La baisse des marchés financiers pourquoi ?
La raison fondamentale tient à la réalité des fondamentaux car ces fondamentaux sont mauvais ; pour résumer, le monde s’engage dans une croissance molle pour plusieurs années. C’est vrai partout en Chine, en Europe dans les pays en développement et même maintenant aux États-Unis et au Royaume-Uni. On le sait pourtant les valeurs ne peuvent monter au ciel, or ces dernières années surtout en 2015 les marchés financiers ont progressé bien au-delà des réalités économiques. Aujourd’hui on assiste donc un ajustement et à une énorme vague de prises de bénéfices. Les valeurs les plus touchées sont celles liées au pétrole, aux matières premières et aux industries liées. Mais les valeurs bancaires concernées dans le financement des activités évoquées précédemment sont forcément affactées compte tenu des risques liés à leur engagement (crédit et actifs douteux). Le commerce international est aussi grandement perturbé par la guerre des monnaies dans laquelle s’engagent les banques centrales. Du coup, les investisseurs ne savent plus dans quelle direction s’orienter : quitter le marché des actions et se rabattre sur des obligations qui ne rapportent pas grand-chose même rien du tout. Au total, depuis le 1er janvier, New-York a perdu 10%, Paris, 14%, Francfort, 18% et Shanghai, 22%. Les valeurs pétrolières ont été massacrées, victimes de la baisse des prix du brut et des prévisions de consommation en berne. Pour Franck Nicolas, directeur Investissement de Natixis AM, « cette baisse du prix du pétrole cristallise toutes les inquiétudes autour de la faiblesse du commerce mondial ». Et sur ce point, tous les regards convergent vers la Chine, dont le ralentissement, avéré, inquiète. « L’hypothèse d’une fin de cycle se précise, augurant un risque croissant de chocs conjoncturels négatifs à moyen terme » prévient une note de Seeyond, une filiale de Natixis. Les valeurs bancaires font figure de victimes collatérales, parce qu’en première ligne en cas de crise économique. « Les investisseurs broient du noir, sans raison d’espérer à court terme », reconnaissent pour leur part les analystes de BCG. Du coup, c’est le « flight to quality », autrement dit… la débandade! Tout le monde quitte les marchés actions pour se réfugier sur les obligations des pays considérés comme solides. Quitte, pour cela, à accepter une rémunération dérisoire.