La “flat tax”: injuste et inefficace
Tribune.
Le ministre du budget Gérard Darmanin expliquait sur BFM, le 14 octobre, en justifiant la « flat tax » de 30 % instituée par le gouvernement sur les dividendes, que « la surfiscalité du capital ne marchait pas ».
Pourtant, les premières évaluations de la mise en place de la « flat tax » suggèrent un effet plutôt néfaste pour l’économie française. Celle-ci devait relancer l’investissement en diminuant de manière conséquente l’imposition des revenus du capital. La science économique n’établit pourtant pas un lien clair entre la fiscalité des dividendes et l’investissement dans les entreprises.
Certes, d’un côté, les investisseurs choisissent d’acheter les actions émises par une société pour récupérer, plus tard, des dividendes. Ce premier effet amène certains économistes à prétendre qu’une baisse d’impôts aide les entreprises à investir plus et mieux.
Mais d’un autre côté, les entreprises disposant de fonds propres ont chaque année le choix entre les investir, ou verser des dividendes à leurs actionnaires. Avec les taux en vigueur jusqu’en 2017, les dividendes rapportaient très peu, ce qui incitait les dirigeants à investir dans la croissance de leurs sociétés. Le taux d’imposition ayant diminué, nos entreprises risquent de choisir de moins investir afin de mieux rémunérer leurs actionnaires.