Fleur Pellerin impuissante face à la grève de Radio France
La ministre de la culture ne brille pas par sa capacité à gérer son ministère ( pas plus qu’elle ne brille par sa grande culture). Dans le conflit à Radio France, elle se montre bien impuissante se contentant de formuler des vœux. La ministre de la Culture Fleur Pellerin a en effet appelé de ses voeux lundi la fin de la grève à Radio France, qui en est à son 19e jour, tout en soulignant qu’elle n’avait pas à intervenir dans la gestion du dialogue social. « Il faut maintenant trouver une issue à ce conflit qui dure depuis trop longtemps », a-t-elle dit sur France Inter, qui a pu diffuser lundi une partie de ses programmes. Alors que les grévistes réclament une intervention de l’Etat, elle a indiqué que son rôle était de « travailler avec la direction sur un projet stratégique pour Radio France ». « Je n’ai pas à intervenir dans la gestion du dialogue social, a-t-elle ajouté, je suis là pour définir ce qu’est ma vision du service public radiophonique, définir ce que sont mes lignes rouges, j’en ai exprimées plusieurs la semaine dernière, définir aussi ce que je crois être les besoins de modernisation. » Mais la préparation d’un projet d’entreprise revient selon elle au président de l’établissement public, Mathieu Gallet, qui dévoilera un plan stratégique mercredi lors d’un comité central d’entreprise extraordinaire. Il devrait annoncer à cette occasion un train d’économies qui s’accompagnera d’un plan de départ volontaires. Pour Fleur Pellerin, « l’emploi ne peut pas être la seule variable d’ajustement » des efforts nécessaires pour redresser la situation financière de Radio France. Un double discours finalement assez ambigu. Si elle a exclu la suppression d’un des deux orchestres symphoniques du groupe, elle a estimé qu’il était possible de faire des économies sur leur « dimensionnement » et l’organisation de leur travail. La ministre a réclamé en outre le lancement d’ »un grand chantier de modernisation sociale parce que je considère qu’il y a aujourd’hui beaucoup de situations anormales. Radio France constitue uen des exemples des gâchis financiers des entreprises publiques. Il y a évidemment la réfection du bureau du PDG à 100 000 euros environ, aussi son contrat d’un million avec une société de communication dédiée à la gestion de son » image personnelle », enfin le dérapage de la rénovation de l’immeuble de Radio France qui passe de 250 millions à 500. Il ya surtout des sureffectifs et des salaires de cadres démentiels : en moyenne autour de 5000 euros. En outre le déficit serait de l’ordre de 50 millions sur un budget de 6000 millions financé à 90% par le contribuable y ceux nombreux qui n’écoute jamais radios France. D’un certain point de vue, la grève actuelle de radio France est à la fois suicidaire et complètement irresponsable. D’abord personne ou presque ne parle de cette grève qui ne gène pas grand monde compte tenu de innombrables autres sources d’information, ensuite cette grève permet de mettre en lumière les gaspillages de fonds publics. Dernier scandale pendant cette grève Radio France est presque muette alors qu’il n’y a que 10% de grévistes à Paris ! Un curieuse conception d’un service public dont par ailleurs on pourraiat se passer. La Cour des comptes préconise la fusion des rédactions de Radio France et invite le groupe public à corriger des « défaillances » de gestion qui ne sont « pas acceptables » face à une situation financière critique. L’institution rend public mercredi un rapport sévère sur Radio France, pressé de « réviser en profondeur ses modes de fonctionnement », alors que l’avenir du groupe est au cœur d’une grève qui entrera dans son 14e jour consécutif. Le quotidien Les Echos ayant dévoilé une partie de ses préconisations, la Cour des comptes livre mardi dans un communiqué ses 18 pistes de réforme, notamment « la mutualisation dans le domaine de l’information et la création d’une rédaction unique », ainsi que la fusion des deux orchestres symphoniques du groupe.. En février, Les Echos rapportaient qu’un document de travail interne au groupe tablait sur un déficit de 50 millions d’euros en 2019 si rien n’était fait d’ici là pour rétablir les comptes de la Maison Ronde, dont le budget de rénovation a dérapé. Selon la Cour des Comptes, le chantier engagé en 2004 pour 262 millions d’euros devrait coûter plus du double (575 millions). « Radio France devra en tout état de cause réaliser un effort très significatif d’économies structurelles, impliquant d’importantes mesures de réorganisation », souligne l’instance. Sa gestion « souffre de défaillances qui ne sont pas acceptables pour une entreprise de cette taille et doivent donc être corrigées », ajoute-t-elle. Elle invite Radio France à s’inspirer de la mutation de la BBC en Grande-Bretagne ou de la RTBF en Belgique .