Deux offres pour Florange- ArcelorMittal mais avec conditions
« Je suis en mesure de vous indiquer que le gouvernement a reçu deux offres et marques d’intérêts » pour Florange, a déclaré mercredi Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, à l’Assemblée nationale, sans dévoiler l’identité des repreneurs potentiels. Ces offres portent toutefois « sur un périmètre plus large que celui qui a été octroyé par la famille Mittal », l’actionnaire indien qui contrôle le sidérurgiste. Ce périmètre est en effet le périmètre de la rentabilité qui avait été analysé par l’expert gouvernemental Pascal Faure », auteur d’un rapport sur la viabilité du site remis fin juillet, a continué le ministre. Dans son rapport, M. Faure indiquait que le site de Florange, pris dans son ensemble, était « viable, fiable et rentable ». Si M. Montebourg n’a pas dévoilé les noms des prétendants potentiels, des noms circulaient dans les médias mercredi en fin de journée. France Inter évoquait ainsi sans citer ses sources le russe Severstal et une société française non identifiée, tandis que Le Monde sur son site internet mentionnait également le russe, ainsi que le français Ascometal. ArcelorMittal avait il y a deux mois fait une petite concession au gouvernement en incluant la cokerie (installation de cuisson du charbon préalable à son introduction dans les hauts-fourneaux, ndlr), qu’il utilise toujours aujourd’hui, dans le périmètre des installations cédées. Cette inclusion permettait à un repreneur de disposer de la totalité de la chaîne de production, des matières premières jusqu’à l’acier brut sous forme de brames (plaques d’acier épaisses). Le ministre demande à présent au groupe d’aller plus loin, probablement en incluant une partie des installations aval, ce qu’ArcelorMittal a toujours exclu, ces lignes représentant pour lui toute la valeur ajoutée. »Nous considérons (…) que le moment est venu de demander à Mittal de faire bouger sa position pour que, enfin, nous puissions sauver ensemble l’acier français et son meilleur symbole, les hauts fourneaux de Florange », a lancé le ministre. Passimiste, Walter Broccoli, représentant FO, parle de « poudre aux yeux ». »Un périmètre plus large, c’est bien, mais M. Mittal ne lâchera rien de plus, c’est sûr et certain », a déclaré à l’AFP le militant pour qui, la nationalisation de l’usine reste la seule solution.