Crise immobilière : des prix qui ont trop flambé depuis 15 ans
Inutile de chercher ailleurs la crise de l’immobilier, elle tient à la hausse des prix au cours de ces 15 dernières années, des prix qui ont flambé. Du coup se pose un problème général de solvabilité pour les accédants et en particulier pour les jeunes primo accédants. Dans le même temps les banques ont resserré les conditions du crédit pour éviter d’accumuler des actifs douteux. Pour un prix moyen de 230 000 euros , il faut une garantie de rémunération mensuelle « assurée » de l’ordre de 4500 euros, garantie que bien peu peuvent présenter Le prix de l’achat moyen (mais il y a beaucoup de dispersion autour cette moyenne) est en effet passé à 230 000 euros . Dans la capitale, avec un budget constant corrigé de l’inflation de 230.000 euros, un acheteur peut aujourd’hui s’offrir un 27 m2, contre 57 m2 quinze ans plus tôt. À Nice, on est passé avec la même somme de 111 m2 en 1999 à 59 m2 cette année. Même glissade spectaculaire à Lyon, où ceux qui se payaient un 137 m2 en 1999 doivent se contenter maintenant d’un 70 m2. Au cours des quinze dernières années, le smic n’a progressé que de 53 % quand, selon la Fnaim, les tarifs de la pierre se sont envolés à Paris (+ 165 %), à Lyon (+ 151 %) et à Nice (+ 142 %). Comment expliquer un tel phénomène? « Ce phénomène de France immobilière à deux vitesses existe aussi entre les centres-villes et la périphérie» Jean-François Buet, président de la Fnaim. «Cette hausse des prix a été rendue supportable à cause de deux particularités: les taux des crédits immobiliers ont fortement reculé depuis quinze ans, passant dans la période de 6,40 % à 2,85 % aujourd’hui. Et la durée des crédits immobiliers a été allongée pour s’établir aujourd’hui à 17,5 ans», explique Jean-François Buet, président de la Fnaim. Reste que l’envolée des prix de la pierre ne concerne pas toute la France mais seulement les très grandes agglomérations. Pour l’immobilier comme pour les autres domaines, les écarts se creusent entre les grandes agglomérations et le reste du pays. Sans parler des territoires ruraux (où la les prix s’écroulent). la comparaison avec les villes moyennes est édifiante. Avec 230.000 euros, à Mulhouse, l’acheteur peut quasiment se payer la même surface aujourd’hui (152 m2) qu’il y a quinze ans (157 m2). À Nevers, la surface achetable a un peu plus régressé. Mais la chute n’est pas sensible (206 m2 en 2014, contre 223 m2 en 1999). En fait, entre les grandes agglomérations et les villes moyennes, l’écart s’est creusé depuis la crise économique déclenchée fin 2008. À Paris comme à Nice et à Lyon, la surface achetable avec 230.000 euros a continué à reculer depuis, même s’il ne s’agit plus d’une chute spectaculaire. Autrement dit, le prix de la pierre a encore légèrement progressé. En revanche, dans les villes moyennes, la surface achetable pour ce budget corrigé de l’inflation s’est remise à progresser depuis cinq ans. À Nevers, elle est passée de 159 m2 à 206 m2. À Mulhouse de 128 m2 à 152 m2.