davantage et lorsqu’il y a des sinistres plus importants c’est la solidarité nationale qui jouera. Ce sont les assureurs qui géreront et non pas les services administratifs qui mettent neuf mois à rembourser.

Donc, c’est une fusée à trois étages. Et cela correspond à ce qui avait été préconisé par le député M. [Frédéric] Descrozaille qui a travaillé sur ce sujet avec les organisations professionnelles. Les évènements climatiques de 2021 ont emporté la décision et le gouvernement a compris qu’il fallait le faire maintenant.

Cette année a-t-elle été celle de trop pour les agriculteurs ?

Oui. Rappelez-vous le gel. Toutes les régions françaises ont été touchées, les viticulteurs vendangent aujourd’hui et c’est 30% de perte. C’est catastrophique, c’est aussi de l’argent en moins dans les revenus. Il y a 70% d’abricots en moins donc des prix plus élevés de 20% à 25%. Donc, il faut d’abord protéger nos récoltes et quand il y a des pertes il faut que les agriculteurs perçoivent des indemnités supplémentaires d’assurance, puis de solidarité nationale pour pouvoir tenir économiquement.

Nos entreprises n’ont pas de toit. On travaille à ciel ouvert et il est capricieux. On ne peut pas fonctionner comme si on fabriquait des métaux ou des rouleaux d’adhésif. L’agriculture c’est du vivant. Il y a une adhésion de l’opinion aujourd’hui. Si on veut avoir des productions en quantités, il faut protéger, et il faut que les exploitations tiennent quand il y a des coups durs.

Avez-vous chiffré les pertes pour 2021 ?

L’estimation des dégâts des gels sur la viticulture, les légumes, les fruits, était de plus de 4 milliards d’euros. L’Etat a mis un milliard d’euros sur la table, mais en aucun cas et jamais cela ne couvre la totalité de la perte.

À terme l’objectif est d’avoir 70% à 80% des agriculteurs couverts par une assurance. Il faut inciter les agriculteurs à s’assurer. On assure sa voiture, sa maison, son chien, son chat, son cyclo et on n’assure pas ses récoltes alors qu’elles sont très exposées au climat. C’est une nouvelle culture qu’il faut développer. C’est un travail de conviction que nous allons faire auprès des agriculteurs.

PÉNURIE DE BLÉ: LA FNSEA CRITIQUE LA HAUSSE DU PRIX DES PÂTES

PÉNURIE DE BLÉ:  LA FNSEA CRITIQUE LA HAUSSE DU PRIX DES PÂTES

 

Alors que les industriels de l’alimentation ne cessent lier sur le tassement des récoltes mondiales pour justifier une hausse des pâtes alimentaires, la FNSEA considèrent qu’il faut limiter l’impact. « Il faut relativiser », a assuré Christiane Lambert sur BFM Business. « Si par exemple le prix du blé dur augmente de 10%, ça va représenter quatre centimes de plus par kilo de pâtes. On en consomme 9,1 kg [...] ça fait 36 centimes par an par personne. »

En France, le prix du blé dur a déjà augmenté d’environ 30% sur un mois, à 110 euros la tonne, indique la FNSEA dans une note interne consultée par l’AFP. Si le prix du blé dur augmente dans une telle proportion sur l’année, le syndicat majoritaire des agriculteurs prévoit ainsi une hausse de 12 centimes par kilo de pâtes, soit un total d’un peu plus d’un euro par an et par personne en moyenne.

.Le Sifpaf (syndicat des industriels fabricants de pâtes alimentaires) et le CFSI (Comité français de la semoulerie industrielle) demandaient dans un communiqué commun aux distributeurs de répercuter « l’explosion du prix du blé dur dans les prix de vente ».

 

Acheter des produits français ( FNSEA)

Acheter des produits français ( FNSEA)

sur Europe 1, la présidente de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), Christiane Lambert, a lancé un appel à tous les Français pour qu’ils consomment des produits locaux à Noël et favorisent ainsi le « made in France ». « C’est très important pour garder cette alimentation durable et cette production durable que nous avons en France », a-t-elle déclaré.

Les filières dans la tourmente ne manquent pas : foie gras, pintades, chapons attendent d’être dégustés. Mais avec la fermeture des restaurants, le manque à gagner pour les producteurs pourrait être conséquent. « Notre demande, c’est que les Français commandent dès maintenant et réservent leurs produits. »

Producteurs et industriels collaborent pour s’adapter à cette période inédite. Par exemple, les réunions de familles allant probablement se tenir en comités restreints, les conditionnements des produits devraient évoluer pour adopter des formats plus petits. « Si les Français sont aux rendez-vous, cela va donner du cœur à l’ouvrage aux producteurs. »

Christiane Lambert invoque une forme de patriotisme : « Vos achats sont vos emplois », martèle-t-elle.

FNSEA: les confortables salaires des dirigeants

FNSEA: les confortables salaires des dirigeants

Mediapart a publié les salaires du nouveau directeur général du syndicat Clément Faurax, de son remplaçant au poste de directeur adjoint Jean-Louis Chandellier, et les différentes rémunérations attribuées à la directrice générale sortante Catherine Lion.

Selon le média, Clément Faurax « émarge aujourd’hui à 13.400 euros brut mensuels » à l’issue d’une revalorisation de 22% décidée après son arrivée en avril 2019. Toujours selon cet article, son remplaçant, Louis Chandellier, a bénéficié pour sa part d’une augmentation de 30% de sa rémunération, désormais de 9.600 euros brut.

« Les augmentations réalisées restent dans la tendance des augmentations habituelles », avait répondu M. Faurax dans un entretien à Mediapart.

Enfin, le journal en ligne s’était penché sur les rémunérations attribuées à Catherine Lion après son départ de la direction. Restée conseillère à temps partiel jusqu’en septembre, elle avait bénéficié d’un salaire de base de 8.900 euros et d’une prime mensuelle de 6.000 euros, selon l’avenant à son contrat de travail consulté par Mediapart.

À la retraite depuis octobre, elle cumule désormais sa pension avec un salaire à temps partiel (notamment, car elle a été désignée par le syndicat pour siéger au Conseil économique, social et environnemental) pour un montant total de 12.500 euros, sans que cette situation de cumul soit inédite au sein de la FNSEA, signale Mediapart.

Pesticides : le combat archaïque de la FNSEA

Pesticides : le combat archaïque de la FNSEA

La FNSEA et ses Jeunes agriculteurs  se manifestent une nouvelle fois par un archaïsme déroutant sans parler de la mauvaise foi. D’abord la FNSEA procèdent à un amalgame de entre la situation économique désastreuse cette année de nombre d’exploitations et l’image des agriculteurs qui serait déconsidérée. Si effectivement on peut souscrire au cri d’alerte concernant la situation particulièrement dramatique cette année dans beaucoup de secteurs de l’agriculture par contre contrairement à ce qu’affirme la FNSEA l’image des agriculteurs est loin d’être dégradée. Au contraire d’une certaine manière, culturellement les Français se sentent de plus en plus proche d’un modèle de civilisation rurale tuée par la folie des grandes métropoles. En réalité, la FNSEA à dessein mélange tout en se positionnant contre la mise en place de zones de non-traitement (ZNT) de pesticides avec une mobilisation générale contre la «déconsidération» du monde paysan le 22 octobre. On sait depuis longtemps que la FNSEA a largement soutenu et développé un modèle industriel qui fait un large recours à la chimie et en particulier aux pesticides. Que de manière ambiguë la FNSEA a en permanence entretenu la confusion entre les intérêts des gros agriculteurs qui possèdent plusieurs milliers d’hectares avec les petits paysans qui n’en possèdent que quelques dizaines. Pour être crédible la FNSEA ferait mieux de proposer un processus de transition vers une autre agriculture moins chimique et davantage porteuse de valeurs ajoutées. Par contre la FNSEA à raison d’être méfiant et même de s’opposer aux accords commerciaux internationaux qui vont largement conduire à détériorer encore un peu plus l’environnement. La FNSEA encore raison de critiquer le futur l’accord UE-Mercosur. Malheureusement on ne sent pas un grand enthousiasme de la FNSEA pour le développement de circuits courts de produits ou plus sains. Il y a de toute évidence un manque de vision et un manque de clarté de la part de l’organisation professionnelle

Sécheresse: la FNSEA compte seulement 14 000 entreprises sinistrées !

Sécheresse: la FNSEA compte seulement 14 000 entreprises sinistrées !

 

 

De manière un peu irresponsable, la FNSEA estime à seulement 80 millions les dégâts de la sécheresse pour le secteur agricole quand sans doute les dégâts atteignent des centaines de millions.  Seulement 14 000 exploitations seraient concernées sur les 450 000 du pays. Une évaluation tout à fait fantaisiste et dangereuse. En effet, les conséquences de la sécheresse dépassent et de très loin les 80 millions évoqués. Il faudra d’ailleurs attendre la fin de la saison pour faire un bilan autrement plus pertinent. Attendre par exemple l’ensilage des maigres productions de maïs qui vont affecter la production de viande. Une viande produite déjà depuis plusieurs mois avec du fourrage puisque les prés sont complètement grillés. La même problématique se pose pour les producteurs de lait dont les coûts vont également croître. Il faudra aussi attendre les vendanges pour bien apprécier les pertes de productions affectées en début d’année par le gel et plus tard grillé par des températures excessives. En apparence,  les producteurs de céréales s’en sont bien sortis avec de bons rendements. Le problème c’est que les rendements ont été excellents dans le monde entier en particulier dans les pays de l’Est. De ce fait, les cours s’écroulent et les retombées financières de ce phénomène affecteront fortement le résultat des les entreprises. La conséquence immédiate de tout cela sera de nouvelles faillites d’exploitations.

Le nombre de chefs d’exploitation agricole s’est réduit à 448 500 (-1%) en 2018. En 2017, il s’élevait encore à 453 000, et en 2016 à 462 000, a précisé la MSA, le régime de sécurité sociale des agriculteurs (santé, retraite, emploi). y a dix ans, en 2008, la France comptait encore 514 000 agriculteurs. Le pays « perd entre 1,5% et 2% de chefs d’exploitation par an », a indiqué un responsable de la MSA, selon lequel cette érosion est « assez régulière ».

Par paresse autant sans doute que par manque de courage politique, la FNSEA pour justifier le dommage à 80 millions se fonde sur l’assureur agricole Groupama qui ne prend en compte que les sinistres déclarés.

Ce premier bilan devrait être très inférieur à l’estimation finale, les agriculteurs étant couverts sur ce sujet jusqu’en octobre. D’autres assureurs agricoles, majeurs comme le Crédit agricole, n’ont pas encore dévoilé leurs chiffres. Avec la multiplication des aléas météorologiques, liés notamment au changement climatique, les coûts d’indemnisation vont crescendo depuis plusieurs années.

En juillet, la Fédération française de l’assurance avait chiffré entre 700 et 900 millions d’euros le coût annuel de tels épisodes de sécheresse, lors des quatre dernières années. Pour aider les agriculteurs à passer le cap cette année, le ministère de l’Agriculture avait demandé fin juillet à Bruxelles d’anticiper le versement d’une partie des aides européennes, à mi-octobre. Soit l’équivalent d’un milliard d’euros d’avance. Un coup de pouce pour soulager un peu les trésoreries des éleveurs, mises à mal par plusieurs saisons de manque d’eau.

Sécheresse :  » penser déjà à l’année prochaine », (FNSEA)

Sécheresse :  » penser déjà à l’année prochaine », (FNSEA)

Christiane Lambert, la patronne de la FNSEA déclare sur Europe 1 il faut déjà penser à l’année prochaine concernant le problème de l’eau. Des réflexions qui ne sont pas inutiles mais bien loin des véritables enjeux. En effet, la rareté de l’eau va sans doute contraindre  à des remises en cause d’une autre dimension passant notamment par une profonde modification des conditions de production et de consommation du précieux liquide.

« La question de l’irrigation doit être appréhendée différemment aujourd’hui », estime la dirigeante du premier syndicat agricole. « Les anti-irrigation primaires commencent à changer d’avis quand ils voient les sécheresses. Même les ruisseaux sont à sec, les poissons sont en train de mourir. »

Et pour Christiane Lambert, « il faut déjà penser à l’année prochaine et envisager ce qu’on peut faire » : « Si on fait des réserves d’eau, on pourra aussi garantir un débit d’étiage minimum dans certains ruisseaux et préserver ainsi la biodiversité. »

Les prairies sont également desséchées et les animaux n’ont souvent plus grand-chose à manger. Les éleveurs doivent donc acheter du fourrage, mais cela représente « une difficulté pour la trésorerie et donc pour le revenu », regrette-t-elle. « Nous avons demandé au ministère de l’Agriculture la possibilité de faucher les hectares en jachère, qui ne sont pas utilisés d’habitude. Il est possible de les faucher dans 60 départements aujourd’hui. »

Agriculture : 4 à 5 milliards d’euros de pertes (FNSEA)

Agriculture : 4 à 5 milliards d’euros de pertes (FNSEA)

La baisse du rendement de la récolte du blé, la crise des prix du lait et les difficultés récurrentes dans la filière viande pourraient conduire à des pertes de quatre à 5 milliards d’euros dans l’agriculture française d’après la FNSEA. Xavier Beulin, président de la FNSEA, a reçu mercredi des agriculteurs et des responsables locaux de son syndicat pour faire le point sur la situation. Ces derniers lui ont dressé pendant plus de deux heures un tableau, souvent noir, des différentes filières: volailles, porcs, viande bovine, lapins mais aussi lait, un secteur très déprimé. « Crise de marché, crise climatique et crise sanitaire se cumulent », a souligné Xavier Beulin, avant de livrer une estimation du manque à gagner pour les agriculteurs. Le niveau des pertes dans l’agriculture française, pour laquelle « la situation n’a jamais été aussi grave », va s’élever pour 2016 « de 4 à 5 milliards d’euros », toutes filières confondues. Sur ces 4 à 5 milliards d’euros « de pertes sur la Ferme France, on estime qu’il y a 3 milliards, peut-être un peu plus », qui vont venir des céréales, selon le chef de file de la FNSEA. Cette filière connaît de grandes difficultés pour la deuxième année, avec « des cours mondiaux très très bas » auxquels s’ajoutent cette année une « crise climatique », qui a touché plus particulièrement le nord de la France. « C’est globalement une perte (de production) supérieure à 30% avec des pics parfois – je pense au blé dur – de 60%. C’est énorme », a déploré Xavier Beulin. Conséquence de cette situation, « la FNSEA travaille sur un plan de refinancement » des exploitations, « car à ce niveau de pertes, ce ne sont pas des mesures traditionnelles qui peuvent suffire », a expliqué Xavier Beulin. « Ce que nous allons demander au gouvernement, c’est de prendre en charge un fonds de garantie ou de réassurance qui devrait permettre aux banquiers, en direct auprès des agriculteurs, de leur proposer des conditions de taux, de durée (d’emprunts, NDLR) compatibles avec leur rentabilité », a-t-il poursuivi.

(AFP)

 

 

Crise agricole : la FNSEA responsable (Périco Légasse)

Crise agricole : la FNSEA responsable (Périco Légasse)

 

Périco Légasse rédacteur en chef de la rubrique vin et gastronomie à l’hebdomadaire Marianne dénonce l’hypocrisie de la FNSEA dans une interview du Figaro.

 

La FNESA responsable ?

 

 

Xavier Beulin, président de la FNSEA, le syndicat majoritaire majoritairement est  responsable de l’effroyable situation dans laquelle se trouve l’agriculture française. Etant sur place, j’ai assisté à la scène. Il y avait quelque chose d’ubuesque à voir une forêt de drapeaux, à l’enseigne du syndicat fossoyeur, accueillir le médecin légiste pour pleurer sur le cadavre de leur victime commune. Car si François Hollande appartient à un parti qui a systématiquement promu et voté, comme la droite et le centre, François Bayrou en tête, les politiques agricoles qui envoient nos paysans dans le mur depuis 40 ans, il y avait une sacrée dose de cynisme de la part de Xavier Beulin, PDG de la multinationale Avril (ex Sofiproteol), équivalente, sur le plan agro industriel, de ce que Michelin est sur le terrain pneumatique, à jouer le représentant des éleveurs ruinés. Disons qu’il n’en est pas vraiment représentatif.

 

 

En quoi cela est-il contradictoire?

Xavier Beulin est à la tête d’un empire industriel qui, non seulement n’a plus rien d’agricole au sens originel du terme, mais favorise un système économique qui, de surcroît, éradique la vraie agriculture. Contesté par sa base, discrédité auprès de ses adhérents pour avoir longtemps possédé des usines où l’on transforme du poulet industriel brésilien (tout en envoyant des commandos de la FNSEA pour protester contre les importations de volailles mettant à mal la filière française), le président Beulin faisait penser à un incendiaire traitant le marchand d’allumettes de pyromane. Après quoi ils sont allés se promener sous les huées, adressées à l’un comme à l’autre.

N’est-il pas un peu facile de faire porter le chapeau à la FNSEA quand on sait la complexité des enjeux et des rapports de force pour ce qui est des questions agricoles?

Bien entendu que la FNSEA n’est pas seule coupable. Il y a d’ailleurs au sein de ce syndicat, notamment des fédérations départementales (FDSEA), des adhérents qui ne partagent pas la stratégie nationale et se sont battus pour empêcher les dérives ayant conduit à la tragédie actuelle. La FNSEA n’est pas un bloc. Au moment de succéder à Luc Guyau, en 2001, deux candidats s’opposèrent lors de l’élection à la présidence du syndicat, Jean-Michel Lemétayer, continuateur de l’option productiviste, représentant des éleveurs, et Dominique Chardon, porteur d’une vision nouvelle de l’agriculture soucieuse de respect environnemental, producteur bio dans le Gard. Le premier l’emporta. En 2010, ce fut la victoire du lobby céréalier, avec Beulin. Sans oublier le trio mortel Crédit Agricole – MSA (Mutualité sociale agricole) – Chambres d’Agriculture où parfois les mêmes dignitaires siègent dans les trois instances. Dignitaires souvent affiliés à… la FNSEA. Simple coïncidence. L’autre fléau éradicateur est la grande distribution, ennemi public n°1 de l’agriculture et, à ce niveau de détérioration du marché, de l’économie française. Il serait toutefois trop facile de n’incriminer que les institutions. Quand il en a les moyens financiers, et qu’il ne change rien à ses mœurs alimentaires dans le sens d’une attitude responsable et citoyenne, le consommateur participe aussi à l’effondrement de notre patrimoine agricole. D’où l’urgence, on ne le répètera jamais assez, d’une information civique pour les adultes sur les enjeux de consommation et une éducation du goût pour les générations qui constitueront la clientèle de demain.

La démission de François Hollande changerait-elle quelque chose à la situation. Le président de la République et l’exécutif paient-ils pour l’incurie de leurs prédécesseurs?

La démission du Président de la République Française ne changerait pas grand chose à la situation en ce sens que les leviers fondamentaux, dont nous avons accepté de perdre le contrôle en matière de politique agricole, sont aujourd’hui actionnés à Bruxelles. Par ailleurs il est vrai que l’exécutif actuel hérite de quarante années de fourvoiements et de mensonges. Le plus grand criminel étant Jacques Chirac qui a réussi à faire croire qu’il était le sauveur des agriculteurs en instituant un système d’assistanat total subventionné par le contribuable allemand à travers la PAC. Joli coup, en terme tactique, pour régler une carence ponctuelle, mais désastre en terme stratégique, quand on installe, de façon structurelle, une activité économique fondamentale pour la nation dans une logique de subsides généralisés. Tout fut calqué et poursuivi sur ce principe quelle que soit la majorité au pouvoir. Pour résumer, à la façon du proverbe chinois, on a donné un poisson à manger à l’agriculteur français au lieu de lui apprendre à pêcher.

 

Le nœud du problème est-il européen?

Je ne dirai pas cela comme ça. L’Europe, en soi, n’est pas une tare, au contraire. Elle est même l’unique solution porteuse d’espoir pour notre l’agriculture, dans un vrai marché commun soumis à une concurrence libre et non faussée privilégiant d’abord les intérêts communautaires. La vraie grande Europe c’est l’Europe en priorité et le monde ensuite. Tout le contraire de ce qui a été mis en place. Tel est l’esprit originel du Traité de Rome et je ne désespère pas que le chaos vers lequel nous nous dirigeons à grands pas nous y ramène un jour si nous ne voulons pas «l’Euroexit», comprenez la sortie de l’Union Européenne de l’histoire. La Commission de Bruxelles est devenue une plaie. Le roumain Dacian Ciolos fut un bon commissaire à l’agriculture et au développement rural. Son départ en 2014 fut un grand soulagement pour les lobbys. Aujourd’hui le cancer de l’Union européenne est le clan atlantiste qui agit au sein des institutions. Les conditions de la négociation sur le Traité transatlantique (document tenu secret, consultable à certaines heures sur autorisation sans pouvoir faire de copie ni le traduire), sont hallucinantes. Le silence qui entoure ces tractations conduites pas des gens sans mandats ni représentativité prouve que quelque chose d’illicite se trame entre Bruxelles et Washington. A Paris, le thème est tabou quand on questionne le sommet de l’Etat: «Ne vous inquiétez pas, ça ne pourra pas aboutir, l’Allemagne s’y opposera». Pour le coup, ce TAFTA est une grosse météorite américaine qui peut un jour nous tomber dessus.

 

Faut-il commencer par rétablir les quotas laitiers? Si ses partenaires, singulièrement l’Allemagne, refusent d’entendre, la France doit-elle agir unilatéralement?

Disons que ce fut une erreur de les supprimer même s’ils n’étaient, quand même, qu’un montage artificiel destiné à réguler le marché, donc en aucun cas une solution définitive. La vraie solution c’est que le marché français achète et consomme du lait français de vaches françaises en le payant à son juste prix à son producteur, pas à la coopérative collectrice ni au distributeur racketteur. La formule peut sembler simpliste. Elle est pourtant la seule solution cartésienne, efficace, équitable et légitime. Pour le reste, il était convenu que l’Allemagne se garde le rôle de grande puissance industrielle et la France celui de grande puissance agricole. Ainsi les vaches gauloises et les boulons teutons eussent étaient bien gardés. Mais notre amie et alliée la chère, très chère panzer chancelière en a décidé autrement et la République Fédérale est devenue aussi la première puissance agricole européenne avec des méthodes d’une déloyauté sans nom, au mépris total des grands équilibres européens. A commencer par l’emploi de travailleurs Roumains, Bulgares ou Polonais soumis à la législation sociale des travailleurs détachés dans des usines à viandes dont le prix de revient ruine nos producteurs. Les Allemands fonctionnent au diktat. Adenauer réveille toi, elle est devenue folle!

 

Que pensez-vous de la réaction de Stéphane Le Foll au lendemain de la visite nocturne surprise dominicale des agriculteurs?

En tant que patron du salon, il l’a mal vécu, et c’est normal. Réaction légitime de quelqu’un ayant lui même été éprouvé lorsque des manifestants sont venus l’interpeler chez lui, un dimanche soir.

Sur cette question, je vais être solennel et catégorique: je ne partage pas tous les propos de Stéphane Le Foll quand il aborde certains enjeux agricoles, je n’approuve pas toutes les décisions qu’il prend concernant les filières de production, et personne ne peut me soupçonner de la moindre collusion politique avec le porte parole du gouvernement Valls, mais j’affirme ici qu’il est le plus grand ministre de l’Agriculture que la République Française a eu depuis longtemps. Une pensée pour Philippe Vasseur, Jean Glavany et Michel Barnier, qui furent aussi de très bons ministres. Stéphane Le Foll montre une compétence indéniable et connaît ses dossiers comme nul autre. Sans emprunter la langue de bois à quiconque, je pense qu’il ne peut pas tout et, lorsqu’il le peut, d’autres ne lui permettent pas de le décider. Il a la marge d’un gouvernant français dans l’Europe de 2016 et il doit faire des choix souvent douloureux. Point. Je l’ai dit et écrit maintes fois, ici et ailleurs, son projet de faire de la France le leader de l’agroécologie européenne, et les mesures installées en ce sens, sont un événement considérable. C’est même un tournant historique majeur dans l’histoire de l’agriculture française depuis la loi de modernisation d’Edgard Pisani en 1964. Il faut y aller encore plus fort, car c’est la seule voix du salut pour nos agriculteurs.

 

Vous êtes bien le seul à prendre la défense du ministre.

Bien sûr, c’est insuffisant, bien sûr, les choses peinent à se mettre en place, mais vu l’hostilité maladive des responsables de la FNSEA vis à vis de cette grande idée, on comprend pourquoi. Cette animosité est d’ailleurs la meilleure preuve que l’agro écologie est une avancée vers une situation où l’agronomie et l’écologie combinées permettront à la France de redevenir la puissance agricole florissante qu’elle fut.

Aussi, l’offensive nocturne à son domicile du Mans, et les actes qui s’en suivirent, sont injustes. Ils laissent une sensation de malaise pour ceux qui croient à la confrontation politique dans la loyauté et la dignité. Stéphane Le Foll ne se comporte pas comme un dignitaire et use d’un minimum de protection pour sa sécurité personnelle. Il voyage en deuxième classe dans le train et tout le monde peut l’approcher pour discuter avec lui. Avoir abusé de cette facilité n’est pas digne de paysans, même à bouts de nerfs. Peu de voix se sont élevées pour dénoncer la méthode. Samedi matin sur le salon, j’ai entendu des insultes d’une violence inouïe proférées à son endroit, et, malgré toute la sympathie et la solidarité active que je porte à la cause paysanne, j’ai trouvé tout simplement dégueulasse de le traiter ainsi. Un jour on reconnaîtra, avec toutes les réserves que l’on veut, le bien qu’il a fait à la France. Je le dis sans ambages. Au cas où certains s’étonneraient de cette position et supposeraient quoi que ce soit, il ne me doit rien et je ne lui dois rien. C’est une question de valeurs.

La colère des agriculteurs traduit-elle plus largement la coupure entre les élites et le peuple, le choc entre deux mondes qui n’ont plus rien en commun?

Pas seulement. Je dirais même entre deux conceptions de la France. Dans un paradoxe très intéressant, en ce sens que la préservation du monde de la terre peut avoir une connotation maurassienne alors qu’elle est aussi le combat des écologistes de gauche. Ce en quoi je pense que l’écologie est un conservatisme puisqu’il s’oppose au progrès en tant que source de dégâts sur l’environnement. D’où les contradictions et confusions dans certains partis. En même temps, une certaine agriculture croit en son émancipation par l’adoption de méthodes modernes, intensives et lucratives, qui la détournent du caractère socio patrimonial de son activité. Auquel cas il fait passer le durable au deuxième plan puisque le marché refuse de lui payer les deux. Nous sommes aujourd’hui en surproduction pour une offre limitée ou en panne. Seule issue, produire moins mais mieux. Il y a donc l’agriculteur qui ne veut pas redevenir paysan et il y a le paysan qui ne veut pas redevenir agriculteur. Celui qui aime labourer avec guidage satellite et celui qui aime labourer avec les pieds sur terre. Pas seulement deux mondes, mais deux civilisations qui s’opposent. Cette fracture est au cœur de la tragédie rurale que nous vivons depuis vingt ans. Vient ensuite se greffer la vision des urbains sur cette détresse. Un temps considéré comme un pollueur, geignard, assisté, le paysan est enfin perçu comme celui sans lequel nous ne serons plus rien. L’avenir de la planète est entre ses mains. Donc de la civilisation. Et cet avenir sera ce que nous ferons de lui, un pompeur de sol pour manger vite et pas cher ou un préservateur qui permet de s’asseoir autour de la table avec une nourriture bonne, propre et juste. Quelqu’un qui est sur Terre uniquement pour produire et conquérir des parts de marché subventionnées ou quelqu’un qui est là pour nous nourrir, en gagnant sa vie par le fruit de son travail justement rétribué. Les lois de la nature, paramètre inaliénable quand on approche les 7 milliards d’habitants, ne se satisferont pas de celles de la croissance obligatoire illimitée. Et là, c’est le paysan, et sa gestion des ressources, qui détermineront le sort de l’humanité. La société saura bien vite quel choix faire si elle veut sauver ses enfants.

 

La révolte des agriculteurs peut-elle être l’étincelle qui conduira à un mouvement de contestation national? Peut-il y avoir fusion des luttes?

Je ne le pense pas. Les grands séismes sociaux sont généralement urbains. La population rurale n’a plus assez de poids démographique, ce qui est un drame en soi, pour provoquer un tel séisme. En revanche, solidaire, résistante et bien coordonnée, la colère paysanne peut bloquer le pays, voire plus si affinités avec d’autres secteurs de la société indignée. Il faudrait pour cela un dénominateur commun. Les incompétences cumulées de la classe politique et son art de faire voler les bourdes en escadrilles pourraient bien être ce dénominateur. Les conditions du grand soir ne semblent cependant pas encore réunies, ce qui n’empêchera pas ce gouvernement d’avoir des petits matins douloureux si la vache enragée continue à ruer dans les brancards. L’urgence des urgences, à cette heure, et de redonner sa fierté à la paysannerie française. Et cela passe par des décisions courageuses.

Crise agricole : les distributeurs responsables (FNSEA)

Crise agricole : les distributeurs responsables (FNSEA)

 

 

Accusé d’avoir une responsabilité dans la crise agricole actuelle, le président de la FNSEA, Xavier Beulin, durcit  nettement son discours vis-à-vis des distributeurs. Il les  accuse d’être responsables de cette course à la baisse des prix et donc de la catastrophe financière dans laquelle se trouve nombre d’éleveurs. Xavier Belin n’a sans doute porteur mais il aurait dû aussi évoquer la responsabilité de la FNSEA qui a encouragé l’industrialisation à outrance des filières, il aurait pu aussi mettre en cause le rôle des industriels (dont il fait aussi  partie car Xavier Belin est surtout un homme d’affaires !), industriels  qui s’approprient  une grande part de la valeur ajoutée en raison de la puissance d’achat des grands groupes d’acheteurs (Charal par exemple).   »Quand nous voyons les acheteurs sur le terrain en ce moment même, (…) c’est quoi la demande de la grande distribution? Entre moins 4% et moins 8% sur tous les produits alimentaires », a-t-il ajouté. « Est-ce qu’on peut tenir un discours de façade devant les caméras, est-ce qu’on peut avoir une attitude aussi détestable? ». Les agriculteurs français, en particulier les éleveurs de bovins et de porcs et les producteurs de lait, protestent depuis plusieurs mois contre des cours trop bas, inférieurs aux coûts de production. Les éleveurs souhaitent notamment que les grands distributeurs s’engagent à respecter un prix équitable reversé au producteur et ils accusent les industriels de ne pas jouer le jeu de la transparence sur la répartition des marges.

Crise du porc : un plan d’urgence (FNSEA°)

Crise du porc : un plan d’urgence (FNSEA°)

 

 

Face  au refus des industriels de participer aux cotations sur la base du prix recommandé par le gouvernement, la FNSEA réclame un plan d’urgence. La question est de savoir quel contenu à ce plan, à quel niveau et avec qui. D’une certaine manière il y a une  certaine hypocrisie de la part de certains acteurs notamment de la grande distribution qui officiellement maintenant soutient uen hausse des prix mais dans le même temps dont les centrales d’achat achètent  toujours au pris le plus bas (idem pour les transformateurs). Les industriels sosnt aussi coincés par la concurrence étrangère où les prix sont plus bas. Finalement le porc est victime comme le reste de l’économie de la fiscalité et des normes qui tuent la compétitivité en France. Il faudrait donc que le gouvernement décide d’un allégement dans ces domaines. En outre il faudrait changer les règles de régulation en Europe. Cela impliquerait uen harmonisation des règles de concurrence, cela n’est pas pour demain car c’est contraire à la philosophie européenne.  En attendant on peut prendre des mesures conjoncturelles pour soutenir les cours mais cela n’est pas de nature à régler les questions de fonds des problèmes de la filière française.   La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) a donc réclamé mercredi des mesures d’urgence, notamment européennes, sur le dossier du porc en France et brandi le risque d’une absence de cotation jeudi sur le marché de référence en Bretagne.  Les deux principaux industriels du secteur ont refusé lundi d’acheter les porcs bretons mis en vente sur le marché du porc breton (MPB) à Plérin, dans les Côtes d’Armor, qui fixe deux fois par semaine les prix de référence pour la France. Le groupe coopératif Cooperl et Bigard/Socopa jugent intenable, face à la concurrence étrangère, le cours de 1,40 euro le kilo fixé en juin par un accord entre industriels, grande distribution et syndicats agricoles. Le premier a déjà fait savoir qu’il n’entendait pas revenir à Plérin pour le moment. « Nous ne serons pas au cadran jeudi, quelles que soient les pressions tant qu’on n’a pas eu de propositions claires, définies dans le temps et dans les volumes », a dit le président de Cooperl, Patrice Drillet, sur iTELE. « Ce cours français est un cours qui ne peut pas tenir au niveau où il est s’il n’y a pas en face des mesures adéquates ».  Un nouveau boycott de la part de ces deux acteurs serait « catastrophique », a estimé le président de la FNSEA, Xavier Beulin, sur RTL. « On est dans une situation très compliquée »   »Il y a deux choses à faire aujourd’hui en urgence », a-t-il dit. « D’abord c’est faire en sorte que la Commission européenne et le conseil des ministres européens, sans attendre le 7 septembre, puissent prendre des mesures exceptionnelles de dégagement du marché pour soutenir quand même les cours ». La France a obtenu la tenue de ce conseil des ministres européens de l’Agriculture pour évoquer les tensions sur les marchés des produits agricoles. « Le 7 septembre, c’est trop tard, c’est dans trois semaines. Imaginez que d’ici là on n’ait pas eu de cotation, vous voyez la catastrophe en France ? Donc il faut aller très vite là dessus », a estimé le président de la FNSEA.  Le gouvernement français doit quant à lui prendre des « mesures d’urgence pour soutenir les quelques abatteurs qui aujourd’hui sont dans une situation très difficile », a-t-il ajouté.  Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, s’est engagé mardi à « tout faire » pour qu’il y ait de nouveau une cotation jeudi à Plérin et exhorté tous les acteurs à faire preuve de responsabilité.  Créé par les éleveurs en 1972, le MPB organise deux ventes par semaine dont les cotations servent de référence nationale bien qu’il ne représente qu’environ 15% des échanges de porcs français. Dans un communiqué, la coopérative Cooperl indique qu’elle augmente ses pertes à chaque fois qu’elle achète au marché du porc breton. « Avec le prix d’1,40 euro exigé par l’État français, 0,28 euro sépare aujourd’hui le cours français du cours allemand, 0,38 euro du cours hollandais », souligne-t-elle. Sur les 110.000 porcs que la coopérative achète et abat chaque semaine, 100.000 proviennent de ses adhérents rémunérés en fonction du prix fixé par le marché au cadran et 10.000 proviennent du marché du MPB.  Pour Xavier Beulin, la cotation hebdomadaire ne répond pas aux attentes des éleveurs. « Dans la filière porcine, je crois qu’il est temps que nous posions quelques questions », a dit le leader de la FNSEA sur BFM TV. « Ne devons-nous pas à côté du cadran (…) imposer de plus en plus des formes de contrats entre le producteur, l’abatteur, le transformateur et le distributeur ? »   »Des contrats qui finalement s’affranchiraient quelque peu de cette cotation hebdomadaire qui aujourd’hui ne répond pas aux attentes des éleveurs, peut-être même ne répond pas tout simplement aux attentes de la filière », a-t-il ajouté.

 

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