Syrie : une résolution unanime mais très floue de l’ONU
Cette résolution de l’ONU sur la Syrie a surtout le mérite d’avoir fait l’unanimité, ce qui est très rare sur le sujet. Pour autant, les dispositions votées ne clarifient guère les conditions du cessez le feu, du début du processus ainsi que le sort qui pourrait être fait à Bachar al-Assad. Reste aussi à savoir si certaines forces rebelles seront considérées comme des alliés de l’État islamique ou des les alliés de l’opposition à Bachar al-Assad ; de toute manière en l’état des positions des un et des autres sur un éventuel processus de transition il était sans doute difficile d’aller plus loin. En effet la Russie et certains de ses alliés souhaitent que la question de Bachar al-Assad soit traitée par des élections tandis que d’autres souhaitent son éviction dès la formation d’un gouvernement de transition. Le cessez-le-feu pourra entrer en vigueur « dès que les représentants du gouvernement syrien et de l’opposition auront fait les premiers pas en direction d’une transition politique sous l’égide de l’Onu », dit la résolution. Le texte prévoit la mise en place d’un gouvernement de transition et l’organisation d’élections, précisant qu’il revient au peuple syrien « de décider de l’avenir de la Syrie » — un point sur lequel la Russie a insisté face aux pays occidentaux et arabes qui demandent le départ de Bachar al Assad dès le début du processus de transition. Le sort du président syrien continue de susciter de « fortes divergences », a précisé le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, à l’issue du vote. Parallèlement aux tractations à l’Onu, les pays du Groupe de soutien international à la Syrie (ISSG) ont tenu vendredi une troisième réunion depuis le lancement fin octobre de cette initiative diplomatique qui intègre l’Iran pour la première fois depuis le début du conflit syrien, en mars 2011. Les chefs de la diplomatie des 17 pays qui le composent, dont la Russie, les Etats-Unis, la France, la Turquie, l’Arabie saoudite et, donc, l’Iran, se sont retrouvés au Palace Hotel de New York. La feuille de route prévoit le lancement en janvier de négociations entre Damas et l’opposition syrienne pour la constitution d’un gouvernement d’union nationale et d’éventuelles élections, ainsi qu’un cessez-le-feu dans toute la Syrie, qui ne s’appliquerait pas à l’Etat islamique, au Front al Nosra et à d’autres groupes armés.